(#) Sujet: De si douces retrouvailles [Aiden J. Kingsbury] Mer 27 Aoû - 12:26
De si douces retrouvailles
« Un sourire peut faire naître une amitié; Un mot peut mettre fin à une chicane; Un regard peut faire naître l’amour; Une personne peut changer une vie... »
J’étais horriblement tendue. Perdue dans mon appartement, en faisant les cent pas pour trouver quelque chose de pas trop laid à me mettre. C’était quoi ça ? Un rencard ? Moi, j’avais un rencard ? Non, Misha. C’était pas un rencard, juste un mec rencontré dans un bus à qui tu as si gentiment demandé s’il pouvait te faire visiter la ville, dans le but de pouvoir coucher avec lui. Non mais, t’es sérieuse là ? Qu’est-ce que j’avais fais ? D’habitude, ça ne se passait jamais comme ça. De toute façon, ce jour là, j’avais fais n’importe quoi. J’avais dû me perdre loin très loin, dans une Galaxy faite de fleurs et de chocolat, où j’avais cru pouvoir peut être tisser un vrai lien avec quelqu’un. Sauf que voilà, ça je ne savais pas faire, et puis il était peut-être marié... Ho puis merde. Respirer, arrêter de se prendre la tête, prendre le premier jean sympa et le t-shirt avec, s’habiller, se maquiller un peu, sourire. Voilà ce qu’il fallait que je fasse. Peut-être que ça allait se passer normalement, qu’on allait pas trop parler, et qu’il allait vouloir m’inviter chez lui, qu’on allait baiser et que ça s’arrêterai là, comme ça avait commencé. Mais je n’y croyais pas du tout. Je ne le connaissais pas, mais j’étais persuadée qu’il n’était pas ce genre d’homme. J’étais arrivée dehors, sans trop savoir comment, parce que je ne contrôlais plus grand chose. J’allais marcher un peu, écouter de la musique et me ressaisir. Se faire des amis n’était peut-être pas si horrible que ça. Et je ne pouvais pas continuer à vivre sans attaches. Le problème, c’est qu’à chaque fois que j’essayais, je prenais la fuite. Et c’était égoïste parce que je faisais souffrir des gens qui tenaient vraiment à moi juste pour éviter de revivre des drames comme j’avais déjà vécu dans le passé. Je ne pouvais pas vivre en fonction de ce qui m’étais arriver, mais c’était plus fort que moi. Je vivais dans une sorte de bouclier invisible, et personne n’arrivait à le faire tomber. Sauf...Aiden. Et même si j’étais affolée de m’ouvrir, je ne pouvais m’empêcher de me dire qu’il y avait une raison à tout ça. Si lui pouvait faire quelque chose pour moi, être un exemple, un ami, ma conscience, ou je ne sais quoi d’autre, alors il fallait essayer. Cette ville était vraiment sympa. Tout me paraissait grand, je n’avais pas cette sensation de suffoquer comme dans d’autres grandes villes. J’inspirais profondément afin de respirer ces odeurs mélangées, de pollution, de nourriture, de parfums, de fleurs... Humm... Je retrouvais enfin mon calme. Mon assurance était partie, donc je me fit à l’idée qu’elle allait se faire porter pâle aujourd’hui. Tant pis. C’était nouveau, excitant, terrifiant, amusant... White Oak était vraiment la ville du nouveau départ. Je me laissais complètement porter par ce qui m’arrivait, en n’ayant aucune prise sur rien. Et c’était presque plaisant. Le cinéma. Mon cœur s’emballait rien qu’à voir ce grand bâtiment. On se calme. De toute façon, il n’était visiblement pas encore arrivé. Et s’il ne venait pas ? Et s’il me posait un lapin ? Une impression étrange m’avait envahie sur cette pensée. Un mélange de soulagment et de déception. Une contradiction féminine. Je me faisais violence pour ne pas me laisser faire par le stress. Puis, j’avais eu une révélation. Encore une, qui n’allait durer que quelques minutes, mais tant pis. Il était gentils, pleins de bonnes intentions, il avait certainement pleins de choses à m’apprendre, je devais me laisser faire. Aiden, tu es un chanceux, m’étais-je dis à ce moment précis ce qui m’avait fait sourire. Un sourire bien moindre comparé à celui qui illumina réellement mon visage quand je l’aperçu au loin. J’avais l’impression de retrouver un vieil ami que je n’avais pas vu depuis trop longtemps. Une vague de soulagement et de bonheur m’avait envahie. J’étais bien, heureuse, et bizarrement, détendue. Il était beau, et il venait pour moi. Adieu conscience, adieu raison. Aujourd’hui je me laisse faire.
