Être garde-forestier n'a jamais été de tout repos, et Victor s'y était plutôt bien accoutumé, lui qui aimait le grand air, la solitude et la nature. Toutefois depuis quelques temps, tout le remue-ménage qu'avait eu Olivia dans sa vie, le possible retour de Katia en ville, même la quiétude de la forêt n'était pas suffisante.

Il avait appris par le biais d'affiches laissées par un représentant de la mairie de White Oak Station, que la ville était partenaire avec un charmant village de montagne. Le jeune homme n'était pas trop pour les voyage organisé, et l'idée de partager sa chambre avec quelqu'un le rebutait. Mais d'un autre côté, changer de paysage pourrait être que bénéfique ! Et puis le métier de bûcheron en plein hiver était plutôt calme, bien loin du rôle qu'il avait lorsque la saison estivale commençait. C'est ainsi qu'il se retrouva à préparer ses affaires pour le chalet Pineshore. Cela faisait une éternité qu'il n'était pas parti en vacances, à vrai dire, il ne se souvenait même pas être parti en vacances depuis qu'il avait quitté le lycée, c'est dire. En mettant ses affaires dans son pick-up, et démarrant le véhicule, Victor laissa de côté sa mauvaise humeur. Il était plutôt content de tout laisser derrière lui, et puis au moins il aurait peut-être une chance de pouvoir rester tranquille assez longtemps pour qu'il puisse commencer à profiter de l'air montagnard.

En enchaînant les virages qui l'emmenait jusqu'à la station, Victor réfléchit à tout ce qu'il allait pouvoir faire cette semaine : du ski, des randonnées, des fondues savoyardes... Le jeune homme commençait vraiment à sentir les joies des vacances, et il se sentit même nostalgique, cet route lui rappelant les hivers qu'il passait alors qu'il n'était qu'un gamin de la bourgade ! La neige était bien au rendez-vous, comme chaque année au chalet Pineshore, bien content d'avoir son 4x4 de garde-forestier, Victor se gara sur le parking bordant la demeure.

Seulement quelques minutes après son arrivé, le propriétaire lui avait donné les clés de sa chambre, et le jeune homme son sac sous le bras, prit la direction de la chambre n°6. Apparemment celle-ci était occupée par une personne déjà, il n'en savait pas vraiment plus. Le garde-forestier était tout de même un peu stressé, les civilités n'étaient pas vraiment son truc, tournant la clé dans la serrure il se demandait à quoi allait ressembler son occupante. Poussant ensuite timidement la porte, il s'avança dans la jolie pièce tout ornée de bois. Il n'aperçut personne au premier abord en s'avançant, puis découvrit une jeune femme blonde, en train de ranger ses affaires.
Victor sourit et pris une grande inspiration en s'avançant vers elle, [i]être poli[i], pensa-t-il. Toutefois en se rapprochant, la silhouette lui parut familière, ce n'est que lorsqu'il vit la jeune femme de face qu'il reconnu Constance. C'était la jeune femme avec qui il avait sympathisé lorsqu'il rendait visite à sa mère à l'hôpital. Victor avait rapidement qualifié la jolie blonde d'amie, cette dernière étant toujours souriante, et de bonne compagnie. Le seul point négatif de l'histoire ? Il s'agissait de la meilleure amie d'Olivia, avec qui il avait eu quelques difficultés ces derniers temps. Toutefois, le garde-forestier était content, lui qui avait redouté tomber sur quelqu'un qu'il n'aimait pas.  « Wow, Constance, quelle surprise de te voir là ! Comment tu vas depuis le temps? demanda le jeune homme en s'approchant pour lui faire la bise. Au moins le séjour commençait bien, il déposa son sac à ses pieds, et regarda la jeune femme, ça avait en tout cas l'air d'aller, même si elle semblait fatiguée. En s'adossant contre le mur il demanda, « Alors, besoin de vacances aussi ?! ».

hs : désolé, mes vacances ont été un peu plus longues que prévues

Agréable était le maître mot de l'instant ! Victor était agréablement surpris de se retrouver dans la même chambre que Constance, cela éviter la situation gênante des présentations. La coincidence était quand même impressionnante, lui qui la croisait toujours dans les recoins de l'hôpital, et de temps en temps autour d'un verre. Victor recula d'un pas pour regarder son amie, elle avait d'aller bien, malgré le fait que la fatigue se sentait. « Et bien la même chose, on est pas gâté en ce moment ! Mais bon ça va vite s'améliorer, la semaine ne peut que bien se passer. » dit-il en souriant, tout en la laissant ranger ses affaires. Quand à lui Victor n'était pas autant organisé, il jeta son sac sur un lit encore libre, le rangement ça serait (peut-être) pour plus tard.

La chambre était magnifique, tout en bois, du parquet jusqu'aux moindres finitions. L'ambiance vacances à la montagne était omniprésente, à la plus grande joie de Victor qui se sentait toujours nostalgique. La neige, les chalets, la nourriture tout pendant les mois d'hiver lui était appréciable ! Il arrivait même à apprécier les touristes qui à l'accoutumé l’agaçaient tant ! Avec Constance, ils allaient enfin pouvoir décompresser et profiter des ces congés bien mérités ! Le bûcheron s'affala sur un canapé non loin de la jeune femme : au moins ils pourraient continuer de discuter. Et puis le voyage l'avait quand même bien amoché, il n'aimait pas vraiment faire la route sinueuse qui menait ici, il se surprit même à fermer les yeux le temps d'un instant. « Alors qu'est-ce que tu as prévu pour cette semaine ? » commença-t-il en se secouant la tête pour engager la conversation.

Continuant d'inspecter la chambre, il se rendit compte qu'il y avait quatre lits. Étant déjà deux, cela ne signifiait qu'une chose des plus simples à comprendre : deux personnes allaient encore s'ajouter. Le jeune homme fit une moue désapprobatrice, il savait qu'il n'allait pas être seul, mais l'idée d'avoir encore deux étrangers qu'il n'avait jamais vu l'embêtait. Lui qui n'était pas vraiment du genre expressif, et encore moins amical. Victor soupira, de toute façon il n'avait pas le choix, et puis au moins il connaissait quelqu'un ! « Dis tu sais si des gens sont déjà avec nous dans la chambre ? », même si à part eux deux, il ne semblait y avoir les affaires de personnes, peut-être que Constance était au courant de quelque chose !