Tu feras attention t'as du lait sur le nez, Woods. Tu dis, à peine rentré dans la cuisine. Voilà quelques jours que tu es arrivé, tu ne les comptes pas, tu ne te souviens même plus exactement de combien. La maison woods est agréable. Grande, spacieuse et avec une constante bonne odeur de pain d'épice. Tu ne sais pas comment ça se fait mais c'est appréciable et ça change de la caravane dans laquelle tu as passé tes deux dernières années. A peine habillé, t'arrive donc face à Abi et ne peut t'empêcher de la taquiner, une fois de plus. Abi, tu la connait depuis quelques temps maintemant et s'il y a bien quelque chose qui n'a jamais changé entre vous, c'est le fait que les taquineries vous réussissent. Par contre, d'autres choses ont changés comme par exemple, les formes de la petite blonde que tu avais connues bien plates. Les voilà jolies. Et ça, tu ne l'avais pas vraiment vu venir. Tu m'as préparé mes tartines ? Tu dis alors, avec un petit sourire, en t'asseyant à côté d'elle. Il était peut-être un peu tôt pour ce genre de remarques, mais tu ne perdais jamais un instant. Tu bossais un peu plus tard aujourd'hui, deux heures de trop pour Abi qui allait devoir te supporter. Elle allait peut-être en cours, remarque. Toi et les horaires, ça a toujours fait six alors tu n'étais pas prêt de connaitre l'emploi du temps des Woods. Impoli ? Non, maladroit. Tu finis par te lever pour aller près de la machine à café et de l'allumer, attendant qu'elle chauffe. Bien dormi, Blondie ? Tu demandes, un peu plus courtois cette fois.

Les vacances, enfin. Malheureusement, le corps d'Abi ne s'était pas encore habitué à ce nouveau rythme et il était à peine sept heures du matin qu'elle avait ouvert les yeux, impossible de se rendormir. Après s'être retournée dans ses draps plusieurs minutes, elle avait décidé qu'il valait mieux se lever. Tant pis pour la grasse matinée, elle se rattraperait plus tard. Elle dégustait tranquillement son bol de céréales lorsque Wes fit son apparition dans la pièce, lui disant qu'elle avait du lait sur le nez. Par réflexe, elle porta sa main à son visage, avant de réaliser qu'il se moquait d'elle. Il prit ensuite place à côté d'elle et resserra sa robe de chambre autour d'elle, un peu gênée de se retrouver en pyjama devant lui. Il avait certainement vu bien pire lorsqu'elle était encore enfant, mais maintenant, c'était différent. Elle n'était toujours pas habituée à sa présence ici. Ils avaient vécu dans la même maison tous les étés de leurs vacances, mais de le voir ici, à White Oak Station, ça faisait bizarre. « Va plutôt demander à ma mère, elle va se faire un plaisir de te préparer ton petit-déjeuner. » Effectivement, depuis que Wes était débarqué chez les Woods, la mère d'Abi se pliait en quatre pour le faire se sentir à l'aise ici. Probablement que ça lui permettait de se sentir utile, pour une fois. « Oui, merci. Et toi, le lit de Tom est confortable? » Il y avait bien une chambre d'invités dans la maison, mais la mère d'Abigail avait insisté pour qu'il prenne plutôt la chambre de Thomas. Une fois qu'elle eut fini de manger, Abi se leva pour aller jeter le lait dans l'évier. Elle détestait boire le lait de ses céréales. « Alors, tu comptes rester à WOS un bon moment? » Son regard s'attarda quelques secondes sur le torse de Wes. Elle n'était peut-être plus la petite fille qu'elle avait été, convaincue qu'elle allait se marier avec lui, mais il n'en restait pas moins qu'il était vachement sexy.

