01h23. Toujours pas d’Alec, toujours pas de frère, personne dans l’appartement, même la colocataire est pas là. Autant dire que je suis toute seule en fait. Je suis toute seule devant la télé du salon à regarder un truc pourris que je regarde que d’un œil, car l’autre dort. Je me demande où est mon frère, il devrait déjà être rentré depuis longtemps, il m’a dis « je ne rentre pas tard c’est promis », qu’est-ce qu’il n’appelle pas tard ? Enfin bon, comme une petite sœur adorable, je suis en train de m’inquiéter pour mon nunuche de jumeau qui va surement rentrer bourrer avec une nouvelle fille dans son lit ? Ah non pardon, pas ce coup-ci il a une copine ! Comment dire, mon frère m’insupporte, mais j’arrive quand même à m’inquiéter pour lui alors que je sais très bien qu’il va rentrer vivant, sur ses deux jambes, certes pleins, mais comme chaque soir il faut dire. Je me décide à aller prendre mon ordinateur portable, me poser dans le canapé ayant comme bruit de fond la télévision pour me sentir nettement moins seule. Quand j’entends alors la clé se mettre dans la serrure, je pose directement mon ordinateur sur la petite table basse du salon, me lève et prépare un merveilleux accueil à mon frère. Comme prévu, il ouvre la porte complètement bourré et me regarde avec un grand sourire comme si de rien n’était. « T’étais passé où ? C’est trop dur de prévenir ? Tu ne penses pas à moi ? T’en à rien à foutre en fait ? Tes dégueulasse de rentrer dans un tel été alors que je suis là ! » L’heure savon est arrivée.
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Dernière édition par Aaliyah L. Summers le Dim 21 Avr - 16:00, édité 2 fois
« T’étais passé où ? C’est trop dur de prévenir ? Tu ne penses pas à moi ? T’en as rien à foutre en fait ? T’es dégueulasse de rentrer dans un tel état alors que je suis là ! » Alec cligna des yeux et massa ses tempes douloureuses, tentant de comprendre ce qu’Aaliyah lui gueulait. Il referma doucement la porte et tendit sa main vers elle dans l’espoir de la faire taire. « Doucement beauté, j’ai mal à la tête. » maugréa-t-il avant de passer à ses côtés pour s’approcher du frigo. Il l’ouvrit et frissonna à cause de l’air frais qui en sortit, jeta un bref coup d’œil dedans qui lui apprit qu’il n’y avait plus de bières, se saisit d’un soda et referma la porte du frigo avec le pied. Puis il s’assit sur un des tabourets de bar qui encadraient une table typique des cuisines américaines et avala une gorgée. Enfin Alec daigna s’intéresser à Aaliyah, qui fulminait. Il n’était pas cool avec elle, mais sa jumelle commençait à le connaître, non ? « De quoi est-ce qu’on parlait déjà ? » s’enquit-il, pas très sûr. Mais en fait, ils ne parlaient de rien. « Ah oui. T’as eu peur pour moi ? Enfin pourtant tu me connais, c’est pas la première fois que je sors sans te prévenir. Au pire qu’est-ce que je risque ? Tomber dans la rivière par-dessus le pont et me casser le nez sur les cailloux. Quoi que ce ne serait pas drôle, imagine si je perds beaucoup de sang et que je … Il faudra que tu préviennes June. D’ailleurs je ne lui ai pas dit que je sortais, on devait se voir et je … » La suite ne fut que grognements et bruits inaudibles. Le problème avec Alec, c’était que lorsqu’il avait bu, il n’arrêtait plus de parler et ça n’avait pas beaucoup de sens. Pour le reste, il était plutôt lucide. Il passa de nouveau ses doigts sur sa tête douloureuse et bailla. « Et toi, t’as fait quoi ce soir ? » Le jeune homme jeta un coup d’œil dans la pièce, observa l’ordinateur portable. Lina-Rose était sortie, elle aussi ? Pauvre Aaliyah, qui ne sortait pas beaucoup. « La prochaine fois je t’emmènerai si tu veux, mais ça m’étonnerait que tu aies envie de te promener à moitié à poil dans un appartement et t’asseoir sur les genoux de tous les mecs … » D’ailleurs, Alec ne supporterait pas que ça arrive. Il n’avait que très peu de respect pour la gent féminine, mais sa sœur jumelle, c’était autre chose. Il aurait pu tuer quiconque la traiterait ainsi.
