Nous faisions une belle connerie, voilà ce que j’aurais du me dire à cet instant précis alors qu’Annabeth me donnait ni plus ni moins qu’un préservatif comme pour me dire, il n’y a rien qui arrêtera ce train en marche. Nous étions comme lancés à vive allure et je trouvais cela grisant. En réalité, je m’étais toujours perdu dans les fêtes les plus folles mais voilà que je trouvais l’ivresse tant attendu entre les bras et les cuisses de cette femme. Le monde tournait décidément pas rond mais j’en avais cure tant l’envie et le besoin de la posséder se faisait plus fort, trop fort. Mes doigts ouvrirent dans un geste expert l’emballage avant de l’enfiler rapidement. Il n’y avait plus de temps à perdre, je la voulais mais par-dessus tout, je voulais lui faire oublier tous les Mark de la Terre, qu’elle ressente un plaisir comme aucun homme ne saurait lui en donner. C’était présomptueux mais je m’en foutais comme de ma première chaussette, c’était simplement ma pensée du moment. Alors, doucement, j’amenais son bassin au-dessus du miens, écartant soigneusement sa petite culotte pour mieux la laisser s’empaler sur ma virilité fièrement dressée rien que par et pour elle. Mon regard ne la quitta pas un seul instant comme pour m’assurer que ce que nous vivions là était on ne peut plus réel. Puis ce fut l’apothéose, sa chaleur et sa moiteur m’entourant comme un fourreau de chair, ses lèvres sur les miennes pour taire nos gémissements et cris de plaisir avant que nos bassins se mettent à danser l’un contre l’autre, s’unissant avec une lenteur exacerbée par le besoin de se dissimuler des autres spectateurs.

Très vite mes mains voulurent caresser ce corps, s’attardant sur ses fesses que je massais avant de remonter vers cette poitrine que j’aurais aimé pouvoir embrasser, titiller de mes lèvres. A défaut, je la caressais, déposant de légers baisers à la naissance de ses seins pour mieux me perdre au creux de son cou où j’apposais ma marque. Elle m’appartenait pour l’heure et je voulais le revendiquer de la plus primaire des façons. En moi, le plaisir montait progressivement, attisant un feu qui couvait depuis des jours et des jours au contact d’Annabeth. Toutefois, je me sentais entravé par cette tonne de vêtement, par cette nécessité de ne pas faire de bruit, de ne pas faire de vague alors que je rêvais de plonger avec force et ardeur au cœur de sa féminité. Cela ne rendait pas moins la chose follement passionnante, grisante et j’en passe et des meilleures. Je n’avais jamais connu pareille volupté entre les cuisses d’une femme. C’était comme si son corps était fait pour le mien, comme si cette femme m’était destinée mais aussitôt que cette pensée m’effleura, je l’oubliais pour sombrer dans un océan de plaisir où son prénom en était le phare. Mes doigts se crispèrent sur ses hanches tandis que je continuais d’accompagner chacun de ses mouvements jusqu’à être frappé par une vague de jouissance des plus exquises et des plus fortes, m’obligeant à plaquer mes lèvres sur les siennes dans un baiser langoureux.

Quelques minutes plus tard, je commençais à reprendre pied, à toucher cette réalité que nous venions de fuir quand une main se posa brusquement sur mon épaule, me faisant sursauter. Bordel, c’était un des employés du cinéma qui avait l’air des plus mal à l’aise. En même temps qui ne le serait pas : Annabeth était toujours sur moi, on n’était on ne peut plus débrayés. « Je dois vous demander de quitter le cinéma s’il vous plait » bafouilla-t-il. Le pauvre, il était jeune, ça devait être la première fois qu’il faisait ça. J’hochais la tête avec un léger sourire et il s’en alla s’en demander son reste. « J’ai l’impression d’être redevenu un ado » rigolais-je tandis que je ne ressentais aucune gêne. Nous étions simplement deux amis ayant comblé leur solitude, il ne fallait rien voir d’autre là-dedans n’est-ce pas ?! « J’aime aller au cinéma avec toi mon caramel » plaisantais-je tandis que nous réajustions nos vêtements pour mieux quitter la salle où je me débarrassais d’une chose assez embarrassante. L’air frais me fit du bien mais en même temps, me força à votre la réalité en face : nous ne venions pas de coucher ensemble mais bel et bien de faire l’amour ensemble et ma foi, ça changeait pas mal de choses. « Nous ferions bien de rentrer à la maison non ? » lui souriais-je doucement tout en remettant une mèche de cheveux derrière son oreille.

Folie… ce mot tonnait à l’intérieur de l’esprit d’Annabeth et pourtant, aucune once de regrets ne frappait son esprit actuellement. La volupté montait dans ses veines de la plus délicieuse des manières, alors que Samuel la possédait littéralement en faisant taire leurs moindres gémissements de multiples baisers. Ce ne fut hélas pas assez discret puisqu’à peine l’énième niveau de volupté atteint que déjà, quelqu’un venait troubler leur quiétude, ne leur laissant aucun moment de répit et surtout pas la possibilité de reprendre leur souffle. Comme il était extrêmement aisé de le deviner, le vigile leur demanda de quitter le cinéma mais Anna dû se retenir à grande peine de ne pas éclater de rire sur le moment. Mettez cela sur le compte des endorphines apportées par le fait qu’ils viennent de faire l’amour ou parce qu’elle se moquait bien de ce que cet homme pouvait bien penser… quoi qu’ils en soient, ils n’avaient pas regardé une seule seconde du film et la jolie anglaise n’en n’était pas fâchée pour autant. Il s’était passé quelque chose d’exceptionnel à l’intérieur de ce fameux cinéma et pour un long moment, ces minutes précieuses ne risquaient pas de quitter sa mémoire. « T’inquiètes chou, je crois qu’il a été plus gêné que nous ! » s’exclama-t-elle une fois qu’ils eurent quitté l’établissement, éclatant de rire sans même avoir la plus petite trace de honte car après tout, plutôt que de faire preuve de raison, elle avait laissé sa folie parler et ce soir, en plus de dormir d’un sommeil du juste, elle aurait très certainement la délicieuse impression que sa solitude s’était amoindrie… sans pour autant que l’état de conscience ne s’éveille totalement et qu’elle ne veuille mettre réellement des mots sur ce qui venait de se passer. Ils n’avaient pas « couché » ensemble oui, mais Anna refusait d’attendre quoi que ce soit de cet évènement imprévu. Son cœur fragile n’y résisterait pas… « En tout cas, j’ai jamais autant aimé le ciné moi non plus ! Faudra qu’on retente chou » le provoqua-t-elle avant d’éclater de rire une nouvelle fois, n’ayant pas l’intention de lui demander une relation longue durée ou même de relation tout court. D’un côté, elle tenait bien trop à leur amitié unique et sans accroche, et de l’autre, son cerveau n’était définitivement pas en état d’analyser tout ce qui venait de se passer, ainsi que le reste… « Ma voiture est à deux pas, je nous ramène en deux, deux et que dirais-tu d’un petit chocolat chaud maison avec des toooonnes de marshmallows ? On l’a bien mérité je trouve ! Les efforts ça creuse… » déclara-t-elle avec un petit sourire en coin tandis qu’elle prenait son bras pour le ramener chez lui… chez eux.