« Tu sais Nalà, je suis sûre qu’il y a quelqu’un qui accepterait de t’héberger, non ? » Je me perds dans mes réflexions. Je sais que ça serait la meilleure solution, mais on dirait que ça me fait peur. Je ne connais pas beaucoup de gens qui accepteraient de m’héberger. J’ai eu la brillante idée d’appeler ma mère en renfort pour m’aider à trouver une solution. En même temps, elle me manquait. Sa voix me manquait, son amour me manquait. L’Arizona me manquait. Elle m’apprit que tout allait bien pour eux et de mon côté, je lui dis que je me plaisais bien ici, mais que je vivais toujours à l’hôtel et que je n’avais pas de boulot. Elle était découragée, même si je lui ai certifié que j’étais heureuse et que j’essayais de vendre mes créations. Elle ne releva pas, consciente que l’art était ma passion et que ça pourrait me faire un petit revenu, aussi minime soit-il parce que j’avais du talent. Quatre mois, une semaine et trois jours que j’étais arrivée ici. J’avais beaucoup évolué depuis mon arrivée. J’étais plus sûre de moi, je me retrouvais mieux dans la ville et j’avais quelques amis et lieux que je fréquentais assidument. À défaut d’avoir mon chez-moi. Quatre mois que je vivais à l’hôtel. J’y étais tellement souvent que j’étais rendue amie avec le proprio. Il était au courant de ma situation et savait que je n’avais pas beaucoup d’argent, mais il me laissait faire quelques tâches ménagères. C’était comme un échange plutôt que de payer ma chambre. J’avais vu mes piètres économies s’envoler bien rapidement. La voix de ma mère me ramène à la réalité. « Bon, demande à tes connaissances s’ils ont une petite place pour toi… Il doit bien avoir quelqu’un qui se cherche un colocataire. Et tu peux faire des tâches ménagères en échange, comme tu fais à l’hôtel. » Je lui promets que je vais réfléchir, lui dis que je l’aime et raccroche, un peu soulagée malgré tout. Petite maman trop protectrice… Qui est prête à tout pour que sa fille unique soit heureuse. Mais je sais que je dois y songer sérieusement. Vivre dans un hôtel, ce n’est pas une vie. Certes, c’était mieux que rien et j’avais un toit, mais c’était impersonnel et froid comme endroit. En plus, le lit commençais à me faire mal au dos. Je m’apprête à afficher une petite annonce sur le net quand je vois écrit le mot « Alice ». Alice, il me semble que ça me dit quelque chose… Je fouille dans mes souvenirs. Ça y est, j’y suis ! Alice, une de mes bonnes amies m’avait proposé de vivre chez elle, un moment donné, mais je n’avais pas pris cela au sérieux, ne sachant pas trop où j’allais en être dans ma vie. Je fais une recherche rapide sur le net avec son nom qui m’apprend qu’elle vit dans le quartier Stanford Alley, au 0273, plus précisément. Je prends mon sac en vitesse et sans plus de questionnements, je me retrouve à sonner à sa porte. J’ai agis sur un coup de tête, ne sachant même pas si elle sera là ou si je la dérange dans ses projets… Je compte les secondes dans ma tête, de moins en moins certaine qu’elle va me répondre.