A Day In The Trees
zoe & serafina

Malgré le fait que l'on soit en hiver, et que par conséquent les températures se soient rafraîchies, tu trouvais qu'il ne faisait pas non plus si froid que cela. S'il neigeait se serait bien pire. Et puis il y avait du soleil, rien de mieux pour une sortie dans les bois, enfin en quelque sorte. Tu avais réussi à négocier quelques jours de vacances avec ton boss, n'ayant pas arrêté même pendant les vacances, ce qui te ferais certainement le plus grand bien. Même si tu ne comptais pas partir à Phoenix, ni faire grand chose pendant ces jours-là. À part voir tes amis, ce qui était d'ailleurs le cas pour aujourd'hui. Vous aviez prévu cela il y a quelques temps, histoire de décompresser tout en s'amusant.
 Tu aimais bien Zoe. Au départ, elle était juste une cliente qui passait souvent au Haven Coffee. Au fil du temps et de ses visites, tu avais finis par commencer à lui parler, à échanger quelques mots jusqu'au point où des conversations ont succédées aux simples mots. Elle était solitaire, tout comme toi. Assez froide au premier abord, elle restait parfois plusieurs heures assise à sa table avec soit une boisson soit un plat, sans rien dire ni faire quoi que ce soit. Cela avait finis par t'intriguer. Zoe semblait plus jeune que toi, tu ne saurais dire combien d'année mais tu le savais. Mais après avoir commencé à discuter avec elle, tu lui trouvais une certaine maturité. C'était un peu étrange pour être honnête, mais pas désagréable. Tu ne t'étais jamais posé beaucoup de questions à son sujet, elle avait ses secrets comme à peu près tout le monde sur terre. N'étant encore qu'une étrangère, ou plutôt juste la serveuse du café où Zoe venait régulièrement. Mais tu étais contente d'avoir fait le premier pas, et de continuer à la voir même en dehors du travail. Il y avait toujours une sorte de distance, mais cela ne te dérangeais pas, il fallait du temps pour apprendre à faire confiance et connaître quelqu'un. En tous cas, tu espérais que cette journée allait bien se passer. Vous vous étiez données rendez-vous au parcours d'accro branche qui se trouvait en dehors de la ville, le Tree Climbing Park. Tu n'en avais fait que rarement, et la dernière fois remonte à tes années de collège, ce qui commence à faire un bout de temps déjà. Tu attendais Zoe sur le parking, les yeux fixés sur les fils et endroits du parcours que tu arrivais à voir. Malgré l'excitation qui commençait à naître, tu étais stressée. Tu n'avais pas le vertige, au moins tu n'aurais aucun mal à grimper, prendre les tyroliennes ou regarder dans le vide. Mais tout de même, cela restait un terrain inconnu. Jetant un rapide coup d'oeil à ton téléphone, tu fronças les sourcils en voyant l'heure. Normalement Zoe ne devrait pas tarder à arriver.

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Le passé avait une manière bien à lui de se faire sentir, même quand on voulait à tout prix l'éviter. Tu n'oublieras probablement jamais que tous les efforts que tu as fourni pour te rapprocher de ton père, n'ont en fait servis à rien. Parce qu'au final, qu'est-ce que tu as récolté après tout ça? Un accident qui te suivra jusqu'à ton dernier souffle, et que tu ne pourras pas oublier de si tôt, ni vivre sans. Malgré l'année passée à l'hôpital et toutes les séances de rééducation, tu le savais bien, ta santé et tes jambes ne seront plus vraiment en forme à 100%. Mais c'était déjà bien de pouvoir remarcher, courir et vivre comme avant, plus ou moins. Lorsque tu étais encore à Phoenix, ton médecin de l'époque t'avait conseillé de faire de l'exercice tous les jours, afin que ton corps se réhabitue à bouger après avoir passé plusieurs mois dans un lit et en te déplaçant juste pendant les séances. Seulement tu ne savais pas trop si l'accro branche était un sport adéquate pour cela, même trois ans plus tard. Surtout quand ton médecin t'avait interdit les sports intenses ou extrêmes, en gros « Ma grande, si tu espères faire du saut en parachute, tu peux toujours rêver. » Pas que tu en avais envie. Ni saut en parachute, ni de courses de voiture. Tout ça c'était fini. Plongée dans tes pensées, tu ne vis pas la voiture se garer pas très loin de toi, ni la jeune brunette sortir de celle-ci. Ce ne fut que lorsque tu entendis la personne t'interpeller que tu sursautas et croisas le regard de Zoe. Immédiatement tu lui souris de bon coeur, les yeux se plissant légèrement. «Ce n'est pas grave, Zoe. C'est plutôt moi qui suis arrivée un tantinet en avance. L'excitation d'une nouvelle aventure, que veux-tu? » Tu lui dis avant de la suivre. Une fois les entrées payées, tu regardas autour de toi, cherchant des yeux un panneau ou des indications sur les différents parcours que vous pouviez trouver ici. « Hm, si je me souviens bien il y a différents niveaux. Tu sais, un peu comme au ski avec les parcours classés rouge, noir ou bleu, selon leur niveau de difficulté. Je me rappelle aussi qu'un parcours de démonstration existe dans certains centres, » tu répondis en penchant légèrement la tête sur le côté, cherchant dans tes souvenirs. Tu ne voulais pas faire tout de suite les parcours les plus difficiles maintenant, si jamais tu y arrives. Même si vous étiez bien protégées, tu ne savais pas si cela allait remonter de mauvais souvenirs à la surface. « Mais avant tout, il faut qu'on se fasse équiper. Parce que tu vois, je n'ai pas vraiment envie de me retrouver par terre en loupant une planche, » tu ajoutas avec une petite grimace, t'imaginant déjà les quatre fers en l'air. Pas vraiment classe comme image. « On devrait peut-être chercher la personne responsable du matériel? » Tu te tournas vers Zoe, lui demandant silencieusement son avis. De toute façon, il devait bien y avoir au moins une personne chargée de cela, en plus des moniteurs pour les groupes ou pour les enfants, ceux qui expliquent et qui accompagnent. Il ne leur manquait plus que de le trouver.