Va plutôt demander à ma mère, elle va se faire un plaisir de te préparer ton petit-déjeuner. Tu sentis tout de suite son ton sarcastique. Tu te mis alors à sourire, doucement. Tu savais qu'il n'était qu'une question de temps avant qu'elle se fasse un malin plaisir à te répondre et, en plein dans le mile. T'avais toujours aimé ça chez Abi. Même du haut de ses huit ans, elle savait déjà te répondre à l'époque. Madame Woods ? Non, je ne me permettrai pas voyons. Tu répondis alors, en soufflant et en regardant la petite blonde avec un air choqué. Tu savais bien que sa mère passait plus de temps à s'occuper de toi que d'Abi ces derniers temps, tu répondais alors en jouant l'innoncent. Pour une fois. Oui, merci. Et toi, le lit de Tom est confortable? Elle répondait sur ton interrogation quant à sa nuit. Elle avait bonne mine, elle était jolie. Elle l'avait toujours été. Et sa jeunesse lui donnait un éclat au teint que t'avais bien perdu depuis longtemps. Mouais. Je ferai peut-être mieux de tester le tien, t'as meilleure mine. Tu répondis alors, n'osant pas la regarder pour ne pas trop en rajouter. T'attrapas un bol de céréales pour le remplir et en avaler une bouchée. Tu jetais un nouveau coup d'oeil sur elle ensuite. Alors, tu comptes rester à WOS un bon moment? Elle demanda. Tu n'en savais rien, pour être honête. Mais tu n'aimais pas montrer aux autres tes incertitudes. T'es quelqu'un de droit, de franc. Tu le sais au ond, que t's paumé mais tu ne supporte pas de l'entendre des autres. Pour le moment, oui. Mais tu sais, je change d'avis comme de .. chemise. Et toi, Woods ? Le lycée, c'est comment ? Tu demandas rapidement, pour changer d'avis. Parler de toi, non. Pas tout de suite. Pas encore.

Un grand silence régnait dans la maison des Woods ce matin. Abi jetta un oeil par la fenêtre et remarqua que seule sa voiture était dans la cour. Ses parents devaient être sortis. « Mouais. Je ferai peut-être mieux de tester le tien, t'as meilleure mine. » La jeune fille tenta de dissimuler le léger sourire qui était apparu sur son visage à cette remarque. Pendant une seconde, elle se demanda si Wes n'était pas en train de flirter avec elle, mais elle chassa bien vite cette idée de sa tête. « Quand tu veux. » Une fois son bol de céréales déposé dans le lave-vaisselle, Abi décida de se faire couler un café elle aussi. Non pas qu'elle en avait vraiment besoin pour se réveiller, mais ça lui donnait un prétexte pour traîner un peu plus longtemps dans la cuisine. Wes répondit vaguement à sa question et ramena tout de suite la conversation vers elle. Il l'interrogea sur le lycée, ce qui fit rire Abi. « J'ai fini le lycée il y a un moment déjà, je suis à ma deuxième année d'université là. » Cela ne la surprenait pas tellement, ils ne s'étaient pas souvent vus dans les dernières années et Wes s'imaginait probablement qu'elle était encore une adolescente. « J'ai plus quatorze ans tu sais, je vais bientôt fêter mes vingt ans. » La jeune fille n'avait pas vraiment envie de parler d'école et de tous ces sujets ennuyants. C'était la première fois qu'elle se trouvait toute seule avec Wes depuis qu'il était débarqué et elle avait bien envie d'en savoir plus. « Tu ne m'as toujours pas dit ce que tu faisais ici. WOS, c'est pas la destination la plus exotique à découvrir, il doit bien y avoir une raison pour laquelle tu as décidé de te poser ici. » Il n'avait jamais été du genre à s'ouvrir et parler de lui, ça Abi le savait bien, mais elle espéra quand même réussir à obtenir quelques infos.

