Aimer, c'est espérer tout gagner en risquant de tout perdre et aussi parfois accepter de prendre le risque d'être moins aimé que l'on n'aime.
premier chapitre.Ma mère, Ann était assise sur l'une des chaises qui se trouvait autour de la table en chêne brut de la cuisine. Statique, silencieuse elle tenait du bout de ses doigts un dossier assez épais avec plein d'écriture illisible d'où je me trouvais. Je n'osais m'avancer ou même dire quoi que ce soit, car je savais ce que tout cela signifiait. C'est étrange le sentiment que l'on peut ressentir lorsque sa famille se déchire et tombe en morceaux après tant d'année. Je ne savais pas si je devais aller prendre ma mère dans mes bras et lui dire que tout allait bien se passer, qu'elle était une femme forte et débrouillarde. N'est-ce pas hypocrite ? «
maman.. » lui soufflais-je en m'asseyant en face d'elle seulement je n'avais pas tellement les mots, car moi-même je ne comprenais pas ce qu'il se passait. Ann avait l'habitude d'être une mère très aimante et protectrice, prête a tout pour le bonheur de sa famille. Elle avait sans cesse le sourire même lorsque tout allait mal, seulement pour la première fois je vis dans le regard bleuté de ma mère un vide enfaîte c'était le néant totale. Perdu, seule, inconsolable je la sentais loin de moi, loin du réconfort qu'un fils peu apporté dans ce genre de situation.
Malheureusement pour moi je n’eu pas le temps de prouver a ma mère qu’elle pouvait évoluer sans lui et que j’étais présent pour elle, qu’elle allait pouvoir refaire sa vie puisqu’elle avait déjà prit les devants. Un matin d’hiver encore malade de la grippe que j’avais eu peu de temps avant je descendis titubant, la tête encore dans mon rêve, en direction de la cuisine. Un mauvais vent se fit ressentir, la maison était vide du moins elle le paraissait. Sur la table de la cuisine, une lettre posée en appui sur le vase. Un prénom, le mien.
« mon chéri, pardonne moi de te faire une telle chose mais je ne peux plus. La vie est trop difficile et je n’arrive plus a vivre dans cette maison qui fut la notre, celle de toi, moi et ton père. Je t’aime d’un amour inexplicable seulement il faut que je parte comprend-le. Je pars en Floride rejoindre ta tante à Tampa. S’il te plait prend soin de toi, bat toi pour se que tu veux et se que tu es. Je t’aime, maman. »second chapitre : trois ans plus tard.«
tu crois qu'il fera quoi plus tard ? », installé dans un parc, sous un doux soleil d'été ma fiancée me posa cette drôle de question à laquelle je ne savais pas tellement quoi lui dire. «
je ne sais déjà pas ce que je vais faire et lui il n'a que quatre mois. Attend qu'il marche, parle, écrive et on y pensera non ? » lui répondis-je d'un ton ironique. Avoir un enfant était loin d'être mon projet d'avenir, enfaîte je n'avais aucun projet d'avenir. J'avais quelques idées qui me venaient, une passion qui pourrait devenir réalité seulement pour le moment je ne pouvais pas me le permettre. J'étais un père et je n'avais en aucun cas envie d'offrir une mauvaise vie à mon fils, comme tout père d'ailleurs.
Avec les trois précédentes années que j'avais vécus puisque payer un loyer du jour au lendemain, vivre seul, se voir fermer beaucoup de porte, car majeur et plus personne pour assurer vos arrières, ne plus pouvoir compter sur une source fiable se fut difficile mais j'étais très heureux de voir que j'avais réussi à refaire ma propre famille. Malgré la déception que mes parents m'ont offerte, j'ai tout de même rien à dire sur mon enfance et mon adolescence. Ils m'avaient inculqué des valeurs sûr auquel je me rattachais dès que j'en avais l'occasion comme pour l'éducation de Jules.
troisième chapitre : quatre mois plus tard.Je sais plus quoi écrire, quoi dire. J'ai l'impression d'écrire pour me répéter, car ma vie n'est qu'un simple cercle vicieux qui me ramène toujours à ma solitude légendaire qui me suit depuis trois ans maintenant. Oui elle est partie comme la première femme de ma vie, sauf qu'elle n'a rien laissée derrière elle, simplement son fils. Père célibataire, je comprends ce que vive certains. Je comprends au combien la société d'aujourd'hui est loin d'être facile: Stéréotype par mon célibat, par mon enfant, par mon âge. J'ai envie hurler sur les toits et dire de me lâcher : stop les critiques je n'ai rien. Je ne sais pas ce qu'il me passe par la tête, je ne comprends pas mon comportement. Je fais tout à l'envers comme si ce second abandon avait été de trop. C'est dur de décrire combien je me sens seul, mais je compense avec mes moyens pour oublier et mon fils. Jules ne vit plus avec moi, je n'ai pas les moyens de m'en occuper avec le peu d'argent que je gagne. Il vit au côté de sa grand-mère, je le vois de temps à autre lorsque j'en ai l'occasion.Peut-être qu'un jour j'aurais une vie.. normale et simple.