(#) Sujet: Mama told us we were good kids + Alice & Yaël Mar 5 Avr - 19:05
Mama told us we were good kids Alice & Yaël
Y'a des réactions comme ça qu'on a du mal à comprendre. Des besoins qui ne trouvent pas de sources logiques. Des envies irrationnelles. J'ai cette impression ces derniers temps d'avoir ce besoin inévitable de me faire du mal. Masochiste. Sadique envers toi même. T'es vraiment pas net, Lacroix. J'ai ce besoin de me rendre à l'hôpital, de errer dans le square devant l'entrée, de distribuer quelques sourires aux gosses dans le hall et de jeter mes regards mi-attendri, mi-détruit dans les services accessibles au public. Parce que c'est un besoin. Besoin de voir cet endroit dans lequel je n'ai pas pu arriver à temps. Voir ces gens qui subissent la même chose que moi. Voir ces gens qui eux aussi vont d'ici peu se sentir seul, démuni et impuissant. Je me fais du mal, tout seul. Je suis à White Oak depuis un mois et je me fais du mal. Depuis un mois. En effet, c'est presque tous les jours, ou tous les deux jours, que je viens trainer ma carcasse de photographe dépressif devant cet endroit à la croix rouge et blanche. Est-ce que ça m'aide vraiment ? Est-ce que ça me fait du bien ? Est-ce que j'y pense moins ? Plus ? Je ne sais pas vraiment, je n'ai pas de réponse concrète à cette question. C'est un simple rituel que je suis jusqu'à ce que le besoin ne se fasse plus ressentir le matin en me levant.
Mais ce matin là, justement, alors que j'étais assis sur un banc face à la fameuse entrée de l'hôpital, je sens une silhouette s'approcher de moi. Hésitante, lente, mais elle s'approche. Mes yeux finissent par se poser sur elle. Elle, la demoiselle inconnue. Elle, et son visage d'ange. Elle et sa maladresse visible à des kilomètres à la ronde. Et mes yeux croisent les siens, finalement. Parce qu'il fallait bien que ça arrive. " Hm, bonjour. " Parce que je déteste encore plus le silence que les hôpitaux, je crois. Je ne sais ni ce qu'elle me veut, ni si elle me voulait vraiment quelque chose, mais je ne devrais pas tarder à le savoir. Et puis, soyons honnête, même si je ne suis actuellement pas dans la meilleure position pour plaire et pour séduire, cette demoiselle reste agréable à regarder avec ses airs de poupées et ses yeux bleus océans.. Pourquoi ne pas essayer d'en savoir un peu plus sur sa jolie personne ?
(#) Sujet: Re: Mama told us we were good kids + Alice & Yaël Mar 19 Avr - 12:17
Mama told us we were good kids
yaël & alice
Sur cette terre, la plupart des personnes redoutent aller à l’hôpital. Décès d’un proche, annonce d’une maladie, ou simple angoisse d’examens. La minorité de personnes aimant aller à l’hôpital peuvent se compter sur les doigts d’une main. Les femmes enceintes aiment y aller. Elles vont y donner la vie. Les médecins aiment y travailler, après tous l’hôpital reste une vocation pour certains d’entres nous. Je fais moi-même parti de cette minorité de personnes aimant aller dans les couloirs blancs qui sentent l’antiseptique à plein nez. Lorsque j’étais enfant, j’en ai côtoyé des hôpitaux. Notamment lors de mon adoption pour vérifier que je n’étais pas porteuse de certaines maladies qui effraient tous le monde, après tous, ils ne savaient pas d’où je venais. Ma mère aurait pu être une droguée, atteinte du sida et mon père un chanteur de rock atteint lui aussi. Mais la réalité était autre, mais je ne l’ai apprise il y a seulement deux ans. Ou trois, le temps passe tellement vite. Il m’échappe parfois, le temps. Je regarde autours de moi, à la recherche de connaissances ou de personnes de ma classe d’étude, mais je me rends rapidement compte que je ne connais personnes. Sur le point de repartir chez moi, mes yeux dérivent sur une jeune homme, la vingtaine plus engagée que moi, sur un banc. Il