Quand tu veux. Qu'elle avait répondu, à tes avances dissimulées. Tu souriais, en même temps qu'elle. Elle rentrait alors donc dans ton jeu. T'en étais pas surpris. T'étais plutôt encouragé, même. Mais, Abi, ce n'est qu'un petit bébé. Tu le sais bien qu'elle ne peut pas être à ta portée. Tu oses alors demandé comment ça se passe, chez elle. Comment ça a évolué depuis ce dernier été où ses yeux étaient encore innocents. J'ai fini le lycée il y a un moment déjà, je suis à ma deuxième année d'université là. Elle lance alors. Tu manques de t'étouffer avec une céréale, étant resté quelques années en arrière concernant Abi. Ce genre de petites blondes, ça ne grandit pas, si ? J'ai plus quatorze ans tu sais, je vais bientôt fêter mes vingt ans. Elle dit. Tu lèves la tête, ça t'intéresse à présent. Tu lui lances un clin d'oeil, discrèt. Tu resteras toujours une gamine pour moi, Woods. Tu finis ton bol de céréales et ton jus d'orange en même temps. T'avais un peu faim. On mange trop bien chez les Woods, tu comptes bien rendre le McDo du mercredi soir obligatoire. Tu vois Abi s'activer un peu partout dans la cuisine. Tu sifflotte en la regardant faire. Tu ne m'as toujours pas dit ce que tu faisais ici. WOS, c'est pas la destination la plus exotique à découvrir, il doit bien y avoir une raison pour laquelle tu as décidé de te poser ici. Elle demande. Elle s'intéresse. Tu gardes ton air vainqueur mais aussi ton sourire en coin. L'exotisme peut parfois venir d'ailleurs dans la plus simple des villes. T'ajoutes. Et puis, il y a de jolies blondes dans le coin. Tu termines, le regard enjôleur posé sur les petites formes d'Abi. C'est vrai qu'elle a grandit. C'est vrai qu'elle fait plus femme. C'est vrai qu'elle a perdu l'âme de ses quatorze ans, la gamine.

Abi rit en voyant l'expression sur le visage de Wes lorsqu'il réalise l'âge qu'elle a désormais. Elle, qui essaie habituellement de passer pour plus vieille auprès des hommes, qui ment parfois pour s'ajouter quelques années, elle sait qu'avec lui, ce ne sera jamais possible. Que peu importe, il la considérera certainement toujours comme cette petite fille qui se balade en maillot de bain dans la maison, qui construit des châteaux de sable et qui pleure lorsque les garçons ne veulent pas la laisser jouer avec eux. Il confirme justement ce qu'elle pense. « Tu resteras toujours une gamine pour moi, Woods. » Ça l'agace un peu. Au fond, elle aimerait bien qu'il réalise qu'elle n'est plus cette petite fille, qu'elle est devenue une jeune femme et qu'elle fait même tourner les regards de plusieurs hommes sur son passage. En même temps, est-ce qu'elle a vraiment envie qu'il la considère simplement comme toutes les filles qui ont du passer dans son lit et repartir aussi rapidement? « Je pourrais te surprendre, tu sais. » Elle prit une gorgée de café, tout en replaçant la bretelle de son haut. C'est sûr que ce n'est pas habillée comme ça qu'elle va changer son opinion, mais elle ne va quand même pas s'empêcher de traîner en pyjama chez elle juste parce qu'il est là. Finalement, il répond à sa question, aussi vaguement que précédemment. Toujours aussi mystérieux, ce Wes. « Et puis, il y a de jolies blondes dans le coin. » Abi scrute son regard, ne sachant toujours pas comment interpréter ce qu'il dit. Peut-être qu'il ne fait que se moquer d'elle. « J'imagine que tu n'as pas perdu de temps à les repérer. Je peux t'en présenter quelques-unes, si tu veux. » Elle sait très bien que ses amies se pâmeraient devant lui, même si évidemment, elle ne les laisserait pas réellement s'approcher. « Tant que tu ne nous en ramène pas une ici toutes les nuits. » Elle se rappelle les derniers étés où il venait en vacances avec eux, les nombreuses filles qu'il a ramenait le temps d'un dîner ou d'un après-midi à la piscine. Leurs frères qui se faisaient une joie de les mater, n'ayant pas encore le même succès auprès des filles, alors que la petite Abi, elle les jalousait. 