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Tu lui souris en entendant sa remarque. Cela se voyait que Zoe était contente, et pour être honnête, elle avait un sourire contagieux, tu ne pouvais t'empêcher de faire de même. « Allons-y brunette, je te suis, » tu lanças en riant. Même si au fond de toi, il y avait une petite voix te disant de faire attention, tu essayais de l'ignorer au mieux. Ce n'était pas le moment de se laisser rattraper par son passé, et surtout le laisser dicter ta vie. Tu n'allais pas t'empêcher de vivre à cause d'inquiétudes. Tandis que vous avanciez à l'intérieur du parc, tu te demandais si cela n'allait pas gêner Zoe si tu décidais de faire en quelque sorte la poule mouillée, ne voulant pas faire les parcours les plus difficiles tout de suite. Tes souvenirs de l'accrobranche datent tout de même d'une dizaine d'années, alors tu préférais être prudente pour l'instant, histoire de retrouver les sensations et la dose d'adrénaline dont tu avais besoin Peu de personnes étaient au courant pour ton accident, et tu espérais le garder pour toi le plus longtemps possible. Tu n'aimais pas paraître faible, malheureusement c'était une chose qui changeait souvent le regard des gens à ton égard. Tout d'un coup, tu avais l'impression de devenir la pauvre fille qui avait voulu suivre un rêve impossible, et qui s'était crashée comme Icare ayant volé trop près du soleil. Tu n'osais pas vraiment regarder Zoe en lui expliquant ce dont tu te souvenais, sûrement par peur d'être jugée ou tout simplement parce tu ne voulais pas voir ce qu'elle pouvait penser de ton explication. Tu essayas cependant de cacher la grimace qui apparue à ses mots, pas à cause de ce qu'elle a dit mais plutôt à cause de toi. Était-ce si évident que cela que tu n'étais pas encore totalement à l'aise? Tu te secouas intérieurement et opinas de la tête quand Zoe parla de la hauteur de parcours se trouvant juste au dessus de vos têtes. « C'est vrai, probablement un parcours plus long et compliqué. » Tu murmuras, presque plus pour toi-même que pour être entendu par la jeune femme. Partant en quête de la personne responsable du matériel, vous finîtes par le trouver assez rapidement. Pendant qu'il vous aidait à mettre en place tout ce dont vous aviez besoin - en gros le harnais, les mousquetons, poulies ainsi que des gants et un casque. Ils ont tellement peur que les utilisateurs se prennent un arbre en pleine tête? Il faut être fort pour le faire, mais bon question de sécurité. Une fois équipées, vous vous dirigez vers les parcours et tu regardas bizarrement Zoe quand elle mentionna le garçon du matériel. « Tu trouves? Je n'ai pas fait attention. » Ce n'était pas que tu ne t'intéressais pas aux hommes, mais après avoir vu ta mère avec tellement d'hommes différents et les relations catastrophiques que tu avais connues, tu avais décidé de te concentrer sur toi. Bien que tu le reconnaissais quand un mec était canon. Comme Rhys par exemple, même si lui était plus un frère qu'autre chose. Arrivées devant le premier parcours de leur choix, tu jetas un regard amusé à Zoe. « Tant que tu ne m'envoies pas balader dans les airs, je veux bien passer devant. »

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Tu n'avais jamais vraiment imaginé une vie où tu ne pourrais plus conduire. Parce que pendant presque dix ans, c'est pratiquement tout ce que tu voulais faire. Tu ne pensais qu'à cela, afin de pouvoir te rapprocher de ton père. Qui aurait cru qu'au final ça ne servirait à rien puisqu'il était décédé bien avant que ton premier entraînement officiel commence. Malgré cela, tu aimais vraiment ce que tu faisais, conduire à toute vitesse te permettait de ressentir des sensations jusqu'ici inconnues. Tu étais vivante dans ces moments-là, tu pouvais être toi-même. Pas la jeune femme abandonnée