Nous nous étions levés assez tôt, on devait faire nos valises, que nous n'avions pas faîtes hier soir. On se réveilla calmement, tout en préparant à la fois notre départ, nous même et puis l'appartement pour notre absence. On s'était donc rendu à l'aéroport pour prendre notre avion. A partir du moment où l'on avait prit nos valises vides, chez nous, j'avais senti que Shay n'était pas bien. Il prenait sans doute conscience de ce qu'il se passait : que son père était mort, qu'il allait être enterré demain, qu'il allait retourner à Miami, avec moi; mais du coup, retrouver sa famille. Bref, beaucoup trop de choses violentes d'un seul coup, pour un seul homme, c'est pourquoi je n'avais pas hésité à l'accompagner. Cela me faisait bizarre de retourner à Miami. J'y avais vécu 5 ans quand même et puis... j'avais quitté cette ville à cause de Skyler, ne l'oublions pas. Je pouvais sentir la chaleur de Floride, même si nous étions au mois de septembre. Je pouvais sentir les embruns de l'océan, entendre les mouettes, animal qui n'existe pas par chez nous. Bref, je me sentais presque bien, si les raisons de ma venue n'avaient pas été celles qu'elles étaient en réalité. Je fis la connaissance de Wyatt, le meilleur ami de Shay, dont j'entendais parler depuis très longtemps. Il avait l'air très gentil et puis, il nous hébergeait gracieusement. Bref, il s'avérait être un parfait amour, très content de me rencontrer, malgré là encore, les circonstances. Shay était très stressé et cela se voyait. Une fois dans la chambre d'amis de Wyatt, lorsqu'il me prit dans ses bras, je sentais qu'il avait besoin de courage. De force. D'un soutient. Et j'étais contente d'être ici avec lui. Chez lui, dans son monde et non plus le miens. J'allais voir les endroits de sa jeunesse, la maison de ses souvenirs, les membres de sa famille, malgré tout ce qu'il avait pu me raconter, cela faisait partie de lui, de son héritage, de sa vie, de ses souvenirs et du fait qu'il soit aujourd'hui, l'homme que j'aimais. Alors oui, j'étais contente. Il parlait peu, il bougeait nerveusement, il rigolait presque pas. Bref, il était mal et je le sentais. Il avait prévenu sa soeur, on avait donc rendez-vous dès ce soir chez eux, pour se voir. Je ne savais pas trop si je devais l'accompagner, peut être qu'il voulait voir sa soeur tout seul après tout? Mais au final, nous partîmes tous les deux. J'avais opté pour une tenue sombre, en vue des circonstances, mais aussi, un peu classe. Je savais que sa famille était assez aisée, je ne voulais pas leur faire défaut. J'avais donc opté pour une robe noire, toute simple, sans décolté et tombante au dessus du genou. Une fois devant la porte, je voyais la main de Shay bouger. On restait là, plusieurs longues minutes sans bouger. Il prenait son temps et je le comprenais, je ne le jugeais pas du tout. Ma main alla retrouver la sienne, lui faisant tourner son visage vers le miens. Allait-il y lire tout l'amour que je lui portais? Je l'espérais vraiment. Je lui souris, comme pour lui apporter encore un peu de courage. Il sonna. La porte ouvrit. Je sentais ses doigts serrer plus fort les miens. « Shay… » J'eu le temps de voir rapidement sa petite soeur -je présume, mais j'en étais presque sûre en fait- avant que la main de Shay ne quitte la mienne pour récupérer sa soeur qui s'était jeté contre lui. Bon, ok, je savais qu'ils vivaient un drame et qu'ils étaient proches, mais pour le coup, je me sentis un peu mal à l'aise et bouche-trou. Bon, passons, je lui pardonnais sans problème. « Je suis là Hayley, ça va aller… Je te présente Lorah, c’est ma… »« Ta petite amie, bonsoir Lorah, moi c’est Hayley. » Elle s'était approchée de moi, esquissant un bref sourire. On se fit la bise poliment mais j'avouais être mal à l'aise. Je n'osais pas montrer que cela me faisait plaisir de la rencontrer, car elle venait de perdre son père. Bref, c'était délicat. « Salut Hayley... » Alors qu'on se faisait la bise, ma main s'était posée sur son épaule, comme un geste de soutient, suite à ce qu'elle était en train de vivre. J'allais pas dire : salut, toutes mes condoléances. Si? « Venez avec moi… »« Attends… Je… Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée que je les vois tout de suite… » Il avait attrapé mon regard, comme perdu tout d'un coup. Je tournais mon visage vers Hayley pour lui dire doucement « On arrive tout de suite » Sa soeur nous laissa donc là, sur le pas de la porte. Ma main se posa sur la joue de mon petit ami, lui souriant tendrement. Je lui parlais doucement, pour que ça ne soit qu'entre nous deux « Mon amour... ça va aller. Je suis avec toi, ils ne peuvent plus t'atteindre... Tu n'es plus le petit garçon que tu étais. Et si à un moment, tu as peur d'oublier l'homme que tu es devenu, alors regarde moi. Je suis la preuve que tu es un homme génial... Padsky petit gruyère » Je souris, en espérant que mes derniers mots, surtout le surnom, allait le ramener à notre réalité à nous, notre vie à WOS, bien différente d'ici, mais bien réelle. On était heureux et ça n'allait pas être ces gens qui nous retireraient ça. Non. Je l'aimais et je serai là pour lui, quoi qu'il puisse y avoir derrière la porte. Ma main retrouva la sienne, la serrant alors qu'on entrait dans la maison.

