(#) Sujet: i'm not the one you think i was (shane,azel) Sam 22 Mar - 14:21
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La boutique est ouverte depuis deux heures à présent, et il n'y a pas beaucoup de monde. En général, les gens viennent au moment de l'ouverture, avant de partir au travail, ou alors plus en début d'après-midi. Sur les coups de onze heures, c'est souvent vide. Ceux qui ne travaillent se réveillent tout juste ou commence à préparer à manger, et les autres travaillent, tout bonnement. J'ai fait un tour dans la pièce principale, pour voir à quoi elle ressemble. Si elle ne fait pas trop fouillis. Mais, je suis contente du résultat. Elle est à la fois conviviale, pas trop organisée, sans non plus être le bazar complet. Je souris, et m'en retourne dans l'arrière magasin. Zoe est en train de ranger quelque chose dans l'étagère, et je la fixe momentanément avant de m'asseoir devant ma machine à coudre. Cela fait cinq mois maintenant qu'elle a débarqué à ma boutique, mais j'ai l'impression de la connaître depuis toujours. Je ne cesserais de le répéter, mais je me demande bien ce que je ferais sans elle. Je pense que la boutique croulerait sous les habits que je fais, sans que personne n'en achète. C'est simple, je ne quitte pour ainsi dire que très rarement ma petite salle. C'est parfois difficile de finir la fin du mois, parce que je ne veux surtout pas augmenter le prix des vêtements que l'on vend, mais au final on arrive toujours à retomber sur nos pattes. J'arrive même à économiser, de temps en temps. Un euro par ci, dix euros par là. Je mets la machine en route, et la petite lumière s'allume. Il me reste l'ourlet du t-shirt à faire, et un trou à réparer sur le jean d'un client. Shr shr. Le tissu glisse sous mes doigts, et l'ourlet est fini en dix minutes. Dix minutes de plus, et le jean est réparé. Je me lève, sans trop de difficulté. Mon ventre est arrondi, il a bien grossi, mais il n'est pas encore trop gênant. Je peux m'asseoir et me lever sans problèmes, et je marche encore à peu près normalement. Je glisse le pantalon dans un sac en papier, et agrafe un petit papier sur le bord. Je porte ensuite le t-shirt à bout de bras, essayant de le juger. Il me plaît assez. Je l'enfile sur un cintre et l'emmène dans la boutique. « Tu le trouves comment ? » Je me tourne vers la brune et lui montre rapidement l'habit, le fait tourner devant, derrière, et l'accroche avec les autres vêtements d'été. « Il est très beau. » Je souris, et m'apprête à retourner dans mon petit espace. Dring, dring. Je pivote sur mes talons, un sourire toujours aux lèvres. C'est rare, que je sois là quand quelqu'un entre dans la boutique. C'est un homme, assez grand, plutôt mignon, blond. Je souris un peu plus. « Bonjour » je dis, enjouée. « Est-ce que je peux vous aider ? »
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(#) Sujet: Re: i'm not the one you think i was (shane,azel) Dim 23 Mar - 0:00
Azel Novak
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(#) Sujet: Re: i'm not the one you think i was (shane,azel) Lun 24 Mar - 18:11
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Mon sourire fane un peu, parce que l'homme qui vient d'entrer n'est pas ce qu'on peut qualifier d'agréable. Heureusement que ce n'est pas moi qui m'occupe de l'accueil en général, parce que je ne supporterais pas que l'on ne sourit pas en entrant, alors que moi je souris. Zoe a du courage. Je suis bien tranquille, moi, devant ma machine à coudre. Je mets mes deux mains sur mon ventre et je fais des ronds. Encore et toujours. Pour me déstresser, un peu. Ça me relaxe. « Bonjour. J'ai entendu dire qu'un photographe exerce à cette adresse.. C'est bien ici ? » Et en plus, il ne vient même pas pour acheter des habits. Un photographe ? Qui pourrait bien être un photographe, entre Zoe et moi ? C'est bien une blague, ça alors. J'ai envie de lui dire qu'il peut bien retourner d'où il vient, qu'il s'est complètement trompé d'adresse. « Hum, non, je ne pense pas », je me renfrogne. Je suis prête à faire demi-tour et retourner coudre, j'ai toujours des choses à faire. Fignoler une robe pour Sawyer, commencer le patron d'un pantalon taille haute, et pourquoi pas réfléchir à de nouveaux habits à faire. Et puis, il faut que je passe une commande pour les tissus, parce que je n'aurais pas le temps d'aller en ville cette semaine, avec l'échographie que j'ai mercredi prochain. Et puis finalement, la curiosité prend le dessus et je veux savoir pourquoi il est là, cet homme blond. « Qu'est-ce qui vous fait penser que nous sommes des photographes ? » Je souris presque, amusé. Je vais le taquiner un peu, celui-là. On verra s'il fait toujours le malin. Non pas qu'il est réellement fait le malin, mais je n'apprécie pas trop que l'on agisse comme ça, questionner de but en blanc, sans sourire. Mince, un sourire, ça ne coûte rien. « Ça se voit pourtant que c'est un magasin d'habits et d'objets farfelus, non ? » Je croise les bras sur mon ventre, après avoir pointé du doigt les trois murs de la boutique qui sont face à moi. Et qui déborde de vêtements, de bracelets, de statuettes et de céramiques. Non, définitivement, je ne vois pas comment il a pu croire que nous sommes des photographes. Du moins, professionnelles. Parce que oui. J'ai un appareil photo.
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(#) Sujet: Re: i'm not the one you think i was (shane,azel) Lun 24 Mar - 18:50
Azel Novak
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(#) Sujet: Re: i'm not the one you think i was (shane,azel) Mar 25 Mar - 18:28
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Le blond qui se tient debout devant la porte d'entrée n'est toujours pas décidé à sourire. Le pire, c'est qu'il bloque la porte, et si des personnes voulaient rentrer, j'ai peur que ça les repoussent. Sincèrement, j'ai hâte qu'il en retourne d'où il vient celui là. Il finit par cracher le morceau, au bout d'un moment, après avoir compris, peut-être, que je ne disais pas n'importe quoi. Ou tout simplement parce qu'il est têtu, je ne sais pas. Il dit qu'il est tombé sur des photos qui venaient d'ici, et je fronce les sourcils. Je ne vois pas comment cela peut être possible. Je me creuse la mémoire, pour comprendre de quelle façon cet homme que je ne connais ni d'Eve ni d'Adam pourrait avoir des photos qui proviennent de la boutique. Peut-être que Zoe lui en a envoyé sans me le dire ? Et qu'actuellement elle est trop gênée pour dire quoi que ce soit ? Non, quand même ce ne serait pas son genre. Des photos de qui, d'ailleurs ? De moi ? D'elle ? Oh non. Je commence à imaginer un tas de choses, et ce n'est pas pour me réjouir. Je secoue la tête. Je pense alors aux photos que j'ai prises de Sawyer, il y a un peu plus d'une semaine. On les a prises dans le parc, juste à côté, avec les nouveaux habits que j'avais fait grâce à elle. Depuis qu'elle est mon mannequin, c'est beaucoup plus facile. Je n'ai pas à galérer pour que les habits soient à la bonne taille, je fais toutes les mesures et les réajustements directement sur Sawyer. Comme elle a la taille moyenne d'une Canadienne, c'est parfait. Quand je dois faire des habits plus petits ou plus grands, je me débrouille autrement. Ce qui est génial, c'est qu'elle ne bronche pas, quand elle doit rester une demi-heure debout, le temps que j'accroche toutes mes épingles. Ou quand une d'elle la pique sans faire exprès. Une fois que j'avais concocté une bonne dizaine de nouveaux vêtements, dont