" Tu es une de ces attirances auxquelles on ne peut résister. "

Je suis là, assis derrière la porte de ma propre salle de bain a essayé de faire comprendre à une tête de mule handicapée des sentiments qu'elle n'a pas à fuir. Je suis en train de faire ce que toutes mes anciennes conquêtes auraient aimé que je fasse pour elle. Elles ont toutes attendu mon retour, mes mots rassurants, ma présence mais je les ai toujours ignoré, n'étant absolument pas touché par ce qu'elles pouvaient ressentir. Mais aujourd'hui c'est différent parce que de l'autre coté de la porte se trouve Cassie et Cassie n'est pas n'importe qui. C'est la fille qui me fait vibrer à mes dépends, celle qui me rend accro contre mon gré, celle que j'ai hâte de retrouver alors que je n'ai jamais, au grand jamais, ressenti ce besoin. Mais c'est elle. Et pour une raison qui m'échappe, je m'attache à elle. Vraiment. Et donc, que trouve-t-elle à me répondre en ouvrant enfin la porte ? Qu'elle veut mettre un terme à tout ça, autrement dit notre relation, et qu'elle préfère s'en aller avant que ça dégènère. Et là je ressens quelque chose d'encore plus méconnu pour moi : de la peine. Oui, ça me touche qu'elle veuille tout quitter comme ça. Pourtant je ne réagis jamais comme ça. Mais là ça me touche vraiment. A tel point que je ne me sens pas la force de suite de me lever pour la rattraper ou pour lui dire le fond d ma pensée. Je ne sais pas si je suis triste, si je la hais ou si je l'aime, si je lui en veux ou pas, si j'ai envie de la retenir ou de la foutre dehors après ce qu'elle vient de faire et de dire. Je ne sais plus. Je reste alors assis là, contre a porte, sans pouvoir réagir. Jusqu'au moment où elle revient, s'excusant, m'embrassant comme un baiser d'adieu et me demandant ensuite de ne pas lui en vouloir. C'est là que mon instinct reprend le dessus, instinct qui me fait passer la main derrière sa nuque alors qu'elle tente de se relever, instinct qui l'attire vers moi pour l'embrasser avec une fougue que je ne me connaissais que dans les instants les plus intimes. Il y a des baisers qui veulent dire je t'aime, d'autres je te veux, d'autres j'ai envie de toi, et je crois que celui là veut tout dire en même temps. Il veut dire tout ce que je n'arriverai pas forcément à lui sortir de but en blanc, je me connais. Je fais alors durer ce baiser, laissant ma main glisser jusqu'à sa joue. Je finis par prendre quelques centimètres de recul, nos lèvres restant très proches, nos regards perçants, profonds et visiblement émus se font face. J'avale difficilement ma salive et tente de calmer les battements de mon coeur qui s'emballe pour pouvoir lui répondre " Vas-y maintenant, casses toi. Je te retiens plus. Je t'ai assez retenu pour rien. Y'en a des dizaines qui n'attendent que ça. Alors dégages. Mais tu vas le regretter toute ta vie, crois moi. " Mes mots sont durs, violents, forts mais ils avaient besoin de sortir. Pourquoi je lui dis qu'elle le regrettera ? Parce que je suis l'homme parfait ? Pure marque d'arrogance ? Loin de là. Je lui dis pour la simple et bonne raison qu'on est fait l'un pour l'autre. Elle le sait, je le sais. On le sait tous les deux et elle comprendra très bien ce que je veux dire. Pourquoi ? Parce que malgré mes mots dignes d'une rupture, ma main reste collée à sa joue comme pour la retenir, mon regard figé dans le sien. Le même regard que le premier soir, empli de sentiments en plus. Je reste alors là, assis, elle accroupie devant moi et j'attends. Je déteste attendre. Mais je ne ferai rien d'autres.