~ À QUOI RESSEMBLAIT TA VIE AU LYCÉE?
Le lycée ? Eh bien, c'est une époque que je ne pourrais jamais oublier sous aucun prétexte. C'est pendant ces quelques années qui ont filé à toute vitesse à mes yeux, que j'ai su me découvrir. Vous me diriez que c'est typique pour les gens qui sont en pleine "crise d'adolescence", mais je crois plutôt que c'est grâce à mes amis que j'ai réussi à me forger une personnalité bien à moi ainsi qu'une mentalité en béton. J'garde des très bons souvenirs des mes années de lycée, sûrement les meilleurs, de toute ma vie. J'étais considérée comme la fille délurée et totalement extravertie malgré mes coups d'état, j'étais en possession d'une bonne réputation parmi les autres puis, on me qualifiait comme populaire. Chose qui me faisait rire, quand je ne m'en fichais pas. Mes potes passaient avant toutes ces idioties et étaient bien plus importants. J'faisais partie d'un petit groupe en fait, tous étaient mes meilleurs amis que j'ai rencontrés au collège. Le reste du monde n'existant alors pas pour moi. Je me rappelle que j'étais celle qui provoquait des scandales à tout bout de champ en fumant des joints ou alors en se ramenant en cours presque en sous-vêtements et j'étais aussi convoquée dans le bureau du proviseur tous les deux jours. Anlala, ce bon vieux Jim avait tellement marre de me voir qu'il ne me disait plus rien et me fixait de son regard blasé. Ça me faisait terriblement rire. J'étais une grande optimiste dans l'âme, je voyais un bon côté à absolument tout et j'étais celle qui réconfortait toujours les autres quand quelque chose n'allait pas, avec une bonne blague et une phrase qui redonnait du courage et de l'espoir. Je n'étais pas du genre à m'énerver facilement, mais plutôt à dire les quatre vérités à quelqu'un qui arrivait à me donner envie de me frapper la tête contre le mur. Mes parents faisaient partie de ce lot. Heureusement pour moi cependant, ils me fichaient la paix la plupart du temps. Tant que je continuais à avoir de bons résultats et que je réussissais mes examens haut la main, je pouvais faire ce que bon me semblait de ma petite existence.

   ~ ES-TU HEUREUX PRÉSENTEMENT?
A ce genre de question, je ne pourrais répondre que par la positive, comme d'habitude en fait. Premièrement, car si je dis non, même si ça sera mentir, c'est montrer ses failles et ses faiblesses et je déteste me rendre plus humaine que je ne le suis déjà, puis deuxièmement, parce que, c'est réellement le cas. Je suis pleinement heureuse à mon goût. C'est vrai quoi, je mène une vie saine et parfaite. Je suis comblée par mon métier, qui était un peu mon but dans la vie, je prends plaisir à l'exercer et malgré le fait que je n'ai jamais le temps de souffler, c'est exactement cela que j'aime. Ne pas avoir quelques minutes pour soi, ne me donne pas l'opportunité d'avoir des moments pour être triste ou encore peinée. Certes, ce sont les aléas de la vie, mais je préfère continuer à sourire et à rendre mon grand-père fier, qu'il continue à sourire de là où il est. Un jour, quand je n'étais qu'une enfant, il m'a dit que je devais suivre mes rêves. Quelques jours plus tard, il était mort et je crois que c'est à ce moment-là, que je me suis fixée un seul et unique objectif dans la vie. Faire ce dont j'avais envie de faire sans jamais flancher devant quelqu'un. C'est peut-être ça, qui me bloque dans mes relations et dans mon concept de l'amour. Mais même si je ne suis pas engagée dans cette voie là, ça ne me dérange pas. Je trouve que dépendre de quelqu'un qu'on aime à un point impensable, c'est stupide. Alors, ouais, pour revenir à la question, je suis heureuse comme je suis. En organisant des jours importants dans les vies des autres personnes, comme des mariages, mais en restant pourtant seule de mon côté.

