~ À QUOI RESSEMBLAIT TA VIE AU LYCÉE?
   Ma vie au lycée était tout bêtement ordinaire, je n'étais ni une garce, ni la petite fille gentille. J'avais des notes raisonnables et une petite bande d'amis avec qui je n'ai pas gardé contact. Ma vie était bien banale, je ne passais pas mes weekend dans des soirées, rien de bien intéressant en fait. J'ai fais des conneries, comme tout le monde et puis maintenant, c'est oublié.

      ~ ES-TU HEUREUX PRÉSENTEMENT?
   On peut dire ça comme ça, je n'ai pas à me plaindre disons. Je gagne suffisamment d'argent pour m'entretenir toute seule, je suis nouvellement rentré de Syrie pour continuer mes études d'infirmière, et puis c'est un métier qui me plait bien. Je viens d'obtenir mon diplôme. Pouvoir aider les autres est une chose dont j'ai toujours rêvé.

      ~ OÙ TE VOIS-TU DANS DIX ANS?
   Je n'y ai jamais réellement songé, en fait je vis au jour le jour, je n'aime pas prévoir trop de choses à l'avance, il ne faut pas que ça dépasse les un mois. Je ne me projette jamais puisqu'on ne sait pas de quoi l'avenir sera fait. J'ai vingt trois ans et j'ai déjà perdu un an et demi de ma vie, alors on verra ce que l'avenir me réserve.

PRÉNOM ET/OU PSEUDO: Pauline. ÂGE: vingt et un ans. PAYS: france. PRÉSENCE: 3/7. COMMENT AVEZ-VOUS CONNU LE FORUM? je suis la girouette de service en fait     .  PERSONNAGE INVENTÉ OU SCÉNARIO? inventé. AUTRE CHOSE À AJOUTER? j'essayerais de m'en tenir à Siggy pour une fois.

Chapitre Un.
Siggy partait enfin pour la grande aventure, rester en Irlande pour tenter de devenir infirmière ne la motivait plus. A vingt deux ans, elle allait découvrir la vie, découvrir le monde, le moyen orient afin de s’exercer, de devenir bonne infirmière. Aujourd’hui était un grand jour et la jeune femme se retrouvait à l’aéroport en compagnie de ses collègues de travail. Léo, son supérieur, supervisait le voyage, Cynthia s’occupait des jeunes infirmiers stagiaires dont Siggy faisaient partis, puis on pouvait trouver Lexie, Liam, Ludovic, et enfin Lily fin prêt à partir à l’aventure. Siggy n’avait jamais apprécié l’avion, et à son âge elle avait encore peur, cette appréhension qui disparut assez vite grâce à ses collègues. « N’est pas peur Siggy, on est là ! On ne va pas s’écraser, rassure toi. » Siggy afficha un sourire, sa mine déconcertée la trahissait à chaque fois qu’elle montait dans un avion. « Je me calme. » Se répéta-t-elle à elle-même. Le voyage fût long, très long jusqu’au Liban où ils arrivèrent dans l’après-midi vers seize heures. Ils furent très bien accueillis, des médecins les attendaient patiemment et ils les emmenèrent rapidement dans leur tente, où ils trouvèrent tout ce dont ils avaient besoin pour s'entrainer.

Chapitre Deux.