Tu ne mets pas longtemps à comprendre que tous les deux, vous jouez. Tu préfères te dire que ce n'est rien, que ce n'est qu'un léger flirt, ne voulant rien dire. Tu viens d'arriver en ville, et tu n'as pas l'intension d'y faire des bêtises, déjà. Je pourrais te surprendre, tu sais. Elle lance. Tu lèves le regard vers elle, intense. Tu croises son regard, brûlant. Tu te surprends à ne plus savoir que penser. Cette gamine que tu connais trop aurait-elle vraiment grandit ? Tant par les formes que par l'esprit ? Tu te permets malgré tout de douter. Mais tu comptes bien la tester, pour en apprendre plus. Pour la pousser un peu à bout. Tu vas sur un terrain glissant, du coup. Les filles, les autres filles. J'imagine que tu n'as pas perdu de temps à les repérer. Je peux t'en présenter quelques-unes, si tu veux. Elle propose. Tu lui lances un petit sourire sournois. T'as du mal à l'imaginer te présenter des filles. Surtout qu'il faudrait qu'elles soient majeures, de préférence. Tant que tu ne nous en ramène pas une ici toutes les nuits. Elle ajoute, tu accentues ton sourire et tu te joues d'elle. Une nuit sur deux alors ? Tu proposes, y ajoutant des yeux suppliants. Après tout, c'est elle, la maitresse de maison ici. Tu ne te permettrais jamais de ramener des filles, tu le sais. T'en fais pas pour moi Woods, je pense que j'arriverai à trouver tout seul. T'ajoutes, pour éviter les quiproquos. Et puis, si c'est elle qui les présente, quelque chose clochera toujours, tu le sens. Tu ranges ton bol tout propre, tu prends un dernier bout de pain et tu te dirige vers le salon. Le canapé est bien plus confortable que les chaises de la cuisine. T'as prévu quelque chose aujourd'hui ? Tu demandes, de loin.

Elle aime bien flirter, Abi. Les échanges de regard, les phrases pleines de sous-entendu, les sourires en coin. Ça a quelque chose d'excitant, ce petit jeu et la jeune fille y prend toujours un malin plaisir. Pourtant, elle n'a pas l'habitude que ça se produise dans sa cuisine, le matin, alors qu'elle est toujours en pyjama. C'est beaucoup plus déstabilisant.  Le sujet glisse tranquillement vers les autres filles que Wes pourrait voir. « Une nuit sur deux alors ? » Abi sourit toujours, elle se doute bien qu'il dit tout ça à la blague, mais derrière tout ça, elle se dit qu'il y a peut-être bien une part de vérité là-dedans. « Je te rappelle que ta chambre se trouve juste à côté de celle de mes parents, alors c'est avec eux que tu devrais voir ça. » Elle hausse les épaules, pour signifier que ce n'est pas son problème à elle. Elle fait de son mieux pour paraître à l'aise avec cette potentielle situation, pour faire comme si elle n'en avait rien à faire du tout. Mais au fond, elle sait que s'il débarquait chez eux accompagné d'une fille un jour, elle n'y resterait pas complètement indifférente. N'ayant pas particulièrement envie d'insister plus sur le sujet, Abi part dans sa chambre pour se changer alors que Wes lui se dirige vers le salon. Elle enfile un legging et attrape un haut qui traîne sur sa commode. Tenue qui n'a rien d'extraordinaire, mais elle sait que ce haut met plutôt sa poitrine en valeur. Elle replace ses cheveux, ajoute un peu de mascara puis jete un dernier regard dans le miroir afin de s'assurer qu'elle n'a pas trop mauvaise mine. Si seulement elle pouvait être de ces filles qui sont toujours parfaites au naturel, qui n'ont même pas à se soucier de leur apparence. Abi, elle n'a pas cette confiance, elle a besoin de maquillage pour se sentir jolie, attirante. Elle part finalement rejoindre Wes au salon, quelques minutes plus tard. « T'as prévu quelque chose aujourd'hui ? » Elle prend place à côté de lui sur le canapé avant de répondre : « Non, pas encore. J'irai probablement faire un peu de shopping. Et peut-être essayer de chercher un emploi, pour faire plaisir à mon père. » Elle replie ses genoux vers elle et se met à l'aise, s'assurant tout de même de garder une distance raisonnable entre elle et lui. « Toi, tu travailles aujourd'hui? »

