Je marchais machinalement à travers la ville, je devais aller acheter de la bouffe et l'épicerie en bas de chez moi étant fermée j'étais partis à la recherche de n'importe quel petit magasin qui ferait l'affaire. Ce genre d'activités quotidiennes mais hautement rébarbatives me faisaient prendre conscience que ma vie que j’espérais palpitante après avoir quitté la maison, s’avérait en réalité d'un ennuie profond.
C'était souvent dans ce genre de moment de solitude durant lesquels j'étais perdu dans mes pensées que son visage m'apparaissait, comme dans un rêve... Et chaque fois ce poids dans ma poitrine se faisait ressentir avec force, le poids du regret et de la honte. Comment avais-je pu l'abandonner? Il était si jeune et il paraissait si fragile... Je me détestais profondément d'avoir fait ça, j'avais agit comme un putain d'égoïste. Et aujourd'hui je ne savais même pas où il était, s'il allait bien et toutes ces questions revenaient encore et encore dans mon esprit.

Enfin, j’aperçus un petit commerce au coin de la rue, je marchais lentement jusqu'au magasin avant d'ouvrir la porte. C'est à ce moment que je le vis, il avait la tête baissé et des mèches de cheveux roux cachaient ses yeux, mais c'était bien lui, mon frère, Dolfi. Un sentiment étrange s'empara de moi, mais la joie dominait toutes mes autres émotions. Je fis quelques pas en direction du comptoir quand il releva la tête.

A lire avec ceci : https://www.youtube.com/watch?v=nVjsGKrE6E8

Mes yeux ne quittaient pas les paquets de Marlboro, et je sentais lourdement la présence du client  comme un poids phénoménale sur mes épaules. Je sentais qu'il m'observait, qu'il me fixait, mais je n'osais pas lever les yeux. J'avais peur. Je pris du temps avant de balbutier un son étrange.

- Mmmh, que voulez-vous ? Cigarettes ?

En attendant la réponse, je consultais machinalement la liste des marchandises à ranger. Je commençais à stresser de plus en plus. Était-ce un braquage ? Mais qui voudrait braquer une pauvre épicerie comme ça ?  A sa réponse, je saisis mon courage à deux mains, ne comprenant strictement rien. Je contrôlais mes membres qui tremblaient et haussa lentement la tête.

Ayden.

Non, ce n'était pas possible. Non...ce n'était pas lui. Incroyable, il me perturbait tellement l'esprit que je voyais sa tête sur mes clients ahahah ! J'éclatais de rire mais me calmais de suite. Ses fins yeux d'amandes, son visage petit, son nez relevé, ses minces lèvres...non...c'était lui ! Ce n'était pas possible ! Mais, soudain, une effroyable secousse traversa mon corps. Il était là, lui, que j'attendais depuis si longtemps. Des frissons parcoururent mon corps, et les larmes noyaient mes yeux. Je sentis une rage féroce et folle monter en moi. Je contractais mes bras, serrais les poings sous la tension et le fixais d'un regard noir et profond. Un regard qui traduisait tout le malheur que j'avais subit pendant toutes ces années, ces années en son absence que j'endurais, malheureux. Tout ça...il aurait pu m'aider, mais il s'est barré comme ça, pendant mes douze ans. Et là, il se pointe, avec son visage concentré ? J'eus soudain du mal à respirer. Je prenais de bonnes grosses bouchées d'air pour ne pas tomber dans les pommes, mais je ne pouvais me calmer.
Je lui flanqua un poing fracassant, à son visage net et perdu. Je vis le sang éclabousser sur ma veste et je tombai sous l'élan sur le comptoir.
Perdu à tout jamais, je ne savais vraiment pas quoi faire. Moi, qui était venu à White Oak Station pour aller mieux, moi qui m'était forgé un cœur et un corps de fer pour surmonter les obstacles de la vie, je le vois soudain ? Mais...je devais l'accepter. Je l'aimais...c'était un frère si bien...si confiant.

