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 there's nowhere you can be that isn't where you're meant to be. (david)

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Message(#) Sujet: there's nowhere you can be that isn't where you're meant to be. (david) there's nowhere you can be that isn't where you're meant to be. (david) EmptyLun 11 Avr - 21:17

there's nowhere you can be that isn't where you're meant to be.
Il faisait beau, Emmanuelle avait décidé de sortir en ville pour s'aérer l'esprit. Elle avait fini ses cours pour la journée et à part rester cloîtrée chez son cousin à penser à son foutu divorce, elle n'avait pas de projet. Alors elle avait décidé de se prendre en main et de profiter un peu du soleil. Il avait la réputation de réchauffer les cœurs et d'apaiser les maux, elle voulait voir si c'était réellement le cas. Cela faisait une trentaine de minutes qu'elle déambulait sur la place centrale, regardant les passants qui croisaient son chemin. Elle n'avait aucun but précis, si ce n'est celui de trouver un passe-temps pour l'empêcher de se noyer dans un océan de larmes. C'était cliché, mais c'était vrai. Elle n'aimait pas être seule ces temps-ci parce qu'elle ne faisait que ressasser son histoire désastreuse avec Maxwell et pleurer sur son sort. Elle s'était dit que se mêler à la foule de la place serait bénéfique. Elle pourrait être entourée, voir du monde, observer les gens et, dans le pire de cas, traîner dans les boutiques du centre-ville pour tromper son ennui.

Son regard allait et venait sur les gens qu'elle croisait sans réellement y prêter attention, trop préoccupée par ses pensées pour s'y intéresser. Jusqu'à ce qu'un visage l'interpelle. Elle s'arrêta bien malgré elle, troublée par cette apparition inattendue. David. C'était David. Son premier amour, son premier vrai copain, le gars qu'elle avait profondément aimé l'année de ses dix-sept ans, qu'elle avait perdu de vue en quittant la France pour le Canada et qui était venu s'installer dans la même ville qu'elle par un malheureux concours de circonstances. Ils avaient parlé de se revoir mais ils n'avaient jamais été plus loin qu'un "faudrait qu'on se voit" dans une conversation Facebook. C'était le genre de formule de politesse que l'on sort à ses vieux potes de lycée sans vraiment se donner la peine de le faire, un truc qu'on dit pour faire bien, une formule toute faite pour éviter un silence gênant. Emma se disait souvent que le passé, c'était le passé et qu'il valait mieux éviter de remuer de vieux souvenirs. En réalité, elle avait toujours eu peur de recroiser David. Parce qu'ils avaient vécu quelque chose de fort et que même si les années avaient passé, il y a des choses qui restaient intactes malgré tout. On n'oubliait pas son premier amour. Et elle n'était pas sûre que le recroiser soit une bonne chose. Non pas qu'elle redoute de retomber sous son charme ; c'était plutôt qu'elle avait peur de se rendre compte de ce que sa vie aurait pu être si elle n'était pas partie pour le Canada douze ans plus tôt. Bref, toujours est-il que destin ou fatalité, David était là. Juste devant elle. Et ça lui faisait quelque chose - évidemment que ça lui faisait quelque chose ! Elle aurait pu fuir. Faire comme si elle ne l'avait pas vu et changer de direction, l'air de rien. Mais il avait croisé son regard - et elle n'était pas lâche à ce point-là. Alors elle s'arma de courage et parcourut les quelques pas qui la séparaient de son passé. Une fois devant David, qu'elle devait regarder comme une apparition divine tant elle avait été surprise de le voir là, elle lui adressa un sourire gêné. « Salut... » Son ton était un peu hésitant. Quoi de plus normal après tout ? Ils ne s'étaient pas vus depuis douze ans et c'était assez bizarre de se croiser là, par pur hasard. Mais elle était vraiment contente de le revoir. Elle l'avait toujours considéré comme un vieil ami. Il faisait partie des gens qui comptaient beaucoup pour elle, malgré les années et malgré la distance. « C'est... étrange. » Elle avait dit cela d'un ton léger, espérant que cela les aiderait à lancer une conversation plus ou moins normale. Elle aurait pu lui demander comment il allait ou se lancer dans un monologue interminable mais elle n'en avait pas envie. Elle était bien trop perturbée pour pouvoir aligner trois mots correctement.

