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 + Crazyness is just a name feat. Ezra

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Message(#) Sujet: + Crazyness is just a name feat. Ezra + Crazyness is just a name feat. Ezra EmptyJeu 27 Juin - 21:13


Crazyness is just a name
harmony & ezra.

 




Le réveil a à peine le temps de finir de sonner que je me lève, me douche et m'habille avant de m'occuper de ma fille. Je suis comme ça, au taquet. Je n'arrive pas à lézarder au lit. Je fais promettre à Solange d'être gentille et sage aujourd'hui parce que maman a beaucoup de choses à faire et qu'elle ne peut pas aller à la garderie. On quitte la maison, chargée comme un mulet. Direction le studio de danse. J'installe ma fille dans un coin et mes premiers élèves arrivent. Ca me permet de ma changer les idées et de pas trop penser à tout ce qu'il se passe dans ma vie ne ce moment. Lorsque je suis sur les planches, j'oublie tout. Seul la danse ne compte. La matinée passe malgré tout très vite. Lorsque mes élèves quittent la salle, je m'allonge dos contre le sol et prend quelques minutes pour me calmer et respirer profondément. Cette matinée où il a fallu improviser depuis le réveil m'a un peu chamboulée et maintenant que la pression retombe, je préfère essayer de gérer mes crises d'angoisse. Solange s'avance vers moi à quatre pattes et se blotti contre moi. Qu'est-ce que je ferais sans ma fille? C'est pour elle que j'essaie d'aller mieux...

Quand je lève l'heure, je constate que je suis à temps. J'ai une demie heure pour aller me chercher à manger et aller au centre pour ma réunion de groupe. La seule chose qui me donne envie d'y aller est de savoir que je vais voir Ezra... Je retire ma tenue de danse et opte pour un jean serré, un haut noir et attrape mon manteau rouge. J'aime les couleurs, ça m'égaie un peu. Bref, je file au premier fast food que je trouve, fille sous le bras et sac de sport sur l'épaule. Je pose la petite vers le coin jeux et m'enfile dans la queue. Il est l'heure du repas et le restaurant est bondé. Je vois les minutes défilé et je commence de plus en plus à perdre patience. Surtout ne pas m'énerver et ne pas penser à toute cette foule. Lorsque j'arrive enfin en caisse, je suis officiellement en retard. Je lâche un juron, attrape mon sac avec mon menu et file chercher ma fille. Parmi tous les gamins, je ne la distingue pas. « Solange? Maman veut pas se cacher, on est pressée... » Elle n'a que trois ans, elle ne peut pas faire tous les jeux, elle devrait être exactement au même endroit où je l'ai posée. Je commence légèrement à paniquer et arrive même au point de demander à chaque gamin s'ils ont vu ma fille. Petite blonde bouclée aux grands yeux bleus. Mais tous se foutent de ma tête. Je recule, sous le choc. Ma fille a disparu. Je commence à me faire des scénarios de fou dans la tête alors que la panique m'envahit. Sans réféchir plus longtemps, je pousse tous les gamins à la recherche de ma fille dans l'espace jeu. Je l'appelle, je sens les larmes monter. On reviendra pour le self contrôle. Tout d'un coup, une employée du fast food me tape sur l'épaule. Je lui beugle dessus mais me rend compte qu'elle tient Solange dans ses bras lorsque je lui fais face. Je prends ma fille dans mes bras et fonds en larmes, à bout de force. Ca m'énerve. J'en ai marre. J'ai réussi à maitriser toute la matinée et voilà que j'ai bêtement craqué. Les parents autour de moi me fixent, ahuris. Mon Dieu, j'aimerais pouvoir me cacher dans un trou à souris en ce moment même.

Complètement désemparée, je sors du fast food en serrant Solange contre moi, retenant de nouvelles larmes. A l'arrière du volant, je nettoie rapidement mes yeux de pandas à cause du maquillage qui a coulé et jette un dernier regard à l'arrière. Ma petite fille est installée dans son siège, elle est seine et sauve. Bien entendu, le temps que tout ça se déroule, j'ai loupé une bonne partie de la séance. Je craque une nouvelle fois, mon front se posant contre mon volant. Je suis une mère indigne, je n'arrive même pas à tout gérer... Il faut quand même que je me rende au centre... Je crois que si je me dépêche, j'arriverais à voir Ezra. Lui seul pourra me redonner le sourire et me rassurer. D'ailleurs, je ne sais pas comment il fait ça. Il n'a pas besoin de me toucher ou de dire quoi que ce soit. Rien que sa présence m'apaise davantage que toutes ces pilules que je suis forcée d'avaler matin et soir...

Après m'être plus ou moins remise, je me mets en route pour le centre psychologique qui n'est pas loin, heureusement. Je me gare n'importe comment - la conduite ce n'est pas mon fort - et sort Solange de son siège auto. Y a des moments, je regrette qu'elle marche aussi bien pour son âge et y en a d'autres où j'aimerais qu'elle puisse courir comme une gazelle. Je n'ai pas envie de louper Ezra. Heureusement, j'arrive juste à temps devant la salle. Les autres patients sortent et j'attends sagement le jeune homme, ma fille dans mes bras, malgré le poids qu'elle pèse à présent. Un jeune homme aux cheveux bouclés passe devant moi, je lui attrape le bras mais le retire immédiatement, ne voulant pas lui faire peur avec ce genre de geste. Lorsqu'il lui retourne, je lui fais un sourire qui ressemble davantage à une grimace. « Je suis désolée d'avoir manqué la séance... J'ai eu... Des petits soucis. »

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Azel Novak

Azel Novak
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Message(#) Sujet: Re: + Crazyness is just a name feat. Ezra + Crazyness is just a name feat. Ezra EmptyVen 28 Juin - 23:34

crazyness is just a name.
Ezra s'était réveillé en sueur et les mains tremblantes, encore une fois. Il avait entendu du bruit, provenant du fin fond de la demeure. De la porte menant à l'arrière du jardin. Il en était sûr. Encore englué dans ses cauchemars, il était persuadé qu'on venait le chercher. Qu'ils venaient le chercher. Il s'arma d'un chandelier sans valeur mais bien costaud, et s'avança prudemment dans les dédales de la grande maison où il logeait. Ezra n'avait pas encore l'esprit clair. Il n'était que six heures du matin, après tout. Tout ce à quoi il pensait, c'était qu'ils le frapperait si lui ne le faisait pas avant.


Ezra en avait vu de toutes les couleurs, des vertes et des pas mûres. Pas des prunes, non. Quoique, au sens métaphorique, peut-être que si. De partout, il avait été méprisé, dénigré, insulté. Que ce soit à l'école primaire, au collège ou au lycée, le garçon avait été la cible des moqueries et des méchancetés de ses camarades. Pourquoi ? Ezra se l'était posé souvent, cette question-là. Pourquoi lui ? On dit souvent que dans toute société, il faut un bouc émissaire. Que ce soit la société au sens large, ou les plus petits groupes, comme une classe d'élèves. Ezra était ce bouc émissaire. Ses parents, ses oncles et tantes, ses grands-parents, sa sœur, ses cousins et ses – très rares – amis le décrivait comme le plus gentil garçon au monde. Ils avaient tout à fait raison. Mais c'est malheureusement ce qui causa sa perte.


Ezra était la bonté même. Il était toujours là pour les autres, et voyait toujours le bon côté des gens. Enfin ça, c'était avant. À présent, il voyait le mal partout. Il avait peur de tout, et de tout le monde. Constamment, il pensait qu'ils lui voulaient du mal. Alors il sursautait, s'éloignait, courait, revenait, s'excusait, repartait. Il vivait dans la peur, une peur que peu de personnes arrivait à apaiser. Son psychiatre ne faisait pas partie de celles qui le calmait. Harmony si.


Ezra s'était dirigé en silence jusqu'à la fameuse porte d'où provenait le bruit, et tremblotant des pieds à la tête, appuya sur la poignée. Elle était bloquée. Après avoir vérifié plusieurs fois la veille, il aurait dû le savoir. Le jeune homme la déverrouilla, et jeta un coup d’œil dans l'arrière cour, baigné d'une faible lueur matinale. Il n'y avait personne. Comme toujours. Ezra retrouva ses esprits et regarda d'un air hébété le chandelier qu'il tenait entre ses mains. Il ravala un sanglot, et se laissa glisser sur le sol.


※ ※ ※

Siskind n'était pas en avance. Il était arrivé alors que le psychiatre appelait une dernière fois les possibles retardataires. Excusez-moi du retard, balbutia le blond, essoufflé. Ces séances de groupe l'angoissait toujours autant, mais il se faisait violence pour y assister. Il voulait sortir de sa situation, il voulait enfin aller bien. Savoir ce qu'être heureux voulait dire, savoir ce que libre voulait dire. Libre de lui même, libre de ses angoisses. Il avait toujours la boule au ventre, quelques secondes avant d'entrer dans la salle. Et puis son regard accrochait celui de cette jeune femme, qu'il avait rencontré quelques semaines plus tôt, et son pouls ralentissait. Souvent, Ezra souriait, et s'empressait de s'asseoir sur la place qu'elle lui réservait.


Mais aujourd'hui, Harmony manquait à l'appel. Paniqué, Ezra la chercha des yeux, sans la trouver pour autant. Les battements de son pouls s'accélérèrent, et il tapait du pied droit très rapidement, inconsciemment. Tu ne te sens pas bien, Ezra ? Demanda gentiment le professionnel. Le concerné avait le regard vitreux et ne répondit rien. Inspire, expire. Elle va venir. Elle sera là. D'une minute à l'autre, elle va arriver. Siskind crispa ses mains sur son jean, incapable de prononcer le moindre mot. Si tu veux nous dire ce qui ne va pas, tu peux. On est là pour t'écouter. Ezra n'était plus sûr que le psychiatre s'adressait toujours à lui. Quoiqu'il en soit, il resta toujours aussi muet. Et ce, jusqu'à la fin de la séance.


L'heure est finie. Merci à vous, et à mardi. Tel un automate, Ezra s'était levé. Il fallait qu'il sorte. Il fallait qu'il la voit, il fallait qu'il s'assure qu'elle soit en bonne santé. Qu'il ne lui était rien arrivé. Pourquoi aurait-elle loupé une séance ? Elle était dans le même cas que lui, après tout, elle voulait se sortir de ses angoisses, comme lui. Il fallait qu'elle assiste à ces séances. Ezra ? Le jeune homme sursauta. Oui ? Répliqua-t-il en se retournant vers le médecin. Rappelle-toi qu'il faut que tu parles. Il faut que tu t'ouvres aux autres, c'est le seul moyen pour toi d'aller mieux. Ezra hocha la tête, et s'échappa de la salle.


Il n'eut pas fait trois pas hors de là qu'une main l'attrapa, avant de se retirer aussitôt. Le cœur d'Ezra bondit dans sa poitrine, et la panique le gagna davantage. Mais ce, ou plutôt celle qu'il vit quand il tourna la tête le rassura. Il failli presque lui sauter dans les bras, tant il était heureux de la voir en vie. Un sourire s'étala sur ses lèvres. Le premier de la journée. Ça me soulage de te voir. J'avais peur... qu'il te soit arrivé quelque chose de grave. Son regard s'embruma l'espace d'un instant, avant de se concentrer à nouveau sur la jeune femme. Qu'est-ce qu'il t'est arrivé ? Lui demanda-t-il tendrement. Ezra n’aperçut qu'alors la petite dans les bras de sa mère. Il gigota des doigts pour la saluer et fit une petite grimace pour la faire rire. Au moins, avec elles, il se sentait en sécurité. Il avait une confiance aveugle en Harmony, qu'il ne s'expliquait d'ailleurs pas, et ce n'était certainement pas Solange, ce bout de chou d'à peine un an, qui pourrait le blesser ou l'insulter.
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Message(#) Sujet: Re: + Crazyness is just a name feat. Ezra + Crazyness is just a name feat. Ezra EmptySam 29 Juin - 6:13


Crazyness is just a name
harmony & ezra.

 




Ca fait un mois que j'ai commencé les séances en groupe au centre psychologique, un mois que je prends des cachets pour essayer de contrôler ma bipolarité et me calmer un peu. Je ne sais même pas combien j'en prends chaque jour, mais l'autre jour, Solange m'a fait remarquer - avec sa manière de parler très évasive - qu'il y avait pleins de couleurs dans ma boîte à médicaments. Ouais elle a pas tord... Des roses, des bleues, des vertes et des blanches. Un sympathique petit cocktail en somme. Un mois que je vais subir tout ça à mon organisme et aujourd'hui j'ai de nouveau craqué. Je me suis mise à pleurer et à pousser tout ce qu'il y avait sur mon chemin pour retrouver ma fille parmi tous les autres enfants dans le coin jeux. Je suis d'ailleurs étonnée qu'aucun parent ne soit venu me faire la morale ou me demander pourquoi j'avais osé touché à son fils ou sa fille.

