Ce soir, j'ai rendez-vous avec Vicki au festival de rock organisé par la ville. Au départ, on devait y aller avec plusieurs de nos amis et au final, on se retrouve juste tous les deux. On ne s'est pas recroisé depuis notre rencontre dans la rue de notre quartier, en août dernier. Cela remonte à presque deux mois déjà, le temps passe incroyablement vite. Depuis ce jour, je me sens bizarre. En vérité, je me sens soulagé que la vérité soit enfin percée, mais en même temps, je me sens frustré que notre histoire soit finie pour rien et je garde l'espoir -l'envie- qu'il se passe à nouveau quelque chose entre nous, mais en même temps, on a changé tous les deux. Je ne sais pas où elle en est dans sa vie amoureuse, ni même au niveau de ses sentiments. Je suis perdu.
Je sors de chez moi, vêtu d'un jeans noir, d'une veste et d'une chemise fermée jusqu'en haut. On doit se retrouver sur la Place, là où se déroule le festival. Je fais la route, à peine 10 minutes et gare ma voiture assez loin. Il y a beaucoup de monde de sorti ce soir, mais cela ne me surprend pas. Finalement, je fini le reste à pieds, pour me rapprocher de la scène. Elle n'est pas très grande, mais il y a quand même pas mal de monde, certains commerçants restent ouverts, sachant très bien que beaucoup de gens aiment ces soirées là. Il y a des petits stands de nourritures et un groupe joue sur scène. Un groupe de jeunes, probablement du lycée. Je souris. Je jete un oeil à la foule, autour de moi, pour essayer de trouver Vicki, mais je ne la vois pas. Je décide alors de lui envoyer un message, pour savoir si elle est bien arrivée, mais alors que je clique sur envoyer, je sens une main douce se poser sur mon épaule, me faisant me retourner.

Elle est là, derrière moi, souriante. Je la trouve même rayonnante, bien plus que la dernière fois. Je souris à mon tour alors qu'on se fait la bise. Ca me fait bizarre de me retrouver seul ici avec elle, comme dans une sorte de rendez-vous alors que ca n'en est pas un finalement. Je suis un peu mal à l'aise, car je ne sais pas à quoi m'attendre, mais je suis tout de même content de passer du temps avec elle, tout cela est bien étrange pour moi. « tu vas bien? » lui demandais-je un peu gêné. Les gens autour de nous, passent, nous bousculent, discutent, boivent un coup ou mangent. La musique résonne, l'ambiance est plutôt agréable et géniale même. Je jette un coup d'oeil autour de nous, il commence à faire chaud, avec la foule. « tu veux boire un truc? » il y avait des stands de boissons un peu partout, les bars étaient encore ouverts. On s'approcha donc d'un stand de boisson, pour y faire la queue afin de se prendre des bières. Dans la file, j'étais un peu derrière elle et rapidement, la foule nous rapprocha un peu plus, si bien que je me collais contre son dos. Je me reculais rapidement en m'excusant auprès d'elle. Cela me mettait un peu mal à l'aise, je ne savais pas comment agir, réagir, me comporter en sa présence. J'avais l'impression de me retrouver quelques années en arrière, mais en même temps, nous n'avions pas été amis depuis de trop nombreuses années. Je ne savais pas comment je devais être, cela me gênait et j'étais crispé. Coincé. Pas très à l'aise. Une petite bière nous ferait le plus grand bien. Ce fut notre tour, je commandais donc deux bières, paya nos verres et tendis celui à Vicki à la jeune femme avant de remettre mon argent dans ma poche et de boire une première gorgée, en me tournant vers la scène. Je devais me décoincer rapidement, il fallait souffler, respirer, et passer un bon moment. Oublions le stress !