Un an, cela faisait un an qu’elle n’avait pas vu l’Irlande et elle n’avait pas vu le temps passé. Tout était parfait là-bas, il faisait chaud, il y avait toujours le soleil et également le sourire des enfants à qui elle portait secours. Siggy se sentait bien, elle avait la conscience tranquille, elle faisait des bonnes actions chaque jour. Voyant des gens souffrir un peu plus à chaque fois, voire mourir parfois ce qui rendait sa vie un peu plus compliqué chaque jour, mais elle ne baissait pas les bras, non, elle ne devait pas se montrer faible face à ses personnes qui souffraient beaucoup plus. Malgré que ce soit difficile pour elle, elle résistait. Désormais elle était en Syrie, sauvant de pauvres civils qui n’avaient rien à voir avec la guerre. La Syrie lui avait toujours fait peur,  mais elle ne se laissait pas abattre, elle soignait ces pauvres gens. « Madame aidez moi s’il vous plaît ! Au secours ! » Siggy tourna la tête rapidement et remarqua une femme en détresse, blessée et laissée sous des décombres. « J’arrive, ne bougez surtout pas ! » Elle se leva, laissant derrière elle le matériel qu’elle rangeait et s’approcha, s’accroupissant devant cette pauvre femme. « Je vais soulever ce truc ! Vous sortirez quand je vous le dirais ! » Elle n’hésita pas une seconde pour soulever une épave pour sortir sa future patiente et tandis qu’elle l’aidait, un groupe s’approcha d’elle pour l’attraper et la tirer violemment. Ils lui enfilèrent un sac sur la tête, elle essayait de se débattre mais rien n’y faisait, elle ne pouvait rien faire, sentant plusieurs hommes à ses côtés. Et soudain elle perdit connaissance.

Elle se réveilla quelques heures plus tard, la nuit était tombée et elle pouvait le voir à travers la seule vitre de la pièce où elle se trouvait, une vitre tellement haute qu’elle ne pourrait jamais l’atteindre. Elle regarda autour d’elle, la vue encore troublée par son réveil récent et elle remarqua qu’elle n’était pas seule. Une autre personne se trouvait là, et justement il se trouvait que c’était la femme qu’elle avait voulu sauver quelques heures plus tôt. « Mais… Où suis-je ? Qu’est-ce que je fais là ? » Demanda-t-elle paniquée. « Je… Je suis désolée… » Elle écarquilla les yeux et se redressa, du sang gisait de son ventre, elle était blessée. « De quoi parlez-vous ? Mais où est-ce que je suis, bordel ? » Répéta-t-elle agressivement.  « Vous êtes leur otage… Je suis désolée… » Siggy sentait des fourmillements dans ses doigts, elle souffrait terriblement. « Désolée de quoi ? Qu’est-ce que vous m’avez fait ? » « J’ai fait une mise en scène pour qu’ils vous attrapent… Je suis désolée… » Pourquoi être désolée alors qu’elle n’avait pas l’air de regretter ce qu’elle avait fait ? Elle l’avait attiré dans un piège sans scrupule et désormais elle était blessée, prisonnière d’hommes à qui elle n’avait rien fait. « Ils ont dit qu’il tuerait ma famille si jamais je ne faisais pas cela, je vous en prie pardonnez-moi ! » Siggy soupira longuement, elle exerça une forte pression sur son ventre, le sang avait séché mais elle avait mal à en mourir, elle se sentait terriblement faible. Deux hommes entrèrent dans la pièce lugubre, ils posèrent leurs yeux sur les deux jeunes femmes et attrapèrent violemment le bras de sa codétenue. « Lâchez la, je vous en prie ! » Implora Siggy en parlant fort et sèchement. « Toi ferme-la ! » Elle essaya de se relever mais la douleur reprit et elle resta finalement sur le sol. « S’il vous plaît, apportez-moi de quoi me soigner… Je suis blessée et je suis infirmière, je peux le faire moi-même. » Les deux hommes se regardèrent et ignorèrent ce qu’elle disait, sortant de la pièce avec la seconde femme, la laissant ici.

