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 cleanup time, well, well, well. (gloria & biddy).

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Message(#) Sujet: cleanup time, well, well, well. (gloria & biddy). cleanup time, well, well, well. (gloria & biddy). EmptySam 30 Juil - 19:02

"Tout mon drame est là,
mon incapacité à oublier l’autre, à être autonome,
je suis poreuse aux phrases, aux gestes des autres,
même mon corps absorbe l’autre."


C’était l’une de ces maisons qui se vendaient, sans trop que l’on sache pourquoi, à un prix exorbitant. Pourtant, elle était située au beau milieu de nulle part; loin de toute vie urbaine. Là-bas, dans la petite bourgade de White Oak Station, en plein coeur des plaines canadiennes entre lacs et forêts. La façade en pierre lui donnait une apparence massive et lui conférait un charme atypique; quiconque l’aurait jugée indestructible. A l’entrée, une fois les épaisses marches du perron franchies, s’alignaient une rangée de colonnes qui semblaient supporter à elles seules, tout le poids de l’édifice. Une savante alliance entre modernité et tradition, tel était l’argument principal de l’agent immobilier qui lui avait vanté les mérites de ce bien d’exception. Tout au long de la visite, il avait énuméré chacune des qualités du lieu et s’était longuement attardé sur le parc arboré d’une vingtaine d’essences d’arbres différents; la promesse de promenades champêtres en solitaire; la nature pour seule compagnie. Gloria ne se laissait pas duper par les jolies fleurs, enfant des villes plutôt que rat des champs; elle s’était laissée conquise par les technologies qui régissaient les lieux et dont l’ancien propriétaire était féru. Un système de vidéosurveillance à la pointe, de nombreuses alarmes, une salle de cinéma en sous-sol, des téléviseurs à commande vocale et la possibilité de régler le moindre détail électronique à distance depuis un smartphone. La maison du future, Un élément qui lui était familier et qui lui rappelait les suites des palaces de Las Vegas où elle avait pris l’habitude d’étancher sa soif avant que ne vienne l’addiction. Depuis quelques années, les scientifiques et autres ingénieurs s’évertuaient à inventer des choses susceptibles de simplifier le quotidien de Monsieur et Madame tout le monde, pourtant rien n’existait encore en matière de ménage. Depuis l’invention de l’aspirateur le progrès n’avait pas évolué; il fallait toujours utiliser ses bras et ses jambes pour retirer la poussière accumulée ici et là, faire disparaitre les traces laissées sur les baies-vitrées, redoubler d’imagination et -littéralement- se contorsionner pour parvenir à éradiquer les toiles d’araignées du plafond, culminant à quelques quatre mètres. Une corvée dont Gloria voulait absolument se passer, d’abord par extrême fainéantise, ensuite par incapacité à apprendre les rudiments d’une telle besogne à vingt-quatre ans. Elle avait donc entrepris de recruter quelqu’un susceptible de faire cette tâche ingrate à sa place moyennant quelques billets verts. Après une brève et infructueuse recherche sur internet, elle s’était rendue compte que White Oak Station était resté bloqué dans la décennie précédente et qu’ici, pour recruter du personnel il fallait se pencher sur le journal local et sa myriade de petites annonces. Ainsi, entre un électricien qui vantait son savoir-faire et sa grande expérience et un fromager local qui espérait doubler ses ventes grâce à une publicité risible mettant en scène son troupeau de brebis galeuses; elle tomba