hold your breath
and count to ten

dix-sept printemps - « pourquoi tu fumes ? » petite voix derrière lui, léger soupir, fumée qui s'échappe par delà la fenêtre ouverte, arabesques qui se dessinent dans l'air, cendres qui virevoltent un moment, goudron dans les poumons, les yeux ce ferment un court moment et le vent balaye doucement le visage et les cheveux. « parce que ça m'aide à me détendre. » il rouvre les yeux et termine par se retourner et esquisse un sourire en voyant sa sœur dans l'encadrement de la porte, il écrase la cigarette dans un cendrier qui traine sur le bord de la fenêtre avant de se redresser légèrement, il se pince les lèvres, observe le gosse à qui il est censé donner l'exemple. « mais papa et maman disent que c'est pas bien … » un sourire peint ses lèvres, innocence dans le regard, les cheveux blonds qui virevoltent autour de son visage d'ange. « c'est pour cela que ça doit rester entre nous, d'accord ? » il y au quelque chose qui brille dans le regard de micah, elle pose ses petites mains sur sa bouche comme pour s'empêcher de parler et jax, ça le fait sourire, ce genre de sourire vrai, sincères, qui se dessine sur son visage. « qu'est-ce que tu voulais ? » il part s'allonger sur son lit, les bras croisés derrière la tête et le regard fixé sur le plafond, avant de sentir le lit s'affaisser et un léger poids sur ses hanches pour croiser finalement le bleu céruléen. « maman dit qu'on va bientôt manger, il faut que tu aides robyn à mettre la table. » il lève légèrement les yeux au ciel avant de feinter ne pas pour se relever. « tu es trop lourde, je peux pas me lever … il va falloir que je me débrouille autrement … » il attrape le corps fin de sa sœur pour lui chatouiller les côtes, éclats de rires qui résonnent dans la chambre alors qu'elle tente vainement de se débattre sous l'assaut joyeux, jax, il termine quand même par relâcher la plus jeune qui lui lance un regard boudeur, il rit doucement avant d'embrasser son front. « va dire à maman que j'arrive. » léger hochement de tête et il se retrouve de nouveau seul dans sa chambre, une main passe distraitement dans ses cheveux et il referme la fenêtre avant de suivre sa sœur dans les couloirs de la maison.

vingt-trois amours - il sent le toucher volatile le long de son dos, traces d'encre noir sur la peau diaphane que l'on effleure à peine, la tête posée sur ses bras croisés, les yeux fermés et le corps détendu, sourire peint sur les lèvres depuis plusieurs minutes déjà, quelques rayons de soleils filtrent au travers du volet à moitié fermé, réchauffent sa peau nue. il sent les lèvres remplacer les doigts sur son épaule gauche, un frisson s'emparer de jax et il finit par se retourner, les yeux encore somnolents, il vole un baiser aux lèvres si tentatrices et qu'il aime tant. « tu sais que j'adore quand tu me réveilles comme ça ? » il recouvre le corps nu du sien et glisse ses mains dans les cheveux détachés. jax, il pose ses lèvres dans le cou de sa belle et remonte jusqu'au creux de son oreille. « on pourrait rendre cette matinée plus agréable encore, non ? » il sourit et mordille la peau douce quand quelques caresses le long de son dos sont là pour toute réponse, ses yeux se ferment un moment, il inspire l'odeur de la peau de sa belle. il sait pas quelle heure il est, pour tout avouer, il s'en fiche, son appartement est toujours calme, contrairement à l'ambiance qu'il doit régner chez lui, mais il veut pas y penser, c'est pour ça qu'il est parti, pour pouvoir être au calme, quelques heures par jour, fuir l'agitation de la ville et de la vie, profiter des moments simples.

vingt-sept rêves - « je suis enceinte. »  son geste ce suspend, il redresse la tête, la bouche entrouverte, le temps qu'il assimile l'information, il s'y attendait pas, mais alors pas du tout, son regard se perd un moment avant qu'il ne pose la tasse qu'il tient dans la main sur la table et se lève comme un gosse auquel on annonce une bonne nouvelle, un sourire illumine finalement son visage et ses yeux brillent d'une malice perdu depuis quelques temps. « c'est vrai ?! mais c'est génial ! » il a jamais réellement pensé à la paternité jax, c'est pas un truc qui l'obsède comme certaines personnes, jusqu'à maintenant, il y pensait vaguement, quand on lui en parlait il se contentait d'y répondre vaguement, pas vraiment intéressé. mais maintenant que ça peut devenir concret, que ça devient concret, il ne peut que se réjouir, parce que jax, il a jamais été totalement fermé à l'idée d'avoir des enfants. il prend sa compagne dans ses bras, caresse ses cheveux et son dos avant de l'embrasser tendrement et de murmurer contre ses lèvres. « c'est génial, un bébé rien qu'à nous. » il glisse ses mains sur son ventre, sourit toujours, heureux, tout simplement. et le temps de quelques minutes il réussit à oublier, oublier les problèmes de fric, les jobs pas stables qu'il enchaine depuis quelques temps, ses épaules se détendent alors qu'il ferme les yeux, hume le parfum de sa belle au creux de son cou.

