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 Retour en terre natale ft. Julian Seyton

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Message(#) Sujet: Retour en terre natale ft. Julian Seyton Retour en terre natale ft. Julian Seyton  EmptyDim 19 Juil - 21:44



Le premier jour du reste de ta vie, restera quand même, le dernier de tes débuts.
Aujourd'hui est une journée importante. Je quitte Miami pour rejoindre ma famille au Canada. Cela faisait plusieurs années maintenant que j'ai quitté ma terre natale, avoir pour objectif de voyager, de m'éloigner de mes parents pour grandir à mon aise. J'étais dans une prestigieuse école de cuisine là-bas et tout se passait bien, mais j'ai tout quitté pour rentrer au pays. Je suis stressée car mes affaires ne sont pas en ordre, tout est si soudain. Je ne peux pas même finir mon année, je vais devoir trouver un nouveau patron pour valider mon diplôme et cela me cause énormément de souci. Je suis debout, traînant sur mon smartphone, en plein milieu de ce qui fut, ma chambre. Nous étions dans une coloc vraiment sympathique avec plusieurs autres étudiants de mon école. Celui qui va prendre ma place arrive demain, je ne peux plus faire marche arrière. Je souris. Julian, mon cousin, vient de m'envoyer un message. Je prends l'avion dans deux heures, il est onze heures du matin. Je devrais arriver en fin d'après midi à WOS.

J'ai à la fois hâte d'y être et de retrouver les miens, mais en même temps, complètement morte de trouille. Mes parents sont hypers protecteurs, c'est d'ailleurs pour ça que je suis partie, je me sentais étouffée. Je ne pouvais pas être moi même. Les années passées ici, m'ont appris à être indépendante, à me gérer moi même et mes limites. Je n'ai commis aucun écart, je ne vois pas de quoi ils avaient si peur... Je me sens bien plus épanouie à ce jour, mais est-ce que cela continuera à mon retour?

Je salue une dernière fois, les larmes aux yeux, mes colocataires et amis, on se promet que l'on se reverra, j'en serai tellement heureuse. Je prends ma valise et la traîne le long de l'appartement, jusqu'au taxi qui est arrêté devant notre immeuble. Les paysages citadins de Miami me manqueront. Ce soleil, cette chaleur, cette humidité pesante. Tout le contraire du Canada, c'est marrant, quand on y pense. Je fini par arriver à l'aéroport, je dépose mes valises, j'patiente autour d'un café et puis finalement, nous sommes appelés.

Le voyage n'est pas si long que ça, et suffit largement à augmenter mon stress. Ce sont mes parents qui doivent venir me chercher à l'aéroport. Cela me fait un peu peur, j'appréhende. On se pose enfin, nous quittons l'appareil et je cherche mes parents des yeux. C'est mon père que je vois le premier, il surplombe tout le monde d'une tête, avec son visage bouffi et ses cheveux blonds vénitiens, on ne peut pas vraiment le louper. Ma mère est à ses côtés, me cherchant du regard avec ses yeux noisettes. Ils me font signe, je vois leurs sourires s'étirer sur tout leur visage. Je souris à mon tour et je m'approche d'eux pour tomber dans les bras de ma mère. Et voilà qu'elle pleure. Ok, la dernière fois que je suis venue c'était pour Noël, mais bon... Elle me sert si fort que mon père est obligé de la pousser pour avoir droit à son calin lui aussi. Ils sont heureux de me voir. Je suis aussi très contente de les voir, ils m'avaient beaucoup manqué, mais le stress ne me lâche pas. Je ne me sens pas détendue. Mon père prend ma valise et ma mère nous entraîne à l'extérieur, où la voiture familiale nous attend.

