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| roule, petit caillou. ne t'arrêtes pas. (dean,azel) | |
| Auteur | Message |
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lost souls in revelry
› inscription : 24/06/2013 › pseudo : vercors. (chloé) › autres comptes : biddy la jolie. › crédit : ultraviolences, the vamps.
› statut civil : célibataire, mais son cœur bat de plus en plus fort pour son premier amour. › quartier : fairmount district. › occupation : couturière à hazelnut.
| (#) Sujet: roule, petit caillou. ne t'arrêtes pas. (dean,azel) Jeu 30 Jan - 17:11 | |
| Cling ling. Schr schr. Les grelots de la porte d'entrée. Le ronronnement de la machine à coudre. «Dean, je suis là !» Il le sait, que je suis là, je suis toujours là. Il doit parler avec Zoe. Zoe est adorable, elle s'entend avec tout le monde. C'est pour ça qu'elle est une si bonne vendeuse. Si elle n'était pas là, la clé serait déjà sous la porte. Merci Zoe. «Ah te voilà !» Le sourire qui s'élargit, la pièce qui s'éclaire, le coeur qui se réchauffe.
Clouée à la chaise. C'est trop compliqué de se lever. Mais Dean le sait alors il se penche. Deux bisous pour lui, sur ses deux joues fraîches. «Qu'est-ce que tu m'amènes de beau aujourd'hui ?» Schr schr. «Désolée, je dois finir à tout prix ça avant ce soir.» Une robe, pour Adele. Elle a une soirée demain, il faut que ce soit prêt. Schr schr.
Dean, petit soleil. Ses yeux, ce regard qui ne me transperce pas mais qui m'enveloppe, comme un cocon. Il a débarqué ici quelques temps avant, pour que je répare son pantalon. Zoe me l'avait envoyé, parce que la couture ce n'est que moi. Elle elle vend, moi je couds. Je crée des habits, je répare des habits. Mais pas encore les coeurs brisés. Les pantalons craqués, oui. Dean m'avait tendu le sien. «Ça ne sera pas facile, il est bien amoché.» Et puis j'avais souri. «Il faut revenir demain.» J'avais déjà un assez gros ventre, à l'époque. Il est revenu le lendemain. Et puis d'autres jours, dans les semaines qui ont suivies. La hâte qu'il revienne, alors qu'il n'était même pas encore parti. Il en a craqué beaucoup, des pantalons.
Hop, un coup de pied. «Je crois qu'il sait que tu es là.» Sourire. Généralement, bébé reste tranquille pendant que je couds, je crois que le bruit de la machine le berce. Mais Dean est là, alors bébé tape. Gentiment, joyeusement. Pas le même coup que lorsque je m'énerve contre l'assurance. Schr schr.
Dean est assis là, et je suis contente qu'il le soit. Là. |
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| (#) Sujet: Re: roule, petit caillou. ne t'arrêtes pas. (dean,azel) Jeu 30 Jan - 19:32 | |
| ma petite couturière elle est en train de coudre, je le sais. je ne la vois pas d'ici, mais je vois zoéeà l'intérieur de la boutique et zoe elle parle. pas toute seule, je m'en doute bien, alors je sais qu'azel est là.
je souffle un bon coup. une fumée s'échappe d'entre mes lèvres et pourtant non, je ne fume pas. pas maintenant. azel n'aime pas quand je fume, elle me l'a dit, une fois " c'est mauvais pour bébé, cette odeur de cigarette ", alors je ne fume pas quand je vais la voir.
j'entre dans la boutique, les grelots retentissent. zoe pose ses yeux sur moi, elle sourit. je fais pareil. elle est gentille zoe, elle est rigolote aussi. puis elle a grandement le sens des affaires, elle me fait rire parfois à tenter de me vendre des vêtements. on parle quelques instants, mais dès que la voix d'azel résonne dans la boutique, zoe se tait. elle sait que je ne suis pas venu pour la voir. je lui montre mon vêtement déchiré, elle rigole, je ne sais pas trop pourquoi d'ailleurs. peut-être parce que ça fait le quatrième habit ce mois-ci. mais qu'est-ce que j'y peux ? je suis un maladroit, oui, c'est ça. non, je n'ai pas découpé ce vêtement pour aller la voir. je n'ai pas besoin de ça... peut-être que si.
