(#) Sujet: Hello, sunshine! [Rose] Mer 2 Déc - 19:31
It can't rain all the time ...
Ma tête semble vouloir exploser. J'ai un vague souvenir de ce qui s'est passé hier mais en ouvrant les yeux, tout mes questionnements se confirment d'un coup. Ces quatre murs, je les connais comme le fond de ma poche, même si cela fait au moins quatre ans que je n'y ai pas mit les pieds. Reprenant peu à peu mes esprits, mon regard fait le tour de la pièce, lentement. J'ai mal à mon âme. Mal à ma tête. Mal à mon torse. Sur ma peau, je constate qu'il y a deux grandes marques rouge ...sans doute cette fameuse machine à choc, une vieille amie à moi! Soupirant, je met alors une main à l'emplacement de mon coeur avant de tenter l'impossible. Me relever lentement à l'aide de mon coude ...Grosse erreur!
Le son strident de la machine se met à sonner afin d'alerter le personnel que je suis bel et bien en vie, oui, mais aussi que mon coeur s'est remit à se déchaîner gentiment dans ma poitrine. Grommelant, je tire alors sur le fil de celle-ci pour la rapprocher de moi et j'éteins le volume afin de cesser ce vacarme. De toute façon, je vais bien! Ce n'était qu'une petite tachycardie de passage! Nul besoin d'alerter tout le monde! En me laissant retomber dans le lit, je porte mon regard sur le plafond et me met à songer à hier. Même si je me souviens bien avoir fait un malaise ...J'ai du mal à replacer toutes les pièces du puzzle dans ma tête.
Je me souviens bien avoir travaillé dans ma boutique ...mais ensuite, le néant total. Mordillant ma lèvre, je décide de penser à autre chose, et c'est en regardant dans le corridor et en voyant le personnel que mes pensés se mettent à voguer autour de Rose. De ma Rose. Ma copine ...? Mon ex...? Je ne sais plus. Elle m'a quittée il y a quatre ans de cela et avec elle, est partie une parcelle de mon âme. Après son départ, j'ai décidé de cesser les contrôles médicaux. J'en avais marre des hôpitaux. Marre des médecins et des infirmières. Avoir su que ma belle petite vie allait en arriver à aujourd'hui, dans ce lit et branché de partout, j'y aurais peut-être réfléchi à deux fois avant de faire cela, mais il était trop tard, maintenant.
C'est au bout d'un petit moment, perdu dans mes songes que je me rend compte que quelque chose ne va pas. Je tremble et mes ongles sont bleus. Probablement mes lèvres aussi. Je manque d'air. Mes mains viennent alors se poser sur ma lunette nasale pour vérifier le débit et il me semble trop faible. Vite, j'agrippe la cloche d'appel et sonne un coup. Je déteste faire cela, mais je sens que je n'ai vraiment pas le choix, là! Si je ne le fais pas, je vais mourir...et si j'ai survécu à cette crise, je n'ai pas envie de rendre l'âme tout de suite! Mon heure n'est pas venu, et je le sais! C'est probablement dû à cette petite crise de tachycardie de tout à l'heure! J'attend donc avec angoisse, mais un léger sourire aux lèvres la personne qui viendra m'aider... dans l'espoir qu'elle arrive très bientôt!
Quatre ans ce sont écoulés depuis que j’ai quitté White Oak Station. Aujourd’hui, je suis de retour pour faire terminer internat et poursuivre mes cours en vue de devenir médecin et plus tard faire mon perfectionnement en cardiologie. Depuis des années, je poursuis le même objectif. Plusieurs personnes de mon entourage ne comprennent pas mon entêtement et ma quête, mais pour moi cela ne fait aucune différence. Je me suis fixé un objectif et je vais y arriver. Je ne le fais pas que pour moi, mais surtout pour lui. Pour nous.
J’ai fait tous ses sacrifices pour apprendre, pour savoir et pouvoir le soigner. Le guérir afin que nous ayons un présent, mais surtout un futur ensemble. Il y a quatre ans, il ne l’a pas compris. Il s’est fâché contre moi et m’a dit que c’était inutile. Qu’il était une cause perdue! De mon côté, je lui en ai voulu de baisser les bras si vite. De ne pas vouloir se battre. Nous nous sommes séparés dans les cris et les larmes. Depuis silence radio. Aucun message, aucun appel, et ce durant quatre ans. Nous sommes tous les deux têtus. Nous n’admettons pas facilement nos erreurs et celle-ci est de loin la plus grosse que j’ai faite parce que malgré tout, je l’aime. Je l’aime toujours et l’aimerai toujours. Il est le seul. Le seul garçon qui compte pour moi. Je ne dirai pas que je suis restée sage et seule durant les quatre dernières années, mais rien de ce que j’ai vécu ne peut surpasser les années passées avec Nolan. Rien n’y personne ne pourra prendre la place toute spéciale qu’il a dans mon cœur.