Enfin arrivés à la maison, mon père m'entraîne directement dans ma chambre d'adolescente. Celle que j'ai quitté à mes 18 ans. Rien n'a changé et étrangement, je trouve cela bien triste. Je ne me sens absolument pas chez moi, ce n'est plus ma chambre. Non. Mon père et ma mère me conseillent de débaler mes affaires tranquillement. Ils referment la porte. Je m'installe sur mon lit. Mes yeux clairs se balancent d'une photo à une autre. Il ne reste plus grand chose, j'avais emmené la plupart de mes photos à Miami. Mais il reste des affiches, des posters, des stickers. Mes peluches d'enfance sont toutes là, sur mon lit aux draps roses. Je prend le premier qui me vient, le regardant en grimaçant, puis me lève enfin pour regarder mes murs de plus près. M'approchant de ma fenêtre, je regarde la vue. Une banlieue résidentielle bien calme, sans océan, sans chaleur. Je soupire longuement. Il va me falloir un temps pour me réadapter.

Soudain, j'entends que l'on frappe à la porte de la maison, j'entends la voix de mon père, qui surplombe tout le reste. Des pas qui s'approchent et finalement, ma porte qui s'ouvre. Je souris. Il ne fallait que lui pour ne pas regretter d'être là.
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Message(#) Sujet: Re: Retour en terre natale ft. Julian Seyton Retour en terre natale ft. Julian Seyton  EmptyMer 22 Juil - 20:53



❝Retour en terre natale❞
Julian & Lorah
Je trépignais d'impatience. Quand Lorah m'avait dit qu'elle rentrait au bercail, j'avais d'abord cru à une mauvaise blague. Puis, je m'étais dit pour les vacances, parce que ma cousine n'était pas cruelle au point de me faire croire qu'elle rentrait, alors que ce n'était pas le cas. Quand elle m'avait dit que non, elle revenait pour de bon poser ses valises en terre canadienne, j'avais littéralement explosé de joie. Le genre d'explosion qui fait du bruit, et qui fait se retourner sur vous les gens dans la rue, offusqués que vous osiez vous exclamer aussi fort et déranger leur petit train-train quotidien. Une fois calmé, je lui avais demandé pourquoi. Quand même. Ma cousine était restée plutôt vague, préférant sans doute garder les explications quant à son retour pour nos retrouvailles en face to face. Retrouvailles qui avaient lieu... aujourd'hui. Enfin ! J'avais même été jusqu'à faire une croix sur mon calendrier, au boulot. Je savais à quelle heure atterrissait son avion, et j'avais calculé combien de temps il lui faudrait plus ou moins – avec la marge de retard, on ne sait jamais – pour rentrer chez elle. Enfin, chez ses parents, mon oncle et ma tante. Je n'étais même pas sûr qu'elle allait rester crécher chez eux, puisqu'au final ils avaient grandement contribué à son départ pour Miami. Cela faisait des mois et des mois que j'essayais de me persuader que je ne leur en voulais pas, mais c'était seulement maintenant qu'elle me disait qu'elle rentrait que j'arrivais enfin à m'en convaincre. Au magasin, je ne cessais de regarder ma montre. « Putain, Ju', qu'est-ce que tu regardes, comme ça ? T'as un train à prendre, ou bien ? » me demanda finalement Hugo, un collègue, sans doute exaspéré par mon inattention. C'est vrai que l'entendre raconter