acidbrain
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Message(#) Sujet: Re: there's nowhere you can be that isn't where you're meant to be. (david) there's nowhere you can be that isn't where you're meant to be. (david) EmptyMer 13 Avr - 20:24

there's nowhere you can be that isn't where you're meant to be.
Je crois que les années passent trop vite, que je n'ai rien vu défiler et que je me retrouve à 30 ans sans femme et sans enfant. Les gens d'ici ont l'air d'être perturbés par ma situation familiale parce qu'il n'est pas rare qu'on me glisse au détour d'une conversation un : "Célibataire ? Un bel homme comme vous ? C'est impossible." lors de l'une de mes visites chez un patient. Ce sont surtout les personnes âgées qui ne comprennent pas pourquoi les gens ont des enfants de plus en plus tard. Parfois, j'ai envie de leur dire que des enfants, j'en ai des centaines, qu'ils sont éparpillés un peu partout en Afrique et que je ne pourrais plus leur accorder de temps si je bâtissais ma propre famille. Parfois j'ai envie de leur dire que j'étais marié, que nous avions des projets qui sont partis en fumée et que je ne peux rien faire contre ça, que j'ai seulement 30 ans et un passé tout à fait rempli mais je préfère les laisser constater. Je crois que c'est plus simple.

Aujourd'hui il fait beau et j'ai pris mon vélo pour me rendre à l'épicerie parce que ma grand-mère Joséphine commence à manquer de miel ; d'après son médecin, elle ne devrait pas en manger, d'après moi, si ça la rend heureuse et que les quantités sont raisonnables, alors elle a le droit. La plupart des médecins de ville snobe les médecins comme moi parce que je ne connais que la misère, que les soins que je prodigue sont - d'après eux - précaire, traité en gros et peu poussé. Comme si je faisais semblant de soigner. Comme si je ne donnais pas tout ce que j'avais pour être le plus efficace possible. Les médecins de ville ne m'aiment pas et je le leur rend bien.

J'étais sur le point de remonter à vélo pour rentrer lorsque mon regard s'est arrêté sur elle. Elle m'est apparue comme un mirage. J'avais l'impression que c'était elle mais elle n'était plus comme dans mes souvenirs. C'est vrai qu'on a tous vieillis mais son visage n'est plus aussi rayonnant qu'avant, comme si elle portait un poids, quelque chose de trop lourd pour ses frêles épaules. Mais elle était là et nos regards se sont croisés. Sa voix m'a rappelé à quel point je l'avais aimé, c'était une sensation étrange que de l'entendre à nouveau. Étrange mais très agréable.

"Oh, j'ai dit dans un soupir, le destin en a eu assez qu'on prenne notre temps à nous croiser à nouveau, je suppose ? Viens par-là.", j'ai dit en tendant les bras pour l'attirer contre moi.

Même si c'était une étreinte amicale, l'impression que nous ne nous étions jamais quittés m'a envahi. Alors je lui ai souri.

"J'espère que t'es disponible parce que je suis obligé de t'emmener prendre un café maintenant. Comment vas-tu ?"

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Message(#) Sujet: Re: there's nowhere you can be that isn't where you're meant to be. (david) there's nowhere you can be that isn't where you're meant to be. (david) EmptyMer 13 Avr - 22:19