trois spécialement pour elle, on était donc allé dans le parc pour la prendre en photo avec. Elle pense que c'est un plus, si les clients voient comment rendent les habits que je vends sur une vraie personne. Comme dans les grands magasins d'habits. Alors j'ai pris mon appareil photo et toutes les deux on est allé dehors. Ce n'est absolument pas des photographies professionnelles, elle a seulement fait quelques poses comme ça, assise sur un banc ou debout à côté d'un arbre, et moi j'ai tenté de ne pas prendre des photos trop mal cadrées. Mais, comment cet inconnu aurait-il pu avoir ces photos-là ? Je veux dire, j'en ai envoyé une copie de chaque à l'adresse que Sawyer m'a donnée... la sienne. À moins que je me sois trompée dans le numéro ? Ou que le facteur ait mis l'enveloppe dans la mauvaise boîte aux lettres ? Mais dans ce cas, le blond n'aurait même pas pris la peine d'ouvrir la lettre, il l'aurait rendu à Sawyer... non ? Mon cerveau tourne à cent à l'heure. Tout ça me paraît un peu louche, en fait. Il continue de soutenir que les photos viennent d'ici. Vraiment têtu, celui-là. Je commence un peu à paniquer, parce qu'aussi bien ce mec est un stalker psychopathe, et il a réussi à trouver les photos de Sawyer d'une façon ou d'une autre, et maintenant il espère que je lui donne des renseignements sur elle. Je fronce les sourcils à nouveau. Non, ça ne peut pas être ça. Bien qu'il n'ait pas l'air agréable, cet homme n'a pas l'air méchant. Je suis même persuadée que c'est quelqu'un de gentil, si on lui rajoutait un sourire et quelques paillettes dans les yeux. « Je suis désolée Monsieur, mais je vais vous demander de repartir. » Je ne veux pas de problèmes, je veux retourner devant ma machine à coudre et c'est tout. Une fois qu'il sera parti, j'appellerais Sawyer pour la prévenir que quelqu'un possède peut-être ses photos, je m'excuserais et tout redeviendra tranquille. Le blond ne bouge pas d'un pouce, et je commence à m'énerver un peu. « Ecoutez, je ne peux rien pour vous. Si vous dîtes que les photos proviennent d'ici c'est sûrement vrai, mais je ne vois absolument pas comment vous pouvez être en possession de celles-ci. » Je fais une pause, et m'avance dans sa direction. « J'ai bien pris des photos de quelqu'un, mais je les ai envoyées à elle. Pas à vous, à ce que je sache. » Je me glisse derrière lui, et ouvre la porte de la boutique. « Maintenant, si vous ne désirez pas acheter d'habits ici, j'aimerais que vous vous en alliez. » J'arrive même à afficher un sourire à son intention. Je ne voudrais pas qu'il garde un mauvais souvenir d'Hazelnut. Sait-on jamais, s'il décidait de venir y acheter quelque chose, à l'avenir.
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(#) Sujet: Re: i'm not the one you think i was (shane,azel) Mar 25 Mar - 21:22
Azel Novak
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(#) Sujet: Re: i'm not the one you think i was (shane,azel) Mer 26 Mar - 11:22
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Même après tout ça, même après lui avoir dit que oui, j'avais pris des photos mais que non, elles ne lui étaient pas destinées, le blond ne bouge pas d'un pouce. J'ai la porte de la boutique ouverte, mais lui reste là, planté dans l'entrée. Qu'est-ce qu'il lui faut, à la fin ? Je respire un grand coup. Il ne faut pas que je m'énerve. Pas maintenant. Le médecin a dit que ce n'était pas bon pour le bébé. Je me mords la lèvre et mes narines s'écartent subrepticement, brièvement, signe que je suis en colère. C'est ma boutique, bon dieu, alors si j'ai envie qu'il parte, il devrait partir. Au bout d'un moment, il se met à éclaircir mon petit cerveau. Il n'aurait pas pu le dire plus tôt, peut-être ? Voilà que je suis tombée sur le colocataire de Sawyer. Elle et moi, nous ne sommes pas assez proches pour qu'elle m'ait raconté tous les détails de sa vie, donc bien sûr, je ne savais pas qu'elle en avait un. De colocataire. Encore moins qu'il était blond et qu'il ressemblait à ça. Mince. Oui mais, ça n'explique pas pourquoi il possède ses photos, et pas non plus pourquoi il veut savoir qui les a prises. Je hausse les sourcils, comme pour lui faire comprendre que cette maigre explication ne m'aura pas. Je referme la porte, tout de même, parce qu'il commence à faire froid. « Donc j'aimerai juste savoir pourquoi Sawyer a pris des photos ici, et du coup, pourquoi vous vous donnez autant de mal pour le cacher. » Sa voix s'éteint, presque, à la fin de sa phrase. Et je vois cette petite lueur, au coin de ses yeux. Mes lèvres s'étirent en un doux sourire, et je me calme. Je le savais, qu'il n'était pas méchant. Je le savais ! Je souris un peu plus. En fait, il ne cherchait pas à soutirer une quelconque information sur Sawyer... il cherchait à savoir si ce n'était pas moi qui lui voulait du mal, à elle. Il s'inquiète pour elle. Tout simplement. Ça se voit comme un nez au milieu de la figure, à présent. Je regarde Zoe, qui nous observait depuis tout ce temps, et lui fait un signe de de la main, comme pour lui dire que ce n'est rien. Rien de grave. Elle se retourne et reprend ce qu'elle était en train de faire avant que ce mystérieux blond l'interrompe. Sans trop réfléchir, j'attrape la main de l'inconnu et l'attire vers la porte d'entrée. « Venez avec moi. » Je ne sais pas s'il va me suivre ou s'il va retirer sa main de la mienne, mais je l'entraîne hors de la boutique, dehors. Je frissonne. Je n'ai pas pensé à récupérer mon manteau et en plein milieu du mois de novembre, même si j'ai un pull il fait très froid. « Vous l'aimez bien, n'est-ce pas ? » Je fais une pause. Je lâche sa main et la glisse dans la poche de ma jupe. Heureusement que j'ai mis des collants en laine. « Je veux dire, les colocataires s'en fichent un peu, en général, de qui a bien pu prendre en photo ceux avec qui ils vivent. » Je continue de sourire. Je veux qu'il voit que je ne veux pas de mal, que je le comprends. Tous mes doutes et mes craintes, toute ma colère envers lui ce sont évaporés. Ou plutôt gelés, compte tenu de la température extérieure. « Je ne sais pas si elle vous l'a dit, mais Sawyer est mon mannequin. C'est beaucoup plus facile, pour faire des habits, d'avoir une personne en chair et en os. Pour faire les petits réglages, tout ça. Sawyer a la taille et les mensurations parfaites. » Je commence à marcher, parce que je sais que si je reste immobile, je vais commencer à grelotter et avoir les lèvres bleues. Je regarde le sol, avant de plonger mon regard dans celui du blond. « J'ai fait des photos d'elle portant mes habits, parce qu'elle m'a conseillé de le faire. Elle m'a dit que les clients préfèrent avoir un aperçu de comment rendent les habits sur une vraie personne. » Je donne un coup de pied dans un caillou, devant moi, et continue mes explications. « Je ne cherchais pas à vous cacher quoique ce soit. Enfin, si. Mais il faut me comprendre : un mec qui débarque de nulle part, que je ne connais absolument pas, et qui semble avoir en possession les photos d'une amie, ça n'avait rien de rassurant. » Je rigole, même, en pensant à la situation improbable qui vient de se dérouler quelques minutes plus tôt. C'est pour ce genre de moments que je suis contente d'avoir une boutique, à moi. Pouvoir quitter le boulot, sans rien demander à personne, pour aller discuter avec un homme blond dont je ne connais même pas le prénom, qui s'avère être le colocataire entichée d'une mannequin dont j'ai pris des photos, portant les habits que j'ai cousu. Waw.