comment il avait pêché un poisson de 9 kilos, ça me fascinait, vraiment. « Mes couilles, combien de fois j'vais devoir te répéter que ma cousine rentre de Miami aujourd'hui ! » m'énervai-je, avec l'envie folle de lui balancer l’agrafeuse par-dessus le comptoir. « Aaaaah, oui, c'est juste. Tu pars quand ? ». « Dans dix minutes » répondis-je, en sautillant d'un pied sur l'autre. « Et le boss veut bien que tu te casses une heure avant la fermeture ? T'as bien de la chance » nota-t-il en soupirant, ce que je comprenais. La période des soldes, bien que bientôt finie, restait la plus énervante de toute l'année. A croire que les machines à café soldées sont un must-have pour tout WOS, alors que le reste de l'année, les gens n'en ont juste que dalle à foutre. Juste bons à nous appeler au SAV pour venir gueuler que leur bécane de compet' datée de 1995 ne fonctionne plus. J'en avais marre de mon boulot, comme tous les autres en cette période... mais il payait les factures. « C'est l'heure ! Je file ! » m'exclamai-je finalement, en m'élançant vers la sortie.
Je portais encore ma chemise bleue du magasin, avec mon badge portant mon prénom et mon nom épinglé sur la poitrine, lorsque je sonnai à la porte de ma tante et mon oncle. Ce fut ce dernier qui vint m'ouvrir, un large sourire aux lèvres. Je m'étais toujours bien entendu avec lui, et j'avais eu une bonne influence étant plus jeune, quand il s'agissait de donner des arguments pour qu'il laisse sortir Lorah avec moi en-dehors des cours. « Salut, tonton ! Lorah est rentrée ?! » fis-je, en zappant complètement de lui demander comment il allait. Il me sourit et me désigna l'escalier : « Tu sais où est sa chambre ». Je répondis à son sourire, saluai ma tante de loin et m'élançai au travers des marches pour aller rejoindre ma cousine adorée. Elle m'avait trop manqué, Noël me paraissait à des années lumière d'aujourd'hui. Son absence était à présent terminée, et je n'avais qu'une hâte : retrouver notre ancienne complicité et nos délires. Je ne pris pas la peine de toquer, j'étais sûr et certain qu'elle m'attendait. Nos regards se croisèrent. Des sourires s'échangèrent, presque pudiques... et je finis par me jeter vers elle pour enfin la serrer dans mes bras. J'attrapai sa taille et la soulevai, l'obligeant ainsi à se relever pour me faire face. Enfin, se relever... mais ses pieds finirent par quitter le sol, j'étais plus grand qu'elle et, dans mon enthousiasme, je l'étreignis si fort que je la soulevai complètement. « Punaise Lo', tu m'as trop manqué ! Ça fait du bien de te revoir » lui glissai-je à l'oreille, pour ensuite la relâcher – et la laisser respirer, accessoirement. Mon sourire, étiré d'une oreille à l'autre, ne me quittait pas. « Toujours aussi mignonne, regarde-moi cette bouille que tu te payes, meuf ! ». J'ébouriffai un peu ses cheveux, taquin. Je posai ensuite un regard autour de nous. « Ici non plus, ça n'a pas changé... ». Moi qui avais quitté la maison familiale à 19 ans, cet endroit d'enfant me paraissait complètement glauque. Mes parents n'avaient pas eu l'idée de garder ma chambre en état, eux. Ils en avaient fait un bureau, ce qui me convenait très bien comme ça.


