(#) Sujet: (alix). are you a damsel in distress ? Sam 4 Juin - 23:25
Il regarde l’entrée du magasin qui s’étend devant lui. Effrayé devant cet espace qui pourtant fait parti d’une vie sociale et civilisée normale. La plupart du temps, Luam se débrouillait pour envoyer quelqu’un faire ses courses, ou alors il commandait chez un traiteur (quatre-vingt-dix pour-cent du temps). Mais jamais il n’avait foutu un pied dans un truc aussi grand sauf rares occasions où il était contraint et forcé. C’est pas tant l’espace de ce … truc qui lui faisait peur. C’était les rencontres qu’il pouvait y faire. Non, il n’avait pas développé une agoraphobie soudaine lors de son séjour à l’armée… plutôt une aversion pour les rapports humains forcés. C’était exclu de ses codes oraux d’être malhonnête et hypocrite, il l’avait érigé comme une loi et n’hésitait pas à se comporter comme un con pour montrer clairement qu’il ne pouvait pas encadrer la personne en face de lui. Enfin, « comme un con », disons plus arbitrairement qu’il était doué d’une honnêteté qui n’était pas franchement bonne à traîner en société. En tout et pour tout, hormis l’obligation sociale qu’il avait rayée des siennes, Luam avait peur de son pétage de plomb. Seconde raison, et pas des moindres, pour laquelle il sortait rarement en public, lieu de tous les dangers. Les séquelles de sa vie passée étaient toujours là. Vives et tranchantes, elles se remémoraient à lui dans des moments inopportuns. Trois ans étaient passés. Trois ans pendant lesquels il avait refoulé les souvenirs, trois sans que cette technique était inefficace et ne lui faisait miroiter que plus brutalement tout ce qu’il avait perdu et bien plus encore. Les séquelles physiques n’étaient rien comparées à celles, psychologiques, qui l’amenaient souvent à une démence partielle et se montraient au monde sous la forme de T.O.C ou de paranoïa aiguë. Un élément déclencheur, même minime, pouvait le pousser dans ses retranchements et déclencher des crises qui seraient fatales à son développement. Surtout fatales aux personnes qui pourraient se trouver trop proches de lui.
Et pourtant, il était là. Face au magasin, les bras ballants, se demandant si oui ou non il allait entrer. Il n’avait même pas eu envie de venir. Mais l’idée avait germée dans sa tête, incandescente. Vaincre le feu par le feu. Il ne pouvait pas éternellement déléguer des gestes quotidiens. Finalement, il s’était avancé. C’était nul, c’était un truc qui devait être naturel. Ça lui foutait juste une boule au ventre. Angoisse, my old friend. Il s’avançait dans les rayons, relâchant les épaules, prenant une posture décontractée alors même que tous ses sens étaient en alerte. Tous ces gens autour de li menaient une existence paisible, déconnectée des enjeux qui se tramaient dans une réalité bien loin de la leur. Il enviait cette paisible existence. Elle lui avait parut futile, tantôt. Mais choisir quelle marque de mayonnaise choisir était finalement pas si terrible. Certains le dévisageaient sans vergogne, mais il mettait un point d'honneur à les confronter en soutenant leur regard. Certes, son mètre quatre-ving-quinze impressionnait, c'était pas une raison pour jouer l'effarouché. Ils connaissaient d'autres monstruosité qu'une taille improbablement haute. Du coin de l’oeil il remarqua une silhouette, regardant vers le haut du rayon qui l’intéressait. Elle semblait désemparée devant la distance qui la séparait du produit convoité. Luam regarda autour de lui, espérant que quelqu’un -un vendeur- s’intéresserait au cas de cette jeune femme. Mais, étrangement, c’est quand on avait besoin d’eux qu’ils disparaissaient dieu sait où. Luam s’avança discrètement, faisant mine de s’intéresser à des produits à proximité. Si elle avait besoin d’aide, elle pourrait la demander. Vu la taille qu’il faisait il n’aurait pas de mal à l’atteindre; c’était les produits en bas de rayon qui étaient sa kryptonite, il connaissait la frustration. Plus, il s'était remarqué une tendance émergente à vouloir venir en aide aux jeunes femmes en détresse. Encore plus frustrant connaissant ses relations aux femmes.
