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 we're back to home (azel)

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Message(#) Sujet: we're back to home (azel) we're back to home (azel) EmptyVen 22 Mai - 19:20

WE'RE BACK TO HOME
AZEL & CHARLOTTE

i'm coming home tell the world i'm coming home. let the rain wash away all the pain of yesterday. ✻✻✻ « Papa, arrête de téléphoner. Je n’ai rien à te dire de plus qu’il y a une heure ! » Elle perdait patience en écoutant son père lui répéter les mêmes questions. Son impatience était envahissante, terriblement agaçante. « Je ne sais pas, je n'en sais rien du tout. On n'est pas encore parti, comme veux-tu que je te dise à quelle heure on va arriver, papa ? Demain soir, sans doute. » Elle avait fini par raccrocher. Sans un au revoir, sans le prévenir. Elle ne pouvait plus écouter ses recommandations répétitives, ses conseils et ses questions. Entendre sa voix ne faisait qu’augmenter le stress qu’elle commençait à ressentir. Il restait encore de nombreuses choses à préparer. Sur son lit, des vêtements étaient éparpillés. Dans sa chambre, les quelques bagages nécessaires pris possession du sol. La pagaille régnait et seul le rire de la petite fille donnait suffisamment de courage à Charlotte. En la regardant, elle se trouvait apaiser et son sourire revenait immédiatement. « Papi est tellement impatient de te revoir, un véritable enfant. » Les yeux bleus d’Alaska étaient rieurs, ils brillaient d’excitation et d’amusement. Elle ne comprenait sans doute pas ce qui allait passer, qu’elles allaient longuement voyager pour traverser le pays. Charlotte allait retrouver sa ville natale, ce monde qu’elle avait quitté. Elle allait retrouver des repères, des lieux familiers. Elle profiterait de ce voyage pour aller saluer ses anciens amis, pour voir ses parents. Pour revivre les souvenirs laissés derrière elle. « Sois méthodique et organisée Charlotte, tu vas y arriver. » Elle avait finalement repris la lourde tâche de préparer toutes les affaires nécessaires. Elle avait pris son courage à deux mains pour mieux s’y mettre, encourager par les gazouillis de sa fille qui avait fini par donner son attention à son ours en peluche.

Elle avait fini par fermer les valises et les mettre dans le coffre de la voiture. Un dernier au revoir à l’appartement et elle partait vers la maison d’Azel. Elle avait déjà du retard, rien d’alarmant mais suffisamment pour l’entendre râler après son téléphone qui ne cessait pas de sonner depuis le petit matin. Son père avait continué de lui laisser des messages, de la texter jusqu’à avoir une réponse. Elle prenait enfin la route. Pour quelques kilomètres à peine, elle devait récupérer Azel. « Je suis désolée, mon père n’a pas arrêté de téléphoner. Il voulait être certain que je n’oublie rien. Au cas où je laisserais Alaska sur le palier, tu sais … » A des milliers de kilomètres, il avait préparé ce voyage, dans les moindres détails. Alors qu’Azel et Charlotte en parlaient depuis plusieurs mois, elles avaient enfin décidé de se lancer sur les routes canadiennes lorsque Charlotte avait remporté une voiture à la loterie. Ce lot était tombé au bon moment. Et Monsieur Salinger n’avait pas hésité à leur programmer tous. Au grand malheur de sa fille.

Elle avait aidé Azel à ranger ses bagages et à installer Malia auprès d’Alaska. La voiture est remplie. Il n’y avait plus de place à présent. Le voyage allait bientôt commencer. Elles disaient toutes les quatre au revoir à White Oak Station pour quelques jours. Il était temps de partir pour une aventure nouvelle. Ce voyage, elle en avait parlé quelques heures avant la naissance d’Alaska. Retourner en terre connue était devenu leur envie commune depuis ce jour. Il leur avait fallu près de neuf mois pour concrétiser ce road-trip. « On peut y aller ? » Elles partaient pour de nombreuses de route, à traverser les états canadiens. L’Ontario semblait si loin et pourtant si près. Charlotte ressentait une certaine appréhension à l’idée d’y retourner. Elle n’y avait pas remis les pieds depuis plus d’un an, elle n’y avait par remis les pieds depuis qu’elle avait choisi de quitter Enzo. Allait-elle le revoir ? L’appeler et lui dire qu’elle était là avec sa fille ? Lui dire qu’il pouvait venir la voir ? Elle n’en savait rien. Elle n’avait rien prévu à ce sujet. Le temps lui donnera sans doute la réponse. « La route va être longue. Je pense qu’on y sera demain soir ou dans la nuit. » Elle regarda Azel et elle savait qu’il était temps de mettre le moteur en route. Charlotte souriait. La musique résonnait dans l’habitacle, les petites filles à l’arrière de la voiture allaient finir par s’endormir tandis que les deux amies allaient partager ces dizaines d’heures. Charlotte avait un jour fait le souhait de faire un road-trip. Elle ne s’était pas imaginée dans cette situation mais finalement, c’était peut-être encore mieux. Bien meilleur parce qu’Azel était installée sur le siège passager, parce qu’elles étaient heureuses. Derrière elles, le panneau indiquant la ville de White Oak Station. Elles ne pouvaient plus faire demi-tour.


✻✻✻
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Azel Novak

Azel Novak
lost souls in revelry

inscription : 24/06/2013
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pseudo : vercors. (chloé)
avatar : cora keegan.
autres comptes : biddy la jolie.
crédit : ultraviolences, the vamps.
âge : vingt-trois ans.
statut civil : célibataire, mais son cœur bat de plus en plus fort pour son premier amour.
quartier : fairmount district.
occupation : couturière à hazelnut.

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Message(#) Sujet: Re: we're back to home (azel) we're back to home (azel) EmptyJeu 28 Mai - 23:19




we're back to home

Lit pliant, ok. Ah non, pas besoin de lit pliant, c'est vrai. Paquet de couches, ok. Trousse de toilette, ok. T-shirts, shorts, robes, ok. Pyjamas, ok. Chargeur de téléphone, ok. Babyphone, ok. Azel tournait sur elle-même, sur le grand palier du premier étage, pour s'assurer qu'elle n'avait rien oublié. Charlotte arrivait dans moins de deux heures et tout était encore étalé sur la moquette blanche de la vaste pièce, que se partageaient une machine à coudre, un ordinateur et quelques poufs pour s'asseoir. Malia, quant à elle, gazouillait dans sa chambre, dont la porte était ouverte pour que sa mère puisse la surveiller. Elle s'amusait avec des playmobils, qu'elle portait à la bouche pour leur grignoter leurs perruques plus qu'elle ne jouait réellement avec. Azel secoua la tête, amusée, avant de reporter son attention sur les affaires qu'il fallait qu'elle empaquette. « Tu voudrais pas m'aider par hasard, Malia ? » demanda-t-elle alors en rigolant, sachant pertinemment que la petite ne pourrait rien pour elle. Néanmoins, le bébé qui n'en était plus vraiment un se leva en se tenant à son lit à barreaux, puis s'élança en direction de sa mère. Azel était toujours aussi émerveillée de voir sa fille marcher, et un sourire s'étala sur son visage, avant qu'elle ne la prenne dans ses bras pour déposer un baiser sur le haut de son crâne. Elle avait plus d'un an maintenant et marchait depuis quatre mois environ, mais elle était toujours aussi fière de la voir déambuler sur ses deux jambes. Elle se rappelait encore lorsqu'elle tentait de lui apprendre. Elle n'avait jamais acheté d'appareil où l'on mettait l'enfant dans un truc à roulettes afin de le regarder marcher depuis son canapé. Azel voulait participer à la vie de Malia, complètement. Elle voulait être là pour sa fille comme ses parents et sa grand-mère l'avaient été pour elle-même. Elle ne voulait pas être passive, elle ne voulait pas laisser le travail à la nounou ou autres éducatrices. Elle ne voulait pas regretter de ne pas avoir été assez présente pour sa fille et, en plus de lui faire découvrir mille et une choses, elle tenait à tout immortaliser. C'était toujours agréable, des années plus tard, de regarder des photos de son enfance. Elle faisait sûrement ça aussi pour combler l'absence des grands-parents de la petite, qu'elle n'allait voir en chair et en os dans un ou deux jours, pour la première fois seulement. Elle voulait que ses parents et sa grand-mère, qui l'avait élevée au même titre que ses géniteurs, ne loupent rien de l'évolution de la petite blonde qui grandissait à vue d’œil. C'était en effet durant les premières années que les enfants changeaient le plus, et ils avaient déjà manqué presque un an et demi de sa vie. Azel aurait une semaine pour rattraper le temps perdu. Une semaine durant laquelle elle pourrait leur montrer toutes les photos et petits films qu'elle avait pris... ah, le disque dur externe ! Voilà ce qu'elle avait oublié. Après avoir déposé sa fille au sol, Azel couru en direction du bureau et ne mit pas longtemps avant de trouver l'appareil, qu'elle débrancha avant de fourrer dans son sac de voyage. Elle aurait donc une semaine pour raconter à sa famille tout ce qu'ils avaient loupé, semaine où ses parents pourraient profiter de leur petite-fille, lui parler et jouer avec elle, autrement que par écran d'ordinateur interposé. Ce serait une semaine pendant laquelle Azel aurait l'occasion de rendre visite aux quelques amis avec qui elle était restée en contact, ou d'aller retrouver ses chèvres, avec qui elle avait grandi. Alors qu'elle enfournait dans sa valise quelques paires de chaussettes, la blonde réalisa qu'elle pourrait aller voir les parents d'Augustin. Cette idée lui surgit, comme ça, et sema le trouble en elle. Pourquoi n'y avait-elle pas pensé plus tôt ? Malia avait déjà un an et deux mois et pendant tout ce temps, il ne lui était encore jamais venu à l'esprit de prévenir les grands-parents paternels de la petite. Ils avaient tous les droits de la connaître, après tout ; Augustin les avait abandonné elles, Azel et sa fille, mais ce n'était pas une décision de ses parents à lui. La jeune femme frissonna quand elle réalisa que peut-être il ne leur avait jamais dit qu'il était père... c'était sûrement ça, oui. Sinon, ils l'auraient contacté, sans aucun doute. La blonde réalisa alors que la mère d'Augustin n'était peut-être même plus de ce monde... elle se rappela à quel point elle était malade, quand elle était encore adolescente. Lorsqu'elle était partie pour White Oak Station, la vieille femme était toujours vivante, mais dans un état qui n'était pas pour rassurer. Azel frissonna une nouvelle fois. Peu importait ; elle se rendrait chez les Lemoine et verrait bien qui y habitait encore. Si le père était veuf, il serait sûrement d'autant plus content d'apprendre qu'il était grand-père et que son fils, bien que l'ayant abandonné, avait laissé une héritière ; qui ne portait pas le même nom de famille, certes, mais une héritière malgré tout.