there's nowhere you can be that isn't where you're meant to be.
Le fait qu'il évoque le destin la fit sourire. Un sourire à la fois doux et amer parce qu'elle repensait forcément à ce qu'ils s'étaient dits douze ans plus tôt. Ils s'étaient dit un jour que s'ils étaient vraiment faits l'un pour l'autre, ils se retrouveraient tôt ou tard. D'une façon ou d'une autre. Et voilà que ce fameux destin leur forçait la main... Est-ce qu'elle devait voir cela comme un quelconque signe ? Elle préférait très honnêtement ne pas se poser la question - sa vie était bien assez compliquée comme cela en ce moment. Et si elle avait été franchement perturbée de le revoir si soudainement, elle l'était encore plus de se retrouver dans ses bras. Ce n'était qu'une étreinte amicale, certes, mais elle remuait pas mal de souvenirs douloureux - ou plutôt de souvenirs qu'elle chérissait vraiment, et c'était cela qui était douloureux. Elle le serra furtivement dans ses bras en fermant les yeux, profitant de ces retrouvailles fortuites, puis elle lui sourit du mieux possible. L'apparition soudaine de David n'était pas parvenue à chasser Max de son esprit, elle ne pouvait avoir l'air pleinement heureuse même s'il était certain que revoir son ex lui faisait vraiment plaisir. Maintenant qu'il était de nouveau en face d'elle, elle se rappelait sans mal pourquoi elle avait été dingue de lui. Elle avait l'impression que le temps s'était arrêté, qu'ils s'étaient quittés la veille et que tout était comme avant, quand elle était encore en France. Et heureuse.  

Quand il proposa d'aller boire un café ensemble, elle prit une demi-seconde pour réfléchir avant de lui sourire. Elle ne pouvait clairement pas refuser. Elle en mourrait d'envie, ils avaient douze ans à rattraper et des milliards de choses à se raconter. Elle n'avait pas envie de le quitter déjà, alors qu'ils venaient à peine de se revoir. Et puis, elle n'avait plus de comptes à rendre à personne. « Ouais, évidemment. Je vais pas te laisser partir comme ça alors qu'on s'est pas vus depuis une éternité ! », fit-elle en souriant. Elle n'était plus aussi malicieuse et pétillante qu'avant mais la présence de David parvenait à apaiser le flot de pensées qui martelait son crâne ces dernières semaines. Un peu de répit lui faisait du bien. Elle se surprit à le regarder avec un peu trop d'attention et détourna le regard malgré elle, un peu gênée. Il était toujours aussi beau, c'était un fait. Et elle s'en voulait un peu de penser ça. Elle n'avait plus dix-sept ans, bordel ! Elle reporta son attention sur lui à sa question, hochant la tête sans grande conviction. « Ça va, merci. » Elle esquissa un petit sourire, espérant qu'il ne lui en voudrait pas pour cette réponse plus qu'évasive. Elle ignorait s'il la connaissait toujours assez bien pour deviner quand elle mentait mais elle n'avait pas envie de gâcher leurs retrouvailles en lui parlant de son divorce. Ils avaient bien mieux à faire que de s’apitoyer sur son triste sort. De toute façon, elle avait ce qu'elle méritait. C'était elle qui avait tenu à quitter la France pour finir ses études au Canada. Retrouvant un peu plus d'entrain, elle poursuivit : « Et toi, alors ? Tu te plais ici ? » Elle avait encore du mal à réaliser qu'ils habitaient dans la même ville. Foutu destin, hein.

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Message(#) Sujet: Re: there's nowhere you can be that isn't where you're meant to be. (david) there's nowhere you can be that isn't where you're meant to be. (david) EmptyLun 18 Avr - 19:17

there's nowhere you can be that isn't where you're meant to be.
J'ai passé quelques secondes à la regarder, je sais bien que ce n'est pas poli mais je n'ai pas pu m'empêcher d'essayer de deviner ce qui avait vraiment changé chez elle. Je crois que si on met de côté la fatigue qui se lit sur son visage, elle est devenue extrêmement jolie. Pas qu'elle ne l'était pas avant mais elle l'est encore plus. J'ai pris mon vélo et on a avancé pour rejoindre un petit café pas très loin.

"J'essaie de m'accommoder mais je reconnais que ce n'est pas simple. Je n'avais pas vécu en ville depuis des années alors ça change."

J'en suis encore au stade où je ne vois pas l'intérêt d'avoir une voiture ni de prendre des bains qui gaspille inutilement de l'eau ou de grignoter à outrance alors qu'il y a quelques mois, j'acceptais encore d'être rationné.