« Padsky. C’est parti… » On entra. Très rapidement, une voix féminine se fit entendre. Une femme arriva derrière Hayley qui s'était tournée vers nous. La mère de Shay se suppose. Ils avaient un air de ressemblance, mais son visage était fermé, ses traits étaient tirés. Shay la salua, mais elle n'eut pour réponse que « Qu’est-ce que tu fais ici ? »« Si je suis là c’est pour Hayley… » « Et elle ? » Son regard venait de me balayer de haut en bas, avec un air méprisant. Ok, Shay m'avait prévenu mais personnellement, j'étais complètement choquée par son attitude. Pas un bonjour, pas un mot gentil. Ils ne s'étaient pas vu depuis des années... Je ne sais pas mais ce genre de relation familiale, je ne connaissais pas. Pour moi, ça ne pouvait pas être sa mère, ça n'était pas possible... « Elle est avec moi et elle s’appelle L… » Il me regardait, je lui souris, serrant sa main dans la mienne. Je pensais dans ma tête Courage mon amour, ça va aller, ils ne peuvent pas nous atteindre. « Comment est-ce que tu peux avoir le culot de revenir avec ce qu’il se passe après tout le mal que tu as fait ? » Sa mère lui avait coupé la parole, n'étant pas du tout intéressée par ce que son fils lui disait, en l'occurence, mon identité. Ok, donc la mère est une barge. Punaise, il m'avait prévenu mais jamais je n'aurai imaginé ça. Absolument jamais. Moi, j'étais là, silencieuse, je souriais légèrement, tenant la main de mon petit ami et me retrouvant dans un hall d'entrée d'une famille tellement aimante et accueillante. « Pour commencer elle s’appelle Lorah, et si on est ici c’est uniquement pour ma petite sœur… » La voix de mon petit ami était plus sûre d'elle. Je l'observais en souriant, je savais que c'était dur pour lui, ça le devenait pour moi, grande sensible que j'étais. Il fallait que l'on tienne bon. « Vous êtes bien consciente que vous n’êtes qu’une femme de plus dans sa vie ? Il ne peut pas s’empêcher d’aller voir ailleurs… Oh et une fois qu’il n’aura plus besoin de vous, il vous laissera et vous tournera le dos, c’est une de ses spécialités. » Un homme venait d'arriver, en costume très classe. Il ressemblait beaucoup à Shay, en plus maigre. Ca me frappa de plein fouet. La ressemblance physique, même s'il faisait bien plus jeune. En fait, il ressemblait à ces petits péteux de fils à papa, le cliché même. Ce qu'il me dit me glaça sur place. Le gars arrivait, ne disait pas bonjour et en plus de ça, me balançait ça comme ça? Je serrais un peu plus la main de Shay. J'étais prise de cours, honnêtement, je ne m'attendais pas à un accueil comme celui ci, puisqu'il n'y en avait pas. J'étais en train de me demander ce que je foutais là, en train de me demander pourquoi? Comment? Que devais-je dire. Je sentais mon coeur battre à 100 à l'heure, je me sentais agressée de plein fouet par des inconnus. Mais le pire, c'est que c'est moi qui avait demandé à me jeter dans cette arène. Mon visage se tourna légèrement vers Shay. Cherchant un soutient à mon tour, de l'aide, quelque chose. Mais rapidement, je compris qu'on allait se battre ensemble. Je ne laisserai personne me parler ainsi, du moins, plus maintenant. Non. Depuis Shay, j'avais changé et son frère allait le voir. « Chez moi, on dit bonjour, et on se présente. Alors bonsoir Mme Adkins et... désolé, tu ne m'as pas dit ton prénom jeune homme. Comme vous l'a dit Shay, je m'appelle Lorah. » Ma voix était calme, mais plus nette, quoiqu'un peu tremblante quand même. Je lâchais ensuite la main de Shay, pour remonter mon sac sur mon épaule, avant de reprendre la parole « Tout ce que je vois, jeune homme, c'est que ce soir, tu es tout seul et ton frère non. Tu veux vraiment qu'on entame ce sujet là en guise de présentation? Et aussi, je ne suis pas une plante verte Madame. Je suis peut être blonde, mais on peut me parler et je sais tout aussi bien répondre. » Je ne savais pas d'où me venait ce courage et j'avais aussi très peur d'aller trop loin. Soit on allait nous foutre dehors, soit on allait me laisser une chance, parce que j'disais ce que je pensais. Soit ça passait, soit ça cassait.

« Sachez bien une chose Lorah, Shay n’est plus le bienvenu chez nous par conséquent toutes les personnes venant avec lui, ne le sont pas non plus. Quant à Eymerick, mon fils, ce qu’il voulait vous dire c’était que Shay est peut-être accompagné ce soir, mais c’est plus fort que lui, il ne pourra pas s’empêcher d’aller voir ailleurs. » Je n'en revenais pas. C'était leur mère qui avait présenté son fils. Et puis rien que le fait de dire que son fils aîné n'était pas le bienvenue, ça me rendait dingue. Mon dieu. Comment une mère, qui a porté pendant 9 mois son enfant, peut ainsi le renier? Peut être aussi froide envers lui? Aussi glaciale et méchante? Je n'en revenais pas. J'étais vraiment dans un autre monde, loin de ma famille et là, en cet instant, je les aimais plus que tout. J'étais tellement chanceuse de les avoir, d'avoir mes parents aussi aimants, protecteurs et adorables. « Non vraiment ? Vous vous foutez de moi ? … Pendant des années c’était papa qui me faisait face, qui me parlait et qui me rabaissait en parlant pour toi, qui te cachait derrière lui et aujourd’hui c’est à toi de parler pendant qu’Eymerick te laisse dire ce qu’il a en tête ? Je ne fais surement pas parti du même monde que vous, mais contrairement à toi, je suis capable de parler pour moi… » Bien envoyé mon amour. « Non la seule chose dont tu es capable c’est de tourner le dos aux gens et les laisser tomber, papa t’a tout donné et tu n’as rien trouvé de mieux que de le remercier en devenant celui que tu es aujourd’hui, parce que je suppose que tu t’amuses toujours avec tes pistolets. » Olala. Il était sérieux là? Genre Shay qui tourne le dos aux gens? Qui tournait le dos à qui là? Pardon? Ah oui, d'accord. Franchement, son petit frère, j'avais une belle envie de lui foutre une bonne claque, histoire de lui faire fermer sa gueule de petit prétencieux. Il était sûrement plus jeune que moi et s'amusait encore dans les slips de son père, à croire que le monde agit sous sa volonté et penser tout connaître de la vie. Je détestais ce genre de personne. Il allait me donner la nausée. Et puis au milieu de tout ça, il y avait la jeune Hayley et franchement, ça me faisait énormément de peine de la voir commencer à pleurer, assister à tout ça dans un tel moment. Mais qu'est-ce qu'ils avaient dans le cibouleau ces gens? Ils venaient de perdre leur père, leur mari et pourtant, le crépage de chignon était plus important? Fierté de merde. « Alors retournes t’amuser avec et sors d’ici, tu as fait assez de mal à cette famille pour venir en rajouter maintenant, ce n’est pas parce que tu n’as pas eu le courage d’affronter papa que ça te donne le droit de venir le faire avec nous maintenant qu’il n’est plus là… J’ai été clair ou tu veux que je me répète ? Lorah c’est ça ? Je suis désolé de ne pas vous avoir accueillis comme je l’aurais dû, mais est-ce que je peux vous proposer quelques choses à boire ? » J'arquais un sourcil. Franchement, j'étais sidérée. Je n'en revenais pas du tout de ce qu'il se passait et j'avais l'impression d'être au théâtre. D'assister à une scène mais pitoyable d'un enterrement en famille qui finit en catastrophe et là, sérieusement, je regrettais d'avoir entraîné Shay à revivre tout ça. Je me trouvais monstrueuse de l'avoir forcé à venir pour revivre ce genre de choses. Je ne pu m'empêcher de sourire, hallucinée par ce qu'il venait de me dire, avant de passer mon bras autour de celui de Shay. « On ne s'excuse pas, on demande pardon, on ne vous a pas apprit ça? » Je mimais une mine désolée à Hayley, baissant alors les yeux, toujours accrochée au bras de mon petit ami. J'avais envie de leur dire le fond de ma pensée, que je trouvais cette scène grotesque, que je trouvais leurs comportements inadmissibles vis à vis d'Hayley et de l'épisode dramatique qu'ils vivaient. Je trouvais tout bonnement tout cela ridicule. « Et évitez de vous faire passer pour un gentleman, vous pensez peut être que le costume fait tout, mais vous en êtes tellement loin... Laissez ça aux adultes. » Il commençait sérieusement à me courir sur le haricot. Et là, je n'avais qu'une envie, prendre Hayley et sortir de cette maison de fous avec Shay. Mais la laisseraient-ils seulement partir avec nous? J'en doutais et pour moi, il était hors de question de la laisser avec eux. Je la connaissais depuis 5 minutes, à peine et pourtant, non, je ne pouvais pas admettre qu'une adolescente puisse vivre dans cette maison vide de tout amour, de toute compassion, d'indulgence et de pardon. Non, ces gens étaient odieux et je n'imaginais pas une seule seconde Shay vivre ici... Je ressentais une douleur dans mon ventre, pour toutes ces années où il avait du subir ça. Et encore, je n'avais pas connu son père. Mon dieu... il avait du être tellement fort, tellement courageux. Je ne pouvais que l'admirer, très sincèrement.

