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| (#2413) oprah et ezra Δ open up your heart | |
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Auteur | Message |
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| (#) Sujet: Re: (#2413) oprah et ezra Δ open up your heart Lun 14 Juil - 18:31 | |
| there is no fear now. let go and just be free, i will love you unconditionally. so open up your heart and just let it begin.« Est-ce que ça a réellement de l'importance ? » Bien sûr que cela en avait, à ses yeux tout du moins. Elle voulait savoir depuis combien de temps son ami, son colocataire, celui qu’elle prenait pour son frère, pour son repère dans la vie, avait arrêté de porter le même regard sur elle et portait un regard sexué. « J'ai compris à Vegas, quand... quand je me suis levé. J'ai cru que ma tête allait exploser quand j'ai ouvert les yeux, c'était la pire gueule de bois de toute ma vie et j'ai vraiment regretté d'avoir bu autant. Mais toi, tu étais là, juste à côté et quand j'ai réalisé ce qui s'était passé, j'ai... il n'y avait rien. Pas de regrets » Les sourcils d’Oprah se froncèrent, alors que des larmes semblaient s’accumuler aux portes de ses yeux, sous le couvert des révélations, mais encore plus, sous le couvert des émotions qui animaient le corps et la voix d’Ezra. « C’est un peu léger, je.. » Elle rit nerveusement. « Je suis sûre que tu te méprends. » Ce n’était pas possible, ce n’était même pas pensable. L'alcool, le sexe, les hormones, l'adrénaline. Non, jamais elle ne pourrait concevoir qu'il ressente une chose pareille. « J'étais juste heureux, parce que pour la première fois de ma vie, absolument tout semblait à sa place » Elle n’aimait pas le voir comme cela, si mal. Elle aurait aimé quitter son canapé et l’enserrer de ses bras, mais elle ne pouvait pas, elle savait que dorénavant elle ne pourrait plus. Que tout était cassé fichu, déchiré, qu’il avait tout détruit. Elle ne pouvait pas lui dire qu’elle aurait préféré ne pas savoir, elle ne pouvait pas lui dire qu’il venait de tout gâcher, elle ne pouvait pas lui dire qu’elle lui en voulait, qu’elle lui en voulait terriblement de l’aimer comme il l’aimait, et de le lui dire comme cela, elle ne pouvait pas lui dire qu’il détruisait leur amitié et que dorénavant elle ne savait pas comment ils pourraient encore être amis, de vrais amis, de vrais bons amis. Elle ne pouvait pas lui dire tout cela, et pourtant… Et pourtant elle n’en pensait pas moi. C’est ce que lui hurlait son cerveau mais ça ne passait pas la barrière de la bouche, et heureusement d’ailleurs. Sinon s’en aurait été fini d’eux, d’eux deux, de leur amitié, de leur vie, de leurs amours et de leurs emmerdes. Elle savait que c’était d’ores et déjà terminé pourtant, mais elle ne pouvait s’empêcher d’y croire, encore et encore. Elle se maudissait d’être venu le tirer du lit, bien qu’il ne devait pas dormir comme loir lorsqu’elle l’a réveillé, pour qu’il lui délivre des débilités. Elle était terriblement énervée contre lui, d'ordinaire elle ne s'énervait jamais sur Ezra mais ce n'était plus Ezra qu'elle avait en face d'elle, plus maintenant, plus l'Ezra qu'elle connaissait, ou qu'elle croyait connaître. C'était une autre facette, celle d'un homme, et d'un homme plutôt cachotier, pour ne pas dire l'adjectif qui baignait le fond de sa pensée : traitre. Finalement elle pouvait s'énerver contre cette nouvelle version d'Ezra. Et puis elle laissa tomber, elle baissa les bras. A quoi bon ? L'engueuler ne mènerait à rien, les choses étaient déjà là, les faits étaient déjà dit, il n'y avait plus rien à discuter. « Je crois que j'en ai assez entendu... Bonne nuit » Posant ses points contre le canapé, elle se redressa et reprit la route de sa chambre. Une fois qu'elle fut de dos, elle se pinça les lèvres, comme le fait de laisser Ezra seul avec son chagrin lui pinçait le coeur, mais une autre partie d'elle-même lui dictait de ne pas se retourner, que l'Ezra dont elle était chagrinée d'abandonner à son soeur n'était plus, qu'il avait disparu, et probablement pour toujours. Lorsqu'elle ferma sa porte, elle ne l'a rouvrit pas jusqu'au lendemain matin, où elle s'empressa de filer au travail, sans véritablement savoir, ni même chercher à savoir si Ezra était toujours dans l'appartement ou pas. Le soir elle traîna un bon moment dans son cabinet, mais du se résoudre à rentrer au bout d'un moment tout de même. Et elle découvrit qu'il n'était plus là. Une bonne partie de ses affaires étaient encore à la maison, mais ses affaires de première nécessité, l'absence de sa brosse à dent l'avait fait tilté, avaient disparues. Les jours suivant, Oprah ne tenta pas de le joindre, et réciproquement apparemment. Elle intentait de faire le deuil de son meilleur ami. Jusqu'à ce que finalement, un soir, finissant, plus ou moins volontairement, plus tôt, elle ne se rende au commissariat et ne demande à le voir. « Hey... est-ce que tu veux aller boire un verre après ton service ? » |
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| (#) Sujet: Re: (#2413) oprah et ezra Δ open up your heart Mar 15 Juil - 16:04 | |
| there is no fear now. let go and just be free, i will love you unconditionally. so open up your heart and just let it begin.C'était une erreur que d'être venu à sa porte, quelques heures plus tôt, et c'en était une également que d'avoir cédé et d'avoir dit la vérité. C'était à présent certain, mieux valait mentir dans certaines situations et c'en était une. Il le lisait dans ses yeux, dans ses grands yeux emplis des larmes qu'elle ne voulait pas laisser couler, il avait fait une erreur et elle aurait préféré qu'il se taise. Lui aussi aurait préféré se taire. A la réflexion, il ne savait même pas pourquoi il avait eu envie de lui avouer ses sentiments. La perdre était un risque trop grand et c'était fait, à présent. Il avait joué et il avait perdu. « Je crois que j'en ai assez entendu... Bonne nuit » asséna-t-elle avant de rejoindre sa chambre. Son cœur rata un battement lorsque la porte se referma. Il avait la désagréable sensation que cette foutue porte avait un vague sens métaphorique. Elle ne se refermait pas juste sur sa meilleure amie mais sur leur amitié. Sur presque trente ans de complicité. Sur tout ce qu'il connaissait. C'était fini. D'un pas lourd, il gagna sa chambre mais plutôt que d'aller dormir, sachant pertinemment qu'il n'y parviendrait pas, il remplit sommairement le premier sac de voyage qui lui tomba sous la main. Il ne resterait pas plus longtemps dans leur appartement. Il ne s'imposerait pas après ce qu'il lui avait annoncé. Vérifiant une seconde fois qu'il avait tout ce dont il avait besoin, du tee-shirt à la brosse à dents en passant par le jean, il se résolut à appeler Alexandra. « Je sais qu'il est tard Al mais j'ai un problème » murmura-t-il, veillant à ne pas réveiller Oprah, si tant est qu'elle dormait. Une flopée de jurons et dix minutes plus tard, il quittait leur appartement. Étrangement, Alexandra n'avait pas cherché à en savoir plus que ce qu'il lui avait raconté. Il lui avait tout dit, dans les grandes lignes en tout cas, et elle avait même maintenu le sarcasme à son strict minimum. Elle l'avait laissé prendre le canapé et était retournée se coucher, sans une seule remarque. Ce n'était pas son genre mais après tout, ça n'était pas leur genre à tous les deux de se faire ce genre de confidences. Depuis qu'ils se connaissaient, ils se contentaient de se faire mutuellement tourner en bourrique et ils étaient très forts à ce jeu-là. Ils n'étaient