« Doucement beauté, j’ai mal à la tête. » Aaliyah tais-toi et ne répond rien tu risquerais d’être méchante et de finir par le regretter ensuite… Voilà que je me mets à penser et à me parler à moi-même, il me rend vraiment dingue ce frangin, les parents auraient pas pu juste me faire moi ? La paix que j’aurais eue ! Je suis sûr qu’un à moment de la soirée il se cassera la gueule que je serais morte de rire ou bien alors que je vais m’inquiéter deux fois plus, je ne sais pas si des fois il pense à moi avant de faire n’importe quoi. S’il s’inquiète pour moi… Je devrais peut-être me mettre à sortir pour qu’il se mette à ma place au moins une fois dans sa vie. « Ah oui. T’as eu peur pour moi ? Enfin pourtant tu me connais, ce n’est pas la première fois que je sors sans te prévenir. Au pire qu’est-ce que je risque ? Tomber dans la rivière par-dessus le pont et me casser le nez sur les cailloux. Quoi que ce ne serait pas drôle, imagine si je perds beaucoup de sang et que je … Il faudra que tu préviennes June. D’ailleurs je ne lui ai pas dit que je sortais, on devait se voir et je … » « Tu sais quoi ? T’aurais du sauter du pont ce soir ! Oh moins ça m’aurais fais de vraies vacances et en plus de ça je me serais inquiéter pour quelque chose ! Dis-moi ça te viens pas à l’idée de m’envoyer un SMS quand ta soirée est prévue ? De le noter sur le calendrier ou bien de laisser un mot sur la table de la cuisine avant de partir ? Je ne sais pas non, tes trop idiot pour penser à quoi que se soit de toute façon, imagine une seconde que tu sois à ma place et moi à la tienne ? Tu ferais quoi là ? Hein dis-moi ! » Voilà qu’il se met à marmonner et que je ne comprends rien à ce qu’il raconte… Cette nuit je sens qu’il va ronfler, une gamelle au bord du lit pour vomir tout ce qu’il a dans l’estomac et qui c’est qui va encore pas dormir de la nuit ? C’est bibi ! « Et toi, t’as fait quoi ce soir ? » « Devine ce que j’ai fais ? Je suis assise dans le canapé, la télévision allumer et mon ordinateur sur la table base ? Bah ouais, je me suis inquiéter, je t’ai attendu et pour patienter je me suis occuper en geekant, histoire de pas paraître trop débile quand tu rentre, tu vois t’aurais pu faire comme notre chère colocataire, elle m’a laissé un mot elle pour me dire qu’elle ne rentrerait pas ce soir et que je n’avais pas à m’inquiéter ! Sur ce coup là, tu devrais peut-être prendre exemple sur elle ! » « La prochaine fois je t’emmènerai si tu veux, mais ça m’étonnerait que tu aies envie de te promener à moitié à poil dans un appartement et t’asseoir sur les genoux de tous les mecs … » « Oui voilà, la prochaine fois propose moi au moins de t’accompagner, je me sentirais moins seule ! Puis au pire des cas je mettrais une jolie mini-jupe noire, comme tu dis je visiterais chaque genou de tes potes et puis je m’en taperais quelques uns histoire de bien montrer que je suis ta sœur et pour une fois pouvoir te ressembler. » Aller hop ça c’est fait, il m’a énervé, je suis énerver mais bien comme il faut, là pour me calmer il faudrait… Ah bah non impossible de me calmer dans des moments comme ça, même la danse n’y arriverais pas je crois… Je vais bien lui faire regretter sa soirée il va comprendre !
