un début d'amitié mouvementé

emily ∞ charlotte

Une autre journée à White Oak débutait pour cette jeune femme lunatique, qui se laissa réveiller par les rayons du soleil traversant sa fenêtre. Son lit, qui n'était qu'un matelas au sol dans sa nouvelle petite chambre, était recouvert au complet par la lumière de cette étoile et immédiatement, Charlotte se redressa. Une nouvelle journée commençait, une nouvelle aventure débutait. Charly posa quelques instants les yeux sur son mur, qu'elle avait terminé de peinturer il y a peu de temps. Elle arrivait à revivre ce moment, à ressentir les mêmes sentiments que lorsqu'il l'avait ramassée sur le bord du chemin. Elle avait vu tant de choses depuis, visité tant de provinces ... Bref, se levant d'un bond de son matelas, Charly fila prendre une douche gelée, se fichant bien ne pas avoir assez d'argent pour l'électricité. Les nomades, ça ne vivait pas à l'électricité. Les nomades, ça vivait grâce aux lumières du soleil.

Elle se vêtit alors de la première chose qu'elle trouva sous le plancher de bois dans sa chambre, soit une petite robe simple et blanche ainsi qu'une mince ceinture brune tressée au niveau de la taille. Elle plaça un bandeau dans ses cheveux et sortit immédiatement de la maison, sentant la chaleur du soleil matinal lui caresser la peau. La ville s'éveillait petit à petit et Charly avait prit la direction du marché bio afin d'aller faire les courses quotidiennes. Lorsqu'elle y entra, le magasin était pratiquement vide. Il y avait un gamin qui courait dans les allées avec sa mère qui parlait au téléphone et ne semblait pas se préoccuper de lui. À la vue de cela, Charly savait qu'il y aurait des problèmes. Cependant, elle se contenta d'adresser un sourire au petit homme, à son habitude. S'inquiéter pour des choses qui ne sont pas encore arrivées ? Pas du tout son genre.

Se promenant dans les rangées, elle ne savait pas quoi prendre. La vie lui offrait tellement de choix qu'elle ne pouvait pas se permettre de s'en plaindre. C'était la vision qu'avait Charly de la vie : elle prenait tout ce qu'on lui donnait, que ce soit bon ou mauvais. Distraitement, elle prit quelques légumes verts et les posa dans son panier. Elle saisit aussi un carton de lait de soja puis se dirigea vers les caisses, nonchalamment. Elle se retrouva alors derrière une femme blonde, qui explosa de colères lorsque le gamin de tout à l'heure la bouscula. Cela eut pour effet de frapper sa brique de lait de soja contre le coin de la caisse. Immédiatement, elle se mit à blâmer tout le monde autour d'aller. Prenant la brique qui se trouvait dans son chariot, Charly posa sa fine main d'ange sur l'épaule de la femme hystérique, comme pour l'apaiser et lui dit en souriant : « Tiens, je te donne la mienne. » Charly avait cette manie de ne pas vouvoyer les gens. Aller savoir pourquoi, elle ne l'avait pratiquement jamais fait.

un début d'amitié mouvementé

emily ∞ charlotte

**changement de personne, j'écris à la deuxième personne du singulier désormais**

Tu ne comprends pas trop la rage de la jeune femme face à cette situation. À vrai dire, cela t'importes peu. Après tout, qui es-tu pour en juger ? Comment savoir si cette femme n'a pas une vie bien plus complexe que la tienne ? À part fumer de l'herbe et peinturer sur les murs de ton appartement, tu ne fais pas grand-chose. Certes, tu as finalement trouvé un boulot. Tu préfères pourtant ne pas trop t'accrocher à cette ville, sachant que tu n'y es que de passage comme toutes les autres. La jeune femme se retourne après que tu es posé ta main calmement sur son épaule. Elle aurait pu mal le prendre, tu le sais très bien. Pourtant tu t'en fiches bien, tu la regardes avec ce sourire apaisant en lui proposant ta brique de lait de soja, qui elle est en parfait état et n'a pas été bousculé par un gamin énervé.

Tu ne comprends pas trop la réaction de la femme. Elle semble surprise que tu lui passes ta brique, cependant c'est ce que tout être humain censé aurait fait. C'est vrai que de nos jours, les gens censés se font de plus en plus rare. Tu ne peux pas t'empêcher d'émettre un petit rire, un petit hoquet, puis tu la regardes toujours avec ce sourire de dents blanches. « Ne t'en fais pas pour moi, je n'en ai pas réellement de besoin, » dis-tu. « Ce n'était qu'une gâterie. » Et puis tu déposes l'Objet en question sur le tapis de la caisse, faisant comprendre à la femme que tu n'en veux plus. Elle prétend qu'elle peut aller en chercher une autre. Rapidement, tu émets un mouvement de main qui lui fait bien comprendre. « C'est normal de s'énerver pour rien parfois, après tout, la vie peut pousser loin des fois. » Elle pourrait de trouver chelou, avec toutes ces phrases de prophètes et d'amoureuse de la nature, mais tu t'en fiches. Rendre un service est toujours bénéficient.

C'est maintenant à ton tour de passer à la caisse. Tu commences à donner à la femme derrière la machine tes légumes verts ainsi que les petites choses que tu as. Il ne faudrait surtout pas monter la facture trop haute, il faut limiter tes dépenses. Calmement, tu lui tends l'argent en lui adressant un sourire, puis remet ta commande dans ton panier. Tu remarques que la jeune femme à qui tu as donné ton lait est toujours là et te regardes. Lentement, tu t'approches d'elle. « Je te comprends, tout à l'heure : le gamin était plutôt turbulent. C'est l'âge, » dis-tu comme pour lui trouver des excuses.