Quelques minutes plus tard, un des deux hommes revint et lui lança des bandages et des compresses afin qu’elle se soigne. Siggy les attrapa rapidement et il déposa son repas à côté d’elle. Elle jeta un coup d’œil rapide et attrapa le verre d’eau posé sur le plateau où se trouvait un morceau de pain. Un morceau de pain pour vivre, elle n’allait pas aller bien loin mais ne riposta pas, préférant se soigner. Il sortit, la laissant seule une seconde fois et elle trempa une compresse dans l’eau afin de nettoyer le sang sur sa peau. Elle y appliqua un bandage et laissa sa tête partir en arrière. Malgré la souffrance physique, elle avait terriblement peur mais essayait de rester de marbre pour ne pas montrer sa panique. Siggy attrapa son morceau de pain, croqua doucement dedans et recracha immédiatement grimaçant de dégoût. La nourriture était immonde et elle n’avait que cela pour vivre. Elle ne comptait pas se laisser mourir mais là, elle n’avait plus le choix. Elle s’allongea sur le sol froid et posa ses mains sur le côté de sa tête pour essayer de dormir. Elle espérait que ses collègues viendraient la chercher mais elle savait pertinemment que c’était sans espoir. Un peu plus tard, elle se fit réveiller par un homme ressemblant à un terroriste. Elle fût surprise de le voir ici et se redressa doucement pour ne pas se faire mal. « Lève-toi ! » Lui lança-t-il. Elle exécuta son ordre et peina à se lever, tenant à peine debout. Il l’attrapa par le bras et l’attira contre lui, elle se retrouva collé à lui, ne pouvant bouger. « S’il vous plaît… » Supplia-t-elle. Il déposa sa main sur ses fesses, exerçant une pression et elle fondit en larmes ne sachant quoi faire face à cet homme corpulent et musclé, bien plus grand qu’elle. Elle soupira longuement, essuyant ses larmes tant bien que mal, elle se voyait déjà morte mais ce n’était que le début.



Chapitre Trois.
Un an et demi, il s’était passé tant de temps et Siggy n’avait pas revu la lumière du jour depuis sa prise d’otage. Elle était dans un piteux état, bien qu’ils lui donnaient de l’eau pour se laver, elle se sentait sale, ses cheveux avaient poussés jusqu’au bas de son dos mais elle n’était pas fière de les avoir aussi long étant donné qu’il n’était pas propre à souhait. Elle s’était habituée à sa vie complètement minable, ayant perdue une dizaine de kilos depuis cet évènement, elle ne mangeait presque plus, la vie était si difficile ici. Chaque jour elle espérait que quelqu’un vienne la chercher, l’ennui la gagnait à chaque fois, elle voyait la lumière du jour puis le soleil se coucher et c’était tout. Parfois, des hommes lui rendaient visites, touchant son corps meurtri, elle se défendait tant bien que mal et ils abandonnaient rapidement l’idée qu’ils avaient à l’esprit. Elle avait eu la chance de ne pas se faire violer, elle était simplement une prisonnière et pourquoi elle ? Après tout elle n’était que médecin, et pas une fois en un an et demi ils n’avaient eu besoin de ses services. Allongée sur le sol, pensant à sa vie minable elle entendit des bruits, des cris. Des personnes se disputaient, et soudainement la porte de sa cellule s’ouvrit et un homme l’attrapa. « Faut dégager rapid’ment ! L’armée arrive, faut s’barrer ! » Il la tira hors de la salle où elle se retrouva dans un long couloir très sombre, même plus sombre que la pièce dans laquelle elle avait vécu tout ce temps. Elle trainait mais il la tirait de plus en plus fort, il lui faisait terriblement mal au bras, n’avait aucune pitié pour elle. « Lâchez-moi ! » Cria-t-elle. Il se retourna, la regarda et lui donna une violente gifle, sa tête ne fit qu’un tour et elle se mit à pleurer. Elle n’était pas faible, non, loin de là, mais c’en était trop pour elle, elle ne supportait plus cet enfermement, cette douleur. « Y a une otage ! » Entendit-elle crier, voyant deux militaires au fond du couloir où elle se trouvait. Un des deux pointa une arme