Dernière édition par Misha Adams le Mer 27 Aoû - 16:37, édité 1 fois
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(#) Sujet: Re: De si douces retrouvailles [Aiden J. Kingsbury] Mer 27 Aoû - 16:02
« Et si Jacob aime pas mon cadeau ? » avait demandé le petit Connor du haut de ses quatre ans alors que son papa lui enfilait rapidement ses baskets avant de partir pour l’anniversaire de son grand copain d’école. Cette réflexion le fit sourire, si jeune et déjà préoccupé par ce que les autres pouvaient penser de lui, il irait loin ce gamin… Mais bon, en tant que géniteur, il n’était probablement pas des plus objectifs. Une chose était sûre, en revanche, il était définitivement en retard et devait se dépêcher s’il ne voulait pas faire attendre Misha trop longtemps. Il attrapa rapidement ses clés, fit sortir son petit garçon dans le couloir en lui demandant d’attendre avant de prendre les escaliers et ferma la porte derrière lui non sans vérifier une énième fois qu’il avait bien son portefeuille avec de l’argent dedans. Ils dévalèrent ensemble les marches, et Aiden le plaça sur ses épaules pour aller plus vite. Heureusement, l’appartement dans lequel il se rendait n’était qu’à quelques blocs de là, ce qui était très pratique lorsque la cantine était fermée puisqu’il lui arrivait souvent de demander à la mère de Jacob de garder son fils en même temps que le sien. Ils arrivèrent donc à bon port en un instant et Connor eut tout juste la présence d’esprit de déposer un bisou sur la joue de son père avant de courir à l’intérieur de l’appartement, cadeau à la main pour voir tous ses copains. Son hôte pour l’après-midi dévisagea Aiden avec le même regard compatissant dont elle le gratifiait systématiquement du genre « pauvre père célibataire » et il abrégea rapidement leur conversation.
Après avoir réussi à s’extirper de ses griffes, il prit la direction du cinéma en accélérant le pas. Il y avait pensé pendant tout le reste de la semaine, ce rendez-vous lui offrait enfin une chance de se lier avec quelqu’un, d’avoir une véritable alliée et une amie dans cette ville où il ne connaissait pas tant de monde que ça. Bien sûr, il avait déjà Elias sur qui il pouvait compter, mais c’était surtout pour se changer les idées, pas vraiment pour discuter. Misha, en revanche, semblait être une femme douce et à l’écoute, le genre de personne sur qui on pouvait compter. Et puis, il avait eu l’impression de terminer leur dernière conversation un peu à l’arrache, il devait descendre du bus et n’avait pas franchement eu le temps de lui reparler. L’idée de cet après-midi passé en sa compagnie lui faisait donc d’autant plus plaisir. Il l’aperçut de loin, debout devant le cinéma et se demanda s’il ne l’avait pas fait trop longtemps attendre. Lorsqu’il s’approcha d’elle, il remarqua tout de suite que sa tenue la mettait en valeur, elle était décidément magnifique, mais il réussit à en faire abstraction et la serra brièvement dans ses bras en guise de bonjour, vieux réflexe américain dont il n’arrivait pas à se défaire au fil des années. Tout le monde aux Etats-Unis disait bonjour de cette façon et il trouvait ça bien mieux que les bises sur les joues et bien plus chaleureux. « Comment vas-tu ? » Demanda-t-il en reculant de deux pas. « Tu commences à t’habituer à ton environnement ? » Il espérait que ce serait le cas, mais aussi qu’elle demeurait encore assez perdue pour qu’elle ait besoin de ses services, c’était stupide, mais il n’arrivait pas à se défaire de cette idée. En attendant, ils avaient un après-midi entier à passer ensemble, et il comptait bien en profiter pour en apprendre un peu plus sur elle. « Tu sais par quoi tu veux commencer ? Je suppose que tu as eu le temps de faire un petit tour depuis notre rencontre. Ça te plait toujours autant ? » Il savait qu’il ne fallait pas commencer par l’abrutir de questions mais c’était plus fort que lui, et dire qu’il n’avait pas eu le temps de prendre son numéro dans le bus, il aurait eu l’air bien bête si elle n’était pas venue.
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(#) Sujet: Re: De si douces retrouvailles [Aiden J. Kingsbury] Mer 27 Aoû - 19:00
De si douces retrouvailles
« Un sourire peut faire naître une amitié; Un mot peut mettre fin à une chicane; Un regard peut faire naître l’amour; Une personne peut changer une vie... »
D'ordinaire distante avec les gens, sauf pour les connaissances d'une nuit, j'avais été surprise de sa manière de me dire bonjour. Quand je m'étais retrouvée dans ses bras, une vague de bien être m'avait envahie, et mon intention de me laisser un peu aller n'avait été que confirmée. C'était dingue, mais il avait quelque chose d'apaisant qui fonctionnait vraiment sur moi. Et de me retrouver là, à humer son odeur d'aussi prêt m'avait détendue. Il s'était reculé en me demandant si j'allais bien, et je ne sais pas si mon esprit me jouait des tours, mais j'avais l'impression qu'il m'inspectais. Comme s'il voulait s'assurer que rien n'avait changé depuis la dernière fois.