par son père, celle que la mère délaissait continuellement pour ses copains. Au moins, dans sa voiture quand tu allais à deux cent à l'heure, tu prouvais que tu pouvais faire quelque chose de ta vie, que tu ne te laissais pas faire par les autres concurrents. Tu avais trouvé une nouvelle famille avec Max et son fils. Au moins, le meilleur ami de ton père ne t'avait pas laissé tomber quand ta mère choisit son boulot et les hommes au lieu de sa fille. Même si l'accident a tout stopper, tu ne regretteras pas ce que tu as pu accomplir par le passé. Finalement, tu n'étais pas mécontente d'être partie après avoir quitté l'hôpital, car après tout, c'était ce qu'il y avait de mieux à faire pour te reconstruire. Chacun avait son propre passé, bon ou mauvais, il fallait apprendre à vivre avec et ce que tu essayais de faire malgré quelques difficultés à te remettre physiquement. Et tu avais souvent eu l'impression que Zoe aussi était suivie par son passé. Tu ne voulais pas savoir pourquoi, si elle souhaitait te le dire, elle le ferait un jour ou l'autre, tout comme toi. Parfois tu voyais dans son regard des émotions étranges, quand elle fixait un point invisible au café. Un peu mélancolique. Mais c'était aussi peut-être aussi parce qu'elle te faisait penser à toi que tu l'appréciais. Faire confiance à quelqu'un d'autre n'est pas facile, et se confier encore plus. Il fallait du temps pour qu'une amitié ou une relation se construise, et c'est tout ce dont tu avais besoin. Du temps. Et aussi probablement commencer par un sujet simple : les garçons. Tu n'en voulais pas à Zoe de se poser des questions, tu en avais aussi après tout Zoe était mignonne et intéressante. Cela t'étonnais de ne jamais la voir avec un garçon, mais bon tu supposais que l'inverse était également possible. On ne pouvait pas dire que les relations et toi étiez meilleures amies « Vraiment? » Tu souris en tournant la tête vers la jeune femme. « Alors il n'a pas dû essayer assez, parce que je n'ai rien remarquer. » Arrivées au niveau du premier parcours choisis, tu proposas de passer la première tout en taquinant Zoe un peu. Pas que tu t'inquiétais plus que cela, mais tu avais un souvenir d'un de tes camarades jouant avec ses copains en s'amusant à se pousser. Petits, ce n'est pas un problème, souvent on se moque de se faire mal. Cela pouvait être amusant, c'est sûr mais on pouvait s'amuser sans se pousser. Accrochant ton mousqueton à la corde métallisée - parce que la sécurité avant tout "il faut toujours être accroché" - tu montas l'échelle afin d'atteindre la première plateforme. Au bout de plusieurs minutes, quand vous commenciez à bien avancer, tu ne pu t'empêcher de rire secrètement à la question de Zoe. Joli surnom. « Homme des arbres? Oh mon dieu, l'image de Tarzan ne va pas me quitter de la journée maintenant, » tu secouas la tête en imaginant le pauvre garçon avec un pagne sautant d'arbres en arbres. « Sinon, quelqu'un qui puisse supporter mon caractère de cochon. Oui, je pense que c'est déjà un bon début. » Tu fis semblant de réfléchir, t'arrêtant sur place et plissant les yeux comme si tu étais en pleine réflexion. Cependant quelques secondes plus tard, tu repris ton chemin, changeant la place de ton mousqueton pour préparer ta poulie, le prochain obstacle étant une tyrolienne. Tu te tournas vers Zoe pour ajouter quelque chose. « Non plus sérieusement, quelqu'un qui ne m'abandonnera pas, » tu lâchas avant de te lancer dans le vide, fermant les yeux par réflexes et ne les rouvrant qu'une fois que tu percutas les tapis de l'autre côté de la corde. Tu attendis patiemment que Zoe te rejoigne avec un sourire amusé, ayant déjà la fameuse question te brûlant les lèvres. « Et toi alors? Quel est ton type d'homme? » Tu n'allais pas laisser la jeune femme s'en tirer comme ça, toi aussi tu étais curieuse.