La société a un très mauvais regard sur les gens différents, les gens comme moi ou Ezra. C'est en partie à cause de ça qu'on est obligé de suivre des thérapies. Selon le Doctor, nos troubles se présente à cinquante pour cent d'hallucination - que c'est uniquement notre tête qui se fait des films - vingt cinq pour cent de l'image qu'on a de sois et vingt cinq pour cent de l'image qu'on pense que les autres ont de moi. Je soupçonne le docteur Stanley de nous dire des chiffres au hasard pour essayer de dédramatiser, parce que je ne suis pas sûre que ce qu'il dise soit juste. Engin bref. Toujours est-il qu'il m'a fallu bien vingt minutes pour me calmer dans ma voiture. Je déteste quand ça m'arrive et que je suis seule. Lennon a été là au début, nous étions ensembles depuis le lycée et quand mes crises ont commencé à se déclarer il y a quatre ans, il a été le premier témoin. Au début, il m'aidait, il me rassurait mais à la longue ça a finit par nous séparer. Et dans le fond, je ne peux pas lui en vouloir. Ensuite, Solange a été une grande source de calme pour moi. Il me suffisait de la regarder avec ses grands yeux bleus pour que ça passe mais aujourd'hui, j'ai beau la regarder dans le rétro, je n'y arrive pas. Il n'y a qu'à penser à Ezra au centre qui me permets de sécher mes larmes et de me mettre en route.

Ezra est un nouveau réconfort. Il vit plus où moins la même chose que moi même si notre diagnostique est légèrement différents. Mais l'un comme l'autre, il nous est impossible de parler aux autres patients du groupe ou même aux médecins. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé entre nous pour que ça marche tout de suite comme ça... Je n'ai qu'à penser à ses jolis yeux bleus pour me sentir mieux. C'est dingue.

Toujours est-il que j'ai encore pas mal de problème à agir avec lui. Typiquement, lui accrocher le bras sans qu'il s'y attende alors qu'il est sous médicaments à cause des coups qu'il a pu recevoir quand il était petit n'était pas vraiment la meilleure chose à faire. Mais après un petit sursaut, je vois enfin son sourire. Je cale un peu mieux Solange sur ma hanche et rends le sourire au jeune homme même si dans le fond, j'ai de nouveau envie de pleurer. « Ne t'inquiète pas, je vais bien... On va bien. » Seulement, je n'ai pas envie de parler de ça dans ce couloir. Je laisse Ezra "saluer" Solange qui se mets à rire et fait un hochement de tête vers les jardins que l'on perçoit depuis les baies vitrées. « Viens, allons marcher... » Je pose Solange à terre et lui prends sa petite main. J'ai toujours peur de lui déboiter le bras à cause de notre différence de taille même si je suis loin d'être grande. On se dirige dehors et sous le regard interrogatif d'Ezra, je lui explique un peu ma journée. « J'étais sensée amener Solange à la garderie mais celle-ci est restée fermée à cause d'une grippe. Du coup, j'ai dû aller au studio de danse avec elle et je voulais manger un truc avant de te rejoindre ici mais... » Je ravale difficilement ma salive. « Après avoir fait la file d'attente, j'ai cru avoir perdu Solange dans la foule et j'ai fais une crise. » Je baisse quelque peu le regard, honteuse. Le but est que l'on aille mieux, qu'on soit débarrassé de nos démons mais j'ai l'impression que ça va prendre plus de temps que ça.

A pas d'escargot, on avance dans l'herbe alors que j'ai lâché la main de ma fille pour qu'elle aille à la découverte de la nature un peu par elle même. Je ne la quitte pas du regard et m'approche un peu plus d'Ezra. « Ca été la séance? Tu te sens un nouvel homme? » demandais-je avec un sourire ironique. C'est le genre de choses qu'on nous dit pour nous faire croire que ça va vraiment changer nos vies de nous abrutir de médicaments et de séances débiles. Nos bras viennent à se frotter et comme à chaque fois qu'il y a contact physique avec Ezra, je frissonne de la tête au pieds.

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Azel Novak

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Message(#) Sujet: Re: + Crazyness is just a name feat. Ezra + Crazyness is just a name feat. Ezra EmptySam 29 Juin - 18:59

crazyness is just a name.
En début de matinée, Ezra s'était rendu à l'ébénisterie où il travaillait. Le patron était parti rencontrer des fournisseurs, et sa fille, qui s'occupait quelques fois de la caisse, avait eu un empêchement, elle aussi. Résultat, on avait confié la boutique au bouclé, qui avait complètement paniqué. Il avait ouvert le verrou de la porte les mains aussi tremblantes qu'un patient souffrant de la maladie de Parkinson, le faisant plus passer pour un voleur incompétent qu'un employé du magasin. Il avait cependant réussi à atteindre son atelier, à force de se répéter qu'il pouvait le faire, et que les clients ne seraient pas plus méchants aujourd'hui qu'ils ne l'étaient hier, sous prétexte que le responsable n'était pas là.


Heureusement pour Ezra, peu de personnes s'étaient présentées. En fait, seulement trois. Tout d'abord un couple, qui venait chercher sa commande. Le jeune homme n'avait eu qu'à leur demander de façon presque inaudible leur nom de famille, et de leur apporter très facilement le berceau qu'ils avaient commandé. Siskind avait beau ne pas être très viril de bien des côtés, on ne pouvait définitivement pas nier que ses muscles étaient bien formés et bien entretenus. Plus d'une fille se serait pâmée devant ses beaux abdominaux, si tant est qu'elle l'aurait remarqué autrement que comme le souffre douleur de l'école. C'est donc sans mal qu'ils transportaient les meubles que lui ou son patron fabriquaient, ce dernier étant de plus en plus atteint de rhumatismes. Le pauvre. Ezra n'en était pas encore là. Le troisième client fut un jeune homme, d'à peu près son âge, qui était venu chercher Elisabeth. Il était reparti penaud, la jeune femme n'étant pas là. Il piqua néanmoins la curiosité de l'ébéniste, ne l'ayant encore jamais vu auparavant. Et, à sa connaissance, la fille de son supérieur était mariée. À une femme.


※ ※ ※ 

Ezra aurait pu être fier de lui d'avoir surmonté cette matinée sans trop d'encombres. C'était sans compter les cinq crises de panique qu'il avait eu, seulement parce que l'écho des coups de burins se répercutait contre les parois de l'atelier, et qu'il avait cru à cinq reprises que c'était des gens qui s'amusaient à frapper contre le mur extérieur. À chaque fois, il était sorti dans l'arrière cour, pour arriver à la même conclusion : il n'y avait personne. Et à chaque fois, il s'était dit Vivement cet après-midi, que j'en finisse avec ces fichues névroses.


Le pire était peut-être là. Ezra comme Harmony étaient parfaitement conscients de ce qui leur arrivait. Ils étaient tout à fait ancrés dans la réalité – pas comme certains patients atteints de psychoses, qui ne faisaient d'ailleurs pas partie de leurs séances de groupe. Ils pouvaient mener une vie normale, enfin à peu près. Au fond, tout ce qu'il se passait dans leur tête pouvait être contrôlé. Mais il fallait de la patience, beaucoup de patience. Des traumatismes datant de plusieurs années ne pouvaient définitivement pas disparaître en un claquement de doigt.


La blonde avait rassuré Ezra, et il se détendit un peu. Ils sortirent alors du bâtiment aseptisé. Au goût du jeune homme, l'établissement avait trop des airs d'hôpital. Ils étaient censés venir là pour discuter avec d'autres personnes, comme si c'était un salon de thé. Sauf que les rendez-vous n'avaient rien de convivial, au contraire. Ils étaient tous regroupés en cercle, à l'instar des alcooliques anonymes, en sachant pertinemment que tous les idiots assis dans cette même pièce avait un grain en moins dans le ciboulot.


※ ※ ※ 

Harmony raconta dans les grandes lignes la raison de son retard, et Ezra fronça les sourcils. Il savait combien c'était dur psychologiquement de faire des crises en public. C'était déjà bien assez affreux d'être sujet à des crises de panique, mais si en plus elles se faisaient au milieu de la foule, c'était bien pire. Pfou, je compatis... Ezra était presque surpris de s'entendre parler si fort. Ça lui faisait du bien. En général, il se contentait de murmurer, de chuchoter. Il avait toujours peur qu'un mot un peu trop haut vexe son interlocuteur, même si au fond, c'était bien plus agaçant qu'il parle tout bas. Le plus important c'est que tu aies retrouvé Solange. Le reste, tu t'en fiches. On va dire. Ezra essayait souvent de convaincre la jeune femme, et lui par la même occasion, que le regard des autres devait leur passer au-dessus, alors que c'était là même leur souci principal. Le regard des autres.


Le parc n'était qu'à quelques mètres, et leurs pas les y avaient naturellement menés. Ezra observait toutes ces personnes, en bien meilleure santé psychologique que lui, et ils les enviaient. Honnêtement, il n'était pas moche. Loin de là, même. On lui avait dit à plusieurs reprises. Il savait que l'avis de sa sœur ne comptait pas vraiment, mais celui de l'amie de sa cousine un peu plus. Ils s'étaient d'ailleurs plutôt rapprochés, une fois où ils s'étaient rencontrés, tous les trois, et cette petite pétasse avait fini par lâcher, alors que sa cousine était partie aux toilettes, Ha mais c'est toi le mec qui se fait tout le temps tabasser au lycée ? J'comprends pas, t'es mignon pourtant... mais bon, désolée, j'aime pas trop fréquenter les loosers. Et elle l'avait planté là, comme ça. Comme quoi, la beauté ne faisait pas tout. Ezra était cependant persuadé que dans une autre vie, il aurait pu être aimé. Peut-être que, dès l'école maternelle, il aurait dû s'affirmer comme un dur à cuire. Parce que, de nos jours, il avait l'impression que les bad boys qui ne respectaient personne et qui passait leur temps à fumer et vandaliser tout et n'importe quoi, étaient plus adulés que les mecs comme lui, qui avaient le malheur de respecter tout le monde, d'être amical, de ne pas chercher les embrouilles et d'être blessé quand on les insulte. C'était vraiment le monde à l'envers.


Nouvel homme, nouvel homme... pas vraiment. Répondit-il. Il rigola. C'était rare. Mais quand ça lui arrivait, Ezra en profitait. Bon ok, j'ai pas décroché un mot. Pour changer. Faire de l'auto-dérision était un plutôt bon signe. Mieux valait ça que de s’apitoyer sur son sort. Par contre, l'autre brune avec les grandes dents, là, elle était sacrément bavarde. Pour le peu que j'écoutais, c'était à chaque fois elle qui parlait. Leurs bras se frôlent, et Ezra en oublie la brune un peu lourde. Il n'est pas certain de savoir ce que signifie ce petit pincement au cœur, loin d'être désagréable, alors il se contente de sourire. Il se sent bien. Il se sent – sans aller jusqu'à dire aimé – apprécié. Et de la part de quelqu'un hors de son cercle familial, c'est assez nouveau.


Les pas des deux jeunes les mènent jusqu'à un glacier ambulant. Les yeux d'Ezra brillent, il se rappelle quand, petit, lui et sa sœur couraient après le camion à glaces parce qu'ils arrivaient toujours en retard. Systématiquement, le glacier s'arrêtait, et leur donnait les glaces qu'il avait spécialement préparé pour eux. Merci monsieur ! Ils lâchaient en cœur, et ils s'en allaient sous le regard attendri de l'artisan. Sa sœur lui manquait. Mais Ezra essaya de ne pas y penser. Il se tourna vers Harmony, en souriant. Quel goût tu préfères ?
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Message(#) Sujet: Re: + Crazyness is just a name feat. Ezra + Crazyness is just a name feat. Ezra EmptyDim 30 Juin - 12:32


Crazyness is just a name
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Ezra a raison; le plus important c'est que Solange n'aille rien. Je ne sais pas qu'est-ce que j'aurais fait si elle se serait fait enlevée ou si elle s'était échappée et blessée sans que je ne le sache. C'est ma petite fille, mon petit trésor. Je l'ai eue très tôt, les conditions étaient loin d'être bonnes et surtout elle n'était pas prévue mais avec Lennon nous nous sommes beaucoup donné de mal pour qu'elle grandisse normalement, dans une "bonne" famille et qu'elle ne manque de rien. Ca n'a jamais été facile. A vrai dire, c'est que maintenant qu'on voit gentiment le bout du tunnel mais à aucun moment je ne regrette tous les sacrifices que j'ai fait pour elle et son bien être. Même si aujourd'hui, nous ne formons plus vraiment une famille avec son père, on reste quand même soudés et les deux présents pour elle. C'est le plus important. Ses deux parents vivent toujours ensembles et elle ne manque de rien. Je peux dormir sur mes deux oreilles.