- Ça va plutôt bien, et toi ? Depuis que je suis arrivée j'ai eu l'occasion d'aller dans un bar assez sympa. On aura peut-être l'occasion d'y aller toi et moi ? A moins que... enfin.. Je me doute que ça ne doit pas être facile avec Connor...
Ça alors... Premièrement je me remettais à lui demander qu'on se revoit, alors que notre après midi n'avait même pas commencée, et en plus de ça, je me rappelais le nom de son fils. J'avais pourtant eu l'impression de ne rien comprendre à la conversation qu'on avait eu dans le bus, mais je m'étais visiblement trompée.
- Sinon, oui je m'y habitue, c'est vraiment sympa ici. Oui... Je te l'ai déjà dis ça. Heu... mais à part le bar, je ne suis pas aller autre part en fait. Je m'occupe de mon chez moi pour le moment tu vois... Les cartons, les meubles... J'ai pas fini...
Il me regardait intensément, et il me souriait. Il n'avait pas l'air de se moquer de moi. Je me sentais plus tranquille à présent, mais j'étais de retour sur ma Galaxy faite de fleurs et de chocolat. J'étais ridiculement douce, et j'avais sorti mes yeux de biche... Qu'est-ce qui me rendait comme ça ? Son calme peut-être. Il avait l'air maître de la situation. Et ça, c'était ultra excitant. Il soutenait mon regard, n'avait pas peur d'en faire trop, il avait de l'assurance. Ce qui me manquait terriblement à chaque fois que je me retrouvais devant lui. Je pensais «à chaque fois» alors que je ne le voyais que pour la deuxième fois. Par quoi est-ce que je voulais commencer ? Boire une bière m'aurais fais du bien, mais je n'avais pas envie de passer pour une alcoolique...Et puis il était censé me faire visiter la ville, pas les bars. Quoi que fallait le dire, boire un coup en terrasse par ce temps devait franchement être super agréable.
- Je ne sais pas, tu connais mieux la ville que moi. Pour être honnête, j'ai bien envie de boire une bière, parce que... j'adore boire une bière par ce temps. Si tu n’y vois pas d’inconvénient évidemment. Heu... Je ne bois pas tout le temps comme ça, je te rassure.
Je savais que je n’avais pas besoin de me justifier, mais je le faisais quand même. Il fallait que j’arrête d’essayer d’être maître de moi-même, face à ce mec, c’était peine perdu.
- Je ne me suis pas trop promenée non. Je t’attendais...
Encore une tentative désespérée de drague ridicule. Allez tant pis. J’avais cas me dire que c’était amicale, terme que je ne connaissais pas bien. Après tout, je ne savais pas exactement comment les relations normales entre hommes et femmes fonctionnaient, alors... J'avais de bonnes excuses. Il ne pouvait pas le savoir, mais j'allais certainement devoir lui expliquer un peu plus tard dans la journée. Je lui adressai un sourire franc et soutint enfin son regard.
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(#) Sujet: Re: De si douces retrouvailles [Aiden J. Kingsbury] Jeu 28 Aoû - 9:55
La jeune femme avait encore l’air un peu mal-à-l’aise, un peu comme lors de leur dernier trajet en bus et Aiden ne devait pas l’aider à la détailler des pieds à la tête mais c’était plus fort que lui, il ne l’avait vu qu’une seule fois et il tenait à retenir comment elle était. Et puis, il avait toujours eu l’impression qu’on en apprenait toujours beaucoup sur les gens en regardant leur façon de s’habiller et de se tenir. Evidemment, il n’était pas psychologue et n’avait pas la moindre envie de passer pour tel, mais il aimait se montrer observateur lorsqu’il en avait la possibilité. « Pas mal écoute, ça me fait plaisir de te revoir. » Répondit-il avec sincérité, il n’avait aucune raison de lui mentir ou de lui dissimuler quoi que ce soit, et puis, il aimait l’honnêteté et vu la relation un peu étrange faite de tabous et de non-dits qu’il entretenait avec Sky, depuis quelques temps, il avait l’impression que dire directement ce qu’il pensait lui éviterait d’avoir à revivre ça. « Carrément ! J’en serais ravi et si je peux continuer à te faire découvrir ton nouvel environnement, c’est encore mieux. Ne t’inquiètes pas pour Connor, j’ai trouvé une super baby-sitter en arrivant ici et ça fait longtemps que je ne suis pas sorti. » Le fait qu’elle ait retenu le prénom de son fils ne lui avait pas échappé et il en était très heureux, mais il ne voulait pas parler uniquement de son petit garçon avec Misha, c’était le meilleur moyen de passer pour le papa enfermé dans son rôle et il voulait qu’elle le considère comme un homme, avant tout. « Si jamais tu as besoin d’aide pour ton déménagement, n’hésite surtout pas, je pourrais toujours te filer un coup de main. » Il ne voulait pas se montrer intrusif mais ils avaient franchi une étape maintenant et c’était le genre de chose qu’un ami pouvait faire pour quelqu’un et vu qu’elle ne connaissait personne ici, il était le mieux placé pour lui apporter son aide.