jamais allés plus loin que les mots qu'on échange par-dessus une bière. Elle n'aimait pas parler d'elle et il aimait à penser qu'il ne voulait pas l'écouter. Mais ce soir, elle avait été là pour lui. Δ Δ Δ Δ Δ Δ« Crève, je ne te laisserai pas occuper ma cuisine. On commande chinois et c'est tout ! » décréta Alexandra, veste en main. Elle était prête à partir mais Ezra avait encore quelques papiers à remplir. Au cours des quelques jours qu'il avait passé chez elle, une agréable routine s'était établie. Ils n'avaient pas eu besoin d'en discuter, ils s'étaient juste calés sur le rythme de l'autre et avaient découvert qu'ils vivaient plus ou moins de la même manière, excepté pour la cuisine. Alexandra vivait de pizzas et de plats surgelés ou commandés tandis qu'Ezra préférait largement passer une heure à cuisiner en sortant du boulot. « Inspecteur Steinberg, il y a quelqu'un pour vous » l'informa l'un des stagiaires sans oser le regarder. Il leva les yeux au ciel. Ces mômes avaient sans doute peur de leur propre ombre et pourtant ils aspiraient à travailler dans la police. Celui-là ne terminerait sans doute pas son stage. Ezra s'apprêtait à le faire remarquer à Alexandra lorsqu'il découvrit la mine qu'affichait celle-ci, à mi-chemin entre l'inquiétude et la moquerie. Il se retourna pour découvrir Oprah à l'accueil. Fuck. Que faisait-elle là ? Quelque chose était arrivé à l'appartement ? Inquiet, il se leva, non sans glisser un regard à Alexandra. « Vas-y. Je commande chinois » répéta-t-elle, avec un sourire vaguement moqueur. Elle était peut-être insupportable mais au moins, il pouvait squatter son canapé sans craindre de la gêner, aussi étrange que ça pouvait sembler. Il était beaucoup plus à l'aise chez elle que dans son propre appartement. « Hey... » fit-elle lorsqu'il l'eut rejoint. Hey. Presque quinze jours de silence et elle le saluait comme si de rien n'était. Non pas qu'il trouvait ça dérangeant mais c'était un brin perturvant. « Est-ce que tu veux aller boire un verre après ton service ? » proposa-t-elle, le surprenant là encore. Que lui voulait-elle exactement ? Les sourcils froncés, il l'observa un instant avant de répondre. « Mh, oui, oui, pourquoi pas mais... ne te vexe pas mais... pourquoi ? » C'était un peu maladroit comme question mais il ignorait comment le dire autrement. « Je veux dire, ça va faire deux semaines et... je suis pas sûr que ce soit une bonne idée, tu sais, après la dernière fois qu'on a discuté » rappela-t-il, vaguement gêné. |
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| (#) Sujet: Re: (#2413) oprah et ezra Δ open up your heart Ven 18 Juil - 23:48 | |
| - Oprah Becker a écrit:
there is no fear now. let go and just be free, i will love you unconditionally. so open up your heart and just let it begin.« Mh, oui, oui, pourquoi pas mais... ne te vexe pas mais... pourquoi ? » Oprah se pinça la lèvre inférieure. Elle jeta de rapides coups d’œil aux bureaux, tous, ou presque semblaient avoir suspendu leur activité pour la regarder, ou les regarder, avec plus ou moins de discrétion. Elle rebaissa rapidement les yeux, gênée. « Je veux dire, ça va faire deux semaines et... je suis pas sûr que ce soit une bonne idée, tu sais, après la dernière fois qu'on a discuté » Elle sentait qu’elle n’allait pas pouvoir y échapper. Elle était coincée, dans ce lieu public, si elle voulait obtenir de lui qu’il accepte elle allait devoir s’expliquer devant tout le monde, ou presque. Finalement elle le soupçonnait d’avoir tout manigancé, de la tester, pour voir ce qu’elle était capable de dire en public, ce qu’elle était capable d’assumer, d’accepter. Sans qu’elle ne puisse le contrôler, son cœur se pinça, vexé par ses dernières paroles « je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée ». Elle réprima le sarcasme qui lui venait, puisque c’était une mauvaise idée alors qu’il aille se faire foutre, elle avait fait le déplacement, elle se préoccupait de lui, il lui avait dit regretter de lui avoir tout avoué parce qu’ainsi les choses seraient gâchées entre eux, et maintenant qu’elle tentait de recoller les morceaux ça ne plaisait pas à monsieur… Mais elle ne le fit pas, parce qu’elle était en public, et parce qu’elle ne voulait pas attiser les tensions qui régnaient entre eux-deux. Elle était encore plus vexée de voir que finalement il n’en avait rien à faire qu’ils recollent les morceaux ou pas, qu’il était si rapidement passé à autre chose, au point de ne pas désirer plus que cela la revoir. D’ailleurs quelque-chose d’autre en elle était vexé, qu’il fuit aussi rapidement et qu’il coupe les ponts avec elle. Paradoxalement, alors qu’elle n’aura pas su quoi lui dire, et qu’elle n’aurait probablement pas répondu à ses appels ou à ses messages, elle aurait apprécié qu’il le fasse, qu’il tente de la contacter. Finalement elle n’avait pas cessé de penser à lui et de contrôler constamment son téléphone depuis leur dispute. Il lui manquait, il lui manquait tellement… Elle devait le lui dire, c’était la seule manière qu’il accepte de sortir avec elle ce soir. « Mon meilleur ami me manque. » C’était plus facile de parler de lui à la troisième personne que de s’adresser directement à lui, tu me manques, c’était trop direct, trop engagé, trop investi, elle ne s’en sentait pas capable, elle avait trop de fierté, surtout devant autant de gens, et elle n’avait jamais aimée s’étaler dans ses sentiments, surtout en public. Ses yeux trahissait une quête, une demande, un désir, qu’elle savait complètement vain, et qu’elle ne pouvait pas prononcer tellement il était ridicule : que tout redevienne comme avant. |
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| (#) Sujet: Re: (#2413) oprah et ezra Δ open up your heart Sam 19 Juil - 20:57 | |
| there is no fear now. let go and just be free, i will love you unconditionally. so open up your heart and just let it begin.C'aurait été mentir que de dire que la voir ici, sur son lieu de travail à lui, si timide et empruntée, ne lui faisait pas plaisir. Elle était venue quelques fois déjà, ses collègues la connaissaient et après tout, c'était avec elle qu'il avait profité du voyage qu'ils lui avaient tous offert pour ses trente ans. Mais ses collègues, en dehors d'Alexandra, ignoraient ce qui s'était passé entre eux. Même Al, au final, n'avait eu que les grandes lignes. Ils n'avaient pas besoin de savoir, ça ne les regardait pas. Ezra, en revanche, mourrait d'envie de savoir ce qui avait poussé Oprah à venir ici, ce jour-là précisément, au lieu d'appeler. Il crevait de découvrir ce qui se passait dans sa tête. Elle ne lui dirait pas tout, en tout cas pas tant qu'ils ne seraient pas seuls, il le sentait, mais ça n'apaisait en rien sa curiosité. « Mon meilleur ami me manque » avoua-t-elle et il sentit son cœur se serrer. Elle aussi, elle lui manquait, mais il savait très bien que ça n'avait rien à voir. Ils n'étaient plus sur la même longueur d'ondes et elle devait le savoir, malgré la lueur d'espoir qui brillait dans ses grands yeux. Ezra aurait aimé pouvoir lui donner ce qu'elle voulait mais après tout ce qui s'était passé, tout ce qu'ils s'étaient dit, quand bien même aurait-il pu le lui offrir, était-elle seulement capable de l'accepter ? Il baissa les yeux avec un soupir. Non. Ils ne pouvaient pas revenir en arrière, Oprah ne pouvait pas oublier ce qu'elle avait entendu et il ne pouvait pas effacer ce qu'il ressentait. C'était fini, en quelque sorte. Mais elle lui manquait aussi. Terriblement. Alexandra était une fille facile à vivre mais elle n'avait rien en commun avec Oprah. Ils n'avaient pas les mêmes conversations tous les deux, pas la même complicité. Ce n'était pas pareil. Ne pas avoir Oprah à ses côtés était plus que perturbant. C'était inconfortable, désagréable et triste. So fucking sad. Ceci dit, elle était là. Alors peut-être était-il un peu masochiste mais Ezra avait envie d'en profiter tant que ça durerait. Contournant le comptoir de l'accueil, il la rejoignit. « Viens, on y va » souffla-t-il, en l'entraînant à l'extérieur. Inutile de se donner plus en spectacle devant ses collègues. « Je te suis » ajouta-t-il, une fois dehors. Étonnant comme ces mots, dans sa tête, avaient plus de profondeur, jusqu'à ses aveux, deux semaines plus tôt. Avant, il l'aurait suivie jusqu'au bout du monde mais aujourd'hui ? Aujourd'hui, Ezra n'était plus sûr de rien. |