« Tu pouvais rester tu sais. » Je sens mon coeur louper un battement. Je suis désormais très mal à l'aise, c'est totalement officiel. Où veut-elle en venir? Essaie t-elle de me faire comprendre quelque chose? Je ne la suis plus... Lors de notre rencontre par hasard, il y a un mois, elle n'était pas contente de me voir de prime abord, puis après avoir su la vérité, elle avait l'air soulagée. Ensuite plus de nouvelles et maintenant, j'avais l'impression qu'elle me draguait. Me faisais-je des films? J'en savais rien, mais j'étais mal à l'aise, car je ne savais pas sur quel pied danser. Une partie de moi voulait se protéger, prendre le temps et faire les choses bien, si jamais il devait y avoir quelque chose tandis qu'une autre partie de moi voulait entrer dans son jeu et profiter à mon tour. Sauf que je ne veux pas profiter d'elle, ni d'aucune autre femme d'ailleurs. Je ne suis pas comme ça. « Merci. Je te rembourserais, si tu veux. » J'hausse les épaules dans un signe de "c'est pas grave, je m'en fiche" et je continue de siroter ma bière. Mais rapidement, sa main glisse dans la mienne pour m'entraîner dans un coin plus tranquille. Je sens sa main dans la mienne, comme avant, quand nous étions un couple. Je sens sa chaleur, sa peau douce et cela me ramène des années en arrière. Néanmoins, cela continue de me mettre mal à l'aise car je ne sais toujours pas où elle veut en venir, ce qu'elle cherche, ce qu'elle veut. Ca me perturbe. Est-elle seulement célibataire? Nous n'avons jamais abordé ce sujet depuis nos retrouvailles, mais la Vicki que je connais ne se conduirait pas ainsi si elle était en couple et elle ne passerait pas une soirée avec moi. Son ex, son premier amour. Alors quoi? Elle ma drague, c'est donc ça? Du coup, elle a oublié tout ce qu'il s'est passé et souhaite reprendre notre histoire où nous l'avions laissé, c'est bien ça? Oui, ça doit être ça. C'est même sûr à vrai dire. D'un coup, je me sens mieux, je me laisse un peu plus aller et je lui souris à mon tour. Finalement, on descend nos bières assez vite et balançant les gobelets dans la poubelle la plus proche, je prends sa main pour l'entraîner vers la foule qui danse. « Tu danses? » souris-je alors. Maintenant que je sais où elle veut en venir, je vais pouvoir me lâcher.

« Avec joie, beau gosse. » Elle se laisse entraîner, alors que sa main glisse sous ma chemise cintrée pour se retrouvée collée contre ma peau. Cela m'électrise d'un coup, me fait également frissonner puis sourire tout en plongeant mon regard dans le sien. Un sourire en coin, comme elle les aimait tant à notre époque. Son autre main est posée à plat sur ma chemise, face à moi. On commence à danser, comme n'importe quel autre couple, avant qu'elle ne vienne me demander de but en blanc, sans aucun préliminaire de dialogue : « T'es casé? » Je souris, malicieusement. Elle devrait pourtant se douter de la réponse, que non. Je ne suis pas casé parce que si je l'étais, je ne serai jamais comme ça avec elle, je n'aurai pas accepté de passer une soirée avec elle en laissant ma copine chez elle. Non. C'est absurde. Je respecte trop les femmes pour ça. Pour lui répondre, en plus de mon large sourire, je passe ma main dans sa nuque pour approcher son visage du miens. Je regarde fixement ses yeux bleus perçants, puis sa petite bouche fine. Finalement, mes lèvres lui tombent dessus, avec douceur. Elles se rencontrent, après tant d'années éloignées. Nous cessons de danser, on est au milieu de la foule. Je sens sa main dans mon dos et ma main libre passe sur ses reins pour coller son bassin au miens. Nos langues ne tardent pas à se réconcilier elles aussi. Je sens des papillons dans mon ventre, je sens la joie, le bonheur et l'euphorie envahir mon corps tout entier. J'ai tellement rêvé de ce moment, pendant ces années en Europe, je ne veux pas mettre fin à notre baiser, si c'est pour réaliser que ce n'est qu'un fantasme de plus. Mais finalement, je recule mon visage, pour venir lui murmurer d'une voix chaude « ça te va comme réponse? » On se sourit et rapidement, la chaleur grimpe. Je ne sais pas si c'est elle, nous ou la foule, mais je crève de chaud. On décide d'aller se reprendre une bière, qu'on boit aussi vite que la précédente. On est resté devant le stand et après avoir fini nos verres, on décide d'en prendre un nouveau pour le boire plus lentement. Je sais qu'elle ne tient pas l'alcool, à moins que ça ait changé depuis le temps mais à en voir son sourire et ses yeux brillants, ça n'a pas changé. On se sourit. Je ne cesse de sourire, parce que je suis heureux de la retrouver, elle ne m'avait jamais réellement quitté après tout. Enfin elle m'avait quitté lors de notre séparation, mais j'avais toujours eu une partie de moi, à elle. Pour elle. Aujourd'hui, je retrouvais ce que j'avais perdu, ce qu'on m'avait arraché sans scrupules. J'étais heureux. Ma main retrouva sa hanche pour l'attirer contre moi, embrassant ses lèvres à nouveau, avec plus de passion. Après tout, c'était ce qui nous attirait comme ça systématiquement l'un à l'autre. J'étais fou d'elle.