Mais pour le moment, ils avaient déjà une sortie à faire et Aiden se rendait compte qu’avant même d’avoir terminé cette journée, ils venaient quasiment de prévoir deux autres occasions de se revoir. Ce n’était pas pour lui déplaire, bien sûr, mais il n’avait pas beaucoup l’habitude de sortir, il avait une famille dont il devait s’occuper et son statut de père célibataire l’obligeait à rester assez soft dans son rythme de sorties, un enfant n’était pas un simple objet qu’on pouvait poser dans un coin lorsqu’on n’avait pas le temps de s’en occuper et il ne voulait pas agir comme ça avec Connor, il venait à peine de le retrouver et il était la personne la plus importante dans sa vie. « Pas de souci pour une bière, il y a un bar pas loin, le patron est sympa. » Lui expliqua-t-il en prenant la rue à gauche du cinéma, ils n’avaient que quelques mètres à parcourir et Aiden fut heureux de ne pas être face à elle lorsqu’il l’entendit avouer qu’elle l’avait attendu. Le sourire qui s’étala alors sur son visage ne laissait pas place au doute, il était content d’être celui qui lui permettrait de s’intégrer à l’ambiance de la ville et lui ferait découvrir tout ce qu’elle ne connaissait pas. « Je n’ai donc pas le droit de te décevoir. » Conclut-il, sans pour autant ressentir une quelconque pression. Il était plutôt content de montrer tout ce qu’il avait connu depuis qu’il était à White Oak et ne comptait pas se tourner les pouces en attendant que l’après-midi se passe, l’idée de la bière était excellente mais il voulait aussi prendre le temps de l’emmener faire le tour du centre-ville et lui montrer les bons plans qu’on pouvait y trouver. Mais déjà, ils étaient arrivés au bar et prirent place en terrasse, non sans avoir salué le patron qu’Aiden connaissait bien. Il lui présenta Misha comme étant son amie, sans trop se préoccuper de ce que pourrait en penser la jeune femme et ils se retrouvèrent en moins de temps qu’il ne fallait pour le dire confortablement installés avec deux bières posées sur la table. Le jeune homme savait que c’était le bon moment pour continuer son interrogatoire mais ne savait pas trop par où commencer. « Tu emménages seule ? » Demanda-t-il finalement sans la moindre arrière pensé, ne se doutant pas que sa question pourrait être mal interprétée par la jeune femme, il était peut-être un peu trop innocent par moments.
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(#) Sujet: Re: De si douces retrouvailles [Aiden J. Kingsbury] Jeu 28 Aoû - 17:12
De si douces retrouvailles
« Un sourire peut faire naître une amitié; Un mot peut mettre fin à une chicane; Un regard peut faire naître l’amour; Une personne peut changer une vie... »
J'étais soulagée pour deux raisons : Premièrement, il n'avait pas tiqué pour la bière et ça m'arrangeais beaucoup, parce qu'outre le temps qui s'y prêtait, ça allait surtout me détendre. Et deuxièmement, ma tentative de drague ridicule avait visiblement eu son petit effet, car un large sourire avait éclairé son visage. . Je n'avais aucune idée d'où j'allais ni comment j'y allais, mais ce dont j'étais certaine, c'était que j'avais à côté de moi un homme qui pouvait changer ma façon de voir le monde peu importe la nature de la relation qu'on aurait dans le temps, même si l’idée de l'avoir dans mon lit restait bien ancrée dans mon esprit. Il avait toujours une attitude, une phrase, un mot qui me faisais sourire. Ce mélange d'assurance certaine et de maladresse masculine me faisais littéralement fondre, et fallait avouer que jamais un homme m'avait fait cet effet là. Peut-être était-ce White Oak qui me faisait tourner la tête et devenir déjà une toute autre personne. J'en doutais. Ma frayeur était bien là, en sourdine, certes, mais bien présente. C'est juste que contrairement à notre première rencontre dans ce bus, j'avais décidé de ne pas me laisser faire par elle, et de prendre doucement la situation en mains, même si avec lui, je n'étais jamais totalement maître de moi même. Comme si à chaque fois que j'avais une idée précise de ce que je voulais, il retournait complètement la situation. Nous étions assis en terrasse, et il ne m'avait pas menti, ce bar avait l'air sympa. J'avais pris ma bière et l'avait levée en direction d'Aiden en lui souriant.
