little light in the dark dark shadow

Pouvait-il dire qu’il était heureux ? Peut-être pas, non. Cela aurait été bien trop pour lui. Le bonheur, il ne l’avait pas entraperçu depuis bien trop de temps. Cela ne pouvait pas lui tomber dessus du jour au lendemain, c’était impossible. Si tant est qu’il redevienne heureux un jour, cela se ferait en douceur. Petit à petit. Il ne pourrait pas le gérer autrement. Il n’était donc pas heureux, non, mais il avait l’impression d’aller bien. Et bien, c’était mieux que ce qu’il avait ressenti jusque là. Il avait le sentiment d’avoir accompli quelque chose. D’être sur le bon chemin. Que toute sa vie n’était peut-être pas vouée à l’échec.

Terry pénétra dans le garage par la grande entrée, celle par laquelle il faisait entrer les voitures à réparer. Cela ne lui arrivait quasiment jamais, d’arriver alors que tout était ouvert. D’ordinaire, c’était lui qui arrivait le premier, lui qui ouvrait le grand rideau de fer. Mais, Terry avait prévenu. Il avait dit qu’il avait un rendez-vous, quelque chose d’important. Et important, ça l’était. Terry hocha la tête en direction du garagiste, qui s’affairait déjà autour d’une Volkswagen en bien piètre état. Ils étaient deux à présent, et c’était bien pratique. Ça enlevait du boulot à Terry et permettait au garage d’être plus productif, au final. Le fait que le gros garage en périphérie de White Oak Station ait fermé avait aidé, bien sûr, mais le petit garage de quartier où Terry travaillait depuis presque un an maintenant n’aurait jamais pu tenir la tête hors de l’eau avec toute cette nouvelle affluence, si Garreck n’avait pas embauché un deuxième garagiste. Cela venait un peu chambouler leur trio, au patron, Maisie et Terry, qui avaient noués une certaine confiance mutuelle depuis un peu plus d’un mois que la jeune femme était arrivée, mais ils savaient que c’était pour le mieux. Fergusson grimpa les quelques marches qui menaient au bureau de la secrétaire stagiaire et frappa trois petits coups avant d’entrer, sans attendre l’accord de Maisie. Il referma la porte derrière lui et esquissa un sourire, oui, un sourire, le premier depuis longtemps et, surtout, le premier qu’il ait jamais donné à Maisie.

crackle bones