Vous vous cherchez, un peu plus chaque instant. T'apprécies son contact, ses réactions et sa présence. Elle te fait du bien, Abi. Malgré tout ce qu'elle représente : jeunesse, parents derrières le dos et encore quelques années à acquerir en maturité. Tout ça te plait, sans le savoir. Elle cherche à te tester, sur tes fréquentations. Tu réponds au tac au tac et apparemment, elle fait la maligne. Je te rappelle que ta chambre se trouve juste à côté de celle de mes parents, alors c'est avec eux que tu devrais voir ça. Tu souris et tu lui lances un clin d'oeil. Ta mère m'adore, arrête. Tu dis. Et ce n'est pas faux. Elle est constemment en train de te laisser faire ce que tu veux. Tu t'es d'ailleurs toujours demandé si c'était juste parce qu'elle voulait quelque chose pour sa fille ou s'il y avait une autre raison. Mais toi, tu en profites, tu ne comptes pas rester de marbre face à ses offres. Tu demandes alors ce qu'elle a prévu aujourd'hui, ne comptant pas aller travailler. Tu cherchais une occupation et l'idée de passer la journée avec elle ne te déplait pas. Non, pas encore. J'irai probablement faire un peu de shopping. Et peut-être essayer de chercher un emploi, pour faire plaisir à mon père. Tu hoches la tête avant qu'elle reprenne. Toi, tu travailles aujourd'hui ? Tu tournes la tête vers elle et tu simules un non. Non. Je devais, mais on m'a appelé pour échanger une journée. Tu hausses les épaules. Tu le savais depuis hier mais t'avais pas changé l'heure de ton réveil. Alors forcément, tu t'étais levé plus tôt que prévu. Sachant que tu as croisé Abi, tu ne regrettes pas. J'peux t'accompagner aujourd'hui ? Faudrait que je me trouve quelques chemises pour arrêter les t-shirt hypster au boulot. Tu demandes, finalement. Et puis tu t'approches d'elle, poussant un peu son épaule avec la tienne. Et je suis sûre que si on te voit avec moi, tu auras un boulot plus vite. Tu dis, tout sourire et pas peu fier.

Installée confortablement sur le sofa, Abi observe Wes du coin de l'oeil. C'est fou comme tous les garçons paraissent ordinaires, à côté de lui. Elle réalise que depuis qu'il est arrivé à WOS, elle n'a pas eu un seul rendez-vous. Elle a l'impression que tous les mecs qu'elle croise dernièrement sont moches, mais en fait, c'est qu'elle les compare inconsciemment à Wes. Il est devenu une sorte de standard dans sa tête, standard qui est plutôt impossible à atteindre, étant donné l'image qu'elle a de lui. Il faut vraiment qu'elle arrête de l'idéaliser comme ça. Wes lui apprend alors qu'il ne travaille pas aujourd'hui. « Non. Je devais, mais on m'a appelé pour échanger une journée. » Elle est surprise, elle aurait cru qu'il en aurait profité pour faire la grasse matinée. Remarque, il pourrait se dire la même chose de son côté. « J'peux t'accompagner aujourd'hui ? Faudrait que je me trouve quelques chemises pour arrêter les t-shirt hypster au boulot. » Évidemment, l'idée de passer la journée avec lui fait très plaisir à Abi. Elle ne dit pas non à un peu de compagnie au lieu de sortir toute seule, surtout pas si c'est lui. « Bien sûr. C'est vrai que ça ne te ferait pas de mal d'être un peu plus chic. » Elle lui tire la langue en posant son regard sur le t-shirt qu'il porte actuellement, faisant semblant de le juger. Il s'approche ensuite d'elle pour la pousser avec son épaule, toujours en blaguant. Un contact qui dure une seconde, deux au plus, et pourtant un léger frisson parcourt le corps d'Abi. Elle essaie de ne pas en faire tout un plat, de rester dans l'instant présent sans laisser son esprit déraper, mais son coeur, lui, il n'en fait qu'à sa tête. Il bat légèrement plus vite, mais elle l'ignore. « Et je suis sûre que si on te voit avec moi, tu auras un boulot plus vite. » Elle lève les yeux au ciel, amusée. « C'est un bon plan, sauf qu'en fait, j'suis pas tellement pressée d'en trouver un boulot. » Elle replie ses jambes sous elle pour lui faire face plus facilement. « Ils chercheraient pas quelqu'un où tu travailles?  » Elle demande, juste comme ça. En réalité, elle ne s'imagine pas vraiment bosser avec lui, mais qui sait. Si elle doit absolument travailler, autant que ce soit en bonne compagnie.