« Dans mes souvenirs les filles que tu ramenais ici n’avait pas de répartie, je ne suis même pas sûr qu’elles avaient une voix, il y a au moins une chose qui à changer chez toi… J’aime beaucoup les femmes qui ne se laissent pas faire. » Son frère commençait sérieusement à me faire peur. Il n'arrêtait pas de me fixer, de me regarder droit dans les yeux avec ce regard de serpent prêt à me jeter son venin. Je n'étais pas à l'aise, absolument pas à l'aise sous son regard pesant. Mon bras s'accrochait davantage à celui de Shay. « Eymerick raccompagnes les à la porte, qu’ils s’en aillent. »« Ca suffit maintenant ! … Mon père est mort et pour traverser cette épreuve j’ai besoin de ma famille… Toute ma famille. Ça semble si difficile que de pouvoir passer un peu de temps tous ensemble sans se prendre la tête ? Parce que vous le vouliez ou non, Shay fait partie de cette famille, quoi qu’il se soit passé, il était le fils de papa… Ton fils ! » « Hayley tu sais très bien que… » « La seule chose que je sais maintenant c’est que j’ai bêtement pensé que ma mère et mon frère ferait l’effort de passer du temps avec Shay pour me faire plaisir, parce que ce dont j’ai besoin en ce moment c’est de vous trois… Vous n’arrêtez pas de le critiquer et le rabaisser devant Lorah, mais en attendant, malgré tout ce qu’il se soit passé, ils sont là tous les deux, quand je les ai appelé ils sont venus, mais vous… Tous les deux, la seule chose que vous avez été capable de faire, c’est de lui sauter dessus et lui demander de partir… Vous pouvez dire tout ce que vous voulez sur Shay, mais pour le moment il est le seul à me montrer que je fais vraiment partie de sa famille. » Je trouvais Hayley très courageuse, d'oser affronter ainsi sa famille, qui était dans un tel état et d'un côté, j'étais très fière qu'elle dise tout ceci, car c'était à peu près le genre de discours que j'aurai pu sortir. En vérité, je trouvais ses paroles justes et j'étais heureuse, finalement, d'avoir poussé Shay à venir. Malgré ses réticences, j'avais eu raison, sa soeur avait besoin d'un modèle, d'un soutient et j'étais assez fière d'avoir pu voir aussi juste. D'ailleurs, lui et moi on échangea un regard, on se comprenait, oui, on pensait probablement à la même chose. Mais il avait l'air tourmenté, comme si un feu embrasait son corps, en silence. Je ne pouvais rien y faire, actuellement. La mère de Shay nous autorisa à rester. Hayley s'était avancée vers une pièce, leur mère était repartie d'où elle venait. Shay nous demanda alors à moi et à sa soeur, d'aller dans la salle à manger pour l'attendre. Il voulait rester seul avec son frère? Je ne pensais pas que cela était rassurant, ni même une bonne idée, mais je ne dis rien. Je suivis donc sa petite soeur jusqu'à une magnifique pièce, richement décorée. On était loin de la maison de mes parents, de ce que j'avais toujours connu et j'imaginais très mal Shay dans cet univers, lui qui n'est pas du tout matérialiste. Au dessus de la cheminée se trouvait un immense portrait de famille. Qui datait d'il y a longtemps, étant donné qu'Hayley tenait à peine debout. Le plus grand des enfants étant forcément Shay, je souris devant sa frimousse d'enfant innocent, mais il n'y avait aucun sourire, sur aucun visage. Mon Dieu, je me sentais triste. Vraiment très triste. C'était sûrement le sentiment le plus fort dans cette maison, peut être, sûrement, était-ce lié au décès du père. Mais pas seulement... Hayley se calmait tout juste, assise sur le divant. « Ca va aller Hayley? » Lui demandais-je doucement en m'asseyant près d'elle. Finalement, Shay nous rejoigna rapidement. Il s'avança vers nous, sentir sa main sur moi me fit du bien. Tellement de bien... même si ce n'était que sa main sur mon épaule, rien que ça, ça me faisait plus de bien que n'importe quoi d'autre en cet instant. Soudainement, je me levais du divan, pour demander discrètement à Shay où se trouvaient les toilettes. Je n'avais aucune envie de me perdre dans cette immense maison et puis, cela ferait sûrement du bien à Shay de se retrouver seul avec sa petite soeur, enfin, peut être surtout pour Hayley en vérité. Elle avait sûrement envie de lui parler, sans forcément qu'une étrangère ne soit à côté. Ce que je comprenais, avant Shay, je ne parlais qu'à Julian et seul à seul bien évidemment. Mon petit ami m'indiqua le chemin à prendre, je lui caressais tendrement le bras avant de m'éloigner pour quitter la pièce. Je retrouvais donc le hall. Shay m'avait dit de monter à l'étage et de prendre la porte à gauche, au fond du couloir. Je suivais ses indications, faisant mon affaire. Une fois terminé, je me rendis dans la salle de bain, où la porte était ouverte, pour me laver les mains et souffler un peu, après de telles présentations. Je me sentais pas très bien, j'étais remuée, j'étais angoissée et j'avais ce sentiment de tristesse qui m'envahissait. Je passais un peu d'eau sur mon visage, dans l'évier. Quand je voulu me redresser, je vis quelqu'un dans le miroir. « Ah ! » Oui, je fus surprise de voir son petit frère, avec ce sourire carnassier sur ses lèvres et ses yeux de serpent. « Qu'est-ce que... » vous faîtes là? avais-je voulu demander. « Dis moi Lorah... ça fait combien de temps que tu es avec mon frère?... Hum? Je n'arrive pas à comprendre ce que tu lui trouves... Après tout, il n'a rien pour lui. Il a un salaire minable, un boulot minable, il est incapable de sentiments sincères alors dis moi... pourquoi êtes vous ensemble? » Je m'étais retournée, après avoir essuyé mon visage. Je commençais à vraiment le trouver bizarre, lui et sa fixette sur son frère. Je me tournais alors, pour le regarder en face et non plus à travers le miroir. Je ne lui répondais pas et quand je voulu passer, pour sortir de la salle de bain, je me retrouvais face à lui. Son corps s'était mis en travers de mon chemin, me bloquant la sortie, je me retrouvais coincée. Comment vous dire que non seulement, le moment était très bizarre, avec le frère de mon petit copain, qui commençait à me faire peur, mais également avec les souvenirs de mon traumatisme enfouis avec Skyler. Je fis un pas en arrière. « Laisse moi passer » « Non. Réponds moi. Qu'est-ce que tu lui trouves?... » Il se rapprochait et à chacun de ses pas, je reculais. Mais rapidement, je me retrouvais coincée contre le mur. Je sentais mon coeur battre à 100 à l'heure. Mon Dieu. Merde. Je ne pouvais rien faire là, je me sentais coincée, prise au piège. « Tu mérites tellement mieux... » Il avait attrapé une mèche de mes cheveux, jouant avec son doigt. Son visage s'était rapproché du miens, sans pour autant me toucher. Mais je pouvais sentir son souffle sur ma peau. Non, il était beaucoup trop prêt. J'avais envie d'hurler pour que quelqu'un débarque et mette fin à ce moment. Le premier réflexe que j'eus, fus de lui donner une gifle, histoire de le réveiller un peu. « Laisse moi sortir d'ici immédiatement ! » Ma voix devenait un peu plus forte, espérant que Shay m'entende -même si c'était impossible- et que si jamais il entrait ici, maintenant, il ne se méprenne pas du tout sur la scène qui se déroulait. Ce type me faisait peur et clairement, juste après avoir reçu ma gifle, il me saisit mon poignet, le plaquant sur le mur, me collant à nouveau contre lui. Je sentais à ses yeux qu'une étape avait été franchie, merde. Putain, qu'est-ce que je pouvais faire? J'allais pas me mettre à hurler maintenant, alors que le calme était enfin revenu? Non... Il y avait une ouverture pour Shay, je ne pouvais pas me permettre de lui foirer sa seule chance. Je fermais les yeux, espérant alors que tout et n'importe quoi me permette de sortir de cette salle de bain sans problème.