sur l’annonce d’une certaine Biddy qui faisait un portrait de sa petite personne en employant uniquement des termes élogieux : motivée, sérieuse, disponible, dynamique et ponctuelle; rien que ça. Gloria s’empressa de composer le numéro figurant dans l’annonce et fixa un rendez-vous à la jeune femme pour le soir même. Elle attendait énormément de cette première entrevue parce qu’il lui était inconcevable d’accorder l’entrée de son jardin secret à une inconnue, si cette dernière ne lui inspirait pas pleinement confiance. (...) Affublée d’une robe jaune beaucoup trop sage et élégante à son goût, mais qui lui donnait l’allure recherchée : celle d’une femme distinguée; bien loin de l’adolescente tombée sous les charmes maléfiques de la folie, qu’elle était réellement; elle attendait patiemment, un verre de château Minuty entre les griffes, sa future -bonne à tout faire-. Cette dernière arriva sur les lieux à l’heure convenue, respectant ainsi l’un des adjectifs de son annonce de recherche d’emploi, la ponctualité. « Une minute de retard et j’aurais rejeté votre candidature. Je déteste le mensonge. » siffla-t-elle le corps appuyée contre l’une des larges colonnes, tandis qu’un rire sardonique s’échappa de ses lèvres rouges. Gloria ne faisait qu’un avec le mensonge, elle était passée maître dans l’art de la tromperie, toute son existence n’était qu’une vaste fumisterie, jusqu’à son nom : Gloria; pure invention, un masque qui dissimulait soigneusement sa véritable identité, celle de Gabriella la malheureuse gamine des quartiers pauvres d’Harlem. « J’en oublierais presque la politesse. Bonsoir. » Gloria dévisagea de haut en bas la nouvelle venue; malgré les efforts vestimentaires qu’elle s’était évertuée à faire elle n’était pas parvenue à camoufler ses origines modestes; des détails la trahissaient immédiatement, les chaussures de la saison dernière et l’informe chemise en polyester -made in China -. « Après-vous » souffla-t’elle après une généreuse poignée de main tout en invitant la demoiselle à découvrir son possible nouveau lieu de travail. Néanmoins, Gloria fut surprise de la jeunesse de Biddy; elle s’était attendue à accueillir une mère de famille, la quarantaine bien entamée ayant l’obligation de trouver un travail d’appoint afin de mettre du beurre dans les épinards. Or, Biddy ne correspondait en rien à ce portrait peu flatteur; elle était encore dans la fleur de l’âge, un visage angélique, d’épais cheveux noirs qui relevaient ses traits, une taille de guêpe; le genre de fille que l’on croise sur les couvertures glacées des magazines; des secrétaires trop jolies pour être honnêtes, des petites princesses de la nuit qui servent des bouteilles de champagne à une jeunesse dorée sous éthanol. « Vous voulez un verre ? Côtes de Provence, une merveille. » proposa-t’elle et sans attendre la réponse, elle attrapa un verre à pied qu’elle rempli généreusement. « Rien de tel pour se détendre. Vous êtes toujours tendue comme ça ou c’est juste une impression ? » Déstabiliser l’adversaire, l’un des nombreux talents de Gloria pour mettre les gens à l’épreuve. « Je vais vous faire une révélation, c’est mon premier entretien d’embauche. Alors... je ne sais pas. » Faisant mine de réfléchir, elle se laissa tomber sur un sofa en lin et afficha une moue enfantine. « Essayez de me convaincre en cinq minutes. » Elle jeta un rapide coup d’oeil au cadran et se retourna vers Biddy, la transperçant littéralement de son regard d’azur.
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Biddy Blum