« tu...tu veux pas t'éloigner du monde un peu? j'ai besoin de... de calme. » Elle venait de terminer sa troisième bière d'une traite, tu m'étonnes qu'elle avait chaud. Ses joues étaient rouges, elle était déjà ivre? Bon Dieu... la soirée allait s'écourter à ce rythme là. Elle m'entraîne un peu en dehors de la foule, on marche sur les ruelles pavées, qui mènent au centre de la place où se déroule le festival de musique. Mon bras est au dessus de ses épaules, mon autre main est dans le fond de ma poche. On fait quelques pas puis on se décide à aller s'asseoir sur un banc libre. Ma main se pose sur sa cuisse, tandis que mon regard la recouvre entièrement. Je suis heureux de l'avoir retrouvé, mais je ne veux pas entrer dans de grandes discussions, pas ce soir. Ce soir, c'est juste elle et moi et puis demain, nous verrons exactement ce qu'il en est. De toute façon, je le savais déjà, on était de nouveau ensemble, n'est-ce pas? Enfin... je ne voyais pas ce qui pourrait se mettre entre nous désormais et je ne voyais pourquoi elle me draguerait si c'était pour me dire ensuite que non, on ne se remettrait pas ensemble. En réalité, la question pour moi ne se posait pas du tout. Ma main glissa de sa cuisse pour ouvrir l'intérieur de ma veste afin de me saisir de mon paquet de cigarette. J'en glissais une entre mes lèvres, tandis que je lui en proposais une. Je l'allumais tranquillement, lui refilant le briquet pour qu'elle en fasse de même. Je ne savais pas pourquoi elle voulait s'éloigner de la foule, se sentait-elle mal? J'attendais qu'elle me le dise, moi ça allait très bien, j'avais très envie de retourner faire la fête avec elle, sur des musiques que je ne connaissais pas mais une fois dans l'ambiance, ça allait se passer tout seul. Je fumais ma cigarette, tandis que mes doigts passaient dans les cheveux d'or de Vicki. Je me sentais chanceux d'avoir cette seconde chance, suite à cette histoire qui nous avait échappée une première fois. Je n'avais pas choisi de me séparer d'elle la première fois, alors j'étais plus qu'heureux de pouvoir la retrouver et continuer là où l'on s'était arrêtés.