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Parfois tu avais l'impression que le monde se cachait derrière une façade. Ou plutôt les gens. Certains portaient des masques, d'autres non. Ce qui faisait que tu n'étais jamais vraiment sûre de la personne en face de toi au début. Tu aimais bien étudier les personnes, les regarder et les observer. Après tout, pendant plus d'un an où elle était bloquée à l'hôpital, l'une de tes grandes distractions était de regarder le monde à travers la fenêtre de ta chambre. Tu aimais bien aussi t'imaginer des scénarios, inventant les personnages, les relations et les dialogues. Ainsi le couple du premier étage, habitant en face de toi, était devenu un couple de mafieux - en même temps le mec était toujours habillé en costard et tu trouvais ça cool de le mettre dans le rôle du « méchant ». Les hommes en costard sont canons. Et puis cela avait eu l'avantage de te faire oublier ta solitude. Même si tu avais eu des visites de Max et son fils, pas une seule fois ta mère était revenue te voir après la Fameuse dispute. Tu ne regrettas pas ce que tu lui avais dis ce jour-là car c'était ce que tu pensais, mais tu aurais espérée que ta mère se comporte en adulte plutôt que de se vexer alors que tout ce que sa fille avait dis était vrai. Au moins, elle avait fait l'effort de venir lui dire au revoir à l'aéroport avant son départ. Ton passé n'étais jamais très loin, mais tu voulais réussir à vivre malgré tout. Et quoi de mieux pour vivre que de ce créer de nouvelles amitiés? Du moins, c'est ce que tu espérais faire avec Zoe. Cette journée s'annonçait déjà prometteuse, tu étais sûre de bien t'amuser avec elle. Pas de prises de têtes, juste une bonne sortie en plein air. Une sortie qui incluait aussi apparemment de parler garçons, ce que tu trouvais amusant. « Mais tu imagines la chance qu'il a, on aurait tout aussi bien pu aller voir quelqu'un d'autre, » tu souris en te retenant difficilement de rire. « On peut parier si tu veux? Voir si il me passe son numéro ou pas, j'avoue que je suis bien curieuse maintenant. » Tu ajoutas en faisant un petit sourire narquois. Ce ne que lorsque vous aviez bien commencer le parcours que Zoe te demandas quel était ton type d'homme, et tu lui répondis assez rapidement en plaisantant, disant que tu souhaitais trouver quelqu'un qui puisse supporter ton mauvais caractère. Tu feignis d'être blessée par les propos de Zoe, même si au fond tu étais tout à fait d'accord avec elle. « Ouch, ça fait mal ça, Zoe. On ne t'as jamais dis qu'il fallait être gentille avec tes aînées? » Okay, jouer la carte de la différence d'âge n'allait pas forcément marcher, mais sait-on jamais. Néanmoins tu lui révélas le fond de ta pensée en précisant la seule chose qui t'effrayait vraiment. Tu ne voulais surtout pas trouver quelqu'un pour qu'ensuite, cette personne s'en aille quand elle ne verrait plus d'intérêts à rester. Tout comme ton père l'avait fait. Atterrissant de l'autre côté de la tyrolienne, tu attendis patiemment que Zoe te rejoigne avant de lui poser la question à ton tour. Tu ricanas en entendant sa réponse, car dans un sens elle n'avait pas tord. Pourquoi être difficile quand on voyait tous les beaux garçons que cette ville avait à offrir. Surtout qu'en réalité, tu ne t'étais jamais vraiment demandé quel était ton type d'homme, car en te souvenant de tes rares petits amis, tous étaient différents. L'un était blonds aux yeux verts et assez grands, et un autre avait les cheveux et yeux bruns et était métis. Le plus important était que le garçon te plaise, peu importe son physique, son statut. Et aussi tant qu'il était plus âgé que toi, c'était bien. Tu ne te voyais pas vraiment sortir avec un garçon plus jeune. Trop compliqué. Cependant, la seconde partie de sa réponse attira ton attention. Tu te doutais bien qu'une jeune fille aussi mignonne que Zoe avait dû avoir déjà des copains, mais comme toutes les relations, certaines finissaient parfois mal. Tu ne savais pas ce qui était le pire, quand une belle histoire se finit ou quand tout se finissait mal. « Nous sommes encore jeune, ce serait dommage de se poser maintenant alors qu'on est dans la fleur de l'âge, » tu dis en espérant la faire sourire. Tu ne voulais pas savoir ce qu'il s'était passé, rien que le fait de voir l'expression de Zoe suffisait à savoir que la rupture avait été vraiment brutale. Tu clignas des yeux quand Zoe te posas une nouvelle question, surprise qu'elle y repense. Tu détournas le regard, t'arrêtant sur place alors que vous arriviez à un filet qu'il fallait grimper. Les yeux dans le vague, tu songeas à ce que tu pouvais dire car au final si tu ne voulais pas de relation, et aussi probablement pourquoi cela n'avait pas marché avec tes anciens petits amis, c'était à cause de ton père. Mais comment le dire sans trop t'exposer? Tu soupiras brièvement, secouant la tête comme pour chasser les pensées négatives. Zoe avait fait un effort en te donnant une raison sur sa condition de célibataire, tu pouvais bien lui rendre l'appareil. « Parce qu'on l'a déjà fait, il y a bien longtemps, » tu murmuras mais assez fort pour que Zoe t'entende. « Mon père est parti un matin, en me disant qu'il reviendrait. Et je ne l'ai plus jamais revu. »

