soirée mousse

L

undi vingt-trois novembre, après une journée merdique, je décide de me balader tranquillement dans le quartier histoire de prendre l'air et surtout de me détendre. Aujourd'hui, ça fait aussi trois mois que j'ai quitté ma mère biologique. Pour toujours, alors que je venais juste de découvrir la vérité sur mon existence. Pour vous dire, dans ma tête, c'est pas la joie mais bon, on fait avec. Après avoir marché une bonne demi-heure, j'aperçois une annonce accroché à un poteau de lampadaires. Pensant que c'est pour du baby-sitting ou un petit boulot, je décroche le numéro d'appartement. Il est noté qu'un homme recherche de la compagnie pour la soirée, et qu'il habite au 7 stanford alley. Du sexe ? De l'alcool ? Un intégral des bisounours ? Plutôt sympathique pour ce soir. Le numéro se trouvant dans le sens contraire de ma direction, je tourne rapidement sur moi même et me dirige donc vers le début de la rue. Pendant ma promenade, je cherche qui peux-bien habiter là, et surtout, inviter n'importe qui à passer la soirée avec. Après tout, si la personne veut de la compagnie, il a qu'a aller éplucher les trottoirs, il devrait trouver une ou deux prostituées ravies de lui faire plaisir. Mais peut-importe, ce soir, c'est moi qui vais avoir l'honneur. J'arrive enfin à l'appartement, et je toque. Une fois, puis deux. Personne. Je fronce les sourcils, lorsque j'aperçois de la lumière sous la porte, signe que quelqu'un va venir m'ouvrir, et m'accueillir. Ou simplement me faire dégager de là, et me dire que je me suis trompé d'adresse.

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On finira par regretter nos soirées trop arrosées

Pour une fois, Nathan avait décidé de rester bien sagement chez lui. Pas de soirée, pas de plan drague, rien. Juste lui et la solitude. Non pas qu'il était dans une très grande période de déprime, pas du tout, il avait juste décider de prendre du temps rien que pour lui, se bourrer la gueule en restant tranquillement chez lui sur son canapé devant un film bien pourri, ce qui le pousserait à boire et fumer encore plus pour atténuer le massacre. Drôle de soirée ? Oui. Mais pas si drôle que ça quand on connaît un tant soit peu le jeune homme.
Il était donc tranquillement assis sur son canapé, une bière à la main lorsque la sonnerie de sa porte d'entrée retentit. Le jeune homme lança un regard froid en direction du couloir qui menait à la porte et souffla. Il fallait toujours qu'on les dérange lorsqu'il en avait le moins envie. Il déposa sa boisson sur la table basse, se leva, s'étira et parti en direction de la porte en râlant. A tous les coups, c'était Vicki qui venait lui réclamer un autre sachet. Franchement, elle abusait ! Il ouvrit et sans prendre le temps de découvrir qui se dressait devant lui, prit la parole. « Vicki, franchement, tu te fiche de moi… Tu vas me dire que... » Il laissa sa phrase en suspens en découvrant une toute autre personne que la blondinette. « Alice ? » Ses yeux étaient aussi rond que des ballons, perturbé de la voir devant lui. Alice était la sœur de Lila. Enfin, sa sœur adoptive. Malgré le caractère bien différent des deux sœurs, Nathan s'entendait aussi bien avec l'une qu'avec l'autre. Et Alice faisait partie de ses partenaires de soirées. « Qu'est-ce que tu fais là ? Qu'est-ce qui se passe ? On n'avait rien prévu pour ce soir, si ? Je n'ai quand même pas pu oublier ça... » Nathan passa une main dans ses cheveux et se dégagea de l'entrée afin de la laisser passer. Ils seraient bien mieux à l'intérieur pour discuter.

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L

a personne ouvre la porte, et quel fût mon étonnement lorsque je me suis rendu compte non seulement, que c'était Nathan, mais en plus que cette soit disant recherche de femme pour la nuit était une erreur. Nathan, il est pas de ce style. Il est trop digne. Avant de se rendre compte que c'est moi, Alice, qui se trouve devant lui, il commence par faire mine de criser Vicki, une ex a lui d'après ce que je sais. Je souris un peu, et il remarque son erreur. « Alice ? » Je lui souris, histoire de lui répondre. Nathan, c'est avant tout un ami d'une de mes soeurs, et plus précisément Lila, qui m'a présenté à Nathan. Depuis, nous nous entendons bien, Nathan et moi. « Qu'est-ce que tu fais là ? Qu'est-ce qui se passe ? On n'avait rien prévu pour ce soir, si ? Je n'ai quand même pas pu oublier ça... » Je continue de sourire, un peu bêtement avant de m'arrêter. On dirait qu'il s'inquiète pour moi, c'est assez drôle en y pensant, et en même temps je suis mal à l'aise. Que vais-je lui répondre ? Que si je suis là, c'est car je pensais y trouver un plan cul pour la nuit et non un bon ami ? Je passe ma main dans mes cheveux, en cherchant une réponse correcte et surtout, crédible. Je met un petit laps de temps à trouver, et le son de ma voix s'entend enfin. « Oh rien ne t'inquiète pas, tu n'as rien oublié. » Je le regarde avant de poursuivre. « En réalité, je m'ennuyais et je suis toute seule ce soir. Alors... je me suis dis que je pourrais passer une agréable soirée en ta compagnie. Mais si je te dérange, dit-le et je rentre. » Une agréable soirée ?

