~ À QUOI RESSEMBLAIT TA VIE AU LYCÉE?
Depuis sa plus jeune enfance, Adriel a vécu dans une famille très pieuse, très fermée à tout ce qui pouvait se passer en dehors des murs de leur énorme maison. Ce fut l'une des raisons pour laquelle Adriel ne fut jamais allé dans une quelconque école. Il reçu une éducation privée, donnée par sa mère alors qu'il était encore un jeune enfant. Par des précurseurs lorsqu'il atteignit l'adolescence. Ce qui explique aujourd'hui pourquoi ce jeune homme parait pas toujours très humain au contact d'étrangers. Pour lui, parler à des personnes autre que sa famille, jusqu'il y a quelques années, c'était chose très étrange et pas réellement habituelle. Alors il sait qu'il doit faire des efforts, sans quoi la société le mettra toujours en liesse, mais l'éducation de toute une vie n'est pas toujours facile à mettre de côté. Alors il essaie, vainement, de survivre dans une société qui n'accepte pas l'anormalité. Bref, Adriel n'a jamais eu de vie lycéenne. Et dieu sait qu'il le regrette.

   ~ ES-TU HEUREUX PRÉSENTEMENT?
Le bonheur est un mot tellement superflu. Adriel, heureux ? Il ne le sait pas. Il ne connait pas le bonheur. Ou tout du moins, il n'en connait qu'un. Celui où tout est servi sur un plateau, celui dirigé par une religion prenante et sans appel. Celui auquel on n'a pas besoin de réfléchir, juste à accepter. Celui que vos parents vous force à suivre. Alors oui, dans un certain sens, Adriel est heureux. Heureux d'être en vie, de découvrir aujourd'hui un nouveau monde. Mais il a toujours été heureux. Il a toujours tout eu. Adriel est un jeune homme heureux platoniquement. Sans outrances, sans restrictions. Il donne, il reçoit, il vit. Mais en regardant autour de lui, dans cette nouvelle ville, il sait qu'il lui manque quelque chose pour être entièrement heureux. Pour être une personne comblée. Il n'avait jusqu'à présent, jamais cherché à dépasser ses limites, les chemins tout tracé. Et il a meurt. Meurt de se tromper. Peur de ne pas pouvoir revenir en arrière. Mais le réel bonheur n'est-il pas celui auquel on ne s'attend le moins ? Celui fait de surprises, de déceptions et d'étonnements ?

   ~ OÙ TE VOIS-TU DANS DIX ANS?
Où dieu le veut. Cette réponse aurait été celle qu'Adriel aurait répondu il y a quelques mois de ça. Aujourd'hui, il ne sait plus. Tout se mélange dans sa pauvre tête, il n'a plus aucune certitude, aucun fondement. Il se sent comment Descartes. Il est, certes, mais est-il vraiment ? Dans dix ans, il se voit enseigner cette belle littérature anglaise à des jeunes défavorisés ou éditeur d'un des plus grands magazine de l'histoire des écrits ou encore même toujours libraire. Il ne sait pas trop, il espère juste qu'il continuera à être bien. Bien sous tout rapport. Qu'il n'aura perdu la foi. Qu'il pourra continuer à se regarder dans un miroir et sourire. Heureux de ce qu'il est devenu. De ce qu'il sera. Dans dix ans, il sera Adriel. Adriel Moore.

PRÉNOM ET/OU PSEUDO: Romane. ÂGE: 19 ans. PAYS: Belgique. PRÉSENCE: 5/7. COMMENT AVEZ-VOUS CONNU LE FORUM? ouuuh c'était il y a longtemps. Mais je pense via bazzart.  PERSONNAGE INVENTÉ OU SCÉNARIO? inventé. AUTRE CHOSE À AJOUTER?       

Mardi soir. Le ciel a prit une teinte aussi sombre qu’un coeur détruit.Une main est posée contre la vitre froide d’une maison. Une main blanche. Une main qui n’a jamais vu la couleur du soleil. Petite main. Doucement, un visage s’approche, se colle et souffle. Le minuscule nuage crée par la vapeur d’eau brille de mille feux, avant de s’éteindre aussi vite qu’il n’était apparu. Un sourire. De loin, il paraît triste. Comme si on avait enlevé toute joie de vivre à ce petit garçon. Enfermé dans la plus haute tour. Attendant impatiemment sa princesse. Et puis, tout s’éclaire. Et puis, tout s’illumine. Lentement d’abord de petites dents se frayent un chemin entre ses lèvres douces. Avant de fendre la nuit d’un bonheur sans fin. Il court, il court. L’herbe verte chatouillant la plante de ses pieds, le soleil réchauffant ses bras frêles, le vent caressant ses boucles brunes. Il aime. Oh oui, il aime. Il se sent libre, volant au gré de ses envies, de ses rêves, de ses histoires. Une fois grand prince combattant le dragon des plaines, l’autre, un pirate intrépide ramassant trésors à n’en plus finir. Délivrant princesses de donjon et récompensant les pauvres d’une miche de pain. Lui, Il l’accompagne partout. Depuis toujours. Maman et papa affirment qu’ainsi, plus tard, il sera rendu justice. Alors il ferme les yeux, très fort, et il y croit. Plongé dans les miracles de l’enfance, il se pense invincible.