Tout était bouclé, enfin. Azel se laissa tomber à même le sol et posa ses mains en arrière afin de s'étendre confortablement. « Mama » lança la petite, s'aidant de ses jambes pour avancer tout en étant assise, à la manière d'un ver de terre. Maman n'était pas le premier mot que Malia avait su dire, mais maintenant qu'elle savait comment l'employer, elle ne se privait pas pour le dire à tout bout de champ, pour le plus grand bonheur de sa mère. Le premier mot qu'elle avait prononcé, c'était le mot fraise. Il y avait toujours une signification sur le premier mot que l'enfant disait, et Azel s'était moqué avec humour, quand elle l'avait raconté à Charlotte, du fait que sa fille était déjà morfale à son âge. En réalité, les fraises semblaient être le plat préféré de Malia. Sa mère lui en avait en effet donné à manger dès son plus jeune âge, elle-même en raffolant. Lorsque, plus tard, elle serait pâtissière, la petite blonde pourrait fièrement annoncer que déjà bébé, elle avait une passion pour ce fruit délicat qui agrémentait dorénavant sa spécialité culinaire. Azel laissa échapper un léger rire avant de prendre sa fille sous les bras pour l'asseoir sur ses cuisses. « Tout est prêt ma chérie. T'es prête à voir papi et mamie ? Et grand-mère ? Tu es heureuse ? » La petite éclata de rire, dévoilant quelques petites dents de lait. « Papi ! Mami ! Anmè ! » Attendrie, Azel esquissa un sourire avant de lui donner une petite tape très légère sur le nez, tendrement. « Ça fait longtemps qu'on attend ça, hein ? Très longtemps. » Et en effet, cela faisait un bon bout de temps qu'Azel n'avait pas vu ses parents ni sa grand-mère. Elle n'arrivait d'ailleurs pas à se rendre compte que dans moins de quarante-huit heures, elle pourrait les prendre dans ses bras. Elle n'avait pas eu réellement l'occasion, depuis bientôt deux ans qu'elle était à White Oak Station, de retourner dans sa ville natale. Et puis Charlotte était arrivée, et elles s'étaient promises de retourner en Ontario dès qu'elles en auraient la possibilité. La situation de la boutique n'aidait pas réellement, mais les affaires se tassaient et les deux amies pouvaient enfin s'accorder une semaine de vacances. En plus de cela, Charlotte avait récemment gagné une voiture, ce qui tombait réellement à point nommé ; parce que ce n'était pas certain qu'avec la vieille carcasse d'Azel, elles soient capables de faire l'aller-retour. Ce n'était en effet pas un trajet d'une heure et demi qu'elles avaient à faire, et il valait mieux une voiture puissante et dont les freins ne risquaient pas de lâcher au bout de trois cent kilomètres. Azel sursauta quand la sonnette de la porte d'entrée retentit. Elle regarda la montre excentrique accrochée à son poignet, étonnée que Charlotte soit déjà là. Elle n'avait littéralement pas vu le temps passer ! « Aller Mal', c'est parti ! » Sa fille dans ses bras, elle descendit ouvrir à Charlotte. Elle la prit rapidement dans ses bras, un large sourire étirant ses lèvres, avant qu'elles ne se mettent à tout installer dans la voiture. « On peut y aller, oui » répliqua joyeusement Azel en attachant sa ceinture. Elle lança un dernier regard en direction de sa maison mitoyenne, puis jeta un coup d’œil dans le rétroviseur central. Les deux petites étaient déjà en train de parler, dans un langage qu'elles seules comprenaient. « Je prendrais le relais quand tu seras fatiguée, alors. » En effet, plus de dix heures ne se faisaient pas d'une traite. Elles étaient deux à avoir le permis, autant en profiter. « On va pouvoir s'en dire des choses, durant tout ce trajet ! » Elles avaient tout le Canada à traverser, mais cela ne faisait pas peur à la couturière. Charlotte et elle avaient toujours des montagnes de choses à se dire, elles s'inventeraient aussi des jeux tous plus idiots les uns que les autres pour faire passer le temps, et puis elles auraient sûrement la chance de passer par des paysages magnifiques. « Roh la la, je n'arrive pas à réaliser qu'on rentre vraiment en Ontario. Enfin. Tu te rends compte depuis le temps qu'on en parlait ? » Elle se retourna vers sa meilleure amie, tout sourire. Elles avaient quitté White Oak Station maintenant. C'était parti, pour une aventure d'une dizaine d'heures avant de retrouver leurs chez-elles. « Qu'est-ce que tu vas faire, une fois là-bas ? » demanda alors Azel à la conductrice. « Tu vas revoir des gens du lycée ? » Après tout, Charlotte était plutôt entourée, à l'époque. Elle avait sûrement toute une foule de personnes à revoir.


Dernière édition par Azel Novak le Lun 8 Juin - 12:15, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: we're back to home (azel) we're back to home (azel) EmptyJeu 4 Juin - 0:36

WE'RE BACK TO HOME
AZEL & CHARLOTTE

i'm coming home tell the world i'm coming home. let the rain wash away all the pain of yesterday. ✻✻✻ Déjà loin derrière elles, la ville de White Oak Station s’effaçait. Il ne restait dans le rétroviseur que quelques bâtiments devenus si petits qu’ils n’étaient qu’à peine perceptible. Le moteur n’émettait qu’un bruit léger. L’aventure commence enfin, pensait-elle toujours ce sourire sur les lèvres, ce même sourire qui ne la quittait pour ainsi dire jamais. Ce voyage, elle en avait rêvé, elle l’avait attendu longtemps. Autant qu’Azel sans doute. Peut-être moins, elle qui n’avait pas revu ses parents depuis son arrivée en ville. Charlotte avait revu son père à plusieurs reprises. Il ne manquait aucune occasion de prendre l’avion pour venir voir sa fille et surtout, pour passer le maximum de temps avec sa petite fille. Sa mère n’avait pas fait le déplacement, sans grand étonnement. Elle avait simplement demandé à recevoir des photos et des vidéos régulièrement. Elle s’extasiait au téléphone, rien de plus. C’était suffisant à ses yeux. Si elle aimait sa mère, elle ne voulait pas la voir trop proche d’Alaska. Pas trop longtemps en tout cas. « On en parlait déjà à la naissance d’Alaska et elle a neuf mois. Tant de temps pour programmer un voyage … » Le temps était passé si vite. Les mois avaient défilé à vive allure, laissant les mois s’effaçaient et les heures fuirent. Trop de choses avaient reculé le voyage, toujours une excuse pour le repousser un peu plus. Les deux petites filles, la boutique, leur nouvelle vie qui avait commencé. Prendre le temps de parcourir le pays pour revenir aux origines avait finalement pris plus de temps qu’elles n’auraient plus l’imaginer. Elles en parlaient souvent pourtant. Revoir leur famille avait été leur principale motivation. Que faire d’autres ? Charlotte n’en savait rien pour le moment. « Je vais voir mes parents déjà. Enfin surtout mon père. Il est tellement impatient et pourtant, il nous a vues il y a deux mois quand il est venu à White Oak Station. » Il avait déjà prévu des dîners au restaurant, des sorties dans le parc et tout un tas de choses que Charlotte avait oublié tant la liste lui semblait interminable. Elle n’était pas sûre de voir ce séjour comme des vacances. Elle allait vivre une semaine intense, elle s’y était plus ou moins préparée. Elle avait l’intention, aussi, de se reposer et de profiter de son séjour pour retrouver ses anciennes habitudes. Son père n’aurait pas le choix de la laisser faire, elle avait les moyens de le convaincre. Il lui suffisait de voir les yeux bleus d’Alaska pour devenir influençable et stupide. « J’ai repris contact avec deux ou trois personnes du lycée oui, je pense qu’on sortira un soir pour rattraper le temps perdu mais c’est tout. Tu viendras avec nous ? » Azel avait connu certains de ses amis de lycée, si elle n’était pas si proche d’eux à l’époque, elle aurait peut-être envie de les revoir, de les connaître un peu mieux. Charlotte aurait aimé qu’Azel et elle partage plus de moment avec ces camarades de lycée. A l’époque, elle était entourée. Elle était populaire. Elle était appréciée. Parfois, ça lui manquait, cette vie. Cette ambiance, cet entourage. Elle était particulièrement heureuse à l’époque. Parce qu’elle avait tout pour elle. « Je veux aussi profiter de ce séjour pour voir mon père autant que possible. » Cela faisait plus d’un an qu’elle avait décidé de quitter l’Ontario sur un coup de tête. Elle avait choisi de prendre son indépendance en fuyant à l’autre bout du pays. Son père lui manquait tout de même. Elle qui avait eu l’habitude de vivre près de lui, d’être sous sa tutelle et sa protection, avait changé de vie du jour au lendemain sans même y réfléchir un instant. Elle avait besoin, pendant une semaine de passer du temps avec son père. « Je ne sais pas si je dois aller voir Enzo, surtout. Il n’a jamais vu Alaska. Il a le droit de la voir, non ? » Elle y avait longtemps réfléchi et le dilemme restait présent. Revoir Enzo était sans doute, pour elle, une mauvaise idée mais elle ne pouvait pas nier son existence et son lien avec Alaska. Il avait le droit de le voir, de l’exiger malgré tout. Il avait refusé de la reconnaître jusqu’à présent. Pour préserver sa famille qu’il disait. Pour se préserver aussi, elle en était persuadée. Mais elle avait reçu récemment un message de lui. Tu me manques, qu’il y avait écrit. Rien de plus. Elle n’avait pas répondu, pas encore en tout cas. Elle n’en avait pas parlé à Azel non plus. « Tu vas aller voir les parents d’Augustin ? Ils ont peut-être des nouvelles de lui … Ou pour leur présenter Malia. » Charlotte savait que parler d’Augustin n’était pas une partie de plaisir pour Azel. Ce nom représentait beaucoup de souvenirs, de sentiments. Elle en avait appris plus sur cette relation lors de leur semaine à la montagne. Elle avait compris l’importance qu’avait eu Augustin dans la vie de sa meilleure amie.

