~ À QUOI RESSEMBLAIT TA VIE AU LYCÉE?
Les études un souvenir très lointain, à vrai dire, je n'y suis pas allé beaucoup, mon parcours d'étude s'arrêtant avant la fin du lycée. Mes absences répétées, mon comportement peu cordial y sont sûrement pour quelque chose, et mon renvoi avant la fin de ma dernière année fût sûrement justifié. De cette manière mes souvenirs de ma vie lycéenne sont quelques peu mitigés, soit je n'étais pas présent, soit dès le moment où je posais un pied dans l'établissement j'étais convoqué par le Principal. Chaque enfant à sa période de rébellion, qui est plus ou moins marquée, plus ou moins violente. La mienne a commencé lors de mon entrée au lycée et ne s'est fini que l'année dernière. Quelle opinion mes professeurs avaient de moi ? Tous me connaissaient, mais peu m'ont vraiment vu, je n'étais pour eux, qu'un élève turbulent, sans ambition et qui ne ferait rien de sa vie. Peut être avaient-ils et ont toujours raison, j'ai vingt-sept ans, pas de diplômes et ma vie au lycée ne fût pas la meilleure de mon existence, et mes quelques souvenirs de cette période ne sont pas très glorieux. Mes relations de l'époque ? j'avais des amis avant le lycée, mais ils se sont tous éloignés peu à peu, jusqu'à se réduire à de simples connaissances, le dealer à l'intersection des terrains de sport, le petit riche qui dépannait toujours des clopes, le redoublant, seul ayant l'âge légal d'acheter de l'alcool ; tout ce petit monde n'était pas très glorieux, et à vrai dire ne me tirait pas vers le haut, mais qu'importe je m'en contrefichais. Mes rapports avec l'autorité parentale ? Vous l'aurez tous deviné, ils n'étaient pas au beau fixe, je n'avais que peu de contacts avec eux, ne me pointant que lorsque j'étais trop dans la panade. 


   ~ ES-TU HEUREUX PRÉSENTEMENT?
Dire que je suis heureux présentement serait sûrement un peu présomptueux, qui peut dire qu'il est parfaitement comblé dans sa vie quotidienne ? J'utiliserai peut être plutôt le terme “paisible” pour qualifier ma vie. Mon père vient de mourir, ce qui n'est vraisemblablement pas la période la plus heureuse d'une vie, mais au moins j'étais en paix avec lui au moment de son décès, les anciens tords avaient été pardonnés, et la vie reprenait un cours d'une manière plus normale qu'elle ne l'avait été ses six dernières années. J'ai ainsi aujourd'hui, un appartement à mon nom, une place de garde forestier que j'ai hérité de mon père, une relation au beau fixe avec ma mère, on peut ainsi dire que ma vie n'a jamais été aussi paisible, et je m'en contente ; les fioritures n'ont jamais été essentielles pour moi. Certes je ne suis pas le plus riche, certainement pas le plus intelligent, mais cette stabilité nouvelle dans ma vie me convient, et à entendre ma mère, elle n'avait pas vu ce sourire serein sur mon visage depuis bien trop longtemps.

   ~ OÙ TE VOIS-TU DANS DIX ANS?
Dix années, cent vingt mois, il peut en arriver des choses en un laps de temps si large ; regardez, en moins de six mois ma vie a été retournée par la mort de mon père, et me voilà revenu à White Oak Station auprès de ma mère et en tant que garde forestier. Imaginez alors, en dix ans, être optimiste n'a jamais été mon fort, ainsi dans dix ans ma mère ne sera sûrement plus avec moi. Est-ce que je resterai quand même dans la province d'Alberta ? Sans aucun doute, je n'ai jamais eu de grandes ambitions, je pense que ma place est ici, elle l'a toujours été, même si je ne m'en suis rendu compte que ces derniers mois. Ainsi, je ne m'avance peut être pas trop en disant que dans dix ans, j'aurais toujours la même chemise à carreaux, cette même allure de bûcheron mal rasé, et un sourire en coin quand je vois tout ces étudiants qui imaginent une vie en grande pompe, alors que la plupart resteront frustrés de n'avoir jamais pu voir le monde. Je n'ai ainsi pas de réelles motivations pour l'avenir, mais au moins, je ne me fais pas d'illusion sur ma vie, jamais je ne serais une célébrité adulée de tous vivant la Grande Vie, mais plutôt un chanteur au fond de ma salle de bain, les voisins tapant au mur pour que cela cesse. Mais entre-nous, je m'en contenterais parfaitement.