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| (#) Sujet: Re: (#2413) oprah et ezra Δ open up your heart Dim 20 Juil - 11:21 | |
| there is no fear now. let go and just be free, i will love you unconditionally. so open up your heart and just let it begin.Oprah le vit contourner le comptoir de l’accueil, et se diriger vers la sortie. « Viens, on y va » Souffla-t-il. Il ne l’avait pas regardé en l’entraînant vers l’extérieur, ses yeux étaient fixés droit devant. Chose qui lui donnait encore plus l’impression qu’il faisait les choses à contrecœur, qu’elle lui forçait la main en venant le voir ici. Il est vrai qu’en s’étant déplacé sur place, elle ne lui laissait pas tellement le choix, le lieu était pour ainsi dire public. Au fond d’elle quelque-chose savait qu’il n’oserait pas l’envoyer balader devant tout le monde. Elle se demandait aussi s’il avait mis ses collègues dans la confidence. Il est vrai qu’elle aurait pu lui envoyer un message ou tenter de l’appeler, mais elle n’y avait pas pensé. Ils n’avaient jamais beaucoup conversé par voie électronique, ils étaient bien trop proches pour cela, ils préféraient leur relation réelle, à l’appart, dehors, ensemble, réellement, physiquement. Oprah lui emboita le pas, et une fois dehors elle regarda Ezra. Il regardait ailleurs, lui montrant plutôt son dos. « Je te suis. » Il ne voulait pas la regarder, probablement qu’il ne voulait pas la voir tout simplement, mais qu’il n’avait rien osé dire ou faire sur son lieu de travail. Cette fois-ci ce fut à Oprah de pousser un soupir, elle n’aimait pas le voir comme cela, elle n’aimait pas les voir comme cela. Mais elle n’y pouvait rien, et elle aurait du s’y attendre. « Viens » souffla-t-elle lentement, comme si c’était dur. Elle le dépassa et commença à prendre le chemin d’un café qu’ils connaissaient bien tous les deux. Elle ne pensait pas à cet instant que les employés les reconnaitraient forcément et qu’ils se demanderaient ce qu’ils se passent pour les voir se regarder en chiens de faïence comme ceci. Quelques mètres avant le café, elle se retourna pour vérifier qu’il la suivait bien. Il avançait bien vers elle, mais ça ne lui suffisait pas, il avait ce regard dur, cette mâchoire serrée. « Arrête. » Dit-elle sans hausser la voix. Elle ouvrit la porte du café, faisant tinter la sonnette, et la retint jusqu'à ce qu'il la retienne à son tour. Ses pas traversèrent le carrelage en damier noir et blanc et elle partit se caler autour d'une table dans un coin au fin fond du café. Elle le vit s'assoir après elle, elle avait l'impression qu'il marchait à deux à l'heure, qu'il traînait les pieds. Et une fois assis, il tourna son visage vers la fenêtre. « Je ne mérite pas ça. » Effectivement elle se demandait bien ce qu’elle avait bien pu faire pour mériter qu’il la regarde ainsi, ou plutôt qu’il refuse de la regarder, mais qu’il arbore cette expression en sa présence. Elle tenta d'avancer ses mains vers les bras qui étaient croisés contre son torse, mais en ne voyant aucune réaction de sa part, elle se rebiffa. « Regarde-moi. Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça ? Qu'est-ce que tu peux me reprocher ? » Bien sûr, elle ne parlait pas de sa révélation, ni de ses sentiments, mais de cet énervement, de cette colère qu’elle sentait bouillir en lui. Jamais il ne s’était fâché contre elle, elle l’avait déjà agacé, mais jamais il n’avait été fondamentalement échaudé contre elle. Elle n'avait rien fait, mais elle savait que c'était justement pour cela qu'il lui en voulait. Et c'était pire que tout, savoir que l'autre vous en voulait parce que vous n'aviez rien fait. Comme se reprocher de rien ? |
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| (#) Sujet: Re: (#2413) oprah et ezra Δ open up your heart Dim 20 Juil - 14:54 | |
| there is no fear now. let go and just be free, i will love you unconditionally. so open up your heart and just let it begin.Durant deux semaines, Ezra avait imaginé de nombreuses fois leur, well, leurs retrouvailles, faute de meilleur mot pour ça. Il avait pensé qu'il parlerait, qu'il lui présenterait des excuses, qu'il aurait les idées un peu plus clair que lorsqu'il avait quitté leur appartement. Il s'était dit qu'ils discuteraient, qu'immédiatement leur complicité reprendrait le dessus sur leurs problèmes. Seulement il s'était trompé. Il ne savait pas plus où il en était et elle ne paraissait pas non plus être passée outre sa petite déclaration de la dernière fois. Oprah était toujours terriblement lointaine et il ignorait comment la rejoindre. « Viens » lui intima-t-elle, doucement, comme si parler était difficile, comme si murmurer cet unique mot lui était douloureux. Pourquoi était-elle venue ? Il ne comprenait pas. Certains lui auraient dit en rigolant qu'il était impossible de comprendre les femmes mais il connaissait Oprah depuis toujours, il savait comment elle fonctionnait. Du moins, c'était ce qu'il avait pensé, jusqu'à son départ. Sans broncher, il la suivit. L'air frais sur son visage était agréable, léger. Elle marchait devant lui, avec quelques pas d'avance. Il pouvait la regarder à présent, l'observer suffisamment pour conserver un souvenir de sa silhouette si par malheur elle choisissait de disparaître de sa vie. C'était possible, il en était conscient. Et que pourrait-il faire si elle prenait cette décision ? Rien, même si légalement il était toujours son mari. Oprah était libre de ses faits et gestes, jamais ô grand jamais il ne la forcerait à faire quoi que ce soit, même si lui-même se forçait à la suivre ce soir. Avait-il vraiment envie de la voir ? Il n'était pas sûr, plus vraiment. Quelque chose s'était cassé entre eux, au moment il lui avait avoué être amoureux d'elle. Alors peut-être Oprah espérait-elle pouvoir réparer ce qu'il avait brisé mais il ne comptait pas y mettre du sien, réalisa-t-il en apercevant l'enseigne d'un café. Il en avait assez de prétendre et de mentir, de lui mentir, de se mentir. Peut-être pourraient-ils être à nouveau proches, à nouveau amis mais il faudrait du temps. « Arrête » lança-t-elle et l'espace d'une seconde, Ezra se demanda si elle n'avait pas lu dans ses pensées. Il la regarda entrer, éberlué, avant de lui emboîter le pas. Avec un soupir, il prit place face à elle, sans pour autant se tourner dans sa direction. Regarder ailleurs était plus sûr, moins douloureux. « Je ne mérite pas ça » Il fronça les sourcils. Dieux du ciel. Parce que lui méritait ce qui leur était arrivé, hein ? Du coin de l’œil, il la vit esquisser un geste dans sa direction mais résolu à ne pas bouger, il resta immobile. « Regarde-moi. Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça ? Qu'est-ce que tu peux me reprocher ? » demanda-t-elle, commençant clairement à être exaspérée, ce qui n'était pas pour calmer Ezra. Il s'était rendu compte, en entrant dans ce café à sa suite, qu'il n'était pas seulement incertain quant à l'envie de la voir mais qu'il n'avait clairement pas envie de la voir. Qu'une fois encore, il avait agi en pensant à son bonheur à elle et non à son propre bien-être. Qu'il l'avait fait passer en premier. « Est-ce que tu t'écoutes au moins ? » rétorqua-t-il avec véhémence, la toisant avec froideur. Il l'aimait, oui, bien plus qu'il ne l'aurait voulu en cet instant précis, mais il était tout aussi conscient que ça ne mènerait nulle part. Il fallait qu'il arrête de la faire passer en premier. « Je, je, je, tu n'as que ce mot-là à la bouche. Ça te tuerait de demander de mes nouvelles ? Mais non, tu te pointes au poste comme une fleur, après quinze jours sans même un sms, et il suffit que tu sortes ton air le plus triste pour que j'obéisse. J'en ai marre, voilà tout, et très franchement, je me fous que tu penses mériter ça ou non. Le monde ne tourne pas autour du toi, Oprah. Plus maintenant » C'était un mensonge, un mensonge éhonté. Le monde, le sien en tout cas, tournait toujours autour d'elle parce qu'elle en avait longtemps été le pilier, le mur porteur. S'il en avait après elle, ce n'était pas uniquement parce qu'il voulait que ça change, mais parce qu'elle lui imposait ce changement quelque part. Et il n'avait jamais voulu ça. |
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| (#) Sujet: Re: (#2413) oprah et ezra Δ open up your heart Lun 21 Juil - 21:22 | |
| there is no fear now. let go and just be free, i will love you unconditionally. so open up your heart and just let it begin.Finalement elle parvient à sortir Ezra de son mutisme et de son stoïcisme, mais ce ne fut que pour le plonger dans une torpeur. « Est-ce que tu t'écoutes au moins ? » Il parlait avec véhémence, comme une véritable tornade dévastant tout sur son passage. Il y avait une détermination désespérée dans ses yeux, qui lui donnait l’impression que rien ni personne ne pouvait l’arrêter. Alors il sortit son sac, comme il en avait vraisemblablement plus que besoin en cet instant. Peut-être lui dire tout ce qu’il n’avait pas pu lui dire avant, et qui avait stagné, qui avait bouillis en lui pendant ces deux semaines. « Je, je, je, tu n'as que ce mot-là à la bouche. Ça te tuerait de demander de mes nouvelles ? Mais non, tu te pointes au poste comme une fleur, après quinze jours sans même un sms, et il suffit que tu sortes ton air le plus triste pour que j'obéisse. J'en ai marre, voilà tout, et très franchement, je me fous que tu penses mériter ça ou non. Le monde ne tourne pas autour du toi, Oprah. Plus maintenant » A mesure qu’il parlait, les yeux d’Oprah semblaient vouloir sortir de leurs orbites et sur sa bouche s’était formé un cul de poule. « Non mais toi est-ce que tu t’entends ! Attends je suis quand même pas une vélane, je t’ai pas ensorcelé ni rien. Si tu voulais pas venir fallait pas sortir de ton fichu poste de police. T’as quand même un minimum de libre-arbitre non ? D’ailleurs si tu veux partir ne te gêne pas. » Lança-t-elle comme un sarcasme en regardant à son tour par la fenêtre. En tous les cas elle était bien décidée à ne pas bouger, elle ne partirait pas, même si son comportement l’exaspérait et qu’il lui donnait envie de fuir cette conversation qui s’annonçait une nouvelle fois des plus catastrophiques. Pourtant elle n’avait jamais supporté qu’ils soient fâchés, pas si longtemps, pas si gravement. Cette dispute était trop réelle, elle ne leur ressemblait pas. Les souvenirs revenaient, elle repensait à leurs petites disputes, à leurs petits coups de gueules, et tout ceci l’emmenait inextricablement à leurs petites chamailleries et à leurs réconciliations, et puis de là elle revoyait des images de leurs sourires, de leurs rires, de leurs moments de joie. Elle donnerait le monde, elle donnerait sa peau pour revivre ces moments là, pour revivre cette vie-là. Avec les souvenirs elle sentir l’émotion s’emparer de son visage, le rendre brûlant, farder ses joues et humidifier ses yeux. Pourtant Dieu sait que ce n’était pas une pleurnicharde. |
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| (#) Sujet: Re: (#2413) oprah et ezra Δ open up your heart Dim 27 Juil - 15:15 | |
| there is no fear now. let go and just be free, i will love you unconditionally. so open up your heart and just let it begin.Dire qu'elle avait l'air outragé était un euphémisme. Les yeux écarquillés, les lèvres pincées, elle le fusillait du regard. En temps normal, il se serait immédiatement senti coupable, qu'il ait fait quelque chose pour provoquer cette réaction chez elle ou non. En temps normal, il aurait essayé de la calmer et lui aurait immédiatement présenté de quelconques excuses, un sourire tendre se jouant au coin de sa bouche. Sauf que tout ça n'arriverait pas cette fois, d'une part parce qu'il n'avait pas le moins du monde l'impression que c'était sa faute et d'autre part parce qu'il ne désirait absolument pas qu'elle le pardonne. Ezra ignorait ce qu'il voulait réellement. Ces deux dernières semaines avaient été horribles et il avait cru que la retrouver lui ferait du bien. Or, ça ne lui rappelait qu'une chose : ils étaient amis. Ou en tout cas ils l'avaient été et ça n'irait jamais plus loin. « Non mais toi est-ce que tu t’entends ! » répliqua-t-elle, interrompant le fil de ses pensées et il réalisa que ses yeux étaient fixés sur sa bouche. Avec un soupir, il se redressa, détournant aussitôt le regard. « Attends je suis quand même pas une vélane, je t’ai pas ensorcelé ni rien. Si tu voulais pas venir fallait pas sortir de ton fichu poste de police. T’as quand même un minimum de libre-arbitre non ? D’ailleurs si tu veux partir ne te gêne pas » précisa-t-elle, d'un ton furieux. Il leva les yeux au ciel, presque malgré lui. Tout, à propos de cette situation, l'exaspérait au plus haut point et elle, Oprah, sa meilleure amie, sa plus vieille amie, l'agaçait tout autant. Il avait la désagréable impression de ne plus avoir la fille qu'il connaissait depuis toujours en face de lui. Ou l'avait-il tant idéalisé que les choses lui semblaient différentes à présent qu'elle lui avait brisé le cœur ? « Tu veux que je parte pour pouvoir te dire une nouvelle fois que j'ai tout gâché ? » reprit-il, la gorge sèche, serrée par la colère. Il savait qu'ils commençaient à attirer les regards, il le sentait mais c'était le cadet de ses soucis à l'heure actuelle. « Laisse-moi juste te rappeler une chose Oprah. Personne ne t'a forcé à te marier à Vegas, personne ne t'a force à faire ou à dire ce que tu as fait et dit. Mets ça sur le compte de l'alcool si ça te chante et continue à prétendre que je suis le seul responsable, je m'en fous. Mais ne viens surtout pas frapper à ma porte la prochaine fois qu'un abruti t'aura largué ou trompé. C'est fini » lâcha-t-il pour toute conclusion en se levant. Ils n'étaient rien d'autre que des amis mais ça avait un sale goût de rupture. Et il détestait ça mais il ne pouvait pas la forcer à lui retourner des sentiments qu'elle ne ressentait pas. Seulement il se savait incapable de mentir à nouveau, même pour elle. |
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| (#) Sujet: Re: (#2413) oprah et ezra Δ open up your heart Mar 29 Juil - 12:53 | |