"Dans quoi est-ce que tu bosses maintenant ?", je demande en réalisant que je n'en sais rien du tout.

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Message(#) Sujet: Re: there's nowhere you can be that isn't where you're meant to be. (david) there's nowhere you can be that isn't where you're meant to be. (david) EmptyLun 25 Avr - 21:08

there's nowhere you can be that isn't where you're meant to be.
Emmanuelle le suivit en souriant. Elle avait l'impression d'être de retour en France, quand ils se baladaient en ville après les cours... Et c'était loin d'être désagréable. Elle hocha un peu la tête quand il lui répondit que s'accommoder à la vie à White Oak n'était pas simple pour lui. « J'imagine, ouais... Ça doit faire un sacré changement ! » Elle lui sourit gentiment, essayant de s'imaginer à quoi ressemblait sa vie avant qu'il ne débarque ici. Elle était sûre que tout ce qu'elle pouvait imaginer était bien loin de la réalité. Emma avait toujours eu une vie rangée. Elle s'était mise en couple, avait terminé ses études, avait trouvé un boulot, s'était mariée, avait acheté une maison avec son mari... Le parcours parfait de la jeune fille moyenne. Maintenant qu'elle était en pleine procédure de divorce, elle se rendait compte que sa vie manquait cruellement de folie. Et elle ne pouvait s'empêcher de se demander ce qu'elle serait devenue si elle était restée en France. Est-ce qu'elle serait toujours avec David ? Est-ce qu'elle l'aurait suivi en Afrique ? Peut-être, peut-être pas. Elle ne le saurait jamais - mais elle continuerait à se poser la question. Quand il lui demanda dans quoi elle bossait, elle haussa un peu les épaules. « Je suis professeure de littérature à la fac. » Elle aimait bien son boulot mais ce n'était pas une vocation. Elle n'avait jamais vraiment voulu être prof. Elle se voyait journaliste, romancière ou scénariste, pas en train de donner des cours de littérature à des jeunes plus ou moins intéressées. Mais l'occasion s'était présentée et elle avait trouvé que c'était une bonne opportunité. Et puis, comme disait son père, être prof était mieux que de faire un métier "crève-la-faim". « C'est pas si mal, ça permet de payer les factures... » Elle réalisa qu'elle avait dit cela à voix haute et se pinça un peu les lèvres. Si elle commençait à penser tout haut, elle n'était pas sortie de l'auberge ! Elle n'avait pas envie de passer pour une trentenaire aigrie et pas du tout épanouie aux yeux de David. Même si, au fond, c'était ce qu'elle était. Ils arrivèrent finalement au café et une fois installés à une table, Emma lui sourit. « C'est marrant qu'on se retrouve ici après tout ce temps... » Elle n'avait jamais réellement pensé qu'ils se reverraient. Elle l'avait espéré pendant un temps et puis... Et puis il y avait eu Max et David n'était devenu qu'un vieux souvenir qu'elle chérissait mais qui était loin dans son esprit. L'avoir en face d'elle changeait un peu la donne. « Parle-moi de toi. Je veux tout savoir ! Je suis sûre que t'as des tas de trucs à me raconter, depuis le temps ! » Elle était impatiente de savoir plus en détails ce qu'il était devenu, ce qu'il avait fait pendant ces douze ans où ils ne s'étaient pas vus.

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Message(#) Sujet: Re: there's nowhere you can be that isn't where you're meant to be. (david) there's nowhere you can be that isn't where you're meant to be. (david) EmptyMar 26 Avr - 10:53

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Sacré changement, en effet. Mais si c’était pour qu’Emma fasse à nouveau partie de ma vie, alors j’acceptais le sacrifice volontiers. J’étais de ceux qui pensaient que les personnes autour de qui nous gravitions toute notre vie avaient une importance capitale à notre existence et qu’il ne fallait pas croire au hasard. Le hasard et la chance n’ont rien à faire dans les relations que nous entretenons avec les gens qui nous entourent. Nous naissons en un point A, nous mourrons en un point B. Tout est tracé, tout est écrit. Si nous ne prenons pas le bon chemin à un moment où à un autre, le destin s’arrange pour nous remettre sur les rails qui nous feront arriver à notre point B. Je crois au destin et je crois donc que l’apparition d’Emma à un moment de ma vie où je me sens dépassé par les évènements est un signe – un signe que je vais prendre très au sérieux. Peu importe si elle est mariée, si nous avons quelque chose à vivre, nous le vivrons et je me battrais pour ça.