Vicki et moi sommes restés longtemps, assis sur ce banc, à fumer une première cigarette, avant de devenir silencieux, profitant juste du corps de l'autre. Enfin pour le coup, c'est surtout elle qui s'est faite plaisir, personnellement, je ne suis pas le genre à caresser ma copine devant tout le monde, sur un banc dehors. Non. Je suis plutôt le genre de gars hyper respectueux, un peu trop même. Je la laisse cependant faire, appréciant sentir ses mains -froides- sur ma peau chaude. Je frissonne et parfois je me dandine, mais finalement, la fraicheur passe plutôt rapidement. Elle s'installe sur moi et ne bouge plus. Elle est restée silencieuse depuis tout à l'heure, j'ignore si elle va bien ou non. Après de longues minutes, voire même peut être une heure, je fini par dégager ses cheveux de son visage posé sur mon torse, elle a les yeux fermés : s'est elle endormie? J'aurai pas l'air d'un con tiens. Elle bouge. « ça va? » demandais-je doucement. Elle n'a pas l'air dans son assiette, peut être que l'alcool lui ait monté trop vite à la tête? Je trouve ça dommage, car j'aurai aimé profiter de la soirée, danser avec elle. Mais j'ignore totalement à ce moment précis, ce qu'elle a en tête. Ses idées, ses mains sur moi, son envie de rentrer chez elle pour que l'on fasse l'amour. Personnellement, je n'y pense pas une seule seconde, car je pense que nous avons largement le temps de faire tout ça, bien que l'envie soit évidemment là, je reste un homme, amoureux en plus.

Elle me répond qu'elle va bien, glisse sur le côté du banc pour finalement me proposer d'aller chez elle, me tendant la main. Je la regarde, son attitude est beaucoup plus libérale que lorsqu'on s'était séparés. Avant, elle était plus timide, voire coincée. Et moi, j'aimais bien ça, étant donné que j'étais un gars respectueux, qui aime faire les choses bien. Personnellement, je n'ai pas beaucoup bu, je me sens bien, j'ai juste envie que la fête se prolonge et d'un côté, je trouve ça dommage qu'elle veuille rentrer. De l'autre, je tiens à elle et si elle réclame à rentrer chez elle, alors je l'y racompagnerai. On quitte donc notre banc pour rejoindre ma voiture, garée à 5 minutes d'ici. On grimpe dedans, et je vois bien que Vicki a froid. J'allume le chauffage et rapidement, je prends la direction de notre quartier. On avance tranquillement, en silence. Une fois devant chez elle, je coupe le compteur et me tourne vers elle. Elle al'air fatiguée. « Vicki, tu es sûre que ça va? » On quitte ma voiture pour avancer vers sa maison et on finit par entrer à l'intérieur.

Elle me répond qu'elle se sent ailleurs et cela se remarque depuis tout à l'heure. Je pense qu'elle est un peu bourrée, déjà dans la voiture, elle avait posé sa tête contre la vitre, les yeux clos, comme pour reprendre un peu ses esprits ou alors se retenir de vomir. Pourtant, nous n'avions bu que trois bières... Mais chacun est différent, chez moi, ça ne me faisait rien mais chez elle, ça la mettait dans tous ses états. Elle me proposa à boire, je refusais son offre. J'étais assez mal à l'aise d'être chez elle. Elle avait appelé sa soeur et apparemment, elle n'était pas présente, mais je ne sais pas. Nous n'étions que tous les deux, elle était bourrée, on était chez elle, il faisait nuit, nous étions des exs et les sentiments n'étaient pas tout à fait clairs. Nous nous étions embrassés un peu plus tôt et du coup pour moi, on était redevenu un couple, du moins je l'espérais. Mais je ne me voyais pas l'emmerder dès ce soir avec mes questions, je la connaissais et je savais qu'elle ne jouerait pas avec mes sentiments comme ça. Pourtant, quelque chose me retenait. Son état. Je ne voulais pas profiter d'elle dans cet état, je ne voulais pas qu'on couche ensemble alors qu'elle serait ivre. Non. J'avais imaginé des choses différentes. Finalement, elle revient avec son soda. Moi, j'avais marché dans la maison pour y faire le tour rapidement, trouvant place sur le canapé, face à une large vitre donnant sur l'extérieur. La nuit était belle, silencieuse, douce. J'adorais ça. Mais j'avais envie de fumer, alors je sortis dehors pour prendre place sur une balancelle, sortant de l'intérieur de ma veste, un pétard que j'avais roulé plus tôt, pour la soirée. Vu l'état de Vicki, je ne la ferai certainement pas fumer dans cet état, et elle pourrait bien me dire ce qu'elle voudrait. Assis, je sortis mon briquet pour allumer mon joint, aspirant lentement pour recracher l'épaisse fumée qui s'envolait rapidement. La suivant du regard, je ne tardais pas à apercevoir Vicki qui venait me rejoindre. L'air frais lui ferait du bien. Arrêter de boire aussi. Ensuite, il lui faudrait juste une bonne nuit de sommeil. Demain tout irait mieux... normalement.

