~ À QUOI RESSEMBLAIT TA VIE AU LYCÉE?
t'as déjà essayé d'être la petite nouvelle à la peau métissée qui arrivé en début d'année ? juste pour que tu saches : c'est pas facile. ils s'imaginaient tous que je venais de je ne sais quel coin d’amérique latine. alors qu'en fait, j'étais née juste à côté de chez eux. j'avais la même nationalité qu'eux. je dois t'avouer qu'ils ont bien réussi à me faire chier pendant les trois prochains mois. mais bon, c'est comme tout, au bout d'un moment, on s'habitue. et on trouve des choses à faire pour que ça passe. on rencontre des gens. pas toujours les bons, mais des gens quand même.

   ~ ES-TU HEUREUX PRÉSENTEMENT?
heureuse ? tu veux dire avec des étoiles dans les yeux, des papillons dans le ventre et tout le bordel ? désolée, je connais pas. tu m'as pris pour un des ces putain de bisounours ? j'tarrête tout de suite. Ne pas être dépressif ne signifie pas pour autant être heureux. le bonheur, c'est vachement abstrait, tu trouves pas ? moi, j'ai toujours été plus portée par le réalisme que par l'imaginaire. tu devrais essayer aussi, ça t'évitera pas mal de désillusions.

   ~ OÙ TE VOIS-TU DANS DIX ANS?
ici. avec quelques rides et quelques kilos en plus. ouais, ma mère m'a dis qu'à cause de mon sang argentin, j'étais prédestinée à prendre pas mal de graisse passé trente ans. mais c'est pas le sujet. dans dix ans... écoute, je sais même pas où je serais demain. comment tu veux que je te dise ce que je ferais dans dix ans ? t'en as des bien bonnes toi.

PRÉNOM ET/OU PSEUDO: Saige aka. Samantha. ÂGE: Seize ans. PAYS: France. PRÉSENCE: 5/7; où quelque chose dans ce genre là. COMMENT AVEZ-VOUS CONNU LE FORUM? Bazzart.  AUTRE CHOSE À AJOUTER? Keur sur vos fesses  .

CHAPITRE 1. vancouver. je sais pas si tu connais la peur. cette peur qui te ronge, qui t'empêche de dormir, de manger, où de faire quoi que ce soit d'anodin. je sais pas si t'as déjà été tiraillée par l'anxiété, à chaque fois que l'obscurité venait recouvrir ta chambre. si tu sursautais au moindre frémissement des arbres, au moindre bruit, au moindre craquement. si t'as déjà été effrayée au point de ne plus avoir goût à rien. comme si tu grandissais d'un coup, comme si la vie te prenais tes rêves, tes désirs, ton innocence. comme si t'étais blasée, alors que t'avais à peine dix ans. t'étais encore une gamine, t'étais paumée, tu savais plus quoi penser. tu savais que c'était pas normal, mais tu pouvais rien faire. t'aurais voulu hurler, te barrer loin d'ici, mais t'étais prise au piège. puis, il a fallut faire face au regard compatissant de ta génitrice. la voir te regarder avec cette pitié dans les yeux, cette douleur, cette haine. cette colère, c'est parce qu'elle savait. elle s'en doutait, mais pourtant, elle n'avait rien dis. elle avait peur, comme toi. elle était faible, comme toi. et elle l'est toujours. au lieu de faire face, comme une mère l'aurait fait, elle a simplement fais vos valises et elle s'est tirée, t'emmenant avec elle. t'avais pas ton mot à dire. encore une fois, t'avais plus qu'à fermer ta gueule. d'ailleurs, tu lui en as voulu. longtemps. mais t'as fini par la comprendre. t'as compris que c'était la meilleure chose à faire.

CHAPITRE 2. white oak station high school.

CHAPITRE 3. gabriel's apartment.