Lorsqu’elle a évoqué son métier, j’ai été incapable de masquer ma surprise si bien qu’elle a enchaîné en me disant que ça payait les facture – ce qui m’a encore plus surpris. « Prof de lettres à la fac ? », j’ai dit avec un sourire mitigé. Il fallait croire que l’Emmanuelle passionnée que j’avais toujours connu s’était mise en veilleuse pour pouvoir prétendre à la vie de Madame Tout-le-monde. « C’est étonnant de ta part. J’ai toujours pensé que tu finirais journaliste. » Mais peut-être que c’était ce que j’avais espéré en terminant mes études ? Parce que je ne pouvais pas oublier que je l’avais souvent cherché des yeux parmi les nombreux reporters que j’avais croisé tout au long de ma vie. « Ne pas avoir de facture, ça a du bon finalement. », j’ai dit pour la taquiner en faisant référence au fait que moi, je n’avais aucune attache nulle part et que je ne m’étais pas enchaîné à une vie qui ne me plaisait que moyennement – juste pour pouvoir payer des factures.

J’ai garé mon vélo dans un coin, contre une boîte aux lettres, et nous nous sommes installés en terrasse du café. Le serveur a immédiatement pris commande et j’ai rendu à Emmanuelle son sourire. Malgré la fatigue, malgré le poids qu’elle semblait porter sur ses épaules, elle était toujours belle. Chaque fois que j’y prêtais attention, ça me percutait comme une évidence. J’ai hoché la tête quant à sa remarque sur nos retrouvailles avant de faire une grimace comique pour répondre à ses interrogations. « Je ne sais pas trop par où commencer. J’ai vu un lion, une fois. », j’ai dit comme si c’était la seule chose qui me venait en tête. Je l’ai laissé mariner un moment avant de caresser sa main sur la table pour la rassurer. « Je déconne. », j’ai dit en riant. Le serveur est arrivé avec nos commandes, j’ai récupéré mon café et vidé les deux sachets de sucre à l’intérieur. « J’ai terminé mes études en me disant qu’il était hors de question que je pense que guérir la voisine du dessus de sa grippe intestinale était une avancée capitale pour le monde alors le lendemain de ma remise de diplôme, j’ai pris l’avion en laissant mes parents gérer tout ce que j’avais laissé derrière moi. Ils ont tout vendu sauf ma voiture. Tu te souviens de cette voiture ? », j’ai demandé avec un petit sourire. Quelques mois avant le bac, j’avais eu 18 ans, mon permis et une voiture. On s’était sentis adulte, libre. Je crois que c’est à ce moment-là que je me suis dis que personne ne m’enchainerais jamais nulle part – même si à l’époque je pensais plutôt « nous ».

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Message(#) Sujet: Re: there's nowhere you can be that isn't where you're meant to be. (david) there's nowhere you can be that isn't where you're meant to be. (david) EmptyMar 26 Avr - 18:18

there's nowhere you can be that isn't where you're meant to be.
Elle perçut l'étonnement de David quand elle lui annonça son boulot, ce pourquoi elle s'était empressée de se justifier. Sa réaction était normale : il l'avait connue avec des rêves plein la tête et, surtout, une vraie soif de liberté. Il la retrouvait dix ans plus tard dans une vie atrocement banale, sans réel attrait. Il avait de quoi être surpris. Elle avait enterré ses rêves bien vite parce que tout s'était enchaîné. Et maintenant que sa vie parfaite volait en éclats et qu'elle n'avait plus grand chose à quoi se raccrocher, elle le regrettait un peu. Elle leva les yeux vers David lorsqu'il la taquina, un petit sourire amusé collé aux lèvres. Ils n'avaient rien perdu de leur complicité. « Tu m'étonnes ! Je vais peut-être tout plaquer pour partir en Afrique, moi aussi ! » Elle plaisantait, évidemment. Quoi que... Au final, partir loin de White Oak était peut-être la solution. Encore fallait-il qu'elle ait le courage de tout laisser tomber. Et ça, elle n'en était pas sûre.