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Message(#) Sujet: Re: Retour en terre natale ft. Julian Seyton Retour en terre natale ft. Julian Seyton  EmptyMer 22 Juil - 21:23

Il me sourit, creusant ses focettes d'enfant, qu'il réussissait à conserver malgré le temps qui passait. Je lui souris en retour. Il avait coupé ses cheveux il y a peu de temps, il avait prit en carrure, enfin, je trouvais. A en voir sa tenue, il n'avait pas même prit le temps de repasser par chez lui pour se changer après son travail. On resta quelques secondes à se sourire bêtement avant qu'il n'arrive à toute vitesse vers moi pour me prendre dans ses bras et me soulever dans les airs. Je ne pu m'empêcher de rire. J'avais l'impression que peu importe le poids que je pouvais faire, il continuerait de me porter sans forcer. Je m'accrochais à lui comme je le pouvais, puis une fois les pieds au sol, je le serrai davantage contre moi. « Punaise Lo', tu m'as trop manqué ! Ça fait du bien de te revoir ». Il m'avait manqué. Je ne pourrai jamais lui dire à quel point, car je suis bien trop introvertie pour ça, mais avec lui, je n'avais pas besoin de lui dire, c'était d'ailleurs peut être, ce qui faisait que notre relation était si forte. Je fermais les yeux quelques instants, humant son odeur. Oui, c'était bien la sienne. Je souris. Pendant une fraction de seconde, je revis le moment de nos aux revoirs. Quand après lui avoir annoncé mon envie de partir, nous avions du nous séparer pour la toute première fois. Nous avions alors été séparé pendant quatre mois. Cela avait été totalement horrible pour moi, mais au final, peut-être que cela m'avait aidé à me détâcher de lui. Il connaissait les principales raisons de mon départ, mais il en ignorait encore une. J'étais principalement partie à cause de mes parents et leur étouffement permanent. Mais également car je comptais beaucoup trop sur Julian, pour tout. M'éloigner de lui, malgré tout, ça m'avait fait du bien, j'étais devenue plus indépendante et plus forte. « Toujours aussi mignonne, regarde-moi cette bouille que tu te payes, meuf ! » Sa main passa dans mes cheveux détachés, ce qui les fit s'enmêler en peu de temps. Je grimaçais en essayant de me débattre gentilement. Toujours en souriant et venant me recoller contre lui, sans une forte étreinte, je fini par lui dire « Tu m'as manqué Ju' ». Finalement, on fini par se détacher, gardant nos sourires de bonheur. Nous étions heureux de nous retrouver et surtout, de savoir qu'il n'y aurait plus de départ, plus d'absence, plus de manque constant. Même si internet, le téléphone et les billets d'avion restaient accessibles, ce n'était pas toujours évident de trouver le temps pour traverser presque toute l'Amérique afin de passer seulement quelques jours ensemble. Mon cousin regarda ma chambre, pensant sans nul doute à la même chose que moi il y a encore quelques minutes. Très honnêtement, cette chambre me rendait triste et me faisait peur. Restée dans le temps, il y a déjà 5 ans, je me disais qu'une seule nuit ici et tout ce que j'avais pu vivre à Miami allait s'envoler comme par magie et je n'en avais aucune envie. « Ici non plus, ça n'a pas changé... » Finit-il par lâcher d'une petite voix. Je m'assis sur mon lit d'enfant, reprenant la peluche de tout à l'heure et laissant mes yeux voyager sur les murs. Cette chambre était une catastrophe et je n'avais pas envie de rester ici. « Je pensais qu'ils auraient fait des travaux. A croire que le temps s'est arrêté ici... » J'étais toujours d'une humeur mélancolique, mais aujourd'hui plus spécialement encore. J'avais les raisons de mon départ en tête, mon départ précipité, mon retour chez mes parents, dans ma chambre d'enfant, la séparation avec ma vie d'indépendante à Miami. C'était beaucoup de choses en très peu de temps. Et j'étais vraiment heureuse que Julian soit là. Il était le seul au monde à qui je disais parfois, quand ça n'allait pas. Et je savais qu'une discussion devrait s'imposer, suite à mon départ précipité de là-bas et les raisons floues. Il devait se poser pas mal de questions et c'était normal. Le voir, ici, devant moi, je fis à nouveau sourire. J'étais heureuse de pouvoir me dire qu'à présent, nous allions retrouver notre rythme d'avant. J'espérais juste que je réussirai à retrouver un peu de ma place, peut être remplacée par d'autres depuis tout ce temps. Je pris la main de mon cousin, du bout des doigts, pour attirer son attention et je lui souris. Finalement, je lui proposa : « Ca te dit un verre dans le jardin? » On quitta donc ma chambre, laissant ma valise et mes peluches ensemble. Mes parents étaient en train de parler dans la cuisine, quand on arriva pour se servir à boire. « Contente de retrouver ta chambre ma puce? » « Je t'ai fait de la place si jamais tu as besoin.. » « Julian tu restes manger là ce soir? » « Tes parents font quelque chose? On pourrait dîner tous ensemble!? » « Tu as faim ma chérie? » « J'ai fait de la limonade, comme tu aimes ! » A peine une minute dans la cuisine et déjà, j'étouffe. Non, non, il ne faut pas que ça recommence encore. Je suis partie pour une raison et là... j'ai l'impression que ça ne sert à rien. Finalement, je réponds à demis-mots à mes parents, puis, après avoir prit le pichet de limonade et deux verres, on ne tarda pas à quitter la cuisine pour aller s'installer dans le jardin. Mes parents commencèrent à nous suivre, mais on ne s'installa pas sur la terrasse, mais dans notre cabane. Oui, la cabane que nous avions construit avec mon père et le père de Julian, quand on était gamins. Un peu étroite pour deux jeunes gens comme nous, mais toujours aussi solide. L'odeur du bois humide, de l'arbre, sentir le vent et les odeurs canadiennes me firent du bien. On était seuls, on était au calme, nous étions bien.
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Message(#) Sujet: Re: Retour en terre natale ft. Julian Seyton Retour en terre natale ft. Julian Seyton  EmptyMer 22 Juil - 22:48



