V I C K H U A ♥

Août 2015, banlieue de WOS, Canada

Je me réveille lentement. Je sens le soleil envahir ma chambre, il fait déjà jour depuis longtemps. J'ai tellement bien dormi, que j'ai du mal à émerger. Je suis rentré hier d'Europe et après avoir pris du temps en famille je me suis endormi comme une masse, après tout le monde bien évidemment suite au décalage horaire. Je crois que j'ai fermé l'oeil vers quatre heures du matin. Je me sens bien, mon lit est tellement confortable que je me demande comment j'ai fait pour dormir ailleurs durant presque trois ans. J'ouvre les yeux, redécouvrant l'endroit dans lequel je me suis si souvent de fois réveillé. Je passe ma main sur mes yeux en baillant, alors que je me tourne pour attraper mon téléphone, tout en restant sous la couette. J'ai pas mal de nouveaux messages, de mes amis d'enfance notamment, qui ont hâte de me revoir. Je souris, mais j'ai la flemme de leur répondre et je décide de faire ça plus tard. Finalement, après presque une heure à traîner sous ma couette, écoutant de la musique, je décide de me lever. J'enfile un survêtement gris en coton (pantalon) et quitte ma chambre torse nu. Gipsy, mon golden retreiver ne tarde pas à venir à ma rencontrer, il m'avait manqué lui aussi. Je joue un peu avec lui avant de descendre en courant les escaliers pour rejoindre tout le monde en bas. Il y a ma mère, mon futur beau-père est au travail et Charly doit être chez elle. Ma mère est dans le salon, elle regarde la télé. « Hey mon grand ! Bien dormi? » « Oui, et toi? » Je m'approche d'elle pour me laisser tomber sur le canapé dans une position improbable, laissant ma tête tomber sur son épaule. Je suis tellement heureux de pouvoir la voir à nouveau tous les jours, elle m'avait terriblement manqué. « Tu as faim? » « Ouais, il est quelle heure? » « Hum... 15 heures » Je grimace, tout en passant une main dans mes cheveux. Je fini par sortir du canapé pour aller me chercher un bol de céréales dans la cuisine. Finalement, après l'avoir dévoré aux côtés de ma mère, je me décide à aller me doucher et m'habiller. « Josh? » J'entends sa voix m'appeler d'en bas, cela me fait sourire, je suis heureux de pouvoir entendre à nouveau ça. Je descends en trombe pour la rejoindre « Tu peux sortir le chien? J'vais pas avoir le temps avant d'aller travailler » J'acquiesce et j'enfile mes chaussures, ainsi qu'une veste avant d'appeler Gipsy. Il est tout heureux, je souris en le regardant. J'embrasse ma mère, lui souhaitant un bon courage et je file dehors. Nous sommes désormais en fin d'après midi, le temps est chaud, même si le vent est froid. Le climat français me manque en cet instant et je me rends compte que tous ces pays vont me manquer. Le retour me semble plus difficile. Gipsy marche devant moi, mais rapidement, il se met à courir. Je ne m'inquiète pas, et puis bon, tout le monde le connait dans le quartier. Finalement, au coin de la rue, je le retrouve. Je m'arrête. Une femme est accroupie vers lui. Je la reconnais, même de dos, même accroupie, même après toutes ces années. Je sens mon coeur rater un battement, je le sens exploser et couler à l'intérieur de mon corps tout entier. Mon ventre se tord. Comment une douleur psychologique peut elle devenir à ce point physique? Je sens mon corps trembler, j'ai l'impression d'être ce petit garçon de presque 6 ans, qui l'a vu la première fois. Ses cheveux blonds sont plus courts, je préférais quand elle les avait longs, mais elle reste toujours aussi magnifique à mes yeux. Putain... elle est tellement belle. Elle n'a pas changé. En fait, j'ai eu beau partir à l'autre bout du monde, je me rends compte que rien n'a changé. Et je reste là, comme un con, sans rien dire.

