∞ Je pensais être passé à autre chose. Avoir tourné la page, sur toi, sur nous. Mais t'es encore là, quelque part dans ma tête, quelque part dans mon cœur. Comme le cancer tu t'accroches, tu me détruis de l'intérieur. Mais au final c'est moi qui t'laisses pas partir. Je refuse de me soigner car être en bonne santé sans toi c'est comme vivre sous anesthésie.

you're the planet & i'm your satellite. ♡ tahuel

tu peux décemment pas sortir dans cette tenue. c'est la première chose que tu te dis en observant ton reflet dans la glace. en face de toi se tient un jeune homme aux traits fatigués mais au teint plus bronzé que jamais. tu as perdu quelques kilos, faut croire que les johnny rockets et les dunkin'donuts se font plus rares dans le désert. tes cheveux ont un peu trop poussé et tu songes à les faire couper d'ici peu. enfin, ton t-shirt a beau être propre, il est plus usé que tous les t-shirts que tu as un jour porté. or il est vraiment temps pour toi de te reprendre en main. non pas que tu veux dire adieu à jamais à ta vie de hippie voyageur, mais si tu veux gagner du fric et avoir une situation un peu plus stable, faut que tu prennes un minimum soin de toi. tu commence donc par une bonne douche et, vêtu d'une simple serviette, tu te munis de la tondeuse du motel et commence à raccourcir ta tignasse de cinq bons centimètres. tu les sèches et leur donne un aspect rock des années soixante, puis tu enfiles un short et un t-shirt et retourne en vile t'acheter quelques fringues. tu optes pour une chemise blanche, vêtement très classique, tellement que tu te demandes si tu en as un jour porté, ainsi qu'un jean slim noir, très simple également. tu finis ta course dans un magasin de chaussures où tu te trouves une paire de baskets blanches. tu as donc ta tenue pour ce soir et tu rentres dans ta chambre finir de te préparer.

la soirée a passé et tu sors du old pub où tu as dîné, seul car oona était avec une amie. tu décides de te changer les idées car tu as les idées noires, ces derniers temps. et tu prends la direction de l'aurora, boîte de white oak station. il est vingt-trois heures et il y a déjà pas mal de monde, mais tu trouves un emplacement pour te garer. tu entres facilement, tu jurerais même qu'un des vigiles t'a reconnu sans te reconnaître. faut dire que tu as pas mal changé : trois ans dans les dents, le bronzage et tes changements de dernière minute. tu te diriges automatiquement vers le bar. la musique est forte, le rythme endiablé et les pulsations font vibrer ta cage thoracique. mais aucune musique n'est à ton goût pour l'instant et tu préfères boire un verre, histoire de te mettre dans l'ambiance. « un mojito s'il te plaît. » tu connais le barman, pour être souvent venu ici, mais lui met du temps à te reconnaître. « nahuel ! ça par exemple ! je croyais que t'avais disparu ! » un rictus triste étire tes lèvres. « ben j'suis revenu. » cette courte discussion te rappelle à quel point t'es dans la merde, par rapport à tous ceux que tu connais ici. t'as encore vu personne, et ça te stresse. à peine ton verre est-il posé sur la table que tu en prends une gorgée. oui, t'as vraiment besoin de te détendre.

Spoiler:

you're the planet and i'm your satellite. ☆ Ce soir, j'ai besoin de m'isoler de Nate. J'ai besoin de m'éloigner un peu de lui parce que je sens que ce n'est pas un bon jour pour moi. Je sens que je peux craquer à tout moment et je n'ai pas envie de lui expliquer les raisons de ce changement soudain. Parce que ces raisons ne s'expliquent pas à son petit-ami. J'ai besoin de me changer les idées et rapidement. « Love ? Je sors ce soir, j'ai besoin de me vider un peu la tête. Je ne rentrerai pas tard, promis. » Il a simplement acquiescé et n'a pas protesté pour m'accompagner ou pour m'en empêcher. Nate me connaît, il sait comment je fonctionne. Il sait quand je ne vais pas forcément bien et il sait aussi qu'il doit me laisser tranquille dans ces moments-là. Et je crois que c'est quelque chose que j'adore chez lui. Pourtant je sais que ça ne lui plaît pas forcément que je sorte seul en boîte de nuit. Il a confiance en moi, là n'est pas le problème. C'est juste qu'il a peur qu'il m'arrive quelque chose et je pense que c'est compréhensible. Et puis je pense, qu'il y a une certaine jalousie derrière ça aussi. J'embrasse doucement ses lèvres avant de m'éclipser dans la salle de bain. Ouais, je vais peut-être essayer de faire un petit effort vestimentaire. Je ne veux pas être le plus beau ou quoi, je veux simplement être un peu mieux habillé que ce jogging que je me suis trimbalé toute la journée. Je retire mes vêtements et entre dans la cabine de douche en faisant couler l'eau chaude. Je frémis à son contact tellement la sensation est agréable. Je reste un bon quart d'heure, voir plus, sous la douche avant d'en sortir. Je me sèche de la tête aux pieds et laisse mes yeux parcourir mon reflet dans le miroir. Pathétique. Je lâche un long souffle en parcourant les quelques mètres qui me séparent de mon armoire. Je regarde longuement mes vêtements sans savoir quoi mettre pour la soirée. J'enfile déjà en boxer avant de fouiller dans mes affaires, jetant un peu tout sur le lit. Je finis par trouver un slim noir et une chemise blanche que je laisse ouverte sur le haut de mon torse. Je suis prêt.

Ça fait une bonne heure que je suis et je ne sais même plus combien de verres d'alcools j'ai bu. Deux ou peut-être trois. Je ne sais vraiment plus, c'est un peu le flou dans ma tête, mais je me sens agréablement bien. Je sais que l'alcool ne résout rien, mais sur le moment, j'ai l'impression que tous mes problèmes sont résolus et que je suis de nouveau le maître de ma vie. C'est une sensation que j'aime énormément et que j'aimerais ressentir toute ma vie. D'ailleurs, il me faut un autre verre, je suis à sec là. Je m'avance vers le bar de la boîte de nuit sans me préoccuper de quoi que ce soit. Pas même de ce garçon qui aurait dû me taper dans l'oeil. « Nahuel ! Ça par exemple ! Je croyais que t'avais disparu ! » Je me fige presque au comptoir à l'entente de ce prénom. Arrête Anthony, il existe des millions de mecs qui s'appellent Nahuel, calme-toi. « Ben j'suis revenu. » Cette voix, sa voix. Ce n'est pas possible, je suis en train de rêver. Ouais, voilà, je rêve. C'est mon cerveau qui me joue des tours. Je secoue un peu la tête pour me ressaisir un peu et revenir à la réalité quand je vois le regard du barman sur moi. « Je... Un mojito s'il vous plaît. » Je ne sais pas vraiment qui j'essaie de convaincre en me disant que j'ai rêvé de la voix de Nahuel près de moi. Mais ce n'est certainement pas moi en tout cas. Je sais que c'est lui, sans même avoir jeté un coup d’œil à côté de moi. Je la sens cette attirance que j'ai seulement quand il est près de moi, et ça me rend dingue d'être toujours autant attiré par lui, même après tout ce qu'il m'a fait vivre et endurer après son départ. Je ne comprends pas comment je peux encore ressentir cette attirance pour lui, alors qu'il doit être passé à autre chose depuis bien longtemps. Peut-être même lorsque l'on était encore ensemble, qui sait. Je tourne tout doucement la tête dans sa direction en essayant d'être le plus discret possible. Et même après autant de temps et de changement physique, je peux affirmer que c'est bel et bien mon Nahuel. « Alors, c'est bien toi. Tu es de retour à White Oak Station. À moins que tu ne comptes, une fois de plus, partir comme un voleur du jour au lendemain en laissant ton entourage dans l'ignorance. » J'ai longtemps imaginé nos retrouvailles. Mais jamais je ne les avais imaginé ainsi. Dans ma tête, je lui crachais toute ma haine à la figure, je lui balançais des mots horriblement durs pour qu'il comprenne à quel point j'ai souffert de son absence et de son manque d'explication. Mais là, il est devant moi et rien ne sort. Mon ton est juste sec et froid. Mes mots sont remplis de reproche cacher mais bien visible quand même.