Il pleut à plein temps, la route est glissante. Je me dépêche de rouler. J'ai déposé ma mère et son nouveau mari à l'aéroport le plus proche, pour leur voyage de Lune de miel. Ca leur évitait de payer un taxi ou de laisser leur voiture pendant 15 jours sur le parking. Ma mère était un peu stressée à l'idée de me laisser seul pendant 15 jours au vue de la situation avec Vicki. Mais bon, il est grand temps que je tourne la page, que je me remette de cette histoire et puis surtout désormais, j'ai Charly pour s'occuper de moi si jamais ça ne va pas. Avoir une soeur, c'est quand même rassurant au final. Je souris. Je dois la retrouver pour dîner avec elle, dans son appartement. Je suis en retard, il y avait des embouteillages en ville. Je longe la longue route en solitaire, celle qui longe les bois entourant notre bien aimée ville. La pluie est battante et rapidement, je vois une jeune femme sur le bord de la route. J'ai de la peine à la voir et je trouve cela bien dangereux ! Je réussi à m'arrêter, à plusieurs mètres après l'avoir vu. Je la vois courir dans mon rétroviseur, jusqu'à ma voiture. Je lui ouvre la portière et elle entre rapidement à l'intérieur. Elle est totalement trempée, semble avoir à peu près mon âge. Je lui souris « ça va? Hum... tu faisais quoi sur le bord de la route? » avait-elle eu un accident? Avait-elle besoin d'aide? Son sac avait attérit sur la banquette arrière, je me doutais donc qu'elle faisait du stop, mais bon. Autant en être sûr. Prenait elle la direction de WOS? Parce que c'est là-bas que j'allais, pour ma part. Si je pouvais l'avancer sur sa route, ça serait avec plaisir, surtout avec ce temps ! Je remets donc le contact et nous voilà repartit de plus belle, sous la pluie.

« Salut. Oui ça va. J'aurais besoin d'un lift... Ça fait des heures que j'suis là. Alliez vous vers white oak station ? » Je souris à la jeune fille qui vient de grimper dans ma voiture, alors qu'il pleut averse. Je ne tarde pas à lui répondre « Oui, j'habite là-bas, tu veux que je te dépose où? » Elle l'air totalement frigorifiée et ne tarde pas à me demander pour mettre le chauffage, je m'éxécute donc rapidement en tournant le bouton pour pouvoir ressentir la chaleur. Je passe mon bras pour atteindre mon manteau qui est sur la plage arrière, écrasé par son baguage et je lui donne « tiens, ça te réchauffera un petit peu » Elle a l'air cool et je me sens plutôt rassurée qu'elle ne soit pas bizarre, après tout, prendre un auto-stoppeur peut toujours effrayer par moment mais je suis franchement impressionné qu'elle voyage seule, après, tout dépend d'où elle vient. Je ne tarde pas à me remettre en route, reprenant le chemin de White Oak Station. Il pleut encore plus fort que tout à l'heure, les énormes gouttes viennent s'écraser avec fracas sur le pare-brise ce qui nuit sensiblement à ma vision. J'essaie de me concentrer au maximum. « tu viens d'où comme ça alors? » lançais-je histoire de lancer un peu de conversation. La pluie fait un bruit monstre. La route est très humide et une couche de pluie ne parvient pas à se laisser absorber par le goudron. Nous roulions depuis environ 10 minutes quand la route commença à devenir très glissante. J'en fis le commentaire à ma passagère, qui avait ressenti ce phénomène elle aussi. Je ralentis le rythme de ma voiture, afin d'éviter l'accident mais malheureusement, je ne peux contrôler ce qui arriva. Les roues de la voitures se laissèrent embarquer sur la pluie nous faisant dériver de notre direction et instinctivement, comme pour essayer de reprendre le contrôle sur cette chose incrontrolable, mon pied appuya sur le frein. Chose qu'il ne faut absolument pas faire dans cette situation et qui nous fait totalement sortir de la route. Même si nous ne roulions pas vite, la voiture quitta la route goudronnée pour finir son chemin dans la bordure de forêt qui nous entourait. On paniqua, bien sûr car c'était vraiment effrayant, mais le dérapage ne fut pas violent et surtout, la voiture s'arrêta seule embourbée dans la boue. On se retrouva donc coincé, sans possibilité de sortir tant que la boue ne serait pas plus dure. Les phares éclairaient devant nous, nous on osait plus trop bouger et finalement, nous n'entendions que la pluie s'abattre sur nous. Je me tournais rapidement vers la jeune fille pour lui demander si ça allait. « Putain... évidemment le jour où je prends quelqu'un en stop il faut que je me plante. Bon... » Je sortais donc mon téléphone pour tenter de joindre Charly, ou bien alors quiconque qui puisse me venir en aide.