Elle était accroupie, caressant Gipsy qui ne se rendait absolument pas compte de la rencontre qu'il venait de faire. Je n'avais pas vu Vicki depuis des années, des longs mois entiers à me bouffer les sangs pour la connerie que je pensais avoir faite. Pour la trahison que je pensais lui avoir infligé et au final, il n'y avait rien eu. Absolument rien. Quand j'y repensais, à toute cette histoire, j'étais énervé, je m'énervais très très vite quand je repensais à tout ça, car ça n'était tout simplement pas juste. Non. « Je...c'est votre chien ? Ton chien... ouais c'est à toi je suis sûre enfin... ». Pendant quelques secondes, j'arque un sourcil. Est-ce qu'elle s'est rendue compte de qui j'étais ou bien m'a t-elle complètement oublié? C'est difficile à dire, car en me voyant, elle avait eu l'air très surprise, mais elle venait de me vouvoyer. Alors à moins que ça ne soit le stress qui lui fasse perdre ses mots, elle ne me reconnaissait pas. Ma main passa dans mes cheveux, pour briser mon côté stoïque. A vrai dire, depuis tout à l'heure, j'étais là, immobile, debout, sans dire un mot. Vicki se releva. Elle avait grandit, mais elle gardait son corps maigre, allongé, presque encore enfantin. Au final, nous n'avions pas beaucoup changés. Je souris légèrement, avant de lui demander doucement : « Hum... tu vas bien? » Merde. C'était idiot de demander ça comme ça. J'avais plutôt envie de lui demander : qu'est-ce que tu deviens? Tu es à la fac? Tu étudies quoi? Tu as un copain? Par pitié ne me dit pas oui. Est-ce que tu as été mise au courant de la vérité? Est-ce que tu m'aimes encore? Voilà, ça, c'était les questions que j'avais rêvé de lui poser quand je repensais au fait de la croiser par hasard, mais ça n'était jamais arrivé jusqu'à aujourd'hui et là, maintenant, il n'y avait rien qui sortait de ma bouche. Gipsy qui s'était assis face à Vicki pour se faire caresser, s'était redressé, passant près de mes jambes, il continua sa route pour se balader à travers les allées et les jardins. Le quartier était calme, les gens le connaissaient, il n'y avait pas de risque. « Désolé je... wouaw. Ca fait vraiment bizarre de... de tomber sur toi... comme ça » J'avais finalement laissé ces mots échapper à mes lèvres. J'avais toujours été honnête envers elle, cela m'avait d'ailleurs valu de la perdre. Mais j'étais comme ça et jamais je ne pourrai lui mentir. Jamais. Oui, j'étais destabilisé devant elle, pour moi c'était normal. Pour elle, je devais paraître idiot. Elle me détestait. En tout cas quand on était au lycée, elle avait finit par me détester. Aujourd'hui, j'en savais rien.

« Hum... tu vas bien? »« Heu, là maintenant pas trop. Mais oui. Oublie le début, oui je vais bien. » Okaaaay. J'étais à la fois très mal à l'aise par sa réponse que je ne pouvais bien évidemment, pas oublier et faire comme si je n'avais jamais rien entendu. Apparemment, le fait de me revoir ne réveillait pas chez elle que les meilleures choses. J'ignorais toujours à ce jour, si elle avait été mise au courant des mensonges inventés par celle qui nous avait finalement, séparés. Savait-elle que je ne l'avais jamais trompé? Vu sa réponse, j'en doutais, car sinon, elle aurait été contente de me revoir, n'ayant strictement rien à me repprocher. « Désolé je... wouaw. Ca fait vraiment bizarre de... de tomber sur toi... comme ça » Oui, ça fait beaucoup de choses que je me prends au visage là. Beaucoup de choses que je ne contrôle pas, qui me tombe dessus. La rencontrer, après toutes ses années, alors que je tentais de la fuir et de l'oublier et puis BOOM, tout se prendre dans la gueule, comme une rafale de vent, qui semble en plus de ça, rire de moi. Je me sens idiot, mal à l'aise, gêné et atrocement petit garçon. Soudain, alors que je regardais son visage, la main dans mes cheveux, je sens son regard sur moi. Ses yeux glissent sur mon corps, ok, elle me reluque. Après tout, mon corps, mon style, mes cheveux et sûrement aussi un peu mon visage, ont perdus leurs traits d'enfants pour revêtir ceux d'un jeune homme. J'ai fait du sport en Europe, de la musculation alors oui, mon corps ne ressemble plus à cette asperge que j'étais avant. Elle se rend finalement compte que je l'ai grillée et devient rouge, ce que je trouve attendrissant, je souris alors qu'elle cherche ses mots. « Beh je... à moi aussi, ça me fait bizarre. Mais je suis heureuse...de te revoir, comme ça. » Elle fait un pas vers moi, pour finalement, en faire deux en arrière. J'arque un sourcil. Qu'est-ce qu'elle fait? Je ne comprends pas pourquoi tenter de se rapprocher, si c'est pour de nouveau me fuir. Qu'ai-je fait pour mériter ça? Qu'ai-je fait pour qu'on en arrive là? Est-elle seulement au courant de la vérité? Je ne le pense pas... Je crois qu'il faudrait que nous en parlions. « Tu... tu veux venir boire un truc à la maison? En tout bien tout honneur hein, mais j'crois qu'il faudrait qu'on parle... de ce qu'il s'est passé à la fin du lycée et... et puis d'après... Tu n'as jamais su que tout ce qui nous avait séparé avait été inventé par l'autre cinglée? N'est-ce pas? » Si je lui avais proposé de venir seulement boire un thé à la maison, elle ne serait jamais venue, je la connais. Mais en lui lançant la bombe comme ça, je savais très bien que sa curiosité, la volonté de tout savoir sur notre histoire finalement, allait l'emporter sur sa peur et qu'elle allait accepter. Du moins, je l'espérais.