| there is no fear now. let go and just be free, i will love you unconditionally. so open up your heart and just let it begin.A peine leurs regards s’étaient-ils croisés qu’il détournait à nouveau le regard. « Tu veux que je parte pour pouvoir te dire une nouvelle fois que j'ai tout gâché ? » Il parlait la mâchoire serrée, comme si les mots sifflaient entre ses dents. « Laisse-moi juste te rappeler une chose Oprah. Personne ne t'a forcé à te marier à Vegas, personne ne t'a force à faire ou à dire ce que tu as fait et dit. Mets ça sur le compte de l'alcool si ça te chante et continue à prétendre que je suis le seul responsable, je m'en fous. Mais ne viens surtout pas frapper à ma porte la prochaine fois qu'un abruti t'aura largué ou trompée. C'est fini. » La jeune femme n’attendit pas la fin de sa tirade pour baisser la tête, complètement abasourdie par tout ce qu’elle entendait, tout ce qu’elle vivait de manière plus générale avec Ezra ces dernières semaines. « Je te reconnais plus… » Laissa-t-elle sortir de sa bouche dans un soupir avant d’entendre sa chaise grincer. Elle avait ses bras posés sur la table et les mains jointes lorsqu’elle releva les yeux sur lui. Sa bouche s’entrouvrit comme sa surprise en le voyant déjà levé. Elle ne l’avait pas venir jusqu’ici pour cela, elle n’avait pas voulu déclencher une nouvelle dispute. Non décidément rien n’allait. Elle secoua la tête de gauche à droite, décoiffant sa frange au passage. Son attention n’était pas attirée par la serveuse qui regardait dans leur direction, un torchon blanc à la main en train d’essuyer un verre. A vrai dire elle se fichait pas mal que tout le monde puisse les entendre, ou même que tous les clients du café les écoute. Son cœur manqua un battement quand elle réalisa qu’il allait quitter les lieux. Elle se leva si précipitamment, qu’elle en fit trembler la table, et se posta devant lui, avec une proximité qu’elle n’avait pas réfléchie. Ils avaient toujours eu l’habitude d’être proches, tactilement parlant, c’était une habitude, cela prendrait énormément de temps et de travail pour faire attention à chaque situation à ne pas se coller trop près à Ezra, pour ne pas qu’il se sente mal-à-l’aise etc. etc. Mais peut-être que la question ne se poserait même pas. « Rassieds-toi s’il te plait, ce n’est pas pour ça que je suis venu te voir. » « Alors en fait, je-» Mais elle s’interrompit avant même d’énoncer la proposition principale. Elle ne savait pas comment s’exprimer. « Ecoute, si je t’ai fait venir ici, c’est parce que- Enfin- » Elle vit dans son regard qu’il commençait clairement à s’impatienter, voire à être déçu qu’elle mette tant de temps à s’exprimer, comme si elle n’assumait pas ce qu’elle avait à dire. « Ok ok c’est bon, je, je vais le dire. » Elle n’aurait jamais cru que ce serait si peu évident. « J’ai parlé, à des copines, de ce qu’il nous arrivait. » Elle se stoppa, cherchant dans ses yeux un quelconque énervement qu’elle en ait parlé autour d’elle, mais en même temps elle n’aurait pu s’en empêcher, tout ceci la dépassait tellement elle avait besoin d’aide, besoin d’un, même de plusieurs, regards extérieurs. Mais à sa mère non, ça elle n’en avait jamais parlé, ni à la sienne d’ailleurs. Elle ne savait pas non plus s’il leur avait parlé de quoi que ce soit, mais elle préférait les laisser en dehors de tout cela, qu’elles ne les influencent pas. Enfin elles l’apprendraient forcément un jour ou l’autre mais le plus tard possible de préférence, qu’ils se gardent un peu de répit pour prendre seuls leur vie en main. « Et enfin tu vois elles m’ont dit que ce n’était pas normal après tout qu’on soit toujours fourrés ensemble, qu’on habite toujours ensemble après toutes ses années et qu’on, qu’on… qu’on soit incapable d’avoir une relation suffisamment sérieuse pour envisager de déménager. Et j’ai réfléchi et c’est vrai c’est vrai, c’est un peu comme si on était incapable de vivre l’un sans l’autre alors je sais pas je- peut-être qu’on devrait essayer. » Et là sa voix s’accéléra, à l’instar de toutes ses tentatives précédentes où elle butait à chaque fois, elle avait tout sorti d’un bloc, peut-être aussi pour ne pas avoir le temps de penser à ce qu’elle disait et ne pas s’interrompre à nouveau. |
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| (#) Sujet: Re: (#2413) oprah et ezra Δ open up your heart Mer 30 Juil - 0:10 | |
| there is no fear now. let go and just be free, i will love you unconditionally. so open up your heart and just let it begin.Il aurait dû s'en aller lorsqu'il l'avait vue au commissariat, prendre ses jambes à son cou sur le chemin jusqu'au café. Ou même maintenant. Il pouvait partir. Il devrait partir, parce qu'il suffisait d'un regard, d'un froncement de sourcils pour qu'il s'inquiète pour elle sans raison — ou en tout cas sans une raison rationnelle. Il fallait qu'il parte. Il avait dit ce qu'il avait à dire, il avait fait le bon choix. C'était la décision raisonnable à prendre. S'en aller. Mais ses jambes, ces traîtresses, s'accordaient avec son cœur et semblaient refuser d'obéir. « Je te reconnais plus… » dit-elle, la tête baissée. Tant mieux, tant mieux, elle ne le regarderait pas s'en aller. Il n'aurait pas à quitter ce café sous son regard. Les autres clients, il pouvait gérer. Elle, sans doute moins. Ezra ferma les yeux, inspira profondément. C'était le moment d'y aller, de s'éloigner sans bruit et de la laisser vivre sa vie sans plus y prendre part. Il pourrait reprendre ses affaires dans la semaine, lorsqu'elle travaillerait. Il connaissait ses heures de boulot, en fait, il connaissait son emploi du temps par cœur. Il vivait avec elle. Jusqu'à présent en tout cas. Son coeur redoubla de vigueur dans sa cage thoracique lorsqu'il réalisa que c'était bel et bien fini, que ses mots n'étaient pas des paroles en l'air. Pas cette fois. C'était sans compter sur la tête de mule qu'était Oprah. Lorsqu'il rouvrit les yeux, prêt à déguerpir, elle bondit presque devant lui, manquant de renverser la table à laquelle ils avaient pris place. « Rassieds-toi s’il te plait, ce n’est pas pour ça que je suis venue te voir » s'empressa-t-elle de dire et presque malgré lui, Ezra ne put s'empêcher de se demander si elle était enceinte. Il baissa les yeux sur son ventre avant de secouer la tête. Non, ça n'était physiquement pas possible. Si Oprah était enceinte, elle aurait l'air enceinte. Du moins si c'était le sien. Mais ce n'était pas ça. Pas vrai ? Anxieux, il s'exécuta, cette fois sans la lâcher des yeux. « Alors en fait, je-» Oui ? Oh bordel. Pourquoi avait-elle l'air si embarrassé ? Ezra déglutit avec difficultés, sa colère mise au second plan. Pourquoi sa voix tremblait-elle comme ça ? Bordel. « Ecoute, si je t’ai fait venir ici, c’est parce que- Enfin- » Elle ne pouvait pas être enceinte, comprit-il après un rapide calcul. Ou en tout cas pas de lui et très franchement, si elle comptait lui annoncer qu'elle comptait fonder une famille avec un autre type, il n'était pas sûr d'avoir très envie de l'entendre ce soir. Fronçant les sourcils, il scruta son visage, en quête d'indices. Quel que ce soit ce truc qu'elle ait à lui dire, qu'elle le sorte, merde. « Ok ok c’est bon, je, je vais le dire » bredouilla-t-elle. Ezra se retint de lever les yeux au ciel, pianotant impatiemment sur la table. La frayeur faisait lentement place à la colère, de nouveau et il ignorait combien de temps il allait tenir, à l'écouter balbutier. « J’ai parlé, à des copines, de ce qu’il nous arrivait » parvint-elle finalement à articuler et il haussa un sourcil. Oui et ? Ce n'était tout de même pas de l'avis de ses copines dont elle devait lui parler ? Parce qu'il s'en fichait royalement là tout de