semble perdu. Non pas perdu comme on peut se perdre dans la forêt, mais perdu de sentiments, d’émotions. Ses yeux sont vides, ses membres mous. Je reste à le regarder quelques secondes, puis quelques minutes et je m’avance vers lui. Ma curiosité, mon besoin vital d’aider les personnes ont pris le dessus et l’être au fond de moi espère sincèrement que cet homme ne soit pas agressif ou violent. Ne sait-on jamais après tous. Mon corps se trouve en face de lui, et je me contente de lui sourire ne sachant pas réellement comment engager la conversation. La situation est délicate après tous. Finalement, c’est lui qui me parle en premier. De la façon la plus simple qu’il soit. « Hm, bonjour. » Je lui souris à nouveau et me sens légèrement confuse. Je viens de chercher pendant deux minutes quoi dire à ce brun en face de moi, et je n’ai même pas eu l’idée, ne serais-ce qu’une seconde de lui dire bonjour, tout simplement. Avant qu’un rire nerveux ne s’empare de moi et me ridiculise, je prends la parole pour répondre à sa salutation. « Bonjour. Vous allez bien ? » Je lui souris, ne sachant pas vraiment quoi dire de plus. Même si je connais pertinemment la réponse à ma question, je la pose quand même et attend une réponse de sa part. En espérant qu’il ne m’envoie pas bouler.
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(#) Sujet: Re: Mama told us we were good kids + Alice & Yaël Mer 27 Avr - 18:21
Mama told us we were good kids Alice & Yaël
Vous allez bien ? Voilà ce qu'elle voulait me demander ? Elle me fixe, s'approche, me sourit et me demande juste comment je vais ? Moi qui m'attendais à une banale demande de feu pour une clope, d'un dollar pour le bus ou d'un numéro pour une nuit mouvementée.. Il n'en est rien. Et à voir l'expression qu'elle affiche sur son visage angélique, cette jeune femme ne semble pas vouloir autre chose de moi. Je peux me tromper, bien sur, mais en ce qui concerne les sous entendus et visage suspect, je commence à m'y connaître plutôt bien étant donné que je suis passé professionnel dans le domaine. Surpris par son interrogation et son empathie visiblement naturel, je mets quelques secondes avant de répondre : " Je vais bien, merci. " J'ai la politesse de la remercier ce qui est déjà beaucoup pour moi mais je n'ai pas le réflexe de lui retourner la question. Certainement parce que la réponse ne m'intéresse pas. Et je n'ai aucune honte à le dire. Ce qui m'intrigue d'ailleurs, c'est que la réponse l'intéresse, elle. Pourquoi se serait-elle déplacer pour poser la question sinon ? Mon regard chercher le sien quelques instants, cherche une explication, un signe de sincérité, de douceur. Bien que je ne comprenne pas vraiment la douceur... Puis, la voyant plus gênée que moi et pas du tout prête à relancer le discours, je lâche quelques mots : " Ca t'intéresse vraiment de savoir comment va un parfait inconnu ou c'était juste une question pour engager le dialogue ? Parce que si c'est ça, y'a des moyens plus originaux tu sais... " Oui, on est passé au tutoiement, comme si de rien n'était. Parce qu'elle m'aborde au culot. Parce qu'elle a mon âge. Parce qu'on est jeune et beau. Parce que ça serait totalement hors contexte et paradoxal de se vouvoyer. Vous ne pensez pas ? Mes yeux océans ne lâchent pas les siens, quitte à passer un peu pour de la provocation gratuite. Mais tant pis, je suis comme ça. Je ne suis ni froid, ni rancunier qu'elle m'ait coupé dans mon élan. Juste moi quand on me coupe dans ma réflexion, dans mon ressenti. Mes parents. C'est à eux que je pensais sur ce fichu banc et c'est cette pensée qu'elle est venue trouer de sa silhouette. Mais elle est jolie donc bon, ça passe... " N'hésite pas à t'asseoir surtout... J'mords pas normalement. " Tout dépendra du reste de la journée, ma jolie.