« Je t'en supplie Joshua, explique moi. » Son corps et son visages étaient dans l'attente d'une réponse de ma part. Je me tenais debout, face à elle, stoïque. J'avais toujours pensé que ses amis l'avaient mis au courant, du moins les meilleurs. Apparemment, il fallait se rendre à l'évidence que non. Aucun d'eux n'avaient eu le courage de le lui dire, pourquoi? Voulaient-ils tous que l'on se séparent pour de vrai? Maudissaient-ils tous notre amour? Il fallait croire que oui. Mon poing se serra alors que je baissais la tête avant de venir m'asseoir sur le bord du trottoir. Il fallait désormais que je lui explique toute l'histoire. Je sentais mon coeur battre à tout rompre, je sentais mes mains et mes jambes trembler. J'avais toujours cru qu'elle savait, mais à côté de ça, je ne comprenais pas pourquoi elle n'avait jamais cherché à avoir de mes nouvelles, à me retrouver, maintenant je savais, elle m'avait prit pour un salaud pendant toutes ces années où moi, je n'avais attendu qu'une seule chose : qu'elle revienne. « Cassidy a tout inventé. » commençais-je alors. « Elle m'a fait croire que j'avais couché avec elle, qu'elle était enceinte mais tout était faux... Quand elle m'a annoncé ça, j'y croyais pas. Je savais au fond de moi que j'étais incapable de te tromper. Je t'aimais et j'étais bien avec toi, je n'avais aucune raison de te faire ça. De nous faire ça. » Je levais les yeux vers elle, comme pour lui proposer de s'asseoir près de moi à son tour, la savoir debout me mettait mal à l'aise. Je fini par poursuivre. « Mais je ne me souvenais de rien... elle m'a montré une photo, une simple photo qui avait du être trafiquée ou bien tout simplement sortie de son contexte... Je l'ai cru. Tout de suite après, je suis venu tout te raconter. » J'aurai pu continuer sur un "c'est là que tu m'as quitté" mais Vicki savait pertinemment ce qu'il s'était produit ce jour-là. Je revoyais ce moment, mon ventre se serrait. Je revoyais son visage, ses larmes, la marque de ma trahison sur son visage, dévoilant l'ordure que j'étais ou du moins, ce qu'on aurait voulu nous faire croire et nous, comme des idiots, on y avait cru. On avait pas su croire en notre amour. « Après tout ça, je suis partis en Europe, pendant un an. Parce que je n'arrivais pas à tourner la page, à me dire que nous deux c'était bel et bien finit. C'est après plusieurs mois là-bas que j'ai appris la vérité. Cassidy m'a tout avouée. Sûrement rongée par son mensonge, elle n'était pas enceinte alors tôt ou tard, je l'aurai su. Elle m'a demandé pardon et heureusement pour elle que je me trouvais de l'autre côté de l'océan atlantique car je pense que j'aurai pu la gifler. » Ma mâchoire se crispa. Je sorti mes clopes de ma veste pour en glisser une entre mes lèvres avant de l'allumer nerveusement. Et oui Vicki, désormais je fume. Je crache ma fumée, je reprends plusieurs taffes et puis je lance, en tournant ma tête vers celle qui faisait battre son coeur depuis que j'avais 6 ans. « Personne ne t'a donc jamais rien dit? Pourtant... la plupart de nos amis savaient. A croire que personne ne voulait nous voir ensemble. »

