Week-end. Un si joli mot composé qu'Anna affectionnait tout particulièrement. Et qui disait week-end, disait grasse matinée. Il était onze heures quand blondie ouvra les yeux, et autant vous dire que, pour elle, c'était le bonheur total de se dire qu'en temps normal, elle serait déjà au boulot à cette heure-ci. Elle aimait bien son travail, certes, mais elle aimait encore plus les jours de congé. Se levant alors assez rapidement, Anna enfila un short et un tee-shirt de pyjama, histoire de ne pas sortir à moitié nue devant Tom, bien qu'il avait dû la voir plus d'une fois en sous-vêtements, en trois ans de colocation. Elle sortit ensuite de sa chambre pour se rendre dans le salon, où de toute évidence, Tom n'était pas. Lui aussi était en congé, et il devait probablement profiter autant qu'elle du sommeil qu'il lui était offert. La jeune femme se posa alors sur le canapé, alluma la télé et, sans aucun remord - non aucun -, vola la dernière cigarette qui restait dans le paquet de Tom, laissé à l'abandon sur la petite table. Elle resta dans le salon le temps de la fumer tranquillement devant une émission plus abrutissante que tout, avant de se décider de prendre son courage à deux mains pour aller voir son cher colocataire. Certes, selon elle, il devait profiter un maximum de sa journée de congé pour se reposer, mais ça la démangeait tellement qu'il fallait à tout prix qu'elle aille l'emmerder. Elle alla donc jusqu'à la porte de sa chambre, souffla un bon coup pour se forcer à ne pas rire, et finit par ouvrir subitement la porte. « Tom !!! Pourquoi tu t'es pas levé ?! Tu vas être en retard pour le boulot ! » gueula-t-elle à travers la chambre avant de courir pour ouvrir les volets, afin de laisser la lumière du soleil pénétrer dans la chambre beaucoup trop sombre au goût d'Anna. « Il est dix heures, dépêche toi, fais pas attendre le patron ! » gueula-t-elle à nouveau alors qu'elle se rapprochait de son lit. Il était clair qu'Anna ne mesurait pas bien les conséquences de son acte. Soit Tom allait se venger de l'avoir réveillé, soit il allait crier. Dans tout les cas, elle allait souffrir.