Victoria & Liam
I just need a little break

L’arrivée de Lincoln dans nos vies avait perturbé notre quotidien, pas mal plus que je ne l’aurais cru. Enfin, je me doutais bien pendant la grossesse d’April que nous occuper d’un bébé serait beaucoup de boulot, mais aussi un grand bonheur, mais jamais je n’aurais cru que ce soit au point de mettre notre vie de couple en péril et que plus encore, je ne m’en rende même pas compte. Évidemment, je savais que j’avais mes torts dans cela, mais j’étais quand même d’avis que je l’avais fait pour notre fille, pour notre petite famille même si, dans le cas présent, c’était encore difficile à défendre. Je ne savais plus vraiment quoi faire, alors je me contentais d’accepter la situation, tirant toutefois chaque moment de bonheur que je le pouvais en compagnie de ma petite princesse, surtout que mes contrats ayant diminué pendant l’été, j’avais eu plus de temps que jamais avec elle, ce dont je ne pouvais clairement pas me plaindre. De plus, j’avais du temps pour faire autre chose, dans l’espoir que cela plairait à April, et qu’elle ne se sente pas délaissée une nouvelle fois, histoire que je puisse pardonner quelque peu la faute que je pouvais avoir dans cette situation. Toutefois, en cet après-midi plutôt ensoleillé, je n’avais pas vu refuser l’invitation qu’on m’avait faite d’aller passer un peu de temps au parc, qui plus est en compagnie d’une ancienne étudiante de l’université que je considérais comme une amie. À quelques minutes de notre rencontre, j’avais préparé Lincoln, lui enfilant une petite tenue adorable, sans oublier évidemment de lui mettre un chapeau pour la protéger du soleil. Je l’installai dans sa poussette, y plaçant dans le compartiment approprié le nécessaire pour cette sortie, soit un biberon en cas de besoin, des couches, une couverture et quelques jouets. Lorsque je me considérai prêt, je sortis de l’appartement, me dirigeant vers le parc non loin où Victoria et moi s’étions donnés rendez-vous. Il ne me fallut que quelques minutes pour l’apercevoir, assise sur un banc. Avec un sourire, je m’approchai, et je l’abordai en disant:  « Salut ! J’espère que je ne t’ai pas trop fait attendre ! Ça va ? »

Victoria & Liam
I just need a little break

 « Ça va, merci ! » fut ce que je répondis à Victoria à son retour de question. Volontairement, j’avais décidé de ne pas m’étaler sur cette question. Tout d’abord, ça n’avait jamais vraiment été mon genre mais de plus, j’avais appris à le faire de plus en plus souvent depuis la naissance de Lincoln parce que me connaissant, je serais du genre à parler de cela pendant des heures, et j’étais conscient que ce n’était pas tout le monde qui en avait envie. De plus, et c’était probablement là la raison la plus importante, j’avais l’étrange sensation que l’enthousiasme de Victoria n’était pas totalement partagé. Bien sûr, cela me rendait quelque peu inquiet pour mon amie, mais je décidai de ne rien dire pour le moment, me contentant de simplement m’asseoir sur le banc à ses côtés. Volontairement, je positionnai la poussette de sorte à faire face à Lincoln qui, confortablement installée dans celle-ci, se contentait de regarder autour d’elle de ses yeux curieux pour le moment. Afin de lui laisser la liberté de le faire plus amplement, je rabattis le toit qui la couvrait, puisque le soleil ne lui plombait pas directement sur la tête. Et puis, il me serait plus facile de la prendre si jamais elle le souhaitait, ou même si Victoria voulait la prendre, bien que pour le moment, je ne soulevais pas l’éventualité. Et puis, la discussion tournait autour d’autre chose, alors je jugeai plus pertinent de porter mon attention vers mon amie et lui répondre:  « Oh pas grand-chose. Je n’ai pas eu beaucoup de contrats, mais je n’en ai pas vraiment cherché non plus, je t’avoue. » Non pas que la photographie ne me faisait plus envie, bien au contraire, mais plutôt parce que cela ne me pressait pas, pour la simple et bonne raison que:  « Ça me permet de passer du temps avec cette petite princesse et pour tout dire, ça m’arrange. » De plus, j’espérais au fond que cela me permettrait aussi de recoller les morceaux avec April, avec qui je voulais également passer du temps, lui montrer que non, je ne l’avais pas délaissée, et que ce n’était pas du tout dans mes intentions. Mais ça, c’était mon histoire, elle ne concernait que moi. Jugeant que ce n’était pas le moment d’en parler, je choisis plutôt de demander à Victoria:  « Et toi, quoi de neuf depuis le temps ? » 

Victoria & Liam
I just need a little break

Parler de ma petite princesse, malgré les circonstances de ma vie actuelle avec April, je pourrais le faire pendant des heures sans me lasser. Pour tout dire, jamais je n’aurais cru m’attacher à elle de cette façon. Bien sûr, dès qu’April m’avait appris qu’elle était enceinte, j’étais persuadé sans hésitation que j’allais aimer notre enfant, fille ou garçon, qu’importe à qui il ressemblait. Mais à ce point ? De façon inconditionnelle ? Je crois que rien ni personne ne pouvait vraiment affirmer à quel point avant de le vivre vraiment. Par contre, dans le cas présent, puisque je n’étais pas là pour parler que de moi ou de ma vie de famille, surtout que je n’avais pas nécessairement envie de m’étaler sur la question, et aussi parce que je n’étais pas confortable à l’idée de faire un monologue sur ma personne de toute façon et ce, qu’importe avec qui je me trouvais. Voilà pourquoi justement, je n’avais pas fait tout un discours, et que rapidement, quand même, je retournai la question à la demoiselle qui, elle aussi, ne jugea pas essentiel de s’étaler trop non plus, à ce que je compris. Puisque je ne pouvais pas lui en vouloir, je me contentai de simplement acquiescer à ses propos par un hochement de tête accompagné d’un léger sourire, me disant pendant un instant que peut-être je devrais lui demander si c’était parce que les urgences débordaient ou un truc du genre. Bref, simplement lui dire quelque chose qui pourrait permettre d’entretenir la conversation, sauf que lorsque je vis son rire nerveux, que je me rendis compte que son enthousiasme ne semblait pas aussi grand que je ne l’aurais pensé dans un premier temps, je me dis que le mieux était peut-être de lui demander:  « Tu… Tout va bien ? » en choisissant de garder ma question vague afin que justement, elle ne le prenne pas comme un interrogatoire, mais plutôt comme une simple question, d’ami à amie. J’espérais pour le coup être resté assez neutre - mais quand même un peu inquiet, visiblement - parce que moi-même je n’aimais pas nécessairement qu’on insiste dans ce genre de situation, donc je n’aimais inévitablement pas le faire subir à qui que ce soit, même si dans le cas présent, j’en venais à me dire que ne pas le demander aurait été l’erreur pour le coup.