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« Tu sais quoi ? T’aurais dû sauter du pont ce soir ! Au moins ça m’aurait fait de vraies vacances et en plus de ça je me serais inquiétée pour quelque chose ! Dis-moi ça te vient pas à l’idée de m’envoyer un SMS quand ta soirée est prévue ? De le noter sur le calendrier ou bien de laisser un mot sur la table de la cuisine avant de partir ? Je ne sais pas non, t’es trop idiot pour penser à quoi que ce soit de toute façon, imagine une seconde que tu sois à ma place et moi à la tienne ? Tu ferais quoi là ? Hein dis-moi ! » Il y avait beaucoup trop de mots pour qu’Alec comprenne l’intégralité des paroles d’Aaliyah. Il resta bouche-bée quelques secondes, hésitant sur la réaction à avoir. Puis il referma la bouche et la rouvrit « Je … » Mais il fut coupé de nouveau par la furie qui lui servait de jumelle. « Devine ce que j’ai fait ? Je suis assise dans le canapé, la télévision allumée et mon ordinateur sur la table basse ? Bah ouais, je me suis inquiétée, je t’ai attendu et pour patienter je me suis occupée en geekant, histoire de pas paraître trop débile quand tu rentres, tu vois t’aurais pu faire comme notre chère colocataire, elle m’a laissé un mot elle pour me dire qu’elle ne rentrerait pas ce soir et que je n’avais pas à m’inquiéter ! Sur ce coup là, tu devrais peut-être prendre exemple sur elle ! Oui voilà, la prochaine fois propose moi au moins de t’accompagner, je me sentirai moins seule ! Puis au pire des cas je mettrai une jolie mini-jupe noire, comme tu dis je visiterai chaque genou de tes potes et puis je m’en taperai quelques-uns histoire de bien montrer que je suis ta sœur et pour une fois pouvoir te ressembler.» Alec perdit patience à ce moment là. Comment osait-elle lui parler ainsi ? Comment osait-elle seulement hausser la voix avec lui, le faire passer pour une sorte de gigolo des temps modernes alors qu’il avait tout fait pour elle, jusqu’à l’emmener loin de leurs parents alors qu’ils n’avaient que dix-huit ans afin qu’elle mène la vie qu’elle désirait ? Alec balança la canette qui s’écrasa sur le mur à côté d’elle et retomba au sol en déversant son contenu sur le carrelage.
Il se leva lentement et s’approcha d’elle, son regard planté dans le sien. « Je t’interdis de me parler comme ça Aaliyah Summers. » dit-il froidement. Depuis quelques temps, tous deux n’arrivaient plus à communiquer normalement. Ils se disputaient beaucoup, tout le temps même. C’était horriblement douloureux, Alec avait l’impression qu’on lui arrachait la moitié du cœur. Il la plaqua contre le mur et donna un coup de poing juste à côté, au niveau de sa tête. Depuis toujours, Alec avait peur de devenir comme leur père qui le frappait parfois, quand il était contrarié. Et s’il la blessait ? « Tu te crois supérieure à moi ? Mieux que moi ? Tu penses que, parce que j’ai trouvé comme unique moyen d’être heureux et de m’échapper de mon existence minable la fête, l’alcool et les filles, je mérite que tu me gueules dessus et me traite ainsi ? Alors vas-y ! Dis-moi ce que je dois faire pour être à ton image, mademoiselle parfaite ! » Jamais encore Alec ne lui avait parlé comme ça, mais là c’en était trop. Alec recula et enfonça ses mains dans ses poches sans prendre la peine de nettoyer le soda au sol, avant d’aller s’asseoir sur le canapé pour fumer une cigarette. Il allait littéralement devenir fou, et son mal de crâne empirait les choses. Il n’avait étrangement qu’une envie : voir Mary-June. Il avait envie de se blottir contre elle et oublier le reste. Depuis quand n’avait-il pas eu une telle envie ? Il sortit son portable et lut rapidement ses messages mais au lieu de répondre, il le jeta sur la table basse et soupira. « Je ne suis pas sûr que tu aies quoi que ce soit à me dire. Si on est là, c’est parce que c’est moi qui ai travaillé pour payer le loyer avant que tu trouves un boulot, et c’est moi qui ai eu le courage de partir de chez les parents. Sans moi tu serais encore avec eux, et tu n’aurais aucune liberté. Alors essayer de m’attacher, c’est vraiment dégueulasse. » En fait, Alec ne comprenait pas qu’elle se soit vraiment inquiétée pour lui. Il pensait simplement qu’elle lui reprochait des choses, voulait qu’il change. Au fond elle n’avait pas tort, et c’était bien pour ça qu’il était énervé. Mais les soirées, c’était sa seule échappatoire.