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Message(#) Sujet: Re: we're back to home (azel) we're back to home (azel) EmptyLun 8 Juin - 13:00




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Neuf mois. Neuf mois ! Cela faisait déjà tout ce temps qu'Alaska était née -elle n'arrivait pas à y croire, elle se revoyait encore à l'accouchement de Charlotte comme si c'était hier-, et tout ce temps que les amies parlaient de revenir dans leur province natale. « Tant de temps, oui... » Azel colla son front contre la vitre et se perdit dans ses pensées durant quelques minutes. Bien de l'eau avait coulé sous les ponts, en neuf mois. La boutique avait énormément évolué, mais heureusement c'était le seul changement majeur dans la vie de la blonde. En dehors de ça, sa vie avait été plutôt paisible : avec sa fille, elle s'était créée un réel cocon dans la maison qu'elle louait depuis le départ d'Augustin ; elle s'était peu à peu faîte à l'absence de son meilleur ami et père de Malia ; elle avait su tisser une belle relation mère-fille au cours de ces mois, un de ces liens indéfectibles, plus fort que tout ; elle s'était davantage fait une place dans la ville de White Oak Station et avait même noué quelques amitiés en dehors de Charlotte. Elle commençait à avoir sa petite routine, mais pas cette routine barbante qui détruise des couples, non : la routine rassurante, qui la faisait se sentir bien, qui lui donnait une ancre ici, en Alberta, qui faisait de cette région, de cette ville, son nouveau chez-elle. Aujourd'hui, elle était sur le point de retrouver son premier foyer, qui l'était et le serait toujours, quoiqu'il arrive, où qu'elle habite.

Lorsque son regard croisa le panneau d'entrée de ville d'un patelin qui se situait à une quinzaine de kilomètres de White Oak Station, Azel sortit de ses pensées. Elle n'avait pas réalisé qu'elles avaient déjà parcouru tout ce chemin ; si elle arrivait à faire défiler les minutes aussi vite rien qu'en se perdant dans son esprit, le voyage allait passer très, très vite. Elle finit par demander à Charlotte ce qu'elle avait l'intention de faire une fois en Ontario, lançant ainsi une conversation qui les porterait sur quelques dizaines de kilomètres encore. « C'est vrai que ton père venait assez souvent, finalement ! » Assez souvent était une bien grande expression, puisqu'il venait approximativement tous les deux mois, plus ou moins, mais c'était toujours plus que les parents d'Azel, qui n'étaient jamais venus. Elle ne pouvait surtout pas leur en vouloir parce que c'était tout bonnement impossible pour eux de sortir de leur ferme, mais cela n'empêchait pas la blonde d'être légèrement jalouse de sa meilleure amie. Et encore ; elle savait très bien qu'une fois tous les deux mois, ce n'était pas encore assez. Toutes les deux seraient également heureuses de retrouver leur famille. « Je veux bien oui » répondit-elle en souriant à la proposition de Charlotte, celle de venir avec elle retrouver des amis du lycée. Elle n'avait jamais été très proches d'eux : trop différente, trop étrange, trop extravertie, elle ne leur correspondait pas ; même si elle s'était liée d'amitié avec Charlotte, cela était à l'origine plus dû à un heureux hasard de va t'asseoir à côté de la demoiselle là-bas plutôt que par réelle compatibilité -bien que, aujourd'hui, leurs différences se complétaient. Néanmoins, les années avaient passé, elle avait changé, s'était calmée, et les amis de Charlotte avaient sûrement évolué aussi de leur côté ; ils seraient certainement tous plus matures et ce serait agréable de se retrouver, même sans avoir été très amis durant le lycée. Qui sait, peut-être qu'elle aurait de belles surprises et tisserait même de nouvelles amitiés. « Tu n'es pas obligée d'aller le voir, » reprit Azel, en parlant d'Enzo. « Il ne faut pas te forcer si tu ne le sens pas, et tu ne peux définitivement pas débarquer chez lui le bébé dans les bras...  » Elle ne faisait que dire ce que Charlotte savait déjà, au fond. « Tu peux commencer par lui envoyer un message, pour lui dire que tu es de retour en Ontario pour quelques jours. Tu verras bien ce qu'il répond. » Azel haussa les épaules. Laisser le choix au père d'Alaska était sûrement la meilleure des solutions. Le forcer à voir sa fille s'il ne se sentait pas prêt n'était pas une bonne idée ; c'était d'ailleurs très certainement l'erreur qu'elle-même avait fait, en débarquant enceinte jusqu'au coup à l'aéroport, devant un Augustin ignorant et qui n'était sûrement pas prêt à devenir père. En parlant d'Augustin... « C'est la réflexion que je me faisais, oui. Je ne sais pas si j'ai envie de savoir où il est, mais je pense que ses parents méritent de voir Malia, et puis j'ai envie que la petite connaisse ses grands-parents paternels, quand même. » Tout en disant ça, elle se retourna dans son siège pour apercevoir sa fille, confortablement assise dans son fauteuil à l'arrière. Elles échangèrent un petit sourire, puis Azel se réinstalla correctement. « Aussi bien, ils ne sont même pas au courant de son existence. » Son sourire fana, alors qu'elle prenait en compte cette éventualité. Peut-être qu'ils n'en savaient rien ; peut-être qu'ils ne seraient pas prêts à devenir grands-parents. Et alors, en plus d'avoir perdu le père, Malia perdrait les parents du père absent.
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Message(#) Sujet: Re: we're back to home (azel) we're back to home (azel) EmptyJeu 11 Juin - 15:23

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AZEL & CHARLOTTE

i'm coming home tell the world i'm coming home. let the rain wash away all the pain of yesterday. ✻✻✻ De nombreuses choses les attendaient de l’autre côté du pays. Charlotte savait que les retrouvailles d’Azel seraient fortes, seraient belles. Elle savait qu’elle ressentirait un important choc en retournant dans ce mode qu’elle avait connu tant d’années. Elle le redécouvrirait, sans doute avait-il changé ce monde, sans doute n’était-il plus celui de ses souvenirs, devenus pour certains vagues. Devenus un brouillard dans son esprit. Ce n’était pas tant de le voir changer qui lui faisait peur, car oui, ce voyage avait en quelque sort quelque chose d’effrayant. En venant à White Oak Station, Charlotte avait tourné le dos à son passé, à cette vie qu’elle avait bâti au fur et à mesure des années. Elle avait décidé de recommencer à zéro, finalement et White Oak Station était sans doute le meilleur endroit pour ça. Ce retour aux sources lui faisait prendre conscience du fossé qui s’était créé entre cette vie d’étudiante, populaire et à l’avenir prometteur et sa nouvelle vie de maman, de travailleuse, de femme. Si la jeunesse était encore présente sur les traits de son visage, dans son esprit, elle n’oubliait néanmoins pas les nouvelles responsabilités qui étaient apparues dans sa vie. Elle ne pouvait pas nier aujourd’hui que sa vie d’enfant avait pris fin il y a pour ainsi dire un an. Neuf mois, exactement.