   ~ OÙ TE VOIS-TU DANS DIX ANS?
Je n'aime pas vraiment parler de mon avenir à vrai dire, ça me terrifie légèrement. L'inconnu, ça me fout la trouille. Je ne sais même pas ce que je vais devenir dans une semaine alors dix ans… Enfin, je souhaite tout de même arriver au sommet professionnellement parlant et j'espère que je réussirais dans ce milieu. Ouvrir une agence plus grande aussi, dans une ville comme Paris, New-York ou alors Tokyo. Avoir une réputation fleurissante, organiser des événements plus gros pour des gens vraiment importants et connus. Mais à côté de ça, en ce qui concerne ma vie privée, c'est très flou encore. Je ne suis pas sûre de vouloir avoir un enfant, encore moins plusieurs. Pas que je n'aime pas les bambins, mais je sais que je n'aurais pas le temps d'être pleinement présente dans sa vie comme une bonne mère doit l'être et je ne saurais pas lui apprendre les valeurs de la vie comme grand-père l'a fait pour moi. Puis plus sérieusement, moi, maman ? Nah, c'est vraiment très improbable. Mais bon, le hasard existe toujours. Et je sais que c'est un vrai connard celui-ci. La vie c'est un parfait mélange des montagnes russes ainsi que d'un long couloir avec des différentes portes qui mènent vers les grands rebondissements de notre existence. Derrière chacune se trouve encore et toujours des surprises, parfois des bonnes, parfois des mauvaises ! On peut crever si on en ouvre une qui conduit tout droit en bas d'une falaise. Tout comme on peut rencontrer l'amour de notre vie en empruntant celle qui nous guide jusqu'à la réception de mariage de notre meilleure amie par exemple. Le hasard prend donc un malin plaisir à jouer avec nous comme des poupées, à essayer des choses houleuses sur nos avenirs, donc ça pourrait m'arriver. Peut-être que je serais une mère au foyer qui attendrait son mari bien sagement en préparant un repas. Même si je n'espère vraiment pas que cela m'arrive. Je ne suis pas faite pour une vie de ce genre.

PRÉNOM ET/OU PSEUDO: ashley/cursedutopia. ÂGE: un certain âge . LOCALISATION: paris bi-bi-bi-atch. PRÉSENCE: normalement, je pourrais passer tous les jours si tout va bien. COMMENT AVEZ-VOUS CONNU LE FORUM? sur bazzart . AUTRE CHOSE À AJOUTER? .

CHAPITER ONE. JULY 1994. « Joues avec moi, grand-frère, s'il te plaîîîîîîîîîît. » La voix fluette de la petite fille tout juste âgée de cinq ans résonnait dans le hall de la demeure des Davenport, tandis que la propriétaire de celle-ci tendait sa poupée au garçon qui avait six années de plus, et qui ne lui jetait même pas un seul regard, bien trop occupé à se diriger vers la porte d'entrée d'un pas précipité. « Pff, tu joues à des trucs des filles Anthéa, j'ai pas le temps, je vais dehors jouer au foot avec les autres. Dis aux parents que je ne serai pas loin. » Croisant les bras sur son buste, la gamine aux bouclettes rousses lui jeta un regard larmoyant avant de déclarer d'une voix tremblante « De toute façon, tu n'as jamais le temps pour moi. Tu m'aimes pas c'est ça ? » Elle ne reçut cependant aucune réponse, le garçon était déjà parti dans le bruit sourd d'un claquement de porte. Les lèvres tremblantes, elle s'était alors assise par terre en lançant sa poupée préférée au loin en même tant que des larmichettes jaillissaient de ses délicates paupières entrouvertes. Au bout de quelques minutes, un homme fort âgé fut alertée par les sanglots de sa petite-fille et s'était donc précipité vers la source des bruits. « Théa ? Qu'est-ce qui se passe ma puce ? Quelqu'un t'a fait du mal ? Tu t'es blessée ? » Attrapée dans des bras protecteurs, la dénommée Théa lança alors un regard suppliant vers John Davenport avant de murmurer d'une petite voix brisée « ...Grand-père, pourquoi il ne m'aime pas, qu'est-ce que j'ai fait de mal ..? » Le grand-père en question ne savait pas quoi répondre. Comment expliquer à une enfant que son frère n'avait pas les mêmes loisirs puisqu'il était bien plus âgé. Un tendre baiser sur le front de Anthéa, fut donc la seule réponse qu'elle se reçut. Un jour, elle comprendra. Quand elle sera grande.