Le voilà qui s’énerve, le voilà qui me répond comme une merde… Je sais que je n’aurais pas du lui parler comme ça, c’est tout de même mon frère, mais je veux juste lui faire ouvrir les yeux… Le voilà qui me bloque contre le mur et qui donne un coup de poing dans celui-ci, j’ai vraiment cru qu’il était pour moi. Je ferme alors les yeux pour me retenir de pleurer devant lui, je revois alors toute les scènes où papa battait Alec, sans raison, pour le punir, à cause de l’alcool… Je ne veux pas qu’il devienne comme le père que l’on a eu, comme le père qu’on avait, je ne veux tout simplement pas qu’il devienne comme ce que l’on peut appeler un géniteur. Je sais qu’Alec s’est toujours battu pour m’offrir le meilleur, pour me sortir de chez nos parents, je sais qu’il à toujours fait pour moi, mais justement aujourd’hui il est en train de tout détruire… Alors qu’il s’écarte de moi, je m’échappe, ne lui répond pas et file dans ma chambre. Je m’enferme, je ne veux tout simplement plus le voir, pas pour le moment, même si je sais que je suis en tord, que je n’aurais jamais du lui parler comme ça il n’aurait jamais du réagir comme ça. Je m’allonge alors sur mon lit, met mes écouteurs dans mes oreilles et me met à écouter ma musique, mon portable en main, envie de parler à personne, je ne réponds même pas à mes messages reçus. Peut importe s’il revient ou non, il peut toujours courir pour que je lui pardonne ce qu’il a tenté de faire. Les larmes coulent et j’attends que le temps passe, je ferme les yeux et me fond dans ma bulle.
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En la voyant courir s’enfermer dans sa chambre, Alec eut l’impression que son cœur se brisait en mille morceaux. Il lui avait fait peur. Bravo, Alec Summers. Il soupira, se leva, la suivit, leva la main pour frapper à sa porte. Mais il ne pouvait sciemment pas y aller comme ça, dans cet état. Sa main retomba et il fit demi-tour, se dirigeant vers la salle de bain. Il avala des dolipranes, se glissa sous la douche et laissa l’eau brûlante couler un moment. Il passa ses mains sur son visage, soupira encore. Comment avaient-ils pu en arriver là ? Jamais il ne la frapperait, jamais. Aaliyah était son trésor, la prunelle de ses yeux. Il ferait tout pour elle, trahirait, tuerait n’importe qui si il le fallait. Alec referma les robinets et sortit. Il enfila rapidement un débardeur blanc un short de piscine pour être à l’aise, pas franchement déterminé à aller se coucher. Il donna quelques coups sur la porte de sa sœur et entra, tentant de s’habituer à la pénombre ambiante. Alec enleva un de ses écouteurs, essuya les larmes sur ses joues et commença : « Aaliyah, je suis désolé. Je n’aurais pas dû m’énerver comme je l’ai fait, tu ne le mérites pas. » Il réfléchit quelques instants et continua : « Pourquoi est-ce qu’on n’arrive plus à s’entendre, en ce moment ? Avant, on se comprenait parfaitement, on n’avait pas besoin de mots pour se parler. Maintenant … Maintenant, on est juste bons à se gueuler dessus, et même se gueuler dessus ne sert plus à rien. On dirait les parents. » Monsieur et Madame Summers avaient eu une influence bien plus importante qu’Alec ne l’aurait voulu sur leur existence. « Je ne te ferai jamais de mal, tu le sais ça, hein ? T’as quand même pas cru que