La route fuyait sous les roues de la voiture. Le fond de radio était quasiment imperceptible avec les discussions d’enfants, incompréhensibles pour les deux jeunes femmes et leur propre conversation. Lorsqu’elle était arrivée à White Oak Station, jamais elle n’aurait pensé retrouver cette complicité perdue avec sa meilleure amie. Si le hasard les avait mises sur le même chemin, le destin les avait également séparées un temps, une éternité avait souvent songé Charlotte quand elle regardait encore chaque jour son téléphone portable, dans l’espoir de nouvelles, d’une réponse, d’un appel. Aujourd’hui, les choses étaient différentes. Leurs vies étaient différentes. Mais rien n’empêchait de se souvenir de ces instants, de leur vie de lycéenne. Azel et Charlotte étaient deux personnes contraires, comme si rien ne pouvait correspondre dans ces deux êtres. Rien ne les prédestinait à devenir amies et pourtant, aujourd’hui, ces différences ont été une force. « Tu te souviens de Benjamin, le beau blond qui te plaisait ? Il sera là. » Un vieux souvenir qui avait fait rire Charlotte en y repensant. Lors de cette soirée entre vieux camarades, ils pourraient se raconter de vieilles anecdotes, des histoires passés. Et c’était ce que Charlotte attendait finalement. Rire autour d’un verre en repensant au bonheur que représentait ces années. Malgré tout, malgré cette soirée organisée, un point d’ombre venait se glisser au tableau : Enzo. « Je sais. Je sais bien que je ne peux pas aller le voir comme ça. » Elle ne s’imaginait pas débarquer chez lui, tomber sur sa femme et lui avouer la vérité. Ce n’était pas à elle de le faire. Peut-être savait-elle déjà tout. Peut-être pas. « Il m’a envoyé un message, il y a quelques temps. Je lui manque. C’est ce qu’il a dit, je lui ai rien répondu. Je ne veux pas retomber dans le piège. Je ne veux pas briser son couple mais je ne veux plus le partager. » C’était sorti, ce qu’elle avait tenté de cacher. Elle l’avait dit. Mais ça ne changerait rien. « Je verrais bien. Après tout, il me manque aussi. » Et puis, c’était tout. Peut-être que Charlotte lui enverrait un message comme Azel le suggérait, peut-être pas. Elle voulait qu’Alaska ait l’image d’un père malgré tout. Si ce n’était pas Enzo, il faudrait quelqu’un d’autre. Quelqu’un de présent. « Tu crois qu’Augustin ne leur a rien dit ? » Elle était étonnée d’entendre ça. Elle pensait qu’il aurait au moins pris le temps de prévenir ses parents avant de partir, qu’il prendrait le temps d’expliquer la situation dans laquelle il avait décidé de s’engager une nouvelle fois dans une mission longue durée. « Il serait parti sans rien leur dire ? C’est possible finalement … Ce serait triste mais possible. » La suite logique des choses.


somes hours later.
« Azel, réveille-toi ! Tu es chez toi ! » La nuit commençait à tomber alors qu’elle venait de franchir le pas de la ferme des Novak. Elle secoua Azel lentement pour la réveiller. Elle l’aida avec ses bagages, avec Malia. Elle présenta Alaska à ses parents, à sa grand-mère avant de reprendre la route pour quelques minutes, le temps de retrouver elle-même son père. Elle se retrouva dans son ancien quartier, peu de chose avait changé. Quand elle en était partie, les arbres n’avaient plus de feuille à cause de l’hiver mais aujourd’hui, ils en avaient. La rue était quasiment déserte. Son père l’attendait au pied de l’immeuble, prêt à accueillir les deux filles. « Tu m’as manqué ma chérie, la route n’a pas été trop longue ? » Qu’il avait demandé avant de s’emparer d’Alaska, légèrement endormie dans son siège bébé. Et cette image était belle. Charlotte voyait à quel point son père était heureux de tenir cet enfant que lui n’avait finalement pas eu. Alaska était comme sa seconde fille et Charlotte savait qu’elle pouvait compter sur lui pour s’en occuper, pour l’aimer. L’arrivée de Charlotte chez elle fut ce qu’elle attendait. Se retrouver comme une adolescente, retrouver les habitudes qu’elle avait dû perdre pour bien s’occuper de sa fille. Elle était heureuse de rentrer chez elle pour quelques jours. Intérieurement, elle se promettait de le faire plus souvent. De prendre le temps de revenir pour retrouver le temps d’un instant cette vie trop rapidement mise de côté. Son père avait installé Alaska dans une chambre qu’il avait fait exprès pour l’occasion. Il avait tout acheté et il garderait cette pièce pour sa petite fille, chaque fois qu’elle viendrait. Une belle chambre d’enfant, différente de celle de la maison mais pourtant agréable. Charlotte avait, elle, retrouvé sa chambre d’adolescente. Rien n’avait changé, rien n’avait bougé. Et c’est avec nostalgie que Charlotte regardait les photos sur les murs, les cadres et autres symboles de son ancienne vie. Elle avait pris le temps d’installer une photo d’Alaska et elle, de retirer un vieux poster d’un groupe qu’elle n’écoutait plus. Elle avait rangé un peu, fait du tri dans ses souvenirs. « Tu devrais dormir, tu dois être épuisée. » avait-dit son père en l’embrassant sur le front. Après avoir pris une douche et embrasser Alaska qui dormait déjà, elle s’était coulée dans ses draps, vérifiant bien le babyphone. Elle avait même composé un message pour Enzo, l’envoyant rapidement avant de changer d’avis. Tu me manques aussi, qu’elle lui avait dit.


✻✻✻
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Azel Novak

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Message(#) Sujet: Re: we're back to home (azel) we're back to home (azel) EmptyDim 14 Juin - 18:22




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Azel écarquilla les yeux en grand, étonnée. « Vraiment ? » Elle se mit alors à pouffer, telle l'adolescente qu'elle était à l'époque. Un peu qu'elle s'en rappelait, de Benjamin ! Qu'est-ce qu'il lui avait fait tourner la tête, celui-là... lui comme tellement d'autres, d'ailleurs. Quand elle y pensait, elle se trouvait bien bête d'être tombée amoureuse de tant de garçons, d'avoir eu tant de crushs... elle aurait voulu les compter qu'elle n'en aurait pas été capable. Néanmoins, il suffisait de lui rappeler l'un ou l'autre pour qu'elle s'en remémore. « Ça me ferait vraiment plaisir de le revoir, carrément. » Elle essayait de s'imaginer leurs retrouvailles ; de quoi auraient-elles l'air ? Peut-être qu'il ne se souviendrait même pas d'elle -c'était la solution la plus probable, d'ailleurs. Qu'avait été Azel dans la vie de ce jeune homme populaire ? Une fille avec qui il avait rigolé quelques fois, qu'il avait embrassé à plusieurs reprises lors d'une soirée ; une fille parmi tant d'autres, quoi. Azel avait souvent été une fille parmi les nombreuses conquêtes de ces lycéens bourrés de testostérones. Même si elle n'avait pas eu une grande importance dans la vie de ce Benjamin, et qu'il n'en avait pas eu une grande dans la sienne non plus, au final, elle était curieuse de savoir ce qu'il était devenu. Il était sûrement à la faculté, peut-être même était-il allé jusqu'à Vancouver. Elle, elle avait autrement plus changé. Maman, qu'elle était. Est-ce qu'on était encore séduisante, quand on avait vingt-deux ans et un enfant ?

« Ah bon, il t'a contactée ? » avait-elle demandé à Charlotte, alors qu'elle n'avait pas même finit de parler. « Quand donc ? » Mais ce n'était pas ce qui importait, bien évidemment. La date, l'heure. C'était ce qu'il lui avait dit, le simple fait qu'il lui ait envoyé un message déjà ; mais qu'elle lui manquait ? Le mec en pinçait encore, il n'y avait pas de doute. Du moins, pas de doute pour Azel. Elle se garda néanmoins de le dire ; peu importe combien elle y croyait, elle ne voulait pas lui donner de faux espoirs si cela se révélait faux. Elle se contenta de hausser les épaules. Elle ne savait pas quel conseil donner, sans que cela ne soit une mauvaise idée. Bien sûr qu'Enzo lui manquait, à Charlotte. Augustin lui manquait bien, à elle-même. Elle avait maintes et maintes fois eu envie de lui envoyer un message, d'essayer de le contacter ; et maintes et maintes fois, elle ne l'avait pas fait. Mais leurs situations étaient bien, bien différentes. Et le premier instinct d'Azel, c'était de dire à sa meilleure amie de lui répondre, de lui dire qu'il lui manquait aussi puisque c'était le cas. Mais comme Charlotte le faisait si bien remarquer, Enzo était toujours marié. Et cela ne serait pas bon pour elle de s'embourber de nouveau dans une histoire sans issue. Soit il quittait sa femme, soit ce n'était même pas la peine d'envisager de renouer quoique ce soit.

« Je ne sais pas. » Azel haussa de nouveau les épaules. Après le père de la fille de l'une, parlons du père de la fille de l'autre. Voilà ce à quoi ils étaient réduits, dans l'habitacle de cette voiture : les pères de nos filles. Après tout, ils n'étaient ni des petits amis, ni des maris, pas des meilleurs amis non plus. Ils n'étaient plus rien, relégués au rang de souvenir. Très présent certes, mais souvenir malgré tout. « Franchement je n'en sais rien. Tu imagines ? Il est resté quoi, deux mois ? Deux mois avant de repartir. Même pas. Et encore, pendant la moitié du temps j'étais encore enceinte... S'il a été assez malin, il n'a rien dit à ses parents. Je connais son père un tant soit peu, il l'aurait défendu de retourner au front alors qu'il était papa. » Elle fit une pause de quelques secondes, reprit son souffle. « Pendant le premier mois de Malia, j'ai fait des skypes au moins deux fois par semaine avec mes parents et ma grand-mère. Les siens... il a dit qu'il leur avait envoyé une photo. Qui me dit qu'il n'a pas menti ? » Cela ne lui avait jamais autant frappé qu'à présent. C'était presque obligé, en réalité ; obligé qu'il ne leur ait rien dit. En y pensant, elle s'en voulait. Plus d'un an que Malia était née, et elle n'avait pas tenter de joindre ses grands-parents paternels. C'était un peu sa responsabilité aussi, non ? Mais c'était décidé, en tout cas. Elle irait les voir.

some hours later.
Azel sursauta malgré la douceur avec laquelle sa meilleure amie venait de la réveiller. Quand elle comprit qu'elles étaient arrivées, elle esquissa un léger sourire, un sourire endormi. Azel ne mit pas longtemps pour émerger. Elle sauta hors de la voiture, apercevant la lumière qui s'allumait progressivement dans la maison, pièce par pièce. Son cœur s'accéléra. Deux ans qu'elle ne les avais pas vu, deux ans ! Elle ouvrit la portière arrière et détacha Malia. « Ma puce, on y est. On y est ! » La jeune maman était toute excitée. « T'inquiète pas, Alaska descend quelques minutes aussi. » Elle esquissa un sourire. Elle sentait qu'entre les deux petites, une amitié était née. Azel récupéra le siège auto, puis rejoint à l'arrière de la voiture Charlotte, qui commençait déjà à sortir ses affaires. Alors qu'elle sortait sa valise, elle aperçut sa grand-mère, sur le pas de la porte. Elle porta une main à sa bouche, émue de la voir après tout ce temps. Sa grand-mère, qui lui avait tant manqué. Quelques secondes plus tard, sa mère fit son apparition, suivit de près par son père. Ils étaient tous les trois sur le pas de la porte, observant avec tendresse ce petit bout de femme qui avait bien changé depuis la dernière fois qu'ils l'avaient vu en chair et en os. Après quelques minutes, les trois Novak s'avancèrent, d'un même mouvement. Aux embrassades se succédèrent les câlins, les demandes de nouvelles, les effusions de joie. La grand-mère proposa à Charlotte et Alaska de rester boire un thé, mais elles devaient rentrer chez elles, elles aussi. Azel fit un petit geste de la main à sa meilleure amie. Elle lui souffla un Merci pour tout, avant de rentrer dans la bâtisse où elle avait grandi.

