TITRE DE TON HISTOIRE
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« - hello darkness my old friend, i come to talk with you again. »

Elle pousse un cri. Un cri silencieux, qui vient du cœur et qui lui bouffe les tripes. Sa bouche est grande ouverte, pas un bruit autour, pas une personne à ses côtés. Mais qui peut la voir souffrir ? qui peut penser que aliyah est une enfant malheureuse ? elle qui a toujours été maternée, choyée, aimée comme la petite princesse de la portion de marmots qui composaient sa famille. Trois grandes sœurs, deux grands frères et des parents qui voulaient simplement protéger leur fille du désastre monstrueux qu’était la vie. Avaient-ils été trop prudents ? ou bien, trop bêtes ? nul ne saura jamais. Ali est là, assise sur le coin de son lit, pliée en deux en se tenant le ventre. Elle pousse un cri, un silencieux, une flamme aujourd’hui est morte pour laisser place à un brasier ardent. Phoenix qui renaît de ses cendres, dragon qui brûlera tout sur son passage.

Aliyah est la dernière à avoir vu le jour dans sa fratrie. Elle est née à tokyo et a rapidement déménagé suite aux difficultés financières que rencontraient son père et sa mère. La vie dans la capitale était bien trop chère et l’espace bien trop manquant pour laisser une famille nombreuse vivre dans un si petit appartement. Ils choisirent alors de s’enfoncer à l’étranger : peut-être auraient-ils une chance supplémentaire ? Aliyah a toujours vécu dans cette précarité, dans une modeste maison, avec de modestes vêtements, une modeste vie et de modestes moyens. Toujours insuffisant, toujours modeste. Putain elle en avait déjà marre de ce monde où tout devait être calculé pour ne manquer de rien. Al, elle a toujours tout voulu, du moins de ce qu’elle connaissait : al elle ne sortait pas beaucoup, enchaînée à son logement, à son jardin, elle était comme un oiseau en cage, observant l’extérieur sombre et magnifique sans pouvoir mettre un seul pied dehors sans sa famille au complet. Le seul paysage sinistre qu’elle voyait chaque jour était son école. L’enfant n’a connu ni les invitations chez des voisins, ni les après-midi aux anniversaires des copines. Elle rentrait chez elle toujours bien accompagnée et laissait voir sur son visage un désir de partir déjà dès son plus jeune âge.

« - je m’appelle aliyah et toi ? » le père de la petite n’avait jamais approuvé que sa fille rende visite aux nouveaux amis de sa mère. Ils étaient plutôt gentils pourtant, et la protagoniste avait l’impression de sentir un air frais et inexploré lui parcourir les poumons. Cela faisait tellement de bien de voir quelque chose de différent que sans cesse la même maison, les mêmes personnes et de renifler sans cesse la même odeur dans le salon. C’était différent chez tjaal. Lui-même était différent. Ce petit garçon, caché derrière les jambes de sa matrone semblait effrayé alors que ali, elle, était curieuse de voir un visage qu’elle ne connaissait pas. très vite, les enfants se sont liés d’amitié et chaque jour, lorsqu’ils se voyaient, aliyah s’allongeait sur le ventre et demandait à son nouveau compagnon de lui raconter ce qu’il entreprenait à l’extérieur. Elle aimait les détails, les descriptions de toutes les choses qu’elle pouvait s’imaginer dans son esprit. Ça lui donnait de l’espoir d’un jour voir ce que tjaal apercevait quotidiennement de manière banale. Il était son seul ami, sa liberté, son échappatoire.

C’est en commençant à devenir une jeune fille que aliyah comprit qu’elle avait raté énormément de choses dans son enfance. Elle n’était presque jamais sortie de chez elle sauf quand elle se rendait chez son ami avec qui elle avait gardé des liens très forts. Elle ne lui avait alors jamais parlé de son mal-être, de son ennui apparent mais ce dernier semblait se lire avec aisance sur son visage. « - tjaal. Comment te dire que je hais ma vie et que j’envie la tienne. Comment pourrais-je grandir et apprendre ce qu’est le monde en restant chez moi entouré des gens que je commence de plus en plus détester de la sorte ? j’ai besoin d’aide. J’ai besoin d’aide et je ne connais que toi qui puisses me sortir de cet enfer. Car oui, je souffre. » oui elle souffre, elle a mal et elle ne peut rien dire, rien faire, seulement se regarder chaque jour dans une glace en se disant qu’il fallait qu’elle fasse quelque chose pour changer le cours de sa vie morne. Il n’y avait que lui qui pouvait l’aider.

C’était ce soir-là, la première fois qu’il l’avait emmené avec elle, faire le mur en pleine nuit pour découvrir l’endroit où elle habitait vraiment sans se contenter du chemin quotidien qu’elle faisait depuis maintenant 10 ans. Aliyah ne put jamais avouer ce qu’elle avait ressenti au moment où elle avait franchi le portail de son engagement au bras de tjaal. Elle avait peur et son cœur battait si fort qu’elle avait l’impression qu’il allait lâcher à chaque mouvement. Elle s’avançait sur la route, regardant autour d’elle les petits magasins d’un centre-ville animé. C’était beau et effrayant à la fois. ali marchait, le poing serré autour du bras de son ami. Pourquoi le lâcherait-elle ? elle ne connaissait pas cette vie après tout mais elle avait la fâcheuse impression de commencer son existence seulement maintenant.

Les deux amis recommencèrent leurs escapades nocturnes de nombreuses fois du moins jusqu’à ce mois où le sort s’acharna sur eux.