À présent, que je suis de retour à White Oak Station, j’ai repris contact avec la plupart de mes amis. Je suis particulièrement heureuse de retrouver ma meilleure amie. Durant mon absence, nous sommes restées en contacts grâce aux réseaux sociaux et nos appels fréquents, mais ce n’est pas pareil comme l’avoir tout près et de pouvoir passer du temps avec elle. Grâce à Esperanza, j’ai pu garder un œil sur mes proches, mais surtout avoir des nouvelles de Nolan. Je sais qu’il est toujours dans le coin. Qu’il a finalement ouvert une boutique comme il en rêvait, mais elle n’a pas pu me dire comment allait sa santé. Cela ne m’étonne guère. Nolan a toujours été discret sur cette question. Il parle peu de ses états d’âme et il ne se plaint jamais.
Depuis que j’ai commencé mon internat au White Oak General Hospital, j’ai toujours espoir que je vais le croiser par hasard dans un corridor. Qui sait.
Ce matin, je suis de garde aux urgences. Je fais ma tournée de routine quand soudain j’entends un code d’urgence provenant des salles des patients mis en observation. Je me précipite vers l’endroit d’où vient la sonnerie pour porter mon assistance, mais lorsque j’entre dans la petite chambre c’est mon cœur qui se met à cogner fort dans ma poitrine. Étendue dans le petit lit blanc, je le reconnais. Il n’a pas tellement changé. Il semble un peu amaigri, mais surtout fatigué. Ses traits sont tirés. Il souffre. Je le vois dans son visage. Même si je voudrais lui sauter au cou, je dois rester professionnelle. Je suis rapidement rejointe par des infirmières et un médecin qui prenne ses signes vitaux, mais moi je suis incapable de bouger. Ce n’est pas dans mes habitudes de figer de la sorte, mais ce n’est pas tous les jours qu’ont retrouvé l’amour de sa vie entre la vie et la mort.
Les secondes passent et elles me semblent devenir des heures. Je ne pourrai pas rester ainsi encore plus longtemps. Je sens mon coeur battre de plus en plus fort dans ma poitrine et mes membres s'engourdir. Ma vue commence à s'embrouiller mais au moment où j'allais céder et fermer les yeux, je la vois. Là, devant moi. Devant la porte de ma chambre. Ma Rose. Ma Rose. Je fronce des sourcils, essayant de focuser sur elle et me rend ainsi bien compte que c'est bel et bien ma petite Rose! Un soudain regain d'énergie vient me prendre d'assaut et je lui tend une main pour qu'elle la prenne, mais avant même que je puisse la voir bouger, une équipe d'infirmières et médecins viennent m'entourer pour prendre mes signes vitaux, m'injecter des médicaments et rajuster le débit d'air dans ma lunette nasale.
Une fois fait, je regarde l'infirmière qui écoute mon coeur et murmure «...Je veux voir Rose, svp ...» puis pointe Rose de mon petit doigt faible. L'infirmière la regarde et me regarde ensuite «Vous la connaissez?» et je hoche oui, lentement «...Elle et moi ...C'est une longue histoire ...» puis sourit doucement en jetant un regard à Rose. L'infirmière hocha de la tête, prit ses choses et repartie alors en nous laissant seuls, elle et moi. Lentement, je m'assied dans le lit avant de m'arrêter pour reprendre mon souffle. Relevant ma tête vers Rose, je lui sourie et dit «...Tu as réussie alors ...Je le savais ...Félicitation...» puis lui tendit une main pour qu'elle vienne la prendre. J'avais peur qu'elle refuse même de s'approcher, vue les circonstances de notre séparation ...mais je devais espérer. Je n'étais pas en position pour me sauver, même si une partie de moi aurais voulue.
Timide, mon regard se mit à parcourir la chambre et je dis «...J'aurais espérer te revoir en d'autre lieux ...Un endroit plus joyeux comme ...Comme le zoo ou ...ou l'animalerie ...Un truc du genre ...» et lui fit un mince sourire. J'essayais clairement de détendre l'atmosphère en voulant faire mon comique. C'était du grand moi, ça. Toujours entrain de vouloir mettre une ambiance plus légère. Je refuse que les gens soient mal à l'aise...et de l'être aussi. Mordillant ma lèvre, je dis ensuite «...Alors, tu vas bien sinon...?» avant de la regarder droit dans les yeux. La sondant du regard. Je la connaissais très bien, ma Rose. Je savais lorsqu'elle me mentait ou pas. En la sondant, je voulais aussi découvrir si elle était heureuse de me revoir ou non ...