Rien n'avait changé. Enfin, si, elles pouvaient remarquer plusieurs petites différences, mais l'ambiance était la même, exactement la même. Cette même chaleur, ce même amour qui respirait des murs, du parquet, des boiseries. Le rire cristallin de Malia ne fit qu'accentuer cette atmosphère. Ses parents et sa grand-mère étaient absorbés par la petite, et Azel en profita pour faire le tour de la maison. Elle monta dans sa chambre et s'assit quelques minutes sur son lit. Un petit lit une place, pour lequel sa mère avait quand même pris la peine d'installer de nouveaux draps, qui faisaient moins lycéenne. C'était très certainement sa grand-mère qui les lui avait cousus, d'ailleurs. Elle ne resta cependant pas très longtemps dans sa chambre d'adolescente, et continua le reste de son tour. Elle passa la tête par la porte de la petite chambre jouxtant la sienne, qui était autrefois un salon où plus personne ne se rendait, et qui était désormais la chambre de Malia. C'était adorable la façon dont ils l'avait rénovée, dont ils l'avaient aménagée. Une fois qu'elle eut finit de visiter l'étage, sans cesser de sourire, si heureuse de retrouver ces lieux où elle avait passé tant de temps, elle se rendit à l'extérieur en passant par l'escalier qui se situait sur le balcon du grand salon. La nuit était bien tombée à présent, mais Azel savait se repérer malgré tout. Sans aucune hésitation et sans se perdre, elle se dirigea vers la grange et poussa la porte. Elles n'ont plus n'avaient pas bougé. « Oh, mes petites chèvres ! » Comme si les bêtes la reconnaissaient, cette fille qui s'était occupée d'elles depuis leur naissance, elles se mirent à bêler en cœur. « Je vous avais manqué, hein ? » Elle resta avec ses chèvres durant de longues minutes, tâchant de voir si certaines avaient disparu, si certaines étaient enceintes. Elle était de nouveau dans son élément, dans son deuxième élément ; après la couture, travailler à la ferme était ce qu'elle préférait faire. Si elle n'était pas partie, si elle ne vivait pas à White Oak Station, c'est à la ferme qu'elle travaillerait actuellement, avec ses parents ; puis à la suite de ses parents, quand ceux-ci auraient été trop vieux pour continuer de le faire. « Azel ? » C'était la voix de sa mère. « Ta grand-mère est partie se coucher et j'ai l'impression que Malia a envie de dormir, elle aussi. » La jeune femme se releva, épousseta les brins de paille accrochés à sa longue jupe, puis sortit de la grange, non sans un petit au revoir de la main à ses protégées. « Elle est vraiment fabuleuse comme fille, tu le sais ? Tu étais la même à son âge. Si vive, si intelligente. » Azel esquissa un sourire. Elle n'était pas certaine d'avoir été vraiment intelligente, mais cela lui faisait plaisir malgré tout. Malia, il n'y avait aucun doute qu'elle l'était. Elle entoura de son bras la taille de sa mère, avant de lui faire un bisou sur la joue. « Je suis contente d'être de retour. »
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Message(#) Sujet: Re: we're back to home (azel) we're back to home (azel) EmptyVen 26 Juin - 0:12

WE'RE BACK TO HOME
AZEL & CHARLOTTE

i'm coming home tell the world i'm coming home. let the rain wash away all the pain of yesterday. ✻✻✻

somes days after
Le séjour approchait doucement de la fin. Ces quelques jours, Charlotte les avait vécu sans perdre une minute. Elle avait retrouvé son ancienne vie, ses anciens amis. Elle avait profite d'avoir son père auprès d'elle sans interruption, revivant des instants de son adolescent. Leur soirée était prévue depuis longtemps maintenant, même si elle n'était devenue concrète qu'il y a quelques jours. Ce soir, deux familles se réunissaient pour la première fois, pour un dîner, pour une découverte. Ce soir, les parents d'Azel allaient rencontrer les parents de Charlotte. « Papa, on va être en retard ! Elle fout quoi, maman ? » A en croire le regard de son père, elle ne viendrait pas. Charlotte avait l'habitude de la voir décliner toutes les invitations. Elle ne l'avait vu qu'une seule fois depuis son retour, pour un café, pour une petite heure. Elle n'avait pas vu sa petite fille, ne voulant pas passer pour une grand-mère aux yeux des autres. « Je devrais avoir l'habitude, après tout, ce n'est pas la première fois. » Son père l'embrassa sur le front, comme pour la consoler. Il le faisait souvent lorsqu'elle était enfant, pour apaiser ses colères, sécher ses larmes. Pour l'empêcher de dire des choses qu'elle pourrait regretter. Sa mère s'offrait une seconde jeunesse, une vie sans enfant, une vie de quarantenaire en pleine crise. Elle n'avait plus de temps pour sa fille unique. « On y va ? » Alaska dans les bras, il était temps de partir pour la ferme des Novak. Azel et Charlotte avaient longtemps parlé de ce repas entre leur deux familles qui finalement, ne s'était jamais rencontrées. Les deux filles se connaissaient depuis plusieurs années mais jamais elles n'avaient pris le temps de faire rencontrer leurs parents. Son père était souvent occupé avec ses affaires, en grand homme qu'il était. Il était pourtant toujours là quand Azel venait passer la soirée dans leur grand appartement, il aimait beaucoup la meilleure amie de Charlotte. Elle le savait, il aurait aimé avoir une seconde fille et souvent, Azel avait plus ou moins pris ce rôle, pour quelques soirées, quelques années.

« Tu sais, ta mère n'a plus l'habitude d'être mère, de partager du temps avec sa famille. » avait-il dit alors qu'il conduisait la voiture. Charlotte était malgré elle en colère. Terriblement. Cette femme qu'elle continuait d'appeler maman n'avait aucune considération pour elle, pour sa personne, pour ce qu'elle devenait. Elle était blessée de constater que sa mère n'avait plus de temps à lui consacrer, pas même une soirée, pas même une après-midi. Elle était devenue un fardeau, un lourd poids à porter pour cette femme qui semblait vouloir revivre des instants de jeunesse révolus. « Ne lui en veux pas. Tu sais comment elle est, ce qu'elle est devenue. Charlotte, je suis là. Je serais toujours là, tu seras toujours mon bébé. » Elle sourit malgré tout, malgré sa rage apparente. Mark Salinger était en pleine déclaration d'amour. Elles étaient rares mais toujours appréciées. Elle faisait du bien à Charlotte, elle lui avait manqué. Sans quitter les yeux de la route, il pris sa main et il sourit, lui aussi. Un moment père-fille comme ils n'en avaient plus eu depuis plus d'un an. Elle aurait aimé que son père quitte tout pour venir vivre près d'elle à White Oak Station, qu'il transfert ses bureaux là-bas, qu'il trouve le moyen d'être pour toujours là. Elle ne s'en rendait compte que maintenant mais son père était un personnage indispensable à sa vie. « Je t'aime Papa. » Et le silence revint, laissant les sourires sur leur visage. Devant eux, la ferme se faisait voir. Ils arrivaient, ensemble. Ils faisaient ce qu'ils auraient dû faire il y a des années. Charlotte avait trop attendu pour présenter son père à cette famille qu'elle trouvait formidable.

« Tu te rappelles ce que je t'ai dit ? Tu ne parles pas de tes affaires ce soir. Et tu coupes ton téléphone. Ce soir, c'est nous, rien que nous. » Elle embrassa son père qui venait de se garer dans la grande cours des Novak. Charlotte avait quitté la voiture, récupéré Alaska dans son siège auto, pris son sac et les affaires dont elle aurait besoin pour sa fille. Elle avait fini par devancer son père. Elle connaissait le chemin. Elle frappa à la porte. C'est Azel qui lui ouvrit. Elle était belle, comme chaque fois. Et après un sourire et une embrassade, son père apparut enfin. « Tu n'as pas changé Azel, radieuse comme toujours ! » Cette soirée pouvait commencer.

