(#) Sujet: Dylan ¤ We need to talk... Lun 27 Juil - 4:32
Dylan Holloway & Aurore B. Levington
« Tout le monde part un jour... »
Il y a des moments dans la vie où tout semble aller pour le mieux. Des moments où on croit qu’après toutes les épreuves qu’on a pu traverser, la chance nous sourit enfin. C’était précisément le genre de période que j‘étais en train de vivre à cet instant. Je revenais à peine de ma visite à l’hôpital où on m’avait remise la première photographie de mon écographie. C’était étrange quand même. Il me semble que ce n’était qu’hier que je débarquais en ville, complètement perdue face à cette grossesse et à tout ce qui m’arrivais. Et me voici, trois mois plus tard, encore tout aussi effrayée certes, mais le cœur déjà plus léger malgré tout. Après avoir entendue son petit cœur battre, j’ai bien dû me faire à l’idée : d’ici plus ou mois six mois, je vais tenir ce petit être dans mes bras. Ce petit être qui va dépendre entièrement de moi et duquel je devrai m’occuper au mieux. C’est un rôle qui fait peur, mais tout de même quelque chose auquel je vais me faire assez rapidement. Le point le plus difficile, c’est de l’annoncer à mes parents maintenant. Après trois moi, il est probablement temps que je leur annonce la nouvelle, mais je ne peux m’empêcher d’être nerveuse à cette idée. Comment je suis censée leur annoncer que leur petite fille de vingt-deux ans qui s’était jurée d’attendre l’homme de sa vie pour faire l’amour est présentement enceinte, et de son meilleur ami d’enfance qui plus est ?? Pire, que ce dernier n’est même pas au courant non plus ?? À la pensée de Dylan, un frisson me traversa le dos. Depuis la fameuse soirée que nous avions passée ensemble, nous ne nous étions toujours pas réadresser la parole, et je me doutais qu’il devait m’en vouloir d’être partie ainsi sans donner la moindre explication. Tant pis, c’était sans doute pour le mieux. Après la perte de ses parents, il n’avait certainement pas besoin d’un enfant sur les bras en plus. Pire, je n’avais pas besoin de me faire briser le cœur de mon côté. J’avais beau songer à tous les jours à la douceur de ses doigts sur ma peau, je savais que rien de tout ceci n’était bon pour moi. Non, plus loin nous étions l’un de l’autre et mieux c’était.
C’est avec cette idée que je rentre à mon appartement en ce début de soirée, heureuse des résultats que l’hôpital m’a fournie. Avant de pénétrer à l’intérieure, j’attrape le courrier, surprise de voir une lettre provenant du stage de photographie auquel je m’étais inscrite pour la fin de l’été. Je m’empresse d’entrer à l’intérieure et de m’installer sur le divan pour la lire. Un large sourire se dessine sur mon visage lorsque je constate que j’ai été acceptée. Vous savez quand votre vie ne pourrait pas aller mieux ?? C’était précisément ça. « Bah dis donc, ta maman assure. Qu’en dis-tu ?? » dis-je en caressant doucement mon ventre qui commençait peu à peu à pousser. C’était étrange malgré tout de le voir prendre du volume au fil des jours, moi qui avais toujours eu l’habitude d’être mince comme un fil. Ce n’était pas plus mal en fait. Je me relève du canapé, bien décidée à ne pas préparer le repas de ce soir. Des plans pour que je gâche tout en mettant le feu à la cuisine de toute façon. Non, je décide plutôt de commander une pizza. Un rapide coup de fil fait et je m’empresse de filer sous la douche afin de me rafraîchir un peu. Je réenfile mes sous-vêtements ainsi qu’un pantalon de yoga et un vieux sweet-shirt trop grand pour moi avant de retourner au salon, laissant mes longs cheveux sécher à l’air libre. On toque soudainement à la porte et je suis surprise par la rapidité du livreur. Je m’empare de mon portefeuille, me rendant à la porte le sourire aux lèvres.
Cela dit, la personne qui se tient devant la porte n’est pas celle que j’attendais. « D… » soufflai-je, la voix légèrement tremblante. Je ne sais pas comment je suis censée réagir. Devrais-je lui sauter dans les bras ?? Pleurer ?? Lui hurler dessus ?? Je ne fais aucune de ces choses. Machinalement, je viens croiser mes bras contre ma poitrine, comme un geste de protection. « Comment t’as su que j’étais là ?? » Assez nulle comme question, je dois l’admettre. Après tout, c’est à lui de m’en vouloir. C’est moi qui l’ai abandonnée pile au moment où il avait le plus besoin de moi. Et pourtant, maintenant qu’il se tien devant moi, j’en comprends encore plus les raisons. Je me sens plus mal à l’aise que jamais et je sens mon cœur battre lourdement dans ma poitrine. Et pourtant, je ne peux me résoudre à le chasser. Je n’en vois pas la raison. « Entres, je t’en pris. » dis-je doucement en me retirant du cadre de la porte pour le laisser entrer. L’heure de vérité est arrivée, et je vois difficilement comment m’enfuir cette fois.
(#) Sujet: Re: Dylan ¤ We need to talk... Lun 27 Juil - 6:57
Lorsque je suis arrivé, lundi passé, je ne savais pas du tout par où commencer. Par chance, j’avais déjà un toit. Une colocation. Ce n’est pas le grand luxe mais en attendant de savoir quand je vais rentrer à New York – seul ou avec Aurore – c’était le meilleur plan. En plus de ça, mon colocataire n’est pas chiant. Il fume ses pétards dans son coin et ne me casse pas les bonbons pour des détails insignifiants. A peine m’étais-je installé dans ma chambre et avais-je récupéré quelques heures de sommeil à cause du décalage horaire, il m’a fallu me lever le lendemain pour mon premier jour de travail. Je m’étais débrouillé depuis New York pour passer un entretient vidéo et ils m’avaient envoyé les papiers pour les signer puis les leur retourner. Je ne pouvais pas débarquer dans une ville que je ne connaissais pas sans avoir de travail. Mais je leur ai bien précisé qu’il me fallait un contrat à durée déterminé. Ainsi, dans un mois, je suis sensée retourner à New York. J’espère même avant. New York c’est là où j’ai grandi et même si maintenant une bonne partie de la ville est filtrée de mauvais souvenirs, je ne me vois pas la quitter définitivement. Quoi qu’il en soit, mon premier jour au centre sportif s’est bien passé. J’ai vite pris mes repères et je me suis déjà fait quelques amis parmi les autres coach et quelques professeurs féminines m’ont déjà fait des avances. Je me suis contenté de les repousser d’un sourire poli. Je ne mange plus trop de ce pain là ces derniers temps. Cela fait donc une semaine que je suis arrivé et White Oak Station n’est pas trop mal. Très calme, très conviviale mais pas du tout comme New York. Ca manque d’agitation, ça manque de festivités sur Time Square. Je ne me vois vraiment pas rester là longtemps alors après avoir pris mes marques pendant toute une semaine, je suppose qu’il est temps de me mettre en quête d’Aurore.
En quittant le centre sportif hier soir, j’ai fait une intéressante rencontre à la piscine ; Julian. Un jeune homme tout aussi sportif que moi avec qui j’ai quasiment tout de suite sympathisé. On a commencé par se croiser durant nos longueurs et il m’est venu en aide lorsque je cherchais les casiers où j’avais pourtant rangé mes affaires une heure plus tôt. Cette piscine est un vrai labyrinthe. N’ayant pas envie de retrouver mon appartement embaumé de cette odeur si particulière de forêt, j’ai proposé à mon compagnon de piscine s’il voulait bien me montrer un bar intéressant en ville. On s’est installé derrière une bière et on a un peu parlé. Il m’a surtout expliqué quels coins de la ville étaient intéressants lorsqu’on est fêtards et il m’a aussi parlé des bâtiments principaux comme le centre commercial, la salle des fêtes etc. Jusqu’au moment où je l’ai vu hésité. Il a fait tourner sa bière dans son verre en se mordant la lèvre. Il avait envie de me poser une question et je l’ai encouragé d’un hochement de tête. « Est-ce que… Tu es ici pour Aurore ? » Heureusement, j’étais assis, sinon je serais définitivement tombé de ma chaise. Il m’a fallu plusieurs secondes de stupéfaction avant de poser mes questions. Julian m’a avoué qu’il avait rencontré Aurore et qu’ils trainaient parfois ensembles. Ma jalousie n’est pas resté bien longtemps enfouie. Je ne pensais même pas que je la reverrais un jour celle-là. Il m’a ensuite expliqué qu’il avait fait le lien avec le Dylan qu’elle lui avait déjà parlé et le fait que je lui ai dit être nouveau en ville. Je l’ai supplié de me dire où je pouvais la trouver et après plusieurs hésitation, il m’a donné l’adresse de la jeune femme.