Et puis soudain, une libération. Son corps fut projeté loin du miens et rapidement, malgré la précipitation de l'action, je compris ce qu'il se passait. « Et après tu oses me donner des leçons sur la famille ? … Tu as de la chance parce qu’à ce petit jeu j’ai du répondant. » Shay avait déboulé dans la salle de bain et avait bondit sur son frère, il l'avait balancé contre un meuble, assez violemment. Moi, je me saisissais le poignet, car son petit frère m'avait quand même bien fait mal, mais je ne voulais pas que tout cela arrive. Eymerick ne faisait pas le poids contre son frère, Shay pouvait vraiment lui faire du mal, surtout qu'il était vraiment énervé. Ses gestes étaient violents et brusques et pour le coup, ça ne me rassurait qu'à moitié. J'avais peur de me prendre un coup, dans l'action, mais j'avais surtout peur que Shay ne se contrôle pas. « Je ne sais pas si tu t’amuses à ce petit jeu avec toutes les filles que tu croises, mais là tu viens vraiment de jouer avec la mauvaise personne. » Il venait de dire ça, alors qu'il le tenait de façon à lui tenir le bras derrière son corps, comme pour une arrestation, sauf que quelque chose commençait à craquer. J'entendais le petit frère de Shay gémir de douleur et grimacer. Non, stop, ça suffit. Je m'approchais rapidement pour déposer ma main sur le bras de mon petit ami, celui qui retenait l'autre de son frère. Je libérais Eymerick des mains de Shay. « Ca va aller? » demandais-je quand même au plus jeune Adkins. Il ne tarda pas à se relever pour quitter la salle de bain. Je me retrouvais donc à genoux sur le sol de la salle de bain, Shay debout, non loin. Il me tendit la main pour me relever. Je ne savais pas comment réagir. Je trouvais la réaction de Shay, excessive, mais en même temps, j'étais quand même bien contente qu'il soit arrivé à ce moment là et qu'il lui ai fait peur, car je n'avais aucune envie de revivre un truc comme avec Skyler. Parce que tous les souvenirs étaient remontés. Merde... J'étais un peu sous le choc de tout ça, de sa famille, de son frère, de cet épisode dans la salle de bain. Je ne me sentais pas bien du tout ici, vraiment. Je me sentais triste, vide, déprimée. Il fallait que je sorte un peu, dans le jardin, prendre l'air, j'en savais rien. J'avais depuis que je m'étais levée, mon visage enfoui dans son épaule, sans un mot, sans une parole et sans un regard. Mes mains étaient liées aux siennes, tandis qu'il me soutenait par son corps. Je respirais difficilement. Oh punaise, je n'étais même pas capable de tenir la cadence de cette famille, et moi qui lui avait proposé mon aide et mon soutient, j'en étais même pas capable. Non, il fallait que je me reprenne. Vite. J'avais hâte de partir de cette maison, très honnêtement et j'allais attendre ce moment avec le peu de forces qu'il me restait. Cela ne faisait même pas une heure que nous étions là et j'avais l'impression d'être déjà au bout de ma vie. Mes mains quittèrent celles de Shay pour venir sur mon visage, soufflant alors. J'avais envie de lui dire ce que je ressentais ici, avec sa famille, maintenant que son frère avait fait remonter tous ces souvenirs en moi, mais non. Je ne pouvais pas lui en rajouter une couche. Pas moi, pas ici, pas maintenant. Il fallait que je prenne sur moi, ça allait passer. « Il faut que je prenne un peu l'air... » Lui murmurais-je alors. Et sa soeur devait être toute seule, il fallait la rejoindre. Je pris la main de mon petit ami, pour quitter cette pièce. Il n'y avait plus de trace d'Eymerick. On retrouva le hall et Shay m'indiqua une double porte, qui donnait sur l'arrière de la maison. Je lui souris timidement et alors qu'il allait s'éloigner pour retourner voir sa soeur, ma main le ramena vers moi, où plutôt je me ramenais à lui. Ma main posée sur sa joue, sur la pointe des pieds, je plongeais mon regard dans le siens. Ses deux yeux bleus qui m'avaient tellement ramenés sur terre durant l'enquête, dans lesquels je plongeais totalement nue, sans crainte. Je lui souris, légèrement avant de finalement attraper ses lèvres. Cette maison manquait beaucoup trop d'amour, il n'y en avait presque pas ici. Il fallait remédier à tout ça. J'avais besoin d'affection, pour me sentir mieux face à tout ça. Finalement, après quelques baisers, on se sépara. Je me rendis sur la terrasse, pour avoir un peu d'air frais. Cela me fit du bien. Je sentais les odeurs marines, j'entendais le bruit de la route non loin, j'entendais les mouettes. Je me sentais bien. Oui, l'air frais me fit du bien. Après plusieurs longues minutes assise sur les marches, je me décidais à rentrer à nouveau à l'intérieur. Je retrouvais Shay et sa soeur dans le salon.