Elle s'asseoit sur moi et me demande rapidement si elle peut fumer sur mon joint. Je grimace en recrachant la fumée et finit par lui répondre « Arf, je ne pense pas que ça soit une bonne idée dans ton état... Tu as l'air déjà un peu... bourrée... » je souris en disant ce dernier mot. En effet, Vicki semble déjà bien amochée par l'alcool et mes pensées ne tardent pas à être confirmées lorsqu'elle retire son tee-shirt soudainement. Je me retrouve donc nez à nez avec sa poitrine enveloppée dans son soutient-gorge. Je déglutis. Je fais les yeux ronds, fixant d'abord sa poitrine avant de finalement regagner son regard. Je la fixe, un peu penaud. Je ne m'attendais pas à ça en fait. Elle, la fille si sage que j'avais connue, qui se dévêtis devant moi sans pudeur, ivre. Je jette mon joint au sol avant de lui demander d'une voix murmurante « à quoi tu joues? ». En effet, nous sommes séparés, nous nous retrouvons, on passe la soirée ensemble, on s'embrasse, on flirte et là, je sais très bien ce dont elle semble avoir envie. Mes mains prennent place dans le bas de son dos, la rapprochant de moi. Je la respecte et je ne veux pas profiter d'elle, mais je reste un homme, qui plus est, amoureux. Mon visage s'approche de sa poitrine, pour déposer mes lèvres rosies par le froid sur le haut de sa poitrine. J'y dépose de tendres baisers, glissant mes lèvres sur sa peau, tout en douceur.

« je ne joues à rien du tout... j'ai envie de toi, Joshua. » A partir de ces quelques mots prononcés, tout se déroula assez simplement entre nous. Peut être pour la première fois depuis nos retrouvailles d'ailleurs. Nos lèvres se trouvèrent pour s'entrainer mutuellement dans une danse lente et savoureuse. Nos mains retrouvaient ces chairs perdues, pour d'infinies caresses. Rapidement, nous quittâmes la terrasse pour nous recueillir à l'intérieur, la portant contre moi, elle me guida jusqu'à sa chambre. Là, nos vêtements nous laissèrent à l'abandon, pour que nos deux corps muris par l'âge se retrouvent enfin, après toutes ces années. Mes lèvres et mes mains ne quittaient plus sa peau, ses lèvres, sa chair. On se retrouva sur un lit, endormis par notre désir l'un pour l'autre. Nos deux corps ne se quittèrent plus et je retrouvais mes sensations, mes émotions et mes sentiments entiers que j'éprouvais pour elle depuis des années. Je me sentais heureux, chanceux et totalement fougueux de pouvoir retrouver ce plaisir perdu. On se laissa aller à notre plaisir charnel, une fois, puis deux avant de sombrer dans un profond sommeil. Collés l'un contre l'autre, en sous-vêtements, on s'était endormis. Lorsque je me réveillais, j'étais seul dans le lit. Bien évidemment, je ne me souvenais pas de l'intérieur de cette pièce, étant donné qu'on y était entré dans le noir et en pleine nuit. La chambre était assez grande, décorée avec goût, mais je m'y trouvais seul. J'émergeais avec difficulté de mon sommeil, un léger sourire aux lèvres me rappelant les souvenirs de cette merveilleuse nuit. Je fini néanmoins par m'asseoir sur le lit, passant une main dans mes cheveux ébourrifés. Je me frottais les yeux, regardant l'heure sur le réveil. Neuf heures du matin. J'avais la pateuse. Je me décidais à partir à la rencontrer de ma douce, enfilant alors mon pantalon et ma chemise, que je ne boutonnais qu'à moitié, je m'apprêtais à quitter la chambre, quand la porte s'ouvrit. Vicki était là, avec son visage d'ange. Je lui souris, mais je compris bien vite que quelque chose n'allait pas.