vingt-neuf cauchemars – oh, comme il peut haïr le costume entièrement noir qu'il porte, ça lui colle désagréablement à la peau, il a l'impression d'étouffer, de sombrer, son reflet dans le miroir est pathétique, quelques cernes se dessinent sous ses yeux pâles, il passe ses mains sur son visage, s'appuis contre l'évier et fixe obstinément le sol pendant un moment, y'a comme une boule dans sa gorge, son pied tape nerveusement sur le carrelage alors que ses yeux sont à moitié clos. y'a les mois les plus récents qui défilent dans son esprit, mauvaises nouvelles qui s'enchaînent, c'était trop rapide, il a pas eu le temps de réaliser, de s'habituer, il veut pas admettre qu'elle ne sera plus jamais là. ses épaules sont agitées par un sanglot. il ferme les yeux, ses mains se crispent dans ses cheveux alors que quelques larmes perlent le long de ses joues. les premières depuis bien longtemps, sans doute pas assez, il redresse la tête, se fixe une nouvelle fois dans ce putain de miroir et jax, il a envie de le briser. il se redresse et passe une main sur son visage alors qu'il se reprend, recoiffe ses cheveux d'un geste rageur avant de sortir de son petit appartement, claquant la porte derrière lui.

il est silencieux, observe avec un certain dégoût toutes les personnes faussant la tristesse d'avoir perdu une amie, ou une connaissance. lui a perdu la femme qui l'a fait naître. il détourne son regard du spectacle qui s'offre à lui, prend dans ses bras ses sœurs, et son frère, avant de faire de même avec son père. « ça va ? » qu'il murmure, alors que la question est sans doute la moins appropriée au monde. il croise le regard paternel alors que celui-ci hoche faiblement la tête, une ébauche de sourire sur les lèvres, jax, il admire sa force. « ne t'inquiète pas pour moi jax, comment ça se passe, avec thom ? » change de sujet s'annonce une meilleure solution pour aujourd'hui, il hausse légèrement les épaules, son cœur se serre un peu plus. « on passe en justice dans deux semaines pour savoir qui aura la garde. » faible soupir, nerfs à vif, une nouvelle fois les larmes menacent de couler. jax se pince l'arête du nez, s'en doute que s'en ai trop, il se laisse faire quand son père le prend dans ses bras. « ça va aller, tu vas t'en sortir. » il ne répond pas, met toute cette situation sur le compte de cette mauvaise journée. il s'éloigne quand un collègue de son père ou un ami – il s'en fiche au fond – s'approche d'eux, il ne veut pas de sa pitié.

trente espoirs - il soupire alors que la nuit est tombée depuis longtemps, il somnole dans son lit, la couverture tombant négligemment sur ses hanches, son regard est fixé sur le plafond, un bras replié derrière sa tête et l’autre jouant avec un bout de couette replié. le sommeil le fuit, jax, il soupire doucement, passe une main dans ses cheveux alors qu’il tourne la tête quand une petite voix se fait entendre « papa causemar… » jax, il se redresse doucement, son regard se pose sur thom, son fils, les yeux bouffis par le sommeil et son doudou dans ses bras. « viens la bonhomme » le petit n’attend pas deux fois avant de trottiner jusqu’au lit de son père pour se glisser sous la couette que jax remonte sur ses propres épaules, il laisse son fils se glisser dans ses bras et il écoute sa respiration se calmer, se laisse bercer par celle-ci alors qu’il repense à tous ce combat pour en obtenir la garde. il ne sait même pas comment il a pu en arriver à finir devant un juge pour obtenir la garde de son fils, il ne veut plus y penser, il ne veut plus penser à cette année désastreuse, et pourtant. il ne peut pas s’en empêcher par moment, jax, il ferme les yeux, se laisse finalement emporter par morphée.