ma petite couturière elle est assise sur sa chaise, à agiter ses petits doigts de fées. elle s'arrête en me voyant, m'offre un léger sourire. elle ne se lève pas, bébé l'en empêche, je ne lui en veux pas. je m'approche et viens lui faire la bise, en guise de bonjour. « Qu'est-ce que tu m'amènes de beau aujourd'hui ? » des vêtements, toujours des vêtements, rien que des vêtements. parfois des cadeaux et des gilets, des chocolats et des tee-shirts, des pâtisseries et des pantalons. ça dépend des jours. aujourd'hui, c'est cd et chemise. je n'ai trouvé que ça dans ma penderie mais chut, c'est un secret. « Les boutons de ma chemise sont tous partis et puis, quand je la mets, elle est un peu trop grande, c'est possible de me faire des ourlets ? » je le lui montre, en tendant le vêtement. elle le regarde quelques instants et repars à ses occupations, elle s'excuse, elle me dit qu'elle n'a pas le temps, qu'elle doit terminer ce qu'elle fait pour ce soir. j'hoche la tête et me pose à ses côtés, j'attends. ça ne me dérange pas. elle est marrante quand elle est concentrée, quand il n'y a que le machine à coudre et elle, plus rien autour. elle me donne envie de la dessiner, dans ces moments-là. ses cheveux blonds retombant sur son visage à la mine concentrée. ses sourcils légèrement froncés, sa lèvre inférieur mordillée, ses doigts habiles maniant la machine à coudre et son tee-shirt trop large, son tee-shirt toujours trop large parce qu'un petit habitant s'abrite sous son nombril. je suis là, perdu, à m'imaginer à la dessiner, parce qu'elle ferait un beau portrait azel, avec sa mine d'enfant. « Je crois qu'il sait que tu es là. » je sors de ma torpeur et redresse la tête, que je pose immédiatement sur la forme arrondie qui se dessine sous le tee-shirt large qu'elle porte. je souris moi aussi, légèrement.
je n'ai jamais voulu d'enfants. parce que trop encombrants et parce que je dénigre trop la vie pour lui offrir une nouvelle âme à torturer. mais quand j'écoute azel, me parler de son bébé, quand elle me dit qu'il me reconnait, je ne peux m'empêcher de sourire, ne serait-ce qu'un peu. je suis un faible.
elle se remet à recoudre, le bruit de la machine à coudre retentit une énième fois. tiens, cela pourrait faire une musique. musique, musique. ah oui, c'est vrai. je farfouille dans mon sac et j'extirpe un cd que je pose sur la table de mademoiselle. « Tiens, je t'ai fait une petite playlist, ça devrait te plaire. tu pourras l'écouter quand tu auras le temps, je te le laisse. » je souris, une nouvelle fois. je la laisse repartir dans son travail et je me remet à la regarder, me remettre à la dessiner.
Là sont nos habitudes.
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| (#) Sujet: Re: roule, petit caillou. ne t'arrêtes pas. (dean,azel) Ven 31 Jan - 21:57 | |
| En haut, en bas, en haut, en bas. C’est le mouvement de l’aiguille, rapide, qui avance à toute vitesse travers les vagues du tissu. Des novices pourraient être déstabilisés par la vitesse de ce petit pic, sa liberté même, à croire parfois qu’il n’en fait qu’à sa tête. Quand j’étais petite, sur les genoux de Grand-mère, j’avais eu peur que l’aiguille s’échappe, toute audacieuse qu’elle était. Mais Grand-mère m’avait dit que ce n’était pas possible, parce que l’aiguille était bien accrochée et que c’était toujours la couturière qui était la chorégraphe de ce ballet répétitif. Alors, elle m’avait montré comment maîtriser cette machine à créer la beauté. J’avais six ans.