Nos lèvres se retrouvent, nos mains, nos corps. Je frissone, ferme les yeux pour profiter de ce moment. Puis nous rentrons, et il me transporte jusque dans ma chambre, pour ensuite que nous nous retrouvions enfin, après tant d'années ensembles, unis, sans même vouloir nous quitter. Après la joie et l'euphorie extrême, nous nous endormons l'un contre l'autre. Son torse est chaud, il sent tellement bon. Je ne tarde pas à m'endormir, contre lui.

Je me réveille sur les coups de sept heures du matin, avec une forte envie de vomir. Je sursaute en le decouvrant prêt de moi, puis me lève et me dirige vers les toilettes. S'en suit deux heures pendant lesquelles je réfléchis, je panique, je pleure même. Je me sens honteuse, et je me rend très vite compte de la situation. Je décide d'aller le voir, de le réveiller. Je ne peux attendre, c'est impossible. J'ouvre la porte et tombe nez à nez sur Joshua. Il me sourit, il paraît content, alors que moi je suis livide, non seulement à cause de l'alcool mais aussi à cause de mes sentiments. Je prend la parole, d'une façon un peu sèche peut être. "Bonjour... je heu, je ne sais pas ce qui m'a prit hier soir mais heu..." j'attend un instant. Je ne veux pas le vexer, et encore moins le blesser. "Je...je crois que on devrait parler, enfin... j'ai passé une très bonne soirée et une très bonne nuit en ta compagnie mais heu... c'est un peu rapide, en fait..." je le regarde et n'ose pas sourire. J'espère qu'il va garder son calme.

Elle a le visage fermé, les traits tirés, le teint pâle. Peut-être qu'elle est malade à cause de l'alcool, mais au fond de moi, je ressens un mauvais préssentiment. Pourtant, je veux croire à la réponse liée à l'alcool. Faites que ce soit ça. « Bonjour... je heu, je ne sais pas ce qui m'a prit hier soir mais heu... Je...je crois que on devrait parler, enfin... j'ai passé une très bonne soirée et une très bonne nuit en ta compagnie mais heu... c'est un peu rapide, en fait... » Mon coeur rate un battement, je sens mon ventre se tordre. Mon visage perd son sourire, je me sens anxieux et nerveux. Elle se fout de ma gueule là? Elle est sérieuse? « Tu te fous de ma gueule là Vicki? » Je l'observe fixement, de haut en bas, la bouche un peu ouverte. Je préfère croire à une mauvaise blague de sa part, une très mauvaise blague à vrai dire. Je n'ai pas du tout envie de me dire que c'est réel. Elle n'a pas pu agir comme ça avec moi, ça n'est pas elle. Je sens la colère, la déception m'envahir au plus profond de mon âme. Je serre les dents alors que ma main passe dans mes cheveux, puis jusqu'à ma bouche. Je me rends compte que ma chemise est ouverte, je m'empresse de la fermer. « tu me dit que ça a été trop vite? Je te rappelle qui m'a sauté dessus hier soir?! Putain ! Non mais tu te fous de ma gueule en fait là, c'est ça?! » Le ton de ma voix augmentait, alors que je me sentais de plus en plus nerveux. Je la fixais avec déception, je n'aurai jamais pu penser à un tel discours après notre soirée de la veille. J'ai la haine contre elle, elle s'est franchement bien fichu de ma gueule.