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(#) Sujet: Re: i'm not the one you think i was (shane,azel) Mer 26 Mar - 13:32
Azel Novak
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(#) Sujet: Re: i'm not the one you think i was (shane,azel) Jeu 27 Mar - 14:48
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Le blond m'a suivi, finalement. J'avais peur qu'il ne le fasse pas et pourtant, sa main n'a pas quitté la mienne quand je l'ai attrapé pour l'entraîner hors de la boutique. Je ne voulais pas rester dedans pour parler, parce que je me doute que ce n'est pas le genre de conversation que l'on a envie d'avoir avec tout le monde. Peut-être qu'il ne voudra même pas discuter, mais il y a plus de chances qu'il le fasse qu'en présence d'une personne supplémentaire. En réalité, je ne veux pas de lui qu'il parle. Sauf s'il le désire, bien sûr. Je veux simplement lui faire comprendre que je ne cherchais pas à lui cacher quoi que ce soit, et surtout que je ne voulais aucunement de mal à Sawyer. Il fait mine de ne pas voir de quoi je parle, quand je lui demande s'il l'apprécie. Et rien que cette réponse prouve bien que j'ai raison. C'est le fort des garçons, ça. Afficher qu'ils s'en foutent clairement d'une fille, en allant parfois jusqu'à les insulter, alors qu'en fait ils sont carrément fout d'elle. Ce n'est pas comme si cela m'était déjà arrivé. Je ferme les yeux brièvement, parce que je n'ai pas envie de repenser au passé pour le moment. Je suis bien, là, étonnamment. Cela faisait longtemps que je ne m'étais pas sentie en sécurité de cette façon. Pas depuis Augustin. C'est étrange, et cela me surprend. On est juste côte à côte, lui et moi, et pourtant j'ai l'impression qu'il m'entoure de ses bras. Pourtant, il n'a pas encore beaucoup parlé ; et moi non plus.
On entre dans le parc, et j'observe les enfants jouer dans le bac à sable. Dans quelques années, dans moins de dix ans, peut-être que ce sera moi, sur ce banc. À regarder barboter mon bébé, s'esclaffer dans le sable au milieu des autres loupiots. Une main sur mon ventre, je souris. Je ne veux pas que tout passe trop vite, je veux profiter de chaque instant. Mais j'ai hâte de ce moment, où je serais une vrai mère. Une bonne mère. S'il y avait un père, ce serait mieux. Je repose mes yeux sur le blond, qui avoue son attirance pour mon mannequin. Physiquement, en tout cas. Je secoue la tête en rigolant. « Psychiquement aussi. C'est une femme adorable. » Je souris de nouveau, un brin amusé. Je veux lui faire cracher le morceau. Avoue que tu l'aimes bien, bordel. Je serais surprise qu'il le fasse. Mon sourire s'éteint alors qu'il présente un semblant d'excuse. Mes lèvres s'étirent de nouveau, quand il dit qu'il est rassuré que j'ai réagi de cette manière. Il faudrait savoir, non mais ! Une vague de colère me passe brièvement dessus, avant que je l'efface d'un coup de main, sans cesser de sourire. Je peux facilement comprendre sa réaction, à lui aussi. Recevoir des photos de celle ou celui qu'on apprécie - qu'on aime -, dans des postures plus ou moins sensuelles, sans savoir qui est derrière l'appareil photo et pourquoi ces photographies sont prises... ça me rendrait malade, à moi aussi. Ça m'a déjà rendue folle, à vrai dire. Mais j'ai dit que je ne voulais pas penser au passé. Pas maintenant. Plus tard, peut-être. Voyant que je grelotte, il commence à défaire sa veste et mes yeux s'élargissent. Non non non ! Il la dépose sur mes épaules, et mon corps se réchauffe aussitôt. À l'extérieur, mais aussi à l'intérieur. L'impression de sécurité que j'avais quelques minutes plus tôt se renforce et je me sens protégée, à ses côtés. Et je ne sais même pas encore son nom. Je rigole à ce qu'il dit, un peu gênée cependant qu'il ait retiré son manteau pour moi. « Il ne fallait pas, vraiment. Maintenant, je vais culpabiliser si vous attrapez un rhume. » Nous passons entre la fontaine centrale du parc et une rangée de buissons, avant de bifurquer à gauche. Bientôt, nous serons revenus au point de départ. « Mais, bébé vous dit merci. » Je souris, et rentre mes bras dans les manches de cette veste trop grande pour moi. J'ai toujours aimé porter des habits qui ne m'appartenaient pas. Autant ceux de Charlotte, quand j'allais chez elle et que l'on échangeait nos habits, que ceux des petits copains que j'ai eu. Je me sens toujours mieux, parce que j'ai l'impression de garder une petite partie des personnes que j'aime avec moi, tout le temps que je garde leur habit. Je plonge mes mains dans les poches pour me les réchauffer, et sens un bout de papier. Sachant pertinemment ce que c'est, je sors l'enveloppe où l'adresse de la boutique est inscrite, au dos. Je souris de plus belle. « Si j'étais vous, je remettrais les photos à l'endroit même où vous les avez prises ce matin. » Je remets l'enveloppe dans la poche, et tourne ma tête vers le blond. « Vous savez, si vous ne voulez pas qu'elle découvre que vous l'appréciez. Du moins, plus qu'elle ne le sait déjà. » J'hausse les épaules. Après tout, peut-être qu'elle est au courant. Peut-être qu'ils se sont déjà parlés. Je n'en sais rien. Je me contente de sourire, et de continuer de marcher. Toujours tout droit. J'aperçois la devanture de la boutique, au loin. Il faudrait peut-être que je rentre, il me reste du travail. Mais je n'en ai pas envie - pas pour le moment. J'ai envie de passer un peu plus de temps avec cet homme. Il y a quelque chose en lui, qui fait que je ne veux pas le quitter. J'ai l'impression, au fond de mon corps, qu'il va être important pour moi. Je tends alors ma main perdue dans la manche trop longue, un peu solennellement. « Au fait, moi c'est Azel. »
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(#) Sujet: Re: i'm not the one you think i was (shane,azel) Jeu 27 Mar - 17:04
Azel Novak
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(#) Sujet: Re: i'm not the one you think i was (shane,azel) Lun 31 Mar - 20:39
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Ces derniers jours, je ne me sens pas dans mon assiette. Cela fait quatre mois qu'Augustin est parti, a fui et trois mois et demi que Zoe est arrivée. Quatre mois que je suis enceinte, aussi. J'ai passé les deux premières semaines à pleurer la perte d'Augustin. Coudre m'aidait, mais ce n'était pas assez. Et puis, Zoe est apparue dans ma vie, et j'ai commencé à voir le jour. Le soleil a pris peu à peu le pas sur l'ombre qui recouvrait mon quotidien. Mais, il reste toujours cette noirceur, au plus profond de moi. Que je ne peux pas enlever, malgré tous mes efforts - et ceux de Zoe. Emmitouflée dans cette veste trop large pour moi, je sens cette boule au creux de moi s'amincir davantage. Je souris. Je n'ai encore aucune idée de comment cette relation, entre Shane et moi, va évoluer, mais je sais une chose : elle me fait énormément de bien, pour le peu que j'ai eu l'occasion de le côtoyer.
Je souris à sa réplique envers Sawyer. « Non en effet, je ne vis pas avec elle. » Je rigole. Peut-être qu'elle est réellement difficile à vivre, mais j'ai du mal à l'imaginer. Elle m'avait semblé drôle et avenante, et très patiente, quand elle était restée toute une après-midi sans bouger, ou presque, alors que je cousais une nouvelle robe. Je hausse les épaules. Alors que j'insiste un peu pour qu'il crache le morceau sur son attirance pour la brune, il se renfrogne un peu et devient presque froid. Je fronce les sourcils, je ne voulais pas l'embêter, vraiment. Ça m'amusait simplement, de le taquiner avec ça. Sa dernière question me trouble. « Non, bien sur que non, je ne crois pas que je vous intéresse. » Je finis par sourire. « Et heureusement. » Je me sentirais mal si c'était le cas. Mais, ça se voit clairement que cette Sawyer l'attire, plus que comme une colocataire. Il n'est pas seulement protecteur avec elle, je le sens. C'est complètement différent avec le fait qu'il me prête son manteau. Après un petit moment, il se reprend, plus doux. Et cela clos la discussion à propos de Sawyer. Je comprends qu'il ne veut pas épiloguer, et je ne veux pas le déranger. Il en parlera s'il le désire, ou il ne le fera pas.
