voyou de bonne famille
citation

ㄨㄨㄨ il vit dans son monde, peter, dans un univers un peu bancal. il ne vit pas parmi le commun des mortels, emprisonné, cloisonné derrière des barrières aux bordures dorées. il est riche le gamin, fait partie de la haute. son père possède une entreprise aux filiales multiples, alors, puisqu'il porte son nom, il se doit d'être à la hauteur. parfait, lisse, rangé et irréprochable. juste à l'image de ses aînés. une grande sœur, dont la vie est toute tracée. mariée et enceinte, exemple de perfection. puis y'a aussi le grand frère exemplaire, le quart de siècle révolue, futur héritier de tout un empire. mais peter ne rentre pas dans le moule. il se rebelle, s'oppose à tout. parce que peter c'est l'étranger, le non-désiré, la capote qu'a craqué. le petit dernier qu'on ballote, le boulet qu'on se traîne dans les jambes. on ne veut pas de lui, mais il est toujours là, quelque part, dans l'ombre d'un reed. alors on le chouchoute, le dorlote, l'enfant pourri gâté jusqu'à la moelle. on veut qu'il se la ferme, qu'il se tienne à carreaux. ses parents l'envoient dans des écoles publiques, lui passent caprices et comédies, au nom de son bon vouloir. à la seule condition qu'il ne tâche pas son nom de famille.

ㄨ enfant, peter c'est une tornade. un tourbillon qui ravage tout sur son passage. il veut jouer, s'amuser de tout et rien. mais surtout de rien. et ça ne s'arrange pas en grandissant. on l'appelle le riche, et tout le monde le veut pour ami. les autres adolescents veulent voir sa maison, sa bonne et son chien. tester sa piscine et son jacuzzi. un reed dans un petit collège publique de tonronto, ça fait rêver, jaser et brailler. mais qu'importe, ça ne l'empêche pas de mener une vie de délinquant. caïd des bacs à sable. il crache sur vos tombes, raye vos mercedes, et embrasse vos petites sœurs. peter fait partie du gang de la troisième B, alors attention à qui se trouve sur son chemin. parce que peter règne sur son monde.


ㄨㄨㄨ sauf qu'il y a un moment, où il va trop loin. c'est le point de non-retour. peter désespère et accable. ses parents n'en peuvent plus, il tâche la famille avec ses frasques et bêtises intempestives. pourquoi ne suit-il pas le chemin de son grand-frère ? pourquoi n'est-il pas aussi studieux ? pourquoi ne nous écoute-il pas ? tant de questions qui tournent en boucle, inlassablement. alors, les parents reed prennent une décision. adieu peter. déchet qu'ils parviennent finalement à recycler. ils l'envoient chez la grande sœur, au sein du cocon qu'elle a construit. petite famille bourgeoise, dans une région inconnue au bataillon. alors peter part de son ontario natal, pour arriver à white oak station. envolé, il laisse place à un résigné. tout ce que peter voulait, c'était une reconnaissance. il n'est pas seulement le fils de, ou le frère de. il veut exister, briller par lui-même, attirer ce regard si souvent détourné. maintenant, peter doit apprendre à vivre loin de sa cage dorée. adieu les paillettes, au revoir la vie de palace. sa sœur devient figure parentale, tutrice légale. mais ce n'est pas parce qu'il vit sous son toit, qu'il respecte les règles pour autant. peter poursuit sa débauche en plus grandiose. il baigne dans l'alcool, couche dans des draps différents chaque soir. même ici, dans un lycée de campagne, peter on l'aime et on l'adore. on l'invite dès qu'un truc se prépare - dans les cas où ce n'est pas lui l'organisateur. on ne s'ennuie pas avec lui parce qu'on sait que le moment promet d'être mémorable. peter fait marrer, délirer et sait se faire désirer. il a une aura, une aisance, quelque chose qui le suit partout où il passe.