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Tu n'avais jamais vraiment compris l'intérêt des filles pour les mecs, même quand tu étais au lycée, cela ne t'avais pas passionné plus que la normale. En même temps, les garçons n'étaient pas ton sujet de discussions habituelles vu que tu préférais passer ton temps aux bords des pistes, sous une voiture et avec des mécanos. Les gens de ton entourages avaient tendance à te voir plus comme un garçon manqué qu'une vraie fille. Ta plus proche amie de l'époque t'avait souvent fait la réflexion d'ailleurs. Sarah pensait que c'était pas normal qu'à dix-huit, tu n'avais eu qu'un copain et qu'en plus de cela, ce n'était même pas sérieux entre vous. Et puis ce n'est pas la vision de l'amour que tes parents ont montré que tu allais faire confiance facilement aux garçons. Cependant avec du recul et plusieurs années après toutes ces histoires, tu avais commencé à t'ouvrir et à t'intéresser un peu plus à eux, même si tes relations amoureuses pouvaient se compter sur les doigts de la main. Tu n'étais pas certaine d'être tombée vraiment amoureuse un jour. Mais cela restait intéressant d'avoir l'opinion d'autres personnes à ce sujet, peut-être que comme ça tu saurais pourquoi ça ne marche pas pour toi. Lorsque la conversation repartit sur le moniteur du parcours, tu proposas pourquoi pas de faire un pari, sans vraiment trop réfléchir. Qu'est-ce que tu allais bien pouvoir dire pour t'en sortir maintenant que Zoe semblait d'accord pour le faire. Tu n'étais pas forcément le genre de filles à parier sur ce genre de trucs, mais bon pour une fois cela ne pouvait pas faire de mal. « Parce que tu penses qu'il n'a rien osé de plus parce que tu étais là? C'est vrai que tu es si terrifiante, je le comprends, » tu souris légèrement avant de plisser les yeux, réfléchissant à l'enjeu du pari. « Hm, à vrai dire j'ai lancé cette idée sans vraiment y penser. Mais imaginons que ça marche et qu'il me donne son numéro, tu gagnes. Si c'est le cas, tu pourras prendre ce que tu veux au café sans rien payer, tout ira sur mon compte? » Un peu minable comme proposition mais qui refuserait de pouvoir prendre tout ce qu'il veut et ne rien débourser? Tu le ferais sans hésiter. Il y a quelques années, peut-être tu aurais eu d'autres idées mais là sur le coup, rien ne te venait vraiment à l'esprit. « Mais si c'est moi qui remporte le pari, et donc qu'il ne me donne pas son numéro, qu'est-ce que je peux gagner? » Tu questionnas tout en jetant un regard amusé à Zoe. Après avoir changé de plateforme pour échapper en quelques sortes d'approfondir ton commentaire sur le fait que tu ne voulais pas être abandonnée, tu en profitas pour retourner la question à Zoe et quand celle-ci t'avouas qu'elle avait vécu une rupture difficile, tu ne pus t'empêcher de ressentir de la compassion pour la jeune femme. N'étant jamais tombée vraiment amoureuse, tu ne pouvais pas prétendre savoir ce qu'elle avait pu éprouver, mais tu te doutais que Zoe avait dû souffrir. Peut-être même plus que tu ne pouvais l'imaginer. Le mieux était de ne pas se prendre la tête tant qu'elles étaient jeunes, et c'est exactement ce que tu lui dis et Zoe semblait être d'accord sur ce point. « On aura tout le temps de se poser la question plus tard, et puis aussi ce n'est pas comme si être en couple est indispensable pour être heureux. Ce n'est pas ça qui me fera réussir ma vie. » Tu étais intimement persuadée que l'amour ne devait pas contrôler ta vie, et puis vu comment ta mère avait enchaîné les conquêtes après le départ de ton père, tu n'avais pas non plus une si bonne image que ça de ce sentiment. Tu n'y croyais tout simplement pas. Tu trouvais l'attitude de ta mère complètement ridicule, comment pouvait-on se laisser aller de cette façon à cause d'un homme? C'était aussi peut-être par peur que tu ne voulais pas t'attacher, le souvenir de ton père encore frais et revivre une nouvelle fois un abandon serait trop. Les mots de Zoe te firent sourire, parce que tu savais qu'elle était sincère, et bien que dans d'autres occasions tu aurais pu te refermer, que pouvait-elle bien dire d'autre? C'est comme quand un proche perd quelqu'un, tu ne peux pas dire autre chose que « désolé ». « J'ai finis par m'y faire au fil du temps je suppose. J'aurais seulement aimé savoir pour il n'est jamais revenu, pendant dix ans j'ai cherché des réponses... Jamais je n'aurais pu prévoir qu'en fait, il est mort trois ans après être parti. » Malgré tout, ton père reste probablement la personne que tu aimes le plus au monde. Son absence a laissé un vide certain, mais grâce à lui, tu as pu découvrir un monde qui la passionne. Quand Zoe t'avoua que ses parents n'étaient jamais là, et que de ce fait c'était comme si elle n'existait pas, tu t'arrêtas net et te tournas vers elle. Choquée ou juste surprise, tu ne saurais pas le dire. Être ignorée par ses parents, tu n'as jamais connue ça et l'envisager te rendait malade. « C'est vraiment regrettable. Ignorer son propre sang, comment peuvent-ils se considérer comme des parents. » Tu ne voulais pas paraître cassante, ni insultante mais même si ta relation avec ta mère était tendue, et presque inexistante maintenant, au moins elle n'oubliait pas que tu étais sa fille.