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On finira par regretter nos soirées trop arrosées

Le jeune homme reste plus ou moins perplexe. C'est vrai qu'il s'attendait à trouver tout le monde devant sa porte, sauf Alice. Même se retrouver nez à nez avec la police l'aurait moins choqué. Il ferme la porte derrière la jeune fille et croise les bras sur son torse, pensif. Ça ne lui ressemble pas tellement de venir frapper à sa porte parce qu'elle s'ennuie. C'est vrai, Alice ne s'ennuie jamais. Elle vadrouille de droite à gauche, passe ses soirées en boite à la recherche de gars à se mettre sous la dent… En fait, c'est en quelque sorte son double dans un corps de femme. Il hausse les épaules et lui sourit. « Bah, maintenant que tu es là, tu peux rester. Je ne vais pas te mettre à la porte. Mais je te préviens, c'est le foutoir… Enfin comme d'hab' quoi. » Il lui montre du doigts le porte-manteau, qui menace de s'écrouler, se situant dans l'entrée et s'étire avant de regagner le salon pour changer de chaîne et enlever l'émission culinaire qu'il était en train de regarder avant de se taper la honte de sa vie et regagne sa cuisine. « Tu veux une bière ou tu préfères quelque chose de plus fort ? » lui demande-t-il la tête dans le frigo. « Ou alors tu commences à la bière et tu finis avec autre chose... » Il attend la réponse de son amie et reviens dans sa salle à manger avec de quoi boire et surtout avec de quoi grignoter. En gros, des chips et du saucisson… De toute façon, il n'a pas autre chose et comme il déteste faire les courses, c'est assez souvent la dèche chez lui. Il pose le tout sur sa table basse et se laisse tomber sur son canapé. « Tu ne devais pas sortir ce soir ? Il y a personne qui t'attend en boite de nuit ? »

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athan semble choqué de ma réponse, mais me propose quand même de rentrer. « Bah, maintenant que tu es là, tu peux rester. Je ne vais pas te mettre à la porte. Mais je te préviens, c'est le foutoir… Enfin comme d'hab' quoi. » Je lui souris, et pense un instant à la situation si il m'avait mit à la porte, même si je sais qu'il n'aurait jamais osé. J'imagine ses mains sur ses hanches, à me claquer la porte au nez, et à rire face à ma tête ahurie. Et puis il continue et me sort de mes pensées. « Tu veux une bière ou tu préfères quelque chose de plus fort ? Ou alors tu commences à la bière et tu finis avec autre chose... » Après avoir déposé mon manteau, je me dirige vers la salle à manger. Sérieusement, il me propose juste une bière ? Je rigole un peu dans mon coin, et m'assoie sur le canapé avant de lui répondre. « Va pour la deuxième solution. Une bière, et plus fort après. » J'attrape rapidement mon téléphone histoire de le mettre en silencieux pour passer une soirée tranquille, quand Nathan arrive dans la salle à manger, bières, chips et saucisson dans les mains. Je fais un grand sourire. J'adore le saucisson. Dit comme ça, ça peut être bizarre, mais depuis la découverte du saucisson en arrivant ici, j'en raffole. Un apéro imprévu ? Le saucisson ! Plus rien dans le frigo ? Du saucisson ! Le saucisson, c'est vraiment la vie. « Tu ne devais pas sortir ce soir ? Il y a personne qui t'attend en boite de nuit ? » Ne sachant pas quoi lui répondre, j'attrape un chips et le met dans ma bouche en réfléchissant. Il est sûr que si je n'avais pas aperçu le mot, je serais allé en boite de nuit pour me saouler et trouver un compagnon pour cette nuit. Mais bon, c'est un peu loupé finalement. Enfin je crois. « C'est difficile à croire hein ? Mais non, personne ne m'attend. C'est triste, une vie pareille. » Je lui lance un léger clin d'oeil, pour signaler l'ironie de la fin de ma phrase. Je suis certaine qu'il ne me croit pas une seconde, mais peut importe, c'est la vérité. Et vérité plutôt dure à assumer en fait.

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