Assez ouvertement, je demande à Ezra comment s'est passé la séance en groupe que j'ai raté à cause de ma crise d'angoisse. Mais apparemment je n'ai pas manqué grand chose... Il est facile de parler de ça avec lui, c'est quelque chose qui m'a toujours étonné et qui m'étonnera toujours. Avant son arrivée, je me contentais d'être assise sur cette chaise, bras croisés et d'écouter les gens parler. Je n'aime pas parler, encore moins en public. Et puis ces séances sont vraiment fausses et tirées par les cheveux. Comment pensent-il vraiment que ça va nous aider alors que c'est exactement le fait d'être en groupe qui nous terrifie? Et puis Ezra est apparu. Il s'est assis à côté de moi et c'est la première fois que j'ai ouvert la bouche. Je me rappelle que le médecin qui s'occupe de mon dossier n'en a pas cru ses yeux. En un mois, personne n'avait jamais entendu le son de ma voix. Ezra arrive et il se trouve que je sais parler. Il n'y a qu'à lui que j'arrive à parler de ça. Même avec Lennon c'est sujet tabou. Je sais que nous ne sommes pas bien vus dans la société, qu'on est en "marge" comme certains le disent alors pourquoi irais-je crier sur les toits mon humeur et mon état d'esprit? Personne ne peut comprendre de toute manière. Cette société ne se soucie que de l'argent et de tout ce qu'on veut qu'on consomme. Ils se fichent pas mal des gens comme nous et n'ont pas envie de nous comprendre. Même les médecins je les aime pas. Ils ont fait des années d'études, sont payé sept fois ce que mois je gagne en tant que prof de danse et ils pensent pouvoir nous connaître et nous cerner juste parce qu'ils ont la théorie du cerveau humain dans un classeur. Ca m'énerve parce qu'à part faire et dire ce qu'on leur a appris, ils ne s'intéressent pas vraiment plus à nous. Ils pensent qu'avec ce qu'ils ont appris, ça marche à tous les coups mais ils ne comprennent pas que de temps en temps il faut être notre ami, se mettre à notre place, dans nos têtes pour comprendre que c'est pas aussi facile que dans les livres.

Ezra est comme moi; il ne parle pas durant les séances en groupe. S'il ouvre la bouche c'est uniquement pour me chuchoter des blagues sur les autres membres. C'est vrai qu'il a raison. Certains autres patients sont encore en plus mauvais état et c'est ça qui est ironique. Lorsqu'il me parle de la brune aux grandes dents alors que nos pas foulent l'herbe verte du parc, je ne peux m'empêcher de rire bêtement. « Un vrai moulin à parole cette fille! On se demande qu'est-ce qu'elle fait là franchement... » Pourquoi des séances en groupe si elle n'a aucune gêne à parler devant les autres?

L'espace d'un instant, j'oublie ma matinée catastrophique, j'oublie nos maux et nos remords. Nos bras se frôlent et j'ai l'impression qu'une décharge électrique traverse chacune de mes veines. C'est pas la première fois que ça me fait cet effet lorsque sans faire exprès on se touche avec Ezra. Je détourne rapidement le regard vers Solange qui court après un papillon. Cette petite est tellement innocente, tellement brillante pour son âge. Je relève les yeux pour regarder devant moi et constate qu'on s'approche d'un glacier ambulant. Un large sourire étire mes lèvres alors qu'Ezra me demande mon goût préféré. Je fais mine de réfléchir alors que Solange se met entre nous et attrape nos deux mains. « Alors pour moi ça sera chocolat! » Ma petite fille me regarde avec des yeux brillants. « T'en prendra de chez moi ma puce. Et peut-être qu'Ezra te fera même goûter sa propre glace! » Je souris malicieusement. Il ne sait pas dans quoi il s'est embarqué. On finit par attendre devant le marchant pendant que mon ami nous prend nos glaces et paie. Je suis très touchée de son geste. Un peu plus loin, Solange court vers une fontaine et me regarde avec envie. Il fait chaud, elle a le droit d'aller marcher un peu dans l'eau. Je fais signe à Ezra de me suivre et on s'asseye sur le rebord de la fontaine alors que j'enlève rapidement les petites baskets de ma fille puis reprends ma glace des mains du jeune homme. « Je ne sais pas ce que je ferais sans elle... » avouais-je à Ezra en regardant Solange marcher dans l'eau claire de la fontaine en s'émerveillant d'un rien. Je croise le regard azur du jeune homme et rougis quelque peu. « Merci pour la glace! » Elle est vraiment délicieuse. Je souris bêtement comme une gamine. Y a des moments, j'ai un peu près le même âge que ma fille. Je tourne le regard vers Ezra et constate qu'il s'est mis de la glace sur le bout du nez. Je lâche un petit rire. « On dirait deux adolescents en premier rancard! » dis-je en sortant un mouchoir de mon sac pour le donner à Ezra pour qu'il s'essuie.

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Azel Novak

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Message(#) Sujet: Re: + Crazyness is just a name feat. Ezra + Crazyness is just a name feat. Ezra EmptyJeu 4 Juil - 12:24

crazyness is just a name.
Bonjour ! lança Ezra, se découvrant une éphémère pointe de courage. Sa timidité s'éclipsa le temps pour le webmaster de commander sa glace ainsi que celle d'Harmony. Alors, ce sera... une glace au chocolat... hm, deux boules oui... et moi... poire, s'il-vous-plaît. Et, vanille. Non, citron. On avait perdu Ezra, c'est bon. Le glacier souria affectueusement et attendit patiemment que le jeune se décide. Euh, désolé. Ses joues s'empouprèrent, mais il continua, après avoir respiré un grand coup. Finalement, sa timidité était revenue au grand galop, aussi vite qu'elle l'avait quitté. J'aimerais une glace, une boule de poire, et une boule de... de... de framboise. Et toujours la glace au chocolat pour Harmony, hein. L'artisan pouffa, gentiment. Pendant qu'Ezra s'était emmêlé les pinceaux en choisissant le goût de sa glace, lui avait eu le temps de préparer celle de la jeune blonde. Quelques secondes supplémentaires et les deux amis repartaient avec leur glace respective. Ezra se tourna, honteux, et murmura Je suis désolé pour ce bazart... faut croire que je suis même pas capable de commander une glace sans paniquer... Son regard s'embruma. C'était fou, la façon dont il arrivait à parler sans aucun problème avec Harmony, qu'il avait rencontré pour la première fois lors d'une des séances de psychothérapie de groupe, mais qu'il n'arrivait pas à aligner deux mots face à quelqu'un d'autre. Cela le déconcertait, l'affligeait, le déprimait. La confiance qu'il avait en son amie, la facilité avec laquelle il pouvait lui parler, sa proximité avec elle le rendait plus heureux qu'il ne l'avait jamais été. Mais il désespérait de se sentir en sécurité, un jour, avec tout un chacun.

Solange court alors, aussi vite que ses petites jambes le lui permettent, en direction d'une fontaine, et Harmony la suit. Ezra sourit. La petite a de la chance d'avoir une mère aussi aimante que la jeune blonde, et cette dernière a de la chance d'avoir une fille si intelligente pour son âge. D'avoir une fille tout court, en fait. Harmony répète souvent au bouclé qu'elle ne serait rien sans son enfant. Ezra veut bien le croire ; Solange est là pour sa mère comme une attache, une ancre dans la vie réelle, une motivation pour aller mieux. Ezra n'en a pas, du moins pas vraiment. Il veut guérir pour ses parents, pour sa soeur, pour lui avant tout. Mais si jamais il quittait notre chère planète, il se dit qu'il ne manquera à personne. Qu'il n'est pas vraiment indispensable. Qu'une fois que la tristesse sera passée, sa famille s'en remettra. Tandis que si Solange perd sa mère, elle perd sa vie. Il lui restera son père, certes, mais perdre celle qui vous a mis au monde ne reste pas sans douleur. Tout le monde a besoin, autant que de son père, de sa mère. Harmony est réellement importante pour au moins une personne dans le monde. Ezra non. Je ne sais pas ce que je ferais sans elle... Comme il ne trouvait pas de réponse qui fut honnête, il se contenta de dire Tu as beaucoup de chance de l'avoir, non sans cacher une pointe de jalousie. Il aurait tant aimé compter pour une personne, autant que comptait Harmony pour sa fille.

Le blond enjamba la fontaine et après avoir enlevé ses chaussures, trempa les pieds dans l'eau. Avec la chaleur qu'il faisait, cela ne pouvait lui faire que du bien. Il redoutait toujours que des poissons lui attaquent les orteils, mais il essaya de se raisonner ; après tout, c'était une fontaine, pas une rivière. Ezra entama sa glace en un coup de langue. Elle était délicieuse. Il se rendit compte que cela faisait une éternité qu'il n'en avait pas mangé. Un an, peut-être. C'était la première fois de l'année, en tout cas. Oh, je t'en prie, répliqua-t-il au remerciement de Harmony, troublé par son regard. Au risque de paraître cliché, Ezra comparait les yeux de la jeune blonde a un océan dans lequel il avait plaisir à se perdre. Il plongeait tête la première, restait immergé quelques longues secondes jusqu'à ne plus pouvoir respirer, puis ressortait et inspirait une grande bouffée d'air revigorante.

Il se détourna de la jeune femme de peur qu'elle se sente observée, alors qu'un rire cristallin s'échappait de ses lèvres. C'était certainement jusqu'à présent le son le plus mélodieux qu'Ezra n'avait jamais entendu. Son regard se posa à nouveau sur le visage d'Harmony, et il ne put s'empêcher de sourire. On dirait deux adolescents en premier rancard! Ezra fronça doucement les sourcils, pas de méchanceté ou de colère... d'amusement, plutôt. Sans réfléchir, il lança en riant Haha oui, c'est vrai. On formerait un plutôt joli couple, non ? Le jeune homme ne se rendit pas tout de suite compte de l'ampleur de sa question, même si elle était rhétorique. Il ferait un très beau couple, cela va sans dire, mais pourquoi l'avait-il demandé à haute voix ? Ezra appréciait énormement Harmony, et ressentait des sentiments tout à fait étranger pour lui, mais il n'était pas certain de ce que cela voulait vraiment dire. Il n'avait jamais connu l'amour à porprement parler. Il avait bien eu une petite amie, au lycée, qui s'était malheureusement révélée le pire de ses bourreaux. Il s'était dit amoureux d'elle, pourtant, ce qu'il ressentait pour elle n'avait aucun rapport avec ce que la plupart des gens définissait comme étant l'amour, avec un grand A. En fait, Ezra avait plutôt eu une sorte de reconnaissance envers cette fille qui s'était intéressée à elle, la première personne à lui parler comme s'il était un adolescent normal, et non pas une bête de foire. Il s'était fait berné, et la lycéenne avait profité de la faiblesse du garçon pour l'attirer dans ses filets et lui mener la vie encore plus dure qu'il ne l'avait déjà.

Harmony n'était pas comme ça. Elle n'était pas vicieuse comme l'avait été cette petite amie, la seule qu'il n'ai jamais eu d'ailleurs. Harmony était douce, pure, et le comprenait mieux que personne. Elle ne le ferait jamais souffrir, ou du moins pas volontairement. La jeune blonde avait sorti un mouchoir, et approcha sa main du visage de l'ébéniste. Celui-ci ne comprit pas tout de suite, jusqu'à ce qu'elle essuie tendrement le bout de son nez. Merci chuchota-t-il, encore honteux de sa gaffe, de cette question bêtement posée sans réfléchir. Les pomettes rougissant, il se concentra un instant sur ses pieds, mouvant ses orteils dans l'eau limpide de la fontaine. Qu'allait-elle penser ? L'évocation du possible couple qu'ils formeraient la ferait certainement courir à l'autre bout du parc. Elle prendrait sûrement peur, d'autant plus que les deux amis ne se connaissaient pas depuis longtemps, et jusqu'à présent ne s'étaient rencontrés que pendant leur séance de thérapie de groupe. Et puis, pourquoi avait-il dit ça, en premier lieu ? Ezra se sentait idiot, et gêné. L'observation de ses pieds sembla un bon échappatoire. Prenant son courage à demain, il finit par dire, le ton cependant pas très rassuré Je suis désolé, c'était peut-être déplacé. C'était sans oublier qu'Harmony était en couple avec Lennon, avec qui elle avait un enfant. À quoi Ezra avait-il bien pu penser en disant ça ? Solange s'approcha et son regard voulu tout dire. Le bouclé souria et lui tendit sa glace. Vas-y, tu peux goûter. Mais tu m'en laisses un peu, hein. Il ria, et pensa, dans un dernier espoir, que peut-être, si Harmony fuyait, sa fille la retiendrait, pour pouvoir manger de nouveau la glace poire/framboise. Ezra souria naïvement à cette pensée.

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Message(#) Sujet: Re: + Crazyness is just a name feat. Ezra + Crazyness is just a name feat. Ezra EmptyMar 9 Juil - 15:27


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Je suis soulagée que ça soit Ezra qui se colle à la commande de nos glaces auprès du marchand mais très rapidement, je regrette. Le jeune homme a de la peine à s'exprimer et ça me serre le coeur. J'ai beau avoir beaucoup de problèmes, la timidité n'en fait pas partie et sachant qu'il en souffre, j'aurais dû avoir la délicatesse de m'en charger moi... Ca me fait de la peine de le voir comme ça. Ses troubles à lui sont bien plus présents au quotidien. On est tous les deux "malades" mais c'est Ezra qui en souffre le plus. Le beau brun se retourne vers moi, honteux en me tendant ma glace, et s'excuse. Je secoue négativement la tête. « Non, t'excuse pas. J'aurais dû m'en charger. » Dans mes entretiens avec mon médecin traitant, il affirme qu'il faut parfois se forcer à faire des choses qui me font peur et qui peuvent créer des crises chez moi pour essayer de les combattre. Je pourrais penser pareil et me dire que c'était un exercice pour Ezra mais je sais très bien que ce n'est pas la bonne solution. Okay, ne rien faire et s'arranger pour que le reste du monde se charge de faire les choses à notre place n'est pas non plus l'idéal mais je suis contre le fait de se forcer pour après se sentir mal. Et là en l'occurrence, je me sens mal pour Ezra.

