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| (biddy) not just sad, it's more like grief | |
| Auteur | Message |
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| (#) Sujet: (biddy) not just sad, it's more like grief Mer 8 Juin - 18:56 | |
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l'explosion, l'incendie, la panique et les cris. tu t'es momentanément retrouvée au milieu de tes compagnons d'armes suite à l'explosion d'une grenade ou autre bombe ennemie. propulsée par le souffle, tu as heurté un mur, puis le sol. malgré tout consciente, tu as assisté à la scène entre battements de cils frénétiques dus à la fumée et toussotements proches de l'asphyxie; la vue brouillée par le choc et la fumée, à moitié sourde durant un temps. il t'a fallu lire sur les lèvres de l'ambulancier qui t'a emmenée. tu as finis par t'évanouir sur le chemin de l’hôpital, après de longues minutes d'acharnement. tu tenais à demeurer consciente, et puis tu étais tellement dans ton rôle de soldat que tu n'avais de cesse de te débattre. sans doute t'aurait-on mise sous sédatifs si tu n'avais pas perdu connaissance à cause de ta commotion cérébrale. tu étais bien trop agitée, ils n'auraient strictement rien pu faire de toi. tu as pour habitude de garder ton calme en toutes circonstances: sauf lorsque tu es diminuée. être allongée sur la chaussée, paralysée, ne sentant même plus ton propre corps, c'est l'une des pires situations qu'il t'a jamais été donné de vivre. l'impuissance: tu as cela en horreur.
c'est à ton réveil que tu comprends. tu te souviens, avec l'aide de l'infirmière occupée à te débarrasser du sang (le tien ?) empoissant ta chevelure de feu. elle te parle de l'explosion, tu réalises que c'est arrivé juste à côté de chez toi. il aurait même pu s'agir de ton immeuble. déformation professionnelle, tu t'es crue de retour au front. « on m'a dit que vous aviez très bien tenu le choc, vous avez mis du temps avant de vous évanouir. » tu mets quelques secondes à répondre, toujours étourdie. « j'ai la tête dure. à vrai dire je suis militaire, c'était pas ma première explosion. » elle te sourit, avec cet air que toutes les personnes arborent lorsqu'elles parlent à un traumatisé et ne savent pas exactement quoi lui dire. tu ne relèves pas. de toutes manières, tu n'es pas traumatisée. tu es par contre assez sonnée depuis ton réveil, et elle n'a de cesse de te répéter que c'est normal. « les symptômes sont généralement la confusion et les étourdissements. il arrive que certains patients subissent une brève amnésie, mais cela ne semble pas être votre cas. les bourdonnements dans les oreilles peuvent également être dus au choc, mais nous ne pouvons distinguer ceux dus à l'explosion de ceux relatifs à votre commotion. je suppose que vous avez des maux de tête, et peut-être la nausée ? n'hésitez pas à me le dire si vous ressentez le besoin de vomir. » tu assimiles doucement, détaillant tes bras égratignés. tu n'as presque rien. « merci. » tu lèves les yeux sur elle pour la première fois depuis que tu as recouvré une ouïe à peu près normale et que tu n'as plus besoin de lire sur les lèvres. tu tousses encore de temps à autre, et tu as la voix d'une fumeuse quotidienne, mais tu t'en tires vraiment bien. « vous ne voulez pas vous reposer ? » tu secoues un peu la tête. « je peux avoir une aspirine ? » tu profites des quelques minutes durant lesquelles elle disparaît pour fermer les yeux et remettre tes idées en place. c'est vain. la lumière artificielle te fait mal aux yeux, et les médecins qui s'agitent dans les couloirs s'ajoutent à ton mal de crâne. tu n'oses même pas sortir, tu n'as pas envie de voir, une fois de plus, des gens mutilés et du sang.
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› inscription : 19/05/2016 › pseudo : vercors. (chloé) › avatar : vanessa hudgens. › autres comptes : azel la gazelle. › crédit : you.first, vanessaannes, patricia highsmith.