Arrivée au niveau du portail du parc, je me dis qu'il est peut-être temps de me présenter. Cela fait bien une demi-heure que l'on se parle, sans que l'on connaisse le prénom de l'autre. J'apprends alors que mon bel interlocuteur se prénomme Shane. « Très beau prénom. Et oui, on peut se tutoyer. Je trouve ça étrange en fait, de vouvoyer. J'ai l'impression que ça nous vieillit de dix ans. » Je fais une petite moue amusée. « Au moins. » Je n'aime pas trop vouvoyer les gens en général, surtout quand ils ont presque le même âge que moi... Mais, d'un autre côté, je n'aime pas manquer de respect en tutoyant des personnes que je ne connais pas. Je suis contente que l'on est dépassé ce stade. Je me détends davantage et souris. Il me demande alors ce que je n'osais pas faire. En ajoutant une petite blague, encore une fois. Je rigole, innocemment, comme une gamine. Ça me fait du bien. « Oh, avec plaisir. Il me reste un peu de boulot, mais comme c'est ma boutique, je fais un peu comme je veux. » Je soulève les sourcils à plusieurs reprises, pour rire. C'est l'avantage d'être propriétaire et directrice du magasin : je travaille quand je veux, comme je veux. Si je ne veux pas aller à la boutique toute une semaine, c'est mon choix. Bien sûr je ne le fais pas, car ça ne serait pas juste envers Zoe. D'ailleurs, je suis quand même très large aussi, envers elle. Elle peut me demander beaucoup de choses, et généralement j'accepte. Je ne suis pas compliquée ni trop embêtante. « Je pense que Zoe pourra se débrouiller, en effet. » J'ouvre le portail et tends le bras, avec emphase. « Après toi, mon cher. » Je pouffe et le laisse passer, et ferme derrière moi. Je marche à ses côtés. Je suis contente de pouvoir passer plus de temps avec lui. Peut-être que finalement, lui et moi, ça ne s'arrêtera pas là. « Je ne sais pas si tu connais bien le Fairmount district, mais sinon je connais un bon petit café, par là-bas. » Je pointe du doigt une enseigne que l'on aperçoit, au loin. Je ne m'y rends pas souvent, mais le peu de fois que j'y suis allée, j'y était très bien accueillie. L'ambiance est conviviale et chaleureuse, et il n'est jamais très bondé. Étrangement, le café que je fréquente tous les matins est en centre ville, alors même que mon appartement est dans le district. Mais, c'est le premier où je me suis rendue en arrivant à White Oak Station, et j'ai été conquise. Et puis, je m'y rends à pieds, ce qui me fait au moins une marche de vingt minutes aller-retour, chaque jour. Vu que je ne fais pas beaucoup de sport, ça compense. Je me dirige dans la direction du café, en attendant que Shane me donne sa réponse. J'observe son profil, et je me demande ce qu'il peut bien faire dans sa vie, quel peut bien être son passé. J'ai envie d'en savoir plus sur lui. Pour le comprendre mieux, peut-être. Comprendre sa réaction envers Sawyer, son ton tantôt froid, tantôt très chaleureux. « Tu fais quoi, comme métier ? » Je préfère commencer par une question plutôt simple. Après tout, il sait déjà ce que je fais, moi.
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(#) Sujet: Re: i'm not the one you think i was (shane,azel) Mar 1 Avr - 23:01
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(#) Sujet: Re: i'm not the one you think i was (shane,azel) Mer 2 Avr - 14:23
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Quand il m'annonce son âge, du moins, quand il me dit qu'il a presque trente ans, je fronce momentanément les sourcils. Je n'avais pas du tout pensé à quel âge il pouvait bien avoir, et au fond je m'en moque un peu. Je ne suis pas le genre de personne qui catégorise une personne en fonction de son âge ; j'en ai assez marre des gens qui balancent à tout va que je suis bien trop jeune pour porter un bébé. Le tout n'est pas de savoir le nombre d'années que l'on a passé en dehors du ventre de notre mère, mais de savoir comment on se sent dans notre corps et dans notre tête. Je me suis sentie prête pour avoir un enfant, alors qu'est-ce que cela peut bien faire si je suis encore dans le tout début de ma vingtaine ? Je regarde Shane et je pense alors que l'on a peut-être dix ans d'écart. Un peu moins, certainement, puisqu'il n'a pas encore trente ans, et que je vais bientôt en avoir vingt-deux. Mais encore une fois, qu'est-ce que cela peut bien faire, cet écart entre nous ? Rien du tout. Je souris. « Oh, mais vois ça autrement. Dis-toi qu'il te reste encore au moins soixante à vivre ! Si ce n'est plus ! » Je rigole, amusée. Alors que nous sortons du parc, il me demande comment j'ai fait pour ouvrir une boutique, la mienne, si jeune... Encore cette question de l'âge, toujours. C'est vrai que cela peut paraître étonnant, mais, après tout, j'ai entendu parler d'histoires ou des mineurs ouvraient leur propre entreprise. Alors quoi, une jeune adulte enceinte ne pourrait pas, elle ? Tout ça parce qu'elle vient de la ferme et qu'elle est blonde ? Je secoue la tête intérieurement. Je suis idiote, je commence à penser n'importe quoi. Il ne sait même pas que je viens de la campagne profonde, et je doute qu'il soit du genre à juger quelqu'un sur sa couleur de cheveux. « En fait, j'ai toujours aimé coudre. Ma grand-mère m'a appris, quand j'étais toute petite. » Je souris en pensant à elle. Cela ne fait que quatre mois que je suis partie, mais elle me manque tellement. J'avais l'habitude de passer tant de temps avec elle, et voilà qu'à présent je ne l'ai que quelques minutes par semaine au téléphone. « Alors quand je suis arrivée ici et... qu'Augustin est parti, » je fronce de nouveau les sourcils. Pourquoi je lui parle de ça ? Je ne parle d'Augustin à personne, en dehors de mes amis. Ce n'est pas une chose dont j'ai envie de discuter à tout va et voilà que je me confie à un parfait inconnu. Enfin, je connais son prénom. Au moins. « il a bien fallu que je trouve quelque chose par moi-même. Sans diplôme, je ne pouvais pas prétendre à grand chose... Et puis, ça m'a semblé évident, d'ouvrir une boutique, pour vendre mes créations. » Mes lèvres s'étirent en un grand sourire, et je me rends compte que je suis fière de moi. Je n'avais pas tellement fait attention auparavant, mais j'ai accompli quelque chose de merveilleux. Zoe m'a beaucoup aidé, c'est certain, mais j'ai énormément fait par moi-même, ne serait-ce que la location du local, son aménagement, la publicité, bref, les premiers pas de la boutique. Là, je peux parler de l'âge : à seulement vingt-et-un, j'ai osé faire quelque chose que certaines personnes de plus de quarante ans avec toute l'expérience de la vie qu'ils ont, n'auraient pas eu le courage de faire. Enfonçant de nouveau mes mains dans les poches de la grande veste, après avoir fermé le portail du parc, je marche légèrement, sautillant presque. Je me retourne vers Shane et souris à sa remarque. « C'est un beau quartier, pourtant. Très calme. J'ai ma boutique ici, et mon appartement aussi. Mais, en dehors de ça j'aime bien me balader dans le parc, ou dans les rues. C'est reposant. » Mon visage s'éclaire. Malgré mon immense tristesse, je peux dire que je suis tombée dans la bonne ville. White Oak Station me correspond totalement. Je n'aurais pas pensé, au départ. Je suis arrivée un peu en précipitation ici, aux côtés d'Augustin. Sa base militaire est à un peu moins de vingt kilomètres de là, mais l'armée possède plusieurs logements à White Oak Station qu'elle laisse à disposition des soldats. Les seuls qu'il y avait de libres étaient ici, en raison de l'éloignement, alors nous nous y sommes installés. Je ne le regrette pas. La ville est accueillante, et je suis au bord de la ville : je n'ai qu'à marcher quelques kilomètres pour être au coeur de la campagne. Au milieu de mon élément. Qui me manque. Tant.