- A notre rencontre dans un bus...
Et j'avais bu une grande gorgée de cette boisson fraîche et gazeuse. Putain ce que ça faisait du bien. Je ne savais pas pourquoi il m'avait demandé si j'emménageais seule. Est-ce qu'il demandait ça simplement pour lancer la conversation ? Ou bien par curiosité ? Ou parce que ça avait une réelle importance ? J'espérais qu'il n'attendait pas trop de moi, parce que j'étais loin d'être prête à vivre une véritable relation avec un homme, mais fallait avouer que j'étais tout de même assez flattée par cette perspective.
- Oui... J'emménage seule. White Oak est un nouveau départ, et j'avais besoin de le prendre seule. Et toi... Tu as un fils alors... Tu es marié ?
J'avais lancé ça comme ça, sans réfléchir, et je m'en voulais déjà. Et si j'avais mis les pieds dans le plat ? Peut-être que ce n'était pas du tout le genre de questions qu'on posait à un mec qu'on venait de rencontrer.
- Je ne veux pas du tout être indiscrète ou quoi que ce soit tu sais ? Donc... Si t'as pas envie de me répondre je comprend. Au pire, je vais t’assommer de pleins d'autres questions pour que tu oublie celle-ci. Tu as quel âge ? Pourquoi tu reprend des études ? C'est quoi ton style de film ? Elle est bonne cette bière non ?
Qu'est-ce que j'étais naze... J'avais pris ma bière et bu une nouvelle grande gorgée. Peut-être que me noyer dans l'alcool allait m'aider à oublier cette question stupide... Quand je l'avais rencontré dans ce bus, j'étais terrorisée à l'idée qu'il rentre dans ma vie, et aujourd'hui, j'étais terrorisée à l'idée qu'il en sorte. Au premier coup d’œil, il n'avait pas l'air de m'en vouloir plus que ça, mais plutôt un brin moqueur et un peu perplexe.
- Avant que tu réponde à toutes ces questions... Si tu y répond... Il faut que je te dise que je n'ai vraiment pas l'habitude de faire ce qu'on est en train de faire. Alors si parfois je te paraît bizarre, c'est normal. Et si tu veux qu'on boive notre bière cul-sec et qu'on aille tout de suite visiter la ville parce que tu n'as plus envie de me parler, je comprend aussi.
Mais qu'est-ce que je faisais encore ? Moi qui d'habitude avais du mal à parler, j'étais en train de monopoliser la conversation, pour dire des conneries plus grosses que moi.
Je priais de toutes mes forces pour ne pas qu'il s'enfuie en voyant qu'il avait à faire à une nana complètement paumée qui n'avait pas les codes nécessaires pour parler aux gens, même si je faisais de mon mieux pour ne pas paraître complètement à côté de la plaque. .
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(#) Sujet: Re: De si douces retrouvailles [Aiden J. Kingsbury] Sam 30 Aoû - 19:32
Lorsque Misha trinqua, le jeune homme ne put retenir un sourire, amusé par l’étrange situation qu’il avait provoqué en adressant la parole à cette jeune femme dans le bus. Il n’avait pas imaginé se retrouver ici après une telle rencontre et avec une aussi grande envie de découvrir la personne qui lui faisait face, mais pourtant c’était le cas à présent. Son interlocutrice semblait particulièrement attachante et il se sentait glisser doucement alors qu’il était du genre réfléchi et très rationnel, il ne faisait plus attention à ce qu’il disait et à ce qu’il faisait, tout devenait fluide et non contrôlé, ce qui, en temps normal, l’aurait probablement déstabilisé mais qui semblait parfaitement naturel dans une telle situation. « Non, j’élève mon fils tout seul. » Répondit Aiden en restant un peu évasif, de peur de lui donner envie de fuir s’il rentrait dans les détails. « Tu as beaucoup de courage de prendre ce nouveau départ par tes propres moyens, tu as l’air très jeune… » Il n’avait aucune envie d’être indiscret mais il était vrai que Misha n’avait pas l’air d’avoir plus de vingt-cinq ans, c’était un peu tôt pour prendre son envol, non pas qu’il était impensable d’avoir une certaine autonomie à cet âge-là, bien au contraire, mais avoir des proches à proximité sur lesquels compter semblaient être encore primordial. « Si je puis me permettre, ça n’est pas trop dur d’être loin de tes proches ? Je veux dire, il n’y a personne pour t’aider ici, n’est-ce pas ? » Il était intéressant de savoir quel était l’état d’esprit de la jeune femme vis-à-vis de ce déménagement, il avait vraiment envie d’en savoir plus sur elle.