j’allais te frapper ? Tu es la seule femme au monde que je respecterai toute ma vie, et l’idée même de te faire du mal me tue, Aali … » Il passa encore ses mains sur son visage, se leva et sourit tristement. « Pardon. Je te laisse. » Alec avala sa salive avec difficulté et referma la porte derrière lui pour retourner dans le salon où il se laissa tomber sur le canapé. Il s’empara de la télécommande pour changer de chaîne : c’était pas le moment de regarder un film déprimant. Sur cette nouvelle chaîne, une femme poignardait son mari à de nombreuses reprises, sur la suivante une petite fille était emmenée sur une charrette et hurlait à sa mère de la sauver … Il coupa le son et prit son portable. Il avait envie de parler à sa copine. Lui demander ce qu’il devait faire. Mais il était près de quatre heures du matin, et elle se levait dans trois heures pour aller en cours ; il ne pouvait sciemment pas la déranger à cette-heure ci. Il hésita à lui envoyer un cœur, mais se retint. C’était n’importe quoi. La porte d’Aaliyah s’ouvrit et Alec releva les yeux vers elle.
Quelques minutes j'entendis alors frapper, ça ne pouvait être personne d'autre qu'Alec, puisqu'il était le seul à se trouver dans l'appartement et puis il faut dire qu'il n'y a que nous pour être debout à une telle heure de la nuit... Heureusement que je n'ai pas cours demain, sinon je l'aurais étriper ! Il parlait alors tout seul, mon regard toujours plonger dans le noir, je ne le regardait même pas, mais je me tâchait de l'écouter très attentivement. Le voilà qui s'excuse, qui dit qu'il n'aurait jamais dû faire ça... J'ai l'impression de voir mon père face à ma mère, épouvantable... Alec part de ma chambre, je prend sur moi et me décide à aller le retrouver. Je posa mon portable sur le lit, prend mon courage à deux mains et m'en vais dans le salon où Alec se trouve. Il me regarde, mes yeux sont rouges... Je suis debout face à lui.
Non tu n'aurais pas dû réagir comme ça, je ne t'ai rien demander moi, juste me prévenir, c'est la moindre des choses tu sais... Pourquoi on arrive pas à s'entendre ? Tout simplement parce que l'on a grandit, que tu as changer, je n'ai pas encore changer, je suis encore la petite fille que j'étais il y a cinq ans tu sais, mais si tu veux que je te ressemble il n'y a pas de souci, je le ferais, juste pour que l'on se retrouve enfin comme frère et soeur... Tu me dis que tu me fera jamais de mal alors que tes même pas capable de prendre soin de la seule femme que tu respect ? J'ai l'impression d'entendre papa Alec! Et si, j'ai bien cru que ce poing était pour moi et crois-moi tu l'aurais regretter... Je t'excuse parce que tes mon frère, mais ne tâche pas de recommencer et de me prévenir la prochaine fois quand tu sors en semaine, sinon ta soeur chérie de colocataire va se trouver un autre appartement, maintenant je peux vivre sans tes sous, puisque tu me rappelle à chaque fois que c'est toi qui m'est sorti d'un cauchemar.
Je me retrouve en face de mon frère, sans doute stupéfait par tout ce que je viens de dire, sans réfléchir, chaque mot vient du coeur, sans doute stupéfait par le fait que j'ai changer et que désormais j'arrive à ouvrir ma gueule, à dire ce que je pense haut et fort, je ne me laisserais plus bouffer comme j'ai pu me faire détruire.