suite. « Et enfin tu vois elles m’ont dit que ce n’était pas normal après tout qu’on soit toujours fourrés ensemble, reprit Oprah, au grand dam d'Ezra, qu’on habite toujours ensemble après toutes ses années et qu’on, qu’on… qu’on soit incapable d’avoir une relation suffisamment sérieuse pour envisager de déménager. Et j’ai réfléchi et c’est vrai c’est vrai, c’est un peu comme si on était incapable de vivre l’un sans l’autre alors je sais pas je- peut-être qu’on devrait essayer » Hein ? Hébété, pas certain d'avoir bien entendu, il cligna des paupières plusieurs fois, ouvrit la bouche pour parler avant de se raviser puis baissa les yeux sur le bois de la table. Un bois usé, qui avait vu de meilleurs jours. Comme leur amitié, d'ailleurs. Est-ce qu'il avait bien compris ce qu'elle venait de dire ? « Je- enfin, tu- argh, merde » marmonna-t-il, les poings serrés. Goddamnit, parler n'était pas si compliqué. Le seul souci, c'est qu'il ignorait quoi dire. S'appliquant à respirer profondément, il se repassa mentalement ce qu'elle venait de dire. Elle pensait qu'ils devraient essayer ou elle voulait essayer ? C'était deux choses différentes et il avait beau désirer en désirer un très fort, il se savait incapable de supporter l'autre. Mais était-il en position de faire le difficile ? Yes he was. Elle lui avait déjà brisé le cœur une fois déjà, il ne la laisserait pas le faire une deuxième fois en deux semaines. « On devrait essayer ? » répéta-t-il, incertain. Il la regarda, observa son air inquiet, sa bouche tremblante. « Te méprends pas, je t'aime mais... » Oh shit. Il n'avait pas prévu de lui dire ça, pas vraiment. Pas du tout en fait. Il laissa échapper un soupir. Tant pis. « J'ai pas envie de t'emmener dîner et que tu te sentes forcée d'obliger parce que tes copines pensent que c'est ce que tu devrais faire » fit-il, le regard un peu moins dur. Damn, il savait qu'en l'accompagnant jusqu'ici il se laisserait attendrir. |
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| (#) Sujet: Re: (#2413) oprah et ezra Δ open up your heart Mer 30 Juil - 12:36 | |
| there is no fear now. let go and just be free, i will love you unconditionally. so open up your heart and just let it begin.Une fois sa tirade balancée, Oprah planta ses yeux inquiets sur Ezra. Elle était inquiète de sa réaction évidemment, et n’avait pas forcément tort puisqu’il avait l’air complètement hébété. Elle le surprit à tenter de dire quelque-chose, avant de finalement y renoncer. Chose qui évidemment ne pouvait qu’augmenter son anxiété. « Te méprends pas, je t'aime mais... » Dit-il enfin, décrocha chez Oprah un regard complètement éberlué. Elle commençait à craindre ce qui allait suivre. « J'ai pas envie de t'emmener dîner et que tu te sentes forcée d'obliger parce que tes copines pensent que c'est ce que tu devrais faire » Le médecin généraliste souffla, finalement ce n’était pas si pire qu’elle l’eu cru. Mais une fois cette frayeur passée, après que ces mots aient passé la douane de l’émotion, leur signification remonta jusqu’aux cellules grises de la jeune Becker. Evidemment. Elle fit une petite mou circonspecte, effectivement elle ne s’était pas montrée très convaincante. Croyait-elle vraiment en ce qu’elle disait. Elle ne savait pas, elle ne savait tout simplement pas. « Ouais… écoute je sais pas, franchement je sais pas, c’est pas comme si j’avais des sentiments amoureux, que je connaissais et que je cachais, je ne sais pas ce qu’il y a… » Mais une chose était sûre, c’était qu’Ezra lui manquait et à l’évidence, puisque selon lui les choses ne pourraient jamais redevenir comme avis, et bien qu’elle le regrette elle devait bien admettre que c’était vrai. Alors s’ils voulaient encore être ensemble, s’ils voulaient encore avoir une relation ensemble, conserver leur lien, il leur faudrait inventer quelque-chose d’autre, construire quelque-chose de nouveau. Et ça elle savait qu’elle voulait l’essayer, le tenter. De toutes manières ils n’avaient plus rien à perdre, ils ne pourraient plus jamais redevenir amis, Ezra ne le supporterait pas, pour son bien, et elle était bien forcée de le comprendre. « Ezra je sais pas comment exactement mais ce qui est sûr c’est que je t’aime, et tu me manques, j’ai pas envie de te perdre, alors oui j’ai envie de tenter cela, puisque de toutes manières c’est notre dernière solution. » |
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| (#) Sujet: Re: (#2413) oprah et ezra Δ open up your heart Sam 2 Aoû - 0:36 | |
| there is no fear now. let go and just be free, i will love you unconditionally. so open up your heart and just let it begin.C'était dingue, absolument dingue. Comment en étaient-ils arrivés là, Ezra se le demandait encore. Quelques mois en arrière, cette histoire leur aurait paru complètement idiote si on la leur avait raconté comme ça. Après tout, qui aurait pu prédire qu'ils allaient finir par se marier à Las Vegas ? Ça avait tout de la mauvaise comédie romantique. Sauf qu'ils n'étaient pas dans une romcom. Les happy endings n'arrivaient pas comme ça, soudainement, après une succession d'emmerdes. Les happy endings n'arrivaient jamais. Pas ici, pas pour Ezra. « Ouais... » soupira Oprah, comme une confirmation de ses pensées. Il eut un sourire triste et détourna les yeux un instant. « Ecoute je sais pas, franchement je sais pas, c’est pas comme si j’avais des sentiments amoureux, que je connaissais et que je cachais, je ne sais pas ce qu’il y a… » Il s'était pensé perdu mais manifestement, elle était aussi paumée que lui. Peut-être que ces deux semaines l'avaient aidée à réfléchir ou en tout cas ça l'avait fait suffisamment cogité pour qu'elle ne sache plus où elle en était. Égoïstement, il trouvait ça réconfortant, presque réjouissant que cette situation ne soit pas compliqué uniquement pour lui. « Ezra, je sais pas comment exactement mais ce qui est sûr c’est que je t’aime, et tu me manques, j’ai pas envie de te perdre, alors oui j’ai envie de tenter cela, puisque de toutes manières c’est notre dernière solution » Son regard croisa le sien et si jusque-là il n'avait pas été convaincu qu'elle comprenait ce qu'elle disait, Ezra réalisa qu'elle savait vraiment, cette fois, quelle portée avait ses mots, quelles conséquences ils auraient. Son cœur rata un battement comme s'il trébuchait sur un chemin déjà parsemé d'embûches. Il n'y avait jamais cru — and frankly, he still didn't fucking believe it — mais Oprah venait pourtant bien d'envisager verbalement des changements dont il avait rêvé. Rêvé mais jamais imaginé possibles. « Je... je ne sais pas quoi dire » soupira-t-il, esquissant un sourire plein de candeur. Presque timidement, il effleura sa main d'un doigt. Il y avait encore cinq minutes, il avait accepté l'idée de disparaître de sa vie, de s'éloigner, parce que c'était ce qu'il y avait de mieux pour elle, pour lui. Parce qu'il n'y avait aucun moyen de réparer ce qui s'était brisé entre eux, du moins pas pour lui. Parce qu'elle ne voulait pas de lui, pas d'une autre relation. Elle voulait leur amitié. Il y avait encore cinq minutes, il n'avait eu aucun espoir de la faire changer d'avis. Et elle avait ouvert la bouche. « Vous voulez peut-être commander maintenant ? » Ezra sursauta, n'ayant pas entendu la serveuse arriver. Elle paraissait agacée, pas très heureuse d'avoir à prendre leur commande. Il retira sa main de celle d'Oprah, un brin gêné, et s'éclaircit la gorge. « Mh, tu, tu veux quelque chose ? » lui demanda-t-il, nerveux. L'interruption de la serveuse aurait dû le calmer, le détendre ; au lieu de ça, il s'était surtout rendu compte que cette conversation était réelle — s'il avait rêvé, personne ne les aurait interrompu. « Un café pour moi, noir » indiqua-t-il, avant que l'incarnation de la joie de vivre qui leur tenait lieu de serveuse ne rebrousse chemin avec la commande gribouillée sur son petit carnet, laissant leur bulle se refermer sur eux. « Oprah, je... je ne veux pas te perdre non plus » murmura-t-il, plus ému qu'il n'aurait su le dire. Il n'avait pas vraiment envisagé que cette soirée prenne ce tournant. Qu'Oprah lui demande de revenir sur ce qu'il lui avait dit cette fameuse nuit, deux semaines plus tôt, oui mais pas ça. « Je... merde, je sais vraiment pas quoi dire » répéta-t-il, se maudissant mentalement. Il n'était pas le genre de types à répéter des discours devant un miroir pendant trois heures ni celui à tirer des plans sur la comète. Il vivait au jour le jour, ne prévoyant pas grand-chose. Il n'était pas doué pour les projets et il ignorait de quoi serait fait le futur. Mais il savait que le futur ne serait sans aucun doute pas très intéressant si Oprah n'y prenait pas parti. « Je sais juste que je vais pas pouvoir me lever et partir sans vouloir ensuite t'appeler pour savoir si tu es bien rentrée. Et pour t'inviter à dîner aussi, parce que ça fait des mois qu'on a pas partagé un plat de lasagnes et y'a personne d'autre avec qui j'ai envie de faire ça » C'était idiot, terriblement idiot mais c'était comme ça qu'elle lui manquait. Dans les gestes du quotidien, dans les moments de calme, dans les instants qu'ils avaient toujours jusque-là partagés à deux. « Et qui sait, peut-être que je vais comprendre que tu es un vrai monstre, reprit-il, avec un bref éclat de rire, mais après ce que tu viens de dire, Oprah, je vais pas te lâcher » C'était une phrase qu'il employait souvent au poste, lorsqu'un abruti récidiviste était envoyé à son bureau pour une énième connerie, mais cette fois, ça avait l'air infiniment plus doux. Ces mots auraient pu être crachés froidement, avec dédain mais ce n'était pas un petit voyou qu'il avait en face de lui, mais la fille dont il était amoureux. La fille qui, après deux horribles semaines, avait décidé de ne pas le rejeter. C'était insensé, presque irréel, mais Ezra ne comptait pas laisser passer sa chance, même si ça signifiait dormir encore quelques temps chez Alexandra et laisser Oprah aller à son rythme, quel qu'il fut. Il aurait tout fait pour elle, tout. |
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| (#) Sujet: Re: (#2413) oprah et ezra Δ open up your heart Dim 7 Sep - 17:14 | |
| Finalement, avec beaucoup de temps et toute la patience d’Ezra, qui avait d’ailleurs faillit quitter le café avant même qu’elle ne lui ait annoncé ce qu’elle voulait lui dire, ce pour quoi elle était allé le chercher au poste, et l’avait amené ici, ce pourquoi elle avait voulu lui parler, elle lâcha enfin sa bombe. Évidement cela n’avait pas été facile pour elle, car elle savait qu’une fois sa bombe lancée, elle ne pourrait plus revenir en arrière, et qu’à s’engager dans une relation amoureuse avec Ezra, si les choses se passaient mal ils ne pourraient plus être amis, pas après tout ce qu’ils avaient traversés. Enfin elle tentait de se résonner en réaliser, avec toute la peine du monde, qu’il n’y avait que cela à faire, qu’il n’y avait plus d’autres solutions, puisqu’ils ne pourraient plus être amis de toutes manières, Ezra en serait incapable. Elle devrait être heureuse mais c’était tout de même difficile de tourner la page, tout en sachant que l’on est obligé de la fermer, que le livre est d’ores et déjà terminé. Malheureusement le seul lien qui pouvait encore exister entre eux, devait passer par le couple, ce n’était pas cela qui la rendait triste, mais la perspective que si ça ne marchait pas, un retour à l’amitié ne fonctionnerait pas non plus. Finalement le risque n’existait pas vraiment, puisqu’ils n’avaient rien à perdre, mais elle avait toujours cette nostalgie dans le cœur, agrémentée d’une peur de ne pas savoir bien se comporter, comment changer ses gestes, ses paroles, tout, son comportement, face et avec Ezra, passant d’une relation amicale à une relation de couple. Elle avait déjà été en couple oui, mais là c’était différent, il faudrait passer par-dessus des années d’amitié pure et simple, pour toucher la tendresse des corps, des mots, des regards, des petites attentions. Finalement elle avait réussit à capter son regard, « Je... je ne sais pas quoi dire » et l’attention qu’il porta sur elle se mua en un large sourire. L’un des plus beaux qu’elle n’avait jamais vu sur sa bouche, comme s’il contenait le milliards de pulsations que son corps et son esprit et son cœur ressentait à présent, comme si ses émotions étaient trop fortes pour qu’il puisse être en mesure du haut de sa faible qualité d’être humain, les exprimer. Et pourtant elles étaient là, présentes, tues, dans ce sourire. Sa main vint même effleurer la sienne, du bout des doigts, avec la même timidité qu’aurait un adolescent lors de son premier rendez-vous. Comprenant qu’ils étaient partis pour rester maintenant, la serveuse s’approcha de leur table, pour prendre leur commande, visiblement pas de très bon poil. « Non ça ira, merci. » Refusa-t-elle poliment, ce qui évidement ne fut pas pour plaire à la serveuse, mais au fond Oprah l’avait un peu fait exprès. Il lui dit qu’il ne voulait pas la perdre non plus, dans un murmure empli d’intensité, et se confondit une fois de plus en absences de paroles, comme s’il était gêné de ne pas savoir quoi dire, alors que ça ne leur arrivait jamais, ils pouvaient passer des heures assis sur un banc, à regarder les gens, le monde, les bâtiments, les arbres, la vie, sans parler. « Je sais juste que je vais pas pouvoir me lever et partir sans vouloir ensuite t'appeler pour savoir si tu es bien rentrée. Et pour t'inviter à dîner aussi, parce que ça fait des mois qu'on a pas partagé un plat de lasagnes et y'a personne d'autre avec qui j'ai envie de faire ça » Il l’a surpris par ce débit soudain de paroles, mais aussi par leur contenu, déployant dans la gorge d’Oprah un rire. « Et qui sait, peut-être que je vais comprendre que tu es un vrai monstre, mais après ce que tu viens de dire, Oprah, je vais pas te lâcher » Elle rit encore avec lui, tout en ne manquant pas de remarquer à quel point il semblait nerveux. « Hey ça va être génial ! » Dit-elle en faisant glisser sur la table ses mains jusqu’aux siennes, comme pour le rassurer. Elle avait peur de la relation amoureuse avec lui, enfin surtout peur d’elle et de savoir si elle ne le décevrait pas, mais cela ne l’empêchait pas d’étirer ses lèvres en un large sourire, pour toute l’enthousiasme qui l’a traversé de, de nouveau voir Ezra, passer du temps avec Ezra, parler avec lui, être tout simplement avec lui. |
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| (#) Sujet: Re: (#2413) oprah et ezra Δ open up your heart Dim 14 Sep - 17:21 | |