Mais Solange brise un peu cette tension en courant dans tous les sens et précisément vers la fontaine du parc. D'un regard, elle attend la permission avant de retirer ses chaussures et d'aller marcher dans l'eau. On s'asseye sur le rebord et je prends une première léchée de ma glace au chocolat. Elle est délicieuse et par un temps pareil, ça fait vraiment du bien! Je remercie Ezra pour ce cadeau et de nouveau, nos regards se croisent. Je n'arrive pas à expliquer ce qu'il y a dans ces beaux yeux bleus... Il y a de la peine et de la peur certes, mais il y a autre chose. Le regard d'Ezra cache tellement de choses... J'aimerais pouvoir lire en lui comme un livre ouvert car même si on se dit beaucoup de choses, je suis sûre qu'il en cache beaucoup d'autres. Alors que j'essaie de détendre un peu l'atmosphère, Ezra me fait remarquer qu'on fera un joli couple tout les deux. Ma gorge se serre un peu. Je ne peux pas m'empêcher de penser à Lennon et au fait qu'on a eu Solange ensembles et qu'aujourd'hui, il n'y a plus une seule trace d'amour entre nous. Ma maladie a tout détruit. Mais Ezra est aussi malade, c'est comme ça qu'on s'est rencontrés... Peut-être qu'effectivement, on pourrait être le genre de couple à se comprendre et à vivre en parfaite harmonie. Je baisse un peu le regard, mes joues virant au rouge tomate. Pourquoi suis-je en train de penser à ça? Pour faire diversion, je prends une nouvelle léchée de ma glace. Nous sommes tous les deux gênés et dans une grande contemplation des pieds d'Ezra dans l'eau. « Non c'est rien... » soufflais-je afin de rassurer le jeune homme. C'est vrai, c'est rien. Il n'a fait que dire ce qu'il pensait et au moins, je sais qu'il m'apprécie même si ça reste un peu gênant.

Solange s'approche à nouveau de nous et je ne peux m'empêcher de remarquer que le bas de sa petite robe est toute mouillée. Heureusement qu'il fait chaud et que je sais que ça sèchera vite. Elle se plante devant Ezra avec un regard presque aguicheur pour son âge. Je lève les sourcils, étonnée du toupet de ma fille. « Solange! » Mais Ezra la laisse goutter à sa glace. Je me tourne vers le jeune homme. « Ne lui accorde pas tout non plus hein! » dis-je en souriant. Bon, tout le monde a les pieds dans l'eau et après avoir goutté la glace de mon ami, Solange me tire par le bras pour que je la rejoigne dans la fontaine. J'enlève rapidement mes ballerines, retrousse mon leggings et enjambe le muret pour me retrouver dans l'eau à essayer d'attraper ma petite fille. Je tourne le regard quelques instants vers Ezra et constate qu'il nous regarde presque tristement... Je m'approche de lui et lui prend la main. Nouveau choc électrique. « Viens... » On a tous fini notre glace, il fait beau, il fait chaud, il faut qu'on profite un peu. Solange se met à nous éclabousser ce qui m'arrache un rire. J'attire ma fille un peu à part et lui chuchote dans l'oreille de se jeter sur les jambes d'Ezra pour que je puisse le faire tomber dans l'eau. Comme si on parlait d'une mission secrète FBI, Solange me fait un signe positif de la tête avant de se tourner vers le jeune homme et de lui sauter sur les genoux. Je m'avance le plus rapidement possible des deux et attrape Ezra par les épaules pour lui faire perdre l'équilibre et le fait chuter. Il m'entraine dans sa chute, nous retrouvant tous trempés, les fesses dans la fontaine. Je lâche un rire encore plus joyeux mais lorsque je me retourne vers Ezra, je constate qu'il semble paniqué tout d'un coup. « Ezra? » On est largement au-dessus du niveau d'eau mais on dirait qu'il panique. Dieu sait quel souvenir j'ai fais resurgir avec ma blague... « Hey... Ezra! » Je pose mes deux mains sur chacune de ses épaules et essaie de croiser son regard. « Ezra, tout va bien okay? » Je m'asseye à califourchon sur ses cuisses pour être sûre qu'il ne bouge plus et pose ma main sur sa joue pour l'obliger à me regarder. « Du calme. Respire. »

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Azel Novak

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Message(#) Sujet: Re: + Crazyness is just a name feat. Ezra + Crazyness is just a name feat. Ezra EmptyDim 14 Juil - 21:28

crazyness is just a name.

Ezra tombe, violemment lui semble-t-il, dans cette eau claire et limpide. Mais son esprit s'embrume, et s'envole des années en arrière. Son pouls s'accélère, il se rappelle.

Vous pouvez jouer dans le moyen bassin pendant une petite demi-heure, maintenant ! Ezra avait peur. Pourquoi le professeur ne pouvait-il pas prolonger l'apprentissage du crawl un peu plus ? Parce que le petit bouclé était certain d'une chose : jouer dans le moyen bassin ne rimait pas, pour lui, avec amusement. Il savait ce qui l'attendait, et cela l'angoissait. Le garçon essayait tant qu'il pouvait de rester sur le bord, au sec, mais tôt ou tard, le maître s'approchait de lui, et lui demandait pourquoi il ne se baignait pas avec les autres. J'ai pas envie, marmonnait-il, mais systématiquement, l'instituteur le convainquait de rejoindre ses camarades. C'était une erreur, à chaque fois. Les marmots, plus vicieux que jamais, se débrouillait toujours pour embêter Ezra lorsque le maître nageur et leur professeur tournait le dos. Jamais, ils ne se faisaient prendre sur le fait. Toujours, Ezra allait se plaindre. Jamais, on ne le croyait. Un enfant paranoïaque, ça arrive, disaient-ils tous. Ce n'était pas le cas, pas à ce moment-là. Car les blessures que les autres enfants lui infligeaient étaient bien réelles. Généralement, Todd, le plus grand de tous, l'attrapait violemment par le bras, et quand il s'était assuré que personne ne l'observait, il appuyait de toutes ses forces sur la tête de son souffre douleur, jusqu'à ce que celui-ci soit submergé par l'eau chlorée. Ezra se débattait, mais l'autre était toujours plus fort. Le garçon n'était pas faible physiquement, mais lorsqu'ils étaient trois à le batailler, c'était impossible de résister. Et Ezra sombrait. Quand il n'avait plus de souffle, il avalait de l'eau, qui lui déchirait l'intérieur de la gorge, qui lui brûlait les narines. Et puis, enfin, la pression se relâchait, il toussait, crachait, et s'éloignait le plus vite qu'il pouvait.

Mais pourquoi se souvenir maintenant, alors que l'ambiance était complètement différente ? Harmony et Solange riaient, souriaient, et il avait fallu qu'Ezra gâche tout ça. Il s'en était aussitôt voulu, n'arrivant cependant pas à se calmer, sa culpabilité aggravant davantage sa panique. Des sanglots sourds faisaient trembler sa cage thoracique, mais aucune larme ne franchissait la barrière de ses yeux. Il devait être fort. Au moins pour ne pas trop embarrasser la blonde. Et pour ne pas inquiéter sa fille, qui ne devait pas comprendre grand chose à la situation. Suivant les conseils de son amie, il pris une grande inspiration, et souffla un bon coup. Il se redressa un peu, tenta vainement de sourire. Il se releva, serra machinalement le bas de son t-shirt pour l'égoutter, et regarda rapidement autour de lui. Soulagé, il se rendit compte que personne n'avait fait attention à lui. Tous vaquaient à leurs occupations, léchage de glace, trempage de pieds, arrosages d'amis. Et la crise d'Ezra était passé inaperçue. Le jeune homme se tourna vers Harmony, et admit que ce n'était peut-être pas une très bonne idée qu'il soit là, peut-être valait-il mieux qu'il ne sorte pas en public. Pas pour l'instant, pas avant d'avoir guéri. Je fais n'importe quoi depuis tout à l'heure... il vaudrait mieux que je rentre, j'arrêterais de vous embêter comme ça. Ezra mourrait d'envie de pouvoir profiter pleinement de la vie, mais à en croire par ses nombreuses réactions précédentes, il n'en était pas encore prêt. En fait, cela faisait longtemps qu'il n'avait pas pris un grand bain de foule tel que celui-ci. En règle générale, quand il côtoyait un nombre important de personnes, c'était simplement lorsqu'il se rendait dans un commerce pour faire ses courses, dans un snack pour manger le midi, quand il ne s'était pas préparé de sandwich, ou dans le bus qu'il prenait pour rentrer chez lui. Mais jamais, il ne parlait au reste du monde. Toujours, il se murait dans un silence troublant, faisait ses courses, mangeait, s'asseyait, puis quittait le commerce, le snack, le bus, sans que personne ne le remarquât. L'expérience de cette après-midi était autrement plus complexe. Il ne s'était pas contenté de fouler les graviers du parc, et de s'acheter une glace. Non, il avait accompagné son amie ainsi que la fille de cette dernière, avait parlé, s'était affiché, aux yeux de tous, comme un humain lambda, qu'il n'était en fait pas.

Ezra enjamba la fontaine pour en sortir, essora rapidement ses vêtements, et lança un dernier regard aux deux bouts de femmes qui se tenaient devant lui. Je suis désolée, vraiment... Il tourna les talons, se fixant un objectif, auquel il serait sûr de se tenir : prendre le premier bus qui passerait, monter dedans, s'asseoir, en descendre, marcher quelques mètres jusqu'à sa maison, allumer son ordinateur, et vérifier que tout se passait à merveille sur le site internet de la radio. Le jeune homme devrait pouvoir faire tout ça sans encombre. En théorie.

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hj: je mets pas forcément fin au rp, donc à voir si Harmony rattrape Ezra, ou pas. comme tu préfères. :angel:
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Message(#) Sujet: Re: + Crazyness is just a name feat. Ezra + Crazyness is just a name feat. Ezra EmptyLun 15 Juil - 6:48


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Tout change en une fraction de seconde. On s'amuse dans l'eau histoire de se rafraichir un peu de ce lourd soleil mais mon idée de faire tomber Ezra dans l'eau n'était vraiment pas la meilleure des idées que j'aurais pu avoir aujourd'hui... Je voulais juste qu'on s'amuse, qu'il soit complètement trempé et qu'il me regarde avec ce fameux regard qui me fait tant craquer, me faisant comprendre que je vais le regretter. Là, vu sa réaction, je le regrette amèrement mais au lieu de m'envoyer son regard, le jeune homme se débat, me pousse de ses genoux ce qui me fait retomber lourdement sur les fesses et se lève avant d'enjamber le muret de la fontaine. Je suis un peu choquée mais j'essaie avant tout de contrôler mes émotions. Ca suffit s'il y en a un parmi nous qui a eu une crise de panique. Je regarde Solange qui ne semble pas avoir remarqué quoi que ce soit d'anormal et qui recommence à marcher dans l'eau claire, s'émerveillant d'un petit rien. J'en profite pour me relever moi même, essorer un peu mes vêtements devenus dangereusement transparents et enjambe moi aussi le muret. Je me mets à greloter car même s'il fait chaud dehors, la température de l'eau est extrêmement fraiche. « Ezra! Attends... Je... Je suis désolée. Je pensais pas que... » J'arrive enfin à sa hauteur et me plante devant lui au lieu de lui attraper le bras. Je vois son regard paniqué et à la fois déboussolé. On dirait un petit enfant perdu dans un supermarché. Je le regarde quelques instants, remettant une mèche mouillée derrière mon oreille et croise mes bras sur ma poitrine, essayant de contrôler mes claquements de dents. « Tu... Tu voudrais pas qu'on en parle...? » Après tout, on a toujours bien réussi ça et là il vient clairement de faire une crise d'angoisse à cause de moi alors peut-être qu'on peut en parler... On traverse la même chose, je le comprends mieux que tous ces médecins qui nous prescrivent des médicaments... Face à son regard fuyant, je me sens complètement désemparée. La seule chose que je trouve à faire c'est de m'approcher de lui et de passer mes bras autour de sa nuque pour le serrer contre moi. Parfois, il n'y a pas besoin de mots, un regard ou un étreinte suffisent. Il ne m'entoure pas de ses bras mais je ne lui en veux pas. « Désolée... » lui soufflais-je dans l'oreille. Je suis étrangement bien là, contre lui, comme si c'était naturel, comme si ce n'était pas du tout bizarre. J'aimerais qu'il puisse me rendre mon étreinte, me sentir utile, savoir que ce que je fais le rassure et surtout que je me fasse pardonner.



hj. j'espère que ça te convient =/
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Message(#) Sujet: Re: + Crazyness is just a name feat. Ezra + Crazyness is just a name feat. Ezra EmptyMer 17 Juil - 16:18

crazyness is just a name.