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« J'ai l'impression d'entendre papa Alec ! » Alec se leva d’un bond. Le reste n’avait pas d’importance, il la foudroyait du regard. Ça, c’était les mots de trop, les mots à ne jamais prononcer. Il s’approcha lentement d’elle, jusqu’à ce que son visage soit proche du sien. « Tu as l’impression d’entendre papa ? Mais tu n’as rien vu Aaliyah. Tu ne sais rien de ce que je vivais avec lui. Combien de fois je me suis pris des coups de ceinture dans la gueule ? Combien de fois il m’a attrapé par les cheveux et me tapait la tête contre le mur jusqu’à ce que je baisse les yeux ? Combien de fois il m’a retourné des claques simplement parce que je donnais mon avis ? Alors ne me compare pas à lui, jamais. Tu ne sais pas de quoi tu parles, t’es un monstre de me dire ça. Et si tu penses vraiment que ce coup de poing t’était destiné, c’est que tu ne me connais pas. Je suis déçu, de voir qu’après vingt-deux ans, tu penses sincèrement ça de moi. » Il recula un peu, la toisant avec froideur, déception et tristesse mêlées. « Tu veux partir ? Mais vas-y, va vivre ta vie seule. T’es grande maintenant ! » Alec prit son portable, balança brièvement une serpillière sur le soda qui commençait à s’étendre sur le carrelage et frotta dessus, avant de prendre une bière dans le frigo et aller dans sa chambre. Il ferma à clé pour être tranquille et enfonça ses écouteurs dans ses oreilles en ouvrant un livre. Il y était allé un peu fort, il le reconnaissait. Mais Alec Summers ne se soumettrait jamais devant personne, c’était ainsi. Devant son père qui lui tenait les cheveux il n’avait jamais baissé les yeux. La seule fois qu’il l’avait fait, on l’avait détruit ; Winnie l’avait détruit. Il ne se permettrait plus de baisser sa garde et tant pis si c’était devant sa sœur. Comme Alec ne comprenait rien au livre qu’il était en train de lire, il le jeta dans un coin de la pièce et ferma les yeux, avalant des gorgées de bière pensivement. Cette fois, ça allait être difficile de rattraper le coup, voire impossible. Comment les jumeaux Summers en étaient-ils arrivés là ? Ça lui faisait de la peine, mais par-dessus-tout il était en colère contre sa jumelle. Le fait qu’elle se rebelle était une bonne chose, mais qu’elle lui sorte de telles absurdités, non. Si elle lui avait pardonné son petit écart, lui ne le ferait jamais. J’ai l’impression d’entendre papa … Ces mots raisonnaient dans son esprit, accentuaient la douleur qu’il ressentait déjà dans son crâne. Il termina la bière d’une traite et se déshabilla entièrement avant de se glisser entre ses draps. Il devait dormir quelques heures, il avait une prise importante le lendemain. Lentement mais sûrement il glissa dans les bras de Morphée, redoutant le réveil du lendemain.
Aaliyah voyait les lèvres de son frère bouger, elle savait très bien ce qu'il lui disait, mais elle ne répondait pas, elle ne l'entendais même pas parler, tellement effrayer d'être face à son frère, tellement effrayer à l'idée de le perdre... Elle avait encore une fois gâcher une soirée. Une fois qu'Alec eu fini et se dirigea dans sa chambre pour s'y enfermer, Ali s'assise sur le canapé se mis à pleurer puis quelque minutes plus tard s'endormi.
Lendemain
Aaliyah se réveilla, étonner de se retrouver dans le canapé, elle se souvint alors de la soirée passé avec son frère, croyant finalement à un cauchemar. Elle se leva, mangea son petit-déjeuner puis prépara celui de son frère dans un plateau, décider à se faire pardonner. Elle prit alors le plateau et se dirigea dans la chambre de son frère, elle ouvrit la porte tout doucement, sachant très bien qu'il n'était toujours pas réveiller vue l'heure. Elle posa le plateau sur sa table de chevet, s'asseya sur le bord du lit de son frère puis lui fit un bisou sur le front..