Nous arrivons presque au café, quand il m'annonce le métier qu'il fait. Je secoue la tête en rigolant. Il trouve vraiment une blague pour accompagner tout ce qu'il dit. Je crois que je vais vraiment bien l'aimer : c'est tout ce que j'avais besoin en ce moment, pour me changer les idées de mon quotidien. Et de l'absence de celui que j'aurais bien aimé avoir, dans ce quotidien. « Je n'aurais pas pensé à décrire le métier de pompier de cette façon mais... soit ! » Je pouffe à nouveau, tout en ramenant une mèche de cheveux derrière mon oreille. Je pousse la porte et passe devant le blond, cette fois-ci. Je me dirige vers le fond du café, en espérant que la place soit libre. Je n'ai pas vraiment de place attitrée ici, les serveurs ne me connaissent pas assez - contrairement au café du centre-ville, où l'on me réserve ma table, celle au fond dans le coin, au bord de la fenêtre. Il n'empêche que j'aime bien être à l'écart des autres tables, dans un café, pour être tranquille. Je ne tiens pas à entendre tous les ragots qui ne m'intéressent absolument pas, ou les problèmes des habitants de toute la ville. Shane s'assoit en face de moi et je le regarde en souriant. En me réveillant ce matin, je n'aurais vraiment pas pensé que j'allais me retrouver dans un café avec un inconnu. Je veux dire, depuis mon arrivée ici, on ne peut pas dire que je me sois fait beaucoup d'amis. Je suis toujours restée dans mon coin, ne cherchant pas particulièrement le contact humain. Je ne voulais que le sien. Mais il n'était pas là. Trop loin. Pourtant, je dois avouer que cela me fait du bien. Je me demande même si j'ai eu une aussi longue conversation - qui est pourtant plutôt courte jusqu'à maintenant - avec un garçon depuis mon arrivée en Alberta. « Je pourrais te retourner l'accusation... Je t'ai bien pris pour un stalker au départ ! » Nos rires s'unissent et je secoue la tête. « Mais je veux bien un chocolat chaud, merci. » Mes yeux s'illuminent d'une lueur espiègle. On ne m'avait pas proposé de m'offrir à boire depuis quelques temps... alors je saute sur l'occasion. À pieds joints.
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(#) Sujet: Re: i'm not the one you think i was (shane,azel) Mer 2 Avr - 16:52
Azel Novak
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(#) Sujet: Re: i'm not the one you think i was (shane,azel) Ven 4 Avr - 15:02
i'm not the one you think i was.
Je me réchauffe les mains autour du chocolat chaud que le serveur vient de nous apporter. Shane a pris la même chose que moi. La chaleur me fait du bien, je souffle en même temps pour que le lait refroidisse et que je ne me brûle pas les lèvres. Cet homme devant moi n'arrête pas de me faire rigoler, depuis le moment où nous avons mis un pied en dehors de la boutique. « Je t'achèverais avant que tu ne deviennes sénile, si ça peut te rassurer. » C'est ce que je lui ai dis, quand on était encore dehors, après qu'il se soit inquiété de devenir vieux. On a donc rigolé de nouveau, jusqu'à ce qu'il me pose la question, la fameuse question. Celle que beaucoup de gens se posent mais n'osent pas poser, à moi. Pourtant Shane l'a fait alors que l'on ne se connaît pas depuis plus d'une demi-heure. En fait, je l'ai mieux prise que ce que j'aurais pu imaginé. Mon sourire ne s'est même pas affaissé : il m'a tellement fait rigoler depuis que nous avons commencé à marcher que cette interrogation n'est pas arrivée à gâcher ma bonne humeur. Je me suis même surprise à lui répondre, aussitôt. Comme si cela ne m'affectait pas du tout. « Tu supposes bien. » J'ai souris, et j'ai continué. Sans heurts et sans larmes. « Il est dans le désert. » J'ai froncé les sourcils. Il n'y avait rien de plus vrai : dans le désert. J'aurais pu m'en tirer comme ça, et Shane aurait été libre d'imaginer qu'Augustin est en voyage organisé, à parcourir l'un ou l'autre des déserts qui se trouvent sur terre. « Il est au front, en fait. En Afghanistan. Si tu veux, c'est de la chair à canon. » Je ne l'avais encore jamais sorti celle-là et je me suis mise à rire. Nerveusement, ou tout simplement innocemment ; parce que la présence du blond me détendait et que c'est ce dont j'avais besoin. Parler d'Augustin le cœur léger. Je me suis retourné vers le blond et je lui ai donné un grand sourire. « Tu es indiscret en effet, mais ça ne me dérange pas. » J'ai rigolé avant de quitter son regard. J'ai ris de nouveau, suite à ses remarques par rapport à son métier, et nous sommes entrés dans le café.
« Bon, on est quitte alors ! » Je pouffe et hoche la tête. Je ne sais pas de quoi on a l'air, tous les deux. Se rencontrer parce que l'un croyait que l'autre était une sorte de pervers voyeur, ce n'est pas commun. Je ne suis pas la personne la moins originale et pourtant, je n'aurais jamais pensé faire la connaissance d'un homme - aussi mignon soit-il - de la sorte. Je touille mon chocolat chaud avant de récupérer la mousse du bout de ma cuillère. Je dépose mes lèvres puis engloutit la bouchée. Quand je pose de nouveau mes yeux sur le blond, il me demande des informations sur bébé. Je souris. J'adore quand on me pose des questions sur mon bébé. « Je n'ai aucune idée de si ce sera une fille ou un garçon, je ne veux absolument pas savoir. Personne ne le sait, pour ne pas faire de bourde. » Zoe m'avait demandé si elle pouvait le savoir, mais j'avais catégoriquement refusé. Ce n'était pas envisageable, du tout. Je savais très bien que si quelqu'un savait, cela se saurait avant que j'accouche. Si elle était bourrée, elle pourrait le dire sans faire attention, ou moi, dans un élan d'excitation, je serais capable de la supplier de me le dire et elle finirait par céder. Alors, non. Je veux avoir la surprise ; je veux qu'Augustin l'apprenne en même temps que moi. Et si jamais il ne revenait pas à temps... je fronce mes sourcils. Si jamais il n'était pas là lors de l'accouchement, alors j'aurais la surprise. Je ne me serais pas fait d'idées, si par hasard la gynécologue s'était trompée, et cela m'assurait que si certaines personnes me font des cadeaux, ce ne soient pas que des peluches roses si c'est une fille et bleu si c'est un garçon. Pourquoi une fille ne pourrait pas avoir des petites voitures et des doudous bleus ? « Et c'est pour dans cinq mois environ. » Je souris. Ça me semble à la fois si loin, trop loin, et à la fois dans si peu de temps. J'ai tellement hâte. Dans mon souvenir, je n'ai pas hésité une seule seconde avant d'être certaine que je voulais garder ce petit bout d'humain qui grandit dans mon ventre. Parce que je gardais un bout d'Augustin en moi, qu'importe la distance à laquelle il était éloigné ; mais aussi parce que c'était la vie, la vie que je portais. Et c'était beau. C'est beau, si beau.
Je porte la tasse à mes lèvres et souffle une dernière fois avant d'avaler une gorgée. Je tressaille sous la température du lait, mais c'est supportable. Je la repose sur la table et des gouttes s'échappent sous le choc. Je me lèche les coins des lèvres, au cas où il resterait du chocolat. « Et toi, tu as des enfants ? » Après tout, à l'approche de la trentaine, ce ne serait pas étonnant.
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(#) Sujet: Re: i'm not the one you think i was (shane,azel) Sam 5 Avr - 19:30
Azel Novak
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(#) Sujet: Re: i'm not the one you think i was (shane,azel) Dim 6 Avr - 18:07
i'm not the one you think i was.