L'air frais m'avait permis de me calmer un petit peu, suite à ce qu'il s'était passé durant toute la journée. Notre voyage, la rencontre avec son meilleur ami, puis avec sa famille. Cette famille désunie, qui ne ressemblait pas du tout à ce que j'avais toujours connu jusqu'à présent. C'est vrai, il n'y avait pas d'amour, pas de solidarité, pas de soutient, pas d'affection, pas de compliment, de gentillesse, de respect. Cette famille n'avait rien à voir avec ce que j'avais moi même connu et même si Shay m'avait mise en garde à plusieurs reprises, je n'aurai jamais pu imaginer ce qui m'attendait. Maintenant que j'y avais fait face, je ne pouvais plus fermer les yeux. Non. Je me rendais compte de la réalité de cette famille, celle de Shay, son enfance et ses souvenirs et j'avais terriblement mal pour lui. Mais à côté de ça, il y avait ce frère, ce taré, qui m'avait fichu une peur bleue et qui avait eu le même comportement avec moi, que Skyler. Ses yeux de chasseur, ce sourire victorieux, ces paroles atroces, ce comportement... Il avait ressurgit face à moi, comme la silhouette de Skyler. C'était comme si le soir de son arrestation, était hier. Je ne me sentais pas à l'aise, je me sentais confinée, épuisée, mal à l'aise, déprimée, triste. Je n'avais qu'une seule envie : partir. Mais non, il fallait que Shay reste avec sa soeur, nous étions venu pour elle. Après avoir prit sur moi, je retournais au salon, j'entendis alors la voix de Shay résonner dans le silence sépulcrale de cette immense maison. « Hayley, le voyage a été long et il vaut mieux que l’on retourne chez Wyatt, mais… Si tu veux tu peux passer nous voir demain matin, on serait plus tranquille. » La cérémonie était en début d'après midi, demain. Je ne sais pas combien de temps nous allions restés à Miami, moi j'avais pu avoir une semaine de congé, ce qui nous permettrait de rester un peu après l'enterrement, si Shay le voulait, afin qu'il puisse soutenir sa petite soeur. J'avais mal au coeur pour elle, de la laisser ici, avec ces deux personnes antipathiques. J'avais mal au coeur de me dire qu'elle avait grandit ici, dans un foyer comme ça. J'avais mal au coeur de me dire qu'on allait nous, partir et retrouver notre vie tranquille au Canada, pendant qu'elle, elle se battrait toute seule ici. La petite soeur de Shay ne nous retenue pas, en même temps, la journée avait été longue pour tout le monde. Mais elle accepta de venir dès demain matin, pour prendre le petit déjeuner avec nous. Je verrai si je peux cuisiner pour tout le monde au réveil, un peu d'air frais, un autre air à respirer que celui de cette maison ne pouvait lui faire que du bien et puis surtout, de voir que l'amour existe. Je m'approchais d'elle, déposant à nouveau ma main sur son épaule alors que je l'embrassais pour la saluer. « A demain Hayley, et si ça ne va pas, n'hésites pas, d'accord? » J'esquissais un rapide sourire avant de les laisser se dire au revoir. Je retournais dans le Hall, le traversant vers l'endroit où la mère de Shay s'était réfugié, un immense salon, je lançais à l'aveuglette « Nous partons, à demain Mme Adkins » Ma voix était douce, mais froide. Ce n'était pas une personne qui avait été aimable ni gentille, mais elle restait la mère de Shay et sans elle, je n'aurai jamais pu connaître ce que je connaissais à ses côtés. Pour ça, je la respectais.
Shay ne tarda pas à me rejoindre, suivit d'Hayley qui nous raccompagnait lentement. On se salua une dernière fois devant la porte. J'avais le coeur serré de la voir avec ce visage triste, refermer la porte, comme si elle s'enfermait dans son propre tombeau. Je ne me voyais pas dire à Shay : je peux pas la laisser là. Cela aurait été déplacé. On avança vers la voiture que Wyatt nous avait prêté et on partit de cette maison. Je la voyais dans le rétroviseur et étrangement, m'éloigner d'elle me fit du bien. Je me sentais mieux de quitter cet endroit, mais ça n'allait pas mieux pour autant, j'étais complètement perturbée par tout ce que j'avais vécu et vu ce soir. Cette famille déchirée, Shay qui est vu comme un monstre, alors que non... et puis ces personnalités toutes étranges, qui ne font que de se croiser. J'avais du mal à comprendre réellement leur haine envers Shay, était-ce vraiment à cause de son travail seulement? Ou bien y'avait-il autre chose? Je restais silencieuse, mes mains sur mes cuisses, je laissais mon regard se perdre sur les décors enveloppés dans la nuit, qui défilaient sur le côté de la voiture. J'étais dans mes pensées, totalement chamboulée par cette soirée. Il m'avait prévenu oui, mais j'aurai jamais pu imaginer ça. C'était très violent pour moi, peut être autant que lui quand il a vu ma famille. J'en sais rien. Je restais juste silencieuse.

Shay ne prit pas la route de chez Wyatt, non, on se dirigeait vers le vieux port et je ne pouvais pas, ne pas penser à Padsky. Oui, j'étais sûre qu'il allait m'y emmener. Il avait déposé sa main sur la mienne, lorsqu'il ne changeait pas les vitesses et ce geste, ce simple geste me faisait du bien. Je ne parlais pas beaucoup, c'est vrai, mais lui non plus ne m'avait pas beaucoup parlé, ni demandé si ça allait et je n'avais pas envie de lui dire mon ressenti de but en blanc, sans raison. Non. On se gara non loin du vieux port, il était illuminé, mais il faisait plutôt froid. Enfin, j'avais un peu froid, en bretelles. On avança vers un ponton. « Quand ça n’allais pas avec mes parents, c’était ici que je venais, le bateau n’y est plus aujourd’hui, mais il se trouvait juste ici. » Je suivis du regard, ses yeux, qui s'étaient arrêtés devant un emplacement vide. Le fameux bateau Padsky... J'aurai tellement aimé le voir, car il était devenu important à notre vie de couple mine de rien ! Je souris et laissa Shay s'installer sur le bord du ponton, allant l'y rejoindre. On mêla nos mains l'une à l'autre, avant que je ne l'entende me dire « Je suis vraiment désolé que tu es du assister à tout cela… Et de ce que mon frère à fait… Même si je ne savais pas qu’il serait capable d’agir comme ça, je savais comment ils étaient, je n’aurais pas dû te laisser venir avec moi… ». Je soutenais son regard, mimant un visage en désaccord avec ses paroles. « Non Shay, tu n'as pas à t'excuser et encore moins à regretter ma venue... Sauf si j'ai aggravé la situation, alors là, c'est à moi de te demander pardon. Mais... » Je marquais une pause, avant de reprendre après une grande inspiration « Je sais que tu m'as prévenu, que tu m'as dit comment ça allait être... mais je t'avoue que j'ai jamais imaginé une seule seconde que ça serait ainsi. Il y a... une telle froideur, colère, envie... ton frère fait une fixette sur toi, c'est impressionnant. Et puis ta mère... enfin tu connais ma famille, tu sais comment j'ai grandis alors pour moi tout ça c'est... woaouw. » Je sentais ma gorge se serrer. Je n'avais pas de tristesse envers mon expérience dans cette maison, non. « En fait... -ma voix se mit à trembler- j'ose même pas imaginer ta vie là-bas... J'avais tellement mal pour toi, j'avais tellement de tristesse quand je t'imaginais petit, vivre et grandir là dedans. Enfin... c'est atroce, je sais pas mais... » J'étais émue et je retenais mes larmes. Ma main serrait celle de Shay, mon autre main vint se rajouter par dessus. Je n'admettais pas qu'on se conduise ainsi avec qui que ce soit, et encore moins quand il s'agissait de son enfant. « Et pour ton frère... ouais... c'était vraiment bizarre... j'avais... j'avais l'impression de revivre ce qu'il s'est passé avec Skyler... et je t'ai même pas dit merci pour ce que tu as fait... » Je me tournais un peu plus vers lui, une main se posant dans sa nuque, la lui caressant. « Mais... comment tu as vécu la soirée toi? Tu étais stressé... tu trouves que j'aurai pas du dire ça? Je sais même pas comment c'est possible que j'ai pu être aussi... tranchante, mais il m'énervait tellement ! »

