Et il m'a dit “je reste”.
Je t'ai aimé un peu et puis aussi beaucoup, je t'ai aimé la nuit et aussi le jour, je t'ai aimé avant et je t'aimerai toujours.

mom.
I will perform a dead defying act
And I won't fall
I'm brave, I can save the very small
I'm everything but I'm nothing at all

- je te quitte, nastzya.
- tu peux pas faire ça ! pense aux enfants, pense à moi.
- j'en ai plus rien à foutre de toi. ni des gosses.
- mark, je t'en supplie.
et elle l'a supplié. au nom de sainte maria, elle s'est mise à genoux, mains liés. elle l'a supplié, de toute sa grâce, de tout son amour éternel. l'idiot, il a fait un geste de main, a repoussé ses supplications, divin supplice, divines paroles.
petite alma, petite gosse, de sa cuisine désordonnée, elle regardait le dernier acte se jouer. voir la tirade romanesque s'assombrir, détruire les cœurs, ramener la peur. cette scène, elle s'est gravé sur ses pupilles. plus rien à foutre. nastzya, elle pleurait comme une gamine en repliant ses genoux contre sa poitrine.
et alma, elle répétait plus rien à foutre. plus rien du tout.






sis&bro.
I'm everything I've ever been
I'm everything I've ever seen
I'm everything that slowly falls
I'm everything and I'm nothing at all

on voyait que la mer et ses cheveux bruns, qui se détachaient d'un bleu à en faire vomir l'écume.
- reviens ici, kastja !
- j'arrive mama.
- je suis pas ta mère, kas.
- t'es tout comme. t'es la lumière sur les visages, la douceur contre la rage, le pansement de nos blessures, la colle de nos déchirures. si ça suffit pas, moi, mama, je comprends pas.
alma elle a fermé les yeux. elle s'est laissé aller. avec le temps, il y en avait eu, des déchirures. des petites, comme des énormes blessures. maman avait sombré, plongé dans ce qui ressemblait doucereusement aux enfers médicamentés. ils appelaient ça dépression. alma elle y croyait pas. sa belle, son adorable génitrice, déchirée, brisée. au fond d'elle, elle espérait toujours qu'elle la retrouverait, son adorée.
la seule à espérer, alors que les autres avaient changé de mère.
maman chez les hommes blancs, il ne restait que la veilleuse pour veiller sur la tribu.
gaspard. adolescent turbulent et torturé, adolescent au cœur porté par les vents. sûrement le plus chiant.
kastja. fille perdue, rêveuse éternelle. c'est un oiseau, kastja. quand alma y repense, elle se dit souvent que c'est elle qui ressemble le plus à sa mère. les mêmes yeux. le même nez. le même sourire.
jan. l'aimé, le chéri, le préféré. le dernier. l'éternel, comme ils l'appellent. un mélange de douceur, héritée d'une alma maternelle, et de la violence propre au cadet. ils sont les batz, ils sont la vie.
c'est le samedi, qu'ils passent voir leur mère. chaque fois, elle semble les oublier.
chaque fois, kastja se met à pleurer. des coups durs, ils en encaissent. mais chaque fois ils se relèvent.
jusqu'à ce qu'elle revienne, après cinq longues années. une mère déchue de son rôle, bêtement relayée à simple génitrice.
c'est alma la mère,  gaspard le père. les figures paternelles.
et durant ces cinq années, ils ont appris à vivre en liberté. bosser dur, pour voir briller la fierté dans les pupilles des voisins, des amis, des aimés. alma serveuse, gaspard mécano,
de quoi ramener billets et peclo à la maison.







pete.
I will perform a death defying miracle
For someone with the chemicals to believe
I am brave, but I've gravely understated
I can't save you from what you've taken and leave

sa poitrine se soulève brusquement. alma, elle refoule un cri, le ravale pour pas réveiller toute sa famille.
elle l'a entendu, la plainte dévastatrice. le chanson de minuit, les alarmes des ford, des ferrari. c'est juste dans son quartier, elle le devine, alma, elle le sait. alors à moitié réveillée, funambule éveillée, elle descends sans un bruit, s'échappe de sa cage pour voir qui fait tout ce tapage.
elle n'voit pas son visage, elle croit à un mirage. pourtant il est là.
leurs regards se croisent, elle intriguée, lui désespéré.
il pue l'alcool, pourtant, poupée s'approche, poupée n'craint pas, qu'importe les prochains remords. elle s'approche de la bête sauvage, la recueille dans ses bras.
elle lui a dit je serais là.
alors elle est restée.

des jours, des mois, des années. elle ne sait plus combien de temps s'est réellement écoulé, combien de temps elle a vécu à ses côtés. avec ferveur, avec une passion irraisonnée, elle l'a poussé à aimer, peter. elle l'a poussé à se sevrer, garder les pieds sur terre, ne jamais abandonner.
combien de jours, sans qu'en secret, ses yeux dans les siens hurlent l'amour ?
combien de temps a-t-il fallu pour qu'ils se l'avouent ?
jamais alma, elle n'y aurait cru, qu'un gars comme peter tomberait amoureux de ces filles invisibles, de ces alma, de ces romances qui n'existent que dans les films ?
ils sont heureux maintenant. ils sont amours, ils sont bonheur à deux.
alors un soir, un soir où il fait noir, peter avoue tout. il raconte arni, il raconte l'accident, la culpabilité, la mort, la vie.
- dis le lui.
- jamais alma.
- pourquoi ? il le faut.
- il me détesterait. et cette fois, c'est moi qui mourrait.







arni.
You compare my light to the moon,
What are you doing, what are you doing?
It isn't the same, don't give it a name
Let me remain
Let me remain

un jour, arni s'est réveillé. à ses côtés, un pete secret. et de l'autre, une alma entièrement dévouée, un peu secouée aussi. parfois, elle passait voir arni. lui dire que ça va aller. qu'il va sortir, que tout va bien se passer.
alma, elle n'est qu'espoir vain, que bonheur stupide. mais arni il y croyait. pas pete.
avec pete, ils se disputaient. ils se brisaient l'un l'autre. révolu le temps des  amours, passé le temps des amants. il ne restait que le secret, connerie qui les liait.

alma elle aime arni. il est si gentil. il supporte toujours ces fugues, ces larmes, ces moments où elle baisse les armes. sauf qu'alma elle a pete. pete qui la détruit, pete qui détruit tout, de peur de détruire quand même.
alors c'est toujours la même histoire.
pete la brise et arni la répare.
encore et encore.


And I'm waiting for the day
I know you've got your part
And I'm waiting for the day
I know you'll have the heart

And I'm hoping that you'll say
That you loved me all this time
But it turns out just the same
And you break apart the things I had

Hold on, what did you say that for?
Hold on, what did you say that for?
Hold on, what do you take me for?
Hold on, what did you say that for?

And I'm waiting for the day
Inside my mother's clothing store
And I'm waiting for the day
What am I waiting for?

Hold on, what did you say that for?

T'es parfaite avec ce scénario, il te va à ravir. Je me doutais que c'était celui-ci qui te tentait.
En tout cas, re-bienvenue parmi nous ma belle.