PRÉNOM ET/OU PSEUDO: Marie. ÂGE: 19 ans  . PAYS: France. PRÉSENCE: 5/7. COMMENT AVEZ-VOUS CONNU LE FORUM? chloé (tobias) et puis j'étais dessus au début, avec Newton (aka tyler posey).  PERSONNAGE INVENTÉ OU SCÉNARIO? inventé. AUTRE CHOSE À AJOUTER? il est mignon ce nouveau design   .

La province d'Alberta a toujours ressemblé à un petit coin de paradis, surtout durant la saison estivale. Entres les innombrables sentiers à flan de montagnes, ou les petites plages de galets autour des différents lacs. Pour mon père alors garde forestier du comté, la région était un endroit où il faisait bon vivre. Ce n'était à l'époque pas moi qui allait le contredire, j'étais alors un jeune adolescent qui venait de finir l'école, et se préparait à passer des vacances exceptionnelles avec son groupe d'amis, avant que tout ce petit monde ne se retrouve sur les bancs du lycée. Les congés scolaires furent alors synonymes d'expériences, et de moments de bonheur, je me souviens avoir passé trois semaines à lézarder avec mes amis au cœur des montagnes canadiennes. Du haut de mes quinze ans je n'étais pas différent de n'importe quel autre gamin né et élevé à White Oak Station. Je connaissais tous les endroits, j'avais fait les quatre cents coups, mais toujours en restant raisonnable, parce que quand Breckinridge senior vous engueuliez, ça ne faisait pas rire les mouettes, croyez-moi.
Trois jours avant la fin des vacances, je partis avec quelques amis en forêt, quelques cigarettes et bouteilles d'alcool plus tard, nous étions tous plus ou moins ivres à rigoler, nous racontant nos meilleurs moments, imaginant notre futur au lycée, tous ensemble. Cependant, ce qui apparaissait comme une soirée normale de jeunes gens testant leurs limites se transforma dans une tournure tout à fait différentes. Ce qui se passa cette nuit-là me hante encore, et je n'en ai à vrai dire jamais parlé à personne. Mes amis étaient tous à moitié endormis, l'alcool leur étant monté à la tête. Il était dans les alentours de quatre heures du matin, quand je m'éloignai du feu de camps pour aller faire mes besoins à l'abri des blagues salaces de mes amis, marmonnant dans leur sommeil. Je pris une cigarette avec moi, profitant de la clarté de la lune pour m'en griller une tranquillement. Quelques minutes plus tard je jetai le mégot, que je pensais éteint dans un bosquet et reparti dormir avec ma petite troupe. Mais quelques instants plus tard, nous nous sommes fait réveiller par des bruits de crépitements, un buisson plutôt sec venait de prendre feu, et commençait de plus en plus à se propager. Les sacs sur le dos nous prenions nos jambes à nos cous alors que les flammes grandissaient. Le lendemain, notre joyeuse bande encore sous le choc fût interrogé par la police de la ville, et mon père, afin de trouver les circonstances de l'incendie. Mes amis ne savaient rien, et je prétendis dormir aussi, pour ne pas avoir de problèmes. Après ça, je m'éloignai peu à peu de mes anciens amis, et eux lassés de leurs tentatives de se rapprocher, partirent dans de différentes directions, personne ne savait que j'avais vraiment mis le feu à la forêt cette nuit là, mais je me sentais différent. Moi qui aurait du protéger la forêt, comme mon père, j'avais failli la détruire, je gardais donc mon secret, comme une honte en moi, je me refermai sur moi-même, et la spirale commença. Pas besoin de détails, sur mes années de lycée, vous les imaginez très bien par vous-même, et personnellement, je préfère ne pas en parler.