Alix Grayson
› inscription : 11/05/2016
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(#) Sujet: Re: (alix). are you a damsel in distress ? Dim 5 Juin - 0:24
Alix & Luam
« Oui maman, je me nourris bien. » rassurais-je ma mère en glissant dans mon panier quelques courgettes. « Je fais les courses en ce moment même ! Tu vois que je ne me laisse pas mourir de faim. » Pour une fois, mes parents étaient dans un endroit civilisé où ils pouvaient m’appeler sans risquer d’être interrompu par le manque de réseau toutes les trois secondes. Aujourd’hui, ce n’était donc pas mon mail quotidien que je recevais, mais un coup de fil. Difficile d’échapper à celui-ci. Je jouais le rôle de la fille bien élevé et les rassurais quant à mon bien-être. Ce n’était pas si difficile de vivre seule. C’était parfois bizarre de se réveiller tous les jours au même endroit avec pour seule compagnie le chien que je venais d’adopter. J’avais pensé que ça les rassurerait de me savoir accompagné d’un super chien de garde, mais je n’avais eu droit qu’à plus d’inquiétude. Est-ce que j’étais capable de m’occuper d’un autre être vivant que moi ? Evidemment !
Je continuais mes déambulations dans les rayons, mon téléphone toujours collé à l’oreille. C’était la première fois que j’entendais la voix de mes parents depuis que je les avais quittés il y a un peu plus d’un mois de ça. Ils me tapaient sur les nerfs, mais je ne pouvais m’empêcher de sourire dès qu’ils me parlaient de ce qu’ils faisaient. Ils venaient de quitter Calcutta et posaient tout juste leurs valises à Berlin. J’avais le cœur serré en me remémorant nos précédentes visites dans cette ville d’Inde et j’étais ravie de les savoir de retour en Europe. Je me souvenais des bidonvilles, des corps dans la rue, des enfants qui nous sautaient dessus en espérant recevoir le moindre petit cadeau de notre part. Nous faisions toujours notre possible pour leur venir en aide, mais ça ne suffisait jamais. Et ça remettait sacrément les choses en perspective.
La voix de ma mère me ramena à la réalité. « Oui pardon, j’étais dans mes pensées. » Ma mère était restée sur mes courses et je lui promettais de lui envoyer une photo pour lui prouver que j’étais bien dans un supermarché. Après avoir raccroché, j’attrapais une belle tomate de mon panier et l’approchais de mon visage pour prendre le plus sexy des selfies pour l’envoyer à ma mère. On voyait en fond les immenses allées du magasin, pas de doute sur l’endroit où je pouvais me trouver. Message envoyé, je pouvais retourner à mon shopping alimentaire.
Si j’adorais les légumes et les petits plats bons pour la santé, je remerciais l’Amérique de me donner la possibilité de me gaver de sucre avec les innombrables types de céréales qui existaient. Et pour moi, pas de petit déjeuner sans céréales ultra caloriques. Je m’engouffrais alors dans l’immense rayon. Choix cornélien : délice chocolaté ou douceur au miel ? « Hm… » réfléchissais-je à voix haute. L’un était au niveau de mes yeux. L’autre tout en haut du rayon, difficile d’accès. Comme j’avais un esprit bien emmerdeur, c’était les paquets les moins accessibles qui faisaient battre mon cœur. Je tendais le bras et… je frôlais à peine le bas de la boite. « Aah ! Pourquoi j’ai hérité de la taille de naine de ma mère et pas du mètre quatre-vingt de mon père ? » soupirais-je en retentant… et en échouant.
