OUT OF DRUGS
look what you done, i'm a motherfucking starboy

♡ naissance en plein printemps, à québec, canada français, dans lequel t'as vécu quasiment toute ta vie. ville de toutes tes premières fois, où t'as tout appris, où t'as fait des erreurs, des découvertes, des choix. tu l'aimes cette ville, et t'as longtemps cru que t'y resterais toute ta vie. t'as pas l'âme d'un voyageur, pas dans le monde réel en tout cas. alors t'étais content de vivre dans une ville qui t'apportais la diversité, la curiosité, et la nouveauté. mais on ne sait jamais de quoi la vie est faite, et tu l'as finalement quitté, cette ville que tu pensais inquittable.

♡ tu fais partie de cette poignée de personnes, qui ont une passion qui prend souvent le dessus sur tout, qui les fait brûler de l'intérieur, et vivre de l'extérieur. t'étais encore adolescent quand t'as découvert la peinture. c'était ta voisine qui peignait, qui vivait de ça, et tu trouvais ça incroyable de pouvoir faire d'aussi belles choses, aussi profondes, et de pouvoir en vivre. t'as commencé à faire des choses de ton côté, et t'as jamais arrêté. t'es aussi venu lui demander conseil à plusieurs reprises, parce qu'elle te comprenait mieux que personne. tu l'as jamais avoué, mais t'es tombé amoureux de la peinture en même temps que de cette femme.

♡ ce sont tes parents qui t'ont gardé sur le droit chemin, comme ils appelaient ça. pas le moins du monde contre le fait que t'aimais peindre plus que tout, ils savaient cependant que rares étaient les chanceux à pouvoir en faire un véritable métier. alors pour eux, t'as continué tes études, pour trouver un travail stable au cas où ta passion n'en resterait qu'une. étude dans l'économie, secteur qui te plaît même pas un peu, mais secteur qui paye en ces temps où l'argent fait le bonheur. t'es finalement devenu banquier. t'as l'impression d'avoir une double identité à force. banquier le jour, homme stable, renfermé, assez inexpressif qui fait un travail soigné et correct, et le véritable toi le soir, peintre passionné, jeune homme sensible qui comprend le monde à sa manière, qui rêve éveillé plus qu'endormi, qui tombe amoureux de chaque chose qui éblouie ses yeux.

♡ simple artiste il y a deux ans, t'es devenu artiste torturé. ce cliché de l'artiste malheureux, brisé, qui peint à travers ses sentiments misérables qu'il ressent. mauvais cliché que tu supportes pas, mais que t'endures quand même. t'as fait pas mal de découverte dans ta vie, des bonnes, celles qui ont changé ta vie dans une bonne voie, et les autres. la drogue t'a découvert. poudre blanche néfaste qui tuait peu à peu qui tu as un jour été, qui tuait tes rêves et tes ambitions. mais c'était plus fort que toi. une dernière fois, que tu disais à chaque fois. cercle vicieux dans lequel tu t'es fourré. mais t'étais pas seule, avec toi ava. poupée rousse, poupée forte, poupée heureuse. vous étiez amoureux, complètement fous, mais la drogue a eu raison de vous. dans ce trou béant vous avez sauté la tête la première.

♡ et il y a eu ce moment fatal pour elle, et un peu pour toi aussi. c'était la ligne de drogue de trop. overdose d'ava, devant tes yeux. le temps que t'appelles les urgences c'était déjà trop tard. tu te rappelles encore de cette nuit d'horreur. tu t souviens des cris que tu poussais, des yeux de ta belle qui se mourraient. dernière étreinte, avant qu'elle perde la vie. plus de souffle. plus de coeur qui bat. massage cardiaque plus ou moins crédible. trop tard. t'as pas pu la sauver, personne n'a pu. ce fut le déclic pour toi. la drogue t'avait enlevé la plus belle partie de toi, tu pouvais pas continuer. t'es allé en cure, ce fut difficile. le manque qui obsède, et la culpabilité qui se fait plus grande une fois lucide. c'était il y a deux ans. ça fait un an et neuf mois que t'es sobre. libéré de tes démons, mais tu sais qu'ils ne sont jamais très loin.

♡ tu pouvais plus vivre à québec désormais. impossible. des souvenirs d'ava partout, de ces moments de joies vécus, les seuls qui auraient dû compter. la culpabilité trop grande d'être encore en vie alors qu'elle non, t'as décidé de partir. le canada anglais s'est offert à toi, un poste de banquier qui se libérait dans une petite ville que tu connaissais pas. t'as pas hésité. c'était ta chance de tout reprendre à zéro, d'avoir une nouvelle vie, loin de cette ville dans laquelle t'arrivais plus à vivre correctement. un an et neuf mois que t'es à white oak station.

bon retour parmi nous avec ce nouveau personnage.