Affalé sur son lit, Sage daigne à garder les yeux ouverts. Il est fatigué, fatigué de ne rien faire disons. Il finit finalement par se lever, rejoignant la cuisine pour se boire un bon verre de lait. Il jette un oeil à sa montre, elle est en retard. Lily est en retard. Un mince sourire se dessine sur ses lèvres alors qu'il va prendre place sur le canapé pour s'allumer une cigarette. Fumeur depuis des années, il s'était mis en tête de réduire cette addiction, toutefois dix ans plus tard, il fume davantage. Alors que quelqu'un frappe à sa porte, le jeune homme peine à se redresser pour rejoindre son entrée. Il faut dire que ses meubles doivent dater de l'antiquité et qu'ils font mal aux fesses. Il ouvre donc la porte, trouvant une jolie femme derrière celle-ci. Il n'écoute pas son explication, mais il se contente de lui rappeler qu'elle n'est pas à l'heure. « Tu es en retard. » Lui-même n'était pas ponctuelle, mais il n'aimait pas les gens en retard. Peut-être qu'il devrait déjà être à l'heure avant d'ouvrir sa bouche. « J'espère que t'as ce qu'il faut. » Dire qu'il avait promis à Robyn d'arrêter, de se reprendre en main. Depuis qu'il a rencontré Lily, il ne cesse de passer chacune des soirées à ses côtés à s'autodétruire. Pas sérieux du tout celui-là. Il retourne donc s'asseoir sur le canapé, lui faisant signe de fermer la porte derrière elle. Il n'aimait pas les gens d'ici, mais le feeling était bien passé avec elle, et puis il arrive toujours à ses fins, donc s'il la veut dans son lit, il l'aura, sans faire d'efforts.

Lily était tout le contraire de Sage, mais pourtant, les deux se comprenaient à merveille. Lui, il est tout ce qu'il y a de plus froid, sournois et manipulateur, alors que la brunette est souriante, joviale, pleine de vie. Néanmoins, son côté bavard ne lui plait pas vraiment, lui qui aime le calme et tout le reste, se retrouvait pris au dépourvu. Elle lui fait un faux espoir, tentant de lui faire croire qu'elle a oublié ce qu'il lui fallait à lui, mais non, elle sort un sachet de soutien-gorge, un large sourire d'enfant sur les lèvres. Heureusement qu'elle l'avait, parce que Sage était prêt à la mettre dehors. Bien sûr, elle ne venait pas uniquement pour se défoncer avec lui, elle venait ici pour profiter pleinement de lui également. « Douterais-tu de moi ? » Lance-il, en soutenant son regard, alors qu'aucun sourire n'apparaît sur son visage. « J'te considère pas comme une simple fille, t'es plus une pote tu vois. » Une pote qu'il aurait certainement envie de baiser, cela dit. Bref, il esquissait un léger sourire, même si sa plaisanterie était plus que nulle. « Sans commentaires. » Oui, c'était vieillot, moche, enfin tout ce que vous voulez, mais Sage ne comptait pas rester éternellement dans cette baraque, qui a chaque mouvement, craquait. « Commençons par ça alors, tu devrais avoir plus de seins. » Si elle sortait un truc comme ça à chaque fois, il n'allait pas se plaindre. Il saisissait alors une cigarette, puis l'herbe qu'elle lui avait filé.

« Penche plutôt pour la première option. » Bien sûr, il la considère comme un coup d'un soir, parce qu'il est parfaitement sûr qu'elle finira dans son lit tôt ou tard. Qu'il soit défoncé ou clean, Lily l'attire toujours autant. Il sait qu'elle n'est pas indifférentes aux avances qu'il lui fait. Il prend donc place sur le canapé afin de rouler son pétard. Il le fait subtilement et divinement bien, preuve que ce n'est pas le premier d'ailleurs. Il le glisse entre ses lèvres avant de l'allumer, se jetant en arrière pour recracher la fumée. « Elle est toujours à Los Angeles et cette bourgade n'est pas un endroit pour elle, ni pour moi. » Il ne s'attend pas une seconde à la voir débarquer, parce qu'il est parfaitement conscient que c'est bien loin d'être la ville tant rêvé. Alors qu'elle s'étouffe, le jeune homme ne lui porte même pas attention, trop dans ses pensées. Ce n'est pas le premier de la journée et encore moins le dernier. Il savoure, il se lèche allègrement les lèvres. « Crève en silence. » Se permet-il de dire alors qu'elle en rit. Il tourne doucement la tête pour la regarder, glissant sa main sur cuisse, délicatement. « Déjà, c'était Los Angeles. » Amabilité bonjour. « C'était pas bien... c'était mortel, tout était si différent. » Il souffle doucement, repensant aux bons souvenirs qu'il avait. « Et toi, pourquoi t'es venue te perdre ici ? »

« Elle est toujours à Los Angeles et cette bourgade n'est pas un endroit pour elle, ni pour moi. » « Cool au moins je n’aurais pas allé me cacher dans le placard à balais ! » Dis-je en ignorant la fin de sa phrase. Je savais qu’il ne rêvait que d’une chose, repartir, mais au fond j’espérai qu’il ne m’abandonne pas à mon triste sort. J’aimais nos soirées, un brin décalé mais c’était kiffant, grisant,… Je me redresse pour m’affaler sur le canapé à côté de lui avant de m’étouffer avec mon joint. « Crève en silence. » Je lui tire la langue « Je fais ce que je veux d’abord et si t’es pas content je reprends mon stock et je vais chercher meilleure compagnie ! » Sa main glissa un instant sur ma cuisse. Ma peau se mit à frémir à son contact. Un sourire aux lèvres, je plongeais mes grands yeux sombres dans les siens. « Déjà, c'était Los Angeles. Ce n'était pas bien... c'était mortel, tout était si différent. » Je ris, il semblait réellement nostalgique, ç’en était touchant. Je viens me caller contre son bras, posant ma tête sur son épaule et finit par soupirer. « Je… un peu comme toi, j’avais besoin de changer d’air ! » Je ferme un instant les yeux, l’effet de la beuh commençait déjà à enivrer mon corps. Je finis mon joint et attaquai direct’ avec un rail de coc’. J’ouvris le petit sachet et éparpiller la poudre sur une surface plate, je séparai celle-ci en deux rails et j’en signais un avant de laisser place à Sage. La poudre me brûlait la narine mais je n’y prêtai pas plus attention que cela, je me sentais planer, un sourire légèrement béat sur les lèvres. « De tout façon, c’est partout pareil. T’as toujours autant de cons ici qu’à Los Angeles. Toujours les mêmes emmerdes, les mêmes merdes, les mêmes histoires… » Mon dieu je faisais dans la déprime ce soir. Je ris encore de moi-même tout en essayant de retirer mon sweat car j’étais sujette à des bouffées de chaleurs. Je le laissais reposer sur le sol, remettant mon débardeur en place pour éviter de dénuder trop vite certaine partie de mon intimité…quoique…