« Duel : formalité préliminaire à la réconciliation de deux ennemis. »

L a musique distrait mes plus folles ardeurs et je sombre dans une mélancolie plaisante à l'entente des notes qui se bousculent à travers nos doigts expérimentés. Chacun joue avec un plaisir mélodieux et chaque son que je produis est une drogue appréciable entre mille. Celle qui me divertie le plus après les merdes que je prends à longueur de temps. Défoncée à mon habitude, pour une fois, mes yeux sont vifs et d'un éclat presque irréel. Illuminée par une aura presque divine si seulement dieu ne m'avait pas lâché entre temps, dans les méandres de mes dysfonctionnements comportementaux. Sourire malicieux affiché sur un visage des plus angéliques, mes paupières se ferment instantanément au son de la dernière note échangée avec mes autres camarades de jeu temporaire. Comment en suis-je arrivée là ? Qu'importe, tout ce que je sais, c'est que la seule activité dans les dizaines que j'expérimente qui ait du sens et qui soit légale. Alors je prends un plaisir incroyable à déjouer les mauvaises langues et autres fantasmagoriques cruautés qu'on échange sur mon passage. Oui, elle est bine New Yorkaise et le pire c'est qu'elle suinte le fric à ne plus pouvoir sentir autre chose. Et pourtant, personne ne connait rien de moi depuis mon arrivée à la station et encore moins les gens qui m'entourent dorénavant bien qu'ils m'aient m'aient accueillis sans hésitation au sein de leur groupe. Damian était réellement le plus ravit d'apprendre pour mon nouvel hobby mais j'avais bien du mal dorénavant à apprécier tout ce qui faisait de moi une personne des plus anodines. Un problème qui s'accrochait à mes talons stratosphériques depuis la naissance et qui ne m'avait jamais laissé en paix. Quel importance, bizarrement, j'étais restée et le plaisir que j'en retirais semblait incurable pour faire demi-tour. Je dépose alors la basse que je tiens sous ma poitrine au sol pour m'avancer un peu plus loin, là où les verres se vident et où je pourrais enfin déjouer une nouvelle fois la vie en ne me privant pas des vices qu'elle offre sans le consentir. Puck est présent sur un tabouret et, ma cigarette négligemment posée entre mes lèvres, je le défie d'un regard ambré de provocation. Mon sourire belliqueux est encore pire que mon regard ténébreux et je joue avec ses émotions comme une animal incroyablement détestable qui attendrait que sa proie ne soit plus à l'affût pour se jeter dessus. Un jeu terriblement délicieux dont j'abuse sans aucune modération malgré ses réticences envers moi. Plus que ça même, il me méprise autant que j'adore l'énerver encore plus. Il me déteste ? Qu'importe, je me fous éperdument de ce genre de ressentit envers moi et le mieux c'est d'en profiter pour faire encore un peu plus tournoyer mon monde. Alors, maintenant que les autres sont en train de discuter, moi je ne peux m'empêcher de lui demander du feu tout en m'asseyant avec désinvolture près de lui. Ami pour toujours non ? Ses paroles exécrables sont accueillis par une moue boudeuse, d'enfant incomprise. Oui, j'aimais éperdument me foutre de la tronche des gens qui employaient des paroles violentes sans en imaginer une seule seconde la portée. C'est ta manière de dire à une fille qu'elle te fait de l'effet ? Que je lui sors sans le quitter du regard, un sourcil haussé pour exprimer un désarrois complètement faux. Je lui pique son feu par la même occasion pour allumer un feu crépitent au bout de ma cigarette. T'as vraiment besoin de cours de drague. Ou de look. Au choix. Les deux c'est pas possible, les miracles c'est plus d'aujourd'hui. Sourire totalement espiègle sur les lèvres, je lui montre de la manière la plus insolente possible que je peux très bien jouer de la même manière s'il m'offusquait encore ...