Des années ont passé. Mais rien n’a changé. Sa vie lui plait. Chaque matin, le soleil se lève pour éclairer sa journée, pour peindre son chemin d’or. Il a tout mais ne sait pas qu’il n’a rien. Il veille. Il croit. Il vit. Son sourire ne le quitte pas. On a rarement vu un jeune homme aussi insouciant, mais aussi heureux. Il est heureux. Il le pense vraiment. Après tout, rien ne manque. Non ? Non. Il a l’argent, mais ce n’est pas le plus important. Il l’a lui. Lui cet homme immense et magnifique qui fait de lui un jeune garçon accompli et sans péchés. Lui, qui l’aide à travers toutes ses épreuves. La mort, la douleur, la tristesse, il ne connait pas. On est tellement mieux sans tout ça. Pourquoi vouloir le désespoir ? Ils le tirent en dehors de tout ça. Le monde réel n’est pas enviable. Le monde réel n’est que chaos. La sureté d’une maison, de parents qui aiment, voilà tout ce dont on a besoin. Vivons d’amour et d’eau fraiche. De croyances et de rêves. Qui ne resteront que ça. Des rêves. Pourquoi vouloir découvrir le monde quand on a la chance de savoir lire ? Ou vouloir se déchirer de sentiments quand on peut simplement rêver d’une autre vie, sans souffrir ? Rien de tout ça n’est vitale. Rien de tout ça ne vaut la peine de souffrir. Il est heureux. Il est heureux.

Orages, déclin, sauvage, crises. Tout fini toujours pas y passer. Bonheur, désespoir, amour, amitié. Tristesse, joie, peine, sourire. Tant de sentiments qui se mélangent, tant de choses qui bougent. Changement, gloire, descente. Adriel. Et Adriel dans tout ça. Il se croyait heureux. Vraiment. Mais il les voit. Il les voit courir, sauter, tomber, rire ensemble. Ensemble. Toujours ensemble. Et lui, lui, il est seul. Seul derrière sa cage dorée. Seul avec ses rêves. Seul. Il sait qu’il doit ouvrir les yeux. Il le doit. Mais n’y arrive pas. Renoncer à jamais à son bonheur ? Même altéré ? Il le sait, il ne pourrait pas. Tout abandonner. Alors il sourit, il se détourne de cette fenêtre devenue obscurité pour retrouver son entre. Eux, qui veillent sur lui depuis toujours. Il rêve parfois qu’il les voie se transformer en démons des abîmes, les yeux noirs, les cheveux raides, la bouche tordue, l’entraînant dans les profondeurs du désespoir. Mais il se réveille. Ce n’est pas vrai. Ce n’est jamais vrai. Il le sait. Les rêves ne sont fait que pour être rêvés. Et rien d’autres.

Mais l’être humain est programmé pour finir par vouloir sortir d’une certaine solitude. Il ne veut plus de ça. Il veut découvrir le monde, découvrir les joies d’être aimé et aimer en retour. De connaître ces sentiments qui semblent se déchirer en chacun. De découvrir le monde. De toucher la peau profane d’un autre être vivant. Alors il est parti. Loin de chez lui. Emportant avec lui les larmes de sa mère, le regard noir de son père. Mais il veut vivre. Vivre. N’en a-t-il pas le droit ? C’est ainsi qu’il est arrivé à White Oak, perdu, plus seul que jamais, mais vivant et pleins d’espoir. Est-ce le destin, le hasard ? Mais un ange est très vite arrivé vers lui. De longs cheveux blonds s’enroulant autour d’un cou aussi blanc que la neige, le regard vide, perdu, le pas pressé. Il ne lui manquait plus que les ailes pour être admise là-haut. Leur regard se sont croisés. Electrifié. Et déjà, la fleur se fanait. Partie, loin, perdue dans la masse de gens qui courait dans tout sens. Adriel en tomba. Il avait senti quelque chose bouger au plus profond de son ventre. Ce fut la première fois qu’il ne trouva pas le courage de sourire. Sourire au monde qui l’entourait. A l’instar, il préféra retourner dans le petit appartement au dessus de la librairie, s’enfoncer dans ses couettes chaudes, et oublier ce jour. Ou tout du moins, tenter de l’oublier.