Et me voilà le lendemain au soir, le cerveau baignant encore dans la bière et les effluves de cannabis de mon colocataire devant la porte d’Aurore. Je ne sais pas si je suis en colère ou si j’ai hâte de revoir son visage et de pouvoir la serrer dans mes bras. Mais je toque. Ma respiration se bloque dans ma gorge lorsque finalement, la porte s’ouvre et que ma meilleure amie apparaît dans l’encadrement. Elle est stupéfaite, je peux voir sur son visage qu’elle a probablement autant peur que moi. Sauf que moi, depuis que nos pupilles se sont croisées, je ressens une boule au niveau de ma poitrine. Je ne lui réponds pas, me rendant compte que les embrassades seront pour plus tard. Ma rancune est remontée plus rapidement à la surface que ce que je pensais. Je fais un pas dans son appartement et me retourne pour la voir fermer la porte derrière nous. Mes mains enfoncent le tissus de l’intérieur de mes poches. J’ai l’impression que la température de mon corps fait cent mille degrés. On se regarde pendant plusieurs longues secondes et je pense que c’est à moi de parler en premier. « Je pense que c’est plutôt à toi de me dire ce que tu fais là. » Ma voix est étonnamment claire et posée contrairement au combat qui se déroule dans ma boîte crânienne.
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(#) Sujet: Re: Dylan ¤ We need to talk... Mar 28 Juil - 0:49
Dylan Holloway & Aurore B. Levington
« Tout le monde part un jour... »
La vie peut se montrer extrêmement déroutante par moment. Comme ce soir. En rentrant à mon appartement, j’avais prévue de déguster une pizza devant la télé, de prendre un long bain et de me mettre au lit de bonne heure pour pouvoir être en forme demain matin. J’étais loin de m’attendre à voir Dylan débarquer sur le pas de ma porte. Et pourtant il est là, semblant tout aussi dérouté que moi. Je ne sais pas comment réagir. Devrais-je lui sauter au cou et le supplier de me pardonner d’être partie sans donner la moindre nouvelle ?? Devrais-je plutôt tenter de me justifier au mieux pour ce que j’ai fait ?? Mieux, serait-il préférable de lui balancer toute la vérité en pleine figure dès maintenant ?? C’est étrange, mais aucun de ces options ne me paraît être la bonne. Pour l’instant, mieux vaut peut-être que je garde le silence ou que je le questionne simplement sur les raisons de sa venue ici. Ça peut certes paraître assez déplacé comme question puisque je connais déjà la réponse. S’il est là c’est pour moi, pour comprendre pourquoi je suis partie. Après tout, ce n’est pas comme s’il avait pu questionner mes parents sur le sujet. Eux-mêmes ignorent pratiquement tout de ce qui m’est arrivé au cours des derniers mois. Tout ce que je leur ai dit, c’est que j’avais déménagée à White Oak Station sur un coup de tête, sans même prendre la peine de leur donner mon adresse fixe. Je me demande d’ailleurs comment Dylan a fait pour trouver mon appartement. C’est une question que je devrai lui poser.
Mais pour l’instant, nous restons tous les deux terrés dans notre silence, et c’est très désagréable. Dire qu’avant, nous étions capables de tout nous dire, que ce soit des banalités ou des paroles pour nous remettre à notre place. Et à présent, nous sommes incapables d’échanger l’un avec l’autre. C’est dommage d’avoir gâché tout ça alors que nous étions si proches auparavant. Est-ce que je regrettais la nuit que nous avions passés tous les deux ?? Absolument pas. Je n’aurais pas pu souhaiter une plus belle première fois. Dylan s’était montré très attentionné avec moi, et même si ça avait créé un grand malaise entre nous, c’était également ce qui avait permis l’arrivée de ce petit être au creux de mon ventre. Encore fallait-il que j’aie le courage d’en parler au principal intéressé. Pour l’instant, je ne peux m’empêcher de fixer le bout de mes pieds, de plus en plus mal à l’aise face à ce silence qui n’en finit pas. Nos regards finissent par se croiser et j’en rougie légèrement, venant mordiller ma lèvre inférieure avec nervosité. Il faudra bien mettre un terme à ce silence pesant à un moment ou à un autre.
C’est mon meilleur ami qui finit par le faire, mais ce n’est pas pour autant que je m’en sens pus soulagée, bien au contraire. Au lieu de répondre à ma question, il se contente de me la retourner. Est-ce que je dois vraiment lui balancer la vérité comme ça, en plein visage ?? C’est assez drastique, et je ne veux pas le mettre en colère d’un seul coup non plus. Je considère d’ailleurs que j’ai de la chance de le voir sous un jour aussi calme, lui qui a toujours eu un tempérament bouillant par le passé. « J’ai mes raisons. » C’est tout ce que j’arrive à souffler sur le moment, et dès l’instant où je prononce ces mots, j’ai envie de me mettre une baffe. C’est trop facile comme réponse. Il s’agit encore d’une esquive, et je ne peux pas esquiver toute ma vie. Après m’être assise au salon, je l’invite à faire de même avant de reprendre sur ma lancée. « Disons qu’après tout ce qui s’est passé au cours des derniers mois, j’ai eu besoin de changer d’air. Je suis désolée de ne pas t’avoir prévenue avant, mais on ne s’était pas réadressé la parole depuis… Tu sais. » Mon regard fuît le sien sans que je ne puisse y faire quoi que ce soit. C’est plus fort que moi autrement, j’ai bien peur de fondre en larmes. La simple idée de repenser à cette fameuse soirée fait renaître en moi des souvenirs que j'avais essayée d'enfouir au cours des derniers mois. Mes soupirs de plaisir au creux du cou de Dylan, mais également la tristesse que j'avais ressentie plutôt dans la journée suite aux funérailles de ses parents. Ces parents que j'avais toujours considérée comme les miens. Je joue machinalement avec mes mains, essayant d’esquisser un léger sourire qui sonne définitivement faux. « Enfin, c’est gentil à toi d’avoir fait le voyage jusqu’ici, mais je vais bien. Même très bien. » Je pince les lèvres une seconde fois, m’efforçant de relever les yeux vers les siens. J’ai l’impression de me noyer dans ses iris azurs et ça me fait peur. « Qui t’a dit où j’étais ?? Même mes parents n’ont pas encore mon adresse. » C’était définitivement quelqu’un en ville. Mais qui ??
(#) Sujet: Re: Dylan ¤ We need to talk... Mar 4 Aoû - 6:45
Cela fait trois mois que je me demande ce que je dirais à Aurore au moment où je la reverrai. J’ai passé des nuits entières à me faire des scénarios. Dans mes meilleurs moments, on se retrouve et on n’a même pas besoin de se parler pour comprendre ce que l’autre pense. Comme ça a toujours été le cas entre nous en fait. Et dans mes soirées les plus noires… On se déchire à coups d’insultes, on se reproche toute la misère de la terre et on se claque la porte au nez. Ce qui pourrait aussi bien nous ressembler. Quoi qu’il en soit, maintenant que je suis devant Aurore, la porte de son appartement refermée derrière nous, rien ne me vient. A part de la douleur et de la colère. Je me suis cent fois imaginé ce que je lui dirais en la revoyant enfin mais c’était sans compter sur ma rancune qui s’est dépêchée de remonter à la surface. Elle m’a abandonné alors que j’ai toujours été là pour elle. J’ai enterré mes parents et elle m’a lâchement abandonné. C’était à ce moment là que j’avais le plus besoin d’elle. Notre amitié a toujours été très forte, à quel moment tu pars sans rien dire, sans donner de raison ? A quel moment une amie fait ça à son meilleur ami ? J’essaie de ne pas exploser, parce qu’elle m’a toujours dit que j’étais trop impulsif comme garçon et parce que même si je suis en colère, je sais que ça ne durera pas. J’ai besoin de ma meilleure amie. Evidemment, je ne suis pas complètement stupide contrairement à ce qu’on pourrait croire. Son départ est survenu juste après la nuit que nous avons passé ensembles. J’ose espérer que ce n’est pas la vraie raison de sa fuite parce que ça serait un peu humiliant et franchement pas mature de sa part. Moi aussi ça m’a fait bizarre, moi aussi j’ai eu des doutes sur notre amitié suite à ça mais ça ne me semble pas être une raison suffisamment valable pour fuir. On aurait largement pu en parler comme deux adultes. C’est pour ça que j’ose espérer que ce n’est pas la seule raison de son départ.
