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 (#2413) oprah et ezra Δ open up your heart

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Message(#) Sujet: (#2413) oprah et ezra Δ open up your heart (#2413) oprah et ezra Δ open up your heart  EmptyDim 6 Juil - 0:22



there is no fear now. let go and just be free, i will love you unconditionally. so open up your heart and just let it begin.


C'en était trop. Trop de silence, trop d'ignorance, trop de zones d'ombre. C'en était trop. Trop de journées sans un regard échangé, trop de soirées en solitaire. C'en était trop. Ezra aurait été bien en peine de dire quelle goutte, exactement, venait de faire déborder le vase ; peut-être était-ce la part de loyer, en chèque, déposée sur la table de la cuisine ou alors les remarques peu subtiles d'Alex sur sa mauvaise humeur. Peut-être, encore, était-ce à cause de sa mère et de ses incessantes questions à propos d'Oprah. Il n'en savait trop rien ; tout ce dont il était certain, c'était qu'ils devaient parler et que ce serait ce soir ou jamais, même s'il rentrait à plus de vingt-et-une heures. Elle avait probablement eu une grosse journée, entre son cabinet et la caserne, mais il n'avait pas été en reste non plus. Ce n'était pas le problème. Il y avait plus grave. Ezra était en train de perdre sa meilleure amie et ça, il ne l'acceptait pas. Aurait-il su qu'ils en arriveraient là lorsqu'ils étaient partis à Vegas qu'il aurait annulé ce stupide voyage. Mariés. Ils étaient mariés. Si encore ils avaient annulé ça immédiatement, probablement seraient-ils en train d'en rire à l'heure actuelle. Seulement il n'avait pas pu s'y résoudre, pas après la nuit de noces qu'ils avaient passé. Pas après avoir passé des années à la regarder se faire briser le cœur sans pouvoir faire un quelconque premier pas. Il était son meilleur ami depuis le bac à sable, flirter avec Oprah aurait été étrange. Pour tout dire, il avait longtemps eu peur de ce qui arriverait s'il faisait l'erreur de suivre ce que lui dictait son cœur. Et c'était arrivé. Foutu sentiments. Peut-être que c'était écrit, au fond. Peut-être qu'il devait agir comme un imbécile et la perdre. Peut-être que c'était le destin mais Ezra n'avait jamais cru à toutes ces conneries.

Qu'elle soit couchée ou non, cette discussion devait avoir lieu maintenant. Ils devaient mettre les choses au clair. Ezra en avait besoin, même s'il savait très bien qu'il n'en ressortirait pas indemne. Il avait mis son cœur en jeu lorsqu'il avait refusé de signer les papiers d'annulation. Annuler, c'était effacer ce qui était arrivé ; or, il s'en sentait impossible. En fermant les yeux, il pouvait presque encore sentir la caresse de ses cheveux sur sa peau, dans cette chambre d'hôtel de Vegas. Il était amoureux de sa meilleure amie et si le coup avait été difficile à encaisser, ça n'était rien à côté de la réaction qu'elle avait eu lorsqu'il avait refusé de signer ces foutus papiers. Mais ils devaient mettre ça derrière eux, ils devaient parler. « Oprah ? » appela-t-il en refermant derrière lui la porte d'entrée de l'appartement qu'ils partageaient depuis plusieurs années déjà, dans le centre-ville de White Oak Station où ils avaient tous les deux grandi. Cette ville, ces rues avaient vu leur amitié naître et se renforcer au fil des années. Et aujourd'hui, seuls les murs de cet appartement en témoignait encore. Une décision stupide avait tout détruit. Restaient les photos, accrochées ici et là, et les souvenirs liés aux meubles, les anecdotes du déménagement et du reste.

Le salon était vide, à l'image de sa vie à l'heure actuelle. Sans Oprah, le sel de son existence semblait avoir disparu. Pourtant, elle n'était pas partie, elle était juste là, sous le même toit. Son sac à main était dans l'entrée, son manteau accroché à la patère et son assiette séchait sur l’égouttoir, à la cuisine. Elle était là sans vraiment l'être. La télévision était éteinte, le canapé froid. Sa présence s'accrochait encore aux choses mais elle n'était presque plus vraiment là. Comme si elle lui échappait. « Oprah ? » répéta-t-il en poussant la porte de sa chambre, allumée. « Il faut qu'on parle » lança-t-il, en s'appuyant contre le chambranle. Il n'entrerait pas, sauf si elle l'invitait. Il ne s'imposerait pas comme il lui avait imposé sa décision de ne pas signer les papiers mais il ne fuirait pas. Il ne reculerait pas. Il venait d'avoir trente ans, il était temps de se comporter en adulte.


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Message(#) Sujet: Re: (#2413) oprah et ezra Δ open up your heart (#2413) oprah et ezra Δ open up your heart  EmptyDim 6 Juil - 20:10




there is no fear now. let go and just be free, i will love you unconditionally. so open up your heart and just let it begin.


« Oprah ? » La jeune femme se retourna d’un trait. La porte de sa chambre avait été ouverte, ou tout simplement poussée si elle ne l’avait pas complètement fermé, mais au fond elle n’avait pas vraiment fait attention, laissant apparaître son colocataire dans l’embrasure. De son regard, il semblait qu’elle fusillait ce dernier, à croire que si ses yeux avaient été des lanceurs rayons nucléaires, il aurait déjà été atomisé. « Ezra, on avait toujours dit… » Le ton de sa voix était élevé, en harmonie avec l’humeur qui s’exprimait dans ses yeux. Elle s’était apprêtée à lui énoncé une des innombrables règles de la colocation qu’ils avaient établis entre eux. Il n’y avait pas de carnet qui les réunissait toutes, il ne s’agissait que de règles coutumières, ils n’avaient signé aucune charte, mais au fond il n’y en avait pas suffisamment pour qu’ils les oublient. C’était aussi des règles qu’ils avaient édicté en jurisprudence, certaines avaient été établies dès le début de leur colocation, voire même avant, tandis que les autres, la majorité même, avaient été décidées au fil des semaines et des mois de cohabitation, pour des choses qu’ils n’avaient pas pensé avant par exemple. Ils avaient déterminé un planning bien précis de la répartition des tâches ménagères, mais la règle qui exigeait que chacun ne rentre pas dans la chambre de l’autre, celle-ci avait été plutôt décidée au bout du deuxième mois. La chambre était devenue un territoire sacré, et même s’ils n’avaient aucune gêne entre eux, même s’ils s’étaient déjà vu en pyjama, en sous-vêtement, mal peigné, pas encore lavé… Ils avaient décidé qu’ils ne rentreraient jamais dans la chambre de l’autre sans en avoir eu l’autorisation avant. C’était un peu comme une frontière, un espace où ils pouvaient conserver leur intimité. Mais il y avait aussi des mauvais côtés, comme toutes les fois où il y avait un conflit entre eux et que l’un des deux colocataires partait s’enfermer dans sa chambre, rompant court tout débat. Même dans ces cas-là, aucun des deux n’avait osé aller chercher l’autre dans sa chambre, même si cette fuite l’agaçait fortement. Alors évidement, voir Ezra intenter de faire irruption dans sa chambre alors qu’ils avaient mis au point cette règle, ne pouvait que mettre hors d’elle Oprah. De manière générale, Oprah Becker n’était pas le genre de fille « à problème », elle ne se cassait pas la tête pour un rien, et avait appris à relativiser beaucoup de choses. C’était même plutôt une fille simple avec qui il était facile de vivre, mais ces derniers temps, son tempérament était particulièrement fiévreux. Peu de personnes connaissaient son visage irritable et à fleur de peau, mais ce soir, Ezra allait probablement en faire les frais. D’autant plus que si on y réfléchissait bien, il en était purement et simplement la cause, alors finalement ce ne serait que justice. La jeune femme s’apprêtait donc à lui rappeler la fameuse règle, quand elle se tut, finalement pris de court par la phrase d’Ezra, « Il faut qu'on parle », mais aussi, voire surtout, par son attitude. Il avait posé son épaule sur l’encadrement de la porte, comme si finalement il ne comptait pas rentrer, d’ailleurs il n’avait pas mis un pied en avant. L’humeur de feu de la jeune femme s’apaisa un peu, juste le temps qu’elle réalise l’enjeu de sa demande et que ses membres se raidissent. Ils allaient devoir parler, Oprah retint sa respiration, fixa sans dire un mot son colocataire, et finit par expirer longuement. « Très bien. » Répondit-elle après avoir pris ce temps pour réfléchir à la situation, elle en était arrivé à la conclusion qu’il n’y avait pas d’échappatoire. Elle n’avait aucune excuse à lui délivrer. « Tu peux entrer. » Lui indiqua-t-elle en faisant un signe nonchalant de la main vers lui. Se tenant pratiquement à l’autre bout de la chambre, la jeune femme ne bougea pas et croisa ses bras contre sa poitrine. Elle semblait avoir la certitude que toute discussion ne les mènerait à rien, comme si quelque-chose s’était définitivement cassé et que toutes les plus belles mises au point du monde n’y changeraient rien. « Bon alors allons-y, parlons, je sais pas moi, qu’est-ce que tu veux que je te dise ? » Avait-elle finit par lâcher, face au mutisme d’Ezra, elle ne se sentait pas de taille à entamer cette discussion, n’ayant aucune idée de comment s’y prendre, ni même de l’angle sous lequel il voulait aborder la question, qui était probablement différent du sien.

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Message(#) Sujet: Re: (#2413) oprah et ezra Δ open up your heart (#2413) oprah et ezra Δ open up your heart  EmptyDim 6 Juil - 22:00



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Elle n'avait pas hurlé en le voyant, elle n'était même pas allé au bout de sa phrase. Ezra aurait peut-être dû s'en réjouir mais il ne pouvait s'empêcher de penser que cette froideur, cette distance était bien pire qu'une colère directe, brûlante. Il aurait préféré qu'elle lui balance son oreiller au visage en guise de bonjour plutôt que ce regard noir, hautain. Une inspiration, une expiration, un soupir et le silence, ce silence qui lui donnait envie de vomir. Ils étaient amis depuis toujours, ils avaient tout partagé ensemble. Leurs fous rires avaient meublé le silence, même les regards échangés étaient bruyants entre eux. Elle ne parlait pas pour rien dire mais elle ne s'était jamais tu très longtemps. Aujourd'hui, pourtant, Ezra faisait face à son silence. Il n'y était pas habitué et il refusait de s'y faire. Pas maintenant, pas alors qu'il avait finalement compris que les sentiments qu'il éprouvait pour elle n'étaient plus vraiment fraternels. « Très bien » finit-elle par concéder, après un moment, comme si elle avait pesé le pour et le contre, comme si elle s'était réellement demandé si c'était bien nécessaire. Il serra les dents, se retenant de commenter. Inutile de lui chercher querelle pour des détails à la con. « Tu peux entrer » ajouta-t-elle, avec un vague geste de la main, mais ce n'était pas maintenant qu'Ezra allait enfreindre des règles établies depuis si longtemps. Des règles simples, faciles à assimiler, qui avaient régi leur colocation dès le début. Ce n'était pas parce que leur amitié avait été subitement bouleversée qu'il allait agir comme s'il en allait de même pour toute leur histoire. Il se contenta, ainsi, de la regarder de l'entrée, contemplant ce visage si familier à présent si dur. Oprah paraissait mal à l'aise. Ou était-il en train de mal interpréter sa colère ? Il avait l'habitude qu'elle lui passe tout avec un sourire, qu'elle s'amuse de ses conneries et qu'elle feigne de se fâcher. Il ne la connaissait pas sous la colère, il ne l'avait presque jamais vue furieuse, ou en tout cas après lui. C'était foutrement déstabilisant. « Bon alors allons-y, parlons, je sais pas moi, qu’est-ce que tu veux que je te dise ? » fit-elle, les bras croisés, sans aucun doute agacée par son silence. Le silence. Ils ne connaissaient pas ça.