Elle resta silencieuse durant tout mon monologue, me volant ma cigarette au passage. Je me tourne instinctivement vers elle, le regardant faire, surprit. Je ne savais pas qu'elle fumait, même si quand nous étions jeunes, il nous était déjà arrivé d'en fumer entre nous, la bande de potes, sur les toits de notre lycée. Je souris à ce souvenir. Il me fait du bien. C'était une belle époque, ma belle époque. Où j'avais des amis fidèles, une petite amie parfaite, une vie parfaite, un avenir. Je baisse la tête alors que mon ex petite amie elle, prend enfin la parole. « Je... je suis désolé Joshua. De ne pas avoir chercher la vérité mais j'avais peur... Je ne comprend pas pourquoi, je suis tellement désolé. Je t'ai pris pour un salopard, oui, un beau salopard pendant tellement d'année et je me rend compte que tu es une victime. Finalement dans l'histoire, même si Cassidy était une belle salope, enfin non est une salope, j'en suis une aussi. J'ai pensé du mal du mec que j'aimais. » Sa voix se brisait. Cela me faisait de la peine, quelque chose se brisa en moi. La voir ainsi, aussi traite. Je n'aimais pas la voir malheureuse, qui aimait ça? Mais en même temps, je ne me voyais pas la consoler, ce n'était plus mon rôle. J'avais mis trop d'année à passer ce cap, je ne voulais pas retomber dans cette histoire d'un je t'aime, moi non plus, que j'avais vécu durant longtemps suite à notre rupture. Notre histoire s'était terminée, je n'étais plus son petit ami et nous n'étions pas non plus amis à ce jour. Je ne pouvais pas me permettre d'être tendre ou affectueux avec elle, je ne voulais plus souffrir. Une part de moi était en désaccord avec ce qu'elle disait, une autre lui en voulait. Oui, je lui en voulais d'avoir cru si facilement à ce mensonge, de ne pas avoir cherché à savoir ce que je devenais. J'en sais rien. Même si je savais que la vraie coupable était Cassidy, je lui en voulais à elle, parce qu'elle était supposée être amoureuse de moi et que dans ces cas là, on discute, on parle, on cherche la vérité et on tente à pardonner, moi, non. J'étais coupable et j'avais été pendu suite à ça, sans autre forme de procès. Mais aujourd'hui, de la voir ainsi et de l'entendre parler d'elle de cette façon, ça me faisait mal au coeur. « T'es pas une salope Vicki. Tu es tombée dans son piège, comme tout le monde. » Finalement, elle me rendit ma clope, que je terminais avant de jeter devant moi. Désormais l'histoire était découverte, la vérité éclatée mais je ne me sentais pas mieux. J'avais un arrière gout de regret, le regret d'une histoire qui me rendait heureux et qui s'est finie pour une connerie, pour rien. « Ca m'énerve de me dire que ça s'est finit pour ça... pour rien. Qu'au final, aujourd'hui, on serait peut être encore ensemble sans cette meuf. » Ouais, je ressentais de la colère en moi. Une profonde colère.

« Je crois que, oui. Mais finalement, nous ne le saurons jamais. Mais bon, rien n'empêche...n'empêche que. Rien n'empêche que je suis devenu assez insupportable, et je crois que tu ne m'apprécierais plus au quotidien. » Mes bras passent autour de mes genoux écartés devant moi. Je tourne la tête vers elle en souriant. Je la connais par coeur et elle ne sait pas mentir. Je vois bien comment elle est, je vois qu'elle n'a pas tant changé que ça. Non, elle n'est pas devenue insupportable. J'en doute très fortement, même si je sais que je peux me tromper. « si tu le dis » souriais-je alors, comme pour participer à son mensonge. Si ça lui fait du bien de penser comme ça, alors j'entre dans son jeu. Moi, je sais qu'on serait encore ensemble, qu'on aurait été bien, qu'on aurait construit une relation géniale, stable et putain, ça m'énerve de me dire que tout ça a été envoyé balayé par cette meuf. Si elle est encore dans le coin et que je tombe sur elle, je vais la démolir, je le sais. Un silence s'installe entre Vicki et moi. On ne bouge pas, on reste là. Le soleil commence à se coucher derrière les maison de notre rue. Mon chien est au loin, mais toujours à vue d'oeil. Finalement, je fini par demander « tu as fait quoi, durant ces années? Tu fais des études? Tu as voyagé? » J'aurai pu lui demander si elle avait quelqu'un, mais non. Je ne voulais pas le savoir, je ne voulais pas savoir si j'étais remplacé. Cela me ferait trop mal, trop de mal pour aujourd'hui.