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« - comment c’est arrivé tjaal … ? tjaal putain … » elle caresse ses cheveux. Mais que s’est-il passé ? elle rentrait de son rendez-vous, en compagnie de son grand frère, avec hana une jeune fille prisonnière d’un monde sectaire qu’elle s’était jurée d’aider, quand elle vit la police juste à côté de sa maison. Elle pensa aussitôt à son meilleur ami, son tout, son sang et s’était précipitée vers l’entrée où on l’empêcha de pénétrer. « - je veux voir tjaal ! » il n'était pas là, il avait été blessé et transporté à l'hôpital où on emmena aussitôt al. il était alors allongé, serein, mais paraissait écroulé, d’une telle sorte que l’on peinait à croire qu’il allait pouvoir se soulever à nouveau un jour. Aliyah resta à son chevet, lui parle, lui dit à quelle point elle tint à lui, regarda les ambulanciers. Que faisaient tous ces gens ici ? ils s’occupaient de l’enfant certainement. La gamine de 12 ans s’approcha davantage du garçon et glissa ses phalanges dans ses mèches brunes, le menton sur son épaule. Elle sanglotait, en silence, et serrait sa poitrine doucement alors qu’elle s’occupait de rassurer et de consoler tjaal.

« - c’était un bazar sans nom je te jure. Ils étaient vivants la veille et là … » ali tripotait les flyers de hana sous l’angoisse. Cela allait faire une semaine que tjaal avait perdu ses parents et une semaine qu’elle lui rendait visite tous les jours sans jamais avoir su ce qui s'était passé, tentant simplement de lui faire changer les idées. cependant, cela allait faire trois semaines qu’elle s’était liée d’amitié avec dean hana.

Hana était une adolescente du même âge que al. Ses cheveux lissés et attachés en un chignon parfait, son odeur de fraîcheur et ses yeux toujours grands ouverts et toujours rougis sous une tristesse qui était dissimulée derrière son pull noir et sa jupe qui descendait au niveau de ses chevilles. Qui était hana ? elle-même ne le savait pas, ne le savait plus. cela allait faire quelques jours qu’elle et ses parents avaient déménagé dans un territoire fermé et privé, d’où elle ne sortait que pour prêcher une parole qu’elle-même ne croyait pas. dean hana, enfant victime d’une secte, hana dont les parents l’ont comme abandonné, hana qui confiait sa misère à aliyah alors qu’elle avait essayé de l’embrigader sans grande conviction. Hana était une héroïne cachée qui se trainait au sol sous le joug d’un menteur. Les deux filles s’écoutaient mutuellement et pour la première fois de sa vie, katô avait la délicieuse impression de faire quelque chose de bien. Le lendemain de la mort des parents de tjaal, prétextant devoir rendre visite à son ami, la demoiselle sortait de chez elle pour se rendre à pied jusqu’à un centre culturel où elle retrouvait toujours sa protégée. Elle lui avait conté ce qui était arrivé, la peine qu’elle ressentait et son aveu de se sentir impuissante pour alléger une telle douleur à tjaal qui avait, lui, toujours été là pour elle. Hana l’avait conseillé comme elle pouvait avant d’à son tour, toujours avouer les mêmes soucis, les mêmes souffrances et la même détresse qui semblait pourtant grandir un peu plus. « - j’ai envie de vivre ali… »

Deux jours avaient passé et les deux amies ne s’étaient pas vues. Aliyah avait passé sa journée aux côtés de tjaal pour lui montrer qu’elle était présente quoiqu’il arrive. Le troisième jour après le drame, la japonaise se rendit dans le centre et y attendit hana toute l’après-midi sans qu’elle ne vienne. Cinq jours passèrent dans ses conditions et l’inquiétude chez l’anti héroïne commençait à se faire voir à travers une agressivité de plus en plus incontrôlable. C’était lorsqu’elle sortit un papier de la poche de son menton que ali comprit que son amie n’était plus.

Comment expliquer la souffrance que l’on pouvait ressentir à la perte d’un être cher ? hana était devenue en un mois quelqu’un qui portait en son cœur un mal-être et al pensait pouvoir la sauver. Elle s’était sentie si responsable de sa mort qu’elle vécut recluse dans sa chambre pendant une semaine, n’acceptant aucune visite sauf celle de tjaal. Il n’y avait que lui. Il n’y avait toujours que lui mais il ne pouvait comprendre le vide et la culpabilité qui rongeaient un peu plus la demoiselle. « - si seulement je l’avais vu pendant ces jours maudits…elle serait encore là en train de se battre ! »

Elle pousse un cri. Un cri silencieux, qui vient du cœur et qui lui bouffe les tripes. Sa bouche est grande ouverte, pas un bruit autour, pas une personne à ses côtés. Mais qui peut la voir souffrir ? qui peut penser que aliyah est une enfant malheureuse ? elle qui a toujours été maternée, choyée, aimée comme la petite princesse de la portion de marmots qui composaient sa famille. Trois grandes sœurs, deux grands frères et des parents qui voulaient simplement protéger leur fille du désastre monstrueux qu’était la vie. Avaient-ils été trop prudents ? ou bien, trop bêtes ? nul ne saura jamais. Ali est là, assise sur le coin de son lit, pliée en deux en se tenant le ventre. Elle pousse un cri, un silencieux, une flamme aujourd’hui est morte pour laisser place à un brasier ardent. Phoenix qui renaît de ses cendres, dragon qui brûlera tout sur son passage.

Je suis ce que mon passé a fait de moi. je suis celle qui succombe. Je suis celle qui vit désormais ses jours comme si elle allait mourir demain. Je suis la braise qui réchauffe un temps et qui finit par détruire. Laissez-moi dans mon monde si vous ne pouvez pas me comprendre. Laissez-moi être pour une personne qui avait toute la vie devant elle.