Et qu'attendait-il, au fond ? Qu'elle soit attendrie par une quelconque déclaration d'amour à deux balles ou qu'elle lui avoue ses propres sentiments ? Était-il à ce point stupide ? Durant des années, il avait assisté à ses premières rencontres, à la préparation de ses premiers rendez-vous, à ses ruptures. Il avait rencontré chacun de ses petit-amis, leur avait serré la main. Il avait gardé ses mauvaises opinions pour lui et avait sympathisé avec certains. Il l'avait vue tomber amoureuse et il avait été là lorsqu'on lui avait brisé le cœur. Il savait à quoi ressemblait une Oprah amoureuse mais il n'avait jamais été qu'un observateur extérieur. Il n'était pas l'homme de sa vie, il n'était que son meilleur ami. Il n'avait pas le droit de lui imposer ses sentiments. Il baissa la tête, incapable de la regarder en face. Inutile de lui dire la vérité, ça ne pouvait mener nulle part. Il n'avait pas le droit de lui faire ça. « Je suis désolé » articula-t-il, la gorge nouée. Mais était-il capable de garder ses sentiments pour lui ? Fermant les yeux, il tenta d'imaginer ce qui pourrait se produire s'il parlait. Dans un monde parfait, ses sentiments seraient réciproques et ils pourraient oublier cette stupide annulation. Seulement ils ne vivaient pas chez les Bisounours, des licornes ne broutaient pas les roses des jardins et des gens mourraient tous les deux pour des raisons idiotes. Elle n'était pas amoureuse de lui, ça n'irait nulle part. Cette annulation devait avoir lieu. « Je suis désolé » répéta-t-il, avec plus de force cette fois. Il se redressa, serra les poings mais s'obstina à ne pas la regarder. Il ne pouvait pas. Il ne pouvait pas lui mentir et la regarder dans les yeux, elle se douterait de quelque chose. Fixant un point derrière elle, sur un mur qu'il ne voyait pas vraiment, il reprit : « je ne sais pas pourquoi j'ai attendu aussi longtemps. Je vais signer tes papiers et tout... tout rentrera dans l'ordre » Il expira avec un semblant de sourire. Mentir n'avait jamais été son fort, encore moins lorsqu'il crevait d'envie de dire la vérité. Plus que de la dire, il aurait voulu le hurler sur tous les toits. Dire à tous les losers qui avaient un jour croisé la route d'Oprah qu'elle était à lui, qu'il allait la rendre heureuse. Seulement ça n'arriverait pas et il fallait l'accepter. « Laisse-les à la cuisine ou... ou ailleurs, peu importe. Je les signerai demain, d'accord ? » Et sans attendre une réponse il fit volte-face, la mâchoire contractée, les poings le long du corps. La dernière chose qu'il souhaitait, c'était l'entendre exprimer sa joie à l'idée qu'il ait recouvré la raison. Mieux valait déguerpir avant qu'elle ne le fasse.

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Message(#) Sujet: Re: (#2413) oprah et ezra Δ open up your heart (#2413) oprah et ezra Δ open up your heart  EmptyDim 6 Juil - 23:45




there is no fear now. let go and just be free, i will love you unconditionally. so open up your heart and just let it begin.


Elle se rendait compte qu’une fois les deux dans la même pièce, elle ne pouvait pas tenir le silence plus longtemps. C’était une posture ordinaire, même s’ils n’avaient pas forcément besoin de se parler pour se comprendre, même s’il leur arrivait de ne pas parler pendant des heures, ils arrivaient toujours par communiquer, d’une autre manière, d’une certaine manière. Mais là c’était complètement différent, le silence qu’ils avaient arboré ces dernières semaines n’était pas un silence compréhensif, ou confiant, c’était le silence de la gêne, de la honte peut-être, en tous les cas le silence du malaise. Un malaise qui ne se faisait que plus grandissant alors qu’ils se tenaient les deux dans la même pièce. Oprah réalisait alors à quel point la situation était grave. Elle n’arrivait même plus à lui parler comme avant, comme si un mur s’était dressé devant eux et qu’il était indépassable, rendant Ezra inabordable. C’était de ce silence là dont il était question. Un silence, que pour la première fois de sa vie, elle ne savait pas comment briser, comment le dépasser. « Je suis désolé. Je ne sais pas pourquoi j'ai attendu aussi longtemps. Je vais signer tes papiers et tout... tout rentrera dans l'ordre. » Dans ses yeux, la lueur de rage passa, comme un couleur passerait face au soleil, mais c’était face à Ezra qu’elle était. Ezra qui avait bien des fois, pour ne pas dire la majeure partie du temps, été le véritable soleil de sa vie. Combien de journées avait-elle terminé, exténuée, en se maudissant d’avoir choisi ces études, ce métier, ce volontariat. Jusqu’à ce qu’elle rentre à la maison, dans leur appartement, leur antre, et qu’elle retrouve le sourire. Grâce à lui, Ezra, son sourire, sa chaleur, sa gaucherie des fois, ses encouragements, ses compliments. Toutes ces années elle ne s’était pas doutée une seule seconde qu’il ne s’agissait peut-être pas là de simples encouragements fraternels, ni même amicaux, mais qu’il y avait quelque-chose d’autre, de plus profond, de beaucoup plus loin derrière. Elle voyait Ezra, elle voyait son mal-être, cette façon qu’il avait de la regarder sans le faire, comme s’il avait le regard perdu dans le vide, comme s’il était plutôt afféré sur quelque-chose qui était derrière elle, et qu’elle n’était plus que transparente à présent. « Laisse-les à la cuisine ou... ou ailleurs, peu importe. Je les signerai demain, d'accord ? » En d'autres circonstances, elle l'aurait asséné qu'il pouvait le faire le soir-même, au lieu de repousser éternellement au lendemain et qu'il oublie et que les choses recommencent, infiniment. Mais elle le savait souffrant, elle le voyant souffrant, et elle ne comprenait pas, elle souffrait même de ne pas comprendre, ou alors elle faisait semblant de ne pas comprendre. Ce n’était pas ce qu’elle voulait, bien sûr elle voulait qu’il signe ces fichus papiers, mais pas comme cela. Pas avec cet air résigné, pas avec cette tête de chien battu, qui d’ordinaire l’aurait fait rire, mais aussi parce qu’il l’aurait adopté pour la faire sourire justement. Elle le vit faire volte-face et cette fois-ci son regard tourna complètement éberlué. « Alors c’est tout ? Tu veux parler et voilà tout ce que tu as à me dire ? Excuse-moi mais j’ai pas l’impression qu’on ai eu une discussion là. Ou alors on n’a pas la même définition du mot. » Lança-t-elle avec un étonnement qui s'était peu à peu transformé en sarcasme. Elle qui était si tolérante d'ordinaire parvenait à se montrer terriblement méchante dès l'instant où elle ne comprenait pas. Et pourtant Dieu sait qu’ils en partageaient des définitions, des concepts et toutes sortes d’autres choses, comme des valeurs et des principes. Car ce sont toutes ces sortes de choses que l’on forge en grandissant, par le biais de nos expériences, or leur passé était rempli de souvenirs les liant les deux ensembles. Ils avaient tellement d’anecdotes communes, qu’on pouvait presque dire qu’ils s’étaient construit ensemble. En se dirigeant vers la sortie de sa chambre, elle s'attendait déjà à entendre la porte claquer avant même qu'elle ai pu redire un mot. Aussi, se sentit-elle obligée de crier. « C'est ça, tu viens me chercher pour qu'on discute tu te casses ? Décidément j’ai l’impression que je ne te connais plus du tout. » Elle pensait qu'il allait partir de l'appartement et n'était pas vraiment décidée.

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Message(#) Sujet: Re: (#2413) oprah et ezra Δ open up your heart (#2413) oprah et ezra Δ open up your heart  EmptyLun 7 Juil - 13:49



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Au moment où les mots avaient quitté sa bouche, scellant l'affaire, il avait su qu'il en pâtirait. L'idée de devoir continuer à la regarder vivre et aimer d'autres que lui était insupportable, toutefois ça valait mieux que de la perdre. Non ? Get your shit together. Oui, ça valait mieux. Il se savait incapable de tout recommencer à zéro, sans elle. Que pourrait-il faire si elle le quittait ? Prendre un nouvel appartement, retourner chez sa mère ? Il avait trente ans, il était installé, il avait une vie qui lui plaisait et aussi douloureux que ça s'annonçait, il préférait encore voir Oprah rencontrer quelqu'un que de la regarder prendre ses affaires et partir parce qu'il avait eu la mauvaise idée de tomber amoureux d'elle. Reculer et enfouir ses sentiments était la seule solution pour ne pas perdre son amitié. « Alors c’est tout ? » entendit-il dans son dos. Elle paraissait étonnée et ça se comprenait. Il était venu la voir avec l'intention de tout dire, de tout avouer et lâchement, il avait reculé. « Tu veux parler et voilà tout ce que tu as à me dire ? Excuse-moi mais j’ai pas l’impression qu’on ai eu une discussion là. Ou alors on n’a pas la même définition du mot » remarqua-t-elle, sarcastique. Presque malgré lui, Ezra esquissa un sourire. Cette histoire l'agaçait depuis le début, il le savait et il venait de faire empirer la chose. Oprah était énervée, ça s'entendait dans sa voix, elle qui était toujours si ouverte d'esprit et tolérante à l'ordinaire. Elle ne laisserait pas ça passer mais il refusait de lui donner l'occasion de le faire plier. Elle y était toujours parvenue, toujours, depuis le bac à sable. Un sourire, un regard enjôleur et il faisait tout ce qu'elle voulait. Pas cette fois.

Gagnant sa chambre à grands pas, il s'apprêtait à refermer la porte derrière lui lorsque sa meilleure amie décida de hausser la voix. « C'est ça, tu viens me chercher pour qu'on discute tu te casses ? Décidément j’ai l’impression que je ne te connais plus du tout » cria-t-elle dans son dos. Les doigts serrés sur la poignée, il lui lança par-dessus son épaule un regard noir. Un regard qu'elle ne méritait sans doute pas, au fond. « Peut-être bien, oui, répliqua-t-il, mais qu'est-ce que ça peut bien te foutre ? Tu as ce que tu voulais, je vais signer tes putain de papiers et tu pourras faire comme si rien n'était arrivé. Parce que c'est bien ce que tu veux, non ? Faire comme si de rien n'était alors que personne ne t'a forcé à m'épouser et qu'on était deux, ce jour-là ! » Il était tourné vers elle à présent, regard dur et visage crispé, la dominant d'une bonne tête. Elle était furieuse, peut-être oui, mais il était frustré. Frustré et fatigué.

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Message(#) Sujet: Re: (#2413) oprah et ezra Δ open up your heart (#2413) oprah et ezra Δ open up your heart  EmptyLun 7 Juil - 21:40




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Les pieds, confortablement installés dans sa paire de chaussette qu’elle prenait pour traîner avant de se mettre au lit, se précipitèrent en petits pas jusqu’à la porte de sa chambre. Son bras nu repoussa la porte qui sous le volte-face d’Ezra avait commencé à se refermé, comme s’il avait crée un courant d’air. Un courant d’air, c’était pratiquement ce qu’il était devenu, ils se croisaient sans se voir dans l’appartement, leurs horaires n’avaient jamais été les mêmes, mais au moins jusqu’à présent ils prenaient la peine de s’attendre, pour manger, ou dans le pire des cas au moins discuter. Passer du temps ensemble, c’était finalement aussi quelque-chose sur laquelle Oprah avait tiré un trait elle-même, en commençant à dîner seule par exemple. Ses yeux cherchèrent la silhouette élancée de son colocataire, qu’elle ne tarda pas à trouver, au pied de sa porte de chambre. Doucement, les épaules dressées, muscles tendues, de la jeune Becker se détendirent et se baissèrent. Il n’avait pas eu l’intention de prendre la porte, tout du moins pas encore si l’idée cogitait dans sa tête. Son exclamation se finit plus calmement et moins fort qu’elle avait commencé, finalement rassurée qu’il n’ait pas décidé de fuir l’appartement. Mais ce n’était pas suffisamment pour empêcher le visage d’Ezra de se retourner vers elle avec un air aussi dur que celui d’une statue de pierre. Le regard noir qu’il lui lançait lui glaçait tout bonnement le sang. Si ce n'était pas la première fois qu'elle voyait son ami d'enfance malheureux, cela faisait partie des rares fois où elle le voyait si affaibli, et en même temps si désespéré. Ses mâchoires étaient serrées, comme un loup complètement abattu mais qui tient à tenir bon jusqu'au bout. Ezra n'était pas forcément quelqu'un qui refoulait ses émotions, surtout pas avec elle, mais c'était quelqu'un de fort, qui ne se laissait pas facilement déprimer. « Mais qu’est-ce qu’il te prend ? Tu veux signer ces papiers autant que moi… » Elle le croyait, elle l’avait toujours cru et elle se bernait à le croire. Preuve en était, elle n’arrivait pas à imaginer cela comme une question, incapable de l’énoncer sous une tournure interrogative. Il voulait annuler ce mariage, ça ne pouvait pas en être autrement… La jeune femme remonta une de ses mains jusqu’à son visage, frottant énergiquement son œil gauche. « Écoute Ezra, je sais qu’il faut être deux pour faire ce qu’on a fait, mais franchement je ne pense pas que ce soit une bonne idée, tu nous vois vraiment tous les deux ensemble ? » Elle redescendit son bras et fixa ses deux prunelles noisettes sur le visage de son meilleur ami. « Ce serait trop bizarre, on se connaît trop. Ou alors c’est pour les impôts ? » Reprit-elle, le rythme cardiaque plus apaisée et le timbre de voix aussi. « Non mais imagine, le jour où toi, ou moi, ou rencontreras quelqu’un avec qui on a envie de faire notre vie, qu’est-ce qu’il va se passer ? »

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Message(#) Sujet: Re: (#2413) oprah et ezra Δ open up your heart (#2413) oprah et ezra Δ open up your heart  EmptyLun 7 Juil - 23:23