« Non, tu as bien fait de dire ce que tu avais à leur dire… J’espérais que pour une fois les choses se passent différemment, mais ma famille ne changera jamais… Je ne sais pas comment est née cette rivalité entre mon frère et moi, on ne s’est jamais entendu lui et moi… Je n’ai aucune idée de ce que mon père lui a dit à mon sujet, mais ça a été suffisant pour lui retourner le cerveau… Je crois qu’il est grand temps pour moi de tourner définitivement la page sur toute cette histoire… Je ne pourrais jamais avoir un lien avec eux, on est bien trop différent…Au moins maintenant les choses sont clairs, mon père est mort… Et il ne m’a jamais vu comme son fils… Je… Je n’arrive même pas à comprendre pourquoi ça me touche autant… Mais il est hors de question que je reproduise les mêmes erreurs que lui… Je n’ai aucune idée de ce qu’il m’attend, je ne sais pas ce qu’il va se passer, mais je sais que quoi qu’il se passe, on est ensemble. » Je l'avais laissé parler, ne voulant pas l'interrompre. Il n'était pas bien, il était très triste, déçu et puis sans plus aucun espoir de retrouver un foyer aimant. Quand nous étions au Canada, il m'avait dit plusieurs fois qu'il avait fait son deuil de la famille parfaite, mais nous nous étions rendu compte que non, c'était faux. Non, il n'avait pas passé le cap, et je ne le jugeais pas. Je ne le pourrai jamais après la soirée que j'avais passé ici. Faire le deuil de sa propre famille, réaliser que non, on n'en fait pas partit, que non, on est pas aimé, manqué, ni désiré. Cela doit être tout simplement atroce et j'étais tellement triste pour mon petit ami. Ma main tenait toujours la sienne, je ne voulais pas la quitter, ni le quitter. Ce que j'avais vécu ce soir, m'avait encore plus rapproché de lui, je me sentais encore plus proche car j'étais la seule fille à avoir été présenté à sa famille. Mais surtout, parce qu'il m'avait fait confiance, qu'il m'avait accepté pour l'accompagner dans ce moment difficile. Nous en avions essuyé des difficultés mais pour celle ci, je crois que je comprenais tellement mieux comment il était et certaines et ses réactions parfois. Je me sentais réellement plus proche de lui que jamais. Finalement, je quittais son reflet pour me perdre moi aussi dans l'océan qui s'étendait en face de nous. Je me sentais beaucoup mieux depuis que l'on était là, tous les deux, loin de cette maison et loin de ces gens étranges. Nous nous retrouvions tous les deux, ici et on était bien. On était vraiment bien. Cela me faisait du bien. « Avant, je ne comprenais pas. Je t'ai poussé à venir ici car je n'imaginais pas une seule seconde comment était ta famille... Désormais... Je sais que tu auras tout essayé, que tu auras tout tenté. Ce n'est pas toi le problème Shay, vraiment. Ce sont eux, qui ont construit un mythe totalement faux autour de toi, avec le recul que j'ai, je pense que... Sincèrement, je pense que ton frère est vraiment jaloux de toi, parce que tu as réussi tout seul, que tu es heureux et surtout libre et lui, il est coincé ici avec l'entreprise de ton père qui lui revient, il n'a pas le choix. Et ton père, ne voulait pas qu'il t'envie comme ça, alors... alors le seul moyen c'était de te faire passer pour un minable... Sauf que tu n'es pas un minable mon amour... » Je me tournais vers lui, plaçant une de mes jambes sous mes fesses, passant ma main dans ses cheveux et plongeant mes yeux dans les siens. « Tu es génial, tu es un homme super et... et je serai la femme la plus heureuse du monde si nous deux... si ça ne s'arrête jamais. » Je rougissais en disant ça. Oui, ça faisait peu de temps que nous étions ensemble, mais avec tout ce que nous avions vécu, traversé et surmonté, on était toujours là, aussi solide qu'un roc. Et j'étais folle de lui, parce que dans le fond, moi je le connaissais vraiment.

« Quand je suis revenu à Miami la dernière fois, Wyatt m’avait demandé pourquoi on restait à White OS plutôt que de revenir ici… Sur le moment je n’ai pas su quoi lui répondre, mais maintenant je réalise que si on venait en Floride, je resterais toujours sous l’emprise de ma famille… Et je ne veux plus qu’ils fassent partis de ma vie… C’est sans doute con parce que je ne les ai vu qu’une fois et qu’ils ne me connaissent pas encore et moi aussi je ne les connais pas, mais quand on a mangé chez tes parents… Pour la première fois, j’avais l’impression d’être à ma place, que… Je me suis senti bien plus proche de tes parents que je ne l’ai jamais été avec les miens… » Je souriais, cela me faisait plaisir d'entendre ce qu'il disait sur ma famille, car pour être honnête, je préférai une famille trop aimante, que pas du tout. Je comprenais ce qu'il me disait et je trouvais ça juste de sa part d'être honnête et de voir la vérité en face. Je serrai davantage sa main dans la mienne alors que nos regards étaient plongés l'un dans l'autre. « Je n’entendrais jamais mon père me dire qu’il est fier de moi ou… Qu’il m’aime… Je vais avoir du mal à l’accepter, mais depuis que tu es rentrée dans ma vie, rien n’est plus important à mes yeux que toi… Il suffit que je te regarde pour me retrouver, pour savoir qui je suis vraiment, il n’y a rien qui peut me rendre plus heureux que lorsque je te vois sourire… Heureuse. » Mon coeur se serra dans ma poitrine. Oui, il n'entendra jamais son père, sa mère ou quiconque hormis sa soeur, moi et son meilleur ami (pour le moment) dire que nous sommes fiers de lui. Il n'entendra jamais cela de la bouche de ses parents et je n'imaginais pas à quel point cette pensée pouvait être remplie de regrets, de lourds regrets. J'avais mal pour lui, mal pour lui qu'il ne connaisse jamais l'amour de parents, leur protecteur, leur fierté et la complicité familiale. Mais savoir que j'en devenais le substitut, me fit plaisir. Savoir que lorsque moi je le lui disais, ça comptait pour lui. J'étais heureuse, car je voulais vraiment qu'il se voit comme moi je le voyais. Je ne serai jamais sorti avec un looser, un perdant, un vaurien et même si c'était le cas, et bien il serait le meilleur de tous. Il était comme il était, peu importe ce qu'il était, mais j'étais folle de lui et je ne voulais pas qu'il change, pas du tout. Puis, au fur et à mesure de son monologue où je préférai garder le silence, je me rendis compte qu'il était en train de me faire une véritable déclaration d'amour. « Je ne sais pas comment tu fais pour faire ressortir le meilleur de moi… Oui j’ai fait des erreurs, j’en ferais sûrement d’autre parce que tout ce que l’on vit ensemble est complètement nouveau pour moi… Mais je donnerais tous ce que j’ai, je ferais tout ce qu’il faut, pour que tu saches que tu me rends vraiment heureux. Mes amis resteront toujours dans ma vie, mais à partir d’aujourd’hui, je n’ai plus besoin