« Un livre n'est pas seulement source de rêve pour ses lecteurs, mais aussi, et surtout, pour son auteur. »

Comment, vous ne connaissez pas la famille Delort ? Celle qui vit à Paris et qui possède une place dans le monde de la mode et du luxe ? Celle qui organise les soirées mondaines les plus en vogue ? Non ? C'est normal, nous sommes au Canada. La famille Delort est une famille riche, et tout cet argent leur vient de Jane. La mère de la famille, celle qui a du talent. Un talent artistique incongru et un sens de la monde pointilleux. La mère qui, au détriment de sa vie de famille, préfère passer tout son temps lotie au fond de son atelier, penchée sur sa machine à coudre high tech qu'elle a pu s'offrir grâce à toutes ces années de travail, penchée sur une machine à coudre de seconde main faite de ferraille avec du tissu acheté sur le marché. Toutes ces années de dur labeur qu'elle a préféré consacrer à ses créations plutôt qu'à la recherche du grand amour. De toute façon, son grand amour, c'est lors d'une soirée mondaine qu'elle l'a rencontré. C'était lui qui l'avait organisé, il l'avait invité alors qu'elle n'était qu'une simple étudiante à ce moment-là, et il avait découvert ses créations par inadvertance. Et c'est ainsi que son conte de fée commençait. Avec une danse, une coupe de champagne, puis des coups de reins dans un bureau. Et puis son nouvel amant décidait d'user de ses contacts pour la faire connaître. Il avait tout fait pour elle, il lui avait donné la chance de se faire un nom, la chance d'ouvrir sa propre boîte. Et sans le savoir, il lui avait donné deux enfants. Des enfants qu'à la base, elle ne voulait pas, elle, ce qu'elle voulait, c'était continuer à vivre ses rêves aussi fous soient-ils. Elle voulait vivre sa vie de princesse, continuer de travailler dur ou d'aboyer sur son personnel pour qu'ils travaillent dur à sa place. Elle voulait vivre seul avec son amant dans leur forteresse d'amour. Elle voulait continuer à vivre comme ça. Mais elle finit par accepter son sort et avec les doux encouragements de son désormais mari, elle me mit au monde, moi et mon jumeau, avec toute la peine du monde.

Avec les parents dont j'ai hérité, il est inutile de dire que je n'ai jamais manqué de rien. J'étais même plutôt gâté, même si au départ ma mère n'a jamais voulu de moi. Et c'est pour compenser son absence qu'elle me laissait choisir les cadeaux que je voulais, qu'elle me laissait jouer avec le personnel que je voulais, faisant de la cuisinière ma nouvelle conteuse pour m'endormir le soir et du voiturier mon nouveau garagiste. J'avais absolument tout ce que je voulais, et elle l'avait aussi, son petit paradis. Où est maman ? Dans son atelier. Je peux aller voir maman ? Non, elle est dans son atelier. Encore et toujours dans cet atelier. Je commençais à détester cet atelier avant même de l'avoir visiter, parce que, bien entendu, l'accès était refusé. Il n'y avait qu'elle et papa qui pouvaient y entrer pour constater la beauté de sa couture, la légèreté des plis sur ses vestes et la courbe délicate des formes de ses robes. Moi aussi, j'aurai voulu voir tout ça. J'aurai voulu voir sa pièce secrète embaumée du parfum du talent dont elle était dotée. Mais ce n'est qu'à travers la lucarne de mon immense chambre que je ne pouvais qu'apercevoir un buste de couture vêtu encore et toujours de la même création. Une magnifique robe dorée, une robe de princesse serrée à la taille avec des détails voluptueux qui feraient crever de jalousie les plus belles robes du monde.