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Azel Novak

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Message(#) Sujet: Re: we're back to home (azel) we're back to home (azel) EmptySam 27 Juin - 21:46




we're back to home


Le dîner.
Azel avait repris ses habitudes sans aucune difficulté. Alors qu'à White Oak Station, elle faisait la grasse matinée quand elle ne travaillait pas et se levait à huit heures quand elle devait aller à la boutique, elle avait repris le rythme de la ferme ces derniers jours. Elle s'était levée à six heures tous les matins, en dehors du premier, et ça lui avait fait un bien fou. De petit-déjeuner un bol de porridge tout juste sorti de la casserole avec un verre de lait frais qui datait de la traite de la veille, en compagnie de sa mère et de son père seulement. Comme quand elle était une petite fille. Malia dormait toujours un peu plus longtemps, et c'était son arrière-grand-mère qui s'occupait d'elle jusqu'à ce qu'Azel revienne, un peu avant midi. Durant toute la matinée, la jeune Novak aidait son père dans toutes les tâches qu'exigeaient la ferme : la première traite des vaches d'abord, le potager, les champs. L'exploitation était immense et Azel se demandait toujours comment il se débrouillait pour faire tourner ça tout seul, avec seulement l'aide de sa femme quand elle ne s'occupait pas de la maison. Souvent, quand elle lui faisait part de son étonnement, son père lui répondait en haussant des épaules qu'il suffisait d'être organisé. Et dévoué aussi, visiblement. Il n'y avait pas un jour de répit, pas un seul. Les Novak n'avaient jamais quitté leur ferme, n'avaient jamais quitté leur village ; mais ils étaient heureux comme ça. Cette vie les convenait, et Azel le voyait bien. Ils rayonnaient de bonheur, encore maintenant, alors qu'ils avaient quarante ans passés et qu'ils faisaient le même boulot éreintant depuis plus de vingt ans.

Pour la première fois cependant, Hector ne travaillerait pas jusqu'à la nuit tombée. Azel avait fermement imposé que tout le monde soit dans la maison à dix-huit heures précises, cesse toute activité professionnelle ; toute activité à la ferme, en somme. Parce que ce soir, c'était le fameux repas, celui qui réunirait sa famille et celle de Charlotte. Ce repas, elles en parlaient depuis des mois, depuis qu'elles avaient décidé de revenir en Ontario, en réalité. Et voilà qu'il se faisait, enfin. Azel avait hâte que ses parents rencontrent le père de Charlotte, qui était tout bonnement adorable. Elle était persuadée qu'ils s'entendraient tous bien, malgré l'écart considérable de milieu social. Au fond, quelle importance avait le métier que les uns ou les autres exerçaient ? On était tous humains. Alors certes, les Novak seraient sûrement moins cultivés que Mark Salinger, ils ne connaissaient pas tous les films qui venaient de sortir, ne comprenaient rien à la Bourse et pensaient qu'Hugo Boss était un camarade de classe d'Azel, mais ils n'étaient pas non plus des idiots nés. Ils avaient une autre forme de culture, pour ainsi dire. Ils connaissaient le nom de plus de quinze variétés de pommes de terre et le double de tomates, savaient les saisons les plus propices pour les semences de blé et d'avoine, et connaissaient le rythme de vie d'une vache et d'une chèvre sur le bout des doigts, sans parler de leurs connaissances en économie qui, même s'ils n'employaient sûrement pas les bons termes, étaient assez étendues. Après tout, ils gagnaient leur vie du travail à la ferme, et il ne fallait surtout pas se tromper dans les calculs de leur budget. Au final, Azel était convaincue que les parents trouveraient un terrain d'entente, des sujets en commun. Et quand bien même il n'y en avait pas, ils pourraient toujours se faire découvrir l'un l'autre leur milieu ; ou parler de leurs filles et petites-filles. Ça, c'était une source sûre et inépuisable.

Dix-sept heures trente. Azel était revenue un peu plus tôt, pour être certaine que ses parents ne s'attardaient pas dans les champs ; son père, surtout, puisque sa mère était affairée aux fourneaux depuis le début de l'après-midi, avec l'aide de sa belle-mère. Azel avait demandé, avant de partir, si elles avaient besoin de son aide, mais l'une comme l'autre avait secoué la tête et fait un geste de la main. Non non, Azel. Va les voir, tu en as besoin et la petite aussi. Et c'est ce qu'elle avait donc fait ; elle était aller les voir. Les parents d'Augustin. Elle n'avait pas pris de pincettes, elle n'avait pas appelé avant. Elle avait même pris le risque de tomber sur le père de sa fille, puisque aussi bien il était en ce moment chez ses parents ; mais il n'en fut rien. Il n'était pas là. Après quelques coups sur leur petite porte en bois, Azel fut agréablement surprise de voir que c'était sa mère qui lui ouvrait. Elle fut soulagée, aussi. Sa mère, elle qui était si malade, pendant si longtemps. Elle était maintenant souriante ; elle avait toujours cet air fatigué qui ne l'avait jamais quitté, mais elle semblait vraiment bien. Elle le lui avait confirmé par la suite, qu'elle se sentait en forme. « Chéri ! » avait-elle crié, avant même de dire bonjour. « Viens voir qui est là. » Son sourire traversait tout son visage et ses yeux brillaient. Azel avait eut envie de pleurer. Le père d'Augustin avait alors fait son apparition et sourit à son tour. Sans se concerter, ils s'étaient pris tous les trois dans les bras ; ou plutôt tous les quatre. Malia était là, elle aussi. Dans les bras de sa mère. Quand ils s'étaient détachés de leur étreinte, la mère d'Augustin avait posé son regard sur le petit bébé. Ses yeux s'étaient agrandis, attendrie qu'elle était. Et puis, elle se doutait. « Est-ce que ? ... » Azel avait hoché la tête. Elle avait su, aussitôt, qu'Augustin ne leur avait donc pas dit. Ses parents, qu'elle avait bien connu, qu'elle avait adoré, l'avaient invitée à rentrer. « Viens, viens. » Ils l'avaient installée à la table de la cuisine, lui avaient servies toutes sortes de boissons et de gâteaux, trop heureux de la voir débarquer. Ils parlèrent pendant des heures, pendant toute l'après-midi. Azel avait dû couper la discussion quand elle avait vu l'heure qu'il était, s'était excusée mais J'ai des gens à manger, ce soir. Je repasserais. Ils avaient parlé d'Augustin, qui revenait de temps en temps, jamais pour très longtemps. Ils avaient parlé de Malia, qu'ils découvraient pour la première fois. « Il ne nous a jamais dit. Pourquoi ? ... » Azel avait haussé les épaules. « Je m'en doutais. » Ils n'avaient été que très évasifs sur le sujet de l'abandon répété ; Azel n'était pas là pour ça. Elle leur raconta les débuts de Malia, leur montra les photos et les vidéos qu'elle avait apportées. Les grands-parents paternels étaient aux anges, la petite aussi. Azel aussi. Elle était repartie le cœur plus léger, le sourire aux lèvres. Elle reviendrait, avant de partir. Elle était aussi soulagée, parce que sa fille connaîtrait tous ses grands-parents ; tous. Le père ? Un détail...

La sonnerie retentit. Azel, toute excitée, frappa dans ses mains. « Ils sont là ! Vous êtes prêts, hein ? » Les Novak voulaient faire bonne impression. La grande table de la salle à manger était recouverte d'une belle nappe cousue par la grand-mère, et tout le monde était sur son trente-et-un. Enfin, trente-et-un. Celui d'un fermier, quoi. Pantalon de toile propre, chemise blanche propre pour le père, et puis toutes les femmes de la famille avaient choisi leur plus belle robe. Azel ouvrit la porte, enchantée d'avance par ce repas. Elle prit sa meilleure amie dans ses bras, puis son père. « Et vous donc ! J'ai l'impression que vous avez rajeunit. » Elle esquissa un sourire malicieux, puis s'affaira à récupérer leurs manteaux. « Avancez, avancez. » Elle déposa les vêtements sur le grand porte-manteau, puis entama les présentations. « Charlotte vous connaissez déjà, Alaska aussi. Voici Mark Salinger, le géniteur de cette merveilleuse fille. Et Mark, voici ma mère Anabel, mon père Hector et ma grand-mère Lola. Enfin, son prénom est plus long que ça normalement, mais Lola c'est très bien. » Elle rigola légèrement, avant de se baisser. « Et ça, c'est qui ? » Elle écarta les bras pour que sa fille se jette dedans. « Comment tu t'appelles, chérie ? » Et le bébé articula « Ahia. » Sa mère déposa un baiser sur son front, avant de se tourner vers les trois Salinger. « Venez, installez-vous autour de la table. » Une vraie petite maîtresse de maison, Azel. « Vous êtes déjà venu à la ferme, Mark ? » demanda alors Hector, une fois que tout le monde fut assis. Azel esquissa un sourire. L'entente semblait bien partie. Le repas, la soirée aussi.


Dernière édition par Azel Novak le Jeu 23 Juil - 15:33, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: we're back to home (azel) we're back to home (azel) EmptySam 4 Juil - 15:02

WE'RE BACK TO HOME
AZEL & CHARLOTTE

i'm coming home tell the world i'm coming home. let the rain wash away all the pain of yesterday. ✻✻✻ En regardant autour d’elle, de nombreux souvenirs lui revenaient en mémoire. Elle était venue souvent entre ces murs, elle s’y était amusée. Elle avait découvert une nouvelle vision de la vie de famille, une nouvelle vision de la vie en générale. Charlotte venait radicalement du monde opposé. La fille de la ville avait découvert un autre monde. La bourgeoisie avait appris à connaître le petit peuple. Chaque fois qu’elle repensait à ces instants passés à la ferme, elle ne pouvait s’empêcher d’être nostalgique. Parce qu’elle en avait passé des bons moments ici, avec Azel. Avec la famille de sa meilleure amie. C’était tellement différent de ce qu’elle avait connu, tellement différent du confort dans lequel elle avait toujours vécu. Dans cette bâtisse, Charlotte avait essayé de mettre la main à la pâte, elle qui n’avait jamais tenté quoique ce soit avant d’y mettre les pieds. Elle s’était essayée à de nombreuses activités avec un plaisir immense. La joie des gens vivant dans cette ferme faisait oublier le reste. Cette soirée, Charlotte l’avait attendue avec impatience, avec angoisse également. Son père n’était en rien un homme de la campagne. Du moins, elle ne s’était jamais imaginé son père dans un endroit comme la ferme. Après les premières embrassades, Charlotte fut ravie de revoir la famille Novak au complet. Elle n’avait jamais vu Hector, le père, habillé de cette façon mais ça lui allait bien. Charlotte se remerciait d’avoir obligé son père à porter autre chose qu’un costume trois pièces. Elle alla saluer un à un chacun des membres, pendant qu’Azel continuait de présenter son père. « Je suis tellement heureuse de vous revoir. Anabel, cette robe vous va à merveille ! » Et elle s’y connaissait en robe, Charlotte.