J’enfonce mes mains dans les poches de mon pantalon, je serre les poings. Sa phrase me met hors de moi. Depuis quand on se balance un « j’ai mes raisons » dans notre amitié ? Jamais on n’a sorti une phrase comme ça pour excuser ou expliquer une situation. Ma mâchoire se crispe et j’ai de plus en plus toute la peine du monde à ne pas m’emporter. Elle s’asseye et me fait signe d’en faire de même, je me contente de rester debout, en face d’elle, prêt à exploser. Je ne vais pas m’asseoir non. Elle reprend la parole. Je l’écoute sans la quitter des yeux, aucune partie de mon corps ne bouge, même pas un cheveu. C’est donc bien à cause de la nuit que nous avons passé ensembles. Elle n’ose pas affronter mon regard. Elle me remercie d’avoir fait le voyage et m’assure qu’elle va très bien. Aurore lève enfin son regard vers moi mais je me rends compte qu’elle aurait mieux fait de s’abstenir. Je n’entends même pas sa question. « Tu te moques de moi j’espère ? Tu crois vraiment que je suis venu ici pour m’assurer que tu vas bien et repartir le lendemain ?! Oh non, tu vas faire ton sac et on retourne chez nous. T’as rien à faire ici. » Je m’avance d’un pas et attrape son poignet pour l’inciter à se lever. Evidemment, je ne lui fais pas mal, je veux juste qu’elle se lève et qu’elle me suive jusqu’à l’aéroport pour qu’on rentre à New York. « Je comprends même pas… Je. » Je la lâche avant d’attraper mes cheveux entre mes mains. « Comment tu as pu me faire ça ? Comment tu as pu faire ça à tes parents Aurore ?! Tout ça à cause de quoi ? D’une nuit qui était bizarre pour tous les deux ?! Tu ne pense pas que ça aurait été mille fois plus intelligent de s’asseoir à une table et d’en parler comme deux putain d’adultes ?! Ou il n’y a que moi dans le duo qui soit assez mature pour assumer mes actes ?! Putain Aurore, tu étais là ! Tu as vu quand mes parents ont été enterrés l’un à côté de l’autre, tu étais là ! Tu savais que c’était LE moment où j’aurai besoin de ma meilleure amie. Je crois qu’on aurait largement pu passer par-dessus ce qu’il s’est passé ce soir-là non ?! » Je suis hors de moi. J’essaie de contrôler mon souffle mais même pour un grand sportif, ça relève du miracle en ce moment même. Je me frotte le visage avec les mains en essayant de me calmer mais je suis tellement dégouté et déçu que je ne suis même pas sûr que ça puisse arriver. Je laisse mes bras retomber le long de mon corps, le visage bouillant. « Tu sais quoi ?! J’abandonne. Je vois pas pourquoi je m’accrocherai à une amitié qui ne va que dans un sens. Tu veux rester ici ? Très bien, moi je retourne à New York. Si tu t’es cassée c’est sûrement parce que notre amitié ne compte pas autant que ça alors reste. Reste ici. C’est pas les filles avec qui je peux me lier d’amitié qui manquent à New York. » Je lui jette un dernier regard, plein de tristesse, de rage et je me dirige vers la porte. Je ne sais même pas pourquoi j’ai cru que tout ça était réparable.
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(#) Sujet: Re: Dylan ¤ We need to talk... Mar 4 Aoû - 17:57
Dylan Holloway & Aurore B. Levington
« Tout le monde part un jour... »
Je ne m’attendais pas à revoir Dylan aussi rapidement. J’avais crue qu’on se retrouverait face à face dans un an ou deux, au moment où je serais prête à lui apprendre les vraies raisons de mon départ de New York. Que j’étais tombée enceinte et que j’avais eu peur de sa réaction face à la vérité. Malheureusement, les choses ne se déroulent pas toujours comme on l’aurait espéré. On se retrouvait maintenant face à face, incapable de se dire quoi que ce soit. Et c’était loin de nous ressembler. Auparavant, on pouvait se dire absolument n’importe quoi, même les choses les plus horribles, sans avoir à ressentir la moindre gêne. Mais tout ceci me paraissait tellement loin tout d’un coup. Mine de rien, nous avions probablement tout gâchés. Jamais nous n’aurions dû nous laisser aller ainsi dans les bras l’un de l’autre. Mais nous étions tous les deux malheureux. Nous avions besoin de réconfort et c’est naturellement que nous nous étions laissé aller l’un vers l’autre. Je ne pouvais pas dire que je ne m’en voulais pas de l’avoir laissé tomber ainsi. J’avais quitté New York pile au moment où mon meilleur ami avait le plus besoin de moi. Il venait à peine de perdre ses parents et je savais qu’il avait encore besoin de parler et de se reconstruire petit à petit. Seulement, je m’étais dit que lui cacher la vérité pendant un moment ne pourrait que l’épargner encore un peu. Apprendre que nous allions avoir un bébé ne pourrait que lui compliquer encore davantage les choses et je ne voulais pas qu’il souffre encore davantage. J’avais sans doute été stupide de penser ainsi, mais que voulez-vous, je ne peux plus retourner en arrière désormais.
Tout ce que j’arrive à faire, c’est d’essayer de lui cacher encore un peu la vérité. Je tente de lui faire croire que je vais bien, que je suis heureuse de le voir après tout ce temps mais qu’il peut retourner à New York l’esprit tranquille. Je suis loin de m’attendre à la réaction qu’il va avoir, ni à ce qu’il balai ma question au sujet de comment il a su mon adresse. Au lieu de ça, il m’empoigne par le poignet pour me forcer à me relever du divan, me hurlant que je le veule ou non, je rentrais à New York avec lui. Et je le laisse faire. J’ignore comment réagir parce que je ne l’avais jamais vu autant en colère jusqu’à aujourd’hui. Il faut dire aussi qu’on ne se s’est jamais réellement disputés. On s’est certes déjà insultés à quelques reprises, mais jamais rien de bien grave. Seulement maintenant je ne reconnais plus mon Dylan. Il est furieux et j’ignore comment faire pour le calmer. Il finit par me relâcher, venant serrer ses cheveux entre ses doigts tout en continuant ses accusations. Il me dit que je me suis enfuît lâchement, que j’ai préférée fuir la conversation plutôt que de m’asseoir calmement à une table pour qu’on en discute. J’accuse les coups sans broncher. Je sais qu’il a raison, que j’ai été lâche, mais à ce moment là, je n’avais pas sue quoi faire d’autre. Lorsqu’il fait mention du décès de ses parents, je fonds en larmes. Je sais que je l’ai laissée souffrir tout seul, mais encore une fois, je n’avais pas réfléchis. Et d’une manière ou d’une autre, je ne peux plus retourner en arrière à présent. Je m’apprête à reprendre la parole pour lui dire à quel point je suis désolée, mais il reprend aussitôt, me faisant passer à mon tour de l’état de triste à celui de furieuse. « C’est pas les filles avec qui je peux me lier d’amitié qui manquent à New York. » Alors j’avais eu raison. Je n’étais rien de plus qu’une fille de plus à ses yeux. Il s’apprête à quitter mon appartement, mais il est absolument hors de question que je le laisse le faire alors qu’il vient de me rabaisser de la sorte. « Ohh ça je sais que pour toi une fille de plus ou une fille de moins, ça n’a pas vraiment d’importance. J’avais au moins espérée que j’étais différente à tes yeux. » Je me pince mécaniquement les lèvres pour éviter de fondre en larmes de nouveau. Je n’ai pas envie de passer pour la pauvre petite fille fragile. Pas maintenant. Je veux simplement lui cracher ce que je pense au visage aussi cruellement qu’il vient de le faire. Je fais quelques pas dans sa direction, m’efforçant de contenir la tristesse qui menace de déferler d’une seconde à l’autre. « C’est toi qui a brutalement coupé les ponts du jour au lendemain. Tu n’as même pas prit la peine de me rappeler après la nuit qu’on a passée ensemble alors que tu savais parfaitement ce que ça représentait pour moi. Merde j’étais vierge Dylan !! Je me suis donnée à toi en espérant que tu comprendrais ce que ça représentait pour moi. Mais tu viens de me donner la confirmation à ce que j’ai toujours crû : je n’étais qu’une fille de plus à accrocher à ton tableau de chasse. » Une larme déferle sur ma joue et je la chasse du revers de la main. « J’ai été tellement stupide. » soufflai-je davantage pour moi-même. Je me saisie de mon sac à main afin de l’accrocher à la patère près de l’entrée et soudainement, j’y vois dépasser la petite photo de l’échographie prise il y a à peine quelques heures. Machinalement, je la glisse entre mes doigts, comme pour me donner du courage. Je ne peux plus réprimer la tristesse qui m’envahie. Elle m’est tout aussi vitale en ce moment que ma colère. Mon regard se reporte sur Dylan et la rage monte une nouvelle fois en moi. « Tu dis que je n’assume pas mes actes !? Voilà comment je les assume et voilà pourquoi je suis partie. » Je lui tend brusquement la photo avant de me reculer de quelques pas. « Et je m’en sortirai très bien toute seule, merci de t’en soucier. Tu peux rentrer à New York et sauter sur toutes les traînées que tu veux. Je m’en fiche. » Je reprend place sur le canapé avant de recroqueviller mes jambes vers moi. Cette fois, je fonds réellement en larmes. Dans les meilleures scénarios, je m’étais imaginer lui annoncer la nouvelle d’une manière beaucoup plus agréable mais hélas, les choses ne se déroulent jamais comme on l’aurait crus.