Une fois leur commande passée, elle harcela David de questions et le regarda avec intérêt. Elle avait hâte d'entendre ce qu'il avait à lui dire. Elle était sûre qu'il avait plein d'anecdotes à lui raconter - et sa vie devait être nettement plus palpitante que la sienne, l'écouter était un moyen d'avoir la dose d'aventures qui lui manquait cruellement. Elle fronça les sourcils quand il indiqua "avoir vu un lion une fois". Quoi, c'est tout ? C'était vraiment tout ce qu'il avait à lui dire ? Avant qu'elle ne puisse poser plus de questions, il mit sa main sur la sienne - son cœur manqua un battement ou deux mais elle préféra faire comme si de rien n'était - et lui avoua qu'il la faisait marcher. Elle leva les yeux au ciel, amusée. « Très drôle. Le pire, c'est que je tombe dans le panneau à chaque fois ! », fit-elle en riant. Elle avait vraiment cru que c'était la seule chose qu'il avait à lui dire. Elle était crédule et on pouvait facilement la faire marcher. Ce qui n'était pas toujours cool d'ailleurs. Le serveur apporta finalement leur café et elle tourna machinalement la cuillère dans sa tasse tout en écoutant David. Elle l'admirait vraiment. Elle l'admirait déjà quand ils étaient au lycée mais là, c'était décuplé. Elle admirait sa volonté, ses idées, le fait qu'il ait tout plaqué pour partir soigner des gens en Afrique alors qu'il aurait facilement pu devenir l'un de ces médecins généralistes qui s'intéressent plus au profit qu'à ses patients. En fait, il avait vécu la vie qu'elle aurait secrètement aimé avoir... Mais elle avait rencontré Max et elle s'était embourbée dans cette petite vie tranquille sans broncher. Elle leva la tête vers lui à l'évocation de la voiture, un sourire nostalgique sur les lèvres. « Bien sûr que je m'en souviens, je l'adorais ! Je suis contente qu'ils ne l'aient pas vendue, elle est mythique. On a vécu tellement de trucs dans cette voiture... » Elle exagérait sans doute un peu en disant que la voiture était "mythique" mais pour elle, c'était le cas. Elle avait eu une vraie place dans sa relation avec David et elle y était attachée comme on s'attache à de vieux souvenirs. Il avait eu son permis avant elle et ils avaient passé des heures dans cette voiture. C'était idiot mais à l'époque, elle pensait que la liberté leur tendait les bras. Malheureusement, elle avait laissé ses idéaux au placard et se rendait compte que la liberté n'était pas si facile. « La France me manque des fois », fit-t-elle finalement d'un air pensif. En réalité, ce n'était pas vraiment la France qui lui manquait. C'était cette époque bénie où tout allait bien dans sa vie. Les années lycée étaient nettement plus simple que ce qu'elle vivait en ce moment. Et sa relation avec David était parfaite. Repenser à tout ça la chamboulait un peu. Elle venait de se prendre son passé en pleine figure et cela la rendait inévitablement nostalgique. Elle soupira doucement, tentant de reprendre le dessus sur ses émotions. Elle aurait pu se lancer dans un long monologue pour lui parler de sa vie, de son mariage et de ses problèmes mais elle n'avait jamais été très douée pour parler d'elle. Et puis, elle ne voulait l'assommer avec ses histoires alors qu'il venait à peine de se retrouver. « Désolée. » Elle esquissa un petit sourire et poursuivit presque aussitôt. « Ça me fait super plaisir de te revoir, en tout cas. » Super plaisir n'était pas assez fort pour décrire ce qu'elle ressentait mais c'était tout ce qu'elle avait trouvé. Elle espérait que maintenant qu'ils étaient de nouveau dans la même ville, ils pourraient se voir souvent.

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