Je ne cesse pas de touiller mon chocolat chaud, en fixant la cuillère argentée. Pas tant parce que je suis gênée, au contraire - je suis étrangement détendue en compagnie de Shane. Comme s'il était mon calmant, mon relaxant, la petite musique qui me fait oublier tous mes soucis. Augustin en est un, souci. Majeur. Quand je regarde le blond devant moi, je ne pense plus à tout le mal que mon meilleur ami m'a fait en m'abandonnant lâchement à White Oak Station, je ne pense plus à tout le mal que j'ai en imaginant qu'il puisse être mort, là-bas. Je constate simplement les faits ; objective. « Bientôt... ça m'étonnerait. » Je secoue la tête, défaitiste. « Pour tout te dire, il m'a laissé ici, du jour au lendemain, sans me dire au revoir. Et je n'ai jamais eu aucun mot de sa part depuis. » Je redresse mon regard vers Shane en souriant faiblement. « Merci beaucoup, en tout cas. » Sa proposition est vraiment adorable. Je ne crois pas que l'on ait été si gentil avec moi depuis mon arrivée dans cette ville - hormis Zoe, bien sûr. « Et je ne trouve pas ça bizarre du tout. » Je rigole à sa remarque et baisse mes yeux sur mes ongles. Je suis contente de ne pas me les ronger. Plein de femmes enceintes se mordent les ongles à cause de l'anxiété ou des hormones - eh bien pas moi. J'ai toujours trouvé des manières de dépenser mon trop-plein d'énergie, mon stress ou mon excitation. Pour ce qui est des hormones c'est une autre affaire, ça s'est plutôt traduit par un excès d'émotions qui ne me ressemble absolument pas. Pleurer pour un rien, c'est tout nouveau pour moi. M'énerver rapidement un peu moins, et de ce côté ça n'a pas beaucoup changé. Coudre me relaxe énormément, tout comme me balader dans la campagne. J'adore aller par là-bas, c'est paisible et ça sent merveilleusement bon. Quand je suis arrivée à White Oak Station c'était en été, et l'atmosphère sentait bon les fleurs et les fruits, ainsi que la paille sèche. Ces temps-ci, ce sont plutôt les effluves de la pluie à venir ou de l'herbe fraîchement coupée. Les odeurs veulent dire beaucoup de choses, et me rappellent aussi un bon nombre de souvenirs - heureux, le plus souvent.
Shane me demande alors si je connais le sexe du bébé et je suis obligée de lui répondre que je ne sais pas, ce qui est vrai. Je me suis imaginée, à proportion égale, avoir une fille, et avoir un garçon. Je ne saurais dire ce que je préfère. Sincèrement. Si j'ai une petite fille, je lui apprendrais à coudre si elle en a envie, ou à faire des bracelets. Si j'ai un petit garçon, je lui ferais découvrir le monde de la ferme et les nombreuses tâches qu'on peut effectuer. Dans les deux cas, je leur ferai découvrir les deux choses qui m'ont formé, qui m'ont accompagné les vingt premières années de ma vie. Et avec les deux, je me baladerais dans la campagne, je leur apprendrais à cuisiner, je les élèverai pour qu'ils soient les enfants les plus polis et les plus adorables qu'il puisse exister. Je ferais tout pour qu'ils soient le plus heureux possible. Peut-être que cela aurait été plus facile si j'avais des jumeaux : une fille et un garçon. Je hausse les épaules en rigolant, à la question du blond. « En l'occurrence, elle est jaune. Mais l'idée est là. » Je pouffe et sirote quelques gorgées de ma tasse de lait. « C'est vrai, les fameux caprices de la femme enceinte ! » Je ris de nouveau et continue. « Mais pendant ces cinq mois j'ai essayé de manger le plus équilibré possible, en me cuisinant mes plats... peut-être que mes envies de sucré et de calories arriveront plus tard, mais j'espère vraiment pas ! » Quand j'habitais encore à la ferme, avec mes parents et grand-mère, les repas n'avaient aucun rapport avec ce que je cuisine actuellement. C'était ma mère qui faisait à manger, et elle faisait souvent les mêmes plats - des recettes bien de la région, qui remplissent bien le ventre. Je n'étais pas grosse à l'époque, car mon travail à la ferme me faisait dépenser beaucoup de calories. Seulement si j'avais continué de manger de la même façon alors que je ne me dépensais plus autant, en plus du fait que bébé et les hormones m'ont fait prendre quelques kilos, je n'aurais pas cette silhouette actuellement et je ne pourrais pas espérer retrouver une belle taille une fois que bébé sera expulsé de mon ventre. Donc j'espère sincèrement que j'arriverais à continuer de manger aussi sainement qu'à présent, pendant les quatre prochains mois de ma grossesse - et après encore.
J'avale quelques gorgées supplémentaires de mon chocolat chaud, commençant vraiment à me réchauffer. J'enlève la veste de Shane et la dépose sur le dossier de ma chaise. Je préfère attendre avant de la lui rendre - il y a encore le chemin pour retourner à la boutique, à moins qu'il ne me quitte avant et ne me raccompagne pas. Auquel cas, je n'aurais qu'à frissonner cinq petites minutes avant de retrouver la chaleur de ma boutique. Je demande alors au blond, nonchalamment, s'il a des enfants. Il sourit et son regard se voile un peu. Je fronce les sourcils en attendant sa réponse, qui finit par arriver après ce qui semble être une hésitation. Il m'annonce qu'il n'en a pas, un peu mal à l'aise. Je ne comprends pas trop pourquoi, et continue de le fixer, perplexe. Il continue alors, en disant qu'il aimerait bien en avoir mais que ça ne semble pas être son tour. Je souris, compatissante, sans savoir trop ce qu'il sous-entend. Est-ce qu'il voudrait des enfants, mais il n'a pas encore trouvé la femme qui pourrait en être la mère ? Ou est-ce que c'est autre chose ? Je ne sais pas s'il a envie d'être questionné à propos de ça, mais après tout il m'a bien posé des questions personnelles. Je pense aussi qu'un climat de confiance s'est installé entre nous deux - et s'il a dit ça, ce n'est certain pas pour rien. « Comment ça, ce n'est pas pour toi pour le moment ? » Je souris à nouveau. Je ne veux pas faire irruption dans sa vie privée, mais j'aimerais aussi connaître davantage Shane. Je me perds dans mes pensées un instant, et me dis que ce n'est peut-être pas cette question que j'aurais dû poser pour en savoir plus sur ce beau blond. J'ajoute aussitôt, presque paniquée « Je ne voulais pas t'ennuyer avec cette question, on peut changer de sujet si tu veux. » Un serveur passe près de notre table et je lève le doigt. « Excusez-moi, est-ce que je peux avoir un croissant ? » Je me rends compte que j'ai un petit creux de mi-matinée et ne sachant pas trop à quelle heure je pourrais prendre mon repas du midi, mieux vaut que je mange un bout maintenant. Je me tourne vers Shane et donne un petit coup de tête dans sa direction. « Est-ce que tu en veux un aussi, ou un pain au chocolat ou n'importe quoi d'autre ? C'est moi qui offre, cette fois-ci. » Je souris, pour faire passer notre conversation qui m'a semblé le faire sortir de sa zone de confort. Une fois le serveur parti, j'avoue, avec un air faussement désolé sur le visage « Je suis d'accord que ça contredit un peu mon speech sur la nourriture saine et tout ça, mais je te jure que c'est pas un caprice de femme enceinte. » Je rigole, naïvement. Comme avant. Avant que j'aborde la question de ses possibles enfants.
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(#) Sujet: Re: i'm not the one you think i was (shane,azel) Dim 6 Avr - 20:01
Azel Novak
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(#) Sujet: Re: i'm not the one you think i was (shane,azel) Lun 7 Avr - 12:03
i'm not the one you think i was.