Non, je ne changerais pas d’avis. Oui, je réussirais à les attraper. J’observais tout autour de moi pour attraper un vendeur assez grand ou avec accès à un escabeau. Evidemment… il n’y avait personne. Jamais là quand on a besoin d’eux ceux-là. Je faisais un tour sur moi-même, priant pour qu’une âme charitable s’aperçoive de mon désespoir et me viennent en aide. Je croisais le regard d’un jeune homme qui m’observait du coin de l’œil. Un regard d’un bleu dans lequel on pourrait se noyer d’ailleurs. Mais outre ces yeux magnifiques, l’homme était surtout grand. Très grand ! Il avait l’air… de vouloir m’aider mais n’osait pas. Je n’allais pourtant pas le manger. Enfin, sauf s’il me le demandait. Je m’approchais alors lentement de lui, de peur qu’il s’échappe si j’y allais avec trop de fougue. « Bonjour ! » le saluais-je d’abord chaleureusement. « Est-ce que je pourrais emprunter votre corps charmant mais surtout très très grand pour attraper cette boite de céréales là-haut ? S’il vous plait ? » demandais-je de façon… tout à fait original. Difficile de rester de marbre face à lui. Il semblait bizarre, mais personne ne pouvait nier qu’il pourrait faire la Une de tous les magazines de mode de la Terre. Grand, bien bâti, des yeux incroyables, un air mystérieux, l’impression que le poids du monde reposait sur ses épaules... J’étais intriguée. Et je l’aurais bien embarqué avec moi pour continuer à faire mes courses, il pouvait m’être utile.
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(#) Sujet: Re: (alix). are you a damsel in distress ? Mer 8 Juin - 22:29
Charmant ? Le grand gaillard qu’il était tiqua sur le mot. Plus exactement il bugua connement pendant cinq bonnes secondes. De toute sa vie, personne ne l’avait qualifié de ‘charmant’, mis à part sa mère mais l’évidence qu’une mère sorte une telle banalité à son enfant était on ne peut plus normal. Luam se confronta au regard pétillant et frais de la jeune femme en face de lui, elle lui souriait et ne paraissait pas apeurée. C’était une émotion qu’il avait l’habitude de susciter, la peur.Il était costaud, bien plus grand que la moyenne, ses yeux étaient dénués d’émotions et il observait les gens bien plus longuement qu’il était socialement acceptable de le faire. En revanche, déclencher un sourire demandait souvent beaucoup d’efforts à son interlocuteur. Et c’était pas le genre à faire des vannes. La surprise n’avait plus fait partie de son nuancier sentimental depuis bien longtemps. Le temps où il avait été surpris de la sorte avait été bien révolu, mais la jeune femme -qui s’était auto qualifiée de naine, ce qui l’avait fait sourire- s’était montrée surprenante à bien des égards. Elle lui avait adressé la parole et l’avait complimenté. Un grand pas dans la socialisation dirons-nous. Passée la surprise, Luam se reprit et s’avança vers elle, esquissant un sourire. « Je serais un monstre de refuser mon corps à une femme aussi … polie ». POLIE. Non mais …. POLIE. Non, le pire c’était l’emploi de l’expression ‘refuser mon corps’. C’était la seule chose qui lui était venue à l’esprit, ce dernier déjà accaparé par l’idée que quelqu’un était venu lui parler consciemment. Il était bien moins doué qu’elle pour aborder quelqu’un, bien moins flatteur aussi. Et ses tournures de phrases étaient consternantes. Ouais. On en parle du sous-entendu à la limite du proxénétisme ? Soudainement la raison pour laquelle il abordait rarement les gens lui revenait : sa réflexion avant de parler approchait le néant. Les mots sortaient sans qu’il puisse les rattraper. Et ça donnait souvent un échec de cet ordre qui la ferait sûrement fuir en courant. Eh bien, il ne pourrait même pas lui en vouloir, c’était une réaction tout à fait raisonnable devant les paroles pour le moins étranges d’un parfait inconnu qui l’avait observé du coin de l’oeil. Il attrapa la boîte de céréales et lui tendit, priant intérieurement pour qu’elle ne prenne pas ses jambes à son cou. Il était intrigué par la jeune femme : soit elle était insouciante de se confronter à un homme pareil (admettons-le : il faisait flipper), soit la nécessité l’avait poussée à lui demander … Ou peut-être les deux. Mais il admirait indéniablement son cran, peu de personnes s’étaient confrontées à lui sans qu’on les y aient poussées ou menacées. Elle ne faisait pas partie de celles là. Bien, c’était déjà ça. Il pouvait toujours essayer de remonter la pente minable sur laquelle il avait glisser en mettant en jeu un élément de conversation tout à fait élémentaire. Réfléchis. Sa thérapeute en titre lui avait balancer deux ou trois infos pour ne pas passer pour un sombre crétin en société. « Vous venez ici souvent ? ». Neutre. Très neutre. Trop neutre. Il n’avait rien d’autre en stock qui lui passait par la tête pour commencer une conversation avec cette … aimable jeune femme. Bien, ça conviendrait en attendant de voir sa réaction.