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Était-ce de la surprise ou de la pitié qu'il lisait à présent sur son visage ? Un peu de deux sans doute. Ils avaient tout vécu ensemble, et elle le connaissait mieux que personne, mieux que sa mère même. Ezra avait appris à lui faire confiance, à ne pas cacher ses sentiments derrière des plaisanteries. Il avait toujours été sincère avec elle. Commencer à lui mentir aujourd'hui lui laissait un sale goût dans la bouche. Il aurait voulu qu'elle comprenne sans qu'il ait à dire quoi que ce soit, il aurait tout donné pour qu'elle lise ses pensées au lieu de le pousser à bout. « Mais qu’est-ce qu’il te prend ? Tu veux signer ces papiers autant que moi… » fit-elle, sans paraître douter un seul instant de ce qu'elle disait. Mais non, non, il ne voulait pas signer ces papiers, il ne voulait pas que ce mariage idiot soit annulé. Il désirait plus que tout dire à tout le monde, à leurs parents, à leurs amis, qu'il l'aimait et qu'elle était sa femme. Mais elle ne comprenait pas, elle ne le voyait pas et ça le mettait hors de lui. Oprah avait toujours su lire en lui comme dans un livre ouvert et il avait très souvent trouvé ça foutrement chiant ; alors pourquoi maintenant qu'il avait désespérément besoin de ses petits dons psychiques fallait-il qu'elle ferme les yeux et qu'elle l'ignore ? « Écoute Ezra, je sais qu’il faut être deux pour faire ce qu’on a fait, mais franchement je ne pense pas que ce soit une bonne idée, tu nous vois vraiment tous les deux ensemble ? » reprit-elle, d'un ton plus conciliant. Il n'aimait pas ce ton-là. Il n'était pas un môme de quatre ans avec lequel elle devait faire un compromis sur l'heure du goûter. Il avait trente ans, il n'était plus naïf et il savait parfaitement ce qu'il voulait, même si c'était purement impossible. Reste qu'il n'avait pas spécialement envie de l'entendre lui faire la leçon, d'autant qu'elle n'avait pas l'air d'avoir fini, même si elle semblait fatiguée. « Ce serait trop bizarre, on se connaît trop. Ou alors c’est pour les impôts ? » demanda la jeune femme et, soudain, il eut envie de rire. Pas d'un rire joyeux, pas d'un rire franc et heureux. D'un rire triste, las. Elle était aveugle. Il s'abstint cependant de céder à pareille envie. « Non mais imagine, le jour où toi, ou moi, ou rencontreras quelqu’un avec qui on a envie de faire notre vie, qu’est-ce qu’il va se passer ? » conclut-elle, les yeux fixés sur lui. Qu'est-ce qui allait se passer ? Il se tairait et il observerait. Il la regarderait épouser son prince charmant et avoir une tripotée de bambins dont il ne serait pas le père. Il assisterait à son bonheur, sacrifiant ainsi le sien. « J'ai pas besoin d'imaginer » cracha-t-il, plus agressif qu'il ne l'aurait voulu. Goddamnit, ce n'était pas le moment de raviver sa colère. Apaiser les tensions, voilà ce qu'il fallait faire. Se plier à sa volonté et oublier. Il soupira, se pinçant l'arrête du nez. « Va te coucher, tu dors debout. D'ailleurs, je suis crevé, je vais finir par dire des conneries » Comme te dire je t'aime.


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Message(#) Sujet: Re: (#2413) oprah et ezra Δ open up your heart (#2413) oprah et ezra Δ open up your heart  EmptyMar 8 Juil - 10:57




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« J'ai pas besoin d'imaginer. […] Va te coucher, tu dors debout. D'ailleurs, je suis crevé, je vais finir par dire des conneries » Elle était triste, triste et fâchée qu’ils ne puissent plus discuter. Mais au fond elle savait qu’il avait raison, et n’insista pas. Elle savait qu’elle n’avait pas le droit d’être trop fatiguée à son travail et de risquer de faire une erreur professionnelle, les conséquences en seraient trop graves. Tout comme elle savait aussi qu’Ezra était fatigué, et elle ne voulait pas le mettre mal-à-l’aise plus qu’il ne l’était déjà, comme elle pouvait sans mal le constater. Ce qui était rassurant c’était qu’elle n’avait pas totalement perdue sa capacité à lire en lui, à le comprendre, mais il y avait une partie de lui, que pour la toute première fois de sa vie, elle ne parvenait pas à percer. Ce qui l’énervait encore plus, c’était de penser que lui-même, Ezra, s’obstinait délibérément à lui fermer une partie de son esprit. Elle était énervée, mais elle ne voulait pas non plus l’obliger à parler, elle avait beaucoup trop de respect pour lui. Alors elle respecta ses choix, et comme elle avait beaucoup de respect pour lui et qu’un froid de plusieurs semaines ne serait jamais suffisant à anéantir des années d’amitié, elle ressentait toujours une intense tendresse pour lui. Elle réalisait alors qu’on pouvait être fâchée contre quelqu’un, détester son attitude, et pourtant continuer à l’aimer. La jeune médecin monta sur la pointe des pieds et, hissée à la hauteur de son colocataire, déposa une bise sur sa joue. Elle traîna des pieds jusqu’à sa chambre, retrouvant son espace confiné, son espace sanctuarisé dont Ezra n’avait pas accès, ou si peu, elle referma sa porte sans se retourner. Elle se coucha, mais elle était énervée, beaucoup beaucoup trop tourmentée pour trouver le sommeil. Son corps se retourna plusieurs fois entre ses draps, jusqu’à ce qu’elle ait un déclic, ce déclic qui lui fit repousser subitement la couverture de son lit et poser ses pieds sur le sol. Sur le réveil, elle fit affiché 01:43. Finalement les bonnes résolutions d'Ezra n'avaient été d'aucune utilité, elle n'avait pas réussi à s'assoupir, ne serait-ce que quelques minutes. Pourquoi là maintenant elle avait décidé de se lever, et pas trois quart d’heure plus tôt ou cinq minutes plus tard ? Cela faisait partie des genres de choses auxquelles, pour une fois dans leur existence, le cœur et la raison s’accordaient, ils n’en avaient pas la moindre idée. Elle tendit le bras jusqu’à la chaise qui se tenait dans la pièce, la seule chaise de sa chambre. Elle était posée devant une table qui avait un temps fait office de bureau, quand Oprah était encore en train d’étudier la médecine. Aujourd’hui elle était diplômée, et même si cela faisait deux ans, elle avait conservé cet espace de travail qui lui avait servi pendant tant d’années. Sur le dossier de cette chaise, elle empoigna un gilet dont elle se revêtit. Elle avait toujours eu ce petit interlude où elle était frileuse après avoir quitté la chaleur de ses draps, comme d’autres avaient ce petit interlude au saut du lit pendant lequel ils n’étaient pas encore très bien réveillés. Elle quitta sa chambre et en deux pas se retrouva postée devant celle d’Ezra. Avant de faire quoi que ce soit, son regard se perdit dans leur appartement, malgré la pénombre de la nuit, il parvenait sans peine à raviver en elle maintes et maintes souvenirs de leur vie à deux. Et comme les deux allaient de pair, elle se demandait comment avaient-ils pu être aussi heureux alors qu’aujourd’hui ils n’étaient plus capables de se parler. Reportant son attention sur sa porte, elle posa ses ongles sur le bois et gratta. Elle n'avait aucune envie de le réveiller s'il dormait confortablement, alors au lieu de frapper et elle avait décidé de gratter, pour faire juste suffisamment de bruit pour qu'il l'entende s'il ne dormait pas vraiment.
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Message(#) Sujet: Re: (#2413) oprah et ezra Δ open up your heart (#2413) oprah et ezra Δ open up your heart  EmptyMar 8 Juil - 19:35



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Ezra s'était à moitié attendu à ce qu'elle résiste, qu'elle refuse et qu'elle insiste pour continuer ce simulacre de conversation. Il ne voulait pas parler, il ne voulait rien lui dire ou il finirait par tout déballer et même si ç'avait été son intention première, il n'avait pas le droit de faire. Tout lui avouer, c'était l'obliger à vivre sous le même toit que lui, avec l'idée sans doute déstabilisante qu'il était amoureux d'elle. Oprah était ouverte d'esprit mais il doutait qu'elle puisse trouver cette situation tolérable. Dieu merci, ils n'en arriveraient pas là. Avec une simple bise laissée sur sa joue comme une caresse, elle se détourna et gagna sa chambre, sans grand entrain semblait-il. Pourtant, elle était fatiguée et ils savaient tous les deux qu'elle ne pouvait pas se permettre de faire l'impasse sur ses heures de sommeil réglementaires. Lui non plus d'ailleurs.

Il attendit qu'elle fut rentrée dans sa chambre pour refermer la porte de la sienne, animé par l'espoir stupide qu'elle se retourne, ne serait-ce que pour un sourire. Elle n'en fit rien et c'est le cœur lourd qu'il claqua le panneau de bois derrière lui. Il n'avait pas mangé, pas non plus pris de douche mais il était hors de question qu'il sorte de cette pièce avant de devoir réellement quitter l'appartement. La faim n'était pas au rendez-vous de toute manière et ça n'était pas comme s'il puait le chacal. Et même si c'était le cas, de toute manière, qui viendrait s'en plaindre ? Shut up moron. Ezra n'avait jamais été du genre à s'apitoyer sur son sort, il ne commencerait pas aujourd'hui. Il s'appliqua donc à faire la vide, se concentrant sur sa respiration tandis qu'il se débarrassait de son jean et du reste de ses vêtements pour finalement se jeter, en caleçon, sur son lit sans en défaire les draps. Que le sommeil vienne, vite, et qu'il oublie l'espace de quelques heures qu'il était amoureux de sa plus vieille amie.

Seulement l'univers ne semblait pas décidé à lui donner ce qu'il voulait, sur tous les plans. Il eut beau se tourner et se retourner sur son lit, se glisser sous les couvertures, compter les moutons, jouer à ce stupide jeu de bonbons sur son téléphone, lire du Tolkien, rien n'y faisait, il ne dormait pas. Quelque chose n'allait pas et même s'il savait très bien de quoi il s'agissait, il ne pouvait pas régler ça maintenant, pas au beau milieu de la nuit. « Bordel de merde » grommela-t-il en éteignant sa lampe de chevet. Il jeta un coup d’œil à l'écran de son téléphone. 01h42. Goddamnit. Il devait être au poste tôt, ce matin, et il entendait déjà Al se foutre de lui et de la mine fatiguée qu'il allait arborer toute la journée. Fuck, fuck, fuck. Il se retourna une énième fois, enfouissant la tête dans l'oreiller, les bras de par et d'autre du matelas. La fatigue alourdissait ses épaules et ses jambes, et l'espace d'une bonne minute, il se sentit sombrer avec soulagement puis un bruit attira son attention. C'aurait pu être un chat, faisant ses griffes contre sa porte, ou une quelconque autre bestiole s'y frottant. Sauf qu'aucun animal de compagnie ne vivait à l'appartement. Ça ne pouvait donc être qu'Oprah.

Il pouvait très bien l'ignorer, feindre le sommeil. Elle n'en saurait rien et elle n'entrerait pas dans sa chambre, Ezra le savait fort bien. Mais c'était Oprah, bon sang. Il ne pouvait pas l'ignorer, right ? Right. Avec un grognement, se maudissant mentalement, il se leva et gagna la porte qu'il ouvrit doucement. Sur le seuil, enveloppée dans un gilet et la mine endormie, se tenait Oprah. « Tu sais quelle heure il est, pas vrai ? » marmotta-t-il, en une question rhétorique. Avec un soupir, il replaça l'une de ses mèches de cheveux derrière son oreille. Il se fichait bien de savoir s'il avait le droit ou non de faire ça. Il était presque deux heures du matin et il était fatigué, tant mentalement que physiquement. « Qu'est-ce qu'il y a ? » demanda-t-il doucement, toute trace d'animosité disparue. Si elle s'était levée à pareille heure pour venir le voir, c'est que quelque chose ne tournait pas rond, vraiment pas rond. What a mess.


