end of the service

Journée dur au travail aujourd'hui. Nous avions eu trois enfants en urgences suite à un incendie dans une maison, les parents ont été envoyé en service de traumatologie, les plus de dix-huit ne sont pas de mon ressort, de notre ressort. Lou, l'interne avec qui je faisais équipe depuis un an maintenant avait passé toute cette journée avec moi, à panser des plaies mais surtout, je l'avais autorisé à faire quelques procédures de bases au bloc opératoire qu'elle avait parfaitement réussi, j'avais donc envie de l'inviter ce soir pour fêter ses débuts en chirurgie. Avoue que tu as toujours voulu l'inviter mais que t'as jamais osé trouillard ! Tu caches juste tes envies sous cette fausse excuse et le pire, c'est que tu te persuades toi-même hein !

Je quittais la salle détente des titulaires après s'être raconté notre journée comme des vieilles commères. J'avoue avoir beaucoup ris en entendant les blagues de notre gay du service: Garry qui fantasmait encore sur le nouvel anesthésiste, on se croirait dans un mauvais remake de Grey's Anatomy. Ta relation avec Lou, ça me fait penser à celle de Mark Sloan et Lexie Grey, pas vraiment Docteur Glamour !

Je me dirigeais donc vers l'accueil où elle remplissait encore les dossiers que je lui avais confié. On a beau bien s'entendre, la paperasse reste malgré tout pour les internes. Je m'approchais puis je m'accoudais au bureau, lui lançant d'une voix tranquille:  « T'as bientôt fini ? » Non, je n'allais pas lui balancer l'invitation comme ça et puis, peut-être que son petit-ami allait encore venir la chercher, qu'est-ce que je ne peux pas le voir celui-là. Ce n'est pas beau d'être jaloux Noàm.

end of the service

Lou avait eu une journée des plus chargées. Et même en n'étant encore à moitié dans les études, elle n'avait pas chaumé. Il y avait des jours ainsi où c'était à croire que les enfants tombaient tous malades, en même temps. Même si il fallait l'admettre, il y avait souvent des cas totalement absurdes. Des parents qui ne savaient pas s'occuper de leur gosse ou qui avaient peur à la moindre petite écorchure. Cette après-midi, elle avait même eu droit au gamin qui s'était gratté, et avait gardé des marques rouges, à cause de ses ongles. Sa mère, en furie, était arrivée aux urgences, hurlant que son fils était sur le point de mourir, le tétanos entré dans les pores de sa peau. Lou n'avait pu s'empêcher d'éclater de rire devant ce tableau, et avait du sortir du bureau, où elle regardait un de ses supérieurs essayer de calmer la mère. Depuis qu'elle vivait ici, Lou se sentait enfin "chez elle". Enfin bien, enfin à sa place. En somme, elle avait trouvé sa voie. Mais il y avait eu aussi des cas plus graves, comme celui de l'incendie, qui avait fait plusieurs victimes, dont des enfants d'un certains âges, encore jeunes. Lou, très touchée par ce genre de chose, avait ravalé ses larmes et aidé son mentor, Noàm, avec qui elle travaillait depuis maintenant plus ou moins un an. Elle l'adorait. Il était toujours là pour la faire rire, et l'aider dans son apprentissage. En somme, elle s'entendait très bien avec lui, malgré le fait qu'elle était en-dessous de lui.

En cette fin d'après-midi, la jeune femme brune remplissait les derniers formulaires administratifs qu'elle devait rendre à l'accueil avant de quitter son boulot. Des pas se firent entendre, curieuse, elle releva la tête avant qu'un sourire énorme pris place sur son visage. « Noàm ! » Certes, elle l'avait vu toute la journée mais... Ce n'était jamais assez. « Oui, je remplissais les derniers papiers, et puis j'ai enfin fini ma journée ! Je suis crevée. Je ne rêve que d'une chose, plonger dans une piscine, un cocktail à la main. Ce genre de journées est éreintante. » Lou avait pour habitude de parler beaucoup trop. Ses proches en faisaient les frais, et on la surnommait souvent Mademoiselle-Pipelette. Elle détestait ce surnom, et pourtant, elle ne pouvait faire autrement que de l'accepter, car il était vrai, tellement vrai.