«Tu les manges, tes boutons de chemise ?» Rire doux, malicieux. Regard rapide en direction de l’habit, avant de me concentrer de nouveau sur la robe. «Je verrais ce que je peux faire.» Il doit être beau avec cette chemise, Dean. Je le vois bien nager dedans, petit poisson suffoquant à l’air libre.
Le fil se casse. «Zut.» Habileté, rapidité. Petit nœud, fil tiré, fil coupé, fil humidifié, fil replacé dans le labyrinthe alambiqué de la machine. Et c’est reparti. Schr schr. Sourire qui s’étire, yeux qui s’illuminent. «Des musiques de toi ?» Dean a un don artistique, je crois. Moi, j’aime ce qu’il fait en tout cas. C’est beau, c’est doux, c’est triste, c’est émouvant. C’est sombre, un peu, mais c’est tout lui. Il m’a fait écouter ce qu’il jouait, une ou deux fois. Je vois bien qu’il n’est pas aussi heureux que moi. J’aimerais bien le prendre dans mes bras, parfois. Mais mon ventre est trop gros. Je crois que bébé l’attendrit un peu, quand même. J’espère qu’il lui donne un peu de bonheur. Il est mignon comme ça, Dean, avec son oreille collée à ma grosse bouée. Je suis contente qu’il ne soit pas dégoûté, du moins je pense qu’il ne l’est pas. Beaucoup de personnes me regardent bizarrement. Pas tout le monde, mais beaucoup de monde. Je m’en fiche. Ça me rend triste, mais je m’en fiche. Je ne les comprends pas, en fait. Je sais que je fais jeune, plus jeune que mon âge, mais qui a dit que l’on ne pouvait pas avoir de bébé quand on était jeune ? Alors je m’en fiche de ce qu’ils pensent. Tant que Zoe m’apprécie comme je suis, je crois que c’est le principal. «Tu ne veux pas me faire écouter le CD maintenant ?» Je stoppe la machine, attrape une pièce de tissu, épingle à la robe, remet en marche l’appareil. Schr schr. «J’ai retrouvé le lecteur dont je te parlais la dernière fois.» Opération plus compliquée, concentration, obstacle passé. «Je te laisse chercher, désolée. Il est par là-bas, derrière les grosses bobines noires, normalement.» Il a du courage, Dean, de me supporter. Moi et mon incapacité à bouger.
«Voilà ! Tu la trouves comment ?» C’est idiot, parce qu’il ne peut pas visualiser. La robe placée sur mon corps bien trop gros pour la finesse de l’habit. Adele est mince. Pas maigre, elle a des formes, harmonieuses. Alors je tends la robe en l’air, devant moi. «Il manque un peu de dentelle, par contre.» Je plisse les yeux, tentant de voir si je n’ai oublié pas quelque chose d’important. «Précision : c’est pour une soirée champêtre.» Sourire amusé. J’imagine Adele dans sa petite robe à bretelles bleutée lui arrivant au-dessus des genoux, gambader dans les champs, s’arrêter au coin du feu, embrasser un garçon et repartir. Moi aussi j’aimerais embrasser un garçon. Pas n’importe lequel. Je me demande où il est à l’heure qu’il est. Peut-être qu’il tue des gens, peut-être qu’il tue des innocents. Et moi je suis là, à coudre des habits.
Mon regard se porte de nouveau sur mon beau Dean. Mon cœur fait des petits bonds quand je le vois. Des bonds de bonheur. Parce que, quand il est là, tout va bien. Le soleil brille, le ciel est bleu, la tempête de mon esprit s’apaise, et je pourrais rester des heures à ne rien faire, à part écouter le silence ou regarder Dean dessiner des merveilles. Je me demande s’il ressent la même chose, quand il est avec moi. S’il se sent aussi bien que je le suis. S’il est dans une petite bulle de bonheur, lui aussi.
Dis-moi que oui, petit soleil. |
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| (#) Sujet: Re: roule, petit caillou. ne t'arrêtes pas. (dean,azel) | |
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