(#) Sujet: Re: Dylan ¤ We need to talk... Ven 7 Aoû - 7:18
Dans le fond, il aurait suffit qu’on s’asseye et qu’on en parle tranquillement. Nous sommes deux adultes et on a toujours pu se parler de tout sans forcément s’énerver. Mais la fille que j’ai en face de moi ne ressemble plus à ma meilleure amie. Elle semble si détachée. Elle se fiche presque que je sois là. Elle me remballe en me disant de retourner à New York, qu’elle va bien. Comme si tirer un trait sur notre amitié ne lui faisait ni chaud ni froid. Face à ça, je ne peux vraiment pas rester de marbre. Aurore est la seule personne qui me reste maintenant que j’ai perdu mes parents et elle n’en a plus rien à faire. Je suppose qu’elle a eu le temps de refaire sa vie ici et qu’elle ne pense déjà plus à New York. C’est tout ce que je vois comme raison valable pour être aussi indifférente aux kilomètres que j’ai parcouru pour essayer de rassembler les morceaux de notre amitié. Alors évidemment, je ne mâche pas mes mots. Je boue de l’intérieur. Je pourrai fracasser mon poing contre le mur tellement je suis en colère. Les mots sortent sans retenue et je suis même insensible face aux larmes d’Aurore lorsque je lui parle de mes parents mais je continue à lui dire à quel point j’ai été déçu, à quel point elle a été lâche et je lui fais aussi comprendre que je suis écoeuré qu’elle me dise de retourner à New York, qu’elle ira bien ici toute seule. Et là, elle me répond. Elle me dit qu’elle sait très bien qu’une fille ça ne compte pas pour moi mais qu’elle espérait être différente à mes yeux. Je fronce les sourcils, elle est vraiment stupide parfois. Elle s’avance vers moi, je suis sûr que ma température corporelle frôle les cent degrés. Elle reprend, elle m’accuse. Je ne l’ai pas rappelée après ce qu’il s’est passé le soir de l’enterrement et elle est persuadée qu’elle n’est une fille de plus que j’ai mis dans mon lit. A nouveau, je m’emporte. « Tu te fou de moi là ?! Depuis quand je traverse des milliers de kilomètres pour une fille que j’aurai seulement eu envie de baiser ?! Ma parole t’es vraiment une idiote parfois ! Je ne serais pas venu te chercher ici si j’en avais rien à foutre ! » Ca me met hors de moi qu’elle me mette dans la position du méchant alors que c’est elle qui est partie. Elle est en train de se mettre en victime alors que ce soir là, elle en avait tout autant envie que moi. « Je t’ai rien imposé Aurore, si tu n’avais pas envie de vivre ta première fois avec moi t’avais qu’à sortir de la chambre. On en avait tous les deux envie d’accord ? Ne m’accuse pas d’être un salaud. J’ai été plus que respectueux et compréhensif avec toi. Si ça avait été une autre, je l’aurai baisée et basta. Mais toi c’était différent okay ? Il m’a fallu plusieurs jours pour accuser le coup. Alors essaie pas de me mettre dans la position du méchant sinon c’est sûr que tu n’auras plus jamais de mes nouvelles ! » Mon torse se soulève rapidement à cause de ma respiration. J’ai l’impression que mon cœur va sortir de mon corps tellement je suis en colère, tellement j’ai mal d’entendre ses mots alors que je n’ai pas demandé à me retrouver tout seul à New York. Je lui tourne le dos et prends plusieurs grandes respirations pour essayer de me calmer. Mais ça ne sert à rien que je reste là. Je ne pourrai jamais oublier les choses qu’elle vient de me dire, elles font trop mal. Voir sa meilleure amie vous faire passer pour le méchant c’est pire qu’une trahison. Je me dirige vers la porte mais elle se retourne vers moi, en colère. Elle me tend un petit bout de papier et j’hésite avant de le prendre. Une échographie qui date d’aujourd’hui. Je fronce les sourcils. Ce n’est pas possible… Aurore me lâche encore quelques mots crus et va s’asseoir sur le canapé, collant ses jambes contre sa poitrine. Je n’ai pas besoin de lui poser LA question, je connais déjà la réponse. Elle ne me dirait pas tout ça si le bébé sur la photo n’était pas le mien. J’accuse le coup, préférant paniquer et me poser mille et une questions plus tard. Je m’approche du canapé, dans le dos d’Aurore et je laisse tomber l’écographie à côté d’elle. J’ai la gorge serrée. « On se connaît depuis combien d’années Aurore ? Une bonne quinzaine ? Voir plus. Tu me connais mieux que personne. J’aurai assumé, tu le sais très bien. Je n’ai même pas envie de savoir pourquoi soudainement tu n’as plus cru en moi. Tu as voulu passer cette grossesse seule ? Très bien alors. C’est ta décision. Mais moi j’ai la conscience tranquille, c’est toi qui l’a décidé à ma place. » Il aurait suffit qu’on s’asseye à table, à New York, qu’elle m’annonce sa grossesse et on aurait accusé le coup. On aurait trouvé des solutions, j’aurai été là. Je peux être un vrai connard immature mais ce genre de choses, je les assume. « Tu ne m’as même pas laissé le bénéfice du doute, ça veut tout dire sur ce que tu penses vraiment de moi. » Je soupire avant de jeter un dernier regard à l’échographie. « Dès demain, je pars de White Oak. Puisque tu t’en fiches. » J’ai la gorge serrée mais il faut que je tienne bon encore quelques minutes. Je tourne les talons, traverse le salon et ouvre la porte d’entrée pour finalement partir de l’immeuble. Je ne sais même pas ce que je vais faire maintenant. Je n’ai pas du tout envie de rentrer à l’appartement. Quoi que, fumer un des joints de mon colocataire ne me ferait pas de mal. Mais à la place, je décide d’aller au parc. La soirée est déjà bien entamée, il fait doux et il n’y aura sûrement plus beaucoup de personnes. Je traverse la ville, contenant tout à l’intérieur de moi. Je repousse mes pensées le plus longtemps possible. Et puis, lorsque j’arrive dans le parc, je me laisse tomber dans l’herbe, je m’allonge et calle mes mains derrière ma tête. Le ciel s’est teinté d’une couleur rose orangé. White Oak n’est pas si laide finalement. Je me repasse cette fameuse soirée, me rappelant de chaque baiser, de chaque caresse. On a fait une erreur et on la paie maintenant. On aurait dû faire attention. Mais c’était son choix de me cacher sa grossesse et de vouloir la vivre seule.