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Message(#) Sujet: Re: (#2413) oprah et ezra Δ open up your heart (#2413) oprah et ezra Δ open up your heart  EmptyMer 9 Juil - 7:52




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La jeune femme n’y croyait pas vraiment, qu’Ezra se lève en pleine lui et lui ouvre la porte de sa chambre lui semblait complètement irréaliste. Pourtant son corps s’abstient à rester un moment, reposé contre le mur. C’était comme s’il était fatigué, mais qu’il refusait pour autant de se laisser tomber dans les bras de Morphée, Oprah détestait cela. Cela avait tendance à la mettre en rogne et plus cela l’énervait, plus son cerveau s’excitait et moins il était près de s’endormir. Mine de rien, elle savait que le simple fait de rester sans bouger plusieurs heures, quand bien même le sommeil ne prend pas, reposait tout de même un tant soit peu le corps humain.
Lorsqu’il apparut dans le mince filet qu’il venait d’ouvrir, Oprah resta muette. Elle vit sa main s’avancer doucement jusqu’à son visage, réalisant tardivement qu’il remettait une de ses mèches de cheveux en place derrière son oreille. Mais ça ne l’intéressait pas, ce qu’il faisait ne l’intéressait pas. « Tu sais quelle heure il est, pas vrai ? » Ce qui l’intéressait, c’était lui, lui seul et rien d’autre. La prunelle de ses yeux se concentra intensément sur son visage, comme une mère scruterait son enfant, un enfant qu’elle ne reconnaitrait plus, probablement dans l’âge adolescent. Mais elle n’était pas résignée pour autant, elle voulait savoir, elle voulait comprendre. Elle n’avait pas trouvé le sommeil de la nuit, ce n’était pas pour rien. Ezra était son meilleur et plus vieil d’ami, elle ne pouvait pas se résoudre à laisser les choses en l’état. Elle l’aimait, et elle voyait bien que quelque-chose. Et pendant tout ce temps elle ne parla pas non plus. Suffisamment longtemps pour qu’il prenne reprenne la parole. « Qu'est-ce qu'il y a ? » Sa voix était sèche, comme celle de quelqu’un qui venait de passer une nuit de sommeil, alors que vraisemblablement ce n’était pas le cas. Elle aurait aimé que cette fois-ci encore, comme cela était déjà arrivé à plusieurs reprises, qu’ils se comprennent sans se parler, que leurs regards disent tout. Mais aujourd’hui les regards ne disaient rien, ils étaient insuffisants. Il fallait se faire aider par la parole, même si Oprah n’aimait pas cela, même si elle avait l’impression de tout gâcher, d’empirer les choses dès qu’elle ouvrait la bouche. Alors peut-être qu’elle devrait se taire et écouter, peut-être que plus tôt dans la soirée elle avait monopolisé la parole, peut-être qu’elle avait dit des choses qui ne lui avaient pas plu. Mais bon sang toutes les fois où cela était arrivé il n’avait pas hésité à lui en faire la remarque, et inversement d’ailleurs. Pourquoi fallait-il que les choses soient si différentes. Elle s’avança timidement, et glissant ses bras dans l’ouverture de la porte, les enserra autour de la taille de son ami. Plaquant son visage sur son torse, elle prit une profonde inspiration et se lança en imitant la douceur de la voix d’Ezra. « Toi qu’est-ce qu’il y a ? J’ai du mal à te comprendre Ezra, mais je tiens à ce que tu saches que signer ces papiers d’annulation ne rendra pas notre amitié plus faible qu’avant. » Elle avait eu envie de dire que tout le monde faisait des erreurs, mais elle avait peur de faire fuir Ezra comme elle l’avait fait plus tôt. Foutu pour foutu, ils n’avaient qu’à parler maintenant, puisque de toute manière ils ne dormiraient pas. Oprah avait aussi réalisé que la discussion risquait de ne jamais se produire s’ils la remettaient à plus tard. Le lendemain matin ils seraient partis tous les deux à des horaires différentes, seraient rentrés avec des horaires encore plus contradictoires, et le schéma de la veille ne serait répété, trop fatigués, ils auraient fini par abandonner la discussion et continuer à s’éviter. Un évitement qui durait depuis beaucoup trop de temps maintenant.

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Message(#) Sujet: Re: (#2413) oprah et ezra Δ open up your heart (#2413) oprah et ezra Δ open up your heart  EmptyMer 9 Juil - 10:39


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Il aurait dû savoir qu'elle n'était pas là pour rien, qu'elle ne s'était pas levée au beau milieu de la nuit pour s'assurer qu'il allait bien ou parce qu'ils avaient un problème de chauffage. Elle n'était pas là par hasard, elle était là pour savoir, il le comprit immédiatement au regard qu'elle portait sur lui. Fuck. Ce n'était pas bon, pas bon du tout. Il était crevé, vraiment crevé pour le coup, et énervé, et frustré. Le parfait cocktail pour une confession nocturne. « Toi qu’est-ce qu’il y a ? » rétorqua Oprah, avec une étonnante détermination pour pareille heure. Je t'aime, voilà ce qu'il y a, aurait-il pu répondre mais il ne pouvait pas. Il ne devait pas. « J’ai du mal à te comprendre Ezra, mais je tiens à ce que tu saches que signer ces papiers d’annulation ne rendra pas notre amitié plus faible qu’avant » assura-t-elle, sans aucun doute sincère. Oh god. Il leva les yeux au ciel, presque malgré lui et avant même d'avoir réfléchi, ouvrit la bouche pour rectifier : « c'est des conneries et tu le sais autant que moi. Bien sûr que si, ça va changer et pas en bien. Tu sais pourquoi ? Parce que c'est pas à cause des impôts ou de je n'sais quoi que tes papiers m'emmerdent, Oprah. Ça va changer parce que je t'aime. Je t'aime, ok, et pas comme un frère devrait aimer sa sœur ou ce genre de conneries, je suis amoureux de toi. Je t'aime et après Vegas, que je signe tes putain de papiers ou pas, tu sais très bien que tout va changer. Tout a déjà changé. Tu as vu comment on vit ? On ne se voit plus, on ne se parle plus et ce n'est pas uniquement ma faute, ne dis pas le contraire ! » Well, fuck. So much for shutting up. Il haletait, le souffle court et le cœur battant. Pourtant, le sang semblait avoir quitté sa joue et il avait froid, soudain. Vider son sac n'était pas toujours agréable, manifestement, et il ne sentait pas plus léger non plus. Juste vide, face à ses grands yeux chocolats. C'était un cauchemar, il allait se réveiller. Il s'était endormi en se jetant sur son lit un peu plus tôt et il allait se réveiller. Il devait se réveiller, il n'avait pas pu décemment tout lui avouer comme ça, à deux heures du matin. Quel imbécile.


désolée, c'est très court et en plus j'ai employé l'expression "confession nocturne", j'ai honte (et j'ai diam's dans la tête now).
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Message(#) Sujet: Re: (#2413) oprah et ezra Δ open up your heart (#2413) oprah et ezra Δ open up your heart  EmptyMer 9 Juil - 23:09




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« c'est des conneries et tu le sais autant que moi. Bien sûr que si, ça va changer et pas en bien. Tu sais pourquoi ? Parce que c'est pas à cause des impôts ou de je n'sais quoi que tes papiers m'emmerdent, Oprah. Ça va changer parce que je t'aime. Je t'aime, ok, et pas comme un frère devrait aimer sa sœur ou ce genre de conneries, je suis amoureux de toi. Je t'aime et après Vegas, que je signe tes putain de papiers ou pas, tu sais très bien que tout va changer. Tout a déjà changé. Tu as vu comment on vit ? On ne se voit plus, on ne se parle plus et ce n'est pas uniquement ma faute, ne dis pas le contraire ! » Elle l’entendit lui dire qu’il l’aimait. Elle aurait bien aimé mais son esprit n’avait pas pu défaillir. Il l’avait dit une fois, deux fois, trois fois, et il lui avait même dit qu’il était amoureux. Elle n’avait pas pu se tromper autant de fois. Le coup de tonnerre qui venait de lui tomber sur tête se fit endormir par tout ce qu’il lui avait dit après, comme pour noyer la nouvelle, en faisant allusion à leur mode de vie actuel. Complètement estomaquée, Oprah resta plusieurs secondes sans bouger, ni réagir. Elle ne savait pas quoi dire, quoi lui répondre. Et en même temps son cerveau tournait à vive allure pour l’aider à trouver une réponse correcte, pour ne pas qu’il se sente trop mal-à-l’aise, même si tout compte fait c’était déjà le cas. « Pardon ? » Finit-elle pas décrocher péniblement. « Je… quoi ? » Elle posa ses mains sur ses yeux. Elle se dirigea jusqu’à leur salon et se laissa tomber dans le canapé. Elle posa une main sur sa bouche et reposa ses yeux sur Ezra. « Mais enfin mais c’est pas possible, je le saurais, enfin je l’aurais remarqué. » Comment ça elle ne l’aurait pas vu durant tout ce temps. « Tu ne penses pas que tu amalgames un peu avec le fait qu'on... » Elle avait peur qu’il croit qu’elle le prenne pour un imbécile mais elle ne pouvait tellement pas y croire, elle ne voulait tellement pas l’entendre, que voilà.« Enfin tu sais bien... » Oui qu'ils avaient couché ensemble. Dorénavant, la question des papiers d'annulation n'étaient plus du tout à l'ordre du jour. La révélation avait pris le pas sur tout. Oprah voulait tant savoir, et bien elle était servie. Mais maintenant qu'elle était mise dans la confidence, elle se demandait si ce n'était pas une erreur. Elle aurait aimé ne pas entendre, ne pas savoir, ne pas avoir demandé. Elle voulait que leur relation redevienne celle qu'elle avait été auparavant. Et pourtant elle savait comme lui le disait que tout était déjà cassé. Ils n'allaient pas forcément s'aimer moins ou plus, mais s'aimer différemment au moins. Il y allait y avoir une rupture. Et après tout si elle tenait tant à discuter avec lui, pour venir le chercher au beau milieu de la nuit, alors qu'au départ elle était plutôt contre, c'était bien qu'elle y voyait de l'importance. Elle savait que quoiqu'il se passe, les choses seraient différentes, alors autant en parler. Et peut-être que justement en parler permettrait d'arranger la situation, pour qu'elle se transforme mais dans un bon sens, et ne pas la laisser empirer comme c'était en train de se passer depuis qu'ils s'évitaient.

c'est très bien, j'ai pas fait quelque-chose de top par contre là
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Message(#) Sujet: Re: (#2413) oprah et ezra Δ open up your heart (#2413) oprah et ezra Δ open up your heart  EmptyJeu 10 Juil - 0:08


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Oprah semblait abasourdie, tétanisée même. La voir comme ça, immobile, n'était pas pour rassurer Ezra qui réalisa soudain ce qu'il lui avait balancé à la figure. You moron. Il aurait pu se taire et emporter ce secret dans la tombe ou en tout cas laisser le temps passer et effacer doucement ses sentiments. Il aurait pu, oui, et ç'aurait été douloureux sans doute mais ç'aurait mieux valu que ce mutisme, cette absence de réaction. Damn, il venait probablement de perdre sa meilleure amie, sa plus vieille amie. Sa gorge était serrée, soudainement, et il sentait le sang battre contre ses tympans, comme si son cœur avait quitté sa cage thoracique pour venir se loger dans sa tête. C'était plus ou moins ça, en fait. Il avait laissé ses sentiments lui dicter son discours. C'était égoïste, terriblement égoïste. Il n'avait pas le droit d'encombrer Oprah avec ça. « Pardon ? » éructa-t-elle après un instant. Ezra sursauta et, du même temps, se rendit compte qu'il avait cessé de respirer en la regardant. Comme s'il dépendait autant d'elle que d'oxygène. « Je… quoi ? » balbutia son amie, très certainement perdue. Nice shot, jerk. Qu'était-il allé imaginer en larguant pareille bombe ? C'était injuste ; elle ne désirait sans doute que restaurer leur amitié, pas le pousser à lui déclarer sa flamme. Oh god. Il passa une main sur son visage fatigué, tandis qu'elle s'éloignait, déambulant dans l'appartement jusqu'au salon. Stoïque, Ezra la suivit et, très raide, vint s'asseoir sur l'un des deux fauteuils installés de par et d'autre de leur vieux canapé. « Mais enfin mais c’est pas possible, je le saurais, enfin je l’aurais remarqué » dit-elle and, yeah, she totally made sense mais peut-être avait-il été plus discret qu'il ne l'avait imaginé ou peut-être avait-il été toujours un peu amoureux d'elle, peut-être que c'était pour ça, justement, qu'elle n'avait rien vu. Parce que son comportement n'avait pas changé, pas radicalement en tout cas. « Tu ne penses pas que tu amalgames un peu avec le fait qu'on... » Ezra arqua un sourcil devant cette phrase sans fin. Ce souvenir était-il désagréable au point qu'elle refuse d'en parler ? « Enfin tu sais bien... » reprit-elle, avec une expression qu'il n'aurait su traduire. Était-ce de la gêne ou du dégoût, il n'aurait su le dire dans l'obscurité. Peu importe, c'était agaçant, foutrement agaçant. « Je suis certain que tu connais tout un panel d'expression pour parler de ça, alors vas-y » ricana-t-il, en croisant les bras. Au fond, c'était certainement mieux qu'elle soit incapable d'en parler. Ainsi, elle ne toucherait pas à cette nuit-là ni au souvenir qu'il en avait. « Peu importe, reprit-il, refusant que sa précédente réflexion ne les amène à dériver et, surtout, à se disputer, je ne suis pas stupide, d'accord ? J'ai eu le temps d'y réfléchir, un peu trop même. Et je ne voulais pas te le dire, c'est égoïste comme aveu. Tu n'avais pas à savoir » Ça avait beau la concerner, c'était son problème à lui. C'était à lui de le régler, d'oublier, de passer à autre chose. « J'imagine que j'aurais dû signer tes papiers tout de suite. C'est juste que... ça m'a vexé de te voir agiter ces papier sous mon nez un beau matin, sans qu'on en ait parler avant et je sais, ok, je sais que c'était la meilleure chose à faire, parce qu'on épouse pas sa meilleure amie sur un coup de tête mais Oprah... je sais aussi que si c'était à refaire, je le referais sans hésiter » Non, non, non, il n'était pas sensé dire ça non plus. Fermant les yeux, il secoua vivement la tête dans une faible tentative pour ordonner un peu plus ses idées. Mais il n'avait pas dormi et cette situation durait depuis trop longtemps. « Je... je suis désolé, j'aurais pas dû dire ça. Désolé » marmonna-t-il, soulevant ses paupières encore plus lourdes qu'auparavant. Il était temps d'en finir mais quelle issue pouvait donc avoir cette situation ? Ils n'en sortiraient pas indemnes, c'était certain à présent. Il était trop tard pour oublier ce qui avait été dit. « Je vais signer tes papiers et demain, ou tout à l'heure plutôt, je m'arrangerai avec Alex pour passer la semaine chez elle, ça vaut sans doute mieux » lança-t-il, hochant la tête. Qui tentait-il de convaincre, elle ou lui ? Stop thinking dumbass. Oui, il irait chez Alex, elle comprendrait. Ils avaient le même emploi du temps et elle comprendrait. De toute manière, après cette nuit, il allait de soi qu'Oprah n'aurait plus envie de vivre sous le même toit que lui. Ezra préférait de loin partir lui-même que de la voir faire ses bagages et quitter sa vie. Encore une fois, c'était sa fierté qui entrait en jeu. Il ne voulait pas être celui qui reste alors que l'autre s'en va. Hors de question.

mais nooon, c'était parfait !