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Tu hochas la tête sur le côté en songeant aux paroles de Zoe. Était-ce vraiment si difficile que cela? Tu en avais vu des garçons au lycée aller draguer une bande de filles tout seul, et parfois entre amis. Bon le résultat n'était pas forcément toujours ce qu'ils espéraient, mais il fallait aussi un tant soit peu de courage. « Peut-être bien, mais c'est aussi facile comme excuse. Si la fille t'intéresse vraiment, qu'elle soit avec une amie ou non, ne devrait pas te gêner plus que cela, » tu lui répondis sans une très grande conviction. Dans un sens, tu comprenais parfaitement ce que Zoe appuyait comme opinion, ce n'était pas tout à fait faux. Tu n'avais jamais été vraiment le genre à draguer tout ce qui te passait devant les yeux, ta mère ne t'avait pas donné une si bonne image que ça durant plusieurs années. À force de voir ses copains d'un soir vadrouiller dans la maison comme si elle leur appartenait, tu avais appris à te méfier, et cela avait probablement beaucoup joué sur tes futures relations. Encore maintenant tu n'avais pas beaucoup de relations, et sinon aucune ne durait assez longtemps pour qu'elles soient considérées comme étant sérieuses. Même si en proposant le pari, tu avais déjà en tête que tu perdrais - fallait le dire, Zoe n'avait pas tord sur ce sujet, tu étais pratiquement certaine que tu pouvais récupérer le numéro sans problèmes, mais quand Zoe donna ses conditions au cas où elle perdrait, te proposant d'abord de jouer les entremetteuses - ce qui te fit lever les yeux au ciel tout en riant, mais tu ne répondis pas, sa deuxième proposition bien plus sérieuse, te fit écarquiller les yeux. Il fallait que tu gagnes. Tu te tournas vivement vers elle en lui attrapant les mains, tu arrivas à peine à te retenir de sautiller sur place. À vingt-six ans, et tout en haut d'un arbre sur une passerelle. Plutôt une mauvaise idée. « Tu le ferais ? Sérieusement ? » Tu lui demandas, abasourdie. « Franchement Zoe, comment peux-tu me dire ça tout en sachant très bien que tu vas gagner ce pari ! » Tu faisais peut-être l'enfant, faisant une moue dégoûtée par ce retournement de situation. Tu prenais ta passion pour la photographie très à coeur, un jour tu arriveras à vendre tes photos - autres que pour des mariages et soirées, mais il fallait aussi que tu te fasses un book pour cela. Des photos bien plus professionnelles. Et maintenant Zoe te proposait de jouer les mannequins pour toi, seulement si elle perdait le pari. Okay, tu ne savais pas encore comment tu allais faire, mais il fallait absolument que tu gagnes. Quitte à inventer n'importe quoi afin de le faire fuir. « Je suis plus que partante. » Quand le sujet dévia sur les relations amoureuses, tu essayas de garder un avis plutôt neutre. Tu n'étais pas chanceuse dans ce domaine, et puis tu le voyais bien que ce n'était pas quelque chose dont Zoe aimait parler. « Être amoureux, c’est être faible. » Tu restas silencieuse, songeant à ces paroles. En fait non, tu reprenais ce que tu avais pensé tout à l'heure. Tu avais aimé. Une fois. Passionnément. Cela avait aussi fort que ravageur. Et tout s'était brisé aussi violemment que les vagues contre des rochers. Tu n'avais pas voulu répéter le même scénario qu'avec celui de ton père quand tu avais commencé à sentir ce garçon s'éloigner, alors tu avais pris les devants. « Mais c'est aussi ce qui nous fait grandir, » tu murmuras en lui jetant un sourire triste. Tu avais aimé ton père et il était parti, te laissant apprendre seule, te débrouiller seule. Tu avais aimé ce garçon et ce que vous avez vécu, c'était indescriptible. Tu ne regrettes pas cette histoire, ni le choix de partir. Tu ne pouvais plus souffrir, c'est tout. « Tout à fait d'accord, après je ne peux pas nier qu'être bien accompagné, c'est cool aussi. » Il n'y avait pas que les hommes qui avaient leurs besoins, les femmes aussi. Ils étaient humains après tout. Puis le sujet changea pour partir sur les parents, bon cette fois-ci ce fut par toi, ton père n'étant pas celui que tu aurais espéré. Mais tu n'arrivais pas à le détester. La seule chose que tu aurais aimé, cela aurait été une réponse de sa part. Pourquoi il était parti, mais tu ne l'auras probablement jamais. « Je ne sais pas si on peut arriver à s'y faire un jour, même si mon père a choisi de partir, je dois avouer que je n'ai pas pu me faire à son absence. Il était mon modèle. » Cependant tu ne pouvais qu'appuyer ce que Zoe ajouta par la suite. Avoir des enfants ne te tenait absolument pas du tout. Ton père étant absent, ta mère malgré ses efforts pour s'occuper de toi, n'avait pas été une si bonne mère que ça. Entre son boulot bancal et ses multiples conquêtes, les joies de la maternité ne t'avait jamais parues évidentes. « Je ne comprends pas l'envie d'en avoir un par tous les moyens, après il y en a pour tous les goûts. Mais le jour où je voudrais en avoir un, les poules auront des dents. »