Visiblement, il n’était pas le seul à faire preuve de curiosité puisque Misha posait déjà nettement plus de questions que lors de leur dernière rencontre dans le bus ce qui n’était pas pour lui déplaire. Il n’avait pas franchement de tabous et malgré l’adolescence un peu difficile qu’il avait vécu, et ne croyait pas franchement qu’il allait devoir dissimuler la moindre information à la jeune femme. Il n’avait pas honte de son passé, il était même plutôt fier d’avoir réussi à rebondir à s’en sortir. « En fait, j’ai toujours voulu faire des études, mais je n’en ai jamais eu les moyens, j’ai été engagé dans l’armée pendant pas mal de temps et je suis parti en Europe pour trouver des petits boulots avant de réussir à retrouver un emploi stable et un salaire assez élevé pour pouvoir prendre des cours du soir. Je pense que Connor m’a donné aussi une plus grande motivation, je voulais qu’il ne manque de rien. » Aiden avait été totalement sincère, mais avait raconté une partie de son histoire sur le ton de la conversation, comme si ça n’avait pas vraiment d’importance. Il préférait qu’on prenne ce récit comme quelque chose de banal, et en retour, il espérait en savoir plus sur la jeune femme. « Et toi ? Pourquoi avoir choisir la profession de serveuse ? Tu aimes vivre la nuit ? » Beaucoup de serveurs fréquentaient le monde de la nuit et considérant l’âge probable de Misha, il n’aurait pas été étonnant que son choix soit motivé par ce genre de choses. « Tu sais, tes questions ne me dérangent pas du tout, je n’ai rien à cacher. Et si tu veux vraiment tout savoir, j’ai vingt-huit ans, je n’ai pas franchement de film préféré, je ne suis pas forcément fan de la bière à l’origine, mais lorsque je suis en bonne compagnie, je la trouve meilleure, par conséquent, celle-ci est excellente. » Le jeune homme se détendait et devenait plus avenant avec Misha, il n’avait pas franchement d’arrière-pensée en prononçant ces paroles, si ce n’était l’envie de la mettre à l’aise et de faire de cette rencontre une potentielle amitié.
La jeune femme avait eu l’air perdue en débitant ses questions comme si tout ce qu’elle faisait était incroyablement déplacée et Aiden tenait absolument à rectifier immédiatement la situation, elle se posait trop de questions et semblait craindre en permanence d’être à côté de la plaque. Elle n’avait vraiment pas à se poser ce style de question avec lui, le jeune papa aimait la simplicité et celle de la jeune femme le faisait fondre sans même qu’il s’en rende compte. Il trouvait génial d’avoir enfin en face de lui une femme qui ne respirait pas l’hypocrisie, qui rougissait, montrait ses émotions et semblait parfois déstabilisée, elle était une bouffée d’air frais qu’il n’avait pas envie de laisser partir. « Ne t’inquiètes surtout pas, je suis loin d’avoir envie de partir, bien au contraire. N’aies pas peur de me poser des questions, ça ne me dérange pas du tout d’y répondre, en plus ça m’autorise à t’en poser en retour, c’est bénéfique pour moi. » Il plaisantait, mais à moitié seulement, il était de nature curieux et n’avait pas envie d’en apprendre toujours plus, d’ailleurs, la jeune femme venait de lui tendre une perche qu’il allait saisir au vol, sans la moindre gêne. « Qu’est-ce que tu veux dire par-là ? Pourquoi tu n’as pas l’habitude de faire ce qu’on est en train de faire ? » Demanda-t-il en reprenant ses propres mots. « Je ne te trouve pas bizarre, tu es plutôt touchante. » Autant être honnête puisqu’elle venait de l’être et cet aveux semblait être difficile pour elle. Restait à savoir si elle réussirait à reprendre le dessus avec le temps.
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(#) Sujet: Re: De si douces retrouvailles [Aiden J. Kingsbury] Lun 15 Sep - 15:30
De si douces retrouvailles
« Un sourire peut faire naître une amitié; Un mot peut mettre fin à une chicane; Un regard peut faire naître l’amour; Une personne peut changer une vie... »
Cet homme était réellement étonnant. Il intéressait à moi comme jamais personne ne l’avait fait. Et il répondait à mes questions de façon totalement naturelle, ce qui fit tomber la pression que je m'était mise. Il était seul alors... Cette tension étrange était réapparut. Et l'air semblait se charger d'électricité... Enfin... C'est ce que moi je ressentais, parce qu'il n'avait pas l'air plus perturbé que ça. On y était. Les questions qui gênes, les sujets qui fâchent... Etape obligatoire pour commencer une relation avec quelqu'un, quelque soit la nature de cette relation. Mais je me devais d'y répondre, après cette question terriblement indiscrète que je lui avais posé.