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Message(#) Sujet: Re: (#2413) oprah et ezra Δ open up your heart (#2413) oprah et ezra Δ open up your heart  EmptyJeu 10 Juil - 7:34




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Elle avait eu du mal à terminer sa phrase, à dire les choses, finalement à appeler les choses par leur nom. Ils n’avaient jamais reparlé du voyage à Las Vegas pour parler de leur nuit, le dossier du mariage avait inévitablement pris le dessus. Et cela n’avait pas été pour déplaire à Oprah qui ne savait pas comment expliquer le geste qu’elle avait fait. Elle s’était posé la question, et puis rapidement avait oublié de réfléchir là-dessus, et les choses restaient là, sans réponses, abandonnées, en pensant que tout irait bien. Or justement, reparler des papiers, devait forcément à un moment ou à un déterrer le sujet. « Je suis certain que tu connais tout un panel d'expression pour parler de ça, alors vas-y » Elle tourna des yeux furibonds vers son colocataire. Elle n’avait pas prévu qu’ils reprennent la discussion en s’engueulant. Quoiqu’après tout c’était elle qui était venu le chercher alors c’était à elle de faire attention. Bien sûr elle cédait à une certaine panique, elle ne voulait pas rester sans rien dire pour l’embarrasser encore plus, mais de fait avait encore plus de difficultés à trouver les mots justes, et la manière la plus diplomatique de les exprimer. Arrête, pensa-t-elle intérieurement en fermant les yeux. Elle avait l’impression qu’il la faisait passer pour la méchante, mais avant qu’elle ne laisse ses sentiments passer de son cœur à sa bouche, Ezra reprit. « Peu importe, » Les paupières de la jeune femme se rouvrirent, subitement intéressée par ce qu’il allait dire, qui s’énonçait déjà, elle avait l’impression tout du moins, qui s’énonçait déjà différent de tout ce qu’il avait pu lui dire auparavant. Non ce n’était pas une redite, il répondait bien à sa question. Cela n’avait rien à voir aux débuts qu’avait vécu leur conversation, qui deviendrait certainement dans l’histoire de leur vie, « la » conversation, qu’ils finissent ensembles ou non. Cette fois-ci il réagissait bien à ce qu’elle lui avançait et ne se contentait pas revenir sur ce qu’il avait. Il lui avait donné l’impression de refuser la discussion, alors que lui-même avait commencé à s’ouvrir, et alors qu’on aurait pu croire que le phénomène se serait accentué comme il venait encore plus de se dévoiler, Ezra étonna. « je ne suis pas stupide, d'accord ? J'ai eu le temps d'y réfléchir, un peu trop même. Et je ne voulais pas te le dire, c'est égoïste comme aveu. Tu n'avais pas à savoir » Oprah ferme une nouvelle fois les yeux, quand le mot stupide s’évapora de sa gorge pour aller jusqu’à ses oreilles. Non bien sûr que non qu’il n’était pas stupide. Elle aurait voulu le couper, lui assurer qu’elle ne pensait pas ça de lui, qu’elle n’avait jamais pensé cela de lui. Entre amis, ils se disaient tout, enfin presque apparemment, et ils n’hésitaient pas à remarquer les défauts de l’autre, mais ils se le disaient, parce que les amis ne sont pas toujours fait pour vous brosser dans le sens du poil. Tout du moins c’était la vision qu’ils avaient de l’amitié, de leur amitié, et même s’ils se révélaient leurs défauts, comme un véritable miroir de la vérité, cela ne les empêchait pas de s’aimer. Mais elle ne le fit pas, elle ne le coupa pas alors qu’il était engagé en si bon chemin, alors qu’il s’exprimait enfin, alors qu’il avait finit par accepter de discuter de ses révélations, plutôt que de les déballer et de s’enfuir dans sa chambre après. Et puis Oprah n’oubliait pas qu’elle avait pris justement la résolution de le laisser s’exprimer, car peut-être monopolisait-elle trop la parole, en tous les cas c’était la réflexion qu’elle s’était faite dans son lit après le premier chapitre de leur discussion, chapitre plutôt raté. « J'imagine que j'aurais dû signer tes papiers tout de suite. C'est juste que... ça m'a vexé de te voir agiter ces papier sous mon nez un beau matin, sans qu'on en ait parler avant et je sais, ok, je sais que c'était la meilleure chose à faire, parce qu'on épouse pas sa meilleure amie sur un coup de tête mais Oprah... je sais aussi que si c'était à refaire, je le referais sans hésiter » Oprah eu l’impression de recevoir un immense coup de massue sur la tête, tout venait d’elle en fait, c’était elle qui avait fauté en allant chercher ces papiers à la municipalité sans l’en informer. Si elle l’avait fait, s’ils en avaient discuté, peut-être qu’il lu aurait dit de le faire, et toute ces révélations ne seraient jamais tombé. Mais voilà, elle était persuadé qu’il voulait annuler cette union autant qu’elle, cause de quoi il avait finir par ne plus pouvoir taire ses sentiments plus longtemps. « Je... je suis désolé, j'aurais pas dû dire ça. Désolé » Pourquoi lui disait-i tout cela, eh bien parce qu'elle l'avait poussé tout simplement, avec ces fichus papiers. « Je vais signer tes papiers et demain, ou tout à l'heure plutôt, je m'arrangerai avec Alex pour passer la semaine chez elle, ça vaut sans doute mieux » Elle aurait eu aussi envie de lui demander s'il était bien sûr, mais elle savait que cela l'agacerait encore plus, et même sans cette conséquence là, rien que dans le regard et le discours qu'il lui tenait, elle sentait que c'était la vérité. Parmi toutes les informations qu'il venait de lui délivrer, elle restait bloquée au fait qu'il ai eu trop de temps pour y penser. Elle tentait tant bien que mal de mettre sa réaction à blanc de côté, et de voir les choses sous un angle compréhensif, de jouer l'amie finalement, sauf qu'elle n'était plus l'amie à présent, et que le problème la concernait elle, en tant que femme désormais. Elle savait qu'il était difficile de dire à partir de quand exactement on aimait quelqu'un d'amour, qu'on ne se réveillait pas un matin amoureux, mais au moins pouvait-elle lui demander, tenter de lui demander en tous cas, depuis combien de temps il s'en était rendu compte. « Depuis combien de temps ? » Mais elle se sentait salie, c’était difficile à avouer mais c’était la vérité, elle se sentait salie, mais pas par son meilleur ami, plutôt par un regard sexué qu’elle savait maintenant porté sur elle depuis plusieurs années. Ce n’était pas ce pour quoi elle avait, entre guillemets, signé, lorsqu’elle avait décidé d’emménager dans cet appartement avec son ami d’enfance.
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Message(#) Sujet: Re: (#2413) oprah et ezra Δ open up your heart (#2413) oprah et ezra Δ open up your heart  EmptyDim 13 Juil - 19:23


there is no fear now. let go and just be free, i will love you unconditionally. so open up your heart and just let it begin.

Ezra était un imbécile. Pourquoi diable avait-il ouvert sa grande gueule et tout balancé ? Il aurait pu vivre tout à fait normalement sans rien lui dire et ses sentiments auraient fini par s'estomper, doucement mais sûrement. Et peut-être aurait-il rencontré quelqu'un, une fille gentille, discrète, ressemblant un peu à Oprah mais pas trop. Une fille que sa meilleure amie n'aurait pas eu à regarder avec gêne. Mais non, il avait préféré faire une croix sur une vie normale pour tout foirer. Tout allait être bizarre, à partir de maintenant, et c'était entièrement sa faute. Oprah semblait d'ores et déjà différente, comme si elle prenait ses distances. « Depuis combien de temps ? » demanda-t-elle, d'un ton qu'il n'aimait pas beaucoup. Ezra baissa la tête, se maudissant mentalement. That's what you got for being a dick. Mais depuis combien de temps quoi ? Depuis combien de temps était-il amoureux ? Il aurait été bien en peine de le lui dire. Il se souvenait de leur enfance comme si c'était hier. Il la voyait encore courir à ses côtés, faisant voler ses jolies nattes, et lui mettre la pâté au foot. Il se rappelait tout à fait leurs sourires édentés à tous les deux, heureux de savoir que la Petite Souris allait passer. Leur adolescence était une image toute aussi nette dans son esprit. Elle était là, souriant ou ricanant, à chaque moment. Elle avait toujours été là et il était probable qu'il avait toujours été plus ou moins amoureux d'elle. Depuis combien de temps le savait-il ? Depuis Vegas, sans aucun doute. Depuis ce réveil à ses côtés et l'absence totale de regret. « Est-ce que ça a réellement de l'importance ? » Mais si elle demandait, c'est que ça en avait. Il soupira et se redressa, tout en évitant toutefois de poser les yeux sur sa meilleure amie. « J'ai compris à Vegas, quand... quand je me suis levé. J'ai cru que ma tête allait exploser quand j'ai ouvert les yeux, c'était la pire gueule de bois de toute ma vie et j'ai vraiment regretté d'avoir bu autant. Mais toi, tu étais là, juste à côté et quand j'ai réalisé ce qui s'était passé, j'ai... il n'y avait rien. Pas de regrets » Son coeur battait la chamade dans sa poitrine alors qu'il revivait, sensation pour sensation, ce fameux matin. « J'étais juste heureux, parce que pour la première fois de ma vie, absolument tout semblait à sa place » A nouveau, sa gorge se serra. D'émotion, de crainte aussi. Il savait déjà qu'il l'avait perdue mais l'entendre le rejeter serait encore pire. Pourtant, il fallait qu'il entende ces mots-là. Il le fallait.

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Message(#) Sujet: Re: (#2413) oprah et ezra Δ open up your heart (#2413) oprah et ezra Δ open up your heart  EmptyLun 14 Juil - 18:31