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(#) Sujet: Re: Dylan ¤ We need to talk... Ven 7 Aoû - 17:39
Dylan Holloway & Aurore B. Levington
« Tout le monde part un jour... »
Je n’arrive pas à croire ce qui est en train de se passer en ce moment. Depuis quand on se dispute aussi violement tous les deux ?? Bon, il nous arrivait à l’occasion de ne pas être d’accord par le passé, comme tous les amis, mais jamais encore on ne s’était hurlés dessus de la sorte. D’ailleurs, je n’ai encore jamais vu Dylan aussi hors de lui. Il semble prêt à me sauter à la gorge d’une seconde à l’autre, encore plus après que je lui aie dit à mon tour ma façon de penser. Ce n’est pas ce qu’il vient de me dire après tout ?? Que de toute façon, il trouvera bien une fille pour me remplacer à New York ?? Ce n’est pas moi qui lui aie mit des mots dans la bouche. Et pourtant, il s’emporte encore. Lorsqu’il me traite d’idiote, j’ai pratiquement envie de le gifler mais je m’en abstins. Ça ne ferait qu’aggraver les choses. Je me contente plutôt d’accuser les coups, essayant au mieux de garder un plein contrôle sur mes émotions. Ce n’est franchement pas évident avec toutes mes hormones en ébullition depuis quelques temps, mais j’en fais l’effort. Je ne vois plus l’utilité de crier puisque Dylan finira par le faire au centuple au final. Il continu sur sa lancé, me hurlant qu’il ne m’avait forcé à rien et que je n’avais qu’à le repousser si je n’en avais pas envie. Je ne pouvais rien répondre là-dessus. Il avait raison. Si je n’étais pas consentante je l’aurais dit. Mais je l’étais. Il me dit qu’il avait eu du mal à accuser le coup et je me sens de nouveau vexée. Apparemment, il a des regrets par rapport à cette nuit, regrets que dans un sens, j’ai du mal à dire si je partage ou non. Lorsqu’il me menace de ne plus jamais me donner de nouvelles, je fais un effort pour conserver mon calme. Encore une fois, je n’ai pas envie de jeter d’huile sur le feu. « C’est toi qui m’as dit que j’étais facilement remplaçable. Alors ne fais pas comme si je t’avais mis des mots dans la bouche. » Je soupire pour conserver mon sang froid, m’approchant de la patère pile au moment où il allait franchir la porte pour quitter mon appartement.
Bien sûr, la vision de mon échographie dans mon sac à main fait remonter de nouveau toute ma rancune à la surface. Je la saisis avant de la lui tendre, lui balançant encore quelques reproches au visage. Je voulais qu’il comprenne enfin que j’avais souffert moi aussi à être toute seule ici, que j’avais eu mes soucis de mon côté. Je retourne m’asseoir sur le canapé, repliant mes jambes vers moi avant de fondre en larmes de nouveau. J’osais espérer que les choses se calmeraient et qu’on pourrait enfin parler convenablement, mais non. Encore une fois, Dylan semble envahi par la rancune, peut-être même pire qu’un peu plus tôt en fait. Sans se préoccuper des larmes qui coulent sur mes joues, il m’accuse de ne pas lui avoir fait confiance, de ne pas lui en avoir parlé et d’avoir décidée par moi-même de vivre cette grossesse seule. Je ne sais même pas quoi répondre tellement je suis dégoûtée. Oui, j’ai décidée de vivre cette grossesse seule, mais uniquement pour lui. Pour ne pas lui ajouter encore plus de soucis sur les épaules. Cela dit, je ne lui avoue rien de tout ça. Je me contente de rester assise sur le canapé sans rien dire, accusant les nouveaux coups qu’il me balance. Je me rends bien compte que je l’ai blessée, mais j’aimerais qu’il comprenne que là n’était pas mon intention. Comment le pourrais-je ?? Il a toujours été la personne la plus importante dans ma vie. Mais encore une fois, je ne dis rien, sans doute trop lassée par les événements des dernières minutes. Ce n’est que lorsqu’il me dit qu’il quitte la ville demain que je sors un peu de mon mutisme. Je le vois tourner les talons et foncer vers la porte, mais le temps que je me relève et cri son prénom, il est déjà parti. La réaction la plus simple aurait été probablement de m’effondrer sur le canapé et de pleurer toutes les larmes de mon corps jusqu’à la fin de la soirée, mais je sais que ce n’est pas la meilleure chose à faire. Je ne peux pas le laisser partir ainsi. Pas dans un état pareil. En fait, je ne peux pas le laisser partir tout court. Fonçant vers mon dressing, j’attrape un jeans et un t-shirt que j’enfile à la place de mes vieux vêtements. Je mets ma veste de cuir puis me glisse à l’extérieure sans me préoccuper du livreur de pizza qui risque d’arriver d’une minute à l’autre. De toute façon, j’ai perdue l’appétit. Tout ce qui m’importe pour l’instant c’est de retrouver Dylan. Mais où peut-il bien être ?? Le connaissant, je parierais qu’il est allé se réfugier en boîte pour chasser ses soucis, mais le ferait-il vraiment après l’annonce que je viens de lui faire ?? Me disant que ce n’est pas en restant plantée sur le trottoir que je vais le retrouver, je commence à marcher sans but précis, essayant de penser à un endroit où il aurait pu aller se réfugier. C’est sans me rendre compte que je me retrouve au parc dans lequel je m’enfonce. L’ambiance y est tranquille. La soirée étant bien avancée, les familles sont déjà partie depuis longtemps. C’est avec un certain soulagement que je vois mon meilleur ami allongé dans l’herbe un peu plus loin. Je commence à marcher vers lui, un peu hésitante. Mes mains sont moites et tremblent légèrement. J’ai la nausée et pourtant, ça na rien à voir avec mes nausées matinales. Je prends une grande respiration avant de m’assoir à ses côtés. J’essaie d’être la plus calme possible. « Je ne veux pas que tu parte. » C’est tout ce que j’arrive à dire sur le moment. J’ai peur qu’il se mette une nouvelle fois en colère, mais je ne peux pas le laisser croire que je suis une garce à ce point. Je dois enfin lui expliquer la vérité. Toute la vérité. « D’accord, j’ai été lâche. J’ai eu peur. Après ce qu’on avait fait, je craignais que les choses ne soient plus jamais comme avant. Et puis… » Je marque une hésitation sans pouvoir m’empêcher de me mordre les lèvres. Au point où j’en suis, je me dois de tout déballer. Les choses ne peuvent pas empirer de toute façon. « Dylan tu me connais. Tu sais que j’ai toujours eu un trajet de vie bien dessiné et que j’ai toujours été persuadée que ma première fois se passerait avec l’homme que j’épouserais et avec qui je passerais ma vie. Du coup, j’ai paniquée. J’ai eu peur de me laisser aller à tomber amoureuse de toi et que tu m’en veule pour ça. Et les choses se sont aggravées lorsque j’ai appris que j’étais enceinte. » Je soupire, heureuse de constater que j’ai réussie à dire tout ça. Après tous ces mois, c’est enfin sorti. Seulement, il me faut continuer malgré ma voix tremblante et l’émotion qui menace de m’envahir de nouveau d’une seconde à l’autre. « Tu venais de perdre tes parents. Je n’avais pas le droit de te mettre une pression de plus sur les épaules. J’avais peur que tu m’en veule ou que tu me demande de me débarrasser du bébé. Alors j’ai décidée de partir. Je sais que c’est stupide, mais à ce moment-là, ça m’a parue être la meilleure solution. Tu étais libre de continuer ta vie et moi d’assumer mes actes. » Voilà, tout est enfin sorti. Cela dit, je ne connais pas encore la réaction de Dylan face à tout ça, et c’est ça le plus effrayant. Sans pouvoir m’en empêcher, je fonds en larmes de nouveau. Sacrés hormones !! Machinalement, je viens m’allonger à mon tour, posant ma tête contre son torse. « Je suis tellement désolée Dylan. Je ne voulais pas te faire de mal. Pardon… »
(#) Sujet: Re: Dylan ¤ We need to talk... Lun 17 Aoû - 7:44
J’ai toujours eu du mal à me contenir, à rester calme dans toutes les situations. Les bagarres de boîte de nuit, c’est souvent moi qui les débute, je n’arrive jamais à garder mon sang froid et ça finit toujours par le videur qui m’attrape par mon blouson et qui me jette sur le trottoir. Souvent, je suis bien trop bourré pour vraiment m’en rendre compte. Je m’énerve aussi souvent avec mes amis proches de New York. Enfin, ceux avec qui j’ai l’habitude de sortir. J’ai toujours eu un tempéramment de feu que j’ai pu gérer et essayer de contenir avec le sport. Mais jamais, non jamais je ne me suis énervé contre Aurore. Je préférais cent fois m’énerver contre un inconnu dans un bar si elle et moi on s’était pris la tête pour une broutille durant la journée plutôt que de m’en prendre à elle. Je suppose que la pression et la tristesse de ces derniers mois m’ont rattrapés plus vite que ce que je pensais. J’ai perdu mes parents, puis j’ai perdu ma meilleure amie et malgré tout, il n’a pas été facile de la localiser. Ses parents ne voulaient rien me dire au début, surtout qu’ils n’en savaient pas davantage. Ils avaient juste un nom de ville au Canada. Heureusement, ce n’était pas non plus l’Europe ou la Russie, j’aurai eu plus de mal à la rejoindre. Mais malgré le chagrin que je ressentais encore de mes deux pertes, je n’ai pas hésité une seconde, j’ai bouclé un sac, j’ai fait le plein de ma voiture et j’ai roulé, encore et encore jusqu’à arriver dans ce coin perdu. Alors oui, cette fois, je n’arrive pas à garder mon sang froid face aux excuses minables qu’Aurore me sert. Pourtant, bien rapidement, la colère est remplacé par la déception et une légère panique. La jeune femme me montre une échographie à son nom, datée d’aujourd’hui. Je ne mets pas longtemps à comprendre et je connais assez bien Aurore pour savoir qu’elle n’a pas couché avec d’autre homme que moi. Ce petit bébé sur la photo est donc le mien. Le nôtre. J’accuse le coup, lui rendant la photo. J’ai besoin de me retrouver seul. Je ne réponds même pas à ce qu’elle me dit avant de quitter son appartement. C’est trop d’un coup. Je me suis suffisamment énervé sur elle, je préfère m’isoler avant que ça n’aille plus loin et que je finisse par regretter mes paroles. Je quitte son immeuble et me mets à marcher sans trop savoir où je vais. Je ne connais pas encore très bien la ville mais je sais qu’il y a le parc, pas très loin du centre sportif. Je vais souvent manger mon sandwich de midi sur un banc et je sais qu’une des prof de yoga du centre sportif pratique quelques cours dans l’herbe avec ses élèves. Je ne mets donc pas long avant de me retrouver couché dans l’herbe. Mon torse se soulève rapidement à cause de ma respiration. Non pas parce que j’ai marché vite pour venir ici mais bien parce que j’ai dû mal à encaisser ce que je viens d’apprendre. Je pose mes mains sur mon front, les yeux fermés, et j’essaie de mettre de l’ordre dans mes idées tout en retrouvant une respiration normale.