Je sens Joshua s'énerver, et je le comprends. Je le regarde, totalement gêné, ne sachant plus comment réagir. « Tu te fous de ma gueule là Vicki? » sa réponse me fait froid dans le dos. Je reste calme, du moins j'essaie. Je me rend compte de mon erreur, de mes erreurs. Je savais très bien hier que je ne tenais pas l'alcool, que ça pouvait dégénérer rapidement, mais j'ai bu quand même et pas qu'un peu. Joshua ferme sa chemise et continue de crier. « tu me dit que ça a été trop vite? Je te rappelle qui m'a sauté dessus hier soir?! Putain ! Non mais tu te fous de ma gueule en fait là, c'est ça?! » c'est à ce moment là que je comprends exactement que je suis dans la merde. Que vais-je lui répondre ? Oui ? Non ? Je ne sais'même pas la réponse. Je passe ma main dans mes cheveux à cause de la nervosité, je soupire, je sens les larmes me monter aux yeux. J'ai envie de lui dire de ne pas hurler, car j'ai mal à la tête mais je me rend compte que c'est inutile, il a le droit d'hurler sa colère, C'est de ma faute. Je le regarde. "Joshua désolé... j'en avais vraiment envie hier soir... enfin je crois. Mes sentiments sont un peu brouillé, totalement même. " J'ai le visage un peu triste. Je sens que je le blesse à travers mes paroles. J'ai peur que ça dégénère, alors je recule un peu, d'un pas seulement, comme pour montrer que je ne suis pas à l'aise, qu'il doit se détendre. Mais dans ma tête je le comprends. "Joshua par contre s'il te plait ne t'énerves pas... on va aller s'asseoir, on va discuter... sinon je risque de te mettre à la porte si tu restes comme ça même si j'ai pas envie et que je comprends ce que tu ressens là mais heu..." je perds mes mots, je suis totalement ridicule. Je sais pertinemment que je vais l'énerver, j'en suis même certaine au fond de moi. J'espère me tromper. J'espère.