Sans réfléchir, je bondis du comptoir d'une mains, et le serrais de toutes mes forces dans mes bras. Il m'avait tellement manqué...il était enfin là, mon frère...je devais me contenter de ce qu'il se passait. Et ne plus réfléchir au passé. C'était l'objectif que je m'étais fixé, et je n'arrivais pas à le respecter...tant d'émotions me submergeaient, que je ne pouvais articuler ne serais-ce qu'un mot. Je lui donnai une étreinte si féroce et à la fois si tendre que j'en oubliais la douleur, mes larmes coulaient abondamment. J'étais Isis, qui tenait son frère Râ mort décapité dans ses bras. J'étais Isis, qui créa le Nil de ses larmes. Mais moi, mon frère n'était pas mort, justement. Il était là, merveilleux et beau comme il y a sept ans. J'étais tellement joyeux, détendu, ma tête posée sur sa poitrine, où j'entendais son cœur danser à l’intérieur...son corps rassurant, je le tenais enfin. Il n'avait vraiment pas changé. Je pris son visage au creux de mes mains et appuya mon front contre le sien, ressentant le plaisir le plus splendide et le plus formidable qu'il pouvait exister. Sa magnifique boucle d'oreille à l'oreille gauche resplendissait et m'éblouit, la même d'il y a sept ans... J'étais si heureux que mon sourire paraissait si con...je restais dans ses bras, tel un chaton au creux du ventre de sa mère. Tel un oiseau dans son nid, le plus confortable au monde. Je sentais son cœur battre face au mien, je sentais son corps chaud, dont j'avais besoin. Sa peau douce, ses yeux sublime...Il était là ! Enfin...

Je me sentais si bien...

Quand il me vit, ses yeux devinrent noirs et il me regardait avec tant de haine que je crus m'effondrer sous le poids de la culpabilité. Le sentiment de joie qui m'animait avait été remplacé par un mal-être, il me nouait le ventre et j'avais envi de vomir. J'avais été si naïf... Comment avais-je pût croire qu'il serait heureux de me voir après ce que je lui avais fait...l'espace de quelques secondes, je me dis que la meilleure chose à faire serait de fuir, comme d'habitude. Afin qu'il m'oublie définitivement.

Je baissait la tête quand je sentis son point s'écraser contre ma mâchoire. Je fus propulsé en arrière et le sang coulait de ma lèvre inférieure. Des larmes prirent forme aux coings de mes yeux, j'étais détruit par cette colère et cette haine qui animait mon frère. Désormais ça ne faisait plus aucun doutes, mon propre frère me haïssait, l'être qui m'était le plus cher au monde me détestait.

Soudainement, il sauta au dessus du comptoir et me pris dans ses bras, j'étais complètement perdu, je ne comprenais rien une fois de plus. Quand je sentis avec quelle force il m'encerclait de ses bras finement musclés, mes doutes s'envolèrent et laissèrent place à bonheur sans limite. Je le serrais à mon tour, mes bras protecteurs envelopèrent son corps fin. Je posais ma tête sur la sienne en fermant les yeux. Pour la première fois je me sentais à ma place, et elle était aux côtés de mon frère, Dolfi.

Dans centre étreinte, je faisais passé toute l'affection que j'aurais du lui donner et que j'avais contenue en moi. Au bout quelques minutes il s'écarta un peu, laissant un léger vide dans mon coeur qui était déjà en manque de sa tendresse. Puis, de ses mains fines, il pris mon visage et me regarda. Je l'observais en silence. Il avait changé, son visage n'était plus celui d'un petit garçon, mais il avait gardé sa finesse. Ses yeux montraient qu'il avait versé beaucoup trop de larmes... Je me perdis dans son regard avant de continuer mon observation. Sa peau était restée très pâle, comme l'ivoire, comme celle d'un ange. Un sentiment de fierté s'empara de moi quand je me rendis compte que mon petit frère était magnifique. Je regrettais de ne pas avoir assisté à cette transformation.

"Je suis désolé... Tu m'as tellement manqué..."

Je prononçais ces mots dans un souffle, des larmes roulèrent sur ses joues, je les essuyais avant de le reprendre dans mes bras avec force.