Je ne sais pas exactement combien de temps je reste allongé dans l’herbe à réfléchir mais tout d’un coup, je sens une présence à côté de moi. Aurore a toujours le même parfum. Des images de notre nuit à tout les deux me reviennent vite en tête. Je peux me revoir lover mon visage dans son cou afin de respirer son parfum pendant l’amour. Et très clairement, je me rappelle ne pas avoir pensé une seule seconde à mettre de préservatif. Quel imbécile. Si Aurore est enceinte au jour d’aujourd’hui c’est de ma faute. Elle a peut-être été consentante, elle a voulu – du moins sur le moment c’est ce qu’elle voulait - perdre sa virginité avec moi mais moi j’ai brisé sa confiance en ne me protégeant pas. Ma mâchoire se crispe en pensant à ça. Tout d’un coup, Aurore prend la parole, m’avouant enfin tout ce qu’elle a sur le cœur. J’ouvre les yeux, fixant le ciel tout en écoutant ce qu’elle m’avoue. Elle avoue qu’être partie sans donner de nouvelles n’a pas été la meilleure des idées. Elle me rappelle à quel point elle voulait trouver l’homme de sa vie avant de penser au sexe et au bébé et je me sens un peu plus mal de l’avoir privé de ses rêves et d’avoir bafoué ses convictions. Mais je ne dis rien, j’écoute. Elle pensait faire le bon choix sur le moment mais elle se rend bien compte qu’il aurait suffit qu’on en parle tout de suite après ce qu’il s’était passé. Aurore se remet à pleurer mais je n’arrive toujours pas à la consoler. Tout ce que je vois moi c’est sa chambre de jeune femme vide chez ses parents et tous ces mois à la rechercher partout. Elle vient se blottir contre moi, je la laisse faire mais je ne bouge pas d’un poil. Il faut que je me décrispe, il faut que je dise quelque chose sinon elle va me lâcher à nouveau. Je prends une profonde inspiration. « Tu n’es pas facilement remplaçable. J’ai dit ça sans le penser une seule seconde. Je suppose que je voulais te faire autant de mal que tu m’en as fait en partant. » Ma voix est grave, légèrement tremblante. Je reprends. « Je suis désolé. Désolé de ne pas avoir été responsable, de t’avoir pris ce que tu voulais. J’aurai dû me rappeler quel genre de vie tu voulais et te repousser. Mais j’en avais envie…» Je n’en avais pas envie parce que j’étais en manque ou parce que j’en avais besoin mais j’en avais envie parce que c’était elle. Parce qu’elle était là pour me réconforter et qu’avec les années, Aurore est devenue une magnifique jeune femme. « On aurait dû en parler tout de suite après. Tu aurais eu le temps de… Je sais pas, faire en sorte que cette grossesse ne commence pas. Je suis désolé d’avoir préféré rester seul après ça. Mais je continue de penser que tu n’as pas eu assez confiance en moi pour me parler de ta grossesse lorsque tu l’as appris. Je sais que je ne suis pas très mature pour ce genre de choses mais ça fait mal de savoir que tu as préféré tout fuir, tout briser parce que tu avais peur de moi, peur de ma réaction. » Je ne suis pas une brute épaisse, surtout pas avec elle. Jamais je n’aurai été méchant, brutal avec Aurore. C’est vraiment blessant qu’elle puisse penser que partir me soulagerait. Je baisse légèrement les yeux vers elle. « Mes parents sont partis et tu es tombée enceinte. Ca ne peut pas être du hasard. » On dit souvent que lorsque quelqu’un meurt, sa vie est remplacée par une naissance. « J’aurai le rôle que tu veux que j’aie avec cet enfant. Si tu veux que je retourne à New York pour que tu puisses élever le bébé toute seule, je le ferais. Si tu veux que j’assume et que je sois présent… Je le serais. » J’ai toujours été honnête avec Aurore, jamais je ne lui aurais dit quelque chose pour la rassurer ou pour lui cacher la vérité. Je suis prêt à assumer. « Il me faudra juste un peu de temps pour m’y faire. » White Oak, le bébé… Je peux m’y faire, avec de la patience et du temps.
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(#) Sujet: Re: Dylan ¤ We need to talk... Jeu 20 Aoû - 6:08
Dylan Holloway & Aurore B. Levington
« Tout le monde part un jour... »
J’aurais voulu que la vérité sorte d’une toute autre façon. J’aurais voulue qu’on se parle, qu’on se retrouve réellement avant de lui apprendre la nouvelle de ma grossesse et les vraies raisons de mon départ. Malheureusement, les choses ne se déroulent pas toujours comme on le voudrait. Je me laisse emporter par la colère à mon tour. Je lui hurle dessus avant de lui balancer la photographie de mon échographie à la figure. Et comme un effet de boulet, les choses s’aggravent. Dylan aurait pu recommencer à me hurler dessus, me traiter de tous els noms, mais ce qu’il fait est pire. Bien pire. Il semble désespéré, au bord de l’effondrement, et il ne me dit pratiquement rien. Il se contente de relâcher la photographie à mes côtés sur le divan puis de se diriger vers la porte avant de me dire d’un ton détaché qu’il compte rentrer à New York dès le lendemain. Je sais que je devrais déjà le poursuivre dans la rue, mais sur le moment, c’est moi qui fige. J’ignore comment je suis censée réagir. Je sais que je l’ai blessée, mais il a fait de même à son tour. Il m’a craché en pleine figure que notre relation n’a jamais eu la moindre importance à ses yeux. J’ai beau me douter que ce ne sont que des paroles en l’air, je ne peux m’empêcher d’en être vexée, voir profondément malheureuse. Autrefois, jamais nous n’aurions osés déverser notre colère l’un sur l’autre. C’était régulièrement nos autres amis qui subissaient les conséquences de nos moments de fureurs et encore, lorsqu’on se disputait, ce n’était jamais très sérieux. Jusqu’à aujourd’hui. Qu’on le veule ou non, les choses ont changés depuis cette fameuse nuit qu’on a passés ensemble et qu’on le veule ou non, on risque d’avoir de la difficulté à recoller les morceaux. Si c’est même possible. Pourtant, je ne peux me résoudre à le laisser partir. J’ai déjà faillit le perdre une fois, je ne compte pas le laisser m’échapper de nouveau alors qu’il revenait à moi pour revenir dans ma vie. Je finis par sortir de ma torpeur pour quitter mon appartement à mon tour. J’ai beau ignorer où il peut se trouver, je ne compte pas abandonner. Je me mets à marcher sans trop savoir où je vais. C’est naturellement que je me retrouve au parc. Qu’il y soit où non, prendre un grand bol d’air frais risque de me faire le plus grand bien. Et puis, à cette heure-ci, l’ambiance y est plutôt tranquille. Il n’y a rien de mieux pour le permettre de me calmer et de réfléchir convenablement.