Shane finit par me demander depuis combien de temps on est ensemble, Augustin et moi. Une vague de frissons me parcourent le corps. Je me rends compte alors à quel point la situation est étrange, anormale. Non pas que je veuille forcément rentrer dans les critères de la femme moyenne, avec une relation bien rangée, pas d'enfants hors mariage, et rien qui ne sors de l'ordinaire. Mais avoir un enfant avec son meilleur ami qui est parti au front sans dire un mot, c'est vrai que ce n'est pas ordinaire. Je croise les doigts de mes mains ensemble et regarde l'intérieur de mes paumes. Après quelques secondes je relève mon regard vers Shane, en souriant. « On n'a jamais été ensemble, en fait. » Je rigole faiblement, tristement presque. « Augustin est mon meilleur ami. Depuis que j'ai cinq ans, environ. » Je secoue la tête, consciente de l'absurdité de la chose. Ce n'est pas rare que deux meilleurs amis finissent par sortir ensemble - après tout, s'ils sont amis c'est parce qu'ils s'entendent bien. Mais, combien laisse leur meilleure amie pour aller se battre au front, sans même dire au revoir ? Sans même laisser ne serait-ce qu'un mot sur la table de chevet ? Surtout après avoir passé une nuit pareille. Aujourd'hui encore je ne comprends pas. Tout ce que je veux, c'est qu'il revienne. Qu'il revienne et qu'on oublie tout - son absence, son départ précipité, son silence radio. Mais pas cette nuit.
Shane me pose alors la question de la chambre et je me détends de nouveau. C'est fou, le pouvoir qu'il a sur moi. De me relaxer de la sorte, de me faire sourire sur un sujet qui me d'habitude pleurer - quand j'y pense. Et j'y pense souvent. J'en parle très rarement. Même à Zoe, ou à Ellie, je ne leur dis pas grand chose à propos d'Augustin. Je ne veux pas qu'elles me regardent avec pitié, alors je me suis contenté de les informer de l'essentiel. Je rigole à ce qu'il dit à propos du jaune poussin, mes soucis s'évaporant à nouveau. « C'est pas faux ! Imagine en vert, le surnom que ça aurait été... Kiwi ? » Je pouffe, les yeux brillants. « Quoique kiwi c'est mignon. Imagine... concombre ? Pauvre enfant. » Je souris en prenant une nouvelle gorgée de mon chocolat chaud. Il blague à nouveau par rapport aux plats équilibrés, comme quoi seules les femmes sont capables de le faire et c'est sûrement pour ça que ce sont elles qui sont enceintes. Je souris et hoche la tête. « Certainement oui. Enfin, quand tu vois que certaines fument et boivent sans modération alors qu'elles sont enceintes... elles ont beau avoir en théorie la capacité de cuisiner sainement, elles feraient mieux de ne pas avoir d'enfant ! » Je hausse les épaules en rigolant. Ça n'a plus aucun rapport avec le fait de manger équilibré, mais il est évident que certaines femmes ne devraient pas avoir d'enfant quand elles n'en ont autant rien à faire. Enfin, ce n'est pas mon problème actuellement. Je pose alors la fameuse question qui jette un froid sur notre discussion. Je m'en veux un peu d'être allée trop loin, mais je ne pouvais pas savoir... Le serveur revient avec nos viennoiseries et je croque aussitôt dans mon croissant. « C'est gentil. » Je souris faiblement. « On verra ça quand je n'aurais plus ce gros ventre. » Un silence s'installe entre nous et je me mords la lèvre. Je ne sais plus quoi dire à présent, pour que nous rions de nouveau. Je relève mes yeux vers le blond, et il se met finalement à parler, à ma plus grande surprise. Je souris, comme pour l'encourager à continuer. Je fronce les sourcils, aussi. Ce qu'il dit m'intrigue. Il aurait dû être père ? Pourquoi ne l'a-t-il pas été, alors ? Je commence soudainement à m'imaginer le pire. Est-ce qu'il a eu un enfant qui est décédé ? Oh non. Ce serait horrible. Je sens involontairement les larmes me monter aux yeux, avant que Shane ne reprenne la parole. « Oh. » C'est tout ce que j'arrive à dire après ce qu'il vient d'avouer. Il n'a pas d'enfant décédé mais c'est presque tout comme. Je m'aperçois que je suis en colère, en colère contre cette femme que je ne connais même pas. Je ne comprends pas comment on peut agir de la sorte, surtout avec un homme aussi gentil que Shane. Cela ne me serait pas venu à l'idée d'avorter sans en parler à Augustin, alors même qu'il a quitté le sol canadien sans m'avertir. Shane, lui, n'a pas fui ; de ce qu'il me dit - et je le crois. Il n'a fait qu'écouter sa petite amie de l'époque lui dire qu'elle avait avortée du bébé qu'ils avaient conçu. « C'est horrible. » Je finis par articuler, alors qu'il a le regard baissé sur sa tasse de lait. Mes lèvres se pincent en une fine ligne et je suis larguée, fixant la cuillère du blond. Je ne sais pas quoi lui dire qui pourrait le réconforter, ni quoi faire. Est-ce que je devrais lui prendre la main ? Ou me lever et lui faire un câlin ? Je n'en ai aucune idée. Nous ne nous connaissons que depuis quelques dizaines de minutes, et voilà qu'il en sait plus sur moi que la majorité des personnes de ma connaissance - et il semble que j'en sache plus sur lui, actuellement, que beaucoup d'autres personnes aussi. Je peux voir à quel point parler de ça le fait souffrir : toute sa bonne humeur s'est envolée, d'un coup. « Je... je ne sais pas quoi dire, Shane. » C'est la première fois que je prononce son prénom à haute voix et j'ai l'impression que ça nous rapproche davantage. « Ce qu'elle a fait est impardonnable. » Je lève les yeux et cherche son regard. « Tu as tenté de lui reparler par la suite ? » Peut-être qu'une question simple, sans rapport direct avec le bébé avorté, pourrait le sortir de ce mal-être dans lequel il est depuis quelques minutes à présent. Je veux seulement qu'il sourit de nouveau.
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(#) Sujet: Re: i'm not the one you think i was (shane,azel) Mar 8 Avr - 16:30
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(#) Sujet: Re: i'm not the one you think i was (shane,azel) Mer 9 Avr - 17:19
i'm not the one you think i was.
« Comment il s'est retrouvé à être le père ? Y'avait des sentiments ou c'est arrivé comme ça ? » Je rigole à sa première question et retrouve mon sérieux à la deuxième. J'aurais été tenté de répondre "en mettant sa petite graine dans mon ventre", pour rire, mais lui et moi savons très bien qu'il ne me demande pas comment est-ce qu'on fait les bébés. Il a certainement appris, comme moi, par ses parents et leurs contes romantisés, à l'école primaire avec toutes les théories de ses camarades ou plus concrètement au collège lors des cours d'éducation sexuelle. Je hausse les épaules, une nouvelle fois. J'ai l'impression de ne pas arrêter de faire ça, depuis qu'on parle d'Augustin. Comme si je m'avouais vaincue. « C'est plus ou mois arrivé comme ça. Disons qu'Augustin devait partir pour la base militaire qui est pas loin de White Oak Station, et moi j'ai décidé de le suivre. En fait, j'étais... » Je ne sais pas pourquoi j'utilise le passé. Pourquoi j'ai du mal à dire la vérité. Bordel, avoues que tu l'aimes, ton meilleur ami. « Rah, je suis amoureuse de lui. Depuis pas longtemps. Les sentiments ça n'apparaît pas en un claquement de doigt, mais tu vois... c'est récent. Je suis pas certaine que ce soit réciproque. » Je fronce les sourcils. Je n'arrive pas à croire que je l'ai dis tout haut alors que je n'ose même pas le penser. « Ça ne faisait pas une semaine qu'on était arrivé, dans la maison que l'armée lui donne... et on s'est retrouvé dans la même chambre. Je te fais pas un dessin pour la suite. » Je souris, à moitié triste, à moitié amusée. « Toujours est-il que le matin j'étais nue comme un vers et plus seule que jamais, alors que lui devait déjà être dans l'avion. » Je ricane. En le disant comme ça, il a tout du parfait connard. Du grand salaud qui a tout foiré avec l'unique personne qu'il aurait dû conserver. Le pire dans tout ça, je crois, c'est que je n'arrive même pas à être véritablement en colère. Je lui en veux ; tellement. Mais le sentiment qui est le plus important aujourd'hui et comme depuis cinq mois, c'est la peur. Peur qu'il soit mort.