CHAPITER TWO. DECEMBER 1999. Qu'est-ce qu'était la mort pour un bambin de dix ans qui est encore bien ignorant en ce qui concerne la vie et ses injustices ? Sûrement pas la fin d'une existence, le point d'un non retour vers le présent. La jeune fille fixait sa mère qui s'était abaissée à sa taille, totalement incrédule. La femme venait de lui annoncer que la seule personne qui se souciait un tant soit peu de sa personne et qui l'aimait et la protégeait coûte que coûte, ne reviendra jamais, jamais. Son grand-père était parti dans un long voyage duquel on ne pouvait pas rentrer à la maison. Il n'y avait pas de porte de secours pour s'échapper. C'était un long tunnel blanc. Les mains tremblantes, elle posa ses prunelles si particulières sur son géniteur qui était non loin de là. Appuyé contre le mur, celui-ci était dans un bien pitoyable état, mais c'était compréhensible après tout. Il venait de perdre son père suite à une stupide crise cardiaque. « Comment ça, grand-père ne reviendra pas ? Il est parti en voyage où ? Pourquoi il ne m'a rien dit ?.. » Elle ne comprenait absolument rien. Ils étaient restés tellement vagues à propos de cette annonce qui a provoqué l'effet d'une bombe. La panique se lisait sur ses traits enfantins. « Il est au ciel Anthéa, et il ne t'a rien dit, car c'était totalement imprévu. Mais.. » La génitrice posait une main sur la cage thoracique de la rousse, là où se situait son coeur. « Il est peut-être parti, Théa, mais une partie de lui reste toujours avec toi, ici. Et personne ne pourra jamais te l'enlever cette fois-ci. » Et malgré cette remarque, rien ne pouvait lui remonter à ce moment le moral. Elle voulait qu'il revienne. Sanglotant sans même s'en rendre compte, la petite fille s'était décalée puis s'était enfuit à toute vitesse jusqu'à sa chambre où des pleures se firent entendre pendant toute la soirée. Et quelques paroles marmonnées en boucle furent toutefois compréhensible. « Je te promets grand-père. Je suivrai mes rêves et je te rendrai fier de moi. Je t'aime.. »