Seulement, au bout d’un petit moment, je finis par voir Dylan allongé dans l’herbe un peu plus loin. Aussitôt, mon cœur fait un bond dans ma poitrine. J’ignore si je dois vraiment aller à sa rencontre. Et si les choses empiraient encore ?? Et s’il me détestait vraiment à présent ?? Je suis bien consciente qu’il n’y a qu’un seul moyen de le savoir. Les mains tremblantes et la boule à la gorge, je me dirige dans sa direction. Je lui dis d’un ton peu sûr de moi que je n’ai pas envie qu’il parte, et c’est la vérité. Mis à part les derniers mois, je ne me souviens pas d’avoir passé un seul moment important dans ma vie sans que Dylan n’en fasse partie. Nous avions grandit dans deux appartements voisins. Nos parents avaient étés amis avant même qu’on ne vienne au monde. Nous avions prit nos bains ensemble, nous nous étions chamaillés pour tout un tas de broutilles sans importances que nous avions toujours finit par nous pardonner. Peu importe tout ce qui s’est passé et tout ce qui se passera désormais, il est mon meilleur ami et il est absolument hors de question que je le laisse plier baguages sans un mot de plus. Je finis par lui avouer toute la vérité. Mes peurs, mes sentiments contradictoires qui continus de se bousculer dans mon esprit. C’est étrange comme sensation. Jamais encore je n’ai connu un sentiment pareil à celui que j’ai découvert cette nuit-là. Avoir la sensation de réellement faire corps avec quelqu’un, que rien ni personne ne peut venir nous atteindre dans cet instant. Ça avait été spontané mais tellement doux à la fois. Le simple fait d’y penser à cet instant me dérobe un léger frisson. Comme il se doit, mes hormones reprennent le dessus et j’éclate en sanglots. Je viens machinalement me blottir contre le torse de Dylan mais il ne me sert pas dans ses bras comme autrefois. Il ne bronche pas et à cet instant, j’ai l’impression qu’il n’y a plus aucun espoir pour notre amitié. Je m’apprête d’ailleurs à me relever et à partir mais à cet instant, il vient prendre la parole, m’avouant ce que j’espérais. Il m’avait insulté dans l’unique but de me blesser. C’est cruel certes, mais dans un sens, je peux le comprendre. Je me doute de la souffrance que je lui ai fait endurer. Il reprend pour s’excuser. Il s’accuse de ne pas avoir été responsable, de s’être montré égoïste et de ne pas avoir respecté mes convictions. J’ai pratiquement envie de le gifler de penser de telles choses mais je m’en abstiens. Je le laisse finir son petit discours sans pouvoir m’empêcher de me mordre légèrement la lèvre inférieure lorsqu’il termine sa petite tirade. « Et j’en avais envie aussi, je t’assure. Ne t’en veux pas pour ce qui s’est passé. Tu as été parfait. Tu t’es montré patient, compréhensif et doux. Je n’aurais pas pu espérer mieux pour une première fois. » Je m’efforce d’esquisser un petit sourire qui s’efface presque instantanément lorsqu’il reprend la parole. Je sens encore une fois la rancune qu’il conserve à mon égard. Il me reproche encore de ne pas lui en avoir parlé, de ne pas lui avoir fait suffisamment confiance. Ces paroles me blessent, pas autant que le début de sa tirade. Faire en sorte que cette grossesse ne commence pas. C’était justement de là qu’était venue ma peur au départ. La peur qu’il ne veule pas du bébé. Je soupire légèrement pour ne pas me laisser envahir par l’émotion encore une fois. « C’est justement pour ça que je n’ai pas voulu t’en parler au départ. Parce qu’honnêtement, je n’ai jamais songée à mettre un terme à cette grossesse. Cet enfant n’est pas une erreur pour moi. Oui, je suis terrifiée et je me demande comment je vais faire pour m’en sortir lorsqu’il sera là, mais son existence n’a jamais été une erreur pour moi. » Je m’arrête là-dessus pour le laisser poursuivre, me sentant déjà un peu plus rassurée lorsqu’il parle de la possibilité qu’il y ait un lien entre ma grossesse et le décès de ses parents. C’est vrai qu’il est bien connu qu’un décès accompagne souvent une nouvelle naissance. Il continu en me demandant ce que je souhaite qu’il fasse. Retourner à New York pour me laisser élever notre enfant seule ou rester pour m’aider pour la suite des choses. Je ne sais quoi lui répondre tant je suis choquée par une telle question. Comme si de telles paroles pouvaient avoir une logique quel conque. Ses yeux azurs se sont finalement plongés dans les miens et je viens prendre appui contre son torse pour pouvoir le regarder attentivement. « Tu me poses vraiment la question là !? Évidement que je veux que tu reste Dylan. Je ne vois pas comment je pourrais te demander de partir après tout ce qu’on vient de se dire. Mais je ne veux pas t’obliger à rester non plus. C’était ma décision de mener cette grossesse à terme. Je ne veux pas que tu te sentes brimer par mon choix ou pris au piège. » Je me sépare doucement de son corps pour m’allonger à ses côtés, les yeux rivés vers le ciel. « Et je ne veux pas que tu en vienne à me détester. Je ne pourrai jamais le supporter. Je... » Ma main vient doucement se poser contre mon ventre que je caresse légèrement pour me calmer. Un frisson me parcours et j’ignore si c’est dû au temps ou à la nervosité qui ne me quitte toujours pas.
(#) Sujet: Re: Dylan ¤ We need to talk... Mer 26 Aoû - 8:34
Je suppose que ce qui est arrivé le soir de l’enterrement n’aurait jamais dû arriver. Dans un sens, je ne regrette pas évidemment. Aussi prétentieux que cela puisse paraître, je préfère savoir que ma meilleure amie a perdu sa virginité avec moi plutôt qu’avec un inconnu qui aurait fini par lui briser le cœur. Mais malgré ça, c’était irresponsable et trop précipité. D’après moi, Aurore méritait mieux pour sa première fois et surtout, elle ne méritait pas de tomber enceinte à cause de mon oubli. Je me sens vraiment responsable de sa situation et elle ne peut pas dire le contraire. On en avait tout les deux envie mais c’était à moi de faire ce qu’il fallait pour que l’on soit protégé. Pour le coup, la jeune femme est trop gentille avec moi. Avec toutes les filles que j’ai ramené dans mon lit, j’ai toujours fait attention à ce petit détail, n’ayant pas envie de me retrouver avec des gosses aux quatres coins des Etats-Unis et surtout avec une fille qui était là juste pour prendre mon pied. Peut-être que ce n’est pas si mal que cet oubli soit arrivé avec Aurore et non pas une fille sans importance. C’est ma meilleure amie, on se connaît par cœur. Peut-être le destin ne fait pas si mal les choses finalement… Mais la jeune femme a beau me rassurer sur cette nuit-là, je sais que j’ai fait une connerie et je m’en voudrai probablement toute ma vie. Pour la rassurer cependant, je lui rends le petit sourire timide qu’elle m’adresse après m’avoir dit qu’elle ne pouvait pas espérer mieux pour sa première fois. Ses joues se colorent légèrement de rouge ce qui la rend vraiment mignonne. Je suppose qu’on repense tout les deux à cette nuit-là en ce moment même… Mais tous ces souvenirs sont remplacés par le moment où j’ai découvert qu’elle avait quitté New York. Qu’elle a fui New York. Pour autant que je m’en veux de ne pas m’être protégé, je lui en veux encore plus de ne pas m’avoir fait confiance et d’être partie en pensant que ça serait la meilleure solution. Je ne dis rien, ne voulant pas remuer le couteau dans la plaie maintenant qu’on se parle calmement et comme des adultes. Je lui rappelle que si on en avait parlé tout de suite, on aurait pu accuser le coup et se rendre compte qu’on avait courru un risque. On aurait pu se rendre dans une pharmacie pour demander une pillule du lendemain et tout ça ne se serait pas passé. Mais une nouvelle fois, Aurore me comprend de travers. Elle pense que si j’avais su tout de suite qu’elle était enceinte, je l’aurai forcée à abandonner le bébé. Je soupire, les yeux levés au ciel. « Jamais je ne t’aurai forcé à abandonner le bébé. C’était une simple constatation. » Je me frotte les yeux. Pourquoi pense-t-elle absolument que si elle était restée à New York, j’aurai coupé les ponts, j’aurai tout fait pour