Ma dernière année au lycée résonnait comme l'apothéose de ma chaotique scolarité, mes absences se faisaient de plus en plus longues, ma langues se déliait de plus en plus, et mon insolence atteignait des sommets. Tout naturellement au moi de mai, juste quelques mois avant les examens finaux, mes parents reçurent une lettre recommandée provenant de l'établissement et annonçant mon renvoi définitif. Je ne l'appris cependant que deux semaines plus tard, lorsque je revins finalement à la maison après avoir erré chez les quelques revendeurs de White Oak. Ce soir-là, tout changea dans mes rapports avec l'autorité parentale, ces derniers ne me supportaient plus, lassés de ce que j'étais devenu. S'il était possible de noter l'intensité de l'engueulade ce soir là, je pense que des records auraient pu être battu. Même si mes souvenirs de ce jours-là sont relativement flous (remercions les conneries ingurgités depuis quelques années), je me souviens avoir clos la dispute, tournant les talons, un sac sur le dos, et claquant la porte alors que les cris aigus de ma mère résonnaient à travers le quartier entier. Une soirée bien sympathique chez les Breckinridge ce soir-là vous l'aurez compris.
Le problème quand on a dix-huit ans, aucun diplôme, pas de toit, et qu'on a un besoin d'argent important à cause de toutes ces merdes d'addictions, et bien trouver un travail relève plus ou moins d'un parcours du combattant.  « Putain breck t'es au Canada merde, tu trouveras toujours du boulot dans le bois », ce fût le déclic à vrai dire, quand on est camé, dans un moment de lucidité même partiel, la conscience apparaît comme un bon conseil, ou du moins, conseil acceptable. Le sac sur le dos je m'envolai (ou du moins je parcourrai la moitié du Canada en stop, absence d'argent oblige) jusqu'à la province du Yukon au Nord du pays. J'ai passé là-bas les sept plus longues années de ma vie, et sûrement les plus dures. Ce qu'on dit du yukon ? Un bel endroit où la neige est présente toute l'année, avec des magnifiques lacs qui gèlent, et des forêts à perte de vue, certes cela apparaît idyllique. Mais vivre parmi les bûcherons dans des conditions polaires se rapprocherait plutôt des terres au delà du mur dans game of thrones. Les face-à-face avec les grizzlis, y étaient nombreux, et les jours bloqués dans la toundra ne se comptaient plus. Imaginez un camé comme moi la dedans, c'était pas la joie, la seule chose que j'avais en commun avec ces gaillards là ? La barbe de 3 mois, et les chemises à carreaux usées jusqu'à la corde. Borné comme je l'étais, jamais je ne serais reparti chez mes parents, je reparti donc plus au sud dans la province, là où le climat était plus clément, et la civilisation plus proche.

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Je ne suis revenu que l'année dernière à Alberta, une prise de conscience, un acte irréfléchi ? Sans doute un mélange des deux. Mes parents n'avaient pas eu de nouvelles de moi depuis huit années, et je ne m'étais inquiété de leur sort qu'à quelques reprises lorsque la solitude au cœur des camps de bûcherons devenait insoutenable. Nous n'étions plus que des étrangers, le paroxysme de la situation ? Je n'avais aucune certitude sur leur situation, étaient-ils encore des habitants de la bourgade ? Étaient-ils encore en vie ? Une liste de question auxquelles je n'avais même pas réfléchi, j'avais simplement pris un aller simple pour Alberta. Allons-bon, nous Breckinridge se ressemblons tous, nous n'aimons pas vraiment les changements, et préférons vivre simplement, peut être est-ce nos racines écossaises, qui nous poussent à rester sédentaire ? Mes années de « rébellion » (ou qu'importe le nom que vous leurs donnerez) m'apparaissent aujourd'hui, comme inexplicable, cette sensation d'exploser, de tout lâcher, mais sans aucune envie de faire quelque chose, partir pour ne simplement plus voir ses parents, ni leur peine sur l'échec que vous aviez été.
Mes recherches sur mes parents ne durèrent même pas plus de cinq minutes, mes parents vivaient dans la même maison en lisière de forêt, et mon père était toujours le garde forestier de la Station. Même si l'on disait que ces derniers temps il ne faisait plus vraiment son métier, la maladie l'emportant petit à petit. Quand je suis parti de chez mes parents, je n'étais qu'un consommateur de toutes les drogues qui me passaient sous la main, insolent, aux yeux rouges, un jeune qui n'avait aucune envie d'entamer des conversation, lorsque ma mère ouvrit la porte, ce fût un choc pour elle, car même si j'avais changé, j'étais toujours son petit Victor. Malgré tout ce que je lui avais fait, le temps avait soigné ses blessures, et nos retrouvailles furent simple, pas en grandes pompes, et très cordiale. L'instinct maternel avait repris le dessus, et sa joie de me revoir pris le dessus. Toutefois, tout ne fût pas si simple avec mon père, il ne voulait aux premiers abords pas me voir, le chemin fût long et sinueux avant que ce dernier accepte de m'adresser la parole (à vrai dire, il ne m'a pas vraiment parlé, simplement un grognement et une gifle monumentale, mais bon je l'avais bien mérité, même si elle arrivait avec huit ans de retard). Les mois suivants j'appris que mon père avait attrapé un cancer des poumons et de la gorge, ses cigares ne l'avaient pas épargné, et il luttait depuis des années contre la maladie par peur de laisser ma mère dans le besoin.
Cela fait ainsi 4 mois que mon père est mort, nos relations avant son décès étaient redevenues paisibles, et nous ressemblions à une famille, bien qu'elle avait été déchirée par le passé. Cela fait ainsi 4 mois que j'ai remplacé mon père en tant que garde forestier de White Oak Station, le poste n'attirant pas les foules.