CHAPITER THREE. FEBRUARY 2006. « It's getting late, i'm making my way over to my favorite place, i gotta get my body moving. Shake the stress away, i wasn't looking for nobody when you looked my way.. » Chantonnant doucement la chanson tout en tapotant sur son bureau au rythme de la musique, un sourire était collé au coin des lèvres de la jeune Anthéa qui fixait son professeur de français intensément. Le but de cette action était de faire sortir ce dernier de ses gongs, le provoquer jusqu'à ce qu'il la laisse sortir de cette salle qui commençait à l'étouffer. Chose qui allait se passer dans quelques secondes, ça se voyait que l'homme était de plus en plus énervé par le mauvais comportement de la jolie Davenport. Puis, BANG. Enfin. Elle dut faire un immense effort pour ne pas sourire d'une façon satisfaite. Le poing de l'enseignant atterri sur le bureau, faisant valser quelques copies qui tombèrent par terre. Sans même attendre que le professeur lui dise quoi que ce soit, la rousse s'était mise à ranger ses affaires dans son sac. Cela dans le silence presque religieux qui régnait dans la salle. Un clin d'oeil lancé en direction de ses amis et là voilà se dirigeant vers la porte. Avant de sortir, elle murmura d'une voix enjouée « Jim sera très content de me voir, j'en suis sûre. » A force d'atterrir dans le bureau de son très cher directeur, Théa avait pris l'habitude d'appeler celui-ci par son prénom. Toujours dans le même but. Faire flancher l'autre au jeu du Qui-Baissera-Les-Yeux-En-Premier. Au début, le proviseur lui faisait la morale, lui donnait des retenues et des punitions en masse, mais rien n'y faisait puisque la demoiselle continuait à faire ce que bon lui semblait en classe et dans la cour du lycée, provoquant un gros bordel. Etant arrivée devant la bonne porte, elle toqua légèrement et sans attendre qu'on lui dise d'entrer, elle pénétra dans la pièce qui allait devenir pour quelques heures, sa prison. Un moment plus tard, elle était finalement enfin libre. C'était la fin de la journée et c'est légèrement surprise, qu'elle remarqua tous ses amis qui l'attendaient devant la salle, un léger air inquiet sur leurs traits. En fait, non. Pas tous. Il manquait une personne. « Elle est où Lianna ? » « Justement Théa, tout à l'heure, elle était partie rendre sa copie de physique, tu sais celle qu'elle avait fini en avance. Puis elle n'est jamais revenue. » Et sans attendre d'autres explications, la cadette Davenporte avait prit ses jambes à son cou, direction le toit. Elle savait que c'était la cachette préférée de son amie. Elle montait là-bas chaque fois que quelque chose n'allait pas. Essoufflée suite à sa course dans les escaliers, elle fut soulagée de constater que la petite blonde était bien présente. Mais l'adrénaline dans ses veines fut remplacée par l'inquiétude quand elle entendit les pleures de Lian. Doucement, elle s'approcha d'elle. « Qu'est-ce qu'il y a Lianna ?.. Chhhh. Pleure pas et dis moi ce qui se passe. Ça te fera du bien, tu verras. » ; « OH. Tu.. C'est Josh, je l'ai surpris dans.. dans.. les toilettes avec cette pouf de Monica. Elle.. Elle lui faisait une fellation et.. Oh Johnny, c'était horrible, ils ne m'ont même pas remarqué. » Tapotant le dos de son amie avec compassion après s'être assise à côté d'elle, la jeune fille se mordit la lèvre inférieure en pensant encore une fois à l'absurde chose qu'était l'amour à ses yeux. « Chhhh. Pleures pas. Tu n'as rien perdu. Déjà, avec les dents de l'autre, il a du bien souffrir au bout d'un moment puis, dis toi que s'il ne t'a pas vu, c'est pour le mieux. Tu pourras te venger ! Et je t'aiderai même, si tu veux. Mais s'il te plaît, pleures pas. J'aime pas te voir dans cet état. » Une lueur d'admiration apparue dans le regard de Lianna qui à présent avait arrêtée de pleurer et la fixait avec la bouche entrouverte. « Tu es la meilleure Théière ! » Levant les yeux au ciel, elle remit une mèche folle derrière son oreille en se relevant. « Je sais, je sais. Allons voir les autres, ils doivent être inquiets. Viens. » Et elle l'entraina dès lors dans la cage d'escaliers, une main par dessus les épaules de la jeune fille.

CHAPITER FIVE. JANUARY 2013. A gauche, puis tout droit, encore une fois à gauche, à droite, encore vingt mètres et stop. « Oui, s'il vous plaît, le vingt-huit, ça sera parfait. Normalement, le traiteur vous contactera pour prendre ... Oui, voilà exactement. Merci beaucoup encore. On se voit le vingt-sept si ça ne vous dérange pas. J'aimerais vérifier.. Oui, c'est tout de même un mariage, je ne peux pas me permettre que quelque chose ne soit pas à sa place ou en retard... Oui, merci, bonne soirée à vous ! » Coupant l'appel téléphonique en appuyant sur son oreillette qu'elle enleva rapidement après s'être garée dans l'emplacement réservé pour, la rousse lança un regard en direction de la propriété privée qui se présentait en face d'elle. La demeure dans laquelle elle avait passé toute son enfance et adolescence. Là où elle avait tout vécu. Sa plus grande peine notamment. Repenser à ce moment la fit frissonner. Après avoir poussé un léger soupir de dépit, elle se décida enfin de sortir de la voiture en prenant toutes les affaires dont elle avait besoin pour s'entretenir avec son père. De tout son coeur, la jolie jeune femme souhaitait que sa seule soeur ne soit pas présente. Elle ne pouvait pas s'empêcher de snober Anthéa. Comme si suivre le rêve de leurs parents lui attribuait automatiquement le titre de Miss Monde. Stupidité sans normes. Elle ne saurait pas dire ce qu'avait gâché sa relation avec Théodora. Ce qui les avait amenées à se détester mutuellement ou presque. Cette haine aurait dû la rendre triste, si seulement l'organisatrice d'événements n'était pas totalement blasée par le comportement de l'étudiante en médecine.