❝Retour en terre natale❞
Julian & Lorah
Elle n'avait pas besoin de me dire que je lui avais manqué, je le sentais rien qu'à la façon qu'elle avait de se serrer contre moi. Pourtant, Lorah le fit quand même et je ne pus m'empêcher de sourire un peu plus fort. Cette sensation de retrouver une vieille amie, qui ne nous a jamais quittée d'un côté, et qui de l'autre est partie si loin, si longtemps... je me sentais heureux. Je l'étais en son absence – en très, très grande partie grâce à Maxym – mais Lorah comblait ce petit bout de moi qui faisait que je l'étais, entièrement. Ma famille était au complet, mes amis aussi... et Maxym. Je n'avais pas encore parlé d'elle à ma cousine, même lorsqu'elle était aux USA. Je ne savais pas si je devais le faire, à vrai dire. J'hésitais, j'avais peur de jeter un froid et de positionner ma copine en rivale, même si c'était un bien grand mot. Après Marina, il n'y avait plus eu personne. Lorah le savait très bien, je n'avais plus aimé depuis mes 19 ans. Marina, qui haïssait cordialement ma cousine. J'avais toujours supposé que Lorah le lui avait bien rendu. Je ne voulais pas qu'il se passe la même chose, entre elle et Max'.
Je ne pus m'empêcher de remarquer tout haut que sa chambre n'avait pas changé, et ma cousine s'assit sur son lit d'enfant suite à ma remarque. Elle attrapa une vieille peluche – dont je me souvenais parfaitement, en particulier de son séjour forcé au lave-linge après qu'on ait essayé de la teindre en vert avec une mixture d'herbe et de colorant alimentaire – et commença à la tripoter, un air fermé sur le visage, et mélancolique. Elle m'avoua qu'elle pensait que ses parents auraient fait des travaux dans sa chambre, mais tout était resté en état. Tout, même ses posters au mur, les stickers, les tickets d'anciennes soirées,... un musée en l'honneur de leur fille, en quelque sorte. Déprimant. « J'étais plus revenu ici depuis ton départ, j'avoue que... bah, c'est glauque ». J'étais debout face à elle, les bras ballants. Je promenais mon regard azur un peu partout, sur les murs qui rassemblaient beaucoup de nos anciens souvenirs, quand tout à coup je sentis ses doigts glisser sur ma paume. Je baissai les yeux et lui souris. Ses cheveux ébouriffés me donnaient toujours cette envie irrésistible de les décoiffer, ça non plus, ça n'avait pas changé. J'aimais quand elle les laissait au naturel, comme aujourd'hui. « Ça te dit un verre dans le jardin ? » me proposa-t-elle finalement, et je ne pus qu'accepter, pas mécontent de quitter sa chambre. « Et comment ! Allons prendre l'air, il fait pas trop moche en plus » approuvai-je. Nous laissâmes sa valise en plan, et descendîmes dans la cuisine. Les parents de Lorah étaient là, et j'assistai à une scène du passé... au présent. Ils n'avaient pas changé d'un iota, toujours aussi étouffants avec elle. Protecteurs, à ce niveau, ce n'était même plus le mot. Je retins un soupir, en entendant les ma chérie par-ci et par-là. Je ne savais pas s'ils étaient au courant de la raison du départ de leur fille pour Miami, mais si oui : ils n'avaient pas appris leur leçon. Clairement pas. Enfin, ce n'était pas à moi de leur faire la morale. Ils me proposèrent de rester manger, et d'inviter le frère de mon oncle – mon père – à nous rejoindre avec ma mère. « Bah, tu sais tonton, j'vis plus chez eux alors je ne sais pas ce qu'ils ont de prévu... mais Lorah doit être fatiguée, on organisera ça pour ce week-end, si vous voulez ». Je souris à mon oncle, et jetai un coup d'oeil à ma cousine. Elle n'avait qu'une hâte, je le sentais : sortir d'ici. J'attrapai le pichet de limonade, Lorah prit deux verres et nous quittâmes la cuisine pour le jardin. Ses parents commencèrent par nous suivre, mais nous nous dirigeâmes sans même nous consulter vers notre cabane dans le fond du jardin. Ce qui, personnellement, me sembla tout à fait naturel. Je la laissai grimper en premier, lui tendis les verres et la limonade puis la rejoignis en haut. « Pourquoi on a pas prévu qu'on grandirait comme des mauvaises herbes, quand on a construit cette cabane, déjà ? » ronchonnai-je en tentant d'étendre mes jambes et de m'installer confortablement. L'odeur de vieux bois m’enivra, et je souris à Lorah. « Enfin, tu vas me dire, au moins on est sûrs que tes parents n'essayeront pas de monter nous rejoindre ici ! ». Je pris le pichet et servis de la limonade bien fraîche dans les deux verres. Je me revoyais, des années auparavant. Nous avions 10, 11 ans... et nous emportions toujours de la limonade préparée par ma tante, ici, ainsi que des gâteaux. Je sentais encore leur parfum de pomme et de cannelle. Tous ces bons souvenirs qui peuplaient mon enfance, Lorah s'y trouvait. « Alors ma puce, dis-moi tout : qu'est-c'que tu vas faire, maintenant ? J'suppose que tu ne vas pas rester ici, j'me trompe ? » lui demandai-je, après avoir bu une rafraîchissante gorgée, bienvenue avec la chaleur et ma chemise trop épaisse. Je ne l'imaginais pas un seul instant rester chez ses parents. « Tu sais que j'ai un lit deux personnes, et que tu es la bienvenue à l'appart' si tu veux ? Louys s'en formalisera pas – tu te souviens de Lou', hein ? – et tu pourras faire la connaissance de Timéo, comme ça ». Timéo, le fils de mon colocataire et ami. J'en avais parlé à Lorah. Elle savait que je voulais des enfants, et je craignais d'être complètement gaga en présence du bébé de Louys. Ce qui, au final, était absolument le cas. Ça ferait rire ma cousine de le constater.