- Si... c'est difficile de partir. Et oui, je suis effectivement toute seule dans cette nouvelle ville.
Je triturais mes doigts nerveusement, et ravalais une boule qui s'était formée dans ma gorge. J'étais un peu partie comme une voleuse, et j'avais laissé tout le monde en plan. Evidemment, ma mère savait où j'étais, mais la connaissant, elle ne viendrait pas me voir bien souvent, et ça m'arrangeait. Pas un nouveau drame dans ma vie. Si seulement cet homme en face de moi savait à quel point je transgressais mes principes en étant avec lui... Il comprendrait certainement plus de choses sur mon comportement. Je pourrais m'enfuir, mais je n'en n'avais pas envie. D'une certaine manière, il m'attirait. J'avais envie de le connaître et de faire parti de sa vie. De savoir que ce bel homme s'était engagé dans l'Armée m'avais rendu toute chose. Le fantasme des uniformes... Au secours, je divague. Il fallait que je revienne sur terre maintenant, sinon je n'allais rien écouter de son récit. Il avait l'air courageux, motivé, admirable. Admirable, c'était le mot exacte. Une sorte de papa héro, prêt à tout pour son petit garçon. Je tombais littéralement sur le cul en écoutant son petit bout d'histoire.
- J'ai pas vraiment fais d'études. Je suis allée jusqu'au Bac, que j'ai eu, puis j'ai tout arrêté. Je ne pouvais plus. Alors... comme je ne supporte pas rester à rien faire, il fallait que je bouge. Et être serveuse c'est bien. On court partout, on peut draguer, se faire draguer, faire la fête après le service... J'aime ça surtout parce que quand on est dans le service, on ne peut pas penser à autre chose que se qu'on fait.
Je commençais à vraiment me détendre. Et à me faire à l'idée de parler un peu de moi. Avec lui, je me sentais bien. Presque à l'aise. Lui aussi avait l'air détendu, toujours son beau sourire aux lèvres. Puis arriva la question qui devait arriver. Je m'en voulais de lui avoir tendu cette perche, et m'efforçai de réfléchir très vite à ce que j'allais répondre. Il fallait que je satisfasse sa curiosité sans pour autant rentrer dans les détails. C'était impossible. Si je commençais à en parler, nous allions nous attarder sur le sujet. Où peut-être pas.
- Je ne m'attache pas aux gens que je rencontre. J'évite de passer du temps avec eux. Je ne parle pas de moi, jamais, parce que ça me fait peur. Et je ne sais pas pourquoi je fais ça avec toi. C'est la première fois que j'en dis autant sur moi en si peu de temps, alors... Je n'ai pas trop envie de m'attarder tout de suite sur le sujet. Ça ne se voit peut-être pas, mais je fais un énorme pas en avant là, tout de suite.
Je lui adressais un sourire timide, et le regardais, pleine d'espoirs qu'il ne s'en aille pas en se disant que j'étais trop bizarre.
- On va la visiter cette ville ?
J'avais descendu mon verre cul sec après avoir fais toutes ces révélations sur moi, et je me sentais vide. Presque comme déchargée d'un poids, ou au moins d'une toute petite partie, et j’avais vraiment besoin de marcher à côté de lui, de ne plus avoir à soutenir son regard si intense...
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(#) Sujet: Re: De si douces retrouvailles [Aiden J. Kingsbury] Jeu 18 Sep - 19:57
Ce n’était pas faute d’essayer mais Aiden avait du mal à vraiment cerner qui était Misha. Non pas qu’elle se comporte comme une jeune fille mystérieuse et discrète depuis leur première rencontre, elle était même tout le contraire, souriante, enthousiaste, assez bavarde pour ne pas qu’il s’ennuie sans pour autant l’être trop. Cependant, il y avait quand même certains détails qu’il ne parvenait pas tout à fait à analyser. La solitude dans laquelle elle avait souhaité se plonger sans qu’il puisse véritablement en comprendre la raison, ses réponses un peu vague sur le sujet qui laissait entrevoir une expérience douloureuse malgré un air enjoué toujours très présent chez la jeune fille. Qui plus était, Aiden tentait de ne pas trop la fixer du regard, ça ne la mettrait pas du tout à l’aise et il ne voulait pas passer pour un psychopathe. « Je vois, tu es courageuse alors, c’est une qualité qui doit t’être utile dans la vie de tous les jours. » Seule dans une nouvelle ville à vingt-deux ou vingt-quatre ans, ça lui paraissait un peu surréaliste. C’était l’âge où on se reposait encore un peu sur sa famille, ses amis, où on commençait peut-être une vie de couple, un nouveau travaille, où on finissait ses études. Il avait du mal à imaginer qu’elle puisse vivre seule ce moment charnière. Bien sûr, elle semblait être quelqu’un de posé, avec une