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« Est-ce que ça a réellement de l'importance ? » Bien sûr que cela en avait, à ses yeux tout du moins. Elle voulait savoir depuis combien de temps son ami, son colocataire, celui qu’elle prenait pour son frère, pour son repère dans la vie, avait arrêté de porter le même regard sur elle et portait un regard sexué. « J'ai compris à Vegas, quand... quand je me suis levé. J'ai cru que ma tête allait exploser quand j'ai ouvert les yeux, c'était la pire gueule de bois de toute ma vie et j'ai vraiment regretté d'avoir bu autant. Mais toi, tu étais là, juste à côté et quand j'ai réalisé ce qui s'était passé, j'ai... il n'y avait rien. Pas de regrets » Les sourcils d’Oprah se froncèrent, alors que des larmes semblaient s’accumuler aux portes de ses yeux, sous le couvert des révélations, mais encore plus, sous le couvert des émotions qui animaient le corps et la voix d’Ezra. « C’est un peu léger, je.. » Elle rit nerveusement. « Je suis sûre que tu te méprends. » Ce n’était pas possible, ce n’était même pas pensable. L'alcool, le sexe, les hormones, l'adrénaline. Non, jamais elle ne pourrait concevoir qu'il ressente une chose pareille. « J'étais juste heureux, parce que pour la première fois de ma vie, absolument tout semblait à sa place » Elle n’aimait pas le voir comme cela, si mal. Elle aurait aimé quitter son canapé et l’enserrer de ses bras, mais elle ne pouvait pas, elle savait que dorénavant elle ne pourrait plus. Que tout était cassé fichu, déchiré, qu’il avait tout détruit. Elle ne pouvait pas lui dire qu’elle aurait préféré ne pas savoir, elle ne pouvait pas lui dire qu’il venait de tout gâcher, elle ne pouvait pas lui dire qu’elle lui en voulait, qu’elle lui en voulait terriblement de l’aimer comme il l’aimait, et de le lui dire comme cela, elle ne pouvait pas lui dire qu’il détruisait leur amitié et que dorénavant elle ne savait pas comment ils pourraient encore être amis, de vrais amis, de vrais bons amis. Elle ne pouvait pas lui dire tout cela, et pourtant… Et pourtant elle n’en pensait pas moi. C’est ce que lui hurlait son cerveau mais ça ne passait pas la barrière de la bouche, et heureusement d’ailleurs. Sinon s’en aurait été fini d’eux, d’eux deux, de leur amitié, de leur vie, de leurs amours et de leurs emmerdes. Elle savait que c’était d’ores et déjà terminé pourtant, mais elle ne pouvait s’empêcher d’y croire, encore et encore. Elle se maudissait d’être venu le tirer du lit, bien qu’il ne devait pas dormir comme loir lorsqu’elle l’a réveillé, pour qu’il lui délivre des débilités. Elle était terriblement énervée contre lui, d'ordinaire elle ne s'énervait jamais sur Ezra mais ce n'était plus Ezra qu'elle avait en face d'elle, plus maintenant, plus l'Ezra qu'elle connaissait, ou qu'elle croyait connaître. C'était une autre facette, celle d'un homme, et d'un homme plutôt cachotier, pour ne pas dire l'adjectif qui baignait le fond de sa pensée : traitre. Finalement elle pouvait s'énerver contre cette nouvelle version d'Ezra. Et puis elle laissa tomber, elle baissa les bras. A quoi bon ? L'engueuler ne mènerait à rien, les choses étaient déjà là, les faits étaient déjà dit, il n'y avait plus rien à discuter. « Je crois que j'en ai assez entendu... Bonne nuit » Posant ses points contre le canapé, elle se redressa et reprit la route de sa chambre. Une fois qu'elle fut de dos, elle se pinça les lèvres, comme le fait de laisser Ezra seul avec son chagrin lui pinçait le coeur, mais une autre partie d'elle-même lui dictait de ne pas se retourner, que l'Ezra dont elle était chagrinée d'abandonner à son soeur n'était plus, qu'il avait disparu, et probablement pour toujours. Lorsqu'elle ferma sa porte, elle ne l'a rouvrit pas jusqu'au lendemain matin, où elle s'empressa de filer au travail, sans véritablement savoir, ni même chercher à savoir si Ezra était toujours dans l'appartement ou pas. Le soir elle traîna un bon moment dans son cabinet, mais du se résoudre à rentrer au bout d'un moment tout de même. Et elle découvrit qu'il n'était plus là. Une bonne partie de ses affaires étaient encore à la maison, mais ses affaires de première nécessité, l'absence de sa brosse à dent l'avait fait tilté, avaient disparues. Les jours suivant, Oprah ne tenta pas de le joindre, et réciproquement apparemment. Elle intentait de faire le deuil de son meilleur ami. Jusqu'à ce que finalement, un soir, finissant, plus ou moins volontairement, plus tôt, elle ne se rende au commissariat et ne demande à le voir. « Hey... est-ce que tu veux aller boire un verre après ton service ? »

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Message(#) Sujet: Re: (#2413) oprah et ezra Δ open up your heart (#2413) oprah et ezra Δ open up your heart  EmptyMar 15 Juil - 16:04



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C'était une erreur que d'être venu à sa porte, quelques heures plus tôt, et c'en était une également que d'avoir cédé et d'avoir dit la vérité. C'était à présent certain, mieux valait mentir dans certaines situations et c'en était une. Il le lisait dans ses yeux, dans ses grands yeux emplis des larmes qu'elle ne voulait pas laisser couler, il avait fait une erreur et elle aurait préféré qu'il se taise. Lui aussi aurait préféré se taire. A la réflexion, il ne savait même pas pourquoi il avait eu envie de lui avouer ses sentiments. La perdre était un risque trop grand et c'était fait, à présent. Il avait joué et il avait perdu. « Je crois que j'en ai assez entendu... Bonne nuit » asséna-t-elle avant de rejoindre sa chambre. Son cœur rata un battement lorsque la porte se referma. Il avait la désagréable sensation que cette foutue porte avait un vague sens métaphorique. Elle ne se refermait pas juste sur sa meilleure amie mais sur leur amitié. Sur presque trente ans de complicité. Sur tout ce qu'il connaissait. C'était fini.

D'un pas lourd, il gagna sa chambre mais plutôt que d'aller dormir, sachant pertinemment qu'il n'y parviendrait pas, il remplit sommairement le premier sac de voyage qui lui tomba sous la main. Il ne resterait pas plus longtemps dans leur appartement. Il ne s'imposerait pas après ce qu'il lui avait annoncé. Vérifiant une seconde fois qu'il avait tout ce dont il avait besoin, du tee-shirt à la brosse à dents en passant par le jean, il se résolut à appeler Alexandra. « Je sais qu'il est tard Al mais j'ai un problème » murmura-t-il, veillant à ne pas réveiller Oprah, si tant est qu'elle dormait. Une flopée de jurons et dix minutes plus tard, il quittait leur appartement.

Étrangement, Alexandra n'avait pas cherché à en savoir plus que ce qu'il lui avait raconté. Il lui avait tout dit, dans les grandes lignes en tout cas, et elle avait même maintenu le sarcasme à son strict minimum. Elle l'avait laissé prendre le canapé et était retournée se coucher, sans une seule remarque. Ce n'était pas son genre mais après tout, ça n'était pas leur genre à tous les deux de se faire ce genre de confidences. Depuis qu'ils se connaissaient, ils se contentaient de se faire mutuellement tourner en bourrique et ils étaient très forts à ce jeu-là. Ils n'étaient jamais allés plus loin que les mots qu'on échange par-dessus une bière. Elle n'aimait pas parler d'elle et il aimait à penser qu'il ne voulait pas l'écouter. Mais ce soir, elle avait été là pour lui.

Δ Δ Δ Δ Δ Δ

« Crève, je ne te laisserai pas occuper ma cuisine. On commande chinois et c'est tout ! » décréta Alexandra, veste en main. Elle était prête à partir mais Ezra avait encore quelques papiers à remplir. Au cours des quelques jours qu'il avait passé chez elle, une agréable routine s'était établie. Ils n'avaient pas eu besoin d'en discuter, ils s'étaient juste calés sur le rythme de l'autre et avaient découvert qu'ils vivaient plus ou moins de la même manière, excepté pour la cuisine. Alexandra vivait de pizzas et de plats surgelés ou commandés tandis qu'Ezra préférait largement passer une heure à cuisiner en sortant du boulot. « Inspecteur Steinberg, il y a quelqu'un pour vous » l'informa l'un des stagiaires sans oser le regarder. Il leva les yeux au ciel. Ces mômes avaient sans doute peur de leur propre ombre et pourtant ils aspiraient à travailler dans la police. Celui-là ne terminerait sans doute pas son stage. Ezra s'apprêtait à le faire remarquer à Alexandra lorsqu'il découvrit la mine qu'affichait celle-ci, à mi-chemin entre l'inquiétude et la moquerie. Il se retourna pour découvrir Oprah à l'accueil. Fuck. Que faisait-elle là ? Quelque chose était arrivé à l'appartement ? Inquiet, il se leva, non sans glisser un regard à Alexandra. « Vas-y. Je commande chinois » répéta-t-elle, avec un sourire vaguement moqueur. Elle était peut-être insupportable mais au moins, il pouvait squatter son canapé sans craindre de la gêner, aussi étrange que ça pouvait sembler. Il était beaucoup plus à l'aise chez elle que dans son propre appartement. « Hey... » fit-elle lorsqu'il l'eut rejoint. Hey. Presque quinze jours de silence et elle le saluait comme si de rien n'était. Non pas qu'il trouvait ça dérangeant mais c'était un brin perturvant. « Est-ce que tu veux aller boire un verre après ton service ? » proposa-t-elle, le surprenant là encore. Que lui voulait-elle exactement ? Les sourcils froncés, il l'observa un instant avant de répondre. « Mh, oui, oui, pourquoi pas mais... ne te vexe pas mais... pourquoi ? » C'était un peu maladroit comme question mais il ignorait comment le dire autrement. « Je veux dire, ça va faire deux semaines et... je suis pas sûr que ce soit une bonne idée, tu sais, après la dernière fois qu'on a discuté » rappela-t-il, vaguement gêné.

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Message(#) Sujet: Re: (#2413) oprah et ezra Δ open up your heart (#2413) oprah et ezra Δ open up your heart  EmptyVen 18 Juil - 23:48

Oprah Becker a écrit:



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« Mh, oui, oui, pourquoi pas mais... ne te vexe pas mais... pourquoi ? » Oprah se pinça la lèvre inférieure. Elle jeta de rapides coups d’œil aux bureaux, tous, ou presque semblaient avoir suspendu leur activité pour la regarder, ou les regarder, avec plus ou moins de discrétion. Elle rebaissa rapidement les yeux, gênée. « Je veux dire, ça va faire deux semaines et... je suis pas sûr que ce soit une bonne idée, tu sais, après la dernière fois qu'on a discuté » Elle sentait qu’elle n’allait pas pouvoir y échapper. Elle était coincée, dans ce lieu public, si elle voulait obtenir de lui qu’il accepte elle allait devoir s’expliquer devant tout le monde, ou presque. Finalement elle le soupçonnait d’avoir tout manigancé, de la tester, pour voir ce qu’elle était capable de dire en public, ce qu’elle était capable d’assumer, d’accepter. Sans qu’elle ne puisse le contrôler, son cœur se pinça, vexé par ses dernières paroles « je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée ». Elle réprima le sarcasme qui lui venait, puisque c’était une mauvaise idée alors qu’il aille se faire foutre, elle avait fait le déplacement, elle se préoccupait de lui, il lui avait dit regretter de lui avoir tout avoué parce qu’ainsi les choses seraient gâchées entre eux, et maintenant qu’elle tentait de recoller les morceaux ça ne plaisait pas à monsieur… Mais elle ne le fit pas, parce qu’elle était en public, et parce qu’elle ne voulait pas attiser les tensions qui régnaient entre eux-deux. Elle était encore plus vexée de voir que finalement il n’en avait rien à faire qu’ils recollent les morceaux ou pas, qu’il était si rapidement passé à autre chose, au point de ne pas désirer plus que cela la revoir. D’ailleurs quelque-chose d’autre en elle était vexé, qu’il fuit aussi rapidement et qu’il coupe les ponts avec elle. Paradoxalement, alors qu’elle n’aura pas su quoi lui dire, et qu’elle n’aurait probablement pas répondu à ses appels ou à ses messages, elle aurait apprécié qu’il le fasse, qu’il tente de la contacter. Finalement elle n’avait pas cessé de penser à lui et de contrôler constamment son téléphone depuis leur dispute. Il lui manquait, il lui manquait tellement… Elle devait le lui dire, c’était la seule manière qu’il accepte de sortir avec elle ce soir. « Mon meilleur ami me manque. » C’était plus facile de parler de lui à la troisième personne que de s’adresser directement à lui, tu me manques, c’était trop direct, trop engagé, trop investi, elle ne s’en sentait pas capable, elle avait trop de fierté, surtout devant autant de gens, et elle n’avait jamais aimée s’étaler dans ses sentiments, surtout en public. Ses yeux trahissait une quête, une demande, un désir, qu’elle savait complètement vain, et qu’elle ne pouvait pas prononcer tellement il était ridicule : que tout redevienne comme avant.
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Message(#) Sujet: Re: (#2413) oprah et ezra Δ open up your heart (#2413) oprah et ezra Δ open up your heart  EmptySam 19 Juil - 20:57



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C'aurait été mentir que de dire que la voir ici, sur son lieu de travail à lui, si timide et empruntée, ne lui faisait pas plaisir. Elle était venue quelques fois déjà, ses collègues la connaissaient et après tout, c'était avec elle qu'il avait profité du voyage qu'ils lui avaient tous offert pour ses trente ans. Mais ses collègues, en dehors d'Alexandra, ignoraient ce qui s'était passé entre eux. Même Al, au final, n'avait eu que les grandes lignes. Ils n'avaient pas besoin de savoir, ça ne les regardait pas. Ezra, en revanche, mourrait d'envie de savoir ce qui avait poussé Oprah à venir ici, ce jour-là précisément, au lieu d'appeler. Il crevait de découvrir ce qui se passait dans sa tête. Elle ne lui dirait pas tout, en tout cas pas tant qu'ils ne seraient pas seuls, il le sentait, mais ça n'apaisait en rien sa curiosité. « Mon meilleur ami me manque » avoua-t-elle et il sentit son cœur se serrer. Elle aussi, elle lui manquait, mais il savait très bien que ça n'avait rien à voir. Ils n'étaient plus sur la même longueur d'ondes et elle devait le savoir, malgré la lueur d'espoir qui brillait dans ses grands yeux. Ezra aurait aimé pouvoir lui donner ce qu'elle voulait mais après tout ce qui s'était passé, tout ce qu'ils s'étaient dit, quand bien même aurait-il pu le lui offrir, était-elle seulement capable de l'accepter ? Il baissa les yeux avec un soupir. Non. Ils ne pouvaient pas revenir en arrière, Oprah ne pouvait pas oublier ce qu'elle avait entendu et il ne pouvait pas effacer ce qu'il ressentait. C'était fini, en quelque sorte. Mais elle lui manquait aussi. Terriblement. Alexandra était une fille facile à vivre mais elle n'avait rien en commun avec Oprah. Ils n'avaient pas les mêmes conversations tous les deux, pas la même complicité. Ce n'était pas pareil. Ne pas avoir Oprah à ses côtés était plus que perturbant. C'était inconfortable, désagréable et triste. So fucking sad. Ceci dit, elle était là. Alors peut-être était-il un peu masochiste mais Ezra avait envie d'en profiter tant que ça durerait. Contournant le comptoir de l'accueil, il la rejoignit. « Viens, on y va » souffla-t-il, en l'entraînant à l'extérieur. Inutile de se donner plus en spectacle devant ses collègues. « Je te suis » ajouta-t-il, une fois dehors. Étonnant comme ces mots, dans sa tête, avaient plus de profondeur, jusqu'à ses aveux, deux semaines plus tôt. Avant, il l'aurait suivie jusqu'au bout du monde mais aujourd'hui ? Aujourd'hui, Ezra n'était plus sûr de rien.