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Message(#) Sujet: Re: Retour en terre natale ft. Julian Seyton Retour en terre natale ft. Julian Seyton  EmptyMer 22 Juil - 23:15

Nous étions installés, comme à notre habitude, moi au fond, lui vers l'entrée. La limonade et nos verres n'avaient à présent plus de place pour être posés au sol, si bien qu'on devait tenir nos verres à la main. Je bu une gorgée et posa mon verre sur mes cuises, entre mes mains. « Pourquoi on a pas prévu qu'on grandirait comme des mauvaises herbes, quand on a construit cette cabane, déjà ? » Je ris. Légèrement. « On avait des projets pour l'avenir à ce moment là » Complétai-je alors. Et c'était vrai. Quand on était enfants, on passait beaucoup de temps ici, à imaginer nos avenirs respectifs. C'est en repensant à cela que je me rendis compte que cela faisait déjà bien longtemps que je voulais être chef cuisinière. Quand j'étais enfant, la cuisine me plaisait beaucoup. Les odeurs, les couleurs et puis surtout, le moment de partage avec Julian qui dévorait absolument tout ce que je préparais. Il avait une attirance formelle pour mes desserts et pâtisseries, mais j'avoue que ce n'était pas ma grande spécialité. « Enfin, tu vas me dire, au moins on est sûrs que tes parents n'essayeront pas de monter nous rejoindre ici ! » Je ris à nouveau, manquant de m'étouffer avec la nouvelle gorgée que je venais de boire à l'instant même. M'essuyant la bouche, je lui répondis alors « Ils seraient capable de monter, fais gaffe » D'ici, on pouvait entendre le vent dans les arbres, les animaux qui l'abritaient. J'adorais ça. C'était si calme, cela me manquait. A Miami, le silence n'existait jamais. Je m'y étais fait à la longue, mais retrouver cette douceur me faisait du bien. « Alors ma puce, dis-moi tout : qu'est-c'que tu vas faire, maintenant ? J'suppose que tu ne vas pas rester ici, j'me trompe ? » J'aurai pensé qu'il n'aurait pas perdu de temps, mais là, il a fait fort. Je l'observais, voulant sans doute me rassurer de sa réelle présence. Oui, j'étais bien rentrée, dans ma maison familiale. Il n'y avait plus de doute là dessus. Après une longue inspiration, je fini tout de même par lui répondre. « Beh déjà il faut que je me trouve un patron, qui acceptera de me prendre dans son restau' pour finir l'année. Sans ça, pas de diplôme et j'aurai perdu 5 années... » Dit tout haut, c'était franchement déprimant. Déjà, mon école m'avait fait une grosse faveur en autorisant mon transfert, ils auraient pu me considérer comme abandonnante. Ils me laissaient deux semaines pour trouver un patron, sinon, je perdais tout et je me retrouvais à la case départ : la fin du lycée. Je n'avais aucune envie que cela n'arrive. Pas si prêt du but. Il en était hors de question et je m'en voulais déjà bien assez d'avoir changé d'établissement comme ça. Pour la suite de sa question, j'hésitais : voulait-il dire, rester à WOS ou bien rester chez mes parents? Ecoutant ce qu'il me dit par la suite, je compris rapidement ce qu'il voulait dire. « Oui oui, je