La jeune blonde essayait tant bien que mal de rattraper le bouclé, mais il semblait que ce soit peine perdue. Ezra était déterminé à rentrer chez lui, ne plus se faire humilier et surtout, ne plus déranger son amie et sa fille. Il savait qu'il avait très probablement déçu Harmony par ses réactions, et il s'en voulait terriblement. Peut-être qu'au final, ce n'était pas une si bonne idée qu'ils se côtoient en dehors de leurs séances thérapeutiques - pour le moment, du moins. Le jeune homme avait pourtant été enchanté de passer du temps avec sa seule amie, dans un cadre agréable, mais son esprit névrosé n'était pas du même avis. La maman de la petite Solange avait fini par rattraper Ezra, et s'était posté devant lui, lui bloquant la route. Il avait failli sursauter, mais il devait se contrôler. Au moins jusqu'à ce qu'il ait regagné sa maison. Harmony lui demanda s'il voulait parler, et comme pour répondre à sa question, rien ne sorti de sa bouche. De toute façon, il n'avait rien à dire sur son cas. Il était plus sévèrement atteint que ce qu'elle, et même il, aurait pu penser, il était plus atteint qu'elle, tout simplement. La jeune femme arrivait à vivre presque normalement, à profiter de la vie du mieux qu'elle le pouvait. Certes, elle avait des crises de panique, régulièrement, mais autant que le garçon ? Sûrement pas. Du moins, elle ne le laissait pas paraître, et se contenait rapidement. Ezra l'enviait terriblement.

Naturellement, la demoiselle Caldwell avait pris son ami dans ses bras. Ce dernier s'était laissé faire, n'avait pas riposté. Il était encore énervé - énervé contre lui -, perturbé, angoissé. Il n'était pas à même de réfléchir à l'attitude à adopter, pourtant pour toute personne lambda, elle aurait été instinctive. Inutile de rappeler que le bouclé n'était pas lambda, du tout. Il avait d'abord garder les bras ballants, et quand ses neurones s'étaient connectés, un frisson électrique lui avait parcouru tout le corps, en avait réchauffé chaque parcelle. Ce n'est qu'alors qu'il rendit son étreinte à la jeune femme, tendrement d'abord, puis en la serrant contre elle ensuite. Sa présence le rassurait, il se sentait bien. Enfin. Il voulu la remercier, lui dire qu'elle n'avait pas à être désolée. Ce n'était pas sa faute à elle, c'était entièrement la sienne, à lui. Ezra ne pris même pas la peine d'articuler quoi que ce soit, les mots n'avaient jamais été son fort. En fait, l'expression de ses sentiments tout court, qu'ils soient physiques ou oraux, n'était jamais entrée dans son domaine de compétence. Mais il voulait qu'elle sache. Il serra alors davantage ses bras musclés autour de la fine taille de la jeune femme, doucement, cependant, afin de ne pas la faire souffrir. Il reposa sa tête contre celle d'Harmony, sans jamais se détacher d'elle. Il aurait voulu rester comme ça le reste de la journée. Juste elle et lui, plus rien n'important d'autre. Il se sentait ailleurs, plus léger, heureux.

Merci, murmura-t-il enfin.

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hj: ça me convient très bien. :heart4:désolée par contre, je n'ai pas beaucoup fait avancer l'action. :shy:
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Message(#) Sujet: Re: + Crazyness is just a name feat. Ezra + Crazyness is just a name feat. Ezra EmptyMer 17 Juil - 17:35


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Contrairement à Ezra, je n'ai pas spécialement été persécutée lorsque j'étais jeune. Les gens ne m'approchaient pas simplement parce qu'ils me trouvaient bizarre, du coup ça évitait des confrontations. Je sais que c'est pas vraiment ce qui s'est passé pour le bouclé. Il a beaucoup souffert des autres et c'est pour ça qu'il s'est renfermé sur lui même et qu'il fait crise d'angoisse sur crise d'angoisse lorsqu'il est obligé de sortir de chez lui. Le fait que nous n'ayons pas le même degré de peur ne veut pas dire que je ne le comprends pas. Bien au contraire. Mes crises apparaissent souvent lorsque je suis seule ou lorsque quelqu'un me dit des choses blessantes. Je n'ai jamais fait de crise auprès d'Ezra pour la simple et bonne raison qu'avec lui, tout est doux. Il ne me pousse pas et c'est tellement simple de passer du temps avec lui. Il n'y a pas de prises de tête. Il n'y a qu'avec lui que je me sens bien dans ma tête et dans mes baskets. Mais je sais très bien qu'au moment où il faudra que l'on se quitte et que je retourne chez nous avec Solange, mes crises repartiront de plus belle. Solange sera couchée, Lennon rentrera et me posera des questions qui auront le don de me stresser et j'aurais exactement dix secondes pour avaler un calmant avant que je n'explose. J'adore le père de ma fille. On a été amis, puis amants et maintenant on est amis à nouveau mais c'est surtout notre relation qui a aggravé mon cas. Ca a commencé quand j'étais adolescente mais ça s'est vraiment empiré quand j'ai appris être enceinte et que Lennon m'a tourné le dos il y a quelques mois. Ezra n'a rien avoir avec mon ex petit-ami et c'est certainement pour ça que je me sens si bien en sa présence.

Parfois il n'y a pas besoin de mots pour réconforter quelqu'un. Je vois qu'Ezra est déterminé à partir, il est déçu et sûrement énervé contre lui même. Je connais cette sensation, se sentir minable parce qu'on a pas résisté, se détester parce qu'on a craqué mais j'ai vraiment pas envie qu'il se sente comme ça alors je le rejoins et le prends spontanément dans mes bras. Mon coeur se met à battre la chamade et je suis presque sûre qu'il peut le sentir à travers son torse. Malgré qu'il ne me rend pas l'étreinte, je le garde contre moi et m'imprègne de son odeur. Finalement, je sens ses bras musclés m'entourer et me serrer contre lui. Je ferme quelques instants les yeux et profite de ce moment qui sera sûrement unique. Je me sens bête, je n'aurais pas dû jouer à ce jeu avec lui, j'aurais dû le laisser venir à nous à son rythme au lieu de le faire tomber volontairement dans l'eau. Mais le mal est fait maintenant. On dirait qu'aucun de nous deux n'a envie de lâcher l'autre. Nos têtes se pose l'une contre l'autre et je pousse un petit soupir de soulagement - et de bonheur. Oui du bonheur. Comment après ce qu'il vient de se passer, je peux être heureuse d'être dans ses bras? Sûrement parce que même si j'essaie de le nier, Ezra est en train de devenir plus qu'important à mes yeux. Sans pour autant ouvrir les yeux - comme si ça allait me faire sortir de mon doux rêve - je décale un peu ma tête jusqu'à me retrouver front contre front avec le jeune homme. J'avale difficilement ma salive, comme si quelque chose était coincé en travers de ma gorge. Nos visages sont tellement près l'un de l'autre, je sens son souffle me chatouiller les joues malgré notre différence de taille. Je me surprends à avoir envie de goutter à ses lèvres mais "heureusement", Solange sort de l'eau au même instant et m'appelle. Je m'écarte assez brusquement d'Ezra et croise son regard avant de me retourner vers ma petite fille. Elle fait bouger ses jambes en l'air pour les sécher. Machinalement, ma main glisse le long du bras gauche de mon ami pour que nos mains se lient naturellement. On s'avance vers Solange, faisant comprendre à Ezra que je ne veux pas qu'il parte. Je me mets à genoux devant ma petite fille et lui enfile rapidement ses petites baskets. « Tu t'es bien amusée ma puce? » Elle hoche la tête et s'en va courir dans l'herbe après les oiseaux, comme si elle essayait de les attraper. Je n'ose pas tourner la tête vers Ezra tant je suis gênée de notre étreinte qui était tout sauf amicale mais j'ai envie de lui dire quelque chose et c'est toujours mieux de regarder l'autre personne dans les yeux. Je me retourne face à lui et reprend sa main pour être sûre d'avoir toute son attention. « Tu ne dois pas avoir honte Ezra... Pas avec moi. Je sais mieux que personne ce que tu traverses. Je vis beaucoup mieux que toi, mais je vis quand même la même chose que toi... Quand tu n'es pas prêt de moi. » Je baisse un peu les yeux, me rendant compte que je viens de lui avouer qu'il n'y a qu'avec lui que je me sens bien. « Désolée... C'était idiot de dire ça... » Je me racle un peu la gorge avant de reporter mon regard sur Solange qui s'est assise dans l'herbe et qui semble chercher des trèfles. En une fraction de seconde je me hisse sur la pointe des pieds et colle un baiser sur la joue du jeune homme. Je me mets à rougir mais lui offre un joli sourire. « Tu veux toujours rentrer chez toi? »

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Message(#) Sujet: Re: + Crazyness is just a name feat. Ezra + Crazyness is just a name feat. Ezra EmptyMer 17 Juil - 19:42

crazyness is just a name.

Ezra pouvait clairement sentir que le doux voile de l'amitié se dissipait, pour laisser place à d'autres sentiments, plus profonds. Il n'était cependant pas sûr qu'ils soient réciproques, et se gardait bien de tout propos - sa remarque, quelques minutes plus tôt, sur le fait que les deux jeunes serait un beau couple était déjà de trop, selon lui. Le bouclé n'avait pas énormément d'expérience avec les filles, mais il n'était pas non plus ignorant. Avant qu'elle ne se retourne violemment et ne se ligue contre lui, comme tous les autres élèves du lycée, le jeune homme avait passé de belles journées avec sa petite amie, Deborah. Il avait d'ailleurs cru à un moment d'accalmie, il avait pensé à tort qu'elle serait sa sauveuse. Que grâce à elle, il surmonterait toute la méchanceté de ses autres camarades, et qu'ensemble, main dans la main, ils iraient loin. Mais rien ne s'était passé comme il l'avait imaginé. Du jour au lendemain, la brune sulfureuse s'était mise à insulter son soit-disant amoureux, et avait rejoint les autres élèves dans leur guerre contre Ezra Ron Siskind. Ce dernier avait amèrement regretté de s'être laissé berner par une menteuse sans scrupules, d'avoir donné sa virginité à une fille qui ne l'aimait certainement pas du même amour - sincère - que lui, d'avoir succombé aux charmes d'une sorcière sans coeur déguisé sous les traits d'une princesse de conte de fée. Harmony n'avait aucun rapport avec Deborah, même lorsque leurs rapports étaient cléments. Avec le recul, le webmaster avait noté que Deborah gardait toujours un peu de distance avec lui, lorsqu'ils étaient en public. Elle ne le soutenait jamais lorsqu'il lui arrivait de faire des crises - plus rares à l'époque, cependant. La jeune blonde était son opposé complet : tout d'abord physiquement. Harmony était, outre le contraste évident de la couleur de cheveux, une femme naturelle, simple. Et son attitude envers Ezra était totalement différente : elle le comprenait mieux que personne, et n'avait pas fuit aux nombreux accès de panique du jeune homme. Au contraire, elle l'avait aidé, encouragé. Motivé.

Le discours de la jeune femme avait énormément ému le garçon. Une boule s'était formé dans sa gorge, et des larmes menaçaient de couler. Il ne fallait pas qu'il se laisse aller, mais il ne pouvait empêcher ses yeux de briller. Il aurait aimé entourer Harmony de ses bras une nouvelle fois, pour ne plus la quitter, cette fois-ci. Solange les avait brusquement séparés en interpellant sa maman, mais le bouclé ne pouvait pas lui en vouloir. Son sourire étiré jusqu'aux oreilles, la complicité qu'elle avait avec sa mère, et sa joie de vivre quand elle courait après les papillons lui mettait du baume au cœur.

Ezra s'était approché de la jeune femme, et l'avait doucement forcée à redresser son regard, en soulevant son menton du bout des doigts. , avait-il murmuré, plus par tendresse que parce qu'il avait peur de parler à voix haute, comme à son habitude. Ne sois pas désolée, ce n'était absolument pas idiot, dit-il plus fort et confiant, en reprenant les paroles de la blonde. J'aimerais pouvoir dire que mes crises se calment aussi quand je suis avec toi... mais comme tu as dû le remarquer, c'est d'être en public qui, justement, les amplifient. Il avait fait une pause, toujours surpris - mais si heureux - de voir qu'il pouvait parler naturellement avec Harmony, chose dont il était incapable avec tout autre personne, hormis ses parents et sa petite sœur. Il avait repris, honnête et spontané. Mais une chose est sûre, c'est que quand je suis avec toi, je me sens mieux. Je me sens bien, je me sens heureux. Et ça ne m'était encore jamais arrivé. Un petit sourire béat se dessina sur son visage, qui s'étira davantage quand la jeune femme déposa un baiser sur sa joue. Contrairement à la jeune femme, Ezra n'était pas du genre à rougir - il n'en était pas moins touché. Les secondes passées front contre front avec la jeune femme, quelques minutes plus tôt, avait accéléré les battements de son cœur, réchauffé ses oreilles, et papillonné son estomac. Il avait la même réaction à présent, et même s'il faisait mine de ne pas en comprendre la cause, la raison était évidente.

