Le retour à la vie civile continuait avec plus ou moins de succès. Ce n’était pas facile tout les jours même si cela faisait maintenant un moment que j’avais quitter la guerre et le front des combats. Les nuits étaient parfois faites de cauchemars, de réveil en pleine nuit, sur le qui-vive, en sueur et désorienté. Rien de plus que ce que je n’avais déjà vu lors de mes précédents retour à la maison. Les journées elles se ressemblaient mais ce n’était pas quelques choses qui me pesait. Bien au contraire. Je savais à quoi m’en tenir et donc il m’était plus facile d’oublier mes habitudes de l’armée. Cette journée passa vite. Je prenais mon temps, ne pensant à pas grand chose. Je tentais aussi de reprendre contact avec mes amis que je n’avais pas vu depuis mon départ. C’était eux et ma famille qui m’aider à ce que tout se passe bien.
Les heures défilèrent sans que je m’en rende vraiment compte pour une fois. Je regardais l’heure. 18H30. Il était tant que je me prépare. Ce soir, j’allais dîner avec ma plus jeune sœur, Alice. Lorsqu’elle m’avait proposer ça, j’avais vraiment été heureux. J’allais pouvoir oublier le goût des rations alimentaires qu’on nous donnait. Ces trucs sont infectes mais on ne rechignait jamais à les manger car c’était tout ce que l’on avait et nous ne pouvions pas nous permettre d’avoir le ventre vide. J’allais donc en direction de ma salle de bain pour prendre une bonne douche. Plus les jours passaient et moins je faisais peur à voir. J’étais aller chez le coiffeur. Je m’étais rasé tout en gardant quand même un peu de barbe. J’aimais bien. Et les longues heures de sommeil avaient fait le reste. Je quittais rapidement la douche, n’ayant jamais aimé m’éterniser et gaspillais de l’eau et mon temps inutilement. J’enfilais un boxer, un jean ainsi qu’une chemise blanche. Je voulais être présentable sans pour autant en faire trop. Après tout, ce n’était qu’un dîner avec ma petite sœur. Rien de bien compliqué.
Une fois prêt, je me rendis alors au Madisons Grill. J’y arrive juste à l’heure. Je rentre à l’intérieur et cherche ma sœur du regard. Je souris en l’apercevant. Je vais jusqu'à elle, ravis de passer cette soirée avec elle. Cela faisait si longtemps. « Salut toi. » Lui dis-je en venant m’asseoir en face d’elle. Je ris doucement. « Dis donc, t’a fais fort cette fois. Pas de pyjama ! » Je ris sans pouvoir m’en empêcher en repensant à la dernière fois ou elle était venue m’accueillir à l’aéroport en pyjama car elle ne s’était pas réveiller. Je m’arrêtais de rire, lui souriant. « T’es magnifique soeurette. » La complimentais-je, sincère.

Ce soir je dînais avec l’une de mes sœurs, Alice. Petit à petit, la vie civile reprenait son court pour moi, même si il restait les cauchemars et les réveils sur la défensive. Cependant, ce soir, je voulais oublier tout ça pour passer un bon moment avec ma sœur. Je la rejoignais donc au restaurant ou elle m’avait donné rendez-vois, et je commençais déjà à l’embêter à peine les salutations faites. Je n’ai pas pu m’en empêcher. La dernière fois que je suis rentrer, elle est arrivée en pyjama. Elle rigola autant que moi quand je lui rappelais l’anecdote même si elle n’avait sûrement pas oublier. Ce soir, elle avait sortit le grand jeu et je la complimentais sincèrement. Elle était magnifique et cela me touchait qu’elle ait fait cet effort. Elle me sourit et je vis ses joues se tintaient de rose. Je ris doucement, protecteur. « Merci beaucoup, tu me fais plaisir de me dire ça. » Je lui souris, ravis d’être avec elle, de la retrouver. Elle avait tellement changée. Avec mes différentes missions, Alice était la seule que je n’avais pas vraiment vu grandir et parfois, je m’en voulais. Je n’étais pas toujours là quand elle en avait besoin et même si aucunes de mes sœurs ne s’étaient jamais, moi cela me pesait énormément. « Ce n’est que la vérité tu sais. Tu as changée. Vous avez toutes changées. En bien. » Lui répondis-je alors qu’un serveur s’approchait de nous. Il nous salua et nous demanda ce que l’on voulait boire. J’allais laisser ma sœur commander mais elle en décida autrement. « Tu veux boire quoi frangin ? » Me demanda t-elle en souriant en tournant ses yeux vers moi. Je réfléchis quelques secondes puis je lui répond. « Un verre de vin rouge ça m’ira très bien. » Je souris et elle se tourne vers le serveur pour passer commander pour nous deux. Elle prend du vin blanc. On est pas de la même famille pour rien, même si nous n’avions pas le même sang. Le serveur repart et nous sommes de nouveau seuls, en famille. « Comment vas-tu depuis le temps ? Ca me fait tellement plaisir de te revoir. » Me demande t-elle ensuite, avant de baisser les yeux. Je la regarde et je sens mon cœur se serré dans ma poitrine. Je sens sa peur, je comprend son inquiétude et je m’en veux. Je m’en veux de leur faire ça à toutes. Je sais qu’elles s’inquiètent toutes pour moi quand je suis déployé même si elles savent que mon métier était toute ma vie en dehors d’elles. J’aimerais les rassurés mais comment faire sans leur mentir ? pour la première fois, je me dis que peut-être il était temps de changer. Chaque missions et chaque retour à la maison devenait de plus en plus difficile et les cauchemars plus présent. Je crois que j’avais assez donner pour mon pays. Je soupire longuement puis je la regarde. « Qu’est ce que tu veux que je te dise ? C’est compliqué. Très compliqué même de revenir après une mission. Mais être avec toi et la famille, ça rend les choses plus gérable. » Lui répondis-je, sincèrement avant de baisser les yeux, faisant tout pour ne pas trouver son regard. Elle, comme mes autres sœurs, savait lire en moi et je ne voulais pas que l’horreur de ce que j’avais vécue ne les touchent. Aucunes d’entre elles. « Bien sur il y les cauchemars et les réveils en pleine nuit mais je crois qu’il faut laisser le temps agir et ça ira mieux. » Je levais les yeux pour lui sourire, ne voulant pas l’inquiéter même si je savais être piètre comédien.
Après quelques minutes, le serveur revient avec nos verres et des amuse-gueules. Je le remercie et il repart vaquer à ses occupations. Je souris et viens piocher dans le plat d’apéritif. Je suis content d’être ici, de m’évader. Ma sœur à eu une très bonne idée. « Tu as vraiment eu une bonne idée. On va passé un bonne soirée pour rattraper le temps perdu. » Je ris doucement, chassant les idées de plus en plus noirs qui se faisaient de plus en plus présentes. J’étais avec ma sœur. J’étais à la maison. Rien n’allait arrivé.