« Joshua désolé... j'en avais vraiment envie hier soir... enfin je crois. Mes sentiments sont un peu brouillé, totalement même. » Je la regarde totalement abassourdi par ce que j'entends. Non mais c'est un sketch, une caméra cachée, elle se fout vraiment de ma gueule là c'est pas possible autrement. Je la regarde bouche bée devant sa connerie, devant ses paroles qui ne me touchent pas. Elle ne me touche pas avec ses yeux brillants et sa voix nerveuse, je n'ai pas de peine pour elle, pas de pitié. Non. Elle savait exactement ce qu'elle voulait hier, elle savait très bien ce qu'elle faisait. Et qu'elle me sorte que ses sentiments sont "un peu brouillés", j'ai juste envie de foutre mon poing dans le mur. Personnellement, mes sentiments sont exactement les mêmes que lorsque j'avais 6 ans, sinon décuplés au centuple. Alors qu'elle ne me sorte pas ses putains de phrases bidons là. Je laisse échapper un rire nerveux, je préfère ça plutôt que m'énerver complètement parce que je trouve tout cela tellement ridicule. Ensuite, je la vois faire un pas en arrière. Je la regarde faire, fixement, choqué par ce geste. A t-elle peur de moi? Sincèrement? Je la regarde faire les yeux écarquillés, avec un certain mépris. Elle me prend pour qui? Elle pense sincèrement que je vais m'énerver contre elle au point de lui envoyer ma main dans la gueule? Elle est sérieuse? Mais elle ne me connait pas cette fille, ce n'est pas Vicki, ce n'est pas possible. Pourtant elle sait, elle sait que mon père biologique me frappait moi et ma mère, elle savait tout ce qu'on avait vécu ma mère et moi et comment je voyais les femmes, que pour moi elles étaient intouchables, à n'importe quel moment. Et là, elle reculait parce que j'élevais la voix? Clairement, elle n'avait plus besoin de dire quoi que ce soit, j'en avais assez vu. Je ne lui adressais plus un regard, cherchant mes derniers vêtements pour les enfiler, mettre mes chaussures, ma veste, prendre mon portable, mon porte monnaie et mes clopes que j'avais laissé tomber par terre en me déshabillant la veille. Je serrais les dents, alors qu'elle lançait « Joshua par contre s'il te plait ne t'énerves pas... on va aller s'asseoir, on va discuter... sinon je risque de te mettre à la porte si tu restes comme ça même si j'ai pas envie et que je comprends ce que tu ressens là mais heu... ». Sa voix, son ton, ses paroles, tout était condescendant chez elle. Ce n'était plus la Vicki que je connaissais, que j'avais aimé, que j'avais envie de protéger et de défendre. Non, là, je ne la défendrais pas. Elle s'était mise dans la merde toute seule. Elle venait de m'arracher le coeur, de marcher dessus et là, elle me crachait à la gueule à me dire ces paroles bien précises. Pour qui se prenait-elle, hein? Je serrais les dents, énervé et ne voulant pas être méchant dans mes paroles. Néanmoins, je ne pu m'empêcher de dire « ta discussion tu te la fous au cul Vicki. T'as plus rien à voir avec la fille que j'ai aimé. Et dire que je regrettais notre histoire... tu me dégoûtes. Tu n'imagines même pas à quel point je regrette ce qu'il s'est passé hier soir et je te le dis direct Vicki. Tu m'oublies, c'est fini. Tu peux aller te faire sauter par n'importe qui, j'en ai plus rien à faire. J'ai donné. » La laissant là, je pris la porte, en direction de la sortie de cette maison. Je claquais la porte, regagnant ma voiture pour quitter cet endroit au plus vite.

Après mes pas en arrière, je sens très bien que j'ai fais une erreur. Je regarde Joshua qui récupère toutes ses affaires, et baisse un peu la tête. Qu'ai-je fais et pourquoi ? J'aurais certainement du rien dire, faire comme ci de rien n'était ce matin, en lui demandant si il avait bien dormi à mes côtés, et lui expliquer plus tard que l'alcool était en jeu, que je n'aurais jamais voulu que ce soit aussi rapide. il bouge dans tout les sens, s'énerve, je reste la tête baissé, n'osant même plus le regarder, honteuse de mon comportement. « ta discussion tu te la fous au cul Vicki. T'as plus rien à voir avec la fille que j'ai aimé. Et dire que je regrettais notre histoire... tu me dégoûtes. Tu n'imagines même pas à quel point je regrette ce qu'il s'est passé hier soir et je te le dis direct Vicki. Tu m'oublies, c'est fini. Tu peux aller te faire sauter par n'importe qui, j'en ai plus rien à faire. J'ai donné. » te la fous au cul. Cette réflexion, ses mots, je me prends tout dans le crane, j'ai envie de hurler que finalement ce n'est pas grave, que je ne l'oublierais jamais, de lui demander pourquoi il m'a embrassé alors qu'il savait que je ne tenais pas l'alcool. Mais je n'en ai pas le temps. Il part de chez moi, claquant la porte au passage, me laissant seule dans mes embrouilles et mes sentiments. A partir de maintenant, je ne sais plus quoi faire. Pourquoi l'ai-je croiser au coin de la rue ? Pourquoi lui ai-je donné rendez vous au festival ? Pourquoi ai-je bu ? Je ne sais pas, mais tout cela me rend très mal à l'aise, pour lui principalement. Je ferme la porte à clé, et pars sur le canapé, et je resterais là, à réfléchir, entre deux sanglots une bonne partie de la journée. Je lui enverrais un sms pour lui dire que je m'excuse, mais je n'aurais aucunes réponses. Je ne sais plus que faire, si je dois faire quelque chose, et si c'est encore possible, du moins.