sur le révolutionnaire qui tenait Siggy et il l’attira contre lui, pointant un couteau sur son cou, l’immobilisant complètement. Siggy paniquait, elle savait qu’elle allait mourir dans la minute mais il y eut un retournement de situation et elle entendit le bruit d’une arme à feu. Soudainement, elle se retrouva avec plein de sang sur le visage, coulant le long de son corps juste ensuite. « Bordel. » Lâche-t-elle. Son kidnappeur tomba à terre, la laissant libre de ses mouvements et elle fondit en larmes. « C’est ok ? Tu t’en occupes Jayd ? » « Ouais c’est bon, allez-y. » Le militaire qui avait tiré sur son ravisseur s’approcha d’elle, il posa ses mains sur les joues de la jeune prisonnière et la fixa, ne quittant pas ses yeux. « Est-ce que ça va ? » « Oui… » Siggy se sentait fébrile, elle n’avait pas les idées claires et craignait un nouvel enlèvement. « Tout va bien se passer… Je vais vous sortir de là. » Elle hocha positivement la tête et il l’emmena loin, loin de cet enclos dans lequel elle avait vécu pendant tout ce temps. « Quel est votre prénom ? » « Siggy. » « Très bien Siggy, vous êtes en sécurité désormais. » La lumière l’éblouissait, elle plissait les yeux, ne supportant pas tant de luminosité d’un seul coup. « Combien de temps que vous êtes ici ? » « Je ne sais plus… Un an, peut être plus. » Jayd écarquilla les yeux et l’emmena voir les médecins militaires, il était complètement choqué par les aveux de Siggy qui semblait si fragile, si désespérée, et elle l’était véritablement. Deux médecins vinrent à elle, ils s’occupèrent d’elle et elle alla prendre une douche, ce qu’elle rêvait depuis un bout de temps. Elle sortit et recroisa Jayd, le militaire qui lui avait porté secours. « Je… Merci… » « C’est mon travail. » Répondit-il sèchement. Elle haussa les épaules et il lui fit un sourire plein de compassion. « Vous vous appelez ? » « Jayden, ou Jayd comme vous préférez. » Son sauveur s’appelait donc Jayden, elle lui devait la vie, et ne l’oublierait jamais… Jamais.

« Laisse tomber, c’est plus à nous de nous en occuper, on en a assez fait tu ne crois pas ? » « Ouais mais je ne veux pas la laisser toute seule comme ça. » Jayden s’approcha de Siggy, qui était assise, face à son assiette, seule. Il s’asseyait en face d’elle et lui fit un sourire. « Vous n’en avez pas marre d’être seule comme ça ? » « Que puis-je y faire ? » Il tourna la tête rapidement, regardant ses collègues qui le fixaient et riaient. « Vous êtes si fragile… Ca me fait mal de vous voir seule ici. » « Je ne veux pas de votre pitié ! » Depuis qu’elle avait été libérée Siggy restait seule, désespérément et elle croyait n’avoir besoin de personne. Ils allaient la ramener aux Etats Unis, à White Oak Station d’ici deux semaines et elle n’avait pas envie de parler à qui que ce soit d’ici là. Elle soupira longuement, peina à avaler sa salive et répliqua : « Vous n’êtes pas obligé de venir me voir à chaque fois… Je me débrouille très bien sans vous. Vous m’avez sauvé O.K., merci, mais ça s’arrête là. » « Très bien ! » Jayden se leva brusquement, Siggy le regarda partir et il rejoignit ses collègues. « Tu sais mec, elle s’en fou de toi ! Tu l’as sauvé et c’tout ! Elle n’a aucune reconnaissance à avoir, c’est ton boulot que t’as fais ! » « Ouais mais elle m’intrigue. » « Tu devrais la laisser tranquille. » La nuit tombait peu à peu et Siggy se rendit dehors où elle pouvait voir des tas de militaires prêt à agir si jamais il se passait quelque chose. Les larmes lui montaient aux yeux, elle avait peur, peur du futur, peur que ses ravisseurs la retrouvent et la tuent. Elle avait beau pensé à tout ça, elle n’arrivait pas à comprendre pourquoi elle avait été choisi, pourquoi elle et pas une autre ? Sa vie avait basculé d’une minute à l’autre et elle devait tout reconstruire rapidement. Elle était lassée, lassée de voir à quel point les gens avaient pitié d’elle et elle se mit à