de Miami, ni… De ce vieux port, parce que désormais… C’est toi mon padksy… » Nos visages se faisaient face, on était tourné l'un vers l'autre. Je souriais, les yeux malicieux. C'était la première fois qu'il me dévoilait ainsi ses sentiments, sans couverture, à nu. Je ne m'y attendais pas et ça avait le même effet -je suppose- qu'une flèche d'amour et de paillette en plein coeur, explosant alors dans mon corps tout entier. Je serrai davantage sa main, souriant jusqu'aux oreilles. Mais jamais je ne me serai attendue à ce qu'il me dise « Je t’aime Lorah. ». Mon coeur explosa, littéralement. Je sentais un bonheur immense à entendre ses trois mots, c'était la première fois qu'un garçon me le disait, que je les entendais et que je savais leur sincérité. Je ne pouvais pas douter de Shay une seule seconde et entendre ces trois mots me fit sourire davantage encore avant de finalement, me jeter à son cou. On rigolait alors que mes lèvres trouvaient la peau de son cou pour y déposer de petits baisers. J'étais folle de lui. Entendre qu'il m'aimait, ça me touchait beaucoup. « On fera tous les deux des erreurs... Mais on s'aime -je lui souris en le regardant- et je pense qu'on a toutes les preuves pour en conclure que l'enquête est en bonne voie, n'est-ce pas mon lieutenant? » Oui, l'enquête, notre histoire, était en bonne voie pour tenir bon. On avait traversé déjà tellement de choses en peu de temps et... et nous étions toujours là. Tels deux cafards increvables. Et l'idée d'être seuls contre tous ne me faisait pas peur. Car non, nous n'étions pas seuls. J'avais ma famille et nous avions nos amis pour nous soutenir. Quoi qu'il puisse arriver.

(HRP: Je voulais te répondre avant mon examen, mais c'est pas terrible quand même. Bref, j'espère que ça te plaira ! A ce soir o/ ♥)

« Oui cette enquête est en bonne voie… » Je souris, je me sentais heureuse qu'il me l'ait enfin dit, même si avec Padsky, c'était déjà tout comme. Je me sentais heureuse et comme accompli. Mes yeux se noyaient dans les siens, je me sentais heureuse, sincèrement. C'était la première fois que je vivais quelque chose de la sorte, qu'un garçon m'avouait ses sentiments, que je l'aimais aussi, que notre histoire était stable, soudée et indestructible. Nos mains étaient liées et nos bouches ne tardèrent pas à se trouver. Cela faisait un bien fou et en cet instant, j'oubliais totalement la folle soirée que je venais de passer tout aussi bien les raisons de notre venue à Miami. Il n'y avait que nous deux, dans une bulle. Soudain, il mit fin à notre baiser, se reculant alors que je sentais quelque chose vibrer. « C’est Wyatt, il veut savoir s’il nous attend pour manger ou pas… Hum, je préfère préciser qu’il est aussi bon cuisinier que moi… » Je rigolais. Je ne tardais pas à lui répondre « Vas-y, dis lui qu'on arrive et que c'est moi qui régale. » Je lui souris alors que je me levais déjà. J'attendais Shay, jetant un dernier regard à l'horizon, profitant de la jetée plongée dans l'obscurité avant que l'on ne parte en direction de la voiture. Bras dessus, dessous, on avait retrouvé nos sourires, trop rapidement perdus avec ma belle famille. Le chemin jusqu'à la maison de Wyatt fut rapide. Il nous attendait sur son canapé, une bière à la main, nous proposant alors un apéro. Personnellement, je trouvais l'idée très bonne et j'avais très envie d'un verre après la soirée passée. Je retirai mes chaussures pour prendre la bière que l'on venait de me préparer, laissant les garçons au salon pendant que je me dirigeais vers la cuisine. Wyatt m'accompagna pour me montrer ses équipements, me remerciant pour la cuisine que je me préparai à faire. Bon... il s'agissait d'un frigo d'un célibataire, il n'y avait pas grand chose à manger quoi. J'avais même presque rien. « Y'a une épicerie pas trop loin? Je vais aller acheter quelques trucs » Je me dirigeais vers Shay pour récupérer mon sac qui était derrière lui sur le canapé, l'embrassant au passage avant de remettre mes chaussures pour quitter l'appartement. Wyatt m'avait indiqué le chemin, il fallait que je prenne tout droit, puis à droite. J'obéis et je trouvais rapidement la petite boutique encore ouverte. Je pris donc de quoi faire une pizza maison. Pour équilibrer avec la bière quoi. Une fois le total payé, je pris la direction opposée à tout à l'heure. Je marchais dans le froid de cette soirée, toujours sans veste. Le sac de courses me faisait mal aux mains. Rapidement, j'entendais des bruits derrière moi. Des pas, proches des miens. Je sentais une présence. Quelqu'un me suivait. Je ne pu m'empêcher de penser à Skyler. C'était ici que tout avait commencé et c'était ici que j'avais commencé à vivre cette douloureuse histoire et puis, avec ce que le petit frère de Shay m'avait fait ce soir, c'était comme si tout était remonté à la surface. J'accélérais le pas, sentant mon coeur s'emballer. J'avais les mains moites et le coeur qui battait à 100 à l'heure. J'arrivais rapidement devant l'immeuble de Wyatt, me cachant alors à l'intérieur. La personne qui me suivait, continua son chemin. Il s'agissait d'un jeune homme tout ce qu'il y a de plus normal, qui ne me suivait donc absolument pas. Ok, donc j'avais flippé pour rien. Pourquoi avais-je flippé comme ça? C'était comme si tout était remonté d'un coup, tous les souvenirs concernant l'enquête, toutes mes peurs et mes angoisses. Je restais un moment dans le hall, à retrouver mon calme, quand je me décidais enfin à remonter rejoindre les garçons. Ils étaient toujours dans le canapé. Je mimais un sourire rassurant à leur égard, retirant mes chaussures et posant mon porte-feuille. Je passais directement en cuisine, leur indiquant que je leur préparai une pizza. Je fis la pâte, déposa les ingrédients dessus et la mise au four. Une fois la cuisine rangée, je vins les rejoindre sur le canapé, silencieuse. Je bu ma bière tranquillement, les écoutant parler sans trop parler et en mimant des sourires par moment. Je me sentais bizarre, je me rendais compte que l'histoire avec Skyler avait juste été enfouie quelque part dans mon esprit et que finalement, tout pouvait ressurgir d'un moment à l'autre. Une fois la pizza prête, on se mit à table, dinant tranquillement. Finalement, après le dîner, Wyatt proposa de veiller un peu. Personnellement, j'étais fatiguée et je voulais aller dormir. « Je vais aller dormir, mais restez ensemble, y'a pas de souci » disais-je à mon petit ami. Je l'embrassais tendrement, saluant aussi Wyatt et puis je regagnais notre chambre. Nos valises n'étaient pas défaites. Je pris une douche chaude qui me calma, me brossa les dents et me glissa dans le lit après avoir mis un grand tee-shirt à Shay qui me servait de pyjama. J'eu aucun mal à trouver le sommeil. Mais une fois plongé dans les bras de Morphée, je revis l'obscurité, le stress, l'angoisse, la peur. Cette odieuse silhouette de Skyler qui se transformait, se dévisageait en un monstre hideux, aux extrémités longues et tordues. Je voyais ce sourire carnacier, le même qu'Eymerick avait eu envers moi plus tôt, les yeux pervers de Skyler et ce sentiment qu'un malheur va s'abattre sur moi. Je sentais ma respiration s'accélérer, je ne pouvais plus bouger, je ne pouvais rien dire, rien faire. L'ombre se rapprochait dangereusement de moi. Rien ne pouvait m'aider, j'étais prise au piège.