Biddy Blum

inscription : 19/05/2016
messages : 802
points : 64
pseudo : vercors. (chloé)
avatar : vanessa hudgens.
autres comptes : azel la gazelle.
crédit : you.first, vanessaannes, patricia highsmith.
âge : 27 ans.
statut civil : libre comme l'air.
quartier : standford alley, sous les toits.
occupation : étudiante en biologie et femme de ménage à ses heures perdues. elle fait aussi quelques services dans les restaurants, cafés et bars, selon la demande et son emploi du temps, ainsi que son besoin d'argent.

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Message(#) Sujet: Re: cleanup time, well, well, well. (gloria & biddy). cleanup time, well, well, well. (gloria & biddy). EmptyMar 2 Aoû - 17:16

cleanup time, well, well, well
Maintenant que c’était officiellement les vacances scolaires, Biddy n’avait rien d’autre à faire que travailler. Elle aurait pu voyager, bien sûr, mais elle n’avait pas vraiment la tête à ça, et personne de disponible avec qui partir, pour le moment. Et puis, elle voulait mettre un peu plus d’argent de côté pour pouvoir s’organiser un voyage encore plus intéressant la prochaine fois. Elle avait passé ses examens aux rattrapages, après s’être sérieusement planchée sur les révisions pendant deux grosses semaines, entre fin juin et début juillet. Elle avait fini par avoir sa première année, mais pas haut la main comme elle l’aurait espéré. C’était les aléas de la vie, malheureusement, même si celui qui l’avait décrochée des études était bien trop gros pour être seulement qualifié « d’aléa ». C’était, tout de même, de la mort d’Adele dont il était question. Deux mois après, Biddy tentait de tenir le coup. Son absence lui pesait toujours autant, mais elle arrivait à sourire de nouveau, à parler normalement, à passer une journée sans avoir la boule au ventre. C’est que la famille Blum se serrait les coudes et faisait tout pour se changer les idées – mais sans jamais oublier. Biddy, pour sa part, avait décidé de remplir à bloc ses journées. Elle avait pris davantage encore de clients pour faire du ménage et travaillait aussi le week-end en tant que caissière au supermarché. Elle faisait pratiquement du sept jour sur sept, mais ça lui convenait. Ce matin, d’ailleurs, on l’avait appelée. Une jeune femme semblait-il, au son de la voix, qui avait repéré l’annonce dans le journal. Elle souhaitait un entretien. Ça l’avait surpris, d’abord, Biddy. Des entretiens, elle n’en avait jamais fait en tant que femme de ménage. D’ordinaire on l’appelait, on lui demandait de venir nettoyer la maison tel ou tel jour et puis, si ça leur convenait, on fixait des rendez-vous plus réguliers. Elle avait eu peur que ça soit un piège, paranoïaque qu’elle était, mais elle n’avait pas grand-chose à perdre alors elle avait accepté. Ce serait bien la première fois qu’elle se rendrait chez un client, habillée autrement qu’en haillons. Ça lui faisait plaisir, quelque part. Biddy débarqua donc à l’heure prévue au logement de la fameuse Mme Fontana, une bien belle maison pour une personne aussi jeune. Elle se força à esquisser un sourire, pour faire bonne impression. Ses lèvres s’affaissèrent cependant bien rapidement, à peine la jeune femme avait-elle ouvert la bouche. Biddy reprit aussitôt son expression normale – froide, renfrognée. Pour qui se prenait-elle, celle-là ? Aussitôt, elle la méprisa. Elle avait horreur qu’on emploie ce genre de ton avec elle ; le genre de ton qu’un nombre conséquents de clients employaient au supermarché ou au café, quand elle y était serveuse, mais qu’on ne lui avait encore jamais donné en tant que femme de ménage. « Bonsoir, » cracha-t-elle, en réponse aux « politesses » de la blonde. Elle s’avança et tendit sa main, à contre cœur. Elle pénétra dans la maison après l’invitation de Gloria et découvrit les lieux, ébahie. Elle avait quel âge, pour s’offrir une baraque pareille ? L’intérieur était impressionnant, alors même que l’extérieur ne laissait pas suggérer toute cette modernité. Biddy n’aurait jamais pensé qu’une maison comme ça puisse se trouver dans le quartier résidentiel de White Oak Station. Elle avala sa salive, mal à l’aise. Elle ne faisait pas le poids face à cette midinette. Elle sentait bien que cette Fontana était à la pointe de la mode, du style, de tout. Elle qui prenait un soin extrêmement particulier à s’habiller et se coiffer, qui était toujours la plus distinguée partout où elle se rendait, elle avait l’impression d’être complètement out face à ce mannequin. « Pardon ? » Perdue dans ses pensées, elle n’avait pas entendu la question de Gloria. Celle-ci ne parut pas s’en offusquer et lui servit bientôt un verre de vin. Si elle avait su, Biddy aurait refusé. Elle aimait le vin blanc, un peu moins le rouge, mais c’était surtout qu’elle n’était pas partisane de boire sur son lieu de travail. Pour faire bonne impression, encore une fois, elle attrapa le verre et le porta à ses lèvres. Elle écarquilla les yeux après sa première gorgée ; non pas parce que le vin était extraordinaire, mais parce que sa cliente l’était. Et pas dans le bon sens. « Pardon ? » répéta-t-elle, la colère montant peu à peu. De quel droit lui parlait-elle comme ça ? À ce qu’elle sache, Gloria n’était pas encore sa cliente ; et quand elle le serait, ce serait ça : sa cliente. Pas sa patronne. Il fallait qu’elle baisse son chauffage, et rapidement. Biddy soupira, puis écouta les révélations de la jeune femme. « Vous convaincre ? » dit-elle alors, éberluée. Comment pouvait-on convaincre quelqu’un qu’on était bonne pour faire du ménage ? « Écoutez, je ne sais pas quoi vous dire. Je ne sais pas si c’est une très bonne idée, tout ça. » Biddy fit un geste de la main, puis poursuivi. « Je crois que vous attendez trop de moi. Je fais le ménage, c’est tout. Je ne vois pas comment je peux vous convaincre autrement qu’en faisant le ménage. » Biddy pinça les lèvres, termina son verre d’une traite. Elle était prête à repartir.
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