me souviens, il va bien? Et le bébé? » Puis, attendant sa réponse -et gagnant ainsi du temps, je repris- « J'ai pas encore les moyens de me prendre un appartement. J'ai du payer l'avion, le déménagement, les frais de mon école et c'est pas possible pour moi de partir. Je crois que je vais devoir rester là. » Il me connaissait, il savait pertinement que je ne pouvais m'incruster chez lui comme ça, surtout que j'ignorais combien de temps cela prendrait. Je sentais le stress m'envahir. Et si je ne trouvais pas de patron? Et si je devais tout recommencer et continuer à vivre chez mes parents encore des années? Je savais que j'allais finir vieille fille, vu comment j'étais, mais je n'avais aucune envie de finir à 30 ans, célibataire et vivant chez mes parents. Ils étaient adorables mais... beaucoup trop collants. Ils n'avaient pas compris le pourquoi du comment, de mon départ et cela me faisait de la peine. Je n'avais aucune envie de remonter le temps, de retrouver ces sensations et sentiments qui m'étouffaient par le passé. Finalement, je bu une nouvelle gorgée, cette limonade était juste parfaite. Ca aussi, ça m'avait manqué. « Rien n'a changé. Pas même eux... Ils n'ont pas compris pourquoi j'étais partie. Ils pensent que tout va redevenir comme avant. Mais j'en ai aucune envie Ju' »
Voilà, c'était dit. Je n'avais pas expliqué à mes parents la raison de mon départ. Je leur avais juste dit que l'école était très bien, que les professeurs et l'encadrement étaient recommandés. C'était vrai, mais comme beaucoup d'autres écoles au Canada. Pourtant, j'ai choisi cette ville éloignée en Floride. Pourquoi? M'avaient-ils demandé. Pourquoi si loin? Je n'avais pas su leur répondre autre chose que : « ça sera une bonne expérience ». Au départ, je leur avais dit que je partais une seule année. Julian était le seul à savoir que cela serait plus long. Il m'avait aidé à les convaincre de me laisser plus de temps. Et puis finalement, après qu'ils se soient fait à l'idée, après presque 5 ans, c'est moi qui suis rentrée. De toute façon, je n'aurai pas pu rester là-bas. Ma vie me semblait bien déprimante en ce moment. Trop de changements, trop de stress mais en même temps, j'étais avec Julian et pour ça, ce petit détail de plus d'un mètre 80, tout était accordé. Quand j'étais enfant, je me voyais chef culinaire. Mais aujourd'hui, à 23 ans, ce rêve commence à devenir flou. La peur de ne pas trouver de restaurant, de ne pas valider mes efforts et sacrifices me hante. La honte et la peur de l'échec. Pour moi, la fille à papa, qui n'a jamais su se débrouiller par elle-même. Il faut que je réussisse. Que je leur montre à quoi m'a servi Miami. Finalement, je choisi de lancer un autre sujet « Et toi alors, ça se passe bien à ton travail? Quoi de neuf depuis la dernière fois ? » Je savais qu'il détestait son travail, mais c'était aussi une façon de détourner l'attention. J'aimais pas parler de moi, même si je savais que mon cousin allait encore explorer le terrain.
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