pleurer, laissant couler tout ce qu’elle pouvait tant elle était triste d’avoir raté un an et demi de sa vie. Soudainement, elle entendit du bruit et vit quelqu’un s’approcher d’elle. Elle essuya rapidement ses larmes et tourna le dos à son interlocuteur. Il se posta devant elle. Jayden. Elle émit un soupir de désolation et il posa une de ses mains sur la joue de Siggy pour l’aider à sécher ses larmes. « Ne pleurez pas. » Elle leva la tête vers lui, il était bien plus grand qu’elle et contrairement aux autres, il avait l’air de s’intéresser à ce qu’elle avait vécu, comme s’il voulait l’aider mais personne ne pouvait rien faire dans sa situation. « Vous savez, il ne vous arrivera rien, j’y veillerais au péril de ma propre vie. » « Ne soyez pas si stupide, vous mourriez. » « Et je vous aurais sauvé. » Elle hocha la tête positivement et vint la poser contre le torse du militaire. Il sentait terriblement bon, c’est ce qu’elle remarqua en premier, il sentait la framboise et en inspirant, elle réalisa que ça faisait un bon de temps qu’elle n’avait pas senti quelque chose d’aussi bon. Il serra ses bras autour d’elle, elle se sentait rassuré, il la protégerait quoi qu’il arrive. « Siggy, écoute… Ecoutez. » « Vous pouvez dire « tu » vous savez. » « Oui… Donc, je disais, tu t’en sors très bien, et tu es encore sous le choc, ce que je comprends. Mais tu sais, tu vas t’en remettre… Ca a été terrible, certes, mais je vois que tu es une femme forte ! » « Merci… » Il lui adressa un sourire, elle se recula de son emprise et il lui prit doucement la main. « Je suis là si tu as besoin, tu le sais. » Elle regarda sa main dans celle de Jayden, il s’occupait d’elle comme jamais on ne l’avait fait auparavant et au fil de la conversation, elle se sentait en sécurité, comme imprenable face à ses ravisseurs. On entendit des rires et Jayden lâche rapidement la main de Siggy qui fût surprise par sa réaction. Il se retourna en entendant une voix. « Eh mec, t’es romantique en fait ! » « Fichez le camp ! Foutez-moi la paix bordel ! » Le temps qu’il réponde et Siggy avait déjà disparu, le laissant seul ici, parmi les rires. Il se sentait lié à elle et rien ne pourrait changer tant qu’il n’aurait pas compris la raison de cet attachement soudain.

Chapitre Quatre.
Cela faisait deux semaines que Siggy était au campement avec ses sauveurs, les militaires. Elle s’ennuyait parmi les hommes mais chaque jour chacun leur tour, il venait lui témoigner leur pitié, comme si elle n’en avait pas eu assez. Siggy savait qu’il se passait quelque chose avec Jayden, et même si elle le niait, l’évidence était telle quelle. Chaque jour il venait la voir, prendre de ses nouvelles mais à chaque fois, elle le renvoyait voir ailleurs, et il repartait déçu vers ses collègues. Ce soir là, Siggy se retrouvait seule, une fois de plus et elle se balada dans le campement à la recherche d’une présence. Elle aperçut Jayden au loin et fit demi-tour rapidement, mais il l’avait vu et désormais il courut pour la suivre. Il lui attrapa délicatement le bras ce qui la fit se retourner. Elle se trouvait face à lui et il ne bougeait pas, la lâchant quelques secondes après. « Qu’est-ce que tu fais là ? » « Je t’en pose des questions moi ? » Il leva les yeux au ciel et reporta son regard sur elle. « Arrête de te cacher derrière cette femme qui n’est pas toi, je sais qui tu es réellement ! » « Alors dis moi, je t’écoute ! » Répondit-elle agressivement. « Tu es une femme fragile, ambitieuse, qui n’a pas peur des choses de la vie, mais tu es aussi sous le choc, tu te voiles la face, tu te mens à toi-même pour jouer la dure ! Ce que tu n’es pas d’ailleurs car tu as un grand cœur, tu t’inquiètes toujours pour les autres et tu es aussi une emmerdeuse ! Tu le sais ça ? » Siggy écarquilla les yeux, il avait résumé ce qu’elle était en quelques secondes, il n’avait aucunement tort, comme s’il savait tout de sa vie. « Ah… Bon, et bien toi