"Je ne te lâcherais plus, je ne ferais pas deux fois la même erreur. Je te le promet."

Je fis quelques pas en direction de la porte et tournais la pancarte sur "FERME". Je le pris par le bras et l'emmenais au fond de la réserve où je trouvais ce qui devait être un salon dans lequel trônait un canapé et un frigo.

"Nous serons plus tranquille pour parler"

Dit-je avant de m’asseoir. Il fit de même et se colla contre moi, sa chaleur me remplissant de bien être. Nous avions tant de choses à nous dire, sept années étaient passées, alors par quoi commencer?

Je le vis se lever et aller vers le frigo avant de me tendre une bière. Je soupirais quand j'eu une impression de déjà vu, oui sept ans auparavant, nous parlions et riions des heures durant... Mais je l'avais retrouvé, mon petit frère était désormais à mes côtés et je tenterais de me rattraper au maximum. Il me coupa dans mes pensées.

"- Ah làlà... par où commencer ?"

Je ris nerveusement. Je voulais tout savoir de sa vie, tout ce que j'avais raté, tous les pleurs que j'aurais dû apaiser, tous ses moments de joie auxquels j'aurais dû assister.

"-A toi l'honneur je crois que tu as beaucoup de choses à me dire p'tit frère." lui lançais-je en souriant.

Il parût réfléchir quelques instants.

"- Tu sais, ce qu'il faut savoir au début, c'est que ces années sans toi, c'était un pur désastre, j'ai passé des années d'horreurs et j'ai pas forcement envie de te raconter ça. De plus, ce serait trop long, ce que je pourrais te dire, c'est pourquoi."

Un coups de poignard en plein cœur, voilà ce que je ressentais. Je me doutais qu'il n'avais pas eu la vie facile et je m'en savais responsable, mais l'entendre de sa bouche était encore plus difficile. Je respirais le plus calmement possible, il ne fallait pas que je craque, je devais écouter ce qu'il avait à me dire et on s'occupera de mes états d'âme plus tard.

"-Je t'écoute." Ma voix que je voulais rassurante était tremblante.

Visiblement il voulait me dire quelque chose de difficile à exprimer, il paraissait nerveux. Moi aussi je commençais à avoir peur, qu'est ce qui pouvait le mettre dans cet état là?

"- Ayden, j'ai des attirances pour les mecs."

Je soupirais, rien de grave alors. Puis j'analysais de nouveau la phrase dans ma tête... Quoi? Alors la cause de ces années d'horreurs c'était son orientation sexuelle? Je bouillonnais de rage en me disant que mon frère, l'être le plus pure que je connaisse, avait du faire face aux pires connards. Je connais bien la haine qui peut habiter les gens lorsqu'ils sont face à quelqu'un de différent... J'avais eu beaucoup de mal à y faire face. J'étais fière de lui, il ne pouvait pas connaître ma réaction et malgré cela, il avait assumer ce qu'il était, la tête haute. Il était bien plus courageux que moi finalement...

"-Je ne t'ai toujours pas dit pourquoi je t'avais abandonner il y a sept ans, n'est-ce pas?"

Je pris une grande respiration, et regardais fixement ma bouteille de bière.

"Si je suis parti c'est parce que je suis un lâche, un égoïste. Après avoir été traiter comme une sous-merde par le garçon que j'aimais comme un fou, oui j'ai bien dis le garçon; je n'ai pas eu le courage d'affronter les parents, je n'ai pas eu le courage de subir les insultes aux lycée... J'étais détruit Dolfi, ce connard que j'ai aimé m'a détruit et je n'en pouvais plus... Je devais respirer, m'assumer, me reconstruire... Je suis tellement fière de toi si tu savais. Sans sourciller, tu as assumer qui tu est comme jamais je n'aurais pu le faire il y a quelques années. Je t'admire, malgré les apparences, je suis plus fragile que toi et tu es bien plus courageux."