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A Day In The Trees
zoe & serafina

Tu espérais vraiment que tout se passerait comme tu le souhaitais, et puis dans le meilleur des cas, tu aurais le numéro d'un jeune homme. Même s'il n'était pas forcément ton style de garçon, une ou deux sorties ne pourraient pas te faire de mal. Cela te changerait les idées. Mais de là à ce que Zoe aille le voir pour arranger le tout? Il allait te prendre pour une fille incapable de se débrouiller par elle-même, ou juste croire que vous vous amusiez et que ce n'était pas sérieux. Peut-être. Les garçons étaient par moment difficile à cerner, tu ne savais pas trop quoi faire avec eux. Après le fait que ton père n'ait pas été là quand tu avais eu besoin de lui, n'avait pas dû aider ça. Il était censé être ton pilier, celui qui t'explique comment réagir avec eux. Un père devait être une figure aussi importante que la mère. Mais tu l'avais perdu. Tu jetas un regard amusé à Zoe, laissant de côté les sombres pensées qui commençaient à arriver. « Wow, wow Miss Pearson, je t'arrête tout de suite, » tu te mordis l'intérieur de la joue pour ne pas rire. « Tu vas un peu trop vite à mon goût là, on verra ça plus tard. » Il ne fallait pas mettre la charrue avant les boeufs, mais tu devais avouer que tu étais bien amusée. Mais de là à penser qu'il pouvait être l'homme de ta vie? Tu n'étais même pas sûre de vraiment trouver chaussure à ton pied un jour. Cela te semblait bien trop irréel. Tu plissas légèrement les yeux à la nouvelle proposition de Zoe. Finalement, tu n'auras peut-être pas à inventer une excuse pour ne pas prendre son numéro, tu partais en plus avec un petit cadeau au final. Un garçon avec qui tu pourras peut-être t'amuser, et une séance photo à la clé s'il te rappelait. Tu souris à Zoe, tu n'allais pas laisser passer cette occasion unique. Pour une fois que tu aurais l'occasion de prendre une de tes amies comme mannequin, quel photographe passerait à côté? Et puis au moins, tu seras à l'aise et pourras lui demander son avis sans problèmes, même si les critiques sont mauvaises, au moins tu sauras que ça venait du coeur. La conversation changeant sur les relations amoureuses, Zoe fit la réflexion que l'amour rendait faible et ce à quoi tu répondis qu'il te faisait grandir aussi. La brunette ne semblait pas d'accord sur ce point, chacun avait son opinion et tu respectais la sienne. Néanmoins quand elle donna l'exemple de ses parents et de leur couple, tu fronças légèrement les sourcils. Elle n'avait pas tord, c'était certain mais un cas ne pouvait pas non plus effacer tout les autres. Après c'est vrai que c'est plus facile en voyant et vivant ses propres expériences. « Je vois ce que tu veux dire, Zoe. Mais dans un sens, si tu ne vis rien, ne ressens rien, comment espères-tu apprendre quelque chose? J'aimais mon père, il est parti et j'ai appris quelque chose par rapport à cela. Je ne ferais pas les mêmes erreurs que lui, » tu lui dis. Bon en ce qui concerne l'abandon, le fruit n'était pas tombé si loin de l'arbre vu que tu avais déjà laissé une ancienne relation partir en fumée, et dit au revoir avec simplement une lettre. Mais à cette époque, protéger ton coeur était la seule chose que tu avais en tête. Zoe approfondit par la suite son point de vue et tu hocas la tête plusieurs fois, complètement d'accord avec certaines de ses paroles. Il fallait mieux ne pas se poser avec quelqu'un qui au final sera mauvais pour toi, c'était sûr et certain. « Peut-être que ça viendra un jour, ou peut-être jamais mais le plus important avant tout est de se sentir à l'aise. De se sentir bien. Si tu es bien comme ça, je ne peux que te souhaiter que cela continue. Si les garçons peuvent le faire, pourquoi pas nous aussi? » Lorsque Zoe lui avoua qu'elle ne voudrait jamais avoir d'enfant, tu ne fus pas si surprise que cela. Il y avait tout simplement des personnes qui n'étaient pas faites pour cela ou qui ne voulait pas. Son oncle par exemple, n'avait jamais eu d'enfant et il le vivait bien même s'il était en couple. C'était son choix. Pour l'instant cela ne te tentait pas et tu n'étais pas sûre de changer d'avis, mais tu avais appris que parfois, la personne avec qui l'on était et en grandissant et gagnant de la maturité, tout pouvais arriver. Quoi qu'à vingt-six ans, ton avis sur la question était plus arrêté depuis un bon moment. Zoe finit par te proposer de descendre et ce ne fut qu'à cet instant que tu vis que vous étiez pratiquement arrivée au bout du parcours. Il n'était pas forcément très long mais vous étiez tellement concentrée dans la conversation que vous aviez avancée sans faire attention.  « Tu as raison, je dois dire qu'un grand verre d'eau me ferait le plus grand bien. »