Je sentais cette ombre se rapprocher, lentement, à pas lents et silencieux. Je voyais ses membres s'allonger, comme par un effet de lumière et d'ombre. Mon coeur se serrait, semblait s'écraser littéralement dans ma poitrine, j'avais du mal à respirer. Je ne pouvais pas bouger, je ne pouvais pas parler, je ne pouvais pas demander d'aide à qui que ce soit. Il était revenu, oui, c'était lui, Skyler et il était bel et bien là. Je n'avais aucune envie de revivre ça, mais inconsciemment, mon esprit me replongeait dans cette histoire, comme pour ne pas me faire oublier ce que j'avais vécu. J'entendais sa respiration, lourde qui envahissait l'espace. Il n'y avait aucun autre bruit que celui de mon pauvre coeur qui s'affolait alors. J'étais coincée. Sa main approchait de mon bras, il serra ses doigts crochus sur ma peau, je pouvais le sentir. Je voulais crier mais rien n'y faisait, j'étais tétanisée. Je sentais le malheur m'envahir, la tristesse, la peur et l'angoisse me submerger. Son corps était au dessus de moi, il me surplombait, il était proche de moi, mais il n'était qu'une ombre noire. Son autre main appuyait sur ma gorge, resserant ses doigts sur ma peau, je n'avais plus d'air, je n'arrivais pas à respirer, je ne pouvais pas respirer. Je voyais ses yeux et son sourire diabolique, il allait me tuer, il avait réussi. Non. « Ah ! » Un bond. J'avais l'impression d'être tombée dans le vide, me réveillant alors. Je tombais sur Shay, qui était près de moi, inquiet. La lumière était allumée, éclairant alors la pièce, que j'eu du mal à identifier. Mes idées étaient embrouillées, ma main se plaça sur ma gorge, j'avais encore du mal à respirer. Je m'étais redressée violemment, les yeux grand ouverts, j'étais à la fois perdue et terrorisée. Rêvais-je encore? Etait-ce la vérité ou un rêve? J'entendais la voix de Shay, je sentais ses mains et bientôt, je croisais son regard, mais j'étais terrifiée. Ma main restait sur ma gorge, essayant de me calmer, tandis que mon autre main se posa sur le bras de Shay, il était bien là? C'était bien lui? Etait-ce son frère? « Shay? » Finalement, après de longues secondes qui ne semblaient ne plus finir, je compris que oui, c'était bien lui. J'avais eu du mal à retrouver ma respiration, à comprendre ce qu'il c'était passé. Ma main quitta ma gorge et les deux rejoignèrent mon visage, le cachant alors. Je sentais mon coeur battre à tout rompre dans ma poitrine, la voix de Shay en fond sonore. J'ouvris les yeux pour plonger dans ses deux pupilles bleues avant de me laisser tomber contre le corps de mon petit ami. Je sentais son odeur, sa chaleur et ses muscles tendus. Oui, c'était bien lui. Il était bien là. Je n'étais pas toute seule, quelque part, avec ses atroces pensées. « C'était... Skyler... » En disant son nom, j'avais frissonnée. Je ne savais pas pourquoi mon esprit refusait d'oublier cette histoire, je le voulais tellement. Pourquoi est-ce que cela me poursuivait-il?

« Chérie on est que tous les deux, tu ne risques rien… Il ne peut plus te faire de mal… Je ne laisserais personne te faire de mal. » Sa voix résonnait dans ma tête. J'essayais de me concentrer sur sa voix, alors que je reprenais mon rythme cardiaque et ma respiration habituels. Au fur et à mesure, je sentais que je parvenais à me calmer, à me dire que tout cela n'était qu'un cauchemar, malheureusement, c'était bien plus profond que ça et je commençais tout juste à le comprendre. Vouloir fermer les yeux sur quelque chose, penser que c'est derrière soi et se rendre finalement compte qu'il nous a rattrapé, qu'il nous attend, qu'il nous happe et qu'il nous retient à ses côtés, un sourire glacé sur le visage. Je restais ma tête plongée dans l'épaule de mon petit ami, alors que je me tenais à son tee-shirt, relachant au fur et à mesure sa pression que j'exerçais sur le textile. Au bout de longues minutes, je me reculais un petit peu pour trouver le regard de Shay, afin de lui dire « Ca faisait longtemps... que je n'avais pas refait ce cauchemar », oui, ce cauchemar, parce qu'il s'agissait toujours du même. Depuis le soir où il s'était introduit chez moi, c'était le même cauchemar. Cela faisait plus d'un mois que j'étais avec Shay et cela faisait donc le même laps de temps que je ne l'avais pas refais. Pourquoi ce soir? Pourquoi maintenant? J'avais une idée... Eymerick. Miami. Il s'agissait de mon retour dans le pays où tout avait commencé, avec un garçon qui se comportait exactement comme Skyler, donc oui, mon inconscient avait fait le rapprochement sans équivoque. Mais pouvais-je seulement le dire à Shay? Lui dire que son frère avait bien plus mal agit, que ce qu'il pensait? Il savait ce que son frère m'avait fait dans la salle de bain, pour moi, c'était plus me faire peur qu'autre chose, mais Shay l'avait prit au sérieux. Devais-je en faire de même? J'en savais rien, j'étais perdue. Je n'arrivais pas à parler, je ne me voyais pas lui dire que le fait d'être à Miami et d'avoir rencontré sa famille, en l'occurence son frère, avait réveillé ça chez moi. Je ne me voyais pas le lui dire, mais je savais qu'il le fallait... Mais pouvais-je seulement en rajouter une couche, sur ce qu'il était déjà en train de vivre? Dehors, je pouvais entendre que le climat calme de tout à l'heure, laissait place à un vent violent, qui frappait contre les volets. Une tempête s'annonçait-elle? « Je... j'pense que c'est parce que c'est ici que... que tout a commencé... C'est la première nuit, c'est pour ça hein? » J'essayais de me persuader que c'était ça, oui. Que c'était le changement de climat, d'endroit, de pays et un certain retour aux sources dans le pays qui m'avait accueillit pendant 5 ans. Ca devait être juste ça et dès demain, tout sera réglé. Il n'y aurait pas de cauchemar, hein?