Durant mon monologue je m'étais mis à pleurer, je n'osais pas le regarder, je devais sûrement -lui inspirer de la pitié et je ne voulais pas voir cela dans son regard. Pas dans ce regard si beau et si pur.

Le regard toujours dans le vide après mon monologue, je le sentis me prendre lentement dans ses bras. D'abord très surpris, je compris qu'il ne m'en voulait pas, encore mieux, j’eus l'espoir qu'il me comprenait. Qu'il comprenne pourquoi j'étais partis, qu'il comprenne aussi que je serrais la dernière personne au monde qui pourrait lui reprocher d'être homo', et enfin qu'il comprenne à quel point je regrettais ce que j'avais fait. Je le serais fort contre moi, m'accrochant à lui comme à une bouée de sauvetage.

"- Tu n'es ni lâche, ni égoïste. Ayden, sérieux, culpabilise pas. T'as mis du temps à assumer, c'est tout. T'as vraiment pas à m'admirer, tu sais. Moi, j'ai vraiment mit énormément de temps pour assumer mon orientation sexuelle aussi. Nan mais sérieux, j'en suis même pas encore sûr. J'me présume comme bi', tu vois. Mais tu es vraiment gay ? Et puis, je te comprends. Avec les parents c'est pas facile. Lorsque je leurs ai avoué, ils m'ont dit que j'étais qu'un gay de merde, alors génial le coming-out. Ils m'ont repoussé, en disant que j'étais qu'un fils à chier et du coup je me suis barré d'la maison. Quand j'suis arrivé à White Oak Station, j'me suis forgé un cœur plus fort, plus puissant. Mais en dessous, tu sais toi même que y'a pas plus fragile..."

Sa main caressant mes cheveux me faisait me sentir incroyablement bien, je me blottis contre lui et je l'écoutais attentivement. Dolfi avait toujours été trop modeste, bien sûr que j'avais des raisons de l'admirer! Lui, il avait au moins eu la force de le dire aux parents, lui, il m'avait tout de suite dit qu'il était homo, lui,... il était lui tout simplement. Il était fragile certes, mais pour moi il était très courageux. Sa fragilité faisait de lui un être sensible, son courage faisait de lui une personne forte, une force cachée mais qui était bien présente. En cela il était unique.

Quand je sus les choses horribles que lui avaient dit les connards qui nous servaient de parents, des larmes de rage et de tristesse me montèrent aux yeux... Il avait dû affronter tout ça seul, putain j'aurais dû être là! J'aurais dû le protéger de la stupidité de nos géniteurs, j'aurais dû être à ses côtés, j'aurais dû... Non! Il fallait que j'arrête de ressasser le passé encore et encore. Je ravalais mes larmes et je me calmais. Puis je tournais ma tête vers lui.

"Oui Dolfi, je suis gay à 100%. Après m'être fait jeté par le mec dont je t'ai parlé, j'ai essayé avec une fille... ça a été carrément catastrophique. Donc maintenant j'suis sûr, lui dis-je en souriant, un sourire qui s'effaça bien vite, je le regardais dans les yeux. Mais je maintiens ce que j'ai dis, tu es plus courageux que tu ne le penses."

J'affirmais ça avec toute la conviction que j'avais, ça n'était pas des paroles en l'air, je le pensais vraiment.  Puis voyant qu'il prenait sa bière je fis de même avant de m'affaler sur le canapé. Je sentis son corps s'affaler à son tour sur le mien. Je passais mes bras autour de lui et le serrais tendrement. Je soupirais de bonheur, j'étais bien et grâce à ses paroles rassurantes le poids de la culpabilité s'était alléger.

"Bon je crois qu'on a assez parlé du passé, qu'est-ce que tu deviens p'tit frère?"

N'ayant aucune réponse, et aucune réaction, je m'apprêtais à reposer ma question quand je le vis ouvrir la bouche pour parler.