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A Day In The Trees
zoe & serafina

Sortir en dehors de la ville avait été une bonne idée, en tous cas pour toi. Tu espérais que ce soit également celui de Zoe, et tu ne manquerais pas de lui demander plus tard. Faire de l'accrobranche n'était peut-être pas aussi fort en adrénaline que de conduire une voiture de course, mais pour l'instant, tu allais te contenter de ça. Tes blessures étaient encore trop profondes pour que tu remettes les pieds sur une piste pour le moment. Un jour peut-être, probablement. Tu priais pour que l'envie te revienne. Les courses étant le seul moyen pour te sentir proche de ton père. Penser à lui te faisait toujours un pincement au coeur, mais tu t'estimais tout de même chanceuse. Contrairement à Zoe et sa situation avec ses parents, même si le tiens t'avait abandonné, tu savais qu'au fond, il t'avait aimé sincèrement. Si seulement tu avais pu le revoir avant son décès. Tu aurais pu le convaincre, ou tout du moins, tu aurais tenté. Si ton père avait été là, s'il était revenu, alors tu saurais probablement comment garder une relation amoureuse plus de quelques mois. Tu n'étais pas si douée que ça dans ce domaine, comparé à ta mère, et le seul qui avait vraiment compté, tu l'avais quitté. Autant dire que tu étais une novice pour les relations à longues durées. Mais tu ne pouvais que rire à la remarque de Zoe.  « Si jamais il se révèle être l'homme de ma vie, je dresserais un temple à ton honneur. L'idée te convient ? » Tu écartas les bras comme pour mimer la taille du bâtiment. Tu te sentais bien. Tu aimais passé du temps avec elle, même si tu ne savais pas tout de cette jeune fille, elle était dans le même cas pour toi. Tu ne te confiais pas facilement, mais certaines choses étaient plus faciles à dire que d'autres. L'exemple de ton père était devenu quelque chose de banal, tu ne pouvais pas mentir et prétendre le contraire, alors qu'il était bel et bien parti. Tu avais appris à vivre avec. Zoe te proposa par la suite de descendre prendre à boire et tu ne pus que dire oui, et lorsque la brunette te demanda si tu voulais faire un autre parcours, tu ne réfléchis que pendants quelques secondes. « Je n'ai rien contre, je n'ai rien à faire après. Pas que si ça avait été le cas, j'aurais dis non, mais je ne suis pas pressée de rentrer chez moi, » tu lui souris légèrement. Au fond, même si tu aimais ton appartement, parfois tu te sentais seule. Heureusement que tu avais des amis avec qui sortir et ton appareil pour prendre des photos, sinon tu étais certaine que tu passerais le plus souvent tes journées toute seule, avec tes clichés et tes livres. Une compagnie agréable mais silencieuse. Alors que vous vous dirigiez vers la zone où se trouvait une sorte de petit bar avec quelques tables, des distributeurs et un vendeur et sa nourriture, Zoe te posa une question qu'elle semblait avoir en tête depuis quelques temps. Ou pas. Tu pris soin de réfléchir à ce que tu allais dire, simplement parce que si pour toi, c'était plutôt comme une évidence. Zoe ne pouvait le savoir. « Pour être honnête, mes raisons au départ étaient plutôt personnelles, » tu commenças avant de continuer en voyant le regard de Zoe. « Je ne sais pas si c'est les bons mots, mais la première fois que je t'ai vu... Tu m'as fait pensé à moi. » En quelque sorte. Tu t'arrêtas sur place, te tournant vers elle pour lui faire face. « Je ne sais pas ce que tu as vécu Zoe. Et je ne veux pas savoir. Nous avons chacun notre histoire, mais quand je t'ai rencontré, j'ai eu l'impression de me voir un peu en toi. » Tu hésitas à ajouter quelque chose, si ça se trouve elle allait te prendre pour une folle, te dire que tu avais tout faux et puis annoncer qu'elle ne voudrait plus te voir. « La seule chose dont je sois sûre, c'est qu'à l'époque, j'aurais aimé avoir quelqu'un qui me comprenne. Je ne te forcerais jamais à te confier à moi, Zoe. Ce n'est pas facile de dire nos blessures, nos peurs et parfois même nos moments heureux. Mais si un jour, tu veux parler, je serais là. »

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pardon pour l'attente.