Lorsque Harmony demanda au jeune Siskind s'il comptait toujours rentrer chez lui, ce dernier en avait presque oublié qu'il avait voulu, un instant plus tôt, retourner dans sa maison à la campagne, pour ne plus en sortir. Il se sentait bête, à présent. Le rire aux lèvres, il répondit gaiement Oui, mais que si tu m'accompagnes ! Ezra se rendit néanmoins compte rapidement du sous-entendu que l'on pouvait trouver dans sa phrase, et bien qu'il n'était pas du tout le type de personne à formuler des invitations pareilles, il se justifia aussitôt. Enfin, tu vois ce que je veux dire, lâcha-t-il, gêné. Je ne tiens pas à rentrer, autant profiter du beau temps, enfin c'est comme tu veux, je peux te faire visiter ma maison, si tu as envie - elle est très grande je t'assures. Mais... je n'ai pas envie de quitter, c'est tout. Ezra avait sourit, simplement. Et il était rare de le voir si naturellement paisible et joyeux. Quand il aperçu la petite Solange farfouiller dans les brins d'herbes, il ajouta, amusé, Mon jardin est assez grand, aussi. Peut-être pas autant que le parc, c'est sûr. Quoique. De toute manière, il n'y a pas de glacier. Il rigola, et continua, Il y a certainement des jeux de bébés, qui appartenaient à mon père quand il était petit - c'est-à-dire il y a longtemps. Il ria de nouveau. Ezra n'avait jamais eu l'occasion de rendre visite à son arrière-grand-mère de son vivant, mais son père, ses oncles et ses tantes avaient passé beaucoup de temps dans cette demeure, il y a des années, alors que la famille Siskind était toute regroupée en Alberta. Elle était aujourd'hui éparpillée aux quatre coins du monde, et quand le bouclé avait été dans le besoin, après un rapide coup de fil de la part de sa mère aux nombreux héritiers de la maison, ceux-ci avait gracieusement acceptée qu'il l'occupe, gratuitement. Toutes les affaires des enfants et petits-enfants de l'ancienne propriétaire étaient cependant rangées dans le grenier, et le jeune homme n'avait jamais pris la peine d'y jeter un coup d’œil. Peut-être que je pourrais retrouver un siège pour bébé, un ou deux transats, il y a aussi un nombre incalculable de chambres, c'est fou ! L'ébéniste se rendait bien compte qu'il parlait comme s'il allait emménager dans peu de temps avec Harmony et sa petite fille, mais il trouvait cela amusant de s'imaginer comment leur vie pourrait être - bien que la situation ne s'envisageait pas pour le moment ; mais n'avez-vous jamais rêvé votre mariage avec un ami, en songeant aux prénoms que vous donneriez à vos enfants, à la maison où vous les élèveriez, aux animaux que vous adopteriez ?

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Message(#) Sujet: Re: + Crazyness is just a name feat. Ezra + Crazyness is just a name feat. Ezra EmptyMer 17 Juil - 20:50


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Je ne sais pas ce qui est en train de se passer entre Ezra et moi mais je ne peux pas nier que c'est plus fort que de l'amitié et que ça ne ressemble pas vraiment à une relation frère/soeur... Je me rends compte à quel point je suis bien dans ses bras et à quel point son odeur me rassure et m'apaise. Je ne sais pas si je serais prête à revivre une relation avec un homme. Ma dernière m'a conduit droit en traitement dans un centre alors autant dire que je ne suis pas très confiante mais en même temps, on se comprend tellement avec Ezra. Tout juste si on ne finit pas les phrases de l'autre. J'aurais aimé rester encore dans ses bras mais Solange m'appelle au moment même. A contre coeur, je m'écarte donc du jeune homme avant que je ne me noie dans ses beaux yeux bleus et vais vite m'occuper de ma fille qui m'ignore illico dès qu'elle a trouvé un oiseau à courir après. Je me retourne un peu vers Ezra, ne sachant plus où me mettre tout d'un coup mais au lieu de laisser ce silence perdurer, je tiens à rassurer le jeune homme avec quelques paroles qui semblent le toucher. Je lui souris timidement. Son doigt se pose sous mon menton et il m'oblige à croiser son regard. Ce n'est qu'un petit geste anodin et pourtant je suis en train de perdre pied, comme si j'étais sur un manège qui monte très haut et qui tombe d'un coup sans prévenir. Le bleu des yeux du jeune homme fait accélérer les battements de mon coeur. Contrairement à moi, Ezra ne peut pas dire que ses crises se calment en ma présence. J'hausse un peu les épaules, ayant parfaitement remarqué ça. C'est pour cette raison que je me sens inutile avec lui. Ma déception se lit sûrment sur mon visage car il me rassure en me disant qu'il est heureux en ma présence et venant de la part de quelqu'un qui a beaucoup souffert dans sa vie, c'est vraiment touchant. Je lui souris encore plus timidement, me joues s'enflammant. C'est une sortie de drague? Une drague entre malades? Comme pour le remercier, je l'embrasse sur la joue et lui demande s'il compte vraiment partir ou si je vais pouvoir gratter quelques minutes avec lui. Apparemment, il a complètement oublié son idée de rentrer chez lui, ce qui me soulage un peu. Sa remarque me fait d'ailleurs rire. Je crois qu'avec d'aussi beaux yeux, j'irais n'importe où pour le suivre. Mais très rapidement, Ezra se mélange dans ses paroles et je me retrouve à nouveau face à un petit garçon qui me parle de choses peu sensées à mes oreilles. J'essaie vraiment de trouver une logique dans ce qu'il dit mais je vois qu'il est tout aussi gêné que moi tout à l'heure.

« J'ai une meilleure idée! » Je lui fais un petit sourire malicieux avant d'attraper sa main et de faire signe à Solange de venir. Elle attrape ma main de libre et je fais un clin d'oeil complice à ma petite fille. Elle comprend tellement bien les choses pour son âge, elle m'a toujours épatée. Elle tient sûrement ça de son père. Par contre, je peux être fière de dire qu'elle a mes yeux et mes cheveux blonds. Enfin, quand je suis blonde étant donné que je change de couleur comme de sous-vêtements. Je sens le regard interrogatif d'Ezra mais je l'ignore en affichant toujours mon sourire malicieux. Je sens les doigts du jeune homme se crisper un peu entre les miens lorsqu'on est obligés de traverser le centre ville mais je le rassure en lui caressant le dessus de la main avec mon pouce. Je sais que ce n'est pas le genre de choses que l'on fait lorsqu'on est uniquement amis, mais je m'en fiche. J'en ai envie et j'ai pas envie de prendre la tête plus longtemps. Lorsqu'on arrive au bout du trottoir, je sors un trousseau de clés de mon sac et monte les quelques marches qui mènent à la porte du studio de danse où j'enseigne. Ezra est de plus en plus perplexe mais je l'ignore. Enfin de manière gentille bien sur. Je pousse la porte de ma salle de danse et Solange à son aise va tout de suite prendre une grosse balle d'étirement pour jouer avec. « Bienvenue là où personne ne me juge jamais! » dis-je en lâchant mon sac et en me retournant vers Ezra, mains dans les poches. J'attache rapidement mes cheveux sur le sommet de ma tête et vais allumer la stéréo. Sans rien dire de plus, j'envoie un regard amusé à Ezra qui ne semble pas dans son élément. « Viens! » dis-je en lui faisant signe de s'approcher de moi au centre du plancher.

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Message(#) Sujet: Re: + Crazyness is just a name feat. Ezra + Crazyness is just a name feat. Ezra EmptyDim 21 Juil - 12:06

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Ezra est d'abord déçu que la blonde n'entre pas dans son jeu. Certes, il était parti dans un délire bien à lui, mais il pensait que ces projets imaginaires auraient fait rire Harmony, et qu'elle aurait même surenchéri. Après réflexion, le jeune homme pensa qu'ils étaient certainement trop loufoques, et sa bonne humeur prit le dessus de sa déception quand son amie lança qu'elle avait une meilleure idée que lui. Le contact de sa main lui valu un électrochoc des plus agréables, et il suivit bêtement la belle jusqu'à la destination qu'elle avait choisi. Au fur et à mesure de leurs pas, il ne put s'empêcher de froncer des sourcils, se demandant sérieusement où elle l'emmenait comme ça. Sa main serra davantage celle de la blonde, qui la lui caressa affectueusement. Cela eut le don de le rassurer un peu, et il se contenta de marcher sagement, toujours intrigué cependant, durant la fin du voyage.

Ils s’arrêtèrent quelques instants devant une porte en bois, le temps que Harmony trouve ses clés. Elle lui lâcha la main, et le mystère s'en trouva accentué. Le contact avec la jeune femme avait été une sorte d'assurance, maintenant qu'il ne la tenait plus, l'angoisse s'engouffra dans son esprit. Où est-ce qu'elle comptait l'emmener ? Ezra n'était jamais venu ici, et il se demandait quel pouvait bien être ce lieu. Cela ne ressemblait pas tellement à des logements, mais peut-être que c'en était ? Si tel était le cas, il ne comprenait pas pourquoi elle avait refusée de venir chez lui, si c'était pour l'inviter chez elle. Certainement qu'elle ne se sentait pas rassurée d'aller chez quelqu'un d'autre, surtout qu'elle ne connaissait pas depuis longtemps ? Le jeune Siskind stoppa bien rapidement ses interrogations intérieures, quand la porte que la blonde venait de pousser s'ouvrit sur ce qui semblait être un studio de danse. Il y avait un miroir, des barres, et le sol était parqué et vernis. Il se rassura aussitôt, étira même un sourire. La salle était agréable, pas très grande, mais assez pour accueillir une dizaine de danseuses. Harmony lui indiqua enfin, l'air enjoué, le but de leurs déambulations à travers la ville. Ezra savait qu'elle était prof de danse, enfin, il se rappelait qu'elle lui en avait fait part, une fois, lors de leurs séances thérapeutiques. Il était donc au cœur de son studio, là où elle se sentait à l'aise mieux qu'ailleurs, là où personne ne la jugeait. Il l'enviait d'avoir un lieu en quelque sorte intime, ou elle pouvait se réfugier quand elle ne se sentait pas bien. Une sorte de cocon, une bulle hors des préjugés. Son amie alluma la musique, et lui s'attendait à la voir danser - il avait hâte de la voir bouger, il était persuadé qu'elle était très gracieuse. Au lieu de ça, elle tendit la main en direction du bouclé, et l'incita à la rejoindre. Ce dernier écarquilla les yeux, étonné qu'on puisse lui faire une telle proposition. Lui ? Danser ? C'était une bien bonne blague. Aussi loin qu'il pouvait se souvenir, le garçon ne s'était jamais lancé dans une telle expérience. Il n'avait participé à aucune soirée entre amis - n'ayant pas d'amis - et les quelques mariages où il s'était rendu, il y avait passé la soirée assis, à discuter avec d'autres jeunes comme lui, qui n'étaient pas intéressés par la danse. Ils laissaient ce loisir aux femmes, et à leur mari courageux. Ezra s'exécuta cependant sans rechigner ; la perspective d'être pitoyable ne lui faisait même pas peur. Il était avec Harmony, et en sa présence, il ne craignait plus rien. Du moins, quand il était uniquement avec elle - et même si sa fille était là ; du haut de ses quelques années, il ne comptait pas Solange comme une menace.

Je te préviens, je danse vraiment très mal. Les yeux rieurs, il se rappela les quelques fois où il s'était essayé à la pratique. Généralement avec sa soeur, dans le grenier, où il passait des après-midis entiers en hiver. Ils apportaient un poste de musique, un nombre impressionnant de coussins, des tas de biscuits, plusieurs magazines, et toute sorte de jeux. Ils s'inventaient des mondes où ils évoluaient en riant, et quelques fois, Sislei lançait un concours de danse. Bien sûr, c'était toujours elle la gagnante, loin devant son frère qui gesticulait maladroitement. Il entendait encore son rire devant ses pitreries, et songea qu'il aurait bien aimé qu'elle soit là, auprès de lui ; pas précisément en ce moment, alors qu'il était avec Harmony, mais le reste du temps. Elle lui manquait terriblement.

Ezra ne savait pas de quelle façon comptait danser celle qui se tenait en face de lui, mais il choisit de prendre les devants - c'était assez paradoxal, d'ailleurs. Le débutant, qui guide la professionnelle. Mais peu importe, il savait que c'était le rôle de l'homme, de faire le premier pas. C'était peut-être moins le cas au vingt-et-unième siècle, mais il était persuadé - sa sœur lui avait confirmé - que les filles aimaient être rassurés, soutenues, et qu'elles n'aient pas à faire tout le boulot. Son regard plongé dans ses magnifiques yeux bleus, il posa une de ses mains sur la taille de la jeune femme, et lia les doigts de son autre main aux siens. Un petit sourire illumina son visage, et il s'approcha davantage de Harmony. Il fit glisser la main posée sur la taille en direction du dos, serrant davantage son amie près de lui. Sans cesser de sourire, il lança presque amoureusement, Je suis tout à toi !

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hj. j'ai eu le temps de poster. :omg2: ce n'est pas fameux, j'espère que ça te plaira quand même. :heart4: (oh et je ne me suis pas relu, désolée s'il reste des fautes)
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Message(#) Sujet: Re: + Crazyness is just a name feat. Ezra + Crazyness is just a name feat. Ezra EmptyMar 30 Juil - 8:37


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Plus je passais du temps avec Ezra, plus j'avais cette sensation qu'entre nous c'était surtout tactile. Nous sommes tous les deux en train de suivre un programme dans un centre psychologique et on nous demande à longueur de journée de parler. Lorsque nous sommes que les deux, je frissonne d'un contact de main, d'un frôlement de bras et même de son regard sur moi. Entre nous, il n'y a pas besoin de paroles et je pense que c'est pas plus mal pour deux personnes ayant des petits soucis psychologiques. Lorsque nous marchons dans les rues de la ville pour nous rendre au studio de danse, je le sens serrer ma main et j'ai l'impression qu'il me fait comprendre que même s'il se pose des questions, il me fait confiance. Personne ne m'a jamais fait confiance jusqu'à présent. Lennon a bien essayé mais c'est lorsque nous avons commencé à nous fréquenter que j'ai commencé a débloquer. Du coup, il ne m'a jamais vue sereine, il ne m'a jamais vue bien dans ma tête. Je ne pense pas d'ailleurs qu'il s'est déjà dit "je lui fais confiance". Il a toujours été constamment derrière moi et même lorsque j'ai appris être enceinte et que j'ai accouché, je suis sûre qu'il s'est dit que je n'y arriverais jamais. Tout comme il ne m'a pas cru quand je lui ai dis que j'allais me soigner. Avec Ezra, on se connait depuis quelques semaines et en me suivant dans le dédale de ruelles, il me prouve qu'il me fait confiance. Je me sens presque pousser des ailes. Le jeune homme aux cheveux bouclés est bien plus instable que moi, bien plus torturé et tout d'un coup, je me sens vraiment chanceuse de savoir qu'il me suit là où je décide de l'emmener.