orientation professionnelle qui lui plaisait et donc certainement assez de sous pour s’en sortir seule sans trop de difficultés. Mais quand même, lui aussi s’assumait seul à cet âge-là, sauf qu’il n’était pas non plus coupé du reste du monde et à bien y réfléchir, il ne savait pas comment il s’en serait sorti sans les épaules sur lesquelles il avait eu parfois le besoin de s’appuyer. « J’aime beaucoup la description que tu fais de ton métier. » Plaisanta-t-il en l’entendant parler de son côté dragueur. Il en était persuadé, la jeune femme devait faire des ravages, elle était vraiment sublime, pas étonnant qu’elle aime son métier si le succès rencontré était bien celui qu’il imaginait. « Si tu aimes ce que tu fais, c’est le principal. On a pas toujours besoin de faire des études ou des formations pour trouver un domaine qui nous plait et s’y sentir à l’aise. » Il était convaincu par ses propos, ne comprenant pas le jugement hâtif de certaines personnes concernant le niveau d’étude de leurs interlocuteurs. Tout le monde n’avait pas besoin d’être allé à l’école pendant vingt-huit ans pour s’épanouir dans la vie. « Tu as voyagé un peu ? » Elle disait avoir eu envie de bouger et il ne voyait pas comment répondre à ce besoin sans partir à la découverte du monde, en ayant traversé l’Europe et adoré cette expérience, il aimait beaucoup entendre parler des expériences d’autres personnes également.
La conversation prit une tournure relativement inattendue. Il avait simplement posé une question qu’il jugeait relativement banale, répondant à ce qu’elle venait d’admettre, sans penser que ça pourrait la déstabiliser à ce point. Et pourtant, il voyait bien que Misha avait hésité à prendre la parole, considérant certainement qu’il n’était pas la personne la mieux placée à qui se confier. Aiden ne s’en vexait pas, ils se connaissaient depuis quelques jours à peine et en était seulement à leur deuxième rencontre, rien ne l’obligeait à se confier à lui, bien au contraire et il ne voulait pas la forcer à parler de sujets qu’elle aurait préféré ne pas aborder. Mais il devait bien reconnaitre que les paroles de la jeune femme le laissèrent sur sa faim. Elle venait juste de commencer à se dévoiler un peu et ça devait déjà s’arrêter. Dommage. D’un autre côté, il n’en avait pas non plus beaucoup dit sur lui, sans doute par pudeur mais aussi par crainte qu’elle le trouve bizarre. Dans ce genre de relation, c’était un peu donnant, donnant et Misha avait l’air d’être le genre de fille qui peinait à parler d’elle et de sa vie, alors il ne pouvait sûrement pas lui demander de faire un pas en avant supplémentaire dès aujourd’hui. Ils avaient beaucoup de temps pour ça. « Je suis très flatté. » Se contenta-t-il de dire en terminant sa bière dont il avait pris quelques gorgées tout au long de leur conversation. Et il ne mentait pas en prononçant ces quelques mots. Il trouvait étonnant que Misha ait choisi de lui ouvrir son cœur de cette manière alors qu’ils se connaissaient à peine mais il était plus que ravi qu’elle l’ait fait. Bien sûr, il se demandait ce que la jeune femme avait pu vivre pour être aussi méfiante rationnellement parlant. Il se doutait qu’elle avait sûrement souffert pour voir les choses de cette façon et c’est pour cette raison qu’il n’insista pas, se levant à sa suite lorsqu’elle lui proposa de partir découvrir la ville. Il était grand temps de jouer les guides touristiques et si ça pouvait détendre la jeune fille, il n’était absolument pas contre. « Tout à fait. » Répondit-il avec beaucoup d’enthousiasme. « Je suis certain que tu connais déjà un peu le centre-ville. Tu as vu le cinéma, il n’est pas immense mais les films à l’affiche bougent régulièrement et les salles sont vraiment sympa, sinon il y a une boite de nuit dans le coin, il est un peu tôt pour ça, mais au moins tu sauras où elle se trouve et le centre commercial est immense. » Tout en parlant, le jeune homme avait repris la direction du centre pour pouvoir lui montrer tous les endroits utiles de la ville. Certes, il n’était pas le meilleur guide qu’elle pourrait trouver, mais il faisait des efforts pour être capable de lui montrer tout ça sans avoir l’air totalement perdu. Etre en présence d’une aussi jolie femme un peu perdue n’était pas donné à tout le monde et il ne savait pas trop pourquoi, mais il avait envie de l’aider et de lui permettre de faire sa place dans cette ville qui vivait à deux cent à l’heure.
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(#) Sujet: Re: De si douces retrouvailles [Aiden J. Kingsbury]