Nous nous mettons à rigoler de nouveau et je remercie intérieurement Shane de savoir changer de sujet et détendre l'atmosphère aussi facilement. C'est incroyable comme il arrive à me redonner le sourire et le moral en un rien de temps. « En parlant de surnom, c'est quoi celui qu'on te donne ? Shanou ? Shasha ? » Je pouffe de plus belle et soulève ma tasse en guise de bouclier. Sait-on jamais s'il a quelque chose contre les surnoms niais et aussi pourris. Quand on apporte la question de mon poids et de ma ligne, on reste tous les deux légers, sans se prendre la tête. « Ahah oui peut-être bien ! Peut-être que j'en prendrais même encore plus... Oh c'est pas grave, je pourrais toujours concourir comme mannequin taille large. » Je m'esclaffe, ne prenant pas du tout mal sa remarque. S'il l'avait lancé sérieusement peut-être que je n'aurais pas apprécié, et encore - j'aurais certainement su qu'il rigolait, au fond. Ce n'est pas dans mon habitude de me vexer pour des broutilles, de toute façon. L'ambiance joyeuse s'éteint malheureusement rapidement, un peu contre notre gré à tous les deux. J'aborde un sujet assez sensible, que je regrette d'abord - et au final, je me dis que ça lui fait certainement du bien d'en parler. D'autant plus à quelqu'un comme moi, qu'il ne connait pas encore énormément, et qui ne pourra donc pas le juger. Même si, si je l'avais connu davantage, je ne l'aurais pas jugé davantage - ce n'est vraiment pas mon genre. J'écoute avec attention ce que Shane me dit, sans jamais quitter son visage du regard, abandonnant mon croissant pendant un moment. Elle ne le croyait pas capable d'élever un enfant ? Je ne le connais probablement pas autant qu'elle le connaissait et pourtant ça se voit comme un nez au milieu de la figure qu'il aurait pu tenir ce rôle. Peut-être qu'il est un peu enfantin... Et alors ? Est-ce que ça veut dire qu'il ne peut pas prendre de responsabilités ? Au contraire, il aurait fait un père parfait - j'en suis sûre. « Je pourrais te dire la phrase bateau que tout le monde dit dans ces cas-là, "elle ne te méritait pas de toute manière", mais je ne suis pas certaine que ça t'aiderait beaucoup. » Je finis par dire, tout bas. Perdre la possibilité d'avoir un enfant, je n'ose pas imaginer la souffrance que cela peut être. Elle n'avait aucun droit de lui infliger ça. « Par contre je peux t'assurer une chose : tu trouveras une fille digne de toi, qui t'aimeras et qui ne t'abandonneras pas. Avec qui tu pourras avoir un enfant que vous élèverez, tous les deux. » Je souris, d'un grand sourire rassurant, sincère. Je peux lui faire cette promesse ; beau, gentil et intelligent comme il est, je ne me fais pas de soucis pour que quelqu'un la remplisse - Sawyer, ou une autre. Mais il trouvera la femme de sa vie, avec qui fonder une belle et grande famille. « J'espère qu'à ce moment-là on se parlera encore, toi et moi. »
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(#) Sujet: Re: i'm not the one you think i was (shane,azel) Ven 11 Avr - 22:09
Azel Novak
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(#) Sujet: Re: i'm not the one you think i was (shane,azel) Mer 16 Avr - 22:18
i'm not the one you think i was.
Shane ne passe pas par quatre chemins et me dit en toute franchise ce qu'il pense d'Augustin. Mon coeur se serre à ces mots durs mais je n'arrive pas à le contredire. Il a complètement raison. J'aurais seulement aimé que ce ne soit pas vrai. Augustin n'est pas courageux. Au contraire de ce que dit Shane, je ne suis même pas certaine qu'il soit allé au front par courage. Je n'en sais rien, en réalité. Tout ce dont je suis sûre c'est que cela fait cinq mois qu'il est parti, cinq mois que je suis enceinte, qu'il n'est pas à mes côtés et que je n'ai eu aucun mot de sa part. Shane est là, lui. Je souris. Il tente de me rassurer, tout de même. Il est adorable. « On verra bien. » Je me contente de dire, un sourire faible aux lèvres. J'espère être une bonne mère, j'espère qu'il reviendra. Oui. Mais le serais-je vraiment ? Finira-t-il par revenir ?
Nous rigolons de nouveau à propos des surnoms et je m'esclaffe à sa dernière blague et l'imitation d'un collègue imaginaire qui l'appellerait Shanou. Nous parlons ensuite de son ancienne petite amie, qui l'a quitté après lui avoir brutalement annoncé qu'elle avait avorté de l'enfant qu'ils auraient pu avoir. J'essaie d'être la plus douce possible, de lui montrer du mieux que je peux à quel point je le comprends, à quel point je le soutiens. Je finis par lui assurer qu'il trouvera la femme de sa vie, celle qui ne le décevra pas, celle qui ne le trahira pas. Je rigole à sa dernière question. Décidément, il sait comment dérider une ambiance. « Exactement ! » Je souris de plus belle. Je suis touchée quand il me dit que ce n'est pas dans son habitude de se confier. Même si on pourrait penser le contraire au vu de la certaine vitesse à laquelle il s'est mis à me parler de son passé, j'ai bien senti que ce n'était pas quelque chose avec laquelle il était très à l'aise. Il faut croire que j'ai su le mener dans une zone de confort, de confiance. Dans la même zone dans laquelle je me trouve, avec lui. J'ai l'impression que je pourrais tout lui dire et qu'il me comprendrait, sans jamais me juger. « Ça va venir. Quand tu auras confiance en elle, en cette femme, tu lui raconteras. Si elle est toujours là à la fin de ton récit, c'est que c'est certainement la bonne. » Je lui lance un sourire encourageant. Je ne vois pas ce qui pourrait faire fuir quelqu'un, dans ce que Shane m'a avoué. Au contraire, si j'étais dans la position d'une femme intéressé par ce beau pompier, je n'aurais qu'une envie: le protéger davantage, le garder auprès de moi et lui promettre que jamais au grand jamais je ne lui ferais subir une chose pareille.
Shane s'inquiète alors de l'heure et je jette un coup d'oeil à l'horloge du café, en me retournant. Waw, je n'ai pas vu le temps passer. Certes je peux le gérer comme je veux et je ne suis pas pressée, mais il ne faut pas que je prenne trop de retard quand même. Dans tous les cas, cela n'aura pas été du temps de perdu - loin de là. « Je ne sais pas si elle serait capable d'haïr quelqu'un. » Je rigole. Zoe ne s'énerve quasiment jamais. On se dispute régulièrement toutes les deux, mais c'est différent. En dehors de ça, je ne l'ai jamais vu hausser le ton, ni dire des méchancetés sur qui que ce soit. « Oh non, j'adore les pompiers légèrement dérangés. » Je souris amusée, et ajoute. « Mais seulement légèrement. » Je pouffe et sors mon téléphone portable. « Je t'écoute. » Je rentre le numéro qu'il me dit et lui envoie un sms pour qu'il ait mon numéro, lui aussi. Je range ensuite mon portable dans ma poche et sors à mon tour mon porte-monnaie. « Tu paies les chocolats chauds, mais je m'occupe des croissants ! » Je souris, dépose une pièce de deux dollars sur la table et me lève en m'appuyant sur la table. Je récupère la veste de Shane et la passe autour de mes épaules. « Tu m'accompagnes jusqu'à la boutique ? » Je lui demande, enjouée. Autant profiter du manteau encore quelques minutes - et profiter de Shane, surtout.
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(#) Sujet: Re: i'm not the one you think i was (shane,azel) Mer 23 Avr - 20:41
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(#) Sujet: Re: i'm not the one you think i was (shane,azel)