« Vous êtes déjà venu à la ferme, Mark ? » avait demandé le père d’Azel. Charlotte ouvrit la bouche pour répondre à la place de son père mais il lui fit signe de ne pas le faire. « Il y a bien longtemps que je n’ai pas mis les pieds à la ferme. J’étais très jeune la dernière fois. » Il sourit. Charlotte aussi. Elle n’avait pas idée que son père ait pu un jour venir à la campagne. Il était si occupé par son travail. Quand il partait en vacances, il partait à la mer ou à la montagne. Jamais il ne venait à la campagne. Charlotte avait toujours pensé que son père était allergique à ce genre d’endroit. Trop sale, trop vert, trop de trop. Ce n’était finalement pas le cas. Elle en était étonnée. « Vous me permettrez de revenir ? Je suis certain que vos produits sont plus sains que ceux que j’ai l’occasion de manger. » La surprise était encore plus grande. Acheter des produits fermiers serait une grande première pour la famille Salinger. « Ça sent très bon Anabel. » avait-dit Charlotte pour ne plus s’occuper de la conversation de son père et de celui d’Azel.

Autour de la table, tout le monde discutait. Charlotte avait raconté les quelques jours passés en Ontario à Azel, depuis qu’elle ne l’avait pas revue. Entre les ballades avec son père, les sorties avec de vieilles connaissances, le temps était passé si vite. Le retour à White Oak Station allait venir trop vite. « Tu as vu les parents d’Augustin ? » avait-elle demandé. Elles en avaient parlé dans la voiture lors de l’aller. Azel voulait leur présenter Malia mais l’avait-elle fait ? Charlotte elle, avait choisi de ne pas aller voir Enzo. Pour se protéger, pour protéger Alaska également. Tandis que son père continuait d’interroger les parents d’Azel sur la vie à la ferme. Il semblait fasciné par ce qu’il apprenait. Lui qui travaillait uniquement dans les bureaux, il ne connaissait rein de tout ça. Elle gardait une oreille sur lui. Elle surveillait également sa fille qui commençait à s’endormir sur ses genoux. « Je devrais aller la coucher. Azel, où est-ce que je peux l’installer ? »


✻✻✻
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Azel Novak

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avatar : cora keegan.
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crédit : ultraviolences, the vamps.
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statut civil : célibataire, mais son cœur bat de plus en plus fort pour son premier amour.
quartier : fairmount district.
occupation : couturière à hazelnut.

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Message(#) Sujet: Re: we're back to home (azel) we're back to home (azel) EmptyLun 27 Juil - 20:21




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L'ambiance était festive, et Azel adorait ça. Ce n'était pas l'atmosphère des boîtes de nuit où des bars à ambiance, non ; c'était celle de la fête campagnarde, des effectifs restreints, où l'on mangeait bien et où l'on rigolait sans se priver, sans mesure. Le genre de soirée qu'Azel préférait. Elle s'était bien déhanchée plusieurs fois sur la piste de danse, moulée dans une jupe trop courte, mais c'était bel et bien dans une large robe fleurie et entourée de ses parents, sa grand-mère, sa fille et la famille de sa meilleure amie qu'elle se sentait le mieux. Non pas qu'elle ait jamais joué un rôle, mais elle savait qu'elle pouvait être elle-même sans scrupules, parmi eux. Tous étaient attablés à présent, et Azel observait avec des étoiles dans les yeux la discussion entre son père et celui de Charlotte. Ils se parlaient le sourire aux lèvres, enjoués, et la jeune Novak trouvait cela tout bonnement surprenant, mais agréablement surprenant. L'homme d'affaires vs. l'homme de la ferme. Si différents et pourtant, ils semblaient déjà s'entendre à merveille. Azel n'aurait pas pu espérer mieux. Qui sait, ce repas créerait peut-être des amitiés étonnantes ? Elle imaginait déjà Mark Salinger venir prendre le thé chez les Novak... il finirait par acheter une paire de bottes pour ne pas salir ses Minelli à chaque fois qu'il viendrait à la ferme, et repartirait avec des fromages frais et une bouteille de lait fraîchement récolté. Ce n'était qu'une imagination, qu'un rêve, mais après tout pourquoi pas ?

Charlotte avait souligné la bonne odeur du repas, et ce n'est pas une chose qu'Azel aurait pu contredire. Elle n'avait pas pu aider à la cuisine et elle avait hâte de voir ce que sa mère et sa grand-mère avaient concocté. Elle se leva de table pour aller récupérer la grosse gamelle et servir tout le monde. Elle se rassit à côté de Charlotte, après avoir déposé entre elles deux petites assiettes du gratin de pommes de terre déjà coupé en plus petits morceaux, pour Alaska et Malia. La meilleure amie d'Azel lui posa une question (la question) alors qu'elle donnait une bouchée à sa fille. Elle reposa la fourchette sur la table avant de se tourner vers elle. Elle hocha la tête avec un petit sourire. « J'y suis allée pas plus tard qu'aujourd'hui. Je suis partie en début d'après-midi, et je suis revenue il y a une petite heure. » Son sourire s'étira un peu plus. Elle était vraiment revenue comblée de ses retrouvailles avec les parents de celui qui avait été son meilleur ami pendant bien des années. Elle avait été plus qu'heureuse de la façon dont ils avaient accueilli Malia ; elle avait tout de suite compris qu'ils voudraient faire partie de sa vie et rien n'aurait pu la satisfaire davantage. Tout compte fait, la petite ne serait pas complètement coupé des Colbert. « J'ai vraiment bien fait, honnêtement. Ils n'étaient pas du tout au courant, comme je le pensais, mais ils ont été adorables. Ils ont hâte de revoir Malia. » Entre deux bouchées qu'elle donnait à sa fille, elle mangeait à son tour quelques morceaux du gratin, succulent. De temps à autres, elle jetait un regard circulaire autour de la table, et ce qu'elle y voyait lui mettait à chaque fois du baume au cœur. Tous les adultes parlaient entre eux et sa grand-mère se sentait tout aussi à l'aise que les autres. Le choc des classes sociales n'avait pas fait de dégâts, bien au contraire. « Et toi, tu as décidé quoi pour Enzo alors ? » Azel donna sa dernière bouchée à Malia, lui donna à boire puis lui essuya la bouche à l'aide de son bavoir. « Là-haut, on va les mettre toutes les deux dans la même chambre » répliqua la blonde quand son amie lui demanda où est-ce qu'elle pouvait mettre Alaska à dormir. Elle n'avait pas encore fini son assiette -sans parler du fait qu'elle en reprendrait sûrement-, mais elle comme Charlotte seraient plus tranquilles pour parler une fois que les petites seraient couchées. Azel guida sa meilleure amie jusqu'à la chambre de Malia, où elle déplia un lit d'appoint. « Elles seront bien toutes les deux, là. » Azel s'occupa de mettre Malia au lit, après l'avoir changée, puis déposa un baiser sur son front. « Bonne nuit chérie. » En passant la porte de la chambre, elle se retourna, un sourire aux lèvres. « Et ne bavardez pas trop ! » Elle rigola légèrement puis retourna au rez-de-chaussée, où la conversation allait toujours bon train. « C'est toujours d'actualité, d'aller voir tes amis du lycée ? » demanda Azel en se rasseyant. L'idée de revoir Benjamin et ce qu'il était devenu la motivait toujours. Par curiosité, et puis histoire de voir du monde. Elle avait déjà revu ses amis à elle en début de semaine, mais elle voulait profiter de son séjour en Ontario au maximum, pour repartir en Alberta avec le maximum de souvenirs en tête.
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Message(#) Sujet: Re: we're back to home (azel) we're back to home (azel) EmptyMer 11 Nov - 12:32

WE'RE BACK TO HOME
AZEL & CHARLOTTE

i'm coming home tell the world i'm coming home. let the rain wash away all the pain of yesterday. ✻✻✻ Charlotte ne pouvait le nier. L’Ontario lui avait énormément manqué. Son père, l’ambiance de cette ferme qu’elle avait parfois fréquenté. En voyant ce bonheur si simple sous ses yeux, elle prenait conscience des changements qui avaient eu lieu dans sa vie. Elle avait tout simplement grandi et prenait du recul sur toutes les années qu’elle avait vécu. Revenir ici était comme une bouffée d’oxygène, un rayon de soleil qui frôle peau, un paysage d’automne. La beauté du spectacle qui s’offrait à ses yeux lui permettait d’envisager la suite plus sereinement. Elle était même heureuse que sa mère n’est pas pue venir. Jamais la soirée aurait été aussi réussi. Charlotte regrettait surtout de ne pas avoir eu l’occasion de présenter son père avant. Pourquoi Azel et elle avaient tant attendu ? Qui aurait pu croire que Mark Salinger, homme d’affaire réputé, puisse s’entendre avec Hector Novak, un fermier pur souche ? Charlotte aurait certainement ri il y a quelques mois. Elle n’aurait jamais pu imaginer son père dans un environnement comme celui-ci. Lui qui aime tant la ville, lui qui ne jure que par les gratte-ciels et les rues goudronnées. Il y avait dans ce repas quelque chose de miraculeux. Comme si Charlotte redécouvrait son père, en apprenait un peu plus sur lui. Elle était comblée par cette soirée. Une sensation magique d’avoir une famille, sans doute.