ㄨ puis un jour, il rencontre arni.
arnold, c'est un des joueurs de l'équipe de basket. un gars, que peter ne connait pas. c'est une ombre parmi tant d'autres, une âme errante, le genre d'élève qui disparaît dans la foule et se fond dans les couloirs du lycée. un gars que peter n'estime pas, alors il n'y a pas vraiment de raisons à s'attarder sur lui. mais il y en a bien à s’intéresser à l'équipe de basket. et c'est lors d'une soirée pour célébrer la victoire de l'équipe qu'ils se rencontrent. ils échangent quelques paroles lourdes de sens, quelques mots percutant, qui marquent peter. l’intérêt de tout ça ? le but de sa débauche ? aucun. si ce n'est d'avoir son nom sur toutes les lèvres. et ça, ça suffit à peter. sauf qu'arni ne comprend pas. et il a raison. au fond, peter le sait. il commence à douter, à se dire et si. de fil en aiguille, quelque chose se tisse. arni l'intrigue, et fait naître en lui des sentiments dont il ne connaît pas la définition. c'est bizarre, un peu étrange. ce gars débarque dans son existence, bouscule tout ses repères et change sa vision du monde. arni lui apprend, lui prouve qu'un bonheur pur, simple, loin des effluves d'alcool existe. en contre-partie, peter tente de l'ouvrir au monde, de le faire entrer dans sa lumière. sauf que c'est loin d'être un marché. eux-deux c'est naturel, une amitié hors pairs. quelque chose qu'on ne retrouve que dans les fictions. ça parait impossible et pourtant ça arrive. les contraires s'attirent, qu'on dit.  


ㄨㄨㄨ mais peter est alcoolique. pourtant, peter change, grandi, sous l’influence d'arni. il devient calme et plus posé, en oublie parfois ses envies de fêtes. sauf que peter ne sait pas se contrôler, et laisse bien souvent la boisson prendre le dessus. comme cette fameuse nuit à marquer d'un tombeau noir.
peter apprend qu'il est accepté à l'université. malgré ses anciennes notes, malgré son comportement. il sait que ce n'est pas grâce à son nom de famille. les reed n'ont rien avoir là-dedans. il a été accepté parce qu'il le mérite. parce qu'il devient petit à petit le bon garçon que ses parents ont toujours voulu qu'il soit. alors il est content peter, fière de lui, tellement qu'il s'en ravage la tète. il veut fêter ça, célébrer, comme n'importe quel étudiant. mais peter est alcoolique. et peter prend le volant ce soir-là. il roule, fonce à toute allure, dépasse les limitations de vitesse, une sensation d'adrénaline dans le sang. l'euphorie au summum. puis c'est le choc. le temps s'arrête, le moment se suspend. il percute un autre véhicule, l'envoie dans le fossé. peter est immobile dans sa voiture, tétanisé. il ne comprend pas ce qu'il vient de se passer. il fixe la longue étendue devant lui, puis tourne la tète et aperçoit l'autre machine dans la pénombre, sur le bas-côté. renversé, cabossé. peter n'a rien. simplement en état de choc. il ne sait pas quoi faire, les larmes lui viennent. il rêve, ce ne peut pas être réel. oui, ce n'est qu'un simple cauchemar, une imagination de son esprit tordu. il tente de maîtriser sa respiration, de reprendre un semblant de contrôle sur son corps. alors il appuie sur l'accélérateur, et s'en va. sans un seul regard de plus vers ses victimes, il s'enfuie dans le noir, les phares pour seules alliées.

ㄨ cette fois-ci les larmes coulent. arni est allongé sur un lit d'hôpital, entouré de quatre murs blanchâtres. et peter est là, assis à son chevet. il pleure. pourtant peter ne pleure jamais. parce que pleurer c'est pour les gonzesses et peter c'est pas une gonzesse. mais tampis, aujourd'hui il sera une gonzesse. parce que c'est arni qui est là. inconscient, souffrant. parce que c'est arni et sa famille qu'il a envoyé dans le fossé. parce que c'est sa mère qui a perdu la vie. alors peter chiale, puisqu'il n'a que ça à faire. il prie aussi parfois. se dit que s'il y a bien quelqu'un là-haut, c'est le moment de le prouver. peter a besoin d'un miracle, un truc pour lui redonner espoir. il s'en veut terriblement. la culpabilité ronge jusqu'à ses os. il a mis du temps à venir à l'hôpital, peter. au début il ne pouvait pas. il baignait dans le déni, reniant encore ce soir-là. c'est lui qui aurait du s'engouffrer dans le fossé. pas eux. pas arni. et pourquoi il a fallu que ce soit-eux qui croisent sa route hein ? pourquoi ? peter est presque sûr que le monde s'amuse avec son corps, et que l'univers se moque de son esprit. peter veut tout casser. bousiller cette lampe, briser les fenêtres, arracher les fils qui pendouillent le long de son meilleur-ami.