« J'ai pas fais grand chose... enfin si! Médecine. Mais très peu pour moi, alors je rentre en fac de biologie à la rentrée. Mais je suis resté ici, à White Oak Station. J'aime trop cet endroit, vraiment. Et toi, tu étudies ? » Je souris. Sa voix est douce, ses grands yeux bleus me fascinent. Sa peau tellement pâle, son corps si menu. Elle paraît fragile physiquement et quelque part, elle l'est. Mais je la trouve aussi très forte, dans un sens. C'est ce qui me plait le plus chez elle, tous ses paradoxes. Je souris à sa réponse. Elle a tenté médecine et désormais entre en biologie. Je me souviens de son projet d'entrer en médecine. Je m'en souviens très bien, car nous sortions ensemble quand on prévoyait nos avenirs, ce que nous ferions après le lycée. Moi, à l'époque, j'avais prévu d'aller dans le journalisme sportif. Au final... je ne suis pas du tout dans cette voie, tout simplement à cause de la vie, des changements, et principalement ici, de notre rupture qui avait tout basculé et remis en question. « Heu... j'ai passé le diplôme l'année suivante notre rupture. Vu que j'allais plus en cours, j'avais pas trop le niveau. Après l'avoir eu, je suis parti en Europe. J'ai fait l'Angleterre, la France et l'Italie principalement. J'ai été dans des écoles, j'ai été à des festivals, j'ai fait des petits boulots pendant toute une année. Je suis rentré y'a quelques jours, pour le mariage de ma mère. » Je marque une pause en tournant mon visage vers elle pour lui sourire. « Parce que oui, ma mère se marie avec quelqu'un. Il est vraiment génial et... je vais avoir une soeur. » Cette idée me fait rire, alors que je me sors une nouvelle cigarette, lui apportant le paquet pour lui proposer une clope à son tour. Je l'allume et crache la fumée devant moi. « Et du coup j'ai commencé à étudier l'ethnologie en Europe et je vais continuer ici »

« Une soeur ? Tu vas être grand frère ? C'est assez drôle en fait ! Tu es le premier qui étudie l'ethnologie que je rencontre ! C'est pas courant cette discipline, j'en ai vaguement entendu parlé. C'est cool que tu restes ici. Tu verras, ça a beaucoup changé, mais c'est mieux ainsi. » Je souris, mais elle me fixe dans les yeux et je déteste ça, du coup je tourne la tête. J'évite son regard. « En fait non, je vais être petit frère, Charly a 26 ans » J'apporte ma cigarette à mes lèvres pour en respirer la fumée toxique avant de la recracher encore une fois. Mes mains se rejoignent entre elles. Je regarde mes chaussures. « Et ouais, l'ethnologie... J'aurai pas pensé finir là-dedans, mais ça me plait. Chaque civilisation a une histoire, une culture, un art, une religion, une façon de vivre et je trouve ça passionnant de découvrir les clefs d'une identité commune et aussi, plus personnelle. » Oula, c'est bien la réponse d'un gars qui se cherche ça. Ouais, c'est vrai, je me cherche. Après tout, j'ai vécu la plupart de ma vie avec ma maman, sans mon père. C'était un homme violent, brutal et irrespectueux. Mais il est une moitié de moi. Il me manque cette partie, que j'essaie de combler à tout prix, de trouver. Parfois je pense à lui, je pense à ce qu'il est devenu. Mais j'aurai trop peur de mettre ma mère en danger. Je vivrais avec ce manque, avec ces questions et puis c'est tout. Un silence s'installe, je fume encore un peu, tandis que je vois mon chien s'approcher. Il a fini sa balade. Il s'approche de nous, la langue pendante. Je souris, je termine ma clope et la jete, avant qu'il ne vienne me voir et que je passe mes mains autour de son cou pour le caliner. Finalement, je fini par lancer « Je vais rentrer... Ma mère ne devrait pas tarder... » Je me lève, regardant Vicki. Je me sens finalement soulagée, d'avoir pu lui dire la vérité et de savoir qu'elle la connait désormais. Il n'y a plus de haine ni de rancoeurs. Je souris à Vicki, posant ma main sur son bras pour venir lui faire la bise. Le contact avec sa peau froide me fait frissonner à mon tour. « On se recroisera sûrement... et puis, tu sais où je vis... » Je lui souris avant de faire quelques pas en arrière pour m'éloigner en compagnie de Gispy.

HRP : Je préfère cloturer le rp là et on pourrait les faire re revoir lors du festival de musique organisé par la forum? Ils se retrouveraient par hasard et puis ça pourrait être à cette soirée qu'ils couchent ensemble ? Après avoir bien bu quoi x)