aussi tu es un emmerdeur, et j’en ai marre que tu me suives partout comme un petit chien ! » Il éclata de rire, c’était totalement nerveux. « Un petit chien ? Je n’y peux rien si on se croise à chaque fois et si tu me fuis lorsque tu me vois. Tu as peur de quoi Siggy ? Bordel, dis-moi ! » Siggy baissait lentement les yeux, ne voulant plus croiser son regard, devant lui elle n’était rien, elle était faible et il le savait, il touchait un point fort. « Je ne te fuis pas. » Répliqua-t-elle doucement, puis elle reprit : « Je n’ai pas peur. » Jayden voulait comprendre, il n’arrivait pas à savoir ce qu’il se passait dans la tête de son interlocutrice, il était perdu face à elle, il ne savait que dire. « Tu veux que je te dise quoi ? Que tu me plais ? Baah ouais, c’est le cas, et j’m’en fou de c’que mes collègues pensent tu sais. » Elle le coupa. « Arrête, s’il te plaît. Tu te fais des films, ce n’est pas réciproque. Ce n’est qu’une illusion, t’as juste pitié de moi Jayd… » Jayden ne ressentait aucune pitié envers Siggy, il était sincère avec elle et depuis le premier jour qu’il l’avait vu, il ne pouvait se préoccuper d’autres choses que d’elle. Son visage se trouvait dans tous ses rêves ces temps-ci, il n’arrivait pas à se passer d’elle, comme une drogue, et il ne désirait pas la voir partir dans deux jours. « Je n’ai jamais eu pitié de toi Siggy. Arrête. » « Alors pourquoi tu me suis comme ça à chaque fois ? Pourquoi tu viens toujours me voir ? Tu devrais m’ignorer, faire comme tes collègues. » « Mais j’peux pas t’ignorer tu comprends ? J’peux pas ! Tu me plais vraiment… Rien que de penser qu’tu vas partir vendredi ça me tue bordel ! » Elle releva la tête, le regardant dans les yeux. Il lui plaisait tout autant mais elle ne pouvait pas tomber amoureuse de lui, non, il était militaire et l’idée de s’attacher et de le perdre lui paraissait totalement impossible. Ses yeux la transperçaient à chaque fois, son sourire lui réchauffait le cœur et pourtant elle perdait tous ses moyens face à lui. « Je… Au revoir Jayden ! » Elle commença à partir, ayant les larmes aux yeux en pensant qu’elle devrait le quitter d’ici peu, il lui avait arraché le cœur sans même ne rien faire. Elle marchait rapidement et soudainement, il lui attrapa le bras la faisant se retourner face à lui et lui déposa un baiser sur les lèvres. Siggy poursuivit le baiser, leurs langues se mélangeaient et il la serrait dans ses bras ce qui la réchauffait totalement. Elle s’écarta et le regarda dans les yeux. « Jayd, je ne peux pas… » Face à lui, elle était fébrile et elle savait qu’aucune histoire ne serait possible entre eux. Ils n’avaient pas les mêmes vies. Les mains de Jayden vinrent se poser sur les hanches de Siggy et il les passa sous son t-shirt, la faisant frissonner. Elle le désirait, véritablement d’ailleurs, mais elle repensait à ce qu’il lui était arrivée et une histoire d’amour n’était pas concevable actuellement. « C’est l’histoire d’une nuit. » Lâche-t-elle désespérément. Elle passa ses mains autour de son cou et il la souleva rapidement de façon à ce que ses lèvres atteignent rapidement les siennes. Ils s’embrassaient passionnément, Siggy ne pensait plus à rien, son attention était sur Jayden qui lui offrait de délicates caresses partant de ses reins, remontant jusqu’à sa nuque et il lui déposait de doux baisers dans son cou. Sa vie semblait beaucoup moins triste désormais, elle se laissait aller dans les bras de son partenaire, en sachant très bien que cette nuit serait la dernière, elle profitait de l’instant présent, évitant de penser au futur. Il l’emmena dans la chambre commune déserte, ils étaient seulement deux, et Jayden allongea Siggy sur son lit afin de se positionner au dessus d’elle. « Tu es sure que c’est ce que tu veux ? » Demanda-t-il délicatement. Elle hocha la tête positivement, se noyant dans les yeux de son partenaire à la recherche d’amour et de réconfort.