› statut civil : libre comme l'air. › quartier : standford alley, sous les toits. › occupation : étudiante en biologie et femme de ménage à ses heures perdues. elle fait aussi quelques services dans les restaurants, cafés et bars, selon la demande et son emploi du temps, ainsi que son besoin d'argent.
| (#) Sujet: Re: (biddy) not just sad, it's more like grief Mar 14 Juin - 14:24 | |
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Un brouhaha incompréhensible. Des voix indiscernables. Un champ de vision flouté, des gens qui s’agitent. Du sang, beaucoup de sang. De la fumée, une odeur de fumée. Des gens qui courent, qui crient. Qui crient encore, même une heure après l’explosion. « Biddy ? Biddy ? » La voix est lointaine, étrangère. Biddy ne bouge pas, ne réagit pas. On la bouscule sans faire exprès, on la cogne dans l’épaule. Elle ne dit rien, ne relève pas. « Biddy, est-ce que ça va ? » Biddy secoue la tête, papillonne des yeux, tousse, tourne la tête dans la direction de la voix. Un visage féminin se détache, encadré par une longue chevelure blonde. Qu’est-ce qu’elle fait là, Biddy ? Comment est-elle arrivée là ? Qu’est-ce qu’il se passe ? Biddy ne sait pas, Biddy ne sait plus. La voix de la jeune femme retentit de nouveau, et Biddy revient à la réalité. Elle fixe son regard sur la blonde, sur Abigail. Ça lui revient, à Biddy. Doucement, tout doucement. Puis plutôt durement, violemment. « Désolée, » elle murmure presque, incapable de parler plus fort. « Il faut que j’y aille. Merci. » Elle n’arrive même pas à esquisser un sourire, se contente d’un hochement de tête, et tourne les talons. Alors qu’elle fait demi-tour, alors qu’elle court pour rejoindre l’hôpital, elle se repasse la conversation en boucle dans sa tête. Abigail ? Ah oui, c’est bien toi. Tu… par hasard, tu ne saurais pas où est Adele ? Quand l’explosion avait retenti, Biddy était loin de là. Elle était dans un café avec une amie, tranquillement. Mais la rumeur était remontée, petit à petit. Elle avait vu des gens passer dans un piteux état, se demandant ce qu’ils faisaient là. Et puis on lui avait dit, les gens parlaient d’une explosion en centre-ville. D’un incendie. De nombreux blessés. Et Biddy s’était rappelée ; elle s’était rappelé que sa petite sœur, Adele, était censée être dans Downtown Area à ce moment-là. Elle avait paniqué aussitôt. Son amie avait tenté de la rassurer, elle lui avait dit qu’elle n’avait rien à craindre. Le centre-ville était grand. C’était facile à dire pour son amie. Elle, elle ne venait pas d’ici. Alors Biddy l’avait abandonnée, s’était excusée, était partie. Elle avait appelé sa sœur, sans réponse. Elle s’était mordue les doigts pour n’avoir pas le numéro de portable de son petit ami, mais en même temps ça ne faisait pas si longtemps qu’ils étaient ensemble. Elle avait rappelé sa sœur, sans réponse. Et puis elle était tombée sur Abigail. Par hasard, tu ne saurais pas où est Adele ?
Elle courut à travers les couloirs pour retrouver la chambre ou Adele avait été admise. Quand elle arriva, sa mère était déjà là, Magnus, Damaris et Caleb aussi. Le petit ami était à côté, un peu en retrait. Ils lui expliquèrent rapidement que Therese était en chemin. Biddy tourna la tête, et son regard se posa sur le lit d’hôpital, où sa petite sœur était étendue. Elle eut un haut le cœur, suivit de plusieurs sanglots. Les larmes se mirent à couler sans qu’elle ne puisse rien faire pour les empêcher de couler. « Adele… » Elle s’approcha du lit, lui prit la main, doucement. Elle respirait difficilement. Les yeux fermés. Le corps brûlé, les bras lacérés. Inconsciente. Maintenue en vie par une machine. « Adele réveille-toi, pitié… » Sa voix était grave, transformée par les sanglots. Elle entendit la porte s’ouvrir, se refermer. Therese. Elle la rejoignit, se mit à pleurer elle aussi. Biddy la prit dans ses bras, la serra de toutes ses forces. Et, toutes les deux, de même que toutes les personnes présentes dans la chambre, elles prièrent en silence pour qu’Adele se réveille.
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