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Message(#) Sujet: Re: (#2413) oprah et ezra Δ open up your heart (#2413) oprah et ezra Δ open up your heart  EmptyDim 20 Juil - 11:21




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Oprah le vit contourner le comptoir de l’accueil, et se diriger vers la sortie. « Viens, on y va » Souffla-t-il. Il ne l’avait pas regardé en l’entraînant vers l’extérieur, ses yeux étaient fixés droit devant. Chose qui lui donnait encore plus l’impression qu’il faisait les choses à contrecœur, qu’elle lui forçait la main en venant le voir ici. Il est vrai qu’en s’étant déplacé sur place, elle ne lui laissait pas tellement le choix, le lieu était pour ainsi dire public. Au fond d’elle quelque-chose savait qu’il n’oserait pas l’envoyer balader devant tout le monde. Elle se demandait aussi s’il avait mis ses collègues dans la confidence. Il est vrai qu’elle aurait pu lui envoyer un message ou tenter de l’appeler, mais elle n’y avait pas pensé. Ils n’avaient jamais beaucoup conversé par voie électronique, ils étaient bien trop proches pour cela, ils préféraient leur relation réelle, à l’appart, dehors, ensemble, réellement, physiquement. Oprah lui emboita le pas, et une fois dehors elle regarda Ezra. Il regardait ailleurs, lui montrant plutôt son dos. « Je te suis. » Il ne voulait pas la regarder, probablement qu’il ne voulait pas la voir tout simplement, mais qu’il n’avait rien osé dire ou faire sur son lieu de travail. Cette fois-ci ce fut à Oprah de pousser un soupir, elle n’aimait pas le voir comme cela, elle n’aimait pas les voir comme cela. Mais elle n’y pouvait rien, et elle aurait du s’y attendre. « Viens » souffla-t-elle lentement, comme si c’était dur. Elle le dépassa et commença à prendre le chemin d’un café qu’ils connaissaient bien tous les deux. Elle ne pensait pas à cet instant que les employés les reconnaitraient forcément et qu’ils se demanderaient ce qu’ils se passent pour les voir se regarder en chiens de faïence comme ceci. Quelques mètres avant le café, elle se retourna pour vérifier qu’il la suivait bien. Il avançait bien vers elle, mais ça ne lui suffisait pas, il avait ce regard dur, cette mâchoire serrée. « Arrête. » Dit-elle sans hausser la voix. Elle ouvrit la porte du café, faisant tinter la sonnette, et la retint jusqu'à ce qu'il la retienne à son tour. Ses pas traversèrent le carrelage en damier noir et blanc et elle partit se caler autour d'une table dans un coin au fin fond du café. Elle le vit s'assoir après elle, elle avait l'impression qu'il marchait à deux à l'heure, qu'il traînait les pieds. Et une fois assis, il tourna son visage vers la fenêtre. « Je ne mérite pas ça. » Effectivement elle se demandait bien ce qu’elle avait bien pu faire pour mériter qu’il la regarde ainsi, ou plutôt qu’il refuse de la regarder, mais qu’il arbore cette expression en sa présence. Elle tenta d'avancer ses mains vers les bras qui étaient croisés contre son torse, mais en ne voyant aucune réaction de sa part, elle se rebiffa. « Regarde-moi. Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça ? Qu'est-ce que tu peux me reprocher ? » Bien sûr, elle ne parlait pas de sa révélation, ni de ses sentiments, mais de cet énervement, de cette colère qu’elle sentait bouillir en lui. Jamais il ne s’était fâché contre elle, elle l’avait déjà agacé, mais jamais il n’avait été fondamentalement échaudé contre elle. Elle n'avait rien fait, mais elle savait que c'était justement pour cela qu'il lui en voulait. Et c'était pire que tout, savoir que l'autre vous en voulait parce que vous n'aviez rien fait. Comme se reprocher de rien ?
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Message(#) Sujet: Re: (#2413) oprah et ezra Δ open up your heart (#2413) oprah et ezra Δ open up your heart  EmptyDim 20 Juil - 14:54



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Durant deux semaines, Ezra avait imaginé de nombreuses fois leur, well, leurs retrouvailles, faute de meilleur mot pour ça. Il avait pensé qu'il parlerait, qu'il lui présenterait des excuses, qu'il aurait les idées un peu plus clair que lorsqu'il avait quitté leur appartement. Il s'était dit qu'ils discuteraient, qu'immédiatement leur complicité reprendrait le dessus sur leurs problèmes. Seulement il s'était trompé. Il ne savait pas plus où il en était et elle ne paraissait pas non plus être passée outre sa petite déclaration de la dernière fois. Oprah était toujours terriblement lointaine et il ignorait comment la rejoindre. « Viens » lui intima-t-elle, doucement, comme si parler était difficile, comme si murmurer cet unique mot lui était douloureux. Pourquoi était-elle venue ? Il ne comprenait pas. Certains lui auraient dit en rigolant qu'il était impossible de comprendre les femmes mais il connaissait Oprah depuis toujours, il savait comment elle fonctionnait. Du moins, c'était ce qu'il avait pensé, jusqu'à son départ.

Sans broncher, il la suivit. L'air frais sur son visage était agréable, léger. Elle marchait devant lui, avec quelques pas d'avance. Il pouvait la regarder à présent, l'observer suffisamment pour conserver un souvenir de sa silhouette si par malheur elle choisissait de disparaître de sa vie. C'était possible, il en était conscient. Et que pourrait-il faire si elle prenait cette décision ? Rien, même si légalement il était toujours son mari. Oprah était libre de ses faits et gestes, jamais ô grand jamais il ne la forcerait à faire quoi que ce soit, même si lui-même se forçait à la suivre ce soir. Avait-il vraiment envie de la voir ? Il n'était pas sûr, plus vraiment. Quelque chose s'était cassé entre eux, au moment il lui avait avoué être amoureux d'elle. Alors peut-être Oprah espérait-elle pouvoir réparer ce qu'il avait brisé mais il ne comptait pas y mettre du sien, réalisa-t-il en apercevant l'enseigne d'un café. Il en avait assez de prétendre et de mentir, de lui mentir, de se mentir. Peut-être pourraient-ils être à nouveau proches, à nouveau amis mais il faudrait du temps. « Arrête » lança-t-elle et l'espace d'une seconde, Ezra se demanda si elle n'avait pas lu dans ses pensées. Il la regarda entrer, éberlué, avant de lui emboîter le pas. Avec un soupir, il prit place face à elle, sans pour autant se tourner dans sa direction. Regarder ailleurs était plus sûr, moins douloureux. « Je ne mérite pas ça » Il fronça les sourcils. Dieux du ciel. Parce que lui méritait ce qui leur était arrivé, hein ? Du coin de l’œil, il la vit esquisser un geste dans sa direction mais résolu à ne pas bouger, il resta immobile. « Regarde-moi. Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça ? Qu'est-ce que tu peux me reprocher ? » demanda-t-elle, commençant clairement à être exaspérée, ce qui n'était pas pour calmer Ezra. Il s'était rendu compte, en entrant dans ce café à sa suite, qu'il n'était pas seulement incertain quant à l'envie de la voir mais qu'il n'avait clairement pas envie de la voir. Qu'une fois encore, il avait agi en pensant à son bonheur à elle et non à son propre bien-être. Qu'il l'avait fait passer en premier. « Est-ce que tu t'écoutes au moins ? » rétorqua-t-il avec véhémence, la toisant avec froideur. Il l'aimait, oui, bien plus qu'il ne l'aurait voulu en cet instant précis, mais il était tout aussi conscient que ça ne mènerait nulle part. Il fallait qu'il arrête de la faire passer en premier. « Je, je, je, tu n'as que ce mot-là à la bouche. Ça te tuerait de demander de mes nouvelles ? Mais non, tu te pointes au poste comme une fleur, après quinze jours sans même un sms, et il suffit que tu sortes ton air le plus triste pour que j'obéisse. J'en ai marre, voilà tout, et très franchement, je me fous que tu penses mériter ça ou non. Le monde ne tourne pas autour du toi, Oprah. Plus maintenant » C'était un mensonge, un mensonge éhonté. Le monde, le sien en tout cas, tournait toujours autour d'elle parce qu'elle en avait longtemps été le pilier, le mur porteur. S'il en avait après elle, ce n'était pas uniquement parce qu'il voulait que ça change, mais parce qu'elle lui imposait ce changement quelque part. Et il n'avait jamais voulu ça.

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Message(#) Sujet: Re: (#2413) oprah et ezra Δ open up your heart (#2413) oprah et ezra Δ open up your heart  EmptyLun 21 Juil - 21:22




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Finalement elle parvient à sortir Ezra de son mutisme et de son stoïcisme, mais ce ne fut que pour le plonger dans une torpeur. « Est-ce que tu t'écoutes au moins ? » Il parlait avec véhémence, comme une véritable tornade dévastant tout sur son passage. Il y avait une détermination désespérée dans ses yeux, qui lui donnait l’impression que rien ni personne ne pouvait l’arrêter. Alors il sortit son sac, comme il en avait vraisemblablement plus que besoin en cet instant. Peut-être lui dire tout ce qu’il n’avait pas pu lui dire avant, et qui avait stagné, qui avait bouillis en lui pendant ces deux semaines. « Je, je, je, tu n'as que ce mot-là à la bouche. Ça te tuerait de demander de mes nouvelles ? Mais non, tu te pointes au poste comme une fleur, après quinze jours sans même un sms, et il suffit que tu sortes ton air le plus triste pour que j'obéisse. J'en ai marre, voilà tout, et très franchement, je me fous que tu penses mériter ça ou non. Le monde ne tourne pas autour du toi, Oprah. Plus maintenant »  A mesure qu’il parlait, les yeux d’Oprah semblaient vouloir sortir de leurs orbites et sur sa bouche s’était formé un cul de poule. « Non mais toi est-ce que tu t’entends ! Attends je suis quand même pas une vélane, je t’ai pas ensorcelé ni rien. Si tu voulais pas venir fallait pas sortir de ton fichu poste de police. T’as quand même un minimum de libre-arbitre non ? D’ailleurs si tu veux partir ne te gêne pas. » Lança-t-elle comme un sarcasme en regardant à son tour par la fenêtre. En tous les cas elle était bien décidée à ne pas bouger, elle ne partirait pas, même si son comportement l’exaspérait et qu’il lui donnait envie de fuir cette conversation qui s’annonçait une nouvelle fois des plus catastrophiques. Pourtant elle n’avait jamais supporté qu’ils soient fâchés, pas si longtemps, pas si gravement. Cette dispute était trop réelle, elle ne leur ressemblait pas. Les souvenirs revenaient, elle repensait à leurs petites disputes, à leurs petits coups de gueules, et tout ceci l’emmenait inextricablement à leurs petites chamailleries et à leurs réconciliations, et puis de là elle revoyait des images de leurs sourires, de leurs rires, de leurs moments de joie. Elle donnerait le monde, elle donnerait sa peau pour revivre ces moments là, pour revivre cette vie-là. Avec les souvenirs elle sentir l’émotion s’emparer de son visage, le rendre brûlant, farder ses joues et humidifier ses yeux. Pourtant Dieu sait que ce n’était pas une pleurnicharde.
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Message(#) Sujet: Re: (#2413) oprah et ezra Δ open up your heart (#2413) oprah et ezra Δ open up your heart  EmptyDim 27 Juil - 15:15



there is no fear now. let go and just be free, i will love you unconditionally. so open up your heart and just let it begin.