Chapitre Cinq.
Vendredi était arrivé au grand désespoir de Jayden qui n’avait pas envie de voir Siggy partir. Il se remémora leur moment intime et soupira longuement avant de s’approcher d’elle pour lui dire au revoir. Il détestait ça, et en la voyant à l’aéroport comme ça, elle savait très bien qu’il n’allait pas la revoir à son plus grand regret. Ses collègues vinrent lui faire une bise rapidement tandis que Jayden restait dans son coin à attendre le moment fatidique où il devrait lui dire adieu. Et ce moment arriva. Il se posta devant elle et baissa les yeux à sa hauteur. « Bon… J’espère qu’on se reverra. » « Ouais. » Lança-t-elle en affichant une mine déconcertée, s’efforçant de sourire malgré la situation. « Je suis certain qu’on se recroisera un de ces jours ! » Il en était persuadé, même si au fond, il savait très bien qu’il n’y avait aucune chance pour que cela se produise. « Sois en pas si sur Jayd. » Un silence glacial s’installa, il ne s’attendait pas à entendre cela de sa part, surtout pas. « Siggy… J’ai envie de te serrer dans mes bras. » « Et tu ne le feras pas, j’le sais… Il y a tous tes collègues qui t’regardent ! » Jayden tourna la tête pour observer ses amis, effectivement ils avaient tous leurs regards portés sur lui, le mettant légèrement mal à l’aise face à Siggy. « On peut s’faire la bise si tu veux. » Plaisanta-t-elle, le sourire jusqu’aux oreilles. Il leva les yeux au ciel, s’approcha d’elle, déposa ses mains sur ses joues et la regarda dans les yeux. « Tu vas me manquer… » Elle se mit à rougir, laissant apparaître des yeux brillants, plein de larmes de détresse. « A moi aussi Jayd… » Elle se devait de partir, là, maintenant et c’est ce qu’elle fit, lui tournant le dos allègrement, le laissant seul, planté en plein milieu de la salle. Elle enregistra rapidement ses bagages et partit enfin pour prendre l’avion.


Chapitre Six.
Cela faisait désormais deux mois qu'elle était rentrée aux États Unis. White Oak Station était une ville plutôt attrayante, plutôt sympa. Ici, personne ne savait ce qu'elle avait vécu et finalement, ça l'arrangeait bien. Les premiers mois avaient été assez difficiles, elle ne trouvait pas vraiment le sommeil mais au fil du temps, elle réapprenait doucement à dormir. Cette ville était accueillante, elle sortait assez souvent pour penser à autre chose, s'octroyant de temps en temps quelques écarts tant avec l'alcool ou autre choses, illicites parfois. La belle Siggy avait bien changé depuis le jour où elle était partie de l'Irlande, son pays natal, elle n'agissait plus comme avant, elle était devenue bien plus détendue, finissant parfois dans un état second à cause de l'alcool et des drogues. Mais à vingt trois ans, cela semblait totalement normal, les personnes qu'elle avait pu rencontrer ici vivaient leur jeunesse comme elle aurait dû le faire et désormais elle parvenait à s'amuser un peu comme une fille de son âge. Même son comportement avait changé, elle restait distante de toutes personnes étrangères, était un peu plus agressive qu'elle ne l'aurait souhaité et les gens qu'elle croisait se méfiait tout de même d'elle et de son mauvais caractère. Elle n'arrivait pas à oublier Jayden mais après deux mois, c'était de l'histoire ancienne, elle savait qu'elle ne le reverrait jamais et tentait même de s'approcher de certains hommes, même si ça restait assez difficile pour elle parce qu'elle n'était à l'abri de rien. La vie à White Oak Station se passait particulièrement bien, et c'était finalement tout ce qui comptait pour elle, elle n'avait même plus peur de l'inconnu, sa vie était redevenue tout à fait normale.