- Mmmmh, je vois...courageux ? J'espère. Tu es enfin revenu, et maintenant, je compte rester aussi courageux que Mimi Mathy dans un concours de Basket. J't'aime...et tu t'échapperais plus, chenapan, tu restes dans mes bras. J'ai retrouvé ma vie, alors je compte la garder ! Pour ce qui est de maintenant, tu sais, y'a pas grand chose. Je travaille dans une petite épicerie minable mais là je fais ma dernière année pour devenir enfin journaliste ! Je suis trop content. Et toi ? Ta vie ici ?

J'éclatais de rire à sa comparaison farfelu. Puis je souris et le collait un peu plus contre moi aux paroles qui suivirent, ne t'inquiète plus pour ça Dolfi, maintenant que j'ai savouré ta présence à mes côtés, je crois je ne pourrais plus m'en passer. Ton absence est devenue en quelques heures inimaginable. Je m'apprêtais à dire quelque chose que j'avais beaucoup de mal a exprimer, même a mon frère, mais c'était important pour moi qu'il le sache.

-J'.. j't'aime aussi p'tit frère. Balbutiais-je en tentant de reprendre mon souffle et de changer au plus vite de sujet. Alors comme ça tu vas être journaliste? J'suis super content pour toi! Moi j'suis bibliothécaire, trop classe hein? Et j’étudie pour travailler dans une maison d'édition. Et sinon t'as pas un mec ou une copine? Beau comme tu es ils sont tous en train de te baver dessus nan?

Je lui fis un clin d'œil en souriant, je plaisantais mais pas tant que ça, mon petit Dolfi était devenu un canon! Mignon, musclé et avec une sacré gueule d'ange, j'en serais presque devenue jaloux! Je lui souris encore, toutes les minutes qui passaient me rappelaient que c'était bon de passer du temps avec lui et de parler.

Après mes compliments on ne peut plus sincères, je vis un magnifique petit sourire illuminer son visage. C'est vrai que ça avait de quoi le surprendre, je ne suis pas à l'aise avec ce genre de remarques, mais le voir heureux me rendait heureux. Et pour ça je pouvais bien m'ouvrir un peu à lui. Il passa une main dans ses cheveux soyeux et ouvrit la bouche pour parler.

"- Bibliothécaire ? Bravo ! Ca ne m'étonne pas vraiment, j'étais persuadé que tu avais un métier de ce genre, vu la passion de la littérature que tu possédais quand on était jeune...toujours à lire tes romans. Et nan, l'amour n'est pas au rendez-vous...t'es gentil, toi aussi t'es magnifique, tu sais ! Mais je ne suis pas vraiment amoureux en ce moment, et toi ?"

Un sourire niais éclaira mon visage, "magnifique"... Il était vraiment adorable mon petit frère. Je le vis se crisper quand il évoqua son célibat, je fus un peu attristé de le voir mal, même l'espace de quelques secondes.

" -Moi aussi je n'ai de sentiments pour personne en ce moment. Mais c'est pas grave je préfère attendre d'être avec la bonne personne plutôt que de tomber sur des connards!"

Mes paroles se voulaient un peu réconfortantes. Je passai ma main sur quelques mèches rebelles qui tombaient sur son front, quand il se leva subitement pour finalement revenir avec des enceintes et son iPhone.

Il les posa à côté de moi quand j'entendis les premières notes de Let it be.
Un immense sourire se peint sur mon visage... Je revis toutes les fois où écoutions cette chanson, l'un à côté de l'autre... Il commença à chanter et je restais là, sans rien dire, chaque paroles ramenant en moi le souvenir lointain de notre complicité qui ne s'était jamais vraiment effacée.

Cette chanson résonnait dans mon être me rappelant que nous étions toujours aussi proches, que malgré toutes ces années passées loin l'un de l'autre nous étions liés à vie, peut importait la distance, notre lien allait au delà de tout. Je le regardais, ses lèvres se mouvant gracieusement, à cet instant précis, plus que jamais, j'étais heureux. Je me levai et le pris dans mes bras avec force et tendresse. Des larmes prenant formes aux coins de mes yeux. Oui j'étais un peu trop émotif, mais j'avais mes raisons, j'étais au près de Dolfi, j'étais au près de la personne qui comptait le plus pour moi, j'étais au près de mon frère.