Dire qu'elle avait l'air outragé était un euphémisme. Les yeux écarquillés, les lèvres pincées, elle le fusillait du regard. En temps normal, il se serait immédiatement senti coupable, qu'il ait fait quelque chose pour provoquer cette réaction chez elle ou non. En temps normal, il aurait essayé de la calmer et lui aurait immédiatement présenté de quelconques excuses, un sourire tendre se jouant au coin de sa bouche. Sauf que tout ça n'arriverait pas cette fois, d'une part parce qu'il n'avait pas le moins du monde l'impression que c'était sa faute et d'autre part parce qu'il ne désirait absolument pas qu'elle le pardonne. Ezra ignorait ce qu'il voulait réellement. Ces deux dernières semaines avaient été horribles et il avait cru que la retrouver lui ferait du bien. Or, ça ne lui rappelait qu'une chose : ils étaient amis. Ou en tout cas ils l'avaient été et ça n'irait jamais plus loin. « Non mais toi est-ce que tu t’entends ! » répliqua-t-elle, interrompant le fil de ses pensées et il réalisa que ses yeux étaient fixés sur sa bouche. Avec un soupir, il se redressa, détournant aussitôt le regard. « Attends je suis quand même pas une vélane, je t’ai pas ensorcelé ni rien. Si tu voulais pas venir fallait pas sortir de ton fichu poste de police. T’as quand même un minimum de libre-arbitre non ? D’ailleurs si tu veux partir ne te gêne pas » précisa-t-elle, d'un ton furieux. Il leva les yeux au ciel, presque malgré lui. Tout, à propos de cette situation, l'exaspérait au plus haut point et elle, Oprah, sa meilleure amie, sa plus vieille amie, l'agaçait tout autant. Il avait la désagréable impression de ne plus avoir la fille qu'il connaissait depuis toujours en face de lui. Ou l'avait-il tant idéalisé que les choses lui semblaient différentes à présent qu'elle lui avait brisé le cœur ? « Tu veux que je parte pour pouvoir te dire une nouvelle fois que j'ai tout gâché ? » reprit-il, la gorge sèche, serrée par la colère. Il savait qu'ils commençaient à attirer les regards, il le sentait mais c'était le cadet de ses soucis à l'heure actuelle.  « Laisse-moi juste te rappeler une chose Oprah. Personne ne t'a forcé à te marier à Vegas, personne ne t'a force à faire ou à dire ce que tu as fait et dit. Mets ça sur le compte de l'alcool si ça te chante et continue à prétendre que je suis le seul responsable, je m'en fous. Mais ne viens surtout pas frapper à ma porte la prochaine fois qu'un abruti t'aura largué ou trompé. C'est fini » lâcha-t-il pour toute conclusion en se levant. Ils n'étaient rien d'autre que des amis mais ça avait un sale goût de rupture. Et il détestait ça mais il ne pouvait pas la forcer à lui retourner des sentiments qu'elle ne ressentait pas. Seulement il se savait incapable de mentir à nouveau, même pour elle.

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Message(#) Sujet: Re: (#2413) oprah et ezra Δ open up your heart (#2413) oprah et ezra Δ open up your heart  EmptyMar 29 Juil - 12:53




there is no fear now. let go and just be free, i will love you unconditionally. so open up your heart and just let it begin.


A peine leurs regards s’étaient-ils croisés qu’il détournait à nouveau le regard. « Tu veux que je parte pour pouvoir te dire une nouvelle fois que j'ai tout gâché ? » Il parlait la mâchoire serrée, comme si les mots sifflaient entre ses dents. « Laisse-moi juste te rappeler une chose Oprah. Personne ne t'a forcé à te marier à Vegas, personne ne t'a force à faire ou à dire ce que tu as fait et dit. Mets ça sur le compte de l'alcool si ça te chante et continue à prétendre que je suis le seul responsable, je m'en fous. Mais ne viens surtout pas frapper à ma porte la prochaine fois qu'un abruti t'aura largué ou trompée. C'est fini. » La jeune femme n’attendit pas la fin de sa tirade pour baisser la tête, complètement abasourdie par tout ce qu’elle entendait, tout ce qu’elle vivait de manière plus générale avec Ezra ces dernières semaines. « Je te reconnais plus… » Laissa-t-elle sortir de sa bouche dans un soupir avant d’entendre sa chaise grincer. Elle avait ses bras posés sur la table et les mains jointes lorsqu’elle releva les yeux sur lui. Sa bouche s’entrouvrit comme sa surprise en le voyant déjà levé. Elle ne l’avait pas venir jusqu’ici pour cela, elle n’avait pas voulu déclencher une nouvelle dispute. Non décidément rien n’allait. Elle secoua la tête de gauche à droite, décoiffant sa frange au passage. Son attention n’était pas attirée par la serveuse qui regardait dans leur direction, un torchon blanc à la main en train d’essuyer un verre. A vrai dire elle se fichait pas mal que tout le monde puisse les entendre, ou même que tous les clients du café les écoute. Son cœur manqua un battement quand elle réalisa qu’il allait quitter les lieux. Elle se leva si précipitamment, qu’elle en fit trembler la table, et se posta devant lui, avec une proximité qu’elle n’avait pas réfléchie. Ils avaient toujours eu l’habitude d’être proches, tactilement parlant, c’était une habitude, cela prendrait énormément de temps et de travail pour faire attention à chaque situation à ne pas se coller trop près à Ezra, pour ne pas qu’il se sente mal-à-l’aise etc. etc. Mais peut-être que la question ne se poserait même pas. « Rassieds-toi s’il te plait, ce n’est pas pour ça que je suis venu te voir. »
« Alors en fait, je-» Mais elle s’interrompit avant même d’énoncer la proposition principale. Elle ne savait pas comment s’exprimer. « Ecoute, si je t’ai fait venir ici, c’est parce que- Enfin- » Elle vit dans son regard qu’il commençait clairement à s’impatienter, voire à être déçu qu’elle mette tant de temps à s’exprimer, comme si elle n’assumait pas ce qu’elle avait à dire. « Ok ok c’est bon, je, je vais le dire. » Elle n’aurait jamais cru que ce serait si peu évident. « J’ai parlé, à des copines, de ce qu’il nous arrivait. » Elle se stoppa, cherchant dans ses yeux un quelconque énervement qu’elle en ait parlé autour d’elle, mais en même temps elle n’aurait pu s’en empêcher, tout ceci la dépassait tellement elle avait besoin d’aide, besoin d’un, même de plusieurs, regards extérieurs. Mais à sa mère non, ça elle n’en avait jamais parlé, ni à la sienne d’ailleurs. Elle ne savait pas non plus s’il leur avait parlé de quoi que ce soit, mais elle préférait les laisser en dehors de tout cela, qu’elles ne les influencent pas. Enfin elles l’apprendraient forcément un jour ou l’autre mais le plus tard possible de préférence, qu’ils se gardent un peu de répit pour prendre seuls leur vie en main. « Et enfin tu vois elles m’ont dit que ce n’était pas normal après tout qu’on soit toujours fourrés ensemble, qu’on habite toujours ensemble après toutes ses années et qu’on, qu’on… qu’on soit incapable d’avoir une relation suffisamment sérieuse pour envisager de déménager. Et j’ai réfléchi et c’est vrai c’est vrai, c’est un peu comme si on était incapable de vivre l’un sans l’autre alors je sais pas je- peut-être qu’on devrait essayer. » Et là sa voix s’accéléra, à l’instar de toutes ses tentatives précédentes où elle butait à chaque fois, elle avait tout sorti d’un bloc, peut-être aussi pour ne pas avoir le temps de penser à ce qu’elle disait et ne pas s’interrompre à nouveau.

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Message(#) Sujet: Re: (#2413) oprah et ezra Δ open up your heart (#2413) oprah et ezra Δ open up your heart  EmptyMer 30 Juil - 0:10



there is no fear now. let go and just be free, i will love you unconditionally. so open up your heart and just let it begin.

Il aurait dû s'en aller lorsqu'il l'avait vue au commissariat, prendre ses jambes à son cou sur le chemin jusqu'au café. Ou même maintenant. Il pouvait partir. Il devrait partir, parce qu'il suffisait d'un regard, d'un froncement de sourcils pour qu'il s'inquiète pour elle sans raison — ou en tout cas sans une raison rationnelle. Il fallait qu'il parte. Il avait dit ce qu'il avait à dire, il avait fait le bon choix. C'était la décision raisonnable à prendre. S'en aller. Mais ses jambes, ces traîtresses, s'accordaient avec son cœur et semblaient refuser d'obéir. « Je te reconnais plus… » dit-elle, la tête baissée. Tant mieux, tant mieux, elle ne le regarderait pas s'en aller. Il n'aurait pas à quitter ce café sous son regard. Les autres clients, il pouvait gérer. Elle, sans doute moins. Ezra ferma les yeux, inspira profondément. C'était le moment d'y aller, de s'éloigner sans bruit et de la laisser vivre sa vie sans plus y prendre part. Il pourrait reprendre ses affaires dans la semaine, lorsqu'elle travaillerait. Il connaissait ses heures de boulot, en fait, il connaissait son emploi du temps par cœur. Il vivait avec elle. Jusqu'à présent en tout cas. Son coeur redoubla de vigueur dans sa cage thoracique lorsqu'il réalisa que c'était bel et bien fini, que ses mots n'étaient pas des paroles en l'air. Pas cette fois.

C'était sans compter sur la tête de mule qu'était Oprah. Lorsqu'il rouvrit les yeux, prêt à déguerpir, elle bondit presque devant lui, manquant de renverser la table à laquelle ils avaient pris place. « Rassieds-toi s’il te plait, ce n’est pas pour ça que je suis venue te voir » s'empressa-t-elle de dire et presque malgré lui, Ezra ne put s'empêcher de se demander si elle était enceinte. Il baissa les yeux sur son ventre avant de secouer la tête. Non, ça n'était physiquement pas possible. Si Oprah était enceinte, elle aurait l'air enceinte. Du moins si c'était le sien. Mais ce n'était pas ça. Pas vrai ? Anxieux, il s'exécuta, cette fois sans la lâcher des yeux. « Alors en fait, je-» Oui ? Oh bordel. Pourquoi avait-elle l'air si embarrassé ? Ezra déglutit avec difficultés, sa colère mise au second plan. Pourquoi sa voix tremblait-elle comme ça ? Bordel. « Ecoute, si je t’ai fait venir ici, c’est parce que- Enfin- » Elle ne pouvait pas être enceinte, comprit-il après un rapide calcul. Ou en tout cas pas de lui et très franchement, si elle comptait lui annoncer qu'elle comptait fonder une famille avec un autre type, il n'était pas sûr d'avoir très envie de l'entendre ce soir. Fronçant les sourcils, il scruta son visage, en quête d'indices. Quel que ce soit ce truc qu'elle ait à lui dire, qu'elle le sorte, merde. « Ok ok c’est bon, je, je vais le dire » bredouilla-t-elle. Ezra se retint de lever les yeux au ciel, pianotant impatiemment sur la table. La frayeur faisait lentement place à la colère, de nouveau et il ignorait combien de temps il allait tenir, à l'écouter balbutier. « J’ai parlé, à des copines, de ce qu’il nous arrivait » parvint-elle finalement à articuler et il haussa un sourcil. Oui et ? Ce n'était tout de même pas de l'avis de ses copines dont elle devait lui parler ? Parce qu'il s'en fichait royalement là tout de suite. « Et enfin tu vois elles m’ont dit que ce n’était pas normal après tout qu’on soit toujours fourrés ensemble, reprit Oprah, au grand dam d'Ezra, qu’on habite toujours ensemble après toutes ses années et qu’on, qu’on… qu’on soit incapable d’avoir une relation suffisamment sérieuse pour envisager de déménager. Et j’ai réfléchi et c’est vrai c’est vrai, c’est un peu comme si on était incapable de vivre l’un sans l’autre alors je sais pas je- peut-être qu’on devrait essayer » Hein ? Hébété, pas certain d'avoir bien entendu, il cligna des paupières plusieurs fois, ouvrit la bouche pour parler avant de se raviser puis baissa les yeux sur le bois de la table. Un bois usé, qui avait vu de meilleurs jours. Comme leur amitié, d'ailleurs. Est-ce qu'il avait bien compris ce qu'elle venait de dire ? « Je- enfin, tu- argh, merde » marmonna-t-il, les poings serrés. Goddamnit, parler n'était pas si compliqué. Le seul souci, c'est qu'il ignorait quoi dire. S'appliquant à respirer profondément, il se repassa mentalement ce qu'elle venait de dire. Elle pensait qu'ils devraient essayer ou elle voulait essayer ? C'était deux choses différentes et il avait beau désirer en désirer un très fort, il se savait incapable de supporter l'autre. Mais était-il en position de faire le difficile ? Yes he was. Elle lui avait déjà brisé le cœur une fois déjà, il ne la laisserait pas le faire une deuxième fois en deux semaines. « On devrait essayer ? » répéta-t-il, incertain. Il la regarda, observa son air inquiet, sa bouche tremblante. « Te méprends pas, je t'aime mais... » Oh shit. Il n'avait pas prévu de lui dire ça, pas vraiment. Pas du tout en fait. Il laissa échapper un soupir. Tant pis. « J'ai pas envie de t'emmener dîner et que tu te sentes forcée d'obliger parce que tes copines pensent que c'est ce que tu devrais faire » fit-il, le regard un peu moins dur. Damn, il savait qu'en l'accompagnant jusqu'ici il se laisserait attendrir.

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