Le repas servi, Charlotte commença par donner quelques cuillères à Alaska. Elle avait écrasé les pommes de terre pour qu’il n’en reste finalement qu’une sorte de purée. Charlotte prenait une fourchette de temps en temps dans sa propre assiette. En posant la question fatidique à Azel, elle savait qu’elle allait créer une réaction chez son amie. Elle ne savait simplement pas laquelle. A son sourire, Charlotte compris que tout c’était bien passé. Elle l’écouta avec intérêt. Malia allait enfin pouvoir connaître ses grands-parents. « Ce que tu dis ne m’étonne pas, après tout ce que tu as pu dire de ces gens. » Elle avait toujours dit beaucoup de bien des parents d’Augustin. Contrairement à son opinion de lui, Charlotte avait ressenti de la bienveillance en eux. « Puis qui ne craquerait pas pour un si joli visage ? » Malia ressemblait beaucoup à Azel. Un visage poupin, si beau, si attendrissant. Comme sa mère, elle était belle. A son tour, elle lui posa la question. Qu’avait-elle décidé pour Enzo ? Elle s’était posée la question plusieurs fois. Elle avait longuement hésité. Suivre sa raison, suivre son envie et son cœur. Finalement, la raison avait été plus forte. Elle devait vivre une nouvelle vie, sans la lui imposer. Enzo, aujourd’hui, ne devait plus représenter que le père d’Alaska. Son géniteur, en tout cas. « Je ne le verrais pas, je ne peux pas. Tu sais, ce serait comme replonger, me faire souffrir un peu plus pour rien. » Cette relation avait été destructrice pour Charlotte. Venimeuse, malsaine, violente. Elle n’avait pas réussi à s’en remettre complètement, hantée par son visage, par cet amour qu’elle n’arrivait pas à oublier. « Je lui ai simplement répondu. Parce qu’il me manque vraiment. Mais je ne peux pas m’immiscer dans sa vie encore. » Enzo était son premier amour. Un amour marié, père de famille. Egoïstement, il y a quelques mois, elle avait espéré qu’il changerait de vie pour elle, qu’il tournerait le dos à une vie déjà construite pour l’instabilité, l’insécurité. Pour la passion. Avec du recul, elle ne pouvait décemment pas penser ça, elle ne pouvait pas lui imposer de la suivre par amour.

Alaska avait terminé de manger et s’endormait dans ses bras. La journée avait été longue pour elle. Elle n’était pas habituée à mener une vie aussi mouvementée. Habituée au calme de White Oak Station, l’air de l’Ontario, s’il lui était bon, semblait la fatiguer. Peut-être était-ce sa faute ? Vouloir lui montrer tout, la présenter à tout le monde n’arrangeait surement rien. Elle suivit Azel après s’être excusée auprès d’Anabel. « Cette chambre est vraiment très jolie. » L’endroit apparaissait paisible, doux. Parfait pour le sommeil des deux petites filles. Changée, bercée, Alaska avait rejoint le petit lit d’appoint qui lui était destiné. « Bonne nuit princesse, dors bien. » Elle déposa un baiser sur son front. Elle commençait déjà à s’endormir, paupières presque closes. Il était réellement l’heure pour elle de dormir. Elle retourna dans la salle à manger avec Azel. Son père essayait d’expliquer à Hector le fonctionnement de la bourse. Une discussion que Charlotte trouvait généralement ennuyeuse mais qui semblait fasciner le père d’Azel. Son père savait de quoi il parlait, la majorité de sa fortune, il le devait à la bourse après tout. Elle sourit avant de reporter son attention sur son amie. Durant le voyage, Charlotte avait évoqué l’idée de revoir des vieux amis de lycée. A cette époque, elle était très entourée, le genre populaire, elle avait cependant autour d’elle un petit groupe d’amis. Azel en faisait partie. Elle se souvenait des rires, des soirées, des moments de bonheur qu’elle avait pu partager avec eux. Revenir ici rendait Charlotte nostalgique. Et si elle n’était pas partie ? Sa vie aurait été bien différente. « Bien sûr. J’ai revu Sara l’autre jour, par hasard. On a bu un café et on s’est dit que ce serait bien de se voir un soir. Peut-être demain soir, qu’est-ce que tu en dis ? » La date n’était pas fixée mais il suffirait d’un message groupé pour prévenir tout le monde, d’un événement Facebook pour se retrouver. Azel et Charlotte finirait par repartir, dans quelques jours. L’une comme l’autre voulait vivre avec intensité ce voyage retour vers un monde qu’elles avaient subitement quitté. « On irait manger quelque part puis on sortirait comme au bon vieux temps. »


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Message(#) Sujet: Re: we're back to home (azel) we're back to home (azel) EmptyDim 22 Nov - 19:25




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Quand elle était au lycée, Azel n’avait pas un groupe d’amis bien précis, une bande de copains bien définie. Elle avait des très bons amis par-ci, par-là, des connaissances un peu partout. Elle avait suivi une filière littéraire, comme Charlotte, mais connaissait des personnes dans toutes les autres filières et dans presque tous les niveaux. Elle se fichait bien de l’âge, estimant qu’entre dix-sept et dix-neuf ans il n’y avait pas de grande différence, et elle se fichait aussi du domaine d’études. Rien n’indiquait qu’un scientifique ne pouvait pas s’entendre avec un économiste ou un étudiant d’une filière technique. Azel s’était donc liée d’amitié avec une variété de gens, mais n’avait jamais fait partie d’un quelconque groupe qui se retrouverait régulièrement toujours au même endroit. À vrai dire, elle était souvent invitée à droite à gauche, dans les bandes des uns et des autres. Elle butinait telle une abeille, dans l’une ou l’autre des fleurs en fonction des invitations et de son envie. De temps à autres, Charlotte la conviait lorsqu’elle rejoignait sa bande d’amis. Azel ne les aimait pas tous, mais elle en appréciait quelques uns beaucoup, et puis il y avait Charlotte et c’était le plus important. Elle avait vraiment hâte de tous les revoir, de savoir ce qu’ils étaient devenus. Les connaissant, il y avait fort à parier qu’ils avaient tous poursuivi de longues études et qu’ils n’étaient sûrement pas mariés avec un enfant, mais Azel était malgré tout curieuse d’apprendre les nouveautés. Ils auraient sûrement des potins sur des anciens du lycée, aussi. « Tu as revu Sara ? Comment va-t-elle ? » Sara faisait partie de ceux qu’Azel appréciait particulièrement. Une fille douce et agréable, qui n’avait pas la langue dans sa poche mais qui était malgré tout très gentille. Elle avait tout de suite bien intégrée la blonde parmi les autres. « Demain soir, ça serait parfait. » Cela lui permettrait de revoir quelques autres de ses amis après-demain, avant de repartir le jour d’après. Cela aura été une semaine dense, afin de faire le plein de souvenirs avant de repartir pour de nombreux mois. Si elle avait les moyens, Azel essaierait de venir au moins une fois par an, mais elle savait que ce ne serait pas facile. « Ça serait super qu’on fasse ça, vraiment. Ça fait des lustres que je n’ai pas fait la fête, et je dois dire que ça me manque. » On pouvait dire sans mal que, à l’époque, Azel était une fêtarde. Elles se retrouvaient avec Charlotte avant une soirée pour se préparer, puis y allaient bras-dessus bras-dessous, le sourire aux lèvres. Elles dansaient comme des folles, buvaient, draguaient des garçons. Azel avait rencontré plusieurs de ses petits copains dans ses soirées. Même si elle était parfois un peu trop soûle, et que les relations amoureuses qui s’en étaient suivies n’avaient, comme toutes les autres à vrai dire, jamais été florissantes, Azel gardait un très bon souvenir de ces fêtes. Des moments d’insouciances, de liberté, d’amusement pur. Avec un bébé dans les bras et une boutique à tenir, elle n’avait plus le temps de faire la fête, à White Oak. Elle avait pourtant largement l’âge, encore. À vingt-deux ans, elle n’était pas trop vieille. Elle aurait pu facilement s’intégrer dans une soirée étudiante. Quand bien même elle aurait eu le temps, elle savait qu’elle n’aurait pas osé. Mais, si elle pouvait sortir avec Charlotte et ses amis demain soir, ce serait l’occasion de retomber quelques années en arrière. Les deux amies discutèrent encore de ça quelques instants, puis papotèrent d’autre chose tantôt entre elles, tantôt avec le reste de la tablée, jusqu’à la fin du repas. Le dessert avait été succulent, et Azel se frotta le ventre, complètement repue. Les bons gros repas fermiers lui avaient définitivement manquée. La soirée se prolongea même après la fin du repas, autour de quelques tisanes, et les discussions allaient bon train. Il fut néanmoins l’heure de se séparer, après un certain temps, et Azel accompagna Charlotte à l’étage pour récupérer Alaska. Les deux petites dormaient à poings fermés. « C’est passé beaucoup trop vite. Cette soirée, la semaine... » Azel aurait adoré rester ici encore quelques semaines, mais elle ne pouvait pas mettre indéfiniment sa vie à WOS en pause. Elles redescendirent au rez-de-chaussée, et Azel referma la porte sur les Salinger après des embrassades d’au-revoir. Azel resta encore quelques minutes à parler avec ses parents pour débriefer de la soirée, et elle fut contente d’apprendre que ses impressions se confirmaient. Ses parents tout comme sa grand-mère avaient adoré le père de Charlotte. Elle monta ensuite se coucher, exténuée. Des grosses journées l’attendaient encore, et Malia la réveillerait sûrement très tôt demain matin. Il fallait donc qu’elle prenne des forces, parce qu’elle ne voulait pas manquer une miette des moments qu’elles s’apprêtaient à vivre.

rp terminé ♡
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