Sa manière d'écarquiller ses jolis yeux bleus me fit fondre. Oui, je suis sérieuse, j'aimerais qu'il me rejoigne au milieu du parquet. J'ai envie de m'amuser et de lui transmettre quelque chose. Mais malgré son hésitation, Ezra s'approche de moi et ça me donne presque envie de sauter de joie, sauf que je me contente de lui offrir un beau sourire. Sans que je ne lui dise quoi que ce soit, le jeune homme prend les devant en approchant son corps du mien. Il pose une de ses mains sur ma hanche et l'autre entrelace nos doigts. Je me sens chavirer. Son regard me transperce d'une manière que j'aurais jamais imaginé. Sa main glisse dans le creux de mes reins alors que nos bassins se rapprochent encore. Je sens son souffle sur mon visage. J'ai envie de pleurer. Ne me demandez pas pourquoi, cette simple position avec lui me donne envie de pleurer de joie. Je suis sûre qu'il n'aurait jamais osé faire ça avec quelqu'un d'autre et une nouvelle fois, je me sens privilégiée. J'en oublie totalement Solange qui s'est levé du banc pour se diriger vers les deux grandes portes. Je détache mon regard d'Ezra - sans pour autant me détacher de lui - et constate que le concierge des lieux est en train de sourire à ma fille. Je le connais bien et Solange a l'habitude de jouer avec son fils lorsque je donne des cours. Il est déjà arrivé qu'il vienne la chercher pour la faire jouer dans l'arrière cours avec Donovan, son fils et que je me sois mise à paniquer parce que je ne la voyais plus. Je lui fais un hochement de tête, comprenant qu'il s'occuperait de ma fille pendant que je suis ici avec mon cavalier. Je repose mon regard sur celui-ci et me pince la lèvre. « Maintenant tu es tout à moi. »

Je suis presque sûre que même depuis là où il se trouve, Ezra peut sentir mon coeur battre la chamade. Je porte ma main de libre sur son épaule, la remontant gentiment jusqu'à sa nuque pour y caresser la base de ses cheveux bouclés. Qu'est-ce que je rêverais d'y plonger mes doigts entiers... Je fais plusieurs léger hochement de tête pour trouver le rythme de la chanson douce que mon iPod nous a choisi et comme si c'était naturel, sans devoir se concerter, mon pied droit recule alors que son pied gauche s'avance. Je lève les sourcils, presque impressionnée. C'est surtout pour le taquiner. Je recommence à hocher la tête et cette fois, c'est mon pied gauche qui se recule, et son pied droit qui suit le mien. « Tu t'es entrainé? » murmurais-je. Parler c'est comme briser ce moment mais j'ai vraiment envie de savoir s'il a déjà quelques notions ou si c'est du pur instinct. Je suis presque sûre que nos visages sont tellement proches que mes yeux louchent sur les siens. Je pourrais m'y noyer. « Un... deux... trois. » On enchaine plusieurs pas de suite jusqu'à ce qu'avec amusement, il me fait basculer en arrière. Mon rire résonne dans toute la pièce. Je m'accroche à sa nuque et me redresse, mon front se posant contre le sien. J'ai le souffle court mais ce n'est pas à cause des quelques pas que nous venons de partager. Ma bouche entrouverte frôle ses lèvres...

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Message(#) Sujet: Re: + Crazyness is just a name feat. Ezra + Crazyness is just a name feat. Ezra EmptyJeu 1 Aoû - 18:22


Maintenant tu es tout à moi. Et le sourire d'Ezra s'élargit. Solange avait quitté la pièce avec un homme qu'Harmony connaissait, apparemment, et voilà qu'ils n'étaient plus que tous les deux, à présent. En temps normal, le bouclé aurait paniqué, vraiment. Parce qu'être seul à seul avec une autre personne l'angoissait toujours particulièrement. Inconsciemment, il se disait que si jamais on décidait de lui faire du mal, il n'y aurait personne pour lui venir en aide. Aucun témoin. Mais avec Harmony, s'était différent. Il se sentait en confiance, plus qu'avec n'importe qui, et ce depuis le début. Alors il était simplement heureux d'être le seul à pouvoir profiter de sa compagnie, de son attention. Les battements du cœur de la jeune femme venaient cogner contre son ventre, et il se demanda si elle ressentait les siens. Sûrement pas. Les yeux pétillants, Ezra imita les pas de la danseuse, la suivant en rythme. La musique convenait parfaitement à la situation ; douce, calme, emplie de tendresse. Le webmaster ne se serait pas vu danser comme un fou sur une musique entraînante. Déjà que là, c'était limite. Il avait peur de faire un pas de travers, littéralement ; il craignait de marcher sur les pieds de la blonde, ou pire, de la faire tomber. Pourtant, il s'avéra qu'il se débrouillait à merveille, ce qui sembla étonner son amie. Mais non, il ne s'était pas entraîné, comme elle le suggérait. Le blond secoua la tête, et répondit à demi-voix qu'il n'avait jamais vraiment dansé. C'est que tu dois être une très bonne professeur, ajouta-t-il malicieusement. Sa voix se voulait tendre, à l'instar de la musique - il ne voulait pas troubler l'atmosphère qui s'était installée. Au milieu de la pièce, il n'y avait qu'eux : Harmony et Ezra. Deux blonds, un peu égarés par la vie, mais qui ne demandaient qu'à être aimés. Et ils l'étaient. Le garçon avait l'impression que plus rien ne comptait en dehors de lui, son amie, et cette danse. Qu'il n'y avait qu'eux dans cette salle, mais qu'il n'y avait qu'eux dans la ville, dans l'univers. C'était un moment privilégié qu'il ne voulait voir gâché pour rien au monde. Leur deux visages étaient très proches, Ezra pouvait sentir le souffle frais de la jeune femme sur son menton. Son regard bleuté lui transperçait l'âme, lui transperçait le cœur. Harmony l'avait atteint. Elle comptait parfois doucement les pas de leur valse, et le garçon tenait le rythme, se sentant pousser des ailes. Son sourire ne quittait pas ses fines lèvres, et il faisait virevolter sa partenaire sans jamais la quitter des yeux. Son cœur battait à tout rompre, et dans un dernier élan, il bascula la jeune femme en arrière à la manière d'un professionnel, la soutenant de son bras musclé, sa main toujours liée à celle d'Harmony. Leur visage n'était qu'à quelques centimètres l'un de l'autre, qu'à quelques millimètres, lorsqu'elle s'accrocha à sa nuque. La jeune femme déposa son front contre celui du bouclé, leurs nez se frôlaient, leurs lèvres aussi. Son rire cristallin résonnait encore dans la pièce, la respiration du bouclé se faisait plus courte. Le sourire de ce dernier ne cessait pas, son torse s'appuyant contre la poitrine de la danseuse à chaque nouvelle respiration. Et, sans hésiter ni réfléchir aux conséquences, il déposa ses lèvres sur celles d'Harmony avec une fougue nouvelle. Il se redresse en l'accompagnant, s'emparant de ses lèvres, l'embrassant comme si c'était une question de vie ou de mort. Harmony ne le repousse pas - bien au contraire. Ezra se sent revivre, et ce contact passionné lui provoque une vague de plaisir qui envahit tout son corps. Le bonheur qu'il éprouvait en sa présence ne valait rien comparé à celui-ci. Sa respiration s'accéléra, tandis que les pressions de ses lèvres sur celles de la jeune femme devenait toujours plus passionnées, plus rapides, plus intenses. Il l'approcha davantage de lui, serrant ses bras autour d'elle, ses mains sur la taille de la jeune femme. Leurs souffles se mélangeaient, leurs langues se mélangeaient, leur regard se mélangeaient. Des regards remplis de sentiments enfouis depuis trop longtemps. Les deux ne se connaissaient pas depuis très longtemps, mais c'est comme s'ils se connaissaient depuis toujours. Dès le premier jour, dès le premier coup d’œil échangé, il s'était passé quelque chose. Quelque chose de fort, d'indescriptible. Les deux âmes sœurs s'étaient rencontrées.

Ezra avance, et il emmène Harmony avec lui. Leurs lèvres ne se quittent pas, pas pour le moment. Il est trop tôt, encore. L'un comme l'autre ont besoin de cette passion, de ce désir, ils ont besoin de cet amour. Il fallait l'extérioriser, lui qui était enfermé, depuis le moment où ils s'étaient rencontrés. Les deux amants rencontrent le mur rapidement, et le heurtent avec une tendre violence. Baisers effrénés, le bouclé en redemande. Ce désir, sans cesse renouvelé, d'être toujours plus proche de la jeune femme, de sentir ses mains contre son corps, ses lèvres contre les siennes, son bassin contre le sien, leurs jambes entrelacées. Le contact de la blonde était enivrant, intense, nécessaire. Ezra ne pensait pas, ne réfléchissait pas. Il vivait la passion de l'instant présent, sans se soucier aux conséquences de leurs actes. Ce qu'il se passait pouvait vouloir signifier tout, et rien à la fois ; et qui savait de quoi demain serait fait ? Et si tout s'arrêtait là ? Si ce désir dévoilé n'était finalement que la fin de leur courte relation ? Si finalement leur amitié - si on pouvait seulement les qualifier d'amis - devait se terminer de cette manière ? Mais le névrosé qui, en ces instants n'en était plus un, ne pensait absolument pas à ça ; il profitait purement de ce moment privilégié, comme si jamais plus il ne le pourrait. Et ces baisers, ces caresses, transmettaient tout ce que les mots n'avaient jamais pu et ne pourraient jamais.
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Message(#) Sujet: Re: + Crazyness is just a name feat. Ezra + Crazyness is just a name feat. Ezra EmptySam 3 Aoû - 7:47


Crazyness is just a name
harmony & ezra.

 




Comme toujours lorsque je suis en présence d’Ezra, les événements s’enchainent à une vitesse folle. Il n’y a pas si longtemps, on était encore au parc, le jeune homme faisait une crise d’angoisse suite à sa chute dans l’eau et nous voilà dans le studio de danse où j’enseigne. Notre vie est tellement compliquée et tellement mouvementée que j’ai envie qu’on se détende un peu, qu’on s’amuse même un peu. Je ne sais pas du tout si le bouclé a des talents de danseur mais je compte bien le découvrir. Très rapidement, il m’impressionne en posant ses mains exactement où il le faut. La proximité de nos corps reste troublante. Je n’ai pas été proche d’un homme depuis la naissance de Solange et je ne peux pas nier qu’Ezra m’attire beaucoup. Peut-être même trop pour « notre état psychologique instable » comme le diraient les médecins qui nous suivent. Et pourtant, depuis que nous avons quitté le centre, je ne pense plus à mes crises d’angoisse. Elles se sont envolées. Je me sens légère et je n’ai plus l’impression d’être malade. Ezra a bien plus d’effets que tous ces médicaments qu’on me fait avalé pour que je sois correcte et intégrée en société. Le parfum du jeune homme vient gentiment me chatouiller le nez. Il est encore plus enivrant que la couleur de ses yeux. Je ne comprends pas comment un jeune homme comme Ezra n’a pas une file de filles devant sa porte. J’accepte son compliment avec un timide sourire. J’ai toujours eu de la peine à accepter les gentillesses des autres. A notre rythme, on évolue sur le parquet. Nos pieds ne se mélangent pas, il n’y a que nos regards qui se ne quittent pas. Ezra me fait basculer en arrière. Je n’ai pas peur qu’il me lâche, j’ai confiance en lui, une confiance qui se confirme par mon rire qu’on peut entendre dans toute la salle. On se rapproche encore un peu, jusqu’à ce que nos visages se frôlent avec envie… Oh ça oui j’en ai envie. Ca fait depuis qu’il est sorti de la salle au centre psychologique que j’ai envie d’être près de lui, à un tel point que ça en serait indécent… Mais pour une fois, je n’ai pas envie d’être décente. Je n’ai pas envie de suivre ce que l’on me dicte de faire. Je veux faire ce que moi j’ai envie de faire et comme s’il avait lu dans mes pensées, l’espace entre nos lèvres se restreint jusqu’à les sentir contre les miennes. Une vague de sentiments et d’émotions me traversent. Ezra me redresse mais je ne fais déjà plus attention à ce qu’il y a autour de nous. Je m’accroche à lui comme à une bouée en pleine mer. Notre baiser devient rapidement brûlant. Nous avons tellement attendu… Cette fois j’en suis sûre, il se passe réellement quelque chose entre lui et moi. Ce n’est pas mon imagination. Ce baiser en est la preuve. Mon souffle se fait court. Je ne veux pas quitter ses lèvres, je veux les gouter, les sentir contre les miennes pendant des heures. Une nouvelle drogue. Une drogue douce heureusement pour moi. Les bras musclés du jeune homme s’enroulèrent autour de moi, me collant encore plus à lui. Je suis sûre de pouvoir sentir son cœur contre ma poitrine. Je suis sur la pointe des pieds mais pour rien au monde j’aimerais changer de place. Mes mains glissent le long de sa nuque, remontant dans ses cheveux. On dirait presque qu’on est affamé, affamé de désir pour l’autre. Je me sens posée contre le mur. Un petit gémissement filtre mes lèvres. Ezra est une personne incroyable, et ça se ressent jusque dans les caresses qu’il m’offre. Je me détache de lui, l’arrière de ma tête heurtant le mur afin de reprendre mon souffle. Mes mains glissent sur son torse et c’est qu’à ce moment là que je me rends compte à quel point il est grand comparé à moi. Machinalement, mes doigts retroussent le bas de son t-shirt avant de se glisser sous le tissu. On ne s’en doute pas comme ça, mais Ezra est musclé. Ma poitrine se levant rapidement à cause de ma respiration, j’apprécie ce que j’ai sous les doigts. Je bascule la tête en avant, recroisant le regard du jeune homme. On n’a pas besoin de dire quoi que ce soit. On sait qu’on prend un risque, on sait que peut-être notre amitié va en pâtir mais on s’en fou. On veut être fou pour une fois, mais pas fous comme dans le centre psychologique, fous de l’autre. Avant d’être des malades, nous sommes des adultes, des jeunes gens avec des envies, des besoins. Nous sommes humains. Nous sommes normaux. Sans réfléchir une seconde de plus, mes lèvres retrouvent celles du jeune homme pendant que mes mains continuent de monter sous son t-shirt. Mains plaquées sur ses omoplates, je l’attire contre moi tout en me laissant glisser le long du mur. Sans réfléchir – une nouvelle fois – je m’allonge à même le sol du studio de danse, me fichant pas mal de l’endroit où nous nous trouvons. Je ne veux pas que ça s’arrête. Je veux que ça continue pendant des heures. On n’a pas de responsabilités. Pour une fois, on peut être normaux.

