Hs : désolé les vacances ont été un peu plus longues que prévu .

Le ton était monté si rapidement entre les deux, et ce, toujours par la faute de Victor. Le plus marquant dans tout ça, étant le fait qu'il n'apprenait pas pour un sous du passé. Cela ne servait à rien de passer ses nerfs sur Olivia, tout d'abord parce qu'elle n'était pour rien responsable des problèmes de culpabilité du garde-forestier, et ensuite parce qu'aux vues de leurs expériences passées les éclats de voix ne résolvaient rien. Le jeune homme soupira et laissa Olivia lui répondre, tout n'était que partie remise après tout. Essayant de reprendre son calme, malgré tout ce que la jolie Californienne lui renvoyait, il resta impassible, quand bien même l'envie de lui hurler dessus était bien présente.

Victor ne bougea pas, même quand elle alluma sa cigarette et l'écrasa par la suite au sol, un progrès en l'espèce. Ce n'est que lorsqu'elle retrouva un semblant de calme (ou du moins qu'elle arrêta d'exprimer sa colère de vive voix)qu'il entama d'une voix plutôt posée :  « désolé ». Ça ne volait pas bien haut, très concis, du Victor tout craché. Le bûcheron resserra sa veste sur lui, maudit soit le temps. Il fit quelques pas en direction de la jeune femme avant de reprendre pour essayer d'améliorer son piètre effort d'excuse.  « Désolé d'avoir ,encore, passé mes nerfs sur toi pour rien, je n'aurais, encore, pas du te crier dessus, alors que tu n'avais rien fait ». Ho, il y avait peu de chances que cela fonctionne, et qu'Olivia accepte si facilement, mais il essaya de reprendre une attitude plus civilisé. Elle avait pris sur elle pour s'excuser, il fit de même, surtout que la situation avait un véritable air de déjà-vu. De plus, il s'en voulait vraiment, tout ce qu'il venait de lui dire, il le pensait certes, mais il n'aurait jamais du le dire à Olivia. Elle n'était pas l'objet de toutes ses critiques, lui-même l'était. Tout ce qu'il n'avait jamais osé faire, se racheter auprès de tout le monde, de la société en priorité, se dénoncer et surtout arrêter d'être tellement hyprocrite. Toutefois, il n'était pas encore prêt pour ça, le serait-il un jour ? Très bonne question. Olivia avait très bien pointé la chose, c'était un lâche.

Il mourrait d'envie d'aller ramasser le mégot pour le mettre dans une poubelle, mais dans un soucis d'apaisement des tensions, il se retint, ne jetant que brièvement quelques coups d’œil pour être sûr que rien n'allait s'embraser. Bien que avouons-le, vu la position où Olivia l'avait écrasé, cela ne risquait pas grand chose. Victor la regarda ensuite dans les yeux, des éclairs d'angoisse le traversant. Maintenant que la fleuriste savait tout, et quand bien même elle venait de dire qu'elle ne le dénoncerait pas, cela l'angoissait au plus haut point.  « Tu vas rien aller leur dire hein ? Pas tout de suite du moins ? Je le ferais, je le ferais » sa voix s'éteignit en même temps que sa phrase, il faisait encore l'hypocrite (pour changer). Ne se préoccupant que de sa petite personne, c'était certes compréhensible sur certains points, mais tout de même. Le garde-forestier avait envie de prendre les jambes à son cou, et se cacher du regard accusateur, voir haineux par moments d'Olivia. Contre toutes attentes, le jugement qu'elle venait de porter sur lui l'affectait, il se souciait de ce qu'elle pouvait penser, alors que quelques heures plus tôt, il n'en avait absolument rien à carrer. Ce qui était (peut-être) une bonne chose, et l'élément déclencheur pour une remise en question.

Alors qu'Olivia laisse échapper toute sa colère et sa rancœur contre le jeune homme à coup d'éclats de voix non maîtrisés, celui-ci reste totalement impassible, le visage fermé. En conséquence, l'énervement de la jeune femme s’essouffle, du moins en apparence puisqu'elle est toujours aussi furieuse à l'intérieur d'elle-même, mais elle ne crie plus. Un flot d'insultes traverse encore son esprit, cependant elle ne les exprime pas à voix haute, et puis compte tenu de l'absence de réaction de Victor, cela ne servirait pas à grand chose si ce n'est à se sentir mieux.
Victor, profitant du silence qui s'installe après leur altercation assez violente, présente ses excuses à la jeune femme. Il a l'air sincèrement désolé et a l'air de regretter de s'être emporté sur elle, alors que véritablement elle ne le mérite pas cette fois-ci. La jeune femme balaie pourtant ses excuses de la main, elle n'en a que faire et de simples mots n'effacent pas la colère qu'elle éprouve actuellement. C'est toute sa fierté qui est touchée, la jeune femme a pris sur elle, elle a fait le premier pas pour arranger les choses, alors qu'elle n'était pas obligée de se donner cette peine. La jeune héritière se sent dupée, et en plus de cela elle apprend qu'elle a devant elle un criminel en fuite. Parce que oui c'en est un, il n'a peut-être tué, ou volé personne, mais il est quand même à l'origine d'un acte destructeur. Olivia n'est pas très concernée par la nature et l'environnement, mais un feu de forêt ce n'est pas rien, et apparemment l'incendie a été très important, détruisant plusieurs hectares de la forêt canadienne, si ses souvenirs sont bons. Prenant une grande inspiration, la jeune femme met ses mains dans ses poches, pour les réchauffer un peu. « Tu peux garder tes excuses, je n'en veux pas. » Elle pince les lèvres, elle est rancunière et n'accepte pas toujours les excuses facilement. Olivia ne veut pas lui rendre les choses faciles, et avec un simple désolé faire comme s'il ne s'est rien passé.
Après avoir fumé sa cigarette et l'avoir jeté au sol dans un moment de silence total où la tension reste cependant perceptible, Olivia voit le regard du garde-forestier qui semble brûler d'envie de ramasser le mégot.  Une satisfaction malsaine s'empare de la jeune femme, son geste de provocation arrive à ses fins.
Le jeune homme supplie presque la jeune femme de ne rien dire à la police, et par pure vengeance, Olivia aurait bien envie de revenir sur sa décision, mais un éclair de raison l'empêche de faire cela, et elle sait qu'elle ne doit pas agir avec impulsivité, ou pour se venger. Elle n'est plus la jeune femme d'il y a un an, elle doit agir en personne mature et ne pas céder à des caprices colériques. Elle s'est déjà bien emportée aujourd'hui. « Non, je me tairai. Sauf si tu t'enfuis encore une fois. » Qui lui dit qu'il ne va pas partir, agissant comme un lâche une seconde fois ? Certes, il lui dit qu'il va aller voir la police, mais rien ne lui garantit qu'il tiendra sa parole.
Tournant le dos au jeune homme, elle ouvre la portière de sa voiture, et s'engouffre à l'intérieur, sans un mot. Lorsqu'elle est enfin assise à l'abri du vent, elle ferme les yeux pour se calmer, puisqu'elle ressent encore les effets de la colère. Et avec un dernier regard chargé d'animosité envers le jeune homme, elle démarre sa voiture et quitte le parking, impatiente de rentrer chez elle pour ne plus penser à cette journée.