| there is no fear now. let go and just be free, i will love you unconditionally. so open up your heart and just let it begin.Ce n'était qu'une impression mais il lui semblait qu'un poids immense avait glissé de ses épaules, s'était évaporé en quelques secondes. Comme si l'entendre prononcer des mots dont il avait rêvé était la solution à tous ses problèmes. Ça l'était probablement, au fond. Jusqu'ici, il avait vécu une existence sans ombre, sans souci majeur. Bien sûr, il n'avait pas connu son père et sa mère n'avait jamais roulé sur l'or mais il n'avait manqué de rien. En deux semaines, son monde avait paru s'écrouler parce qu'elle lui avait manqué. C'était là une sensation qu'il n'avait jamais rencontré et qu'il espérait profondément ne plus recroiser. Jamais. Ça n'allait pas être facile, d'entretenir une relation si différente de celle qu'ils avaient depuis des années. Il allait falloir s'adapter, réfléchir à ce qu'on pouvait ou ne pas faire, et parler. Communiquer. Avoir des amis était différent, il ne s'agissait pas de devoir partager sa vie, pas vraiment. Oh, Ezra connaissait une chose ou deux à propos de la vie de couple mais ça n'était jamais allé bien loin, c'était resté superficiel. Et s'il gâchait tout ? S'il ratait quelque chose d'important, comme son anniversaire ? Ce n'était jamais arrivé en presque trente ans, certes, mais personne n'était à l'abri d'une erreur. « Hey ça va être génial ! » fit Oprah, comme si elle lisait dans ses pensées. C'était probablement le cas. On lui disait souvent qu'il était un vrai livre ouvert et, de toute manière, elle le connaissait mieux que quiconque. Leurs mains se rejoignirent et Ezra laissa échapper le soupir qu'il avait retenu jusque-là sans s'en rendre compte. Elle ne faisait pas ça à contre-cœur ou en tout cas pas avec dégoût. Elle n'était pas là parce qu'on l'y avait forcée. Elle était là de son plein gré et le sourire qu'elle affichait n'était pas feint. Il ne put retenir le sien, à nouveau. Depuis toujours, il avait le sourire facile à ses côtés. Elle était sa meilleure amie et elle avait fait sa joie dès l'enfance. Il avait été fier de l'avoir à ses côtés déjà en ce temps-là. Aujourd'hui, ce n'était plus uniquement de la fierté mais un vrai bonheur. « J'espère, oui » souffla-t-il en portant l'une de ses mains à ses lèvres. Il y déposa un baiser, sans la quitter des yeux. Il se souvenait des gens qui, au cours de leur enfance, avaient dit combien ils auraient fait des frères et sœurs parfaits. Combien ils semblaient proches et à quel point c'était rare, mais jamais Ezra n'avait vu Oprah comme ça. Elle n'était pas sa sœur, elle était sa moitié, la partie de lui-même sans qui il ne pouvait être complet. Son café arriva finalement, interrompant le fil de ses pensées. La serveuse lui jeta un regard noir, avant de déposer l'addition devant ses yeux et de disparaître. Charmant, pensa-t-il. « Elle ne nous aime pas beaucoup » glissa-t-il en s'emparant de son café sans pour autant délier ses doigts de ceux d'Oprah. Il frémit en le goûtant, surpris par la tiédeur du breuvage. Il s'était attendu à plus chaud, brûlant même, mais le café avait probablement était fait un peu plus tôt et garder au chaud. Parfait, il n'aurait donc pas à attendre dix minutes que ça refroidisse. Ils pourraient partir rapidement, si Oprah le désirait. « Tu travailles demain j'imagine ? s'enquit-il avec sollicitude. Je te raccompagne après ça, reprit-il avec un geste pour sa tasse à présent à moitié vide, et peut-être... on pourrait peut-être déjeuner ensemble demain ? Si tu n'es pas trop occupée, bien sûr » précisa-t-il, dans le souci de ne pas la brusquer. La dernière chose qu'il désirait, c'était trop précipiter les choses. |
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| (#) Sujet: Re: (#2413) oprah et ezra Δ open up your heart Mer 17 Sep - 12:52 | |
| La brunette avait été surprise, frémissant presque, alors que sa main était ramenée jusqu’aux lèvres d’Ezra. Mais l’étonnement passé, elle lui offrit un large sourire. Ils se lançaient tous les deux dans une nouvelle aventure, et au fond elle avait aussi peur que lui, même si elle le montrait moins. L’équilibre avait toujours été inné entre eux, lorsque l’un débordait trop dans la tristesse, la peur, la colère, l’enthousiasme… l’autre cherchait toujours à rééquilibrer les choses, en apportant plus de nuance, de légèreté, de relativisme… Et même lorsqu’ils partageaient la même émotion, l’un refoulait toujours cette émotion pour pouvoir être en mesure de soutenir l’autre. C’était naturel chez eux, mais dire que cela existait depuis le début aurait été idéaliste, cela s’était fait sur la durée, avec le long-terme, en apprenant à se connaître très bien, trop bien même, peut-être. Le café, arriva, les yeux d’Ezra se focalisèrent sur sa tasse de café et suivit son chemin de la main de la serveuse jusqu’à la table. Alors que cette dernière repartait en tournant le dos à ses clients, sans l’ombre d’un sourire, en ne laissant derrière elle que le bulletin de l’addition, déposé sans la moindre parole serviable. « Elle ne nous aime pas beaucoup. » Oprah n’avait pas vu le regard noir qu’elle avait lancé à Ezra, mais elle n’avait pas besoin de cela pour être de son avis. « Nous non plus. » Lança-t-elle en souriant alors que son ami prenait volontairement son café de sa main libre, maintenant de fait le contact entre leurs deux mains. « Tu travailles demain j’imagine ? » Cela avait la forme d’une question, mais la fin de sa phrase s’affaiblissant, cela ressemblait de plus en plus à une constation, plutôt défaitiste. « Je te raccompagne après ça. Et peut-être… on pourrait déjeuner ensemble demain ? Si tu n’es pas trop occupée bien sûr. » « Bien sûr ! Tu veux venir à la maison ? » La maison… cela voulait tellement dire… Elle avait dit « la maison », et pas « chez moi » comme on en aurait plus l’habitude face à un ami, un petit-ami ou qui que ce soit qui ne ferait pas encore partie prenante de nos vies, quelqu’un avec qui on n’avait pas vécu, et on ne vivait pas, tous le contraire d’Ezra et d’Oprah. C’était leur chez eux… Ce serait et ce resterait toujours chez eux, elle n'avait pas pris toute la place dans l'appartement, n'avait pas touché à ses affaires, quand elle faisait les courses elle avait encore l'habitude de mettre dans son caddie des produits qu'Ezra seul consommait, avant de se dire "eh non c'est pour Ezra ça, repose-les ma grande..." Il lui manquait, il lui manquait terriblement dans ce grand appartement, elle s'était même demandé si elle pourrait rester très longtemps seule sans déménager. Ils y vivaient depuis tellement d’années maintenant, jamais ils n’avaient changé. Pour commencer, les étudiants avaient loués un meublés, mais avec le temps, l’aménagement et la décoration du propriétaire avec rapidement laissé sa place aux leurs. « Demain matin je suis en consultations libres donc les gens viennent sans rendez-vous, mais j’essayerai de ne pas terminer trop tard. » Combien de fois s’était-elle retrouvée, en train d’enfiler son manteau, ou pire encore, de fermer à clé la porte du cabinet, et qu’un nouveau patient venait pointer le bout de son nez. Au final médecin ce n’était pas vraiment un métier, plutôt une sorte de malédiction. L’après-midi elle aurait des visites à domicile, mais depuis le temps Ezra devait connaître son emploi du temps par cœur, après tout il ne changeait pas vraiment, sauf quand elle avait des urgences, des gardes. C’était beaucoup plus sa participation aux pompiers qui bouleversait le plus son agenda, elle se souvenait même à cet égard avec perdu quelques patients, qui en avaient eu marre que leur médecin traitant décale leur rendez-vous ou même annule leur consultation au dernier moment, pour une intervention, parfois réelle, parfois exercice dissimulé, elle n’était jamais mise dans la confiance, avec les pompiers. « Mais tu as du travail toi aussi, ça comment ? » |
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| (#) Sujet: Re: (#2413) oprah et ezra Δ open up your heart | |
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