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Azel Novak

Azel Novak
lost souls in revelry

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Message(#) Sujet: Re: + Crazyness is just a name feat. Ezra + Crazyness is just a name feat. Ezra EmptyMer 21 Aoû - 21:07


Il s'abandonne tout contre elle, et ils ne forment plus qu'un, plus deux mais un, un même corps, une seule âme. Ils respirent à l'unisson et leurs souffles débordent d'amour, enfin, de quelque chose, d'un sentiment fort, peut-être l'amour, Ezra pense qu'il est amoureux. Parce que depuis le tout début, depuis qu'il a croisé son regard, quelque chose à changé en lui, il s'est senti plus léger, plus heureux aussi, différent. Et quand il la voit c'est toujours pareil, il a le cœur qui bat fort, mais sans faire mal, pas les battements d'angoisse, les autres, ceux qui font du bien, ceux qui donnent confiance, une confiance sans borne, ceux qui papillonnent, ceux qui donnent envie. Il a envie d'elle et elle a envie de lui, c'est cru et c'est primaire mais c'est comme ça. Ils se désirent, violemment, comme ils n'avaient peut-être jamais désirés, pour Ezra c'est sûr, il n'avait jamais autant désiré. Et les mains d'Harmony glissent sous son t-shirt, et ses mains à lui fouinent sous le sien à elle, et c'est juste comme des milliers d'électrochocs. Des décharges électriques qui lui donnent la vie, l'envie de vivre, de vivre à ses côtés. Peut-être pas pour toujours, peut-être pas pour toute la vie, mais pour un bout, au moins. Parce que c'est obligé, c'est écrit, ils sont fait l'un pour l'autre, deux âmes égarées par la vie, abandonnées, ratées, qui se retrouvent dans une osmose complète, qui se trouvent enfin, l'un dans l'autre. Alors Ezra sourit, ils se laissent aller contre le mur, Ezra est au-dessus, Ezra embrasse, Ezra cherche, Ezra trouve. Les douces lèvres d'Harmony, ses joues, son cou. La respiration est forte, rapide, saccadée, le cœur menace d'exploser, Ezra enlève son t-shirt et l'envoie valdinguer. C'est qu'il aurait pas pensé, un jour, vivre ça, avoir cette chance, que quelqu'un s'intéresse à lui, que quelqu'un l'apprécie, psychiquement, moralement, physiquement, complètement. Il en sourit davantage, un petit sourire en coin, craquant, charmant, les yeux brillants. Ses mains sur son corps à elle, qui glissent tout du long, qui caressent la taille et les hanches, les fesses et les cuisses, qui remontent, remontent, qui se perdent dans la belle chevelure, qui embrassent son visage, et Ezra embrasse à son tour, ses lèvres, toujours plus fort, avec toujours plus de passion. Et leurs souffles se mélangent, leurs langues se mélangent, leurs âmes se mélangent.

Mais Ezra sent que quelque chose ne va pas. C'est une urgence, un danger, et c'est peut-être parce qu'il est dérangé mais il ressent ça, il est tellement habitué quand un coup va tomber, il le pressent, il a peur, il commence à respirer différemment, toujours fort, rapide, mais différemment. Ça n'est plus le désir, c'est l'angoisse, il entend un bruit, des pas, alors brutalement, il se détache, il embrasse une dernière fois et il se détache, il s'allonge à côté, et son torse se soulève haut et se baisse et il attend. Et puis quelqu'un déboule sans toquer, il ouvre la porte à la volée, merci Ezra, bien joué. Trente secondes de plus et c'était foutu, faudrait leur dire que ceux qui sont atteints sont aussi les plus malins. C'est le gars de tout à l'heure, d'abord il ne les voient pas, et puis ils baissent les yeux ; on ne peut pas trop savoir ce qu'il pense du tableau, peut-être qu'il pense qu'ils ont dansé comme des dingues et qu'ils viennent d'arrêter, qu'ils se reposent, qu'ils récupèrent, et après tout il a entendu de la musique et c'est un studio de danse, alors ça serait tout à fait crédible. Puis quelque part, c'est bien une danse qu'ils ont donné, une danse particulière, la danse de leur cœurs et de leurs corps. Euh désolé qu'il dit précipitamment, mais c'est que Ludo arrête pas de demander une glace et la petite s'est joint à lui donc ça vous gêne si je descends juste là en bas de la rue, y a un glacier qui fait des bonnes glaces, je pensais les emmener qu'ils choisissent un goût ? Enfin, juste pour savoir si Solange à le droit de manger une glace quoi. Et pendant tout le long qu'il parle aucun des deux ne bronchent, ils parlent pas ils respirent juste, Ezra a hâte qu'il ait fini son discours, il a hâte qu'il reparte parce que ça suffit, il lui a déjà juste pourri le meilleur moment de toute sa vie jusqu'à maintenant, alors s'il pouvait simplement se la fermer ça serait parfait. Ça se voit que l'intrus est gêné, il commence à comprendre qu'il a brisé un truc, qu'il les as interrompu, et peut-être qu'ils dansaient pas en fin de compte, enfin pas la danse à proprement parlé. Harmony murmure deux trois mots et le gars s'en va comme il était venu, la porte se referme doucement derrière lui, on entend les pas qui descendent, les marches qui craquent et puis plus rien. Ils sont de nouveau tous les deux, rien qu'eux deux, Ezra jette un coup d'oeil à Harmony et il lui sourit. Sa respiration ne s'est toujours pas calmée, il est musclé mais pas vraiment sportif, alors du souffle il n'en a pas trop, mais ça rend l'ambiance un peu plus passionnelle. Il n'y a pas de silence gênant après cette interruption involontaire, mais le bruit de leurs souffles, toujours et encore, en rythme, à l'unisson. L'homme se tourne vers la femme, ses doigts caressent sa peau, font le tour de son visage, suivent la courbe de son corps, et puis ils se rapprochent et déposent ses lèvres sur les siennes à elle, plus doucement, plus tendrement. La passion est envolée, pour le moment, elle va revenir, bientôt, mais là c'est calme et volupté, douceur et tendresse. T'es tellement belle. Il murmure, c'est presque inaudible mais c'est sincère, c'est vrai, et c'est la première fois qu'il parle depuis bien dix minutes. C'est tout doux, c'est tout beau, c'est tout lui, c'est tout elle, elle est belle.
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Message(#) Sujet: Re: + Crazyness is just a name feat. Ezra + Crazyness is just a name feat. Ezra EmptyVen 23 Aoû - 16:18


Crazyness is just a name
harmony & ezra.

 




Je m’abandonne totalement dans ses bras. Je m’y abandonne, je lui offre toute ma confiance, chose que je n’ai pas fait depuis bien des années, depuis mon adolescence, depuis le jour où j’ai appris être enceinte, depuis le jour où tout a basculé dans ma vie. Le jour où je me suis renfermée sur moi même, où on m’a montré du doigt parce qu’à dix huit ans, mon ventre s’arrondissait d’une manière peu banale. Ezra est ma bouée, je m’accroche à lui comme s’il était le seul moyen pour moi de rester à la surface. Il est mon nouveau soutient, ma nouvelle raison de m’en sortir, d’aller mieux. Je ne sais pas si on est amis, si on est davantage ou si on n’est rien de tout ça, tout ce que je sais c’est que dans ses bras, je me sens bien, je me sens mieux, je me sens normale. Je suis normale. Je ne suis plus Harmony, celle qui est bipolaire, celle qui névrose pour un rien. Je sentir bien contre quelqu’un n’était pas arrivé depuis tellement longtemps. J’aimerais que cet instant dure toute une vie, qu’il ne cesse jamais et que personne ne vienne nous embêter, qu’on continue à perdre haleine tant on s’embrasse, que ma peau ne cesse de frissonner sous les doigts du jeune homme.

Brutalement, beaucoup trop brutalement, Ezra s’écarte de moi. Pas comme s’il faisait une crise d’angoisse, pas comme si tout d’un coup, il ressentait du dégoût pour ce qu’on est en train de faire mais simplement parce qu’il a senti quelque chose qui m’est passé inaperçu. Il se laisse tomber à côté de moi et je n’ai pas le temps de lui demander ce qu’il se passe que la porte de la salle de danse s’ouvre, laissant apparaître le concierge. Je m’asseye sur le parquet et m’étire en essayant d’attraper mes chevilles. On essaie de sauver les apparences comme on peut mais mes joues rouge tomate sont sûrement en train de me trahir, tellement, que le concierge commence à parler dans sa barbe. J’essaie de distinguer ce qu’il me dit mais les seuls mots que j’arrive à entendre par-dessus ma respiration qui s’est faite saccadée, sont « Solange », « Ludo » et « glace ». « Je… Oui oui. Elle y a le droit… Je… » Je me mords la lèvre inférieur, baissant le regard. Heureusement, le concierge comprend qu’il a mon accord et c’est tout ce qui compte. L’homme disparaît, la porte du studio se refermant derrière lui. Je pousse un long soupire et me laisse tomber en arrière, retrouvant ma place aux côtés d’Ezra. Je plaque mes deux mains à plat sur mon visage, me cachant tant j’ai honte. Ses doigts approchent mon visage, je me mords le bout du pouce en dévisageant Ezra avec un sourire timide sur les lèvres. Nos lèvres se retrouvent dans un rapide mais tendre baiser. J’ai l’impression de voler à des kilomètres au-dessus de la terre. Il s’écarte de moi, sans pour autant s’arrêter de caresser mon visage. Je baisse les yeux, pas mal à l’aise mais juste intimidée par tant de tendresse, tant d’attention. Ca fait bien trop longtemps qu’aucun homme ne m’a traité de cette manière. Pourtant, nous ne sommes rien de plus que deux patients de l’hôpital psychologique de White Oak Station. Il est le premier à briser le silence qui s’était installé dans la salle. Sa remarque me fait monter le rouge aux joues, encore plus du moins. Je me mords la lèvre inférieure et me cale contre Ezra. « Tu vas partir ? Tu vas m’abandonner… ? » demandais-je tout d’un coup très mélancolique. La dernière fois que je me suis éprise d’un homme, c’était du père de Solange et il a mis les voiles. Je suis en train de tomber amoureuse d’Ezra et j’ai peur, je sens cette angoisse serrer invisiblement ma gorge. Je veux juste savoir s’il compte partir, si je ne suis qu’un moyen de le distraire ou si je suis vraiment spéciale, si je suis une sorte de VIP de sentir ses lèvres contre les miennes, ses mains sur mon corps. « Si oui, pars maintenant. Evite moi une autre peine de cœur, une nouvelle désillusion… » Je change bien trop vite d’humeur. A ce stade là, l’expression « changer d’humeur comme de chemise » n’est même pas à la hauteur, c’est encore plus rapide que de changer un vêtement, c’est en un claquement de doigt que je me retrouve attristée, apeurée alors qu’il y a dix minutes, un feu ardent brûlait dans mon corps entier, alors que j’étais à deux doigts de déshabiller Ezra, à même le parquet de la salle de danse.

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