Alix Grayson
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(#) Sujet: Re: (alix). are you a damsel in distress ? Mer 15 Juin - 22:28
Alix & Luam
C’était comme si la montagne en face de moi n’avait jamais eu contact avec un autre être humain. Je n’étais pourtant pas très impressionnante comme fille. Bien au contraire, j’étais la normalité incarnée. Pourtant le grand gaillard ne semblait pas quoi savoir répondre lorsque je l’abordais. Peut-être que ma formulation l’avait dérouté. Ce qui était, avouons-le, assez probable. Difficile de réagir normalement lorsqu’on décrit votre corps comme charmant avant de vous demander un paquet de céréales. Dans un bar, pour draguer, d’accord. Au supermarché, pour faire ses courses, ça surprend plus. Il finit tout de même par me répondre, m’arrachant un rire que je ne contrôlais pas. « Ce serait vraiment cruel de me refuser votre corps, en effet. » répliquais-je aussi en me mordant la lèvre pour contrôler mon rire. J’étais polie après tout, c’était moche de se moquer de sa manière de dire les choses. Quoique je n’aurais pas été contre quelques façons de me donner son corps. J’aurais su en faire de nombreuses choses !
Mon rire passé, j’acceptais volontiers le paquet de céréales que mon preux chevalier me tendait finalement. Je pestais intérieurement contre la facilité avec laquelle il avait pu l’attraper. Il me fallait des échasses pour arriver à un tel exploit. « Merci beaucoup. » lui dis-je chaleureusement, essayant de le dérider. Le temps de mettre le paquet dans mon panier, je vis les rouages de son esprit se mettre en route. Il cherchait un moyen de s’échapper discrètement ? C’était probablement la réaction la plus logique, il ne risquait pas de vouloir rester collé à moi. J’en aurais fait mon valet personnel pour attraper telle ou telle chose. Je préparais déjà mes au revoir, un poil déçue évidemment, lorsque l’homme des cavernes me demanda si je venais souvent ici. Ah si je m’attendais à ça…
J’écarquillais les yeux, surprise qu’il entame une conversation. Dans un autre contexte, je me serais surement moquée de la banalité d’une telle question. Mais j’étais plutôt charmée par sa gaucherie. Il semblait vraiment faire un effort, comme si discuter avec un autre être humain était vraiment quelque chose dont il n’avait pas l’habitude et que pour une fois… il voulait changer ça. Je souriais alors, attendrie, avant de lui répondre. « Pas plus que ça. » commençais-je en faisant quelques pas, espérant qu’il me suivrait. S’il voulait discuter, il le ferait en m’aidant. C’était trop tard pour changer d’avis. « Je suis plus du genre à aller sur le marché ou à la petite boucherie du coin. » Je tournais la tête pour vérifier qu’il me suivait. Et… c’était le cas. Par-fait. « J’ai pas forcément grandi dans des lieux qui disposaient de ce genre de… » J’agitais une main autour de moi pour désigner le magasin. « Gros supermarché. J’ai pris l’habitude des petits agriculteurs et… ça me va plutôt bien. » Je m’aventurais dans l’allée centrale en cherchant où aller ensuite. « Mais j’ai parfois besoin de ce genre de produit… » Je tapotais les céréales dans mon panier. « Donc je viens là de temps en temps. » Je reprenais ma marche, direction les cafés, thés, et autres produits du genre.
« Et vous ? » demandais-je, amusée par la simplicité de cette conversation. « Il vous arrive souvent qu’une petite folle vous accoste dans les supermarchés et vous force à faire ses courses à sa place ? » J’aurais franchement été étonnée qu’il réponde oui. J’aurais même été jalouse. Je voulais être la seule petite folle de ce genre dans sa vie. « Vous offrez souvent notre corps comme ça ? » ajoutais-je dans un rire, l’esprit évidement très mal placé.
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(#) Sujet: Re: (alix). are you a damsel in distress ?