ㄨㄨㄨ peter, il traîne dans la rue, les yeux gonflés et le cœur recroquevillé. la capuche enfoncée qu'on puisse pas le reconnaître sous la lumière des réverbères. lorsque le soir commence doucement à tomber, que le ciel change de couleur. quand les gens se taisent, et que les murmures éclosent. lui, il est là, assis, debout, couché, il en oublie de respirer. il n'sait pas quoi faire, comme souvent ces derniers temps, ces derniers jours. il titube parmi les voitures dégoulinantes de richesses, et d'un coup de main, il passe une clefs sur leurs carrosserie. maintenant, elle crient les lamborghinis, elles se plaignent des cicatrices qui saignent sous le passage de peter. et ça le fait marrer le sale gosse, il sent une jouissance, là au fond de son estomac. puis dans son délire, il relève la tète et l’aperçoit. derrière la brume alcoolisée, il voit son visage. alma.

ㄨ alma, c'est l'étudiante qu'il croise aux arrêts de bus, au self de la fac, et sur les bancs en bois. la fille qui n'le regarde pas, mais dont il sent le regard sur soi. alma, il l'observe parfois, la scrute souvent. et ce soir là, elle recueille une épave, un corps en dépotoir. un gars qui vient de détruire la vie de son meilleur ami il y a quelques semaines plus tôt. mais ça, elle n'le sait pas encore. alors elle panse, soigne, et s'attache. la brune l'aide pour son problème d'alcool, elle devient sa thérapeute, son soutient et sa confidente. elle le remet sur pied, rafistole les bouts qui se sont perdus. comme sa raison, son cœur et son cerveau. au fil du temps ils se confondent, s’entremêlent derrière un baiser. puis un autre et un autre, avant de finir en couple. il en rigolerait presque peter. si on lui avait dit qu'un jour il tomberait amoureux, il n'y aurait jamais cru. mais alma, elle est spéciale. différente de toutes les filles qu'il a connu jusque là. alors, peter lui avoue un jour. lui parle de l'accident et de la fuite, d'arni et de sa famille. anorld, qu'il ne lâche pas d'une semelle depuis son réveil. parce qu'il sait bien que le brun a besoin de lui à ses côtés. tandis que peter a besoin d'une oreille, de quelqu'un pour lui dire c'est pas grave, tout va s'arranger. sauf qu'alma n'est pas de cet avis. elle, elle veut tout dire, tout dévoiler. elle veut qu'il cesse de mentir à son meilleur ami. et peter, ça, il n'le supporte pas. alors le couple bat de l'aile, se fissure chaque jour un peu plus. peter ne veut rien dire à arni, et ne peut tout simplement pas. qu'importe d'aller en prison, qu'importe de détruire sa futur carrière, ce qu'il ne pourra pas assumer c'est le regard d'arni. parce que ces prunelles saignantes de rage et de déception, il les voit chaque nuit un peu plus.

Arni Daniels a écrit:

tu m'fais un prix à la soirée ?

Alma Batz a écrit:

genre on me vends comme ça
j'suis outrée  

(sinn jtm   )

Cosme Weiss a écrit:

merci à tous pour vos jolis messages, vous êtes adorables

non mais laisse tomber arni, elle t'as friendzone de toute façon
(oups mauvais compte, je ne suis pas habituée )

Je suis super contente de voir les deux scénarios d'Arni pris, mais attention à vos fesses, hein. C'est le côté protecteur de Maxym la charmante voisine qui ressort.
Re-bienvenue parmi nous.