" Alec réveille toi... Je suis désolé jum-jum..."
Alec et Aali se disait toujours jum-jum dans les moments doux ou de pardon, c'était leur surnom qui faisait d'eux des êtres unique.
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Les lèvres d’Aaliyah se posèrent sur son front et il gémit dans son sommeil. Mais quand elle parla, Alec ouvrit les yeux. Il était trop tôt, comment osait-elle le réveiller ? Aussitôt, il fut saisi par un terrible mal de crâne qui s’accentua à cause de la lumière. Il gémit encore, tentant de se remémorer la soirée de la veille. Il n’était pas allé de main morte sur l’alcool ! Cette pensée le fit rire, mais sa bonne humeur retomba bien vite quand il se rappela la dispute avec Aaliyah. Se redressant dans son lit, il passa une main dans ses cheveux et soupira en l’observant d’un air songeur. Quelle attitude adopter ? Devait-il continuer à lui faire la gueule alors qu’elle l’avait appelé jum-jum, comme lorsqu’elle voulait se faire pardonner ? Alec s’était pourtant juré de lui en vouloir toute sa vie. « Pardonner … D’accord. Mais oublier, jamais. Ça restera toujours dans ma mémoire, et la prochaine fois ne compte même pas m’adresser la parole par la suite. » dit-il d’une voix ensommeillée, avant de se tourner vers le plateau qu’elle lui avait apporté. C’était une bonne façon de s’excuser, en effet. Il sourit brièvement et murmura : « Moi aussi je suis désolé, j’y suis allé un peu fort. La prochaine fois que je sors, je te laisse un mot. Et puis merci, pour ça. » déclara-t-il en montrant le plateau d’un signe de tête. Il faillit se lever, mais il se rappela qu’il était en tenue d’Adam et que si il ne se gênait pas pour se trimballer en caleçon devant sa jumelle, se promener à poil deviendrait salement douteux. Il se pencha pour attraper son caleçon, manquant de renverser la tasse de café qu’il rattrapa de justesse. « Je crois que je ne vais pas aller en cours, ce matin. Je manque de sommeil. Pour me faire pardonner je ferai le ménage et je laisserai un truc dans le frigo avant de partir, comme ça si tu as faim quand tu rentres … » Il déposa ses lèvres sur l’épaule de sa sœur et engouffra la tartine avec délectation. Manger, dormir, se laver, manger encore … Alec aurait pu passer sa vie à faire ça sans jamais s’en lasser. Mais la douleur qu’il ressentait au crâne et cette nouvelle dispute avec sa jumelle gâchaient un peu le plaisir. Ses paroles avaient si douloureuses qu’il aurait encore préféré se faire poignarder encore et encore jusqu’à en mourir. Les jumeaux Summers traversaient un passage très difficile et Alec n’était pas très optimiste quant à l’évolution de leur relation. Peut-être que ça devenait difficile parce qu’ils avaient toujours été ensemble. Parce qu’ils s’étouffaient l’un l’autre, parce qu’ils avaient vécu des choses trop compliquées et qu’ils avaient besoin de prendre leur envol chacun de leur côté. Mais Alec souffrirait vraiment le jour où il se séparerait d’Aaliyah. « Aali ? » dit-il tandis que celle-ci allait quitter la chambre. « Je t’aime, petite sœur. » conclue-t-il avec un sourire, avant de se rallonger et fermer les yeux. Il aurait pu répondre aux sms de Mary-June, mais il était bien trop fatigué. Une nouvelle dispute en perspective ? Sans doute. Mais Alec Summers s’endormit de nouveau, bien décidé à ne pas laisser le sommeil s’échapper.
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