qu’elle ne soit plus enceinte ? Je suppose que ça peut paraître étonnant de me part quand on connaît mon tableau de chasse mais je sais aussi assumer et je peux tout à fait comprendre qu’Aurore veuille mener cette grossesse à terme. Je serais resté auprès d’elle quelque soit sa décision. Je passe vraiment pour un salaud et ça ne me plaît pas. Surtout pas venant de ma meilleure amie. Je sais que je ne peux m’en prendre qu’à moi même, je n’ai jamais été l’exemple même du petit-ami parfait qui est présent et fidèle. Non, moi c’était une nouvelle fille chaque semaine et tant mieux si je n’avais jamais de ses nouvelles le lendemain. Je préférai les soirées dans un bar plutôt qu’aller au musée donc je me suis un peu fait cette réputation de connard. Mais je pensais quand même que ma meilleure amie voyait au-delà de ça. Quoi qu’il en soit, je suis prêt à rester si c’est ce qu’Aurore veut. Il me faudra peut-être quelques semaines pour m’y faire mais je suis prêt à assumer et à être là pour elle. Je crois que je suis même prêt à rester dans ce coin perdu si c’est ce qu’elle veut. La jeune femme se redresse, presque choquée que je lui dise que je ferai ce qu’elle voudra. J’ai envie de lui rappeler que j’ai le droit de douter du fait qu’elle me veut près d’elle pour cet enfant quand on se rappelle qu’elle a tout fait pour m’en écarter mais une nouvelle fois, je préfère me taire. « Je ne me sens pas pris au piège. » dis-je simplement. « C’est bête mais… Je me demande si ce n’est pas un signe de mes parents. Ca faisait plusieurs mois que ma maman voulait que je me case et que je lui donne un petit-fils ou une petite-fille. Peut-être qu’elle a vu là l’opportunité. » Dans n’importe quelle autre situation, cette pensée m’aurait fait sourire. Mais là, je me dis surtout que si c’est un coup de mes parents, j’aurai préféré qu’ils restent en vie plutôt que de mourir et que je soutienne Aurore dans sa grossesse. Je détache mon regard du ciel pour voir que la jeune femme se frotte le ventre. Je ne peux pas m’empecher de froncer les sourcils. C’est bizarre. « Tu vas me forcer à lire des bouquins sur les bébés et m’emener à des réunions de femmes enceintes ? » demandais-je en grimaçant. Pour être honnête, je n’ai même pas su faire la différence entre la tête et les jambes sur l’échographie qu’elle m’a donnée tout à l’heure. Il y a du pain sur la planche.
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(#) Sujet: Re: Dylan ¤ We need to talk... Jeu 27 Aoû - 4:46
Dylan Holloway & Aurore B. Levington
« Tout le monde part un jour... »
Déjà, nous sommes parvenus à reprendre nos esprits et à engager une conversation plus calme. C’est un bon début. Certes, je me doute que Dylan m’en veut toujours à mort d’être partie comme une voleuse sans donner la moindre explication ni la moindre nouvelle, mais au moins il ne me hurle plus dessus. À la place, il se met à culpabiliser à propos de cette grossesse. Comme s’il était l’unique responsable dans cette histoire. Il ne m’a pas violé non plus. J’étais parfaitement consentante et bien que je ne m’étais encore jamais abandonnée dans les bras d’un homme, je connaissais parfaitement les risques qu’encourait une relation sexuelle non protégée. Seulement, je n’avais pas pensée à une éventuelle grossesse. Nous n’y avions pas pensés. Nous étions tout aussi fautifs l’un que l’autre dans cette histoire. Je m’efforce de le rassurer en lui disant que je n’aurais pas pue souhaiter mieux pour ma première fois. Le léger sourire qu’il me dédit me redonne du baume au cœur. On avance. Lentement, mais on avance. Je l’écoute me rappeler que les choses auraient pues être tellement plus simples si je lui avais tout raconté dès le départ. Il me dit qu’on aurait pus faire en sorte que cette grossesse ne débute pas et ses propos me blessent. Je ne peux d’ailleurs m’empêcher de lui dire ma façon de penser. Je crains d’ailleurs que les hostilités reprennent de nouveau, mais non. Dylan roule simplement les yeux en me disant que j’ai tout compris de travers. Ça m’arrive assez souvent ces derniers temps. « Désolée. Je suis un peu à cran ces temps-ci. » C’est vrai, il m’arrivait d’en vouloir à la Terre entière. À mes parents de n’avoir toujours pas remarqués que quelque chose cloche lorsque je leur téléphone. À toutes ces filles du cours d’aquagym prénatal qui semblent tellement épanouies alors que je ne le suis pas. À tous ces petits couples amoureux que je vois se tenir par la main un peu partout à travers la ville. Je lui en voulais à lui de me faire culpabiliser de la sorte et de ne toujours pas avoir comprit que j’ai eu peur. Mais la personne à qui j’en veux le plus, c’est à moi-même. De ne pas arriver à me montrer à la hauteur en tant que femme. D’être aussi terrifier et de ne pas savoir si je serai une bonne mère ou non. Dylan me dit qu’il fera comme je veux à propos de cet enfant et cette fois, c’est moi qui ne peux m’empêcher de m’emporter légèrement. Certes, j’ai l’air d’avoir voulue le mettre à l’écart de ma grossesse, mais ce n’était pas le cas. Je ne voulais simplement pas qu’il se sente obligé de faire quoi que ce soit en plus de la perte qu’il venait de subir. Comme si mon départ avait été une chose bénéfique pour lui !! Je lui assure que je le veux près de moi pour les prochains mois, mais que je ne veux pas lui forcer la main non plus. S’il ne se sent pas à l’aise avec cette situation, je n’ai aucune envie de lui pourrir la vie encore plus. Mais il me promet qu’il ne se sent pas prit au piège. Il se met même à me reparler des ses parents et de l’envie qu’avait sa mère de devenir prochainement grand-mère. Ses propos me dessinent un léger sourire sur les lèvres. « Si tel est le cas, elle aurait dû faire en sorte que ça arrive avec une femme que tu aime et avec qui tu auras envie de passer ta vie. Ce n’est pas exactement comme si on allait se marier non plus. » Je tâche au mieux d’essayer de détendre l’atmosphère avec cette légère blague. Quoi que est-ce que ça en était vraiment une ?? À part les ricanements à la petite école lorsqu’on nous disait qu’on allait finir par se marier, jamais je n’avais entendue de telles allusions comme quoi notre amitié aurait pu se changer en autre chose. Enfin, mis à part mes parents qui avait toujours espérés voir Dylan entrer réellement dans la famille. Seulement, avant cette fameuse nuit, je n’avais jamais vu le jeune homme autrement que comme mon meilleur ami. Je le connais depuis pratiquement toujours et il me paraissait irréel que les choses puissent changer un jour. Aujourd’hui, c’est différent. Je porte son bébé et peu importe comment les choses finiront par tourner, je n’ai plus envie qu’il quitte ma vie. Même si au bout du compte, je finis par en souffrir de le voir continuer à batifoler ici et là. Pendant que je me caresse machinalement le ventre, mon meilleur ami vient reprendre la parole pour me demander si je compte l’obliger à lire des livres sur la grossesse et à l’accompagner à des rencontres. Son expression me fait aussitôt éclater de rire. « Bien sûr que non. Il s’agit surtout de m’accompagner lors de mes rendez-vous à l’hôpital. Pour mes échographies et ce genre de truc. Et ça serait bien aussi que tu viennes au moins à un de mes cours d’aquagym prénataux. Pour les autres femmes, je suis la pauvre fille enceinte et esseulée qui devra élever son bébé seule, donc j’aimerais bien leur fermer le clapet une bonne fois pour toutes. » J’esquisse un léger sourire avant de reprendre. « Et évidement, j’aimerais que tu sois là quand le bébé va naître. Je n’ai pas vraiment envie de faire ça toute seule. » Déjà que ma famille n’est même pas au courant encore, je ne peux nier que sa présence ici me rassure grandement finalement. Instinctivement, je change un peu de sujet. « Ça fait combien de temps que tu es à White Oak ?? Je suis encore tout aussi surprise de te voir ici. Je ne sais même pas comment tu as su où j’habite. » Je le roule légèrement sur le côté pour pouvoir le regarder en face. Il est temps de casser ce malaise.