Pour mon jumeau aussi, son absence était difficile. Seul notre père était à nos côtés lorsqu'il n'était pas confiné dans son bureau. Au moins, on avait pu le visiter, son bureau. Il nous avait même permit de jouer avec son interphone et son fauteuil. Il était toujours souriant, papa, c'était notre préféré. Enfin, pour ma part. Pour Maël, c'était une autre histoire. Je crois qu'il n'a jamais eu de préféré en réalité, parce qu'il souffrait tellement de leur absence qu'il avait fini par abandonner son choix. Au début c'était tantôt l'un, tantôt l'autre, changeant d'avis chaque semaine en fonction de leur présence à nos côtés. Puis ... En grandissant, il s'était mis à haïr tout ce qui l'entourait. Je le sais, parce que j'étais le seul à pouvoir lui parler, à réussir à faire en sorte qu'il s'extériorise. A le voir pleurer. J'étais le seul qu'il venait voir quand il allait mal, simplement parce qu'il voulait se montrer fort aux yeux de tout le monde. Il ne voulait pas montrer ses faiblesses et je le comprends tellement. Le monde est cruel, là dehors, il n'avait pas le droit à l'erreur. Les erreurs, ce sont pour les faibles, ceux qui n'ont pas la force de réussir du premier coup. Il voulait simplement essayer de faire bonne figure, de se faire des amis tant bien que mal, de toute façon à quoi bon travailler puisque son avenir est déjà tout tracé ? C'est vrai quoi, ils ne sont jamais là, alors pourquoi se donner la peine de réussir soi-même quand on a des parents qui te donnent tout sur un plateau d'argent parce qu'ils culpabilisent d'être absents ? Il se fichait des études comme il se fichait de la fierté qu'il pouvait apporter à ses parents. Lui, il voulait simplement s'amuser. Se détendre, et sortir de sa douce torture.

Moi, je n'ai jamais compté sur mes parents. Je voulais être fier de ce que j'accomplissais, je voulais faire comme ma mère, bâtir un empire et dominer le monde comme elle l'avait fait de ses propres mains. Je voulais moi aussi exposer mon talent aux yeux du monde entier. Et par dessus tout, je voulais aussi avoir mon endroit à moi. Mon propre atelier, ou bureau, peu importe le nom qu'on lui donnait, je voulais mon propre endroit pour travailler, un endroit dans lequel seul moi serait autorisé à entrer. Et à cette demande, mon père m'en fournit un. Il fit de la chambre d'ami mon endroit secret et seul moi possédait la clé pour y pénétrer. J'avais demandé un bureau ainsi qu'un ordinateur et une imprimante. Parce que je savais déjà quelle était ma vocation à moi, quel était mon talent. C'est à l'école que j'avais découvert tout ça, la passion de l'écriture, d'imaginer des contes merveilleux dans lesquels je pouvais me réfugier quand ça n'allait pas. Au départ, ce n'était pas quelque chose que je comptais publier, mais lorsque ma professeur de français me donnait la plus haute note à mon écriture d'invention, j'ai su que c'était mon talent et que je devais en faire mon métier. Et quand j'ai pris cette décision-là, quand j'ai eu mon bureau, je voulais partager ma joie avec mon jumeau. Seulement, pour lui, rien n'avait d'importance. Et sa vie n'était pas toute rose. Il était tombé dans la drogue, dans les soirées où alcool et extasy coulaient à flots, où il pouvait se régaler de quelques filles avec lesquelles il ne passait jamais plus d'une nuit. Il foutait sa vie en l'air et mes parents n'en avaient rien à foutre. J'ai essayé moi-même de le ramener du bon côté, dans l'à peu près droit chemin, mais ce n'est clairement pas facile. A chaque fois, on se dispute et ça finit toujours de la même façon. Il déprime et je le réconforte. Il souffre beaucoup trop ... Et moi, trop gentil, je finis toujours par faire tout ce qu'il a envie et par le laisser faire ce qu'il veut, en me jurant tout de même que je réussirai la prochaine fois à le ramener. Certes il est très têtu, mais je suis le seul qui soit en pouvoir de le faire. Il ne se confie qu'à moi et n'a réellement confiance qu'en moi.

Alors, lorsqu'il m'annonçait qu'il voulait partir à White Oak, je compris seulement qu'il voulait changer d'air, qu'il n'en pouvait tout simplement plus de cette atmosphère qui régnait à la maison. Qu'il en avait besoin. Mais il ne pouvait pas partir seul du haut de ses dix neuf ans, surtout qu'il ne parlait pas un mot d'anglais. Bon, moi ce n'est pas mieux, même si j'étais brillant en classe et que je n'ai jamais séché de cours de ma vie, je ne faisais que bredouiller quelques mots. Et puis ce n'était même pas le principal problème. Nos parents ne nous laisseraient jamais partir comme ça, à l'aveuglette. Ils ne nous laisseraient jamais partir du tout, d'ailleurs. C'était ce que je pensais, car la réalité était toute autre. Notre mère avait simplement haussé les épaules et était repartie travailler, et notre père avait soupiré et longuement réfléchi avant de nous donner une réponse. Il fallut attendre toute une nuit pour que le lendemain, au petit déjeuner auquel, pour une fois, Maël nous avait honoré de sa présence, notre père nous fasse part de sa décision et de ses conditions. Des nouvelles une fois par semaine au moins, un appartement qu'il aura choisi lui-même, deux comptes dont la gestion lui reviendra, et deux hommes pour veiller sur nous, tous deux chauffeurs. Maël n'avait pas été d'accord avec tout ça, mais j'avais fini par le convaincre que c'était toujours mieux que rien et que sans ça, on resterait là, à Paris. C'est ainsi qu'un mois plus tard, nous avions pu partir au Canada, Maël ayant pour but de vivre enfin sa vie comme il l'entendait, et moi de veiller sur lui, d'être son ange gardien mais aussi de faire de ma passion mon métier. Avec mon père qui avait des contacts qui eux aussi avaient des contacts, ça ne risquait pas d'être si compliqué, même si je préférais bâtir mon empire de mes propres mains pour pouvoir être fier de ce que j'ai réalisé de mon propre chef.

Nous voilà trois ans plus tard, dans la magnifique ville de White Oak. J'ai réussi à faire éditer un de mes livres, les autres sont toujours en cours d'écriture. Mais visiblement, le premier a l'air de plaire, et j'en suis très fier. J'ai toujours mon petit bureau dans l'immense appartement que notre père nous a choisi et nous paye tous les mois, bien que ce ne soit pas tellement nécessaire. Je m'étais trouvé un job dans le journal de White Oak, histoire de me faire connaître également dans ce milieu. Moi aussi, comme mon père, je voulais avoir des contacts. Mais contrairement à ce que les gens peuvent penser sur moi, je ne suis pas un de ces fils à papa qui compte sur leur parents pour assurer leur avenir. Bien au contraire. Si je travaillais si dur - même si je profitais des bénéfices que mon père m'apporte - c'était justement pour réussir seul. La fierté ne serait pas la même si elle venait d'un autre travail que le mien. Alors, je me suis débrouillé seul pour faire éditer mes livres, pour trouver ce job, malgré ce nom qui fait suivre ma réputation et ma famille.

Quant à Maël ... C'est compliqué pour lui. Il ne souffre plus autant de l'absence de nos parents, mais il ne s'est amélioré que légèrement. Bien sûr il continue à me parler, à me faire confiance puisqu'il est très difficile d'avoir la confiance de mon frère. Et il a trouvé un job de serveur au Chameleon dans le centre ville. C'est juste à côté de notre appartement, qui se situe dans le même quartier. Un appartement géant, méticuleusement choisi par notre père. Enfin, on a fini par s'y faire, et puis il nous correspond tout de même assez, alors nous n'en sommes pas mécontents.

Félicitations, tu es officiellement validé(e) !
J'aime beaucoup ton Loup, c'est intéressant le contraste entre les deux jumeaux.

Selon le questionnaire, tu te retrouves dans le groupe Looking forward.
Tu peux désormais te rendre dans la catégorie Gestion du personnage pour faire les diverses demandes, tu peux aussi recenser ton personnage, ou bien rechercher des liens. Ensuite, tu peux aussi aller créer un ou plusieurs scénarios ou des bandes. Enfin, pour faciliter ton intégration, n'hésites pas à participer à la loterie des rps.

Bref, tout le staff te souhaite la bienvenue sur Feels Like Tonight !

Bienvenue parmi nous. Je suis l'admin en retard.
Contente de voir que vous ayez cédé à la tentation de venir nous rejoindre.
Ton personnage